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Théorème de Jordan.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Théorème de Jordan.

2013 – 2014

Références : Stéphane Gonnord, Nicolas Tosel, Calcul différentiel, El- lipses, 1998.

Théorème.

SoitΓ = Im(γ) avec γ:R→Cde classe C1, 1-périodique, telle que γ|[0,1[ soit injective etγ0(t)6= 0. Alors C\Γa deux composantes connexes.

Démonstration. On commence par supposer pour plus de commodités que|γ0(t)|= 1 pour toutt (une justification est donnée en fin de document), que γ(0) = 0 et queγ0(0) = 1.

Lemme.

Si pourε >0 on noteΓ+ε (resp.Γε) la courbe paramétrée par γε+(t) =γ(t) +iεγ0(t)(resp.γε(t) =γ(t)iεγ0(t)) alors il existeα >0 tel que pour tout 0< ε < α,Γ∩Γ+ε = Γ∩Γε =∅. Démonstration. Supposons qu’il existes, ttels queγ(t) =γε+(s) (on peut sup- poser|t−s| ≤ 12), alors

|γ(t)−(γ(s) + (t−s)γ0(s))|=|γ0(s)||iε−(t−s)|

>|t−s|.

Par ailleurs,γ0est continue surRet périodique donc uniformément continue, donc il existeη >0 tel que

|t1t2| ≤η=⇒ |γ0(t1)−γ0(t2)| ≤1.

Si |t−s| ≤ η, alors en appliquant le théorème des accroissements finis à t 7→

γ(t)−(γ(s) + (t−s)γ0(s)) on a

|γ(t)−(γ(s) + (t−s)γ0(s))| ≤ sup

t1∈[s,t]

0(t1)−γ0(s)||t−s| ≤ |ts|.

Ceci est impossible donc|t−s|> η. Posons alors α:= inf

1

2≥|t1−t2|≥η

|γ(t1)−γ(t2)|.

1

(2)

Alors α est atteint par compacité de {12 ≥ |t1t2| ≥ η} et continuité de (t1, t2)7→ |γ(t1)−γ(t2)|, on en déduit queα >0 par injectivité deγ.

Soitε < αet s, ttels queγ(t) =γε+(s). Alors|t−s|> η et on a

|γ(t)−γε+(s)|=|γ(t)−(γ(s) +iεγ0(s))|

≥ |γ(t)−γ(s)| − |iεγ0(s)|

αε >0.

On aboutit donc sur une contradiction, d’où Γ∩Γ+ε =∅. De même, Γ∩Γε =

∅.

Montrons queC\Γ possède au plus deux composantes connexes. Pour cela, posonsε < αet montrons que tout point deC\Γ peut être relié par un chemin à Γ+ε ou à Γε sans couper Γ.

Soit doncz∈C\Γ.

Par compacité de Γ, la distance dez à Γ est atteinte en un pointγ(t0) et on a zγ(t0)⊥γ0(t0) (en dérivantt7→ |z−γ(t)|2).

Alors la demi-droite [γ(t0), z) rencontre Γ+ε au point γε+(t0) ou Γε au point γε(t0). Supposons par exemple que nous soyons dans le premier cas et montrons que [γε+(t0), z] ne rencontre par Γ. Deux cas sont possibles :

γ(t0), γε+(t0) etzsont alignés dans cet ordre. Alors si [γε+(t0), z] rencontrait Γ, cela contredirait la minimalité de|z−γ(t0)|.

γ(t0), zetγε+(t0) sont alignés dans cet ordre. Alors si [γε+(t0), z] rencontrait Γ, ce point serait également sur un Γ+ε0 avec ε0ε, ce qui contredirait le lemme.

Montrons maintenant que C\Γ a au moins deux composantes connexes.

Pour cela, il suffit de trouver deux points deC\Γ qui n’ont pas le même indice par rapport àγ. Choisissonsiεet −iε.

Indγ(iε)−Indγ(−iε) = 1 2iπ

Z 1/2

−1/2

γ0(t)

γ(t)γ0(t) γ(t) +iε

dt= ε

π Z 1/2

−1/2

γ0(t) γ2(t) +ε2dt.

Le dénominateur ne peut s’annuler que sit= 0 etε= 0 car ±iε /∈Γ.

Par ailleurs, limt→0γ(t)t =γ0(0) = 1 donc il existe δ >0 tel que si |t|< δ, alors<γ2(t)

t2

> 12.

On a alors, par changement de variablet=εs, ε

π Z δ

−δ

γ0(t)

γ2(t) +ε2dt= ε2 π

Z δ/ε

−δ/ε

γ0(εs) γ2(εs) +ε2ds

= 1 π

Z

R

γ0(εs)

1 +γ(εs)2(εs)2 s21[−δ/ε,δ/ε](s) ds.

Or δ a été choisi pour que l’intégrande soit inférieure à 1/(1 +s22). D’où, par théorème de convergence dominée,

1 π

Z

R

γ0(εs)

1 + γ(εs)2(εs)2 s21[−δ/ε,δ/ε](s) ds−−−→

ε→0

1 π

Z

R

ds 1 +s2 = 1.

2

(3)

D’autre part, la fonction (ε, t)7→ γ2γ(t)+ε0(t)2 est continue sur le compact [0,α2]× {12 ≥ |t| ≥δ}, elle est donc majorée indépendamment detet εpar une constante, d’où

ε π

Z

δ≤|t|≤12

γ0(t)

γ2(t) +ε2dt−−−→

ε→0 0.

Finalement, on a

ε→0lim(Indγ(iε)−Indγ(−iε)) = 1.

Donc pourεsuffisamment petit, les indices sont distincts.

Détails supplémentaires

Montrons que l’on peut se ramener au cas où|γ0(t)|= 1 pour toutt, quitte à modifier la période deγ.

Soit

s(t) :=

Z t

0

0(u)|du

l’abscisse curviligne deγ, qui est continue car γ est C1. γ0 est continue et non nulle doncs est strictement croissante sur R. Il s’agit donc d’une bijection et on peut considérer ˜γ:=γs−1. On a alors

˜

γ0(t) = (s−1)0(t)γ0(s−1(t))

= 1

s0(s−1(t))γ0(s−1(t))

= γ0(s−1(t))

0(s−1(t))|. On a donc|˜γ0(t)|= 1 pour toutt.

SoitT :=s(1), montrons que ˜γest T-périodique. Pourt∈R, on a t+T =

Z s−1(t)

0

0(u)|du+ Z 1

0

0(u)|du=

Z s−1(t)+1

0

0(u)|du=s(s−1(t) + 1) carγest périodique. D’où

˜

γ(t+T) =γs−1(s(s−1(t) + 1)) =γ(s−1(t) + 1) =γ(s−1(t)) = ˜γ(t).

3

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