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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-01281592

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01281592

Submitted on 2 Mar 2016

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Théorème de Jordan friable

Régis de la Bretèche, Gérald Tenenbaum

To cite this version:

Régis de la Bretèche, Gérald Tenenbaum. Théorème de Jordan friable. C. Pomerance, M. Rassias.

Analytic number theory, volume in honor of Helmut Maier, Springer, pp.57-64, 2015. �hal-01281592�

(2)

Th´ eor` eme de Jordan friable

R. de la Bret`eche & G. Tenenbaum

Pour Helmut Maier, qui compte par plaisir et partage sans compter.

Abstract. Extending a previous result, we show that, for the friable summation method, the Fourier series of any normalized function F with bounded variation on the unidimen- sional torus converges pointwise to F while avoiding the Gibbs phenomenon. We also prove that the convergence is uniform when F is continuous and provide an e↵ective bound for the speed when F satisfies a uniform Lipschitz condition.

Keywords: Friable integers, friable summation, summation methods, Fourier series, Gibbs phenomenon, functions of bounded variation, Jordan’s theorem, integers free of large prime factors.

1. Introduction et ´ enonc´ e des r´ esultats

Soit V B(T) la classe des fonctions F qui sont 1-p´eriodiques, `a variation born´ee sur T = R/Z, et normalis´ees par F(#) = 12{F (#+) + F (#−)} aux points de discontinuit´e.

Nous nous proposons ici de g´en´eraliser aux fonctions de V B(T) le th´eor`eme 5.1 de [2]

relatif `a la convergence friable des s´eries de Fourier et `a l’absence de ph´enom`ene de Gibbs (voir par exemple, [9], vol. I, §II.9, ou [6], chap. 17) pour ce proc´ed´e de sommation.

Nous notons an(F ), bn(F ) les coefficients de Fourier d’une fonction F de L1(T), et nous d´efinissons la suite des sommes partielles friables de la s´erie de Fourier de F par

(1·1) F (#; y) := a0(F ) + X

P (n)6y

an(F ) cos(2⇡n#) + bn(F ) sin(2⇡n#) (y > 2)

pour toute valeur de # o`u cela poss`ede un sens. C’est en particulier le cas si F 2 V B(T) puisque |an(F )| + |bn(F )| ⌧ 1/n, ce qui implique l’absolue convergence de la s´erie (1·1) pour chaque y> 2.

L’´etude de la convergence de F (#; y) lorsque y tend vers l’infini s’inscrit dans le cadre plus g´en´eral de celle de la convergence friable des s´eries. Formellement introduit dans [3]

puis dans [4], ce proc´ed´e de sommation(1) consistant `a d´efinir la somme comme limite, lorsque le param`etre de friabilit´e tend vers l’infini, des sous-s´eries restreintes aux entiers friables, a ´et´e ´etudi´e dans [1] puis de mani`ere syst´ematique dans [2]. Au th´eor`eme 5.1 de [2], nous avons ´etabli la convergence simple de F (#; y) vers F (#) pour toute fonction F de V B(T) sous r´eserve que la d´eriv´ee presque partout de F soit dans [↵>1L(T). Le but de la pr´esente note consiste `a relˆacher cette derni`ere condition.

Il est relativement facile d’exhiber des exemples de fonctions discontinues F dans V B(T) r [↵>1L(T) : si f 2 L1(T) r [↵>1L(T), on peut choisir

F (#) :=

Z # 0

f (t) dt + B(#).

Un exemple de fonction f admissible est fourni par

(1·2) f (#) := X

n>2

cos(2⇡n#) log n ·

En e↵et, un th´eor`eme classique concernant les s´eries trigonom´etriques Pn2Zane2⇡in#

dont la suite des coefficients est paire et v´erifie identiquement an−1+ an+1> 2an (cf. [5],

2010 Mathematics Subject Classification: primary 11N25, 42A24; secondary 42A20.

1. D´esign´e dans ces travaux sous le nom de P -convergence ou P -sommabilit´e.

(3)

2 R. de la Bret`eche & G. Tenenbaum

th. I.4.1, ou [9], vol. I, th. V.1.5) implique f 2 L1(T),(2) que alors que, pour tout ↵ > 1, posant r := min(2, ↵), s := r/(r − 1), l’hypoth`ese f 2 L(T) impliquerait f 2 Lr(T) et donc (cf., par exemple, [5], th. I.4.7)

X

n2Z

| bf (n)|s<1,

une condition manifestement en d´efaut pour la s´erie (1·2).

Nous d´esignons par % la fonction de Dickman,(3) posons kvk := minn2Z|v − n| (v 2 R) et notons

(1·3) B(#; y) :=− X

P (n)6y

sin(2⇡n#)

⇡n

la somme partielle friable d’ordre y de la s´erie de Fourier de la fonction de Bernoulli

(1·4) B(#) :=−X

m>1

sin(2⇡m#)

⇡m =

h#i − 12 si # /2 Z,

0 si # 2 Z.

o`u h#i d´esigne la partie fractionnaire du nombre r´eel #.

Th´eor`eme 1.1. Soit F 2 V B(T). On a, uniform´ement pour # 2 R et y > 2, (1·5) F (#; y)− F (#) =

Z

T

n

%⇣ log(1/kvk) log y

− 1o

B(v) dF (#− v) + O⇣ 1 log y

.

En particulier, on a

ylim!1F (#; y) = F (#) (# 2 T), (1·6)

ylim!1sup

#2T

F (#; y) = sup

#2T

F (#).

(1·7)

De plus, si F est continue, alors F (·; y) tend uniform´ement vers F .

Remarque. Bien que l’on ait (1·7), la convergence de F(#; y) vers F(#) n’est en g´en´eral pas uniforme : il est facile de voir que la s´erie F (#; y) converge uniform´ement et donc que, pour chaque y > 2 fix´e, F(#; y) d´epend continˆument de #. Il est cependant `a noter que, contrairement `a la situation classique, la convergence demeure exploitable au voisinage des discontinuit´es : alors que l’on sait, classiquement, que la somme partielle d’ordre y de la s´erie (1·4) n’approche pas le membre de gauche pour, par exemple, # = 1/y, on d´eduit de (1·5) que

B(1/y; y)− B(1/y) ⌧ 1/ log y (y > 2).

Sous une hypoth`ese suppl´ementaire de r´egularit´e pour F , nous pouvons pr´eciser la vitesse de convergence de F (·; y) vers F.

Th´eor`eme 1.2. Soit ↵ > 0. Si F 2 V B(T) est uniform´ement lipschitzienne d’exposant

↵ > 0, on a

(1·8) max

#2T|F (#; y) − F (#)| ⌧ 1

y↵/2 (y> 2).

2. On peut aussi ´etablir directement via la formule d’Euler–Maclaurin que f (#)⌧ 1/{#(log #)2} pour 0 <|#| 6 12.

3. Voir par exemple [7], chap. III.5.

(4)

2. Preuve du Th´ eor` eme 1.1

Pour toute fonction F de V B(T) et tout entier n > 1, on a an(F ) cos(2⇡n#) + bn(F ) sin(2⇡n#) = 2Z

Tcos(2⇡n(# − v))F(v) dv

= −Z

T

sin(2⇡n(# − v))

⇡n dF (v) = −Z

T

sin(2⇡nv)

⇡n dF (# − v).

Cette quantit´e ´etant trivialement ⌧ 1/n, on peut sommer pour P(n) 6 y. On en d´eduit que l’on a pour tout y> 2

(2·1) F (#; y) = a0(F ) +Z

TB(v; y) dF (#− v).

Par ailleurs, une simple int´egration par parties fournit, d`es que F 2 V B(T),

(2·2) F (#) = a0(F ) +Z

TB(v) dF (#− v).

En e↵ectuant la di↵´erence de (2·1) et (2·2), nous obtenons

(2·3) F (#; y)− F (#) =

Z

Tr1(v; y) dF (# − v), o`u l’on a pos´e

(2·4) r1(#; y) := B(#; y) − B(#).

Or, nous avons ´etabli dans [2] que l’on a, uniform´ement pour # 2 R, (2·5) r1(#; y) = {%(u#,y) − 1}B(#) + O⇣ 1

log y

,

o`u nous avons pos´e

u#,y := log(1/k#k)

log y (# 2 R r Z) et convenu que u#,y = 1 si # 2 Z. Il s’ensuit que

(2·6) F (#; y)− F (#) = Z

T{%(uv,y) − 1}B(v) dF(# − v) + OF(1/ log y).

Comme {%(uv,y) − 1}B(v) tend simplement vers 0 sur T, la relation (1·5) implique clairement (1·6), en vertu du th´eor`eme de la convergence domin´ee.

Montrons maintenant (1·7). Il r´esulte imm´ediatement de (1·6) que lim sup

y!1 sup

# F (#; y)> sup

# F (#).

Il suffit donc de prouver l’in´egalit´e inverse. Nous pouvons supposer sans perte de g´en´eralit´e que a0(F ) = 0. Posons

Fy(#) :=Z

T%(uv,y)B(v) dF (# − v), de sorte que, par (2·2) et (2·6), on a

sup

# |F (#; y) − Fy(#)| ⌧ 1/ log y (y ! 1).

Comme l’application v 7! %(uv,y)B(v) est continue sur T, Fy(#) est, pour chaque y, une fonction continue de #. Elle atteint donc son maximum en un point #y. Quitte `a extraire une sous-suite, nous pouvons supposer que

lim sup

y!1 sup

# F (#; y) = lim

y!1Fy(#y)

et que #ytend vers une limite #02 T. Quitte `a changer F (#) en F (# − #0), nous pouvons encore e↵ectuer l’hypoth`ese que #0= 0.

(5)

4 R. de la Bret`eche & G. Tenenbaum Soit δF := F (0+) − F(0−) le saut de F en 0. Posons

H(#) := 1 +b#c −121Z(#)

de sorte que eF := F − δFH est continue surZ. Pour # 2 T, nous avons

(2·7) Fy(#) =Z

T%(uv,y)B(v) d eF (#− v) + δF%(u#,y)B(#).

Comme %(uv,y)B(v) tend simplement vers B(v) sur T avec une convergence uniforme sur tout compact de T ne contenant pas 0, et comme eF est continue en 0, on a

y!1lim Z

T%(uv,y)B(v) d eF (#y− v) = Z

TB(v) d eF (−v).

Il suit

Fy(#y)6Z

TB(v) d eF (−v) + 12F| + o(1).

Or, en faisant tendre y vers l’infini dans (2·7), nous obtenons successivement F (0±) =

Z

TB(v) d eF (−v) ⌥ 12δF, max{F(0+), F(0−)} =Z

TB(v) d eF (−v) + 12F|.

On en d´eduit que

Fy(#y)6 max{F(0+), F(0−)} + o(1) 6 sup

#

F (#) + o(1).

Cela ach`eve la preuve de (1·7).

Lorsque F est continue, et puisque %(v) = 1 pour 06 v 6 1, la relation (1·5) implique

|F (#; y) − F (#)| 6

Z #+1/y

#−1/y |dF |(t) + O⇣ 1 log y

,

o`u la constante implicite ne d´epend que de F . Comme F est continue, et donc uni- form´ement continue en vertu de la compacit´e du tore, il en va de mˆeme de sa variation.

La derni`ere int´egrale tend donc vers 0 uniform´ement en #.

3. Preuve du Th´ eor` eme 1.2

Sous l’hypoth`ese que F est `a variation born´ee sur T et satisfait une condition de Lipschitz uniforme

(3·1) F (# + h)− F (#) ⌧ |h|,

o`u ↵ > 0 et la constante implicite est ind´ependante de # 2 T, un th´eor`eme de Zygmund ([9], vol. I, th. VI.3.6) implique que la s´erie de Fourier de F , i.e.

(3·2) F (#) =X

n2Z

cn(F )e2⇡in#, est absolument convergente.

En fait, la d´emonstration de Zygmund fournit, sous la seule hypoth`ese que F est `a variation born´ee, la majoration

(3·3) X

2 1<|n|62

|cn(F )| 6 12p

VF!F(1/2⌫+1) (⌫ 2 N),

o`u VF d´esigne la variation totale de F sur T et h 7! !F(h) son module de continuit´e.

(6)

Pour la commodit´e du lecteur, nous reproduisons ici la courte preuve de [9]. Soient

> 1, N := 2⌫+1. Pour tout # 2 T, nous avons X

16k6N

��

�F

# + k N

− F

# + k− 1 N

⌘����

2

6 VF!F⇣ 1 N

.

En int´egrant sur T, nous obtenons 4NX

n2Z

|cn(F )|2sin2⇣ ⇡n N

6 VF!F⇣ 1 N

.

Nous en d´eduisons (3·3) en observant que, pour N/4 < |n| 6 N/2, nous avons p2/26 | sin(⇡n/N)| 6 1

et en appliquant l’in´egalit´e de Cauchy–Schwarz.

Sous la condition (3·1), nous d´eduisons imm´ediatement de (3·3) que

(3·4) X

|n|>y

|cn(F )| ⌧F 1

y↵/2 (y> 1).

Posons FN(#) := X

|n|6N

cn(F )e(n#), FN(#; y) := X

|n|6N P (|n|)6y

cn(F )e(n#) (N > 1, # 2 T, y > 2).

Pour tous # 2 T, N > 1, nous avons, par (2·3),

(3·5) FN(#; y) − FN(#) = − X

|n|6N P (|n|)>y

cn(F )e(n#) ⌧ 1 y↵/2,

o`u la majoration d´ecoule de (3·4), la constante implicite ´etant donc ind´ependante de N.

Comme F 2 V B(T), on a cn(F ) ⌧ 1/n pour tout n 2 Z, donc FN(#; y) tend simplement vers F (#; y) lorsque N tend vers l’infini. D’apr`es le th´eor`eme de Jordan, il en va de mˆeme de la convergence de FN(#) vers F (#). Nous obtenons donc (1·8) en faisant tendre N vers l’infini dans (3·5).

Bibliographie

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xii+591 pp.

(7)

6 R. de la Bret`eche & G. Tenenbaum

[7] G. Tenenbaum, Introduction `a la th´eorie analytique et probabiliste des nombres, troisi`eme ´edition, coll. ´Echelles, Belin, 2008, 592 pp.

[8] G. Tenenbaum & J. Wu, Exercices corrig´es de th´eorie analytique et probabiliste des nombres, coll. ´Echelles, Belin, 2014, `a paraˆıtre.

[9] A. Zygmund, Trigonometric series, Vol. I, II, 3`eme ´edition, Cambridge Mathematical Library, Cambridge University Press, Cambridge, 2002 ; vol. I : xiv+383 pp. ; vol. II : viii+364 pp.

egis de la Bret`eche

Institut de Math´ematiques de Jussieu UMR 7586

Universit´e Paris Diderot-Paris 7, case 7012 atiment Sophie Germain

75205 Paris Cedex 13 France

regis.de-la-breteche@imj-prg.fr

erald Tenenbaum Institut ´Elie Cartan Universit´e de Lorraine BP 70239

54506 Vandœuvre-l`es-Nancy Cedex France

gerald.tenenbaum@univ-lorraine.fr

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