M ATHÉMATIQUES ET SCIENCES HUMAINES
F. L APSCHER
Utilisation des matrices booléennes pour l’étude des treillis de post
Mathématiques et sciences humaines, tome 49 (1975), p. 43-73
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1975__49__43_0>
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UTILISATION DES MATRICES BOOLEENNES POUR L’ETUDE DES TREILLIS DE POST par
*
F. LAPSCHER
1. INTRODUCTION
S’appuyant
surl’exemple
de lalogique
à p valeurs introduite par Post~4] y
plusieurs systèmes
d’axiomesdécrivant
le modèlealgébrique associé
ontété
formulés : Rosembloom
[5], Epstein [2], Traczyk [6].
La notion abstraite ainsidégagée
se retrouvecependant
dans des contextes autres que celui de lalogique multivaluée :
théorie desquestionnaires, problèmes
de choix àcritères
multiples,
étude de réseaux construits à l’aided’interrupteurs multipositionnels
... Elleprésente
unintérêt comparable
à la notion detreillis de
Boole,
dont elle constitue d’ailleurs unegénéralisation ;
dupoint
de vue de leurgénéralité,
les treillis de Post se situent en effet entre les treillis distributifs et les treillis de Boole.A
partir
dusystème
d’axiomes introduit parEpstein,
etrappelé
dans leparagraphe 2,
nous donnons dans cet article diversrésultats
concernant lareprésentation
"monotone" d’unélément
dans un treillis de Post(§3).
Ladéf inition,
sur un treillis de Postd’ordre
p, de p lois unaires "deglisse-
ment"
(§4)
nous conduit ensuite aux notions de matrice deglissement
et de* Maître de
Conférence ,
Centred’Informatique,
y UniversitéMontpellier II,
34060 Montpellier.
matrice de
multiplication
définies sur un treillis de Boole(§§5
et6)0
L’ensemble Cu
des matrices deglissement
d’ordre pdéfinies
sur un treillis de Booledonné
Bprésente
à la fois une structure d’anneau commutatif uni- taire decaractéristique
p(§§
5 et6)
et une,structure demodule,
ou d’es-pace vectoriel si p est
premier (§ 7).
Il est encorepossible
de retrouversur
dVj[
les mêmesstructures,
pour des lois decomposition
un peuplus géné-
rales
(§ 8).
Enoutre,
labijection
existant entre un treillis de Post P et l’ensembleCM
des matrices deglissement associées
au treillis de Boolesous-jacent
Bpermet
de traduire dans lelangage
de P lesrésultats
obtenuspour
JB1 ;
on retrouveainsi, présentées
sous unjour
nouveau, diverses pro-priétés
connues et onétablit quélques propriétés
nouvelles(§ 9). Enfin,
leparagraphe
10 donne desrésultats
obtenus uneinterprétation géométrique
uti-lisant en
particulier
la notion de"cycle" précédemment
mise enévidence.
2.
QUELQUES
RAPPELS SUR LES TREILLIS DE POSTDans un
treillis,
nous noterons additivement la loi de bornesupérieure
etmultiplicativement
celle de borneinférieure.
2.1. Treillis de Boole
associé
à un treillis distributifRappelons
que l’ensemble deséléments complémentés
d’un treillis distributif est un treillis dé Boole. Nous verrons que le treillis de Boolesous-jacent
àun treillis de Post
joue
un r8leimportant.
2.2.
Axiomes d’Epstein
pour un treillis deNous énonçons
ci-dessous unsystème
d’axiomeslégèrement modifié
parrapport
à celui
d’Epstein.
Un treillis de Post est un treillis distributif P dans
lequel,
pétant
unentier
supérieur
ouégal
à1,
sontvérifiés
les axiomessupplémentaires
suivants :
1) I1 existe,
dansP,
péléments 0,1,...,(p-1)
avec lespropriétés
suivantes:a)
Ceséléments
forment une chaîne avec 0~1 ~ ... ~(p-1).
b)
Six 6P et x1 =0 alors x= 0.c)
Si x E P etsi,
pour un certaini,
x +(i-1)
= i alors x = i.2)
Pour toutélément
xE P,
il existe péléments
XCü),xC1),...,xCp-1)
deux à deux
disjoints
et dont la bornesupérieure
est(p-1) ; c’est-à-dire
- 4
3)
Pour tout2.3. Conséquences
diverses.Représentations disjointe
et monotoneDes axiomes
précédents
onpeut
déduire que 0 estélément
nul et(p-1)
élément
universel du treillis(il
n’est pas nécessaire de le supposerpriori
comme le faitEpstein). Epstein
établit que leséléments xCi) i
appar-tiennent au treillis de Boole B
sous-jacent
à Pet,
pour xdonné,
sontuniques.
La
représentation unique
deséléments
deP,
ainsi fournie par l’axiome3,
est
appelée représentation disjointe.
Leséléments distingués 0,1,...~(p-l)
sont
appelés
constantes du treillis dePost.
Compte
tenu desinégalités 0~1~...~ (p-1),
onpeut
encore écrireSoit,
enposant
avec d’ailleurs La
représentation (2)
est dite monotone car les coefficients forment une
chaîne :
Epstein établit
deplus
que cettereprésenta-
tion monotone est
unique :
toutereprésentation
pour
laquelle
les coefficients forment une chaîne : coïncide avecla précédente :
x, =(i)
coïncide avec la
précédente :
x. = x .1
A
partir
des coefficients de lareprésentation
monotone ceux de larepré-
sentation
disjointe
s’obtiennent de la manière suivante :la
complémentation étant prise
dans le treillis de Boole Bsous-jacent
à P.Rappelons
enfin que pour toutereprésentation
de la formeon a
et
2.4.
Représentation
des treillis de Post. Structures d’anneau et de module Tout treillis dePost
Ppeut
être considéré comme l’ensemble des fonctionsp-valuées, continues,
ydéfinies
sur un certain espace de Hausdorffcompact,
totalement
disconnecté ~2~.
Apartir
de cettedéfinition,
onpeut
très sim-plement
doter P d’une structure d’anneau(pour
les lois d’addition et demultiplication
desfonctions)
ou d’une structure de module unitaire surZ/p.
En
outre,
y si P estfini,
y la structure de modulepermet
de montrer l’isomor-phisme
avec(pour
un certain entiern),
cequi
fournit unecaractéri-
sation très
simple
des treillis de Post finis.2.5. Egem le
Considérons à titre
d’exemple
le treillis de Post( Z/5 ) 2
avec ses 5 cons-tantes et son treillis de Boole
sous-jacent {0, oc , P~4).
Les élémentsx et y de la
figure,
parexemple,admettent
lesreprésentations
suivantes :Figure
1Cet
exemple
serarepris
etcomplété
auparagraphe
10.3. TREILLIS DE POST EN REPRESENTATION MONOTONE
3.1.
De nouveaux axiomes demodularité
Pour chaque
entier p z2,
on considère l’axiome suivant :.
3.2. Remarque 1
(M )
est autodual :P
coïncide avec P
moyennant l’échange
dex.
i avecx . 1
P-1+ et celui de. Remarque 2
coincide avec l’axiome de modularité connu :
3.4.
THEOREME Sur untreillis,
MP
est
équivalent
à Mq
Il
suffit de montrer que M estéquivalent
àM,
en utilisant les axiomes Pd’un treillis.
On pose
d’où
puis, compte
tenù del’hypothèse
z ~ x ,- On sait
déjà
que M coïncide avecM ,
2 donc entraineM .
2-
Supposons établi
que c’est-à-dire queet supposons de
plus
queD’après :
D’après
Ce
qui
donne lerésultat
3.5.
Effet de ladualité
sur lareprésentation
monotoneOn part
deCompte
tenu dedonne
l’axiome M P
qui
est uneexpression
monotone enproduit
de sommes.Par
dualité
avec Ceci est la
représentation
monotone dex* car on a bien
3.6. Conséquence
La
représentation
monotone de xétant unique,
y il en est de même de celle de x*. En utilisant l’une desdéfinitions
d’un treillis de Postdonnées
parTraczyk,
on voit alors que le treillis distributif dual d’un treillis dePost
est un treillis dePost.
4. TREILLIS DE POST EN REPRESENTATION DISJOINTE
4.1.
Passage de lareprésentation monotone
à lareprésentation disjointe On a vu que
et Donc
On
a aussid’où,
pardualité,
4.2. Définition
des p lois de com-position interne unaires de lissement Enreprésentation disjointe,
onpeut
écrireNous posons
puis
x
coïncide à nouveau avecx
. On associe ainsi à tout x EP, p-1
nouveaux éléments ce
qui
définit p lois decomposition
interne unaires :dites lois de
glissement d’amplitudes 4.3.
Remar uei,j
eti+j
étantpris
modulo p(c’est-à-dire étant
éléments de l’anneauZ/p).
Il résulte
de là que l’ensemble ,peut
êtreobtenu par les p
glissements
àpartir
den’importe lequel
de ses éléments.Ceci montre que les
pn éléments d’un
treillis de Post fini P(voir justifi-
cation au
paragraphe 9.2)se ré p artissent
enp
classesdisjointes
danschacune
desquelles
les p éléments se déduisent les uns des autres parglis-
sement et que nous
appellerons cycles.
On a lecycle particulier
Notons que
5. MATRICES DE GLISSEMENT
5.1.
DéfinitionLes
expressions
définissant lesquantités
se résumer sous forme matricielle :
peuvent
(Dans
lasuite,
nous écrirons defaçon simplifiée xi
i pourx(i) ). i
Nousdésignerons par X
lapremière matrice-colonne,
par M la matri-ce carrée d’ordre p,
appelée
matrice deglissement,
et par C la matrice- colonne des constantes :La notion de matrice de
glissement peut cependant
être introduiteindépen-
damment de celle de treillis de
Post.
Etant donné un treillis de BooleB,
on
appellera
matrice deglissement
d’ordre p sur B toute matricecarrée
d’ordre p dont lapremière ligne
constitue unepartition
de l’élément uni-versel
(éléments ayant
deux à deux pourproduit
l’élément nul 0 etayant
pour somme
l’élément
universelu)
et dont les autreslignes
se déduisentchacune de la
précédente
parpermutation
circulaire d’uneposition
vers ladroite
(matrice cyclique).
Nousdésignerons parent l’ensemble
des matricesde
glissement
définies sur B. Entre autres matrices deglissement,
nousutiliserons les suivantes :
En
définitive,
y revenant au treillis de PostP,
nous constatons l’existence d’unebijection :
entre P et
l’ensemblecJ1
des matrices deglissement définies
surB,
treillisde Boole
sous-jacent
à P. Dans la suite de cetarticle,
y nous montrerons lapossibilité d’interpréter
et depréciser,
au moyen des matrices deglisse- ment,
lesrésultats précédemment énoncés
pour les treillis de Post. En par-ticulier,
nous traduirons dans lelangage
matriciel les diverseslois
decomposition
relatives aux structures d’anneau et de module :ainsi,
selonle
théorème
1ci-dessous,
à la loi d’addition de l’anneaucorrespond
leproduit
matricielhabituel ;
à la loi demultiplication correspond
uneopération
matricielle nouvelle que nousdéfinirons
auparagraphe
6.5.2.
THEOREME 1. Sur un treillis de Boole à natomes,
l’ensembleyl des
matrices de
glissement
d’ordre pest,
pourl’opération
demultiplication,
un groupe commutatif fini d’ordre
pn
et decaractéristique
p.Chaque
matrice deglissement
estcaractérisée
par leséléments
de sapremière ligne. et correspond
doncbijectivement
à unepartition
del’élément
universel.
Or,
on obtient une tellepartition
en faisantfigurer chaque
atome du treillis de Boole une fois et une seule dans l’un des p éléments.Le nombre de
partitions
del’élément universel,
y c’est-à-dire le nombre de matrices deglissement,
est doncégal
au nombrepn d’applications
de l’en-semble des n atomes dans l’ensemble des p
composantes
de lapremière ligne.
Le
produit
de deux matrices deglissement
est une matrice deglissement.
Prenons un exemple
avec p = 3 :Pour
pquelconque,
on voit que dans lapremière ligne
de la matriceproduit figurent
les2
pproduits
px.y. répartis
en sommes de p termes chacune.i j J P p p
On en
déduit
que lapremière ligne
réalise unepartition
del’élément
univer-sel. On voit aussi que
chaque
autreligne
sedéduit
parpermutation
circu-laire d’une
position
vers la droite de laligne qui
laprécède.
On a doncbien une
matrices
deglissement.
On sait que, pour les matrices
booléennes,
leproduit
matriciel est asso-ciatif, possède
unélément
neutre I =10
et que, pour des matricescycliques
(booléennes
ounon),
comme c’est le casici,
il est commutatif. L’inverse d’une matrice deglissement
est satransposée : M-1= MT,
comme on levérifie
immédiatement.
A
L’expression
du terme
général
d’une matriceproduit (avec
les indices variant de 0 àp-1)
-
devient ici
où =
représente l’égalité
module p, c’est-à-direl’égalité
dansZ/p.
Pour un
produit
de trois matrices deglissement,
y onétablit
sanspeine
queexpression qui
segénéralise
etdonne,
pour lapuissance mème
d’unematrice
de
glissement,
puisque x, 1
1x. =
J 0 sii # j.
Parsuite,
pour m = p,car
pi
= 0 est vrai pour touti, pi = j ~ 0
est faux pour tout i. Ceciexprime
queEnfin,
, p est leplus petit
entier non nul pourlequel Mp
= Iquel
que soitM. On voit en effet que
(1 1)’ 4
I si 0 m p.6. MATRICES DE MULTIPLICATION 6.1. Définition
Considérons
les p matrices dutype
suivant(ici
p =4) :
Pour
une matrice deglissement M,
la combinaison linéaireest
appelée
matrice demultiplication
associée à M.La
ligne
d’indicei (0 ~
i ~p-1 )
deM
est lapremière ligne (d’indice 0)
Il en
résulte
quechaque
matrice demultiplication
ne se trouveassociée
qu’à
une matrice deglissement unique.
6.2.
Exemples
Pour p = 4 et p =
5,
les matrices demultiplication
sont de la formeci-dessous :
6.3. Remarque. Egalités
diverses~(0 représentant
la matrice nulle d’ordrep).
étant
une matrice deglissement.
3)
M étant une matricequelconque,
est une matrice deglisse-
ment dont la
première ligne
coïncide avec lapremière ligne
de M.d’où
puis
6.4.
THEOREME 2. Leproduit
de deux matrices demultiplication
est unematrice de
multiplication.
Soit M une matrice de
glissement
définie par les termesp-1
de sa
première ligne. D’après
cequi
a été vu au cours de la démonstration duthéorème 1,
y le termegénéral
de lapremière ligne
deM1
estLe terme
général
deM
est alors(ligne i, colonne j,
iet j compris
entre 0 etp-1 ).
Pour une deuxième matrice deglissement N, N
a pour termegénéral
D’où le terme
général
duproduit M N :
Considérons
la matrice P dont lapremière ligne
a pourterme général
et dont les autres
lignes
se déduisentcycliquement
de lapremière.
Onvérifie
immédiatement que lapremière ligne
réalise unepartition
del’élé-
ment universel
et, donc,
que P est une matrice deglissement.
Lapremière
ligne
depi
a alors pour termegénéral
Elle coïncide avec la
ligne
d’indice i(i
de 0 àp-1)
duproduit M N.
Onpeut écrire
6.5. Exemples
Pour
p = 4 et p = 5,
on a6.6.
Définition d’une nouvelle loi de composition surew
La watrice P du
théorème
2étant
obtenue defaçon unique à partir
de M etN, peut
êtreconsidérée
comme leurcomposée.
Nous écrironsLa loi * se trouve ainsi
définie
parl’égalité
6.7.
THEOREME3 ~
est un anneau commutatifunitaire,
decaractéristique
p, pour la loi deproduit
matricielnotée
X ounotée
sanssigne
et la loi *.On a
déjà
un groupe commutatif decaractéristique
p(Théorème 1).
D’après l’expression
du théorème
2,
leproduit
M N est commutatif :Compte
tenu de l’unicité deP,
la loi * est donc commutative.Dans
l’égalité
àdémontrer
posons
La loi * est donc associative.
Elle a pour élément neutre
11*
En effet 1Vérifions enfin la
distributivité,
cequi
revient à vérifierl’égalité
En
posant
on est ramené à vérifier quePour cela,
il suffit de constater que la deuxièmeligne
de la matriceM(NP)
coïncide avec la deuxième
ligne
de la matrice(QR).
Endésignant respective-
ment par
x.i
ix., z , J
J J le termegénéral
de lapremière ligne
deM,N P,
’ leterme
général
de lapremière ligne
deQ
est de la formele terme
général
de lapremière ligne
de R est de la formele terme
général
de lapremière ligne
deQR
est de la forme(terme
nul pouri 4 i’)
le terme
général
de lapremière ligne
de NP est de la formele terme
général
de la matrice" 4(NP)
est de la forme.Pour
h =1,
y on obtient le termegénéral
de la deuxièmeligne
deOn
voitqu’il
coïncide avecYt.
6.8.
Remarque.
Généralisation del’égalité
= MPour cela on montre que
Or
6.9. Exemples
étant une matrice de
multiplication
est connue dès que sa deuxièmeligne (ligne
de rang1)
est connue.On
cherche donc le coefficient deU 1
dans le
produit
A A
c’est-à-dire que l’on cherche i
et j
tels queOn
voit facilement quecar
D’où
6.10. THEOREME 4 Si p est
premier, pm M désignant
lapuissance
peme
de M pour la deuxièmeloi).
Pour
lacomposition
de h matriceségales
car les
x.
sontdisjoints.
Pour h = p, on al’équation
en i :1
p
étant premier et j
non divisible par p,on sait, d’après
unthéorème d’arithmétique
connu,que j
est solution :jp - j
est divisible par p, soitjp - j.
Si i est une autresolution, iP = j
on a aussii P =
i donci = j.
On a donc une solution
unique
et7. STRUCTURE DE MODULE SUR
CY
7.1.THEOREME
5.est
un module unitaire libre avec une base d’ordre n, unespace vectoriel si p est
premier,
y pour les deux lois decomposition
suivan-tes
On a
déjà
obtenu un groupe commutatif(théorème 1). M étant
bien unematrice de
glissement,
y la deuxièmeapplication
définit une loi decomposi-
tion externe. On
vérifie
immédiatement les axiomes d’un module unitaire :Soient
a, a 2 , ...,an
les n atomes de B.Considérons
les n matrices deglissement
de la formeElles sont linéairement
indépendantes.
Eneffet, partons
dePour le terme
général
de lapremière ligne
duproduit,
on aavec
Pour k =
0,
lepremier
membre est une somme de monômescanoniques qui,
ypour être
égale
à u, doit les contenir tous.L’égalité À1i1+...+Ànin
= 0est donc vérifiée pour tout
jeu
de valeurs(i~,...,i~)
E Enposant
i1 - 1, i 2 =
... =i n = 0,
on obtientÀ1 =
0et,
demême, ~1 _
0 pourtout i.
Les n matrices
A. 1.
forment unsystème
degénérateurs.
Soient une matricede
glissement
M etx. 1.
le t ermegénéral
de sapremière ligne.
Chacun des ptermes x.
(0
ip-1)
est une somme d’atomes de B :1.
On a alors
Considérons
en effet une matrice N de termegénéral
y , telle que ymajore
k 0
l’atome
(y. et
formons leproduit N(A.) .
On voit sans difficulté que leJ J
terme
général
a 9 de lapremière ligne
de(A.)i
est tel queau
=(y’y
° A J ° J
ai = oii
i j eta=0
pour11
0 i. Lapremière ligne
duproduit N(A.)
ja donc pour terme
général
puisque
Le
produit N(A.)i
J se déduit donc de N endéplaçant (y.
J deYo
ày..
1 Enpartant
de la matrice I que l’on
multipliera
successivement par les matrices(A.)i
Jconvenables,
on obtiendra M. Notonsqu’on peut
encore écrire- 4
puisque (A.)O = l.
J7.2.
Remarque
D’après
une remarque duparagraphe 4,
y onpeut
définir la loi externe à l’aide de la loi *puisque
et vérifier sous cette forme les axiomes relatifs à la loi externe.
8. GENERALISATION 8.1.
Rappel
Sur un ensemble E muni de deux lois de
composition
interne + et ., ondéfinit
(par "changement d’origine"),
pourchaque
élément a EE,
les nouvel- les lois + et . telles quea a
- étant
l’opération
inverse de +,supposée
exister. On vérifie immédiatement que(A
+.) possède
le mêmetype
de structure que(E
+.) :
groupe aveca a
élément
neutre a et 2a - x pouropposé
de x, si(E +)
est un groupe ;anneau si
(E
+.)
est un anneau ; anneauunitaire d’élément
unité 1 + a, si(E
+.)
estunitaire ;
~ · corps avec a +(x - a)-1
pour inverse de x, si(E
+.)
est un corps. D’autrespropriétés
de(E
+.)
telles que px = 0(caractéristique p)
ou x(avec
ppremier)
setransportent également.
De la même
façon,
sur un ensemble E muni de deux lois decomposition
l’uneinterne l’autre
externe,
+ et ., on définit de nouvelles lois + et .a a
telles que
Si
(E
+.)
est unmodule, (E
+.)
en est un ;(E
+.)
est unitaire oua a a a
libre si
(E
+.)
l’est. Si(E
+.)
est un espacevectoriel, (E
+.)
ena a
est un.
8.2. Autres structures d’anneau sur
C~t
D’après
lerappel,
lesopérations
x et * telles que-- -
définissent,
pourchaque
matrice deglissement
HE (Jq,
une structured’anneau avec
élément
neutreH, élément
unité1 1 H, caractéristi-
,
que p
et,
si p estpremier,
tel que lapuissance p ème
de M pour la deuxième loi * coïncide avec M.H
8.3.
Expressions destermes généraux
des matricescomposées par
les loisPartons de la
définition
Désignons
par les termesgénéraux
des pre-mières
lignes
deLes termes
uh étant
deux à deuxdisjoints
on n’a unproduit
non nul que si Dans ces conditionsEn
posant
on a finalementLe calcul
précédent
aurait pu être conduitplus simplement
mais le calcul faitprésente l’avantage de pouvoir
êtrerepris
textuellement pour la deu- xième loi. Ilsuffit,
dansCk’ ,
deremplacer
la sommei’+j’
parle produit
i’j’.
On arrive ainsi finalement à8.4. Autres structures de module
sur
Le
rappel précédent permet
encore d’affirmer que lesopérations
définissent sur
chaque
matrice deglissement H,
une structurede module unitaire libre avec une base d’ordre n,
d’espace
vectoriel si p estpremier.
Les n matrices HA. CA. 1 définie
auparagraphe7.1)
constituentune base d’ordre n.
9. APPLICATION A L’ETUDE DES TREILLIS DE POST
9.1. Bijection
entre P etCU
Etant
donné
un treillis de Post Pfini,
à pconstantes, OE’Îdésigne
mainte-nant à nouveau l’ensemble des matrices de
glissement
d’ordre passocié
au treillis de Boole
B,
à natomes,
ysous-jacent
à P.Dans la
bijection :
entre P et la constante h
correspond
à la matriceI .
h Ainsiqu’il
aété
suggéré
auparagraphe 5.1,
cettebijection peut
êtreprolongée
endivers
isomorphismes.
9.2.
Structures d’anneau sur PPour
chaque
matrice deglissement H,
c’est-à-dire pourchaque
élémentu =
Ou 0
+1u 1
+...+(p-1) u p-1 .,
ondéfinit
sur P les lois decomposition
interne (B et 0 suivantes :
u u
P muni des lois ® et
6
y étantisomorphe
àCA Imuni
des lois xet
u u
est un anneau commutatif
unitaire,
y d’ordrepn,
yd’élément
neutre u,d’élément
unité de
caractéristique
p :(p)
u x=u(avec
lanotation (À)
x pourreprésenter
la sommetermes).
Pour ppremier,x
u
u u(avec
la notation xu pour représenter le produit
’ x u G x 0 u ... p x u de À
facteurs).
Pour u =0,
on retrouve bien les lois d’anneaucitées
auparagraphe
2.9.3. Interprétation
des matrices demultiplication
En
posant
on a
déjà
montré que pour la matrice deglissement
M associée à x,Considérons maintenant la matrice de
multiplication
associée à M. Saligne
d’indice i(0 ~
i ~p-1)
est laligne
d’indice 0 de la ma-trice
correspondant
& l’élément ix de P. On a doncce que nous écrivons encore
9.4. Egalités diverses
correspond 1 ÉB j
=(i+j),
lesigne
+représentant
0 l’addition dans
Z/p.
correspond
trivialement hi = hi.correspond
i 0 x =ix,
ixreprésentant
4) D’après
leségalités
dedéfinition
1 et 2 duparagraphe 8.2,
où
d représente
la loi inverse(soustraction)
defl9,
sur l’anneau P.0 0
on déduit les
égalités
qui permettent
de relier les unes aux autres les p lois de groupe.on déduit les
égalités
qui,
àpartir
d’unélément
,permettent
de connaître lesp-1
autres.9.5.
Structure de module oud’espace
vectoriel sur PPour la loi de groupe commutatif ED et pour la loi externe associée à la loi
u
de à savoir
U r.... -u i
P est un module ou un espace vectoriel
isomorphe
àcAl.
A la base..
9.6.
Cas particulier : p = 2 P coïncide avec B.Les matrices de
glissement
sont de la forme suivanteet les matrices de
multiplication
de la formeOn a
quatre
lois surf
Les
signes 0153 et
0 ayant ici leur sens habituel en de Boole(dis-
jonction
etconjonction).
Ceci donne sur P = B les deux structuresconnues d’anneau de
Boole,
avec pour loistelles que
et x x = x, puis
telles que
Les
égalités
6 ci-dessus deviennentsoit
9.7.
Etude des cyclesest un sous-groupe
distingué
decJi.
On a donc le groupequotient è4/,~ ,
d’ordrep n- 1.
Danschaque
classed’équivalence dev4 ,
y les matrices sedéduisent
les unes des autres parpermutation
circulaire delignes (ou
decolonnes),
c’est-à-direpar
produit
àgauche (ou
àdroite)
par l’un desIh*
Classes de cycles. A i correspond
lecycle
C =(0,1 , ...,(p-1) ). A chaque
classe de matrices
correspond
uncycle
1
correspond
le groupequotient P/C.
Enfin onpeut écrire
où X et C sont des
cycles
et M une classe de matrices(comparer
à l’écri-ture du
paragraphe 5.1.).
On
peut
passer d’uncycle
à un autre par
En
particulier,
onpeut
retrouver C àpartir
de tout X.10. INTERPRETATION
GEOMETRIQUE
DES RESULTATS PRECEDENTS 10.1.Représentation
sur un hypertorePour n =
2,
on met en évidence lespropriétés
deglissement
enreprésentant
P sur un tore à l’aide de cercles à
plan oblique.
Leglissement
se traduitalors par une rotation du tore autour de son axe.
Dans cette
représentation
la structure d’ordredisparait.
Pour n >
2,
on utilisera unhypertore.
La valeur de p est indifférente pour le choix de la surface.10.2.
Représentation développée
Il
s’agit
d’undéveloppement
infini de lareprésentation torique.
Nousallons voir
qu’elle
estadaptée
à la structure de module oud’espace
vecto-riel. On revient à la structure de treillis en
superposant
toutes lesfigures partielles. Ici,
lesfigures
seront faites pour n = 2 et p = 5.Interprétation
de G) . Ilcorrespond
à cetteopération
l’addition vecto- 0rielle
d’origine
0 : si à x et ycorrespondent
lesvecteurs Z
10153
tT.
1 etcorrespond
sontéléments
leur somme dans Z. On voit que la
représentation disjointe
introduite par
Epstein
est en fait associée à la structure de module : lesT. correspondent
auxx.
et les sont les constantes.l J 1
Interprétation
duglissement. D’après
= xEDi,
leglissement d’ampli-
~
0
.
tude i
correspond
à l’addition du vecteurOie
Eléments d’un cycle.
Leséléments
ducycle associé
à x sedéduisent
de xpar addition de
01, 02,
...,0(p-1).
Ils sont doncsitués
sur une mêmeverticale.
Multiples d’un-élément. 0,y, 2y, 3yp ...
y(P-1)y,
... sontalignés-
pycoïncide avec une
copie
de0,
car selonchaque
vecteurT.,
est divisi-i 1
ble par p.
Interprétation de
6.Apartir
de lareprésentation disjointe
de x 0 y, on~ 0
0voit
qu’il
luicorrespond £
T., cy.fl,
étant leproduit
de a.i i i i i i i
et
f3.
dans Z.1
Puissances d’un élément.
Si p estpremier, xP
coïncide avec x car, pourchaque composante,
a.,inférieur
à p, n’est pas divisible par p eta.p
ai 1
donc pour reste
a.1
dans la division par p.Interprétation
de 0153. On a~~~~~~~~~~~~~~~~~ u
--4>-
Après glissement
del’ensemble,
du vecteuruO,
on estramené
1 à l’additionvectorielle
d’origine
0. ®représente
donc l’addition vectorielled’origi-
u ne u.
Interprétation
de 0. De la mêmefaçon,
on a ici unproduit composante
à_________________ u
composante, mesurées
àpartir
del’origine
u.Remarque.
Lafigure
faitequi représente Z2
convient pour toute valeur de p : il suffit deplacer
lespointillés différemment.
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