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Gestion de la fertilité des sols dans le nord du Bénin et incidences économiques pour les exploitations agricoles

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Academic year: 2022

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Gestion de la fertilité des sols dans le nord du Bénin et incidences économiques pour les exploitations agricoles

Nasser M. Baco, Jonas André Djenontin, Moutaharou Amidou

To cite this version:

Nasser M. Baco, Jonas André Djenontin, Moutaharou Amidou. Gestion de la fertilité des sols dans le

nord du Bénin et incidences économiques pour les exploitations agricoles. 2003, 7 p. �hal-00133339�

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Jamin J.Y., Seiny Boukar L., Floret C. (éditeurs scientifiques), 2003. Savanes africaines : des espaces en mutation, des acteurs face à de nouveaux défis. Actes du colloque, mai 2002, Garoua, Cameroun. Prasac, N’Djamena, Tchad - Cirad, Montpellier, France.

Gestion de la fertilité des sols

dans le nord du Bénin et incidences économiques pour les exploitations agricoles

Nasser M. BACO*, Jonas A. DJENONTIN*, Moutaharou AMIDOU**

*INRAB, CRA-Nord, BP 03, N’Dali, Bénin

**INRAB, CRA-Centre, BP 112, Savè, Bénin

Résumé — Afin de résoudre les problèmes de baisse de fertilité des sols constatés dans les exploitations agricoles du nord du pays, un paquet technologique, dénommé système amélioré de production, a été proposé par la recherche. Après six années d’expérimentation, la validité (efficacité) technique, agronomique de ces technologies est démontrée. La présente étude a été commanditée en prélude à leur vulgarisation. Chacune des technologies a été passée en revue pour observer leur réceptivité sociale, leurs exigences et leurs impacts économiques. Dans l’ensemble, ces technologies, certes, entraînent une augmentation du produit brut, mais elles requièrent un surplus de main-d’œuvre (familiale et salariée), de matériel agricole et parfois d’intrants. Cette exigence pourrait freiner les exploitations ayant peu de moyens dans leur élan d’adoption des systèmes.

Abstract — Soil fertility management in northern Benin and its economic incidence on farm. To solve soil fertility decreasing problems in northern Benin, some new technologies are tested as improved production systems compared to traditional production systems. This approach is used since 1996 and shows his efficiency to increase the production and its sustainability. Before transferring this approach to extension, this investigation aimed to test new technologies social acceptance and their economic impacts on farms. The technologies contribute to increase the farm gross product but they need more labour, more tools and eventually more inputs. This could limit improved production systems adoption by small farmers in northern Benin.

Introduction

Le Bénin, comme la plupart des pays du tiers-monde, a une population constituée à près de 80 % de ruraux (Adam et Boko, 1993). Cette couche contribue pour près de 40 % au produit intérieur brut du pays (Biaou, 1998) à travers l’agriculture. L’un des problèmes majeurs qui affectent aujourd’hui cette agriculture dans le nord du Bénin est la baisse de la fertilité des sols (Alohou et Agossou, 1998). Elle est due à la forte poussée démographique, doublée d’une extension rapide de la culture cotonnière. Pour pallier cette contrainte, un paquet technologique a été proposé aux producteurs sous la dénomination de Système amélioré de production (SAP) afin d’améliorer leur système de production. Depuis 1995, où les recherches sont ébauchées dans ce sens, les résultats obtenus par les équipes de recherche- développement sont assez convaincants en ce qui concerne la validité technique de ces innovations. Par contre, les aspects socio-économiques de même que leurs implications demeurent encore peu étudiés.

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Les rapports se limitent à souligner la complexité et l’incapacité pour certaines exploitations à expérimenter ou appliquer certaines des technologies. Pour s’assurer la bonne réceptivité du SAP par toutes les catégories d’exploitation, il importe d’étudier les conditions d’application et les répercussions financières de ces technologies sur la viabilité des exploitations. Cette approche répond au fait que, pour être acceptée par les producteurs, une innovation doit être techniquement réalisable, économiquement rentable et socialement acceptable. Ce sont ces deux dernières dimensions de l’innovation qui seront surtout examinées dans cette étude.

L’objectif principal de cette étude est de faire une analyse socio-économique du système amélioré de production dans une perspective de transfert à la vulgarisation. De façon spécifique, il s’agira :

– d’évaluer la rentabilité de ces technologies ;

– d’examiner les conditions d’utilisation et de mise en œuvre des technologies ; – de faire des recommandations pour la vulgarisation.

Méthodologie

Le nord du Bénin est caractérisé par un climat soudano-sahélien à soudano-guinéen. On y rencontre une savane arbustive d’épineux (Acacia, Balanites) parsemée de grands arbres, comme Andansonia digitata et Pilostigma reticulata, une savane boisée et une savane arborée fortement dégradée par l’emprise anthropique évoluant ainsi vers une savane arbustive (SRCV, 1988).

Choix des sites et des participants

L’étude a été conduite dans quatre sites : Birni–lafia, Kokey, Bensékou, Sokka. Par village, 9 paysans- chercheurs et 6 paysans témoins ont été impliqués, soit un effectif de 60 paysans (tableau I).

Tableau I. Choix des villages et échantillonnage.

Zone agro-écologique Soudano-sahélienne Soudanienne Soudano-guinéenne

Village Birni-Lafia Bensékou Kokey Sokka

Echantillon 15 15 15 15

Description du dispositif de recherche

Le dispositif des technologies amélioratrices proposées concernent :

– l’aménagement de l’exploitation agricole, l’utilisation rationnelle de l’espace cultivé (parcellisation du domaine), mesures anti-érosives ;

– l’agroforesterie : association des ligneux plantés aux cultures annuelles, conservation et entretien des essences naturelles ;

– l’intensification des systèmes de culture : schéma d’assolement-rotation approprié (avec légumineuses à graine comestible, avec jachère de courte durée de mucuna), techniques de préparation du sol (grattage à sec, labour à plat), techniques d’installation des cultures vivrières (semis au cordeau, semis avec rayonneur), fertilisation organo-minérale, recyclage des résidus de récolte (paillage, enfouissement) ;

– l’intégration agriculture-élevage — cultures fourragères, lignes de parcelle de Panicum, production de fumier, alimentation du bétail.

Les analyses portent surtout sur l’intensification des systèmes de culture et l’intégration agriculture-élevage.

La technique d’étude utilisée a combiné aussi bien la méthode quantitative (questionnaire) que la méthode qualitative (entretiens informels et semi-structurés). Cette dernière est surtout guidée par l’approche dite centrée sur les acteurs. Cette technique s’est donc structurée autour :

– du questionnaire exécuté par les agents techniques de terrain ; ces derniers ont collecté les données à travers les questionnaires élaborés par l’équipe de chercheurs ; ces techniciens ont l’avantage de comprendre les langues de leur milieu respectif ;

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– de l’entretien informel conduit sous forme d’interviews très ouvertes avec les producteurs ; cette collecte de données a été faite à l’aide d’un guide d’entretien semi-structuré, souple ;

– de l’étude documentaire faite dans plusieurs bibliothèques à travers des ouvrages traitant du thème abordé.

Les données secondaires recueillies dans ce cadre ont été confrontées avec les données primaires collectées sur le terrain ;

– de l’observation participante, qui a permis de vérifier certaines informations relatives aux superficies cultivées, au nombre de têtes d’animaux, aux techniques culturales pratiquées, à toutes les opérations agricoles ;

– des récits de vie, qui ont permis d’obtenir l’historique sur les activités antérieures des producteurs de l’échantillon étudié. Les producteurs ont aussi évoqué la manière dont les activités se faisaient avant le SAP et les résultats souvent obtenus.

Techniques d’analyse des données

La rémunération des différents facteurs de production pour les cultures concernées par une technologie est fonction du facteur limitant dans la zone : terre (marge brute à l’hectare), main-d’œuvre (marge brute par journée de travail), et investissement (marge brute par unité de francs investis) (Murphy et Sprey, 1986).

L’évaluation de la rentabilité des technologies SAP a été faite à l’aide des outils d’analyse suivants : – revenu brut (RB). C’est le revenu que le producteur peut espérer de son activité en vendant toute sa production. Le revenu brut constitue la valeur monétaire de la production physique (P) par hectare au prix unitaire du produit (p), RB = P x p ;

– marge brute (MB). C’est le revenu dégagé par le producteur après avoir déduit du revenu brut les coûts variables totaux (CVT), c’est-à-dire la somme des coûts variables monétaires et des coûts variables d’opportunité. Les coûts variables totaux sont des coûts qui varient en fonction du volume de la production, ce sont les charges relatives aux intrants et à la main-d’œuvre (familiale et salarié). Les coûts variables d’opportunité reflètent principalement la main-d’œuvre familiale non payée, MB = RB-CVT ;

– ratio bénéfice/coût (B/C). C’est le rapport entre la marge brute et les coûts variables totaux. Il indique l’amplitude des marges brutes par unité de coût variable, BC = MB/CVT.

Le ratio B/C a permis d’évaluer la valorisation du capital. C’est le ratio entre la marge brute et les coûts variables (Midingoyi, 1997).

L’analyse marginale a consisté à calculer le taux de rentabilité marginal pour deux options technologiques.

C’est le rapport entre les augmentations en marge brute et en coûts variables (Werner, 1993).

Les différents indicateurs ne peuvent se substituer aux jugements des paysans. En effet, même si le chercheur comprend suffisamment les systèmes agraires locaux, sa vision de la situation sera souvent différente de celle des paysans (Midingoyi, 1997). Ainsi donc l’évaluation des essais par les paysans eux- mêmes constitue-t-elle une donnée fondamentale. Les innovations que les paysans adoptent ne dépendent pas seulement des facteurs biophysiques (rendements) et économiques (revenus), elles dépendent de plusieurs autres facteurs aspects, principalement des aspects sociaux. L’analyse des réactions paysannes a été faite à travers des enquêtes individuelles. Cette analyse a permis de mesurer l’efficacité et l’efficience des innovations, d’analyser leur impact et leur viabilité et dévaluer les risques qu’elles engendrent.

Résultats et discussion

Production et utilisation du fumier

En moyenne, les producteurs des quatre villages obtiennent 5 à 6 tonnes de fumier à l’hectare. Pour produire cette quantité, il faut 8 têtes de bœuf pendant cinq mois de parcage nocturne. Par animal, il faut 800 kg de matières sèches pour obtenir à la fin 700 kg de fumier par animal. Dans les quatre villages, cette activité se fait à différents coûts (tableau II).

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Tableau II. Main-d’œuvre et coût de production et d’utilisation du fumier (F CFA).

Production de fumier Utilisation Total

Villages

h/j montant h/j Montant h/j Montant

Birni-Lafia 27 27 000 13 13 000 40 40 000

Bensékou 21 23 000 14 14 000 35 35 000

Kokey 19 19 000 14 14 000 33 33 000

Sokka 20 20 000 18 18 000 38 38 000

La production du fumier prend en compte la recherche de litière, la construction du parc, la recherche de bois et de piquets, de même que les soins vétérinaires. L’utilisation du fumier concerne le transport au champ à la charrette et l’épandage.

La recherche de litière et le transport de fumier au champ sont les principales activités consommatrices de main-d’œuvre. C’est à Birni-Lafia et à Sokka que la production du fumier est la plus coûteuse à cause de la main- d’œuvre nécessaire pour la recherche de litière et le transport du fumier produit. Rappelons que Birni- Lafia est dans la zone soudano-sahélienne et que cette zone est caractérisée par une végétation très pauvre en biomasse. Dans ces conditions, l’approvisionnement en litière pour la production du fumier est périlleuse et exige plus de main-d’œuvre. Par contre, à Sokka les champs sont très éloignés et il faut plus dépenser pour le transport du fumier produit.

Le parcage direct

Le parcage direct est une forme de fertilisation endogène des sols régie par des contrats entre agriculteurs et éleveurs. Les animaux passent les nuits sur la même aire pendant une dizaine de jours dans le champ et se déplacent ensuite sur une autre aire. En moyenne un animal peut fumer 250 m2 pendant cinq mois. Pour fumer un hectare, il faut faire circuler un troupeau de boeufs de 30 à 40 têtes pendant environ quatre à cinq mois. Le grand nombre d’animaux qu’exige cette forme de fertilisation fait que seulement quelques exploitations parviennent à l’utiliser.

C’est surtout à Birni-Lafia, à Bensékou et à Sokka que les producteurs font des contrats de parcage avec les transhumants peuls. Cela est dû au fait que les exploitations n’ont que la paire de bœufs d’attelage. Aussi, ces trois terroirs font l’objet de transhumances à certaines périodes de l’année. Birni-Lafia reçoit des éleveurs transhumants à cause de sa proximité avec le Niger et le Nigeria.

A Kokey en revanche, il n’y pas d’arrivée saisonnière de transhumants peuls. Les producteurs sont des agroéleveurs, disposant de plusieurs bœufs. Certains ont jusqu’à 70 têtes (Djènontin et al., 2002).

Le parcage direct se fait donc soit avec les animaux de l’exploitation soit sur la base de contrats avec les transhumants. Toutes les exploitations ne peuvent pas faire face aux charges liées à l’une ou à l’autre de ces formes de fertilisation endogène. Avant que les Peuls n’acceptent de venir, il faut leur garantir une rémunération soit en nature soit en espèces. Parfois ils préfèrent aller sur les champs des chefs d’exploitation ayant une influence sociale dans le village.

Pendant la durée nécessaire aux animaux pour fumer une parcelle d’un hectare, la main-d’œuvre peut être estimée à 17 (h/j) et les charges requises à 29 500 FCFA. Dans les villages où l’on note des contrats de parcage, les exploitations bénéficiaires n’utilisent aucune main-d’œuvre de l’exploitation mais les autres charges peuvent être évaluées à 20 000 FCFA. A Kokey, les charges liées au parcage direct concernent la recherche de piquets et le piquetage, la mise au piquet tous les soirs, les soins vétérinaires et la complémentation alimentaire (sel). Dans les autres villages, les transhumants réclament le sel et sont parfois nourris. Les soins vétérinaires sont à la charge des éleveurs.

Nous n’avons pas pris en compte la conduite des animaux au pâturage. En effet, cette activité vise surtout à l’alimentation et à l’engraissement des animaux. Elle ne participe pas directement à la restauration de la fertilité des sols. Le contrat de parcage est moins coûteux que le parcage fait avec les animaux de l’exploitation.

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Application de fumier et parcage direct sur les cultures

Le coton et le maïs sont les deux principales cultures du nord du Bénin. Ces cultures profitent des effets du fumier et du parcage direct.

Rentabilité sur le coton

On constate que, dans tous les villages, l’application fumier sur les parcelles de coton est légèrement plus rentable que le parcage direct. Pour un franc investi dans la production et l’utilisation du fumier, les producteurs peuvent espérer récupérer ce franc et obtenir en plus 4 francs supplémentaires. Dans le cas du parcage direct, c’est plutôt 3 francs supplémentaires qu’ils peuvent récupérer (tableau III).

Mais, étant donné que la production du fumier et son utilisation sont plus exigeantes en main-d’œuvre que le parcage direct, les exploitations à main-d’œuvre limitée pourraient ne pas en produire. Même dans les exploitations où la main-d’œuvre est considérable, le fumier produit ne suffit pas pour fumer toutes les soles de l’exploitation.

Tableau III. Rentabilité du coton sur fumier et parcage direct (x 1000 unités).

Birni-Lafia Bensékou Kokey Sokka

Fu Pd T Fu Pd T Fu Pd T Fu Pd T

P (kg) 2 1,6 1,3 2,2 1,8 1,5 2,3 1,8 1,5 2 1,8 1,4

RB (Fcfa) 460 400 300 500 400 340 600 500 360 500 360 300

CVT (Fcfa) 207 187 167 231 216 196 215 212 182 225 207 187

MB (Fcfa) 254 214 134 270 185 145 385 288 178 276 154 114

Fu : fumier ; Pd : Parcage direct ; T : témoin, aucune fumure organique.

Rentabilité sur le maïs

0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 180000 200000

Revenu net partiel

Birni-Lafia Bensékou Kokey Sokka

FU PD T

Figure 1. Budget partiel du maïs sur fumier, parcage direct et sans matière organique.

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A Birni-Lafia, Bensékou et Kokey, le maïs produit sur fumier rapporte plus que lorsqu’il est produit sur parcage direct. A Sokka, les deux technologies semblent s’égaler. Dans ce village, les deux technologies peuvent être recommandées. En revanche, pour les trois premiers villages, la production du fumier a un avantage comparatif par rapport au parcage direct. Cette étude confirme la nécessité de faire des amendements organiques sur les cultures. Dans tous les villages, le fumier et le parcage direct génèrent plus de revenus aux producteurs que la non-utilisation de fumure organique.

Labour à plat et billonnage direct

Le labour à plat et le semis en ligne constituent un ensemble de technologies SAP. A cela s’oppose le billonnage direct et le semis sur billon, qui constituent les pratiques endogènes.

Dans tous les villages, on constate que les deux technologies SAP exigent plus de main d’œuvre et coûtent plus chères (tableau IV). Les analyses faites sur la base des cultures ont permis d’apprécier la rentabilité économique de chacune des technologies.

Tableau IV. Main-d’œuvre, en hommes par jour, et coût des technologies de labour à plat et de billonnage direct (F CFA).

Birni-Lafia Bensékou Kokey Sokka

Technologie

Mo Montant Mo Montant Mo Montant Mo Montant

4 10 000 8 25 000 9 30 000 8 25 000

4 15 000 4 20 000 5 20 000

Lp Bd

Sl 6 7 000 8 8 000 7 8 000 6 10000

Sb 4 4 000 4 6 000 4 5 000

Mo : main-d’œuvre en hommes/jour ; Lp : labour à plat ; Bd : billonnage direct ; Sl : semis en ligne ; Sb : semis sur billon.

Labour à plat et billonnage direct pour le coton

A Birni-Lafia, tous les producteurs pratiquent le labour à plat. Les producteurs justifient cela par l’amélioration du rendement induite par ce type de labour (tableau V).

Tableau V. Rentabilité du coton sur labour à plat (Lp) et billonnage direct (Bd).

Birni-Lafia Bensékou Kokey Sokka

x1000 Lp Bd Lp Bd Lp Bd Lp Bd

P (kg) 1,5 1,8 1,4 2,0 1,5 1,8 1,5

Rb (Fcfa) 300 360 280 400 300 360 300

Cv (Fcfa) 200 190 170 210 180 200 190

Mb 100 170 110 190 120 160 110

Ratio B/C 0,5 0,89 0,65 0,90 0,67 0,80 0,58

Dans les trois villages, on constate que les marges brutes obtenues avec le labour à plat sont supérieures à celles obtenues avec le billonnage direct. Dans les zones où la terre est un facteur limitant, il est fortement recommandé de faire le labour à plat pour le coton. C’est ce qui justifie certainement que les producteurs de Birni-Lafia s’adonnent tous au labour à plat. En effet c’est cette technique culturale qui offre la meilleure rémunération de la terre à l’hectare. En moyenne, le ratio bénéfice/coût est 0,85 pour le labour à plat et 0,65 pour le billonnage direct. Cela suppose que du point de vue du capital investi, dans les zones où le capital est un facteur limitant à la production, c’est le labour à plat qui offre la meilleure option.

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Labour à plat et billonnage direct pour le maïs

L’analyse par budget partiel révèle qu’il est préférable d’adopter le labour à plat sur le maïs, puisque les taux de rentabilité marginale sont compris entre 100 % et 200 %. Le taux marginal de rentabilité est acceptable s’il est compris entre 100 et 200 % (Midingoyi, 1997). Pour chaque franc investi sur le maïs produit sur labour à plat, on peut espérer récupérer près de 2 francs en faisant le labour à plat (tableau VI).

Du point de vue technique, le labour à plat ameublit le sol et exerce une influence favorable sur l’humidité des agrégats de terre. Les agrégats créés à la surface du sol améliorent l’infiltration de l’eau (Vlaar, 1992).

L’inconvénient du billonnage direct est de favoriser l’érosion hydrique et la perte des éléments fertilisants du sol (Vlaar, 1992). Le labour à plat exige plus de main-d’œuvre et est plus onéreux. Il permet au producteur d’avoir un avantage comparativement à celui qui fait le billonnage direct. Pour pallier cette main-d’œuvre excessive, la pratique de la main-d’œuvre salariée s’est généralisée dans certains milieux.

Tableau VI. Rentabilité (francs Cfa) du maïs sur labour à plat (Lp) et sur billonnage direct (Bd).

Birni-Lafia Bensékou Kokey Sokka

Lp Bd Lp Bd Lp Bd Lp Bd

P 2,3 2,3 2 3 2,7 2,2 2

RB 230 230 200 300 270 220 200

CVP 1 000 25 15 30 20 25 20

RNP 220 205 185 270 250 195 180

TRM 200 % 133 % 150 %

Conclusion

Les résultats obtenus ont montré l’importance d’une évaluation socio-économique des technologies développées depuis 1995, en prélude à leur vulgarisation. Toutes les technologies SAP entraînent des efforts supplémentaires et exigent donc plus de main-d’œuvre ou de matériel agricole dans les exploitations (charrette, paire de bœuf, attelage…). C’est surtout ces raisons qui pourraient être un obstacle à leur adoption pour toutes les catégories d’exploitations. Dans ces conditions, l’octroi de crédits de campagne bien étudiés permettrait à toutes les exploitations qui le désirent de s’approprier le matériel requis pour les différentes technologies.

Bibliographie

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