K2 et conjecture de Greenberg dans les Zp-extensions multiples
par THONG NGUYEN
QUANG
DO et DAVID VAUCLAIRRÉSUMÉ. Pour un corps de nombres K contenant une racine pri-
mitive
pième
de l’unité, nous proposons une conditionsuffisante,
en termes de K2, pour la validité de la conjecture de Green-
berg généralisée.
Celle-cis’applique
pour les corpscyclotomiques
vérifiant certaines conditions, par
exemple Q(03BC37).
ABSTRACT. For a number field K containing a primitive
pth
rootof unity, we
study
a sufficient condition, in terms of K2, for thevalidity
ofGreenberg’s generalized
conjecture. Thisapplies
to cy- clotomic fieldsQ(03BCp) satisfying
certainconditions,
e.g.Q(03BC37).
1. Introduction
Soient p un nombre
premier impair
et K un corps de nombres([K : Q]
(0).
1.1.
Conjecture
deGreenberg classique (G).
Soit K un corps totalement
réel,
et K~ =UnKn
saZp-extension cyclo- tomique.
On noteAn
lep-Sylow
du groupe des(p)-classes
deKn (c’est-
à-dire le groupe des classes à
support
hors de(p)) , X(KC)
=limAn,
et-
A(K’)
=limAn.
---+ Laconjecture
deGreenberg classique ( 4 )
s’énonce ainsi :Conjecture
1.1.(G)
0(pseudo-nul,
c’est-à-direfini)
ou, def açon équivalence, A(Kc)
= 0.L’équivalence
tient au fait bien connu suivant([8]) :
X(K’) -
:=1.2.
Conjecture
deGreenberg généralisée (GG).
Pour un corps de nombres K
quelconque,
onnote k
lecomposé
de toutesses
Zp-extensions.
Dans[5] Greenberg généralise
saconjecture
de lafaçon
suivante :
Conjecture
1.2.(GG) X(k) - 0,
ouA(K)
= 0.Manuscrit reçu le 9 juillet 2004.
On ne sait pas
précisément
si ces deuxpropriétés
sontéquivalentes.
Moyennant quelques hypothèses
dedécomposition, l’équivalence
est mon-trée dans
[13] (mais
avec une erreur, voirl’appendice
pourl’équivalence
sous certaines
conditions).
Curieusement,
on ne connaît pour(G)
que des résultatsnumériques,
alors
qu’un
résultatthéorique
a été obtenu pour(GG)
et K =Q(pp)
parMc Callum
[13] (voir
aussi Marshall[14]).
Leshypothèses
de Mc Callumet Marshall sont
nombreuses, techniques
et très fortes(elles
entraînent laconjecture
deVandiver).
Onpeut
les condenser pour énoncer le "théorème"suivant :
Enoncé 1.3.
(MC)
Si K =Q(pp)
et sitzpX(K)
estcyclique
d’ordre p,alors
(GG)
est vraie pour K.Ici
X(K)
est le groupe de Galois de lapro-p-extension (p)-ramifiée
abélienne maximale de K.
Un
point-clé
de la démonstration de ce "théorème" est l’énoncé suivant : Enoncé 1.4.(MC’)
Si K contient J-lp etpossède
une seule(p)-place,
leÀ-module
est sansÀ-torsion.
Ici N est l’extension de K obtenue par extraction de toutes les racines
pn-ièmes
des(p)-unités
deK.
En
fait,
enreprenant
les méthodes de McCallum,
il estpossible
degénéraliser
l’énoncé 1.3 de lafaçon
suivante(voir appendice).
Proposition
1.1. Si Kvérifiée
laconjectures
deLeopoldt,
contient ilp etpossède
une seuleplace
au-dessus de p, sitzpX(K)
estcyclique
et siest sans
A-torsion,
alors(GG)
est vraie pour K dès queA(K) capitule
dans K.Malheureusement,
la démonstration de 1.4 utilise defaçon
cruciale[15],
Theorem
8,
dont la preuve est erronée(et
ne semble pasréparable
par les seules méthodes de[15],
voirappendice).
Commed’habitude,
la difficultéprovient
des unités et des modules d’Iwasawaqui
leur sontattachés,
et dontla structure est mal contrôlée. En
conséquence,
laproposition
1.1 devientinintéressante et l’énoncé 1.3 incertain.
L’objectif principal
de cet article est la démonstration du théorème 1.5ci-dessous, qui remplace
l’énoncé 1.1 etpermettrait,
si l’on connaissait unbon
analogue
du(p)-corps
de Hilbert pour le noyaumodéré,
de retrouverun résultat
proche
de 1.3.Théorème 1.5. Si K contient pp,
véri, fie
laconjecture
deLeopoldt,
etsi est
cyclique,
alors(GG)
est vraie pour K dès quecapitule
dans K.1.3.
Principe.
Si l’on suppose
que K
contient yp, on sait que(GG)
estéquivalente
à lanullité de
(voir l’appendice
et[13]
ou[15]).
Le
principe
dedépart
est le même que dans[15] :
Soit ôl’homomorphisme
de codescente 8 :
(en fait,
si K vérifie laconjecture
deLeopoldt,
onpeut
montrer quel’image
de b est contenue danstzpX(K),
voir le lemme
3.4).
La nullité detÃX(K)
estéquivalente
à laconjonction
des deux
propriétés
suivantes :(H1) :
8 estinjectif.
(H2) :
ô est nul.Les sections 2 et 3 étudient ces
hypothèses
et leursanalogues
"tor-dues". La section 4 utilise ces résultats pour montrer le théorème 1.5 et
un théorème de montée. En
appendice,
on prouve laproposition 1.1,
et l’oncomplète
la preuve de[13]
pourl’équivalence
des différentes formulations de(GG)
sous leshypothèses adéquates.
Notations
K
désigne
un corps denombres,
et l’on supposeratoujours
~p c K.K’ la
Zp-extension cyclotomique
de K.L une
Zp~-extension
deK, s >
1.F/K
une sous-extension finie deK le
composé
de toutes lesZp-extensions
de K.F’ =
G(KC 1 K).
.r =
f
=G(klK).
Ac =
.
Pour un pro-p-groupe
G, AG
estl’algèbre complète Zp[[G]].
Si M est un R-module
(R désigne Zp
ou l’une desalgèbres complètes
définiesci-dessus),
on notetRM
sa torsion etfRM
=MITRM-
MV désigne
le dual dePontryagin
deM,
ie. M’ = Si ungroupe
agit
àgauche
surM,
on munitM’
de l’action àgauche
habituelle(af)(x) =
A(F)
le p-groupe des(p)-classes d’idéaux, A(L)
=limA(F).
-X(F)
le pro-p-groupe de Galois(p)-ramifié, (p)-décomposé
abélien maxi-mal, X(L)
=limX(F).
-0’
=CF ( p ]
l’anneau des(p)-entiers
de F.X ~2~ (L) =
Gs(F)
le pro-p-groupe de Galois(p)-ramifié
maximal de F. On note aussiGs = Gs (K) .
IGS
= l’idéald’augmentation
del’algèbre complète
=Zp[[Gs]].
~’(F) = Gs(F)ab x~2~(F) _
Y~2~(L’) =
°s = le rang de F i.e. de
G(L/K).
d = le nombre minimal de
générateurs
deGs.
r = le nombre minimal de relations de
Gs.
sp(F)
= le nombre de(p)-places
de F.2.
Injectivité
de6"(i)
On introduit des versions "tordues" de
l’homomorphisme 6"
de l’intro- duction et l’on donne une condition suffisante pour leurinjectivité.
Soient
L/K
uneZp’-extension,
F =G(L/K)
et A =7pT.
Pour i EZ,
on définit les A-modules
X(i)(L) =
>et
°
Remarquons
que nedépend
pas deK,
alors quey(i)(L)
endépend.
On fixe aussi une
présentation pro-p-libre
minimale R F --PGs,
c’est-à-dire que F est
pro-p-libre
et a même invariant d queGs.
Le caractèrecyclotomique r, : Zp’
donne par inflation un caractère F ~Z;,
vialequel
onpeut
tordre tout F-module "à la Tate". Laproposition
suivanteétablit le lien entre
X ~2~ (L)
et et montre enparticulier qu’ils
ontla même A-torsion. Si
Gs agit
sur unZp-module M,
on noteMGs
sescoïnvariants.
Proposition
2.1. Pour tout i EZ, il
existe deux suites exactes dex(2) (L) ‘~
-j ~ ~’H2(Gs(L)~ ~p(2)) ‘’i (1F(i)R)Gs(L) -*
Dans cette
dernière,
les deux termes du milieu sontlibres,
de rangsrespectifs
r
(nombre
de relations deGs)
et d(nombre
degénérateurs
deGs).
Démonstration. La
première
suite exacte s’obtient en écrivant laGs(L)- homologie
de la suite exacted’augmentation
deGs
tordue :0 ~ ~
~Gs
~ 0Ecrivons ensuite la
R-homologie
de la suite exacted’augmentation
de Ftordue :
0 -
Rab(i)
---~IF(i)R
--~ ~ 0Rappelons
queIF
s’identifie au module des dérivations universelles deF,
et que ce dernier estAF-libre
de rang d. Comme s’identifie à11F
comme
AF-module, IF(i)
est libre aussi. LaGs(L)-homologie
de la suiteexacte
précédente
donne la seconde suite exacte de laproposition.
A cause de cd
Gs 2,
les deux termes du milieu de la seconde suite exacte de l’énoncé s’identifientrespectivement
à ~1r et On pourra consul- ter[17]
pourplus
dedétails,
notammentquant
àl’interprétation
de la flècheentre ces deux modules par dérivation de Fox des relations de
Gs.
DRemarque
1. Si L DKC,
on sait(voir [17],
théorème2.2)
que l’on a0. La seconde suite exacte de la
proposition
devientalors
0 - Ar 20132013
Ad
---~Y(2) (L)
- 0Si l’on écrit sa codescendue et
qu’on
la compare avec sonanalogues
pour L obtientHl (r, Y(i) (K) )
=H2 (Gs,
Soit
8(i) : l’homomorphisme canonique
induitpar la codescente
y~~(~). L’homomorphisme 6(o)
est le ô de l’introduction.En tenant
compte
de la remarqueprécédente,
on obtient uneexpression
de
Kerô(’)
pour les "bons" i :Proposition
2.2. Soit i E que etsoient nuls. Alors
Ker8(i)
=Hl (r,
Enparticulier, 8(i)
est in-jectif puisque
dans ce cas(L))
=(L)r
= 0.Pour les
Zp-extensions multiples,
on ne sait pas faire mieux que le lemmealgébrique suivant,
dû à Mc Callum :Lemme 2.1.
(~15~
Lemma24)
On suppose que r = 1. Siet
H2(Gs(L), Zp(i))
sontnuls,
alors8(i)
estinjectif.
Remarque
2. Si Kvérifie la conjecture
deLeopoldt,
r = 1signifce
que estcyclique.
Démonstration. Nous proposons pour 2.1 une preuve différente de celle de
[15],
ceci dans le but"d’expliquer" l’hypothèse
r = 1. Comme on suppose que =0,
c’est queY(’)(L)
est de dimensionprojective
inférieure ou
égale
à 1. Notonspour k > 0, E~ (~)
=(donc
EO(e)
=HOMA(E, A». D’après [9]
theorem 1.6 et lemma1.8, puisque
1,
estcanoniquement isomorphe
au noyaude
l’homomorphisme
naturel -~ Mais ce der-nier noyau n’est autre que on en conclut donc que
Appliquant
le foncteur E8 à la suite exacteon obtient
1
où M est défini par l’exactitude de la suite. En
recommençant,
on obtientun
diagramme
commutatifEn
prenant l’homologie
parrapport
àF,
on obtientComme
(tAY(i) (L))r
est deZp-torsion (cf
lemme3.4),
on lit sur ce dia-gramme que =
tZpEO(M)r.
C’est iciqu’intervient l’hy- pothèse
r = 1 : Il est bien connu que pour s =1,
un module est libre siet seulement s’il est
réflexif,
mais pour s >1, l’équivalence
n’est conservée que pour les idéaux(i.e.
les modules de rang1) (voir [1] VII§4.2 Example (2)
et noterqu’ici
un idéal divisoriel estprincipal, puisque
A estfactoriel).
Comme est réflexif de rang
1,
il estlibre,
etHl (h,
==
0,
cequi
termine la preuve du lemme.Pour la commodité du
lecteur,
on redonne icil’argument :
disons queengendrent
M comme idéal deA,
alorsE°(M) =
cette
égalité ayant
lieu dansHomQ (M
0AQ, Q),
identifié àQ,
oùQ
est lecorps des fractions de A. D
3. Nullité de
8(i)
L’objectif principal
de cette section est la preuve du théorèmesuivant,
qui
fait le lien entre leproblème
de la nullité de8(i)
et unproblème
decapitulation.
On
rappelle
queL/K
est uneZp~-extension,
et queF/K
une sous-extension finie de
LIK.
On noteH¿(F, -i)
= SiM est un groupe
abélien,
on note son sous-groupe divisible maximal.Théorème 3.1. Soit i tel que = 0 pour toute sous- extensions
finie
F deL/K (par
i =-2, cf ~19)~.
Alors8Ci) s’identifie
naturellement à la
flèche
duale del’application
decapitulation :
-i)div
s > s >
--+ s > s >
Remarque
3. Soit i comme ci-dessus.Supposons
que leZp-rang
du groupede
décomposition rv
de r est > 2 pour touteplace
v au-dessus de p(c’est
par
exemple
le cas pour L =K~.
Ondéfinit
le groupe decohomologie
p-adique
lim Pour un mo-2013
dule M
discret,
le noyau de localisation estdéfini
par la suite exactevip
Par passage à la
limiteprojective,
ondéfinit
encore7~p (-i) ) .
Ona alors
(cf (18~~ Hs(F, -2)/Hs(F, -i)div
=H2(Gs(F), ~~(-i)),
et le débutde la suite exacte de Poitou- Tate
(loc. cit.), permet
de montrerfacilement
que
lim - F
H2(Gs(F),Zp(-i))
= lim -- F sP(-i».
Pour i =
-2,
Tate a construit unisomorphisme
On obtient alors =
WK2t(L),
oùWK2t désigne
le noyau sauvageétale
(z, e.
lap-partie
du noyau dessymboles
deHilbert).
Le théorème 3.1 découle
immédiatement,
pardualité,
de ladescription
suivante de
Proposition
3.1. Pour tout i EZ,
+-- CtAX(i)(L).
Si i estchoisi comme dans le théorème
3.1,
alors =-
Pour la
première
assertion, ils’agit
de montrer que lesA-rangs
deXCi)(L)
et sont
égaux.
Pourcela, quelques préliminaires algébriques
- p
sont nécessaires.
3.1. Caractérisation du rang d’un A-module.
On fixe un
isomorphisme A = Ao [[T]]
=Ao[[G]],
où F = H xG,
G =Zp, Ao
=Zp[[H]].
On note aussiGn
=Gpn .
L’objet
de ceparagraphe
est la preuve du résultat suivant :Proposition
3.2. Soit M un A-module noethérien. AlorsrgAM
= l. lm hm20132013201320132013 n
En fait ce résultat s’obtient directement en combinant les deux lemmes suivants :
Lemme 3.1. Si M est un A-module noethérien sans
torsion,
alorsLemme 3.2. Si M est un A-module
noethérien,
alors M est de torsion siet seulement si
MGn
est deAo-rang
borné.On
rappelle
quepseudo-nul signifie
localement nul(i.e.
le localisé en toutpremier
de hauteur 1 estnul). Commençons
par un lemme.Lemme 3.3. Si M N
0,
alorsÑIGn
est unAo-module
de torsion.Démonstration.
D’après [1]
VII§4.8
prop.18,
si M - 0 commeA-module,
c’est que M N 0 comme
Ao (~Gn~~-module.
Il suffit donc de montrer le lemme pour n = 0. Comme M N0,
Mpossède
un annulateurpremier
àT,
doncMG
est deAo-torsion.
DMontrons maintenant le lemme 3.1.
Démonstration. Soit
wn (T)
=(T +
1. Comme est entier surAo[[wn(T)]]
et que ce dernier anneau estintégralement
clos(car factoriel),
on voit que tout module de
Ao[[T]]-torsion
est de Parailleurs,
on voit facilement que = Ces deux remarques ramènent la preuve du lemme au cas où n = 0. Soit donc r =Il existe un
plongement
M ~ dont le conoyau Z estannulé par des éléments non divisibles par T. Il suffit en effet de relever un
isomorphisme qui provient
de la localisation en(T) .
Mais alors le lemme duserpent
donne une suite exacteZG - MG
----~Ao’ - ZG
Comme
ZG
etZG
sont deAo-torsion,
on obtient cequi
termine la preuve de 3.1. D
Passons au lemme 3.2.
Démonstration.
Supposons
d’abord M de torsion.Alors, grâce
au théorèmede structure des modules de
type
fini sur un anneau noethérienintégrale-
ment clos
( ~1~
VII§4.4 Th.5) ,
on saitqu’il
existe une suite exacteE ~ M -+ Z
où E est un module
élémentaire,
et Z estpseudo-nul.
Il suffit donc de vérifier le lemme pour E et Z. PourZ,
il est trivialgrâce
au lemme 3.3. Onpeut
évidemment supposer E = oùf
est un élément irréductible de A. En fait on peut même se ramener au cas = 1 en exécutant unerécurrence immédiate
grâce
à la suite exacteAI(fk-1) _
Or si E =
A/(f),
de deux choses l’une : Soitf
et Wn sontpremiers
entreeux pour tout n et dans ce cas,
EG,,
est deAo-torsion (3.3),
cequi règle
laquestion.
Soit il existe n tel quef 1 Wn,
et alorsEGn
= E pour ngrand,
lerang cherché est donc bien borné et cela termine la preuve du sens direct.
La
réciproque
est uneconséquence
immédiate de 3.1.Supposons borné,
alors l’estaussi,
et le lemme 3.1 montreque dans ce cas
fAM
estnul,
cequi
termine la preuve de 3.2. DQuestion :
Peut-on montrer uneproposition analogue
enremplaçant
Tpar
plusieurs
variables? Cequi
martque apriori,
c’est le lemme duserpent.
3.2.
Comparaison
desA-rangs
deX(i)(L)
et de +--Nous sommes maintenant en mesure de prouver la
proposition
3.1. Onfixe un
isomorphisme
r =Z~
via unsytème
degénérateurs {’l,
.., etdonc A =
Zp [[f]] Ts~~ ) ~
Pour n =(ni)
ENS,
notonsp’~
=Fn
le sous-groupe de Fengendré (topologiquement)
par.., ~y2~s 1,
etFn
=Lrn .
Avec cesnotations,
on a donc(F : rn)
=pn.
Démonstration.
D’après
laproposition 3.2,
il faut montrer quen
est une
quantité qui
tend vers 0lorsque
les coordonnées de n tendent suc-cessivement vers l’infini.
On
obtient, grâce
à la suitespectrale
deHochshild-Serre,
lediagramme suivant,
danslequel
leslignes
sont exactes etCn
etDn
sont définis tautolo-giquement.
On noten = -H .1 s (F n,
=fZpXCi) (Fn)V
etL = liman
"- p
Cn An - - Dn
,
1
,Î /
,1 1
- --;
Une chasse
rapide
dans lediagramme
montre que leZp-corang
dechaque
terme de la
première ligne
est inférieur à celui de soncorrespondant
surla seconde : les deux flèches verticales du milieu sont
injectives,
donc lapremière aussi ;
deplus
la deuxième est à conoyau fini. Le lemme du serpentpermet
de conclure. Pour q =l, 2,
les corangs de sontbornés,
doncnégligeables
devantpn. Finalement,
enappliquant
s fois laproposition 3.2,
on obtient=
rgAX(i)(L)
=p
pn p
cette dernière limite étant calculée en faisant tendre succesivement les co-
ordonnées de n vers +00. Cela termine la preuve de l’inclusion dans la
proposition
3.1. DRemarque
4. Si KC cL,
cette preuve donne unefaçon
de retrouver le résultat = r2(qui provient
par ailleurs de laproposition 2. 1).
Sil’on note
NL le
corps obtenu enadjoignant
à L toutes les racinespnièmes
des(p)-unités
deL,
le cas i = -1 redonnergAG(NLIL)
= r2(voir appendice
où L =
k).
L’égalité
de laproposition
3.1 résulte du lemmeplus précis
suivant :Lemme 3.4. Si
H2 (Gs, Zp (i»
=H2(Gs(L),7Gp(i))
=0,
alorsest
fini.
Démonstration.
Rappelons
la définition des idéaux deFitting (consulter [7], chapter 3).
Si Mpossède
uneprésentation
Aa ~
> M _ 0on note
Ek (M)
l’idéalengendré
par les déterminants de taille extraits de la matrice de $(à
ne pas confondre avec les Ext de[9],
notésE).
Ilest bien connu que cet idéal ne
dépend
pas de laprésentation choisie,
maisuniquement
de M(voir [7]
etréférences).
Notons maintenantAk(M)
unpgcd
des éléments deEk(M) .
On conserve les notations d et r pour les nombres de
générateurs
et derelations de
Gs.
Le moduleY(’) (L)
estprésenté
par la suite exacte suivante :0 - Ar
‘~ Ad
- 0Puisque
= =0, 1>(0, ..,0)
estinjective
et
possède
donc un déterminant de taille r non nul. On en déduit queA~.(yM(L))(0,... 0)
est non nul. Comme est de dimensionprojective l, engendre
l’idéal annulateur detAyCi)(L)
([7]
th3.8).
On en conclut queà, (Y(’) (L» (0, .., 0)
est un annulateur nonnul de ce
qui
termine la preuve. DRevenons-en à la
proposition
3.1.Démonstration. Comme est de
Zp-torsion,
c’est quel’image
de6(’)
est contenue dans Onpeut remplacer
K par une extension finie FC L, puisque L/F
est encore uneZp’-extension.
Cela termine lapreuve de
3.1,
et parconséquent
du théorème 3.1. DRemarque
5. Pour i =-2,
le lemme3.4 possède
uneinterprétation arithmétique
intéressante. Ene ff et, il signifie
quefini,
cequi permet,
dans le casgénéral,
derépondre partiellement
à laquestion
6.1 de
[11].
Dans le casparticulier
oùK2(~K~p}
estcyclique,
le lemme 2.1montre que le conoyau de
l’application
decapitulation
~2~{p} -
est trivial.
4. Cas
particuliers
de laconjecture
deGreenberg
Pour fixer les
idées,
on choisit i = -2. Onrappelle que K
contient /-1p.On sait alors que s’identifie naturellement à
~(~2)/~(F,2)~
(cf [20]),
et le résultatprincipal
de cet article s’énonce ainsi :Théorème 4.1. Si
cyclique
etcapitule
dansK,
alors Kvérifie
la
conjecture (GG) .
Démonstration. On
prend
L = K et i = -2 dans le lemme 2.1 et lethéorème 3.1. D
Remarque
6. estcyclique
si et seulement sir(K)
=l,
cequi équivaut
encore à lacyclicité
dejointe
à la validité de laconjecture
de
Leopoldt
pour pour K. On retrouve bien le théorème 1.5 annoncé dans l’introduction.Au vu du théorème
4.1,
nous proposons l’affaiblissement suivant de laconjecture (GG) :
Conjecture
4.2.~2~~{p} capitule
dansK.
Pour une
ZpS-extension LI F,
on définit le module d’IwasawaE
parcourant
les sous-extensions finies deLIF.
On noteX(2)(L)0
le sous-module fini maximal de
X~2~ (L).
On souhaite établir un lien entre la non-nullité de certains
X ~2~ (L)°
et laconjecture
4.2.Commençons
par deux lemmes.Lemme 4.1.
(Comparer
avec[6] 33.3°)
SoitLI F
uneZp-extension
degroupe h. Alors
X(2)(L)r,o de plus,
il y a une suite exacte naturelle0--~X~2~L° -~KC~’ 2 F 1pI
Démonstration. Notons
Fn
lenleme étage
deL/F, f n
=G(L/Fn) ,
et q ungénérateur
de F. Lapremière
assertionprovient
du fait bien connu suivant : Demême, K2C~F~ ~p~ - X ~2~ (L)rn ;
ils’agit
donc de montrer l’àxactitude de la suite suivante :
(4.1)
0 -X~2~ (L)r -’ X ~2~ (L)r ~
0la limite inductive étant
prise
p via lamultiplication
P par p , =,y _ 1 m > n. Notons
X(2)(L)
=X2 (L)/X2 (L)°.
Il est clair queX(2)(L)
nepossède
pas de sous-module fini non nul. Comme deplus
le noyau modéré estfini,
on aX~2~ (L) r
=0,
et le lemme duserpent
donne une suite exacteo ~
X ~2~ (I’)rn ~ X ~2~ (L)rn --~ X ~2~ (L)rn -~
0qui
montrel’injectivité
àgauche
dans(4.1).
Lasurjectivité
à droite est bienconnue
aussi,
elle résulte parexemple
del’injectivité
deb~-2~ lorsque s
= 1(cf. proposition 1.3) ;
onpourrait
aussiinvoquer [11]
théorème 6.1. Passons à l’exactitude au termeX ~2~ (L)r.
CommeX(2)(L)0
estfini,
il est tué par vm,n pour m » n. Avec n =0,
on obtient doncX~2~ (L)I°,
c KerjLjF.
D’autrepart,
en faisant passer la suite exacte ci-dessus à la limite inductive suivant Vm n, on obtient = Reste donc à montrer que~~)(L)p 2013~
estinjective.
Posons Wn =1,
de sorteque Wm = Soit x E
X(2)(L).
Sivm,Ox E
disons = alors(’Y -1 . )y) Puisque X ~2~ ~ L ) rm
=0,
c’est q ue x =(i’ -1 . )
Son
image
dansX~2~ (L)r
est doncnulle,
et cela termine la preuve. D Lemme 4.2. SoientE/F/K
troisp-extensions goloisiennes S-ramifiées.
Si l’extension
2C?{p} 2013 K2Ép
estinjective,
alors2{p}
l’est aussi.Démonstration.
Puisque
estrésoluble,
on se ramène au cas oùF/K
est
cyclique.
Montrons donc le lemme dans ce cas. Notons G =
G(F/K)
et H =G(E/F).
La suite exacte(cf [11]
th.5.1)
H2(G, K3F)
et les
isomorphismes Hq(G, ~2~) ~ Hq+2(G, K3F) pour q >
1(loc. cit.),
donnent la suite exacte
puisque
le groupe G estcyclique.
On adonc,
parhypothèse,
~(G,~2~)=0.
Puisque fini,
sonquotient
de Herbrand est trivial et l’on en déduit queK20’p
estG-cohomologiquement trivial,
doncK3F
aussi. CommeK3F
=K3EH (cf [11] §1.1),
la suitespectrale
de Hochschild-Serre montre que = 0. Lapremière
suite exacte ci-dessuspermet
de con-clure. D
Considérons le "cas
simple"
où est d’ordre p. S’il existe uneZp-extension L/K
telle queX(2)(L)0
soit nonnul,
le lemme 4.2 montre quecapitule
dans L et laconjecture
4.2 est vérifiée. En fait on peut énoncer laproposition
suivante :Proposition
4.1. Si estcyclique d’ordre p
et s’il existe une sous-extension
finie F/K
de et uneL/F
telle que L c K etX(2)(L)0 i- 0,
alors lesconjectures 4.2 et (GG)
sontvérifiées
pour K.Démonstration. : Comme
X (2) (L)o ~ 0,
c’est quel’homomorphisme
d’ex-tension
K2C~F~p~ -~
n’est pasinjectif.
Le lemme 4.2 montre quel’extension
K2C~~~p~ -~
ne l’est pas nonplus.
Comme L cK,
~2~~{p} capitule
dans K. DOn
peut
douter de l’utilitépratique
de laproposition 4.1, puisqu’il
esttrès difficile de contrôler le module
X(2) (L)o.
Question :
L’existence d’une telleZp-extension L/F
à l’intérieur deK/K
est-elle
équivalente
à la validité de laconjecture 4.2? l
Remarque
7.Lorsque
F = K et L =KC,
si estcyclique
d’ordrel’hypothèse
0 entraîne la nullité de~2~~c{p}.
Parexemple, pour K
= celasignifie
que p estrégulier,
cequi
n’est pas très intéressant pour notre propos.La vraie difficulté consiste donc à faire
capituler ~2~~{p}
ailleurs quedans la
Zp-extension cyclotomique
de K. Dans l’état actuel de nos connais- sances, nous devons nous limiter à des casparticuliers.
Soit k un corps de nombres
quelconque
et K = On note A =G(Klk).
Dans cette situation onpeut
énoncer une condition suffisante pour que K vérifie 4.2 :Proposition
4.2. Soit K = on suppose que estcyclique
d’ordre p. Soit
F/K
une sous-extension deK/K, cyclique
dedegré p,
degroupe
G,
etgaloisienne
sur k. le caractère donnantl’action de A sur G. Fixons une via
laquelle
onidentifie
A à un sous-groupe de et notons M =F~. Supposons
que x
engendre
et queK2C~N~~p~ = 0;
alorscapitule
dansF,
si bienque K véri fie la conjecture 4.2.
1 Ajouté
pendant les épreuves : On peut montrer l’équivalence entre la conjecture (GG) etl’existence d’une Zp-extension L/K vérifiant
X ~2~ (L)~
=X ~2~ (L),
voir ~21~ .Démonstration. Les auteurs tiennent à remercier
R.Greenberg
de leur avoirpermis
dereproduire
ici la preuve de cetteproposition.
NotonsIG
l’idéald’augmentation
deZp[G].
Lespuissances
deIG
induisent surK201 F Ipl
unefiltration
...
Notons les
quotients
successifs.Comme G est
cyclique,
disonsengendré
par o~, lamultiplication
induit un
homomorphisme surjectif
etA-équivariant
En
effet,
si ô et x E on a =x(~)b(~x~s 1~ -1)~.
Commeax(8-l) - 1 - (x(~ 1)0~ -1)
E l’homomor-phisme
est bienA-équivariant.
Comme la norme réalise un
isomorphisme
cesdeux A-modules sont
isomorphes
àZ/p(Xt)
pour un certain 0 t~0 :
en
effet, t ~
0 car = 0. Mais estd’exposant
p, sonimage
par l’extension dans est donctriviale,
c’est-à-dire que
iFIKK20’ K Ipl
C Comme pour q#~,
et ne sont pas
isomorphes (abstraitement)
commeA-modules,
une récurrence immédiate montrequ’en
fait C,~’#~K2C~F~p}. Maintenant,
soit q = 0 q#~; l’hypothèse
= 0
implique
= 0. Par décroissance desquotients successifs,
on en déduit que0,
et donco. a
Appliquons
ce critèrepour k
=Q.
Soit donc K =Q(pp)
et p tel quesoit d’ordre p. Comme
sp(K) = l,
noyau sauvage et noyau modéré coïncident. Nousdisposons,
pour trouver de tels p, du théorèmesuivant,
dû à Jaulent-Soriano :Théorème 4.3.
([10],
th. 7 Si K contient oùp k
estl’exposant
de
X(K~)r,
et si l’extension estinjective,
alors
WK2t(K)
est aussid’exposant pk.
Ainsi
~A(K)
= p ~ = p,puisque
dans cette situation laconjecture
de Vandiver estvalide,
et doncX(2)
=0,
cequi implique automatiquement l’hypothèse d’injectivité grâce
au lemme 4.1.Par
exemple,
p = 37 convient.Ensuite,
il est naturel de choisir M = et F = KM. Ainsi la dernière condition à vérifier est la nullité deMalheureusement,
dans l’état actuel de nosconnaissances,
cette dernière condition est
impossible
à vérifier pour tout p.Néanmoins,
pour p =
37,
leproblème
a été résoluindépendamment
par McCallum et Sharifi : ils ont montré queA(F)
estcyclique
d’ordre37,
d’où l’on déduit queK20’lpl
estcyclique.
S’il était fixépar A, K20£(p)
le seraitaussi,
cequi
est faux. La dernière condition de laproposition
4.2 est doncremplie,
ce
qui
montre que K =Q(1L37)
vérifie laconjecture 4.2,
et parconséquent
la
conjecture (GG) (cf 1.5).
En fait les deux derniers auteurs ont émis une
conjecture, appelons-
la
(MCS),
concernant un certaincup-produit
encohomologie galoisienne (cf [16] Conjecture 5.3) : lorsque ~A(K)
= p,(MCS) équivaut
à l’existence à l’intérieurde k
d’une extensionF/K possédant
une seule(p)-place
ettelle que
#A(F)
= p(loc.
cit.Corollary 6.4).
On voit facilement que dansces
conditions, A(K) capitule
dans F.Nous pouvons alors passer du corps de classes à la K-théorie par la
proposition
suivante :Proposition
4.3. Soit K =Q(pp) ;
onsuppose la conjecture
de Yanâivervéri, fiée.
SiA(K)
est tué par p et s’ilcapitule
dans une extensionF/K
telleque F
C K etsp(F’) = 1,
alors Kvérifie
laconjecture 4.2.
Démonstratzon. Comme
sp(F)
=1,
les groupes de Brauer etsont
nuls,
et l’onpeut appliquer
laproposition
3.1 aux exten-sions
cyclotomiques
de K etF,
avec i = -1. Cela donne =A(Kc)
et =A(F’).
Comme parailleurs,
la mêmeproposi-
tion pour i = -2 donne = et =
K2C~F~ ~p~,
on retrouve lesisomorphismes
fonctoriels bien connus(cf [2]
theorem
5) : A(Kc)(1)
etA(Fc)(1).
Mon-trons maintenant que
K2 0’ , fpl" capitule
dans Fc parl’homomorphisme
d’extension ce
qui
suffira pour conclure quecapitule
dansFc,
donc dansK. Puisque sp(Fc)
=1,
noyauxsauvages et noyaux modérés coïncident. La
conjecture
de Vandiverimpli- quant
la nullité de le lemme 3.3 montre quel’hypothèse d’injecti-
vité dans le théorème 4.3 ci-dessus est satisfaite. On en conclut donc que est
d’exposant
p. Maintenant commel’application
decapitula-
tion
K20£(p) -
estsurjective (cf
parexemple
4.1 ou[11],
th
6.1),
on en déduit que = estd’exposant
p. Mais alors cA(Kc)"(1).
Enfin,
commesp(Kc) =1, l’application
decapitulation A(K) - A(KC)rC
est
surjective
aussi([12] corollary 1.6).
Comme parhypothèse A(K)
ca-pitule
dansF,
donc dansF’,
on en déduit quel’image
de l’extensionA(pC)rC
est nulle. L’extension "tordue"annule donc C ce
qui
termine la preuve. DRemarque
8. Onpeut
aussi voir directement que, pour r=1,
laconjecture
de McCallum et
Sharifi
entraîne(GG) (cf [16], Corollary 10.5).
Enrésumé, lorsque A(F)
estcyclique
d’ordre p, on a lesimplications (3.2)
=>(GG) .
Passons maintenant à un résultat de "montée" concernant