HAL Id: tel-00011864
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Dominique Delande
To cite this version:
Dominique Delande. Atomes de Rydberg en champs statiques intenses. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1988. Français. �tel-00011864�
DÉPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THESE de DOCTORAT D’ETAT
ès Sciences
Physiques
présentée
à l’Université Pierre et Marie Curie - Paris 6
-par
Dominique
DELANDEpour obtenir le
grade
de Docteur ès SciencesSujet
de la thèse :"ATOMES DE RYDBERG EN CHAMPS STATIQUES INTENSES"
Soutenue le 22 Mars 1988, devant le
Jury composé
de : M. B.CAGNAC,
Président M. O. BOHIGAS M. J.C. GAY M. S. HAROCHE M. S. LIBERMAN M. M. LOMBARDI M. A.MAQUET
Quelques
constantes fondamentales : , constante de Planck = 1,04545910
-34
J s q, charge de l’électron q = -1,6021910
-19
C m, masse de l’électron m = 9,1095610
-31
kg
c, vitesse de la lumière c = 2,99792458 ms
-1
On noteNous utilisons le
système
d’unitésatomiques
défini par :Les
principales
unités sont :Longueur
(rayon
de Bohr)Energie
(lHartree=2Rydberg)
Champ
électrique
Champ
magnétique
Nous noterons F le champ
électrique
et03B3=B/B
c
lechamp
magnétique
en unitésatomiques.
à l’Université Pierre et Marie Curie -
Paris 6
-par
Dominique
DELANDEpour obtenir le
grade
de Docteur ès SciencesSujet
de la thèse :"ATOMES DE RYDBERG EN CHAMPS
STATIQUES
INTENSES"Soutenue le 22 Mars
1988,
devant leJury
composé
de : M. B.CAGNAC,
Président M. O. BOHIGAS M. J.C. GAY M. S. HAROCHE M. S. LIBERMAN M. M. LOMBARDI M. A.MAQUET
Supérieure
Vins)pendant
période
1981-1988. Je remercie Monsieur le Professeur Jean BROSSEL etMonsieur Jacques DUPONT-ROC de
m’y
avoiraccueilli,
et fait bénéficier deconditions de recherche
exceptionnelles.
Je veux
exprimer
ma profonde reconnaissance à Jean-Claude GAY qui adirigé
cette thèse avec unedisponibilité
de tous les instants. Sonenthousiasme et sa
remarquable
intuition desphénomènes physiques
ont étéessentiels pour moi.
J’ai eu le
plaisir
de travailler avecFrançois
BIRABEN, ChristianCHARDONNET, et Francis PENENT, ainsi
qu’avec
Arno STEITZ lors de sonséjour
au laboratoire. Je veuxqu’ils
sachent combien leur collaboration m’a étéprofitable
et utile, enparticulier
sur leplan
expérimental.
Grâce à Pierre LALLEMAND et Claire LHUILLIER,
j’ai
pu bénéficier denombreuses heures de calcul sur le
système
VAX+FPS;qu’ils
trouvent icil’expression
de magratitude.
Je remercie sincèrement tous ceux, techniciens et chercheurs, - en
particulier
à la Halle aux Vins - qui m’ont aidé tout aulong
de cetravail. Je tiens à remercier chaleureusement Bernard GYORS
qui,
avec unegrande
patience et unegrande
gentillesse,
m’a aidé à résoudre certainsproblèmes
d’informatique,
et lepersonnel
de l’atelier des BassesTempératures
de Jean-Pierre LE ROLLAND.Monsieur le Professeur Bernard CAGNAC m’a accueilli à la Halle aux
Vins et a
accepté
deprésider
lejury ; je
l’en remercie vivement.Messieurs les Professeurs Alfred MAQUET et Serge HAROCHE, Messieurs Oriol
BOHIGAS,
Sylvain
LIBERMAN et Maurice LOMBARDI ontaccepté
departiciper
àce
jury ;
je
suis très honoré par cette marque d’intérêt et les enremercie.
Je ne saurais terminer sans remercier tout
spécialement
Madame Patricia BOUNIOL pour lagentillesse
et lacompétence
aveclesquelles
ellea assuré la
frappe
de ce manuscrit. Je remercie Sandra LALY-THIBAULT etMarie-Françoise
HEUSERSqui
ontégalement
contribué
à cette tâcheingrate,
ainsi que Madame AUDOIN et Monsieur MANCEAUqui
ont assuré letirage
et laLa
dynamique
dessystèmes
àplusieurs degrés
de liberté nonséparables
est étudiée par lesphysiciens
et les mathématiciensdepuis
ledébut du
vingtième
siècle. Sauf casexceptionnel,
la solutiongénérale
deces
problèmes
n’est pas connue.L’atome soumis à un
champ
extérieur faitpartie
de cette classe desystèmes.
Dans lerégime
dechamp intense,
l’énergie
d’interaction avec lechamp
extérieur est du même ordre degrandeur
quel’énergie
de liaisonatomique :
un traitementperturbatif
est alorsimpossible
et il fauttraiter le
problème
(nonséparable)
dans toute sagénéralité.
Par
exemple,
leproblème
de l’atomed’hydrogène
dans unchamp
magnétique
intense uniformeindépendant
du temps, trèssimple
dans saformulation,
constitue unproblème
dephysique générale qui
n’est pas encorecomplètement
résolu, malgré
de nombreuxprogrès
récents (cf.chapitre
III). Il est relié auproblème général
dumagnétisme atomique,
etquoique
son étude rélève de laphysique
atomique,
ilprésente
un intérêtdans de nombreux autres domaines de la
physique.
Citons parexemple[1][2] :
~
Astrophysique.
Leschamps
magnétiques régnant
à la surface des naines blanches (~10
3
T)
ou despulsars
(~10
8
T)
affectent notablement lesspectres
d’émission de cesobjets.
~
Physique
desplasmas.
Lacompréhension
desphénomènes
d’ionisation, recombinaison,
etc... enprésence
dechamp
magnétique
estnécessaire à l’étude des
plasmas
confinés par bouteillemagnétique.
~
Physique
des solides. Les spectres d’excitons oud’impuretés
sontaffectés par un
champ
magnétique.
Enfin,
l’effet Hallquantique
constitueune manifestation indirecte du
magnétisme atomique
dans un solide.L’atome soumis à un
champ
extérieur intense est unsystème simple
où tous les
paramètres
sont bien contrôlés. Il constitue ainsi unprototype
presque
parfait
desystème
nonséparable
où l’étudethéorique,
mais aussiexpérimentale
estpossible
[3].
Ceci conduit parexemple
à des avancéesimportantes
dansl’analyse
dessystèmes chaotiques
[4].
appliquer
champs
gigantesques
pourperturber
notablement (de l’ordre de
10
5
T ou10
9
V/cm),
cequi
sembleexpérimentalement
peu réaliste.Il est
possible
de tourner cette difficulté en utilisant des atomesde
Rydberg
de nombrequantique
principal
n élevé. Ces étatsatomiques
ont laparticularité
d’êtregrands
(tailleproportionnelle
àn
2
)
et peu liés(énergie
de liaisonproportionnelle
à1/n
2
).
Ils sont enconséquence
sensibles à toutes les
perturbations
extérieures :champs
électrique
etmagnétique
statiques
ouoscillants,
collisionsatomiques
ouélectroniques...
En utilisant lespropriétés
d’échelle de l’interaction coulombienne et de l’interaction avec lechamp extérieur,
on réalise ainsides
expériences
en champ intense tout enappliquant
deschamps
extérieursmodestes en valeur absolue (de l’ordre de 100 V/cm ou 10 T pour un état de
Rydberg
n = 30). Deplus,
l’effet du coeuratomique
sur l’électronpériphérique
deRydberg
estgénéralement
faible,
ce quisimplifie
l’analyse. Il est d’ailleurs
remarquable
que, dans l’immensemajorité
descas, toutes les
espèces
atomiques
possèdent
le même comportement.Figure 1 :
Spectre
d’absorption
du Barium observé par GARTON et TOMKINS(Ref.
[7]).
(a) En
champ magnétique
nul(b)
Dans unchamp
magnétique
de 2,4 T(polarisation
03C3). On a[6].
En 1969, GARTON et TOMKINS observent pour lapremière
fois un spectreatomique
enchamp
magnétique
intense,
dans des conditions où la structureatomique
estprofondément
bouleversée[7].
Cetteexpérience, qui
en asuscité bien
d’autres,
dont lesnôtres,
fut effectuée sur le spectred’absorption
du Barium dans unchamp
magnétique statique
B = 2,4T à l’aide d’unspectrographe
à réseau de haute résolution et degrande
luminosité.L’analyse
des spectres révèle l’existence de bandesd’absorption
à peuprès
équidistantes
en-deça et au-delà de la limite d’ionisation de l’atome enchamp
nul (cf.Fig.
1). L’écart entre deux bandes consécutives est voisinde 1,5
03C9
c
(03C9
c
fréquence cyclotron).
Cephénomène,
baptisé
"résonancesQuasi-Landau"
n’a reçu que très récemment uneinterprétation
théorique
satisfaisante (voir
chapitre
III et références[4][8]).
Le
développement
des lasers accordables, fournissant unepuissance
élevée
jointe
à unegrande
pureté
spectrale,
apermis
d’aborder l’étudeexpérimentale
détaillée de ce type dephénomènes.
Enparticulier,
ceslasers permettent d’exciter
efficacement
et sélectivement les atomes deRydberg.
Depuis
une dizaine d’années, de très nombreuxdéveloppements
expérimentaux
etthéoriques
ont eulieu,
aussi bien pour lesproblèmes
dechamp
extérieurstatique
que pour lesproblèmes
de champ oscillant.Sur le
plan
théorique,
au commencement de ce travail (début desannées
80),
la situation était assez confuse : hormis le casséparable
de l’atomed’hydrogène
enchamp
électrique statique
intense,
il n’existait quedes modèles assez
grossiers.
Il fallait trouver le fild’Ariane,
s’ilexistait,
et lasimplicité
de certains spectresexpérimentaux, quelle
que soit la nature de l’atome, ensuggérait
fortement l’existence.Ce que nous montrons dans le
présent
travail,
c’est quel’analyse
des
symétries dynamiques,
non purementgéométriques,
permet
deprévoir
lecomportement de ce type de
systèmes.
Dès lesplus
baschamps
etjusque
dansle
régime
dechamp intense,
ladynamique
dessystèmes
est dominée par lespropriétés
desymétrie
de l’interaction coulombienne(responsable,
entreautres, de la
dégénérescence
en ~ du spectre de l’atomed’hydrogène)
et del’interaction avec le
champ
extérieur,
et ce aussi bien enmécanique
classique
qu’en
mécanique quantique.
C’est le moyen decomprendre
lescomportements
expérimentaux
dans leurgénéralité,
leursimplicité,
et leurs caractèresparfois
surprenants.Dans ce
mémoire,
nous nous limiterons au cas deschamps
statiques.
Il est
cependant
clair que les méthodesthéoriques
développées
setransposent facilement au cas des
champs
oscillants (voir parexemple,
laréférence
[9]
où l’ionisation de l’atomed’hydrogène
par unchamp
microondeLe
chapitre
I est consacré à l’étude despropriétés
desymétrie
de l’atomed’hydrogène
(interaction coulombienne) dans un cadre nonrelativiste. Le groupe de
symétrie
dynamique
SO(4) est étudié despoints
devue
classique
etquantique.
L’accent est mis sur la construction de basesd’états propres
possédant
despropriétés
desymétrie
dynamique
(c’est-à-dire
non purementgéométrique) spécifiques.
Cetteapproche
estgénéralisée
à l’aide du groupedynamique
SO(4,2) qui permet
de traiter l’ensemble de tous les états de l’atomed’hydrogène
dans une seulestructure. Les bases ainsi construites sont une
généralisation
des basesSturmiennes
précédemment
connues, mais ellespossèdent
enplus
despropriétés
desymétrie spécifiques.
L’atome
d’hydrogène
enchamps
extérieurs faibles est étudié dans lechapitre
II. Dans cerégime,
lechamp
extérieur est traité comme uneperturbation qui
brise lasymétrique dynamique
coulombienne. Leproblème
est résolu
simplement
en utilisant lespropriétés
desymétrie
et les bases de fonctions d’onde étudiées auchapitre
I.Par
exemple,
enchamps
magnétique
etélectrique
de directionsquelconques,
toutepropriété
desymétrie géométrique
adisparue.
Cependant,
le spectre et les fonctions d’onde sont connues de manière
analytique.
Lerésultat,
trèssimple,
est une illustration saisissante de lapuissance
desconsidérations de
symétrie dynamique.
Leproblème
dudiamagnétisme atomique
est
également
largement
traité dans les formalismesclassique
etquantique.
Lespropriétés
desymétrie (approchées)
des états propres sont mises enévidence et reliées aux
propriétés
de ladynamique classique
dusystème.
Dans le
chapitre
III, on étudie le comportement des atomes deRydberg
enchamps
extérieurs intenses. Là encore, lespropriétés
desymétrie jouent
un rôle fondamental. Enchamp
électrique
intense,
ilsubsiste une
symétrie dynamique "parabolique" qui
permet de résoudre entièrement leproblème.
Les spectres peuvent êtreinterprétés
comme lasuperposition
de structuresrégulières.
En revanche, l’atomed’hydrogène
enchamp
magnétique
intense nepossède
plus
desymétrie dynamique.
Classiquement,
cela se traduit parl’apparition progressive
du chaos dans lesystème.
La destruction dessymétries
approchées
valables enchamp
faible est
analysée. Quantiquement,
leproblème
est redoutable : tous les états propres de l’atomed’hydrogène
sontmélangés.
Nous avonsdéveloppé
deux
techniques
(diagonalisation numérique
et resommation des séries deperturbation)
permettant de calculernumériquement
le spectre et les fonctions d’onde. L’utilisation du groupedynamique
SO(4,2)
et des basesconstruites au
chapitre
I est la conditionindispensable
du succès(l’utilisation
d’une basequelconque
conduit à saturerrapidement n’importe
quel
ordinateur). Nous avonsutilisé
les résultatsnumériques
ainsi obtenuspour vérifier certaines
conjectures
sur le chaosquantique
établies enLe
chapitre
IV est consacré à l’étude des atomesnon-hydrogénoides
en
présence
de champs extérieurs. On y montre que ladynamique
dusystème
est pour l’essentiel semblable à cequ’elle
est pour l’atomed’hydrogène.
La méthode
générale
detraitement,
inspirée
du travail de D. HARMIN[10]
estappliquée
dans différents cas. Dans lerégime
dechamp
faible, onétudie la situation où les corrections
non-hydrogénoides
sontcomparables
àla
perturbation
extérieure. Dans lerégime
de champ fort, on montre que lecomportement du
système
estqualitativement
semblable à celui del’hydrogène,
sauf dans le cas de l’effet Stark où la brisure de lasymétrie
dynamique parabolique
par les effets de coeur affecte notablement lesspectres.
Les résultats
expérimentaux
que nous avons obtenus sontexposés
dans lechapitre
V. Dans lerégime
dechamp faible,
nous avons étudié lespectre de l’atome de Rubidium en champs
électrique
etmagnétique
perpendiculaires
et observé les spectres trèssimples
prévus théoriquement
(cf.
chapitre
II). Ils’agit
à cejour
de la démonstrationexpérimentale
laplus
directe de l’existence de lasymétrie dynamique
SO(4)
de l’atomed’hydrogène.
Nous avonségalement
étudié l’effet Stark de l’atome de Césiumsur des états de
Rydberg
très excités n = 40 à 100 pour deschamps
faibles en valeur absolue, de l’ordre du V/cm. Nous y avons mis en évidence labrisure de la
symétrie dynamique "parabolique"
par les effets de coeur,dans le
régime
dechamp
faible.Enfin,
nous avons étudié le comportementdes états de
Rydberg
du Césium enchamp
magnétique
intense,
dans desconditions où les effets du coeur sont totalement
négligeables.
L’existence d’une classe d’états dominantsjusque
dans lerégime "chaotique",
théoriquement
prévue
auchapitre
III, est mise en évidenceexpérimentalement.
Lacomparaison
avec les simulationsnumériques
révèle unexcellent accord, bien que la résolution ne permette pas encore d’observer
le
spectre
atomique
enchamp
intense dans toute son ...irrégularité.
* * *
[1]
R.M. GARSTANG,Rep. Prog.
Phys.
40, 105 (1977).[2]
J.C. GAY in Progress in Atomic Spectroscopy, Part C, 177,Ed. H.J. BEYER et H. KLEINPOPPEN, Plenum (1984).
[3]
Colloque
International du C.N.R.S. n° 334"Physique Atomique
etMoléculaire
près
des seuils d’ionisation enchamps
intenses",
Journal de
Physique
43, C2(1982),
Ed. J.P. CONNERADE, J.C. GAYNAYFEH, TAYLOR,
Voir en
particulier
les contributions de K.H. WELGE, D. WINTGEN etD. DELANDE.
[5]
P. ZEEMAN, Phil. Mag. 5, 43 (1897).[6]
F. JENKINS et E. SEGRE,Phys.
Rev.55,
52 (1949).[7]
W.R.S. GARTON et G.S. TOMKINS,Astrophys.
J.158,
839 (1969).[8]
D. DELANDE et J.C. GAY,Phys.
Rev. Lett. 59, 1809 (1987).[9]
G. CASATI, B.V. CHIRIKOV, D.L. SHEPELYANSKY et I. GUARNERI,Phys.
Rev. Lett. 57, 823 (1986).L’objet
de cechapitre
est de décrire en détail unsystème
particulièrement
simple :
l’atomed’hydrogène
nonrelativiste,
c’est-à-diredeux
particules
ponctuelles
sansspin interagissant
par la force deCoulomb.
Ce
problème
a été entièrement résolu aussi bien enmécanique
classique
[1]
dès le 17èmesiècle, qu’en
mécanique quantique
au début du20ème siècle
(Bohr,
Sommerfeld,Schrôdinger, Heisenberg
et surtout Pauli[2]).
Leproblème
comporte 6degrés
de liberté (3 parparticule).
Il estpossible
de lesimplifier,
puis
de le résoudre en utilisant les constantes du mouvement, c’est à dire lessymétries
dusystème.
Ils’agit
là d’unenotion-clé pour
l’analyse
de très nombreuxsystèmes
pouvant se manifester sous différentsaspects :
existence dequantités
conservatives, invariancede
l’équation
d’évolution sous certainestransformations,
séparabilité
danscertains
systèmes
de coordonnées ... L’évolution de laphysique
durant lescinquantes
dernières années aamplement
démontrél’importance
FONDAMENTALEdes considérations de
symétrie.
Dans ce
chapitre,
nous montrons comment on peut"penser"
l’atomed’hydrogène
en termes desymétries.
Lapartie
I est consacrée à l’étude demécanique
classique.
Nous y montrons comment lescaractéristiques
bienconnues du mouvement
(trajectoires
ferméeselliptiques) s’interprètent
comme
conséquences
de l’existence d’unesymétrie
"dynamique".
Dans lapartie
II, nousrappelons
le traitement "traditionnel" de l’atomed’hydrogène
enmécanique quantique.
Le groupe desymétrie (dynamique)
SO(4) est étudié en détail dans lapartie
III : il permetd’expliquer
ladégénérescence,
improprement
qualifiée
d’accidentelle,
des niveauxd’énergie.
Nous l’utilisons pour construire un certain nombre de bases defonctions d’onde. Chacune de ces bases sera utilisée au
chapitre
II pourdécrire les
propriétés
de l’atomed’hydrogène
enprésence
deperturbations
peu intenses. Le choix d’une basejudicieusement
adaptée
auxsymétries
de laperturbation
appliquée
est la clé d’une bonnecompréhension
desphénomènes physiques
et le garant de calculssimples.
Enfin,
lapartie
IVest consacrée à l’étude du groupe
dynamique SO(4,2)
(encoreappelé
groupede non-invariance) de l’atome
d’hydrogène.
Cette étudegénéralise
celle dugroupe de
symétrie
etpermet
de traiterglobalement
l’espace
des états(états liés et continuum). Elle constitue
l’étape
ultime du raisonnement :la
dynamique
dusystème
n’intervientplus
explicitement,
elle estincorporée
dans la structure; les seules considérations desymétrie
décrivent entièrement lesystème.
Cetteapproche,
introduite au cours des20 dernières années avec des contributions essentielles de A.O.BARUT
[3]
etde ses
collaborateurs,
s’est révélée très féconde pourl’analyse
desphénomènes
physiques
enchamp
intense(cf.
chapitre
III).Les notions introduites dans ce
chapitre (parties
III et IV)utilisent la théorie des groupes (et en
particulier
lesreprésentations
linéaires des groupes de Lie). Nous les avons
cependant
limitées au strictnécessaire
(parfois
au détriment de certaines subtilitésmathématiques) :
les seules notions nécessaires à la lecture sont les notions
d’algèbre
I -
L’ATOME D’HYDROGENE EN MECANIQUE CLASSIQUEI-1.
Equations
du mouvementL’atome
d’hydrogène
est constitué d’un électron de massem
1
et
decharge
q(q<0)
et d’un noyau de massem
2
et
decharge
-q. Ilsinteragissent
par la force
électrostatique
de Coulomb. Sir
1 et
r
2
désignent
les rayons-vecteurs de l’électron et du noyau, la force de Coulomb surl’électron s’écrit :
Cette force ne
dépend
que de laposition
relative des deuxparticules.
On peutséparer
le mouvement du centre de masse et le mouvementrelatif (cette
séparation
n’est pastoujours possible
enprésence
dechamps
extérieurs,
voirchapitre
II).Si on note r =
r
1
-r
2
lerayon-vecteur
relatif des deuxparticules
et m =
m
1
m
2
/(m
1
+m
2
)
la masse réduite dusystème,
l’étude du mouvementrelatif se réduit à celui d’une
particule
de masse m, deposition
r soumiseà une force coulombienne centrale :
(en utilisant la notation
1-2. Constantes du mouvement -
Trajectoires (voir
réf.[4])
La force coulombienne est
conservative,
elle dérive dupotentiel
coulombien :
Lors du mouvement,
l’énergie
E se conserve :(v
désigne
la vitesse et p = mvl’impulsion
de laparticule)
L’énergie
est la somme des deux contributions(énergies
cinétique
et
potentielle)
designes
opposés.
Lorsquel’énergie
totale estnégative,
rest
majoré
par-e
2
/E
et lesystème
est lié. En revanche, sil’énergie
estpositive,
l’électron peutpartir
à l’infini et lesystème
s’ionise.La force coulombienne est radiale. Le moment
cinétique
est donc uneconstante du mouvement :
Cette constante du mouvement L traduit la
symétrie sphérique
duproblème (isotropie
del’espace).
Laposition
r et la vitesse v =p/m
sontperpendiculaires
à L = Cte. Le mouvement est doncplan.
L’étude des
trajectoires
est unproblème
bien connu demécanique
classique.
Il est à la base despremiers
grands
succès du formalisme de Newton pourprévoir
les mouvements desobjets
célestes[1].
Le résultat estremarquable :
toutes lestrajectoires d’énergie négative
sont desellipses
et sont donc fermées. Cettepropriété
indique
l’existence d’une autre constante du mouvement. Celle-cipeut
être mise en évidence àpartir
del’équation
de Newton(1-3)
en notant quer/r
3
est la dérivée par rapport autemps d’une
quantité
simple.
En effet :Par
comparaison
deséquations
(1-7) et (1-3), il vient :A est donc une constante du mouvement
spécifique
duchamp
coulombien.L’équation
de latrajectoire
s’obtient en formant leproduit
scalaire A.r :Si 03B8
désigne l’angle
entre A (vecteur constant) et r , on a :On reconnait
l’équation
d’unecônique
ayant sonfoyer
àl’origine,
de
paramètre
p et d’excentricité ~ donnés par :D’après l’équation
(1-3),
on montre facilement que :et donc :
La nature de la
cônique dépend
del’énergie :
* Si E<0 ~<1 la
trajectoire
est uneellipse
(cf.Fig.
I-1);
* Si E=0 ~=1 la
trajectoire
est uneparabole;
* Si E>0 ~>1 la
(le cas
L
2
=
0correspond
à unecônique dégénérée (p=0),
donc à unetrajectoire rectiligne).
Dans la
suite,
nous nous intéresserons auxtrajectoires
elliptiques.
Les demi-axes del’ellipse
sont :Le
grand-axe
del’ellipse
nedépend
que del’énergie.
Enfin,
lapériode
T se calcule aisément : l’airebalayée
par unité de temps est constante (deuxième loi deKepler)
etégale
à L/2m . Sur unepériode,
l’aire
balayée
est la surface del’ellipse
03C0ab. On obtient donc (onretrouve la troisième loi de
Kepler
T
2
/a
3
= Cte) :1-3.
Equation
horaire - Valeurs moyennesL’équation
horaire de latrajectoire
donnée par la fonction r(t) peut être obtenue àpartir
del’équation
de conservation del’énergie
(1-5).
Cependant,
le résultat neprend
pas une forme trèssimple
et il estpréférable
d’utiliser uneparamétrisation
bien connue desellipses
à l’aidede l’anomalie
excentrique
u (voirFig.
1-2)[7].
Soit
(C)
le cercle (de centre C et de rayon a) dont legrand
axe del’ellipse
est un diamètre et M lepoint
courant del’ellipse.
Si M’désigne
la
projection
de M sur(C)
parallèlement
aupetit
axe,l’angle
entre CM’ etle
grand
axe estappelé
anomalieexcentrique
u (elle coïncide avec 03B8 pourles
trajectoires
circulaires).Quelques
calculs detrigonométrie
élémentaire montrent que :Figure
I-1 : Les constantes du mouvement Coulombien del’électron autour du noyau
(trajectoire elliptique) :
Le moment
cinétique
L = r xp
perpendiculaire
auplan
del’ellipse
Le vecteur de Runge-Lenz A =
p x l - e
2
r
aligné
lelong
dugrand
axe m rFigure
1-2 : Définitiongéométrique
de l’anomalieexcentrique
u.qui s’intègre
facilement en(équation
dite "deKepler"
[7]):
u peut ainsi
s’interpréter
comme un"temps"
qui
ne s’écoulerait pasde
façon uniforme,
mais d’autantplus
vite que l’électron est loin du noyau. r évolue sinusoidalement en fonction de u (cf Eq. 1-17) et ladynamique
dusystème
coulombien se compare donc à celle d’un oscillateurharmonique.
Ce caractère inattendu du mouvement est éclairé dans lapartie
IV de ce
chapitre (groupe
dynamique).
Les
équations
(I-17) et (I-19) forment donc unereprésentation
paramétrique complète
de l’évolutionspatiale
ettemporelle
dusystème.
Géométriquement,
ellesimpliquent
que la fonction r(t) estreprésentée
parune
cycloide allongée.
On peut aussi
exprimer
les coordonnées cartésiennes de l’électron.En choisissant les axes x le
long
dugrand
axe et y lelong
dupetit
axe,on obtient :
En utilisant ces
expressions,
P.NACCACHE[8]
a calculé ledéveloppement
de Fourier de r(t) et a montré lacorrespondance
entre lescoefficients de Fourier et les éléments de matrice du
dipole
enmécanique
quantique (principe
decorrespondance).
Nous nous limiterons ici à la composante de
fréquence
nulle c’est-à-dire à la moyennetemporelle
de r(t). En utilisant leséquations
(1-17),
(1-18) et (1-20), on trouve immédiatement :<r> est donc
aligné
lelong
dugrand
axe comme le vecteur de Lenz A. On aplus
précisément
(cf Eq. (I-12)et(I-15)) :
Un moment
dipolaire électrique
moyen D = <qr>proportionnel
à A(le coefficient de
proportionnalité
nedépendant
que del’énergie)
est doncassocié au mouvement.
De
même,
il existe un momentdipolaire magnétique proportionnel
au1-4. Groupe de
symétrie classique
L’existence d’une constante du mouvement
spécifique
duchamp
coulombien,
le vecteur de Lenz A montre que celui-cipossède,
enplus
de lasymétrie
sphérique,
des transformations desymétrie
supplémentaires
(c’est-à-dire des transformations conservant
l’énergie
et transformant unmouvement r(t) obéissant à
l’équation
de Newton (1-3) en un autre mouvementobéissant aussi à
l’équation
de Newton). L’ensemble de ces transformationsforme le groupe de
symétrie
de l’atomed’hydrogène.
Selonl’usage
nousappellerons
ce groupe, groupe desymétrie
"dynamique".
Le termedynamique
signifie
qu’en plus
des transformations desymétrie
purementgéométriques
(rotations),
on admet des transformationsmélangeant
lespositions
et lesimpulsions.
Un raisonnement
géométrique simple
permet de mettre en évidence cestransformations. A
partir
des constantes du mouvement L(Eq.
1-6) et A(Eq.
1-8),
on en construit une troisième :Sa norme se calcule à l’aide de la formule (I-13) :
Considérons alors
l’hodographe,
trajectoire
parcourue parl’extrémité du vecteur vitesse lors du mouvement, son
origine
étantrapportée
àl’origine
O.D’après
l’équation
(1-24),
on a :C et
L
sont des constantes etr/r
un vecteur norméperpendiculaire
à L.L’hodographe
est donc un cercle dans unplan
perpendiculaire à
L centré aupoint
P tel que OP = C, de rayone
2
/L
(voirFig.
1-3).ne
dépendant
que del’énergie.
Dans
l’espace
desvitesses,
la structure destrajectoires
est donctrès
simple,
bienqu’hélas
méconnue : l’ensemble destrajectoires
d’énergie
E < 0 coïncide avec le faisceau de cercles de
puissance
2E/m par rapport àl’origine.
Le lecteur familier avec la
géométrie classique
aura trouvélui-même l’ultime
étape
du raisonnement.Ajoutons
à notre espacetridimensionnel de coordonnées
(x,y,z)
ou(x
1
,x
2
,x
3
)
unequatrième
coordonnée x4.Dans cet espace de dimension 4,
l’hodographe
est l’intersection duplan
de dimension 2 défini par les 2 conditionsx
4
= 0 et r.L = 0
(plan
de latrajectoire)
et del’hypersphère
(de dimension3) S
de centre P et de rayone
2
/L
(définie par4
2
+x
2
)
3p
-x
3
+(x
2
)
2p
-x
2
+(x
2
)
1p
-x
1
(x
=
e
4
/L
2
).Soit S le
point
de coordonnéescoordonnées
(0,0,0,-v
0
)
(d’après
le théorème du viriel,v
0
est
la vitessequadratique
moyenne de l’électron sur unetrajectoire d’énergie
E). Considérons alors l’inversion de centre S et de rayon2
v0
.Cette
inversion est
équivalente
à uneprojection stéréographique
par rapport à Sde
l’hyperplan
(de dimension 3)x
4
= 0
surl’hypersphère H
(de dimension 3)x
2
+x
2
+x
2
+x
2
=v
2
0
(voirFig.
1-4).L’image
del’hodographe
par cette inversion est alorsl’intersection de
l’image
duplan
(de dimension 2)(x
4
= 0 et r.L = 0) etde
l’image
del’hypersphère
S.
L’image
duplan
est unesphère
(de dimension 2) passant par S et S’(car S’ est
l’image
del’origine
0). D’autre part,d’après l’équation
(1-27),
S et S’ sont situés surl’hypersphère
S.
Doncl’image
de S
parl’inversion est un
hyperplan
(de dimension 3) contenantl’image
deS’,
c’est-à-dire
l’origine
0.L’image
del’hodographe
est donc l’intersection d’unesphère
(dedimension 2) de centre 0 et de rayon
v
0
et
d’unhyperplan
(de dimension 3)passant
par 0. Ils’agit
donc d’ungrand
cercle deH. Réciproquement,
ilest facile de voir que
n’importe quel
grand
cercle deH
estl’image
parl’inversion de
l’hodographe
d’un mouvementphysique d’énergie
E
= -mv
2
0
/2.
Sur
l’hypersphère
H,
lestrajectoires
coïncident donc avec celles d’un mouvement libre. On transforme ainsin’importe
quel
mouvementd’énergie
E enn’importe quel
autre de mêmeénergie
par unesimple
rotationsur
l’hypersphère
H.
Le groupe desymétrie dynamique
formé est donc celuides rotations dans un espace de dimension
4,
que nous noterons selonFigure I-3 :
Trajectoire
dansl’espace
des vitesses(hodographe).
C’est uncercle dans le
plan
de latrajectoire,
de centre P tel que OP = C =LxA/L
2
et de rayon
e
2
/L.
Figure I-4 :
Représentation schématique
de l’inversion de centre S(ou
projection
stéréographique)
permettant
de transformerl’hodographe
(dans leLe raisonnement
géométrique précédent
peut
facilement êtreexprimé
analytiquement.
Utilisons l’anomalieexcentrique
u (voirFig.
1-2 etEq. 1-17 à 1-20). En dérivant (1-20) par rapport au temps, on obtient les
coordonnées du vecteur vitesse :
qui
est unereprésentation
paramétrique
du cercle de centre P et de rayone
2
/L.
Lors de l’inversion de centre S et de rayon2
v
0
,
l’image
du vecteurv est :
(
u
4
est
le vecteur unitaire associé à laquatrième
dimension) dont lescomposantes sont :
où l’on reconnait
l’équation paramétrique
d’un cercle de centre 0 et derayon
v
0
contenu dans leplan
engendré
par les vecteurs(1,0,0,0)
et(0,1-~
2
,0,~).
Remarquons
que ce cercle n’est pas parcouru uniformément enfonction du
temps
t, mais uniformément en fonction de l’anomalieexcentrique
u. Cephénomène
est lié au groupedynamique
de l’atomeII -
L’ATOME D’HYDROGENE EN MECANIQUEQUANTIQUE :
RAPPELS ELEMENTAIRESDans cette
partie,
nousrappelons
les résultats essentielsconcernant la résolution de
l’équation
deShrôdinger
pour l’atomed’hydrogène.
Laplupart
des résultats énoncésfigurent
dans les ouvrages de base deMécanique Quantique
[11]-[16] ;
ils nous seront néanmoins très utiles dans la suite.II-1.
Equation
deSchrödinger -
Constantes du mouvementL’équation
deSchrôdinger
s’écrit pour les solutionsstationnaires :
avec (en utilisant les variables réduites dans le référentiel du centre de
masse) :
Ce hamiltonien est bien sûr invariant par toute rotation. Il commute donc avec les composantes du moment
cinétique (générateurs
infinitésimaux de ces rotations).
Par
analogie
avec lamécanique classique,
on définitl’opérateur
A,vecteur de
Runge-Lenz
par (L et p ne commutant pas, il fautsymétriser
Un calcul élémentaire montre que :
Le vecteur de Lenz est donc une constante de mouvement
spécifique
duchamp
coulombien.
A
partir
de A, L etH
0
,
on peut construireplusieurs
types
d’ensembles
complets
d’observablesqui
commutent[13]
associés à différentstypes de coordonnées
spatiales
séparant
le hamiltonien. Cepoint
seradiscuté en détail dans la
partie
III de cechapitre.
Nous nous contentonsici de décrire les deux
types
lesplus
couramment utilisés :* On peut choisir les observables
H
0
,
L
2
et
L
z
.
On est alorsconduit à utiliser les coordonnées
sphériques;
* On peut choisir les observables
H
0
, A
z
et L
z
.
On est alors conduit à utiliser les coordonnéesparaboliques.
Ces deux choix sont étudiés dans les deux
paragraphes
suivants.II-2.
Séparabilité
en coordonnéessphériques
L’équation
deSchrôdinger
sesépare
en coordonnéessphériques
(comme
l’équation
classique
de Hamilton-Jacobiqui
possède
la mêmestructure : voir
appendice
I).La
partie
angulaire
de la fonction d’ondespatiale
est uneharmonique
sphérique
Y
M
~
(03B8,~). ~
et M sont deux entiers liés aux valeurspropres de
L
z
etL
2
par :La fonction propre se factorise sous la forme :
Pour une
énergie
Enégative,
cetteéquation
différentielle linéairedu second ordre se ramène à une
équation
de WHITTAKER[17],[18].
Pour Equelconque,
cetteéquation
nepossède
pas de solution de carré sommable. Enrevanche, pour certaines valeurs
particulières
de E, les conditions auxlimites
compatibles
avec ladescription
d’unsystème physique
(03A6(r) bornéepour r ~ 0 et 03A6(r)~0 pour r ~ ~) peuvent être
imposées.
Les niveauxd’énergie
sont"quantifiés"
selon la formule de RYDBERG[19]-[22] :
où n est un entier strictement
positif.
n
=
n - ~ - 1 est le nombre denoeuds de la fonction d’onde radiale
(positif
ou nul). Il estappellé
nombre
quantique
radial.A ~
fixe,
les différentes valeurs de M sontdégénérées,
cequi
estune
conséquence
de l’invariance par rotation. Deplus,
les différentesvaleurs de ~
(pour
n fixé) sontégalement dégénérées,
cequi
estspécifique
au
champ
coulombien. Cettedégénérescence
estparfois
qualifiée
(à tort)d’accidentelle. Mais elle est en fait essentielle et
provient
de lastructure du groupe de
symétrie
SO(4) dusystème
(voirpartie
III de cechapitre).
La
dégénérescence
totale du niveau n est :L’unité
atomique
delongueur
est le rayon de Bohr :La fonction d’ordre normalisée s’écrit alors :
Dans le cas
qui
nous interesse a = -n+~+1 est un entiernégatif
et la somme(I-43) ne comporte
qu’un
nombre fini de termes. La fonctionhypergéométrique
confluente est alors unpolynôme
de Laguerre dedegré
n-~-1
[17] :
Remarque : La convention de
phase
usuelle est deprendre
une fonctiond’onde radiale réelle
positive près
del’origine
et la convention desréférences
[11] -
[13]
pourl’harmonique sphérique
Y
M
~
(03B8,~).
Cettedernière diffère par
(-1)
M
de celle de BETHE et SALPETER[16].
Dans le cas d’états de
Rydberg
trèsexcités,
la fonction d’onderadiale
présente
ungrand
nombre d’oscillations. Les méthodessemi-classiques
de type WKB sont alors bienadaptées
pour décrire cesétats. On trouvera dans la référence
[23]
une discussion de cesproblèmes.
Notons
cependant quelques
propriétés
utiles :* En dehors des
points
tournantsclassiques
(cfFig.
1-5),
c’est-à-dire dans larégion
classiquement
interdite,
la fonction d’onde radiale aun
signe
constant et décroitexponentiellement.
* Entre les
points
tournants, c’est-à-dire dans larégion
classiquement
accessible,
la fonction d’onde oscillerapidement
avec unelongueur
d’onde de l’ordre deh/p
(p =
mdr/dt
désigne
l’impulsion
radialeclassique).
* De ces deux
propriétés,
on déduit que la fonction d’ondeprend
des valeurs notables dans les
régions classiquement accessibles,
l’atome adonc une "taille" d’environ
n
2
a
0
.
Pour les états trèselliptiques
(~«n),
la fonction d’ondeprend
des valeurs notables dans l’intervalle 0 r2n
2
a
0
.
En revanche, pour des états circulaires
(|M|=~=n-1),
la fonction d’onde nen
2
a
0
),
dépend
de ~ et de M, mais elle nedépend
pas de n. Ceci secomprend
aisément : pour
|E| petit,
lestrajectoires
passantprés
du noyau seressemblent beaucoup
(qu’elles
soientelliptiques,
paraboliques
ouhyperboliques).
Ce n’estqu’à
grande
distance qu’elles se différencientsuivant la valeur de E. Il en est de même pour les fonctions d’onde
près
dunoyau. Celles-ci ne différent que par un facteur de normalisation
n
-3/2
.
Laprobabilité
deprésence près
du noyau décroit ainsi en1/n
3
conformément auxprévisions
de lamécanique classique (principe
decorrespondance).
Figure I-5 : Allure des fonctions d’onde
hydrogénoides
radiales pour desétats très excités.
II-2.b. Spectre continu
Pour les valeurs
positives
del’énergie, l’équation
deSchrôdinger
radiale
(I-38)
n’admet pas de solution de carré sommable. En revanche, pour toute valeur del’énergie,
il existe une solutionrégulière
en 0et
décroissante à l’infini. Le
spectre
d’énergie est
continu etdégénéré
suivant toutes les valeurs entières de ~ et M
vérifiant - ~
M ~.Les fonctions d’onde
peuvent
être obtenues parprolongement
des fonctions d’onde des états liés : en effet, lespectre
d’énergie positive
peut être décrit par la formule de
Rydberg
(I-39) en considérant desvaleurs
imaginaires
du nombrequantique
principal.
En effectuant cettesubstitution dans la formule
(I-42)
et enprenant
garde
auxproblèmes
denormalisation,
on obtient les fonctions d’onde du continuum (voir référenceII-2.c. Eléments de matrice
Il est bien souvent intéressant
d’accéder,
enplus
des niveauxd’énergie
et des fonctions d’onde, aux éléments de matrice de certainsopérateurs
entre états propres du Hamiltonien.Par
exemple,
un traitement aupremier
ordre de l’effet Starknécessite la connaissance des éléments de matrice de z entre deux états
quelconques.
Nous
rappelons
ci-dessous la valeur de ces éléments de matriceentre états liés. Ils ont été calculés par GORDON en 1929
[24].
Le calculest assez rebutant, car il fait intervenir des
intégrales
avec desproduits
de fonctionshypergéométriques
confluentes. Un aperçu des méthodesutilisées est donné dans
l’appendice
de la référence[12].
L’utilisation du groupedynamique
de l’atomed’hydrogène
permet de retrouverbeaucoup plus
simplement
ces formules (voirpartie
IV de cechapitre)
tout en s’assurantde la cohérence des conventions de
phase.
La
partie
angulaire
de l’élément de matrice se calcule aisément(théorème de WIGNER-ECKART)
[11].
Il n’est non nul que si 0394~ = ±1, 0394M = 0(r =
(x,y,z)
est un operateur vectorielimpair).
Plus
précisément :
où
|n
~>représente
lapartie
radiale de la fonctiond’onde 03A8
n
~M .
De même on a :
L’élément de matrice radial est très
simple
si n = n’. On aalors :
(Attention cette formule
figure
dans de nombreux ouvrages[16],[23]
avec unoù est la fonction
hypergéométrique
(rappelons
que
(a)
1
= a(a+1)... (a+i-1))
qui
se réduit ici à unpolynôme :
a et b sont des entiersnégatifs
et la somme sur i ne fait donc intervenirqu’un
nombre fini de termes.
Si l’un des états
|n
~> ou|n’
~-1> est un état peuexcité,
ledegré
dupolynôme
estpetit
et la formule (I-49) se calcule très facilement. En revanche, si l’on calcule l’élément de matrice entre deuxétats de
Rydberg,
elle devient vite inutilisable. Il estcependant
toujours
possible
d’obtenir des valeursapprochées
en utilisant desdéveloppements
asymptotiques
(voir parexemple
la référence[23]).
GORDON a
également
calculé les éléments de matrice entre un étatdiscret et un état du continuum ainsi
qu’entre
états ducontinuum,
qui
conduisent à des
expressions
compliquées.
Ils peuventcependant
êtreobtenus par prolongement
analytique
de la formule (I-49) (En prenantgarde
aux normalisations)
[16].
Les éléments de matrice d’autres
opérateurs
ont été calculés dans la littérature (voir par exempler
2
dans
la référence[25]).
Contentonsnous ici de donner
quelques
valeurs moyennesd’opérateurs
sur des étatsRemarque : L’élément de matrice de r est relié à l’élément de matrice réduit de
l’opérateur
vectoriel r par :II-3.
Séparabilité
en coordonnéesparaboliques
Les coordonnées
paraboliques (03BE,~,~)
sont définies par[4](voir
figure
I-6) :Leur nom
provient
du fait que lessurfaces 03BE
= Cteet ~
= Cte sont desparaboloides
de révolution defoyer
0 et d’axe z.Figure I-6 :
Lesystéme
de coordonnéesparaboliques
(03BE,~,~).
Les
surfaces 03BE
= Cte(resp. ~
= Cte) sont desparaboloides
de révolution d’axe znégatif (resp.
positif)
et defoyer
0.[12]) :
II-3.a. Spectre et fonctions d’onde
On cherche les fonctions propres sous la forme :
f
1
etf
2
vérifient leséquations :
où les
paramètres
deséparation
Z
1
et Z
2
sont liés par la relation :Pour les valeurs
négatives
del’énergie,
leséquations
différentielles linéaires (I-54) se ramènent a une
équation
de WHITTAKER[17],[18].
Des conditions aux limites résulte laquantification
de
l’énergie.
On introduit deux nombresquantiques
paraboliques
n
1
et
n
2positifs
ou nuls,représentant
les nombres de noeuds des fonctionsf
1
et
f
2
.
L’énergie
s’écrit alors :n =
n
1
+n
2
+|M|+1
n’est donc rien d’autreque le
nombrequantique
principal.
Les constantes de
séparation (positives) s’expriment
en fonctionLa fonction d’onde
spatiale
normalisée s’écrit :avec :
(F
désigne
une fonctionhypergéométrique
confluente etL
|M|
p
unpolynôme
deLaguerre,
voirparagraphe
II-2).Remarque : La convention de
phase
usuelle est deprendre
f
1
et
f
2
positives près
del’origine.
La
symétrie
particulière
dupotentiel
coulombien se traduit par ladégénérescence
de tous les niveaux de même valeur de n et de valeurs den
1
,
n et M différentes.
2
Remarquons enfin que les états
paraboliques
ainsi définis n’ont pasune
parité
déterminée. En effet, lechangement
r ~ - r se traduit parl’échange
de 03BE
et ~, donc den
1
et
n
2
.
Seuls les étatsn
1
=n
2
sont deparité
définie :(-1)
M
.
Pour les autres
états,
on peut construire des combinaisonslinéaires de
parité
définie. Ils’agit
de :II-3.b. Lien avec le vecteur de Runge-Lenz
On a mentionné au
paragraphe
II-1 le lien entre laséparabilité
encoordonnées
paraboliques
et la constantedu
mouvement A , vecteur deRunge-Lenz
(équation
I-34).Pour construire une constante du mouvement, il suffit d’éliminer