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Produire un « sens commun » sur la concertation - Retour sur une participation au processus de rédaction d’un avis du CESE

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Academic year: 2021

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HAL Id: halshs-01176358

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01176358

Submitted on 10 May 2017

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d’un avis du CESE

Mathieu Brugidou, Arthur Jobert

To cite this version:

Mathieu Brugidou, Arthur Jobert. Produire un “ sens commun ” sur la concertation - Retour sur une participation au processus de rédaction d’un avis du CESE. Chercheur.e.s et acteur.e.s de la participation : Liaisons dangereuses et relations fructueuses, Jan 2015, Saint-Denis, France. �halshs- 01176358�

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Produire un « sens commun » sur la concertation Ͳ Retour sur une participation au processus de rédaction d’un avis du CESE.

ArthurJobertEDFR&D,MathieuBrugidouEDFR&D/PACTE mathieu.brugidou@edf.fr

arthur.jobert@edf.fr Résumé:

Cettecommunicationproposederevenirsurnotreparticipation,entantqu’expertsassociés,àla rédactiond’unavisduConseilEconomiqueSocialetEnvironnemental(CESE)sur«Concertation entrepartiesprenantesetdéveloppementéconomique».Nousnousinterrogeonssurlesrésultats d’unprocessusd’unavisàtraverslanotionde«senscommun».CelleͲcipermetdesoulignerqueles énoncés sont «communs» parce qu’ils résultent d’un dispositif institutionnel qui privilégie constammentleconsensusentrelesmembresdela«sociétécivileorganisée»représentéeauCESE.

Dansundeuxièmesens,cesénoncéssont«communs»parcequ’ilsconstitueraient l’expression d’uneformedeconsensussurlaconcertation.Cettedoublepropositionpasseparunedescriptionen troistempsduprocessusdeproductiond’unavis.Dansunepremièrepartie,nousprésentonsle contexteinstitutionneletpolitiquedeproductiondel’avis.Dansunedeuxièmepartienousdécrivons plus précisément le processus d’écriture collective et le rôle joué par les sciences sociales

«embarquées»dansceprocessus.Dansunetroisièmepartie,nousessayonsderendrecomptedu travaildenégociationsurlesénoncés.Oninsisteicinotammentsurlerôlejouépardesprocédés propresàlalittératuremanagérialedanscetteélaborationdeconvergencesmaisaussidepriseen comptedesclivagesdansletexte.Enfinenconclusion,nousrevenonssurlanatureambivalenteau planpolitiqued’énoncésde«senscommun»issusd’untelprocessus.

Abstract:

Inthispaperwedrawsomeconclusionsfromourparticipation,as“experts”tothedraftingofa collectivereport(“”)onthelinksbetweenstakeholdersdialogueandeconomicdevelopmentofthe FrenchEconomicSocialandEnvironmentalCouncil(CESE).Wepointoutthattheoutcomesofsucha draftingprocesscanbeseenasof“commonsense”.Butweelaborateontheideathatthis“common sense”canbeseenastheresultofprocesswithintheframeworkofaconsensusͲorientated institutionastheCESE.ItcanalsobeseenastheresultofasocialconsensusintheFrenchsociety aboutstakeholder’sdialogueusefulnessandbasicstandards.Wheshowthatthis“consensus”isthe resultofanegotiationinwhichmanagerialrhetoricpracticesisusedtofindpointsofagreementsbut alsotodelineatepointsofcontroversy.Thisleadsustoaconclusiononthepoliticalambivalenceof theoutcomesofsuchaprocess.

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Danscettecommunication,nousrevenonssurnotreparticipationentrejuillet2013etmars2014en tantqu’expertsassociésàlarédactiond’unavisduConseilEconomiqueSocialetEnvironnemental (CESE)sur«Concertationentrepartiesprenantesetdéveloppementéconomique».

AlamiͲ2013nousavonsétéinvitésàparticiperàcetexerciceparlesdeuxrapporteuresd’unprojet d’avis préparé par la section des affaire économiques du Conseil Economique Social et Environnemental(CESE)surlerôledelaconcertationdanslesprojets,LaurenceHézard(Conseiller) et Brigitte Fargevieille, (personnalité associée). Cette dernière, avec qui nous collaborons régulièrementdufaitdesonpostedechargéedemission«dialogueaveclespartiesprenantes»au seind’EDF,nousademandédelesassister.

LesrapporteuresEllesnousfontainsinommer«experts»auprèsd’elles.Grâceàcestatuteten collaborationaveclesservicesduCESE,nousassistonsàlaplupartdesaudiencesetcertains entretiensbilatéraux(juillet2013Ͳ janvier2014) puissommesassociésauxdifférentesétapes: définitionetvalidationd’unplan(novembre),rédactiondupremierjetdel’avis(janvier),deuxième jet(février)incluantlesamendementsdesgroupesetpersonnalitésdelasection.Ledocumentfinal estvotéenplénièreenmars2014etrecueillelaquasiunanimité(CESE,2014).

Dansnotrecommunication,nousnous attacheronsàcaractériserletyped’énoncésproduitpar l’écriturecollectived’unavisduCESE:l’hypothèsedéfendueestquel’onpourraitqualifierces énoncésde«senscommun».

Ici,«senscommun»aundoublesens.Dansunpremiersens,cesénoncéssont«communs»parce qu’ilsrésultentd’undispositifinstitutionnelquiprivilégieconstamment leconsensusentreles membresdela«sociétécivileorganisée»représentéeauCESE.Dansundeuxièmesens,plus hypothétique,cesénoncéssont«communs»parcequ’ilsconstitueraientl’expressiond’uneforme deconsensussurlaconcertationdanslequellatraduction(Callon,1986)ducorpusdessciences socialessurlaconcertation,joueraitunrôleimportant.

Cettedoublepropositionpasseparunedescriptionentroistempsduprocessusdeproductiond’un avis.Dansunepremièrepartie,nousprésentonslecontexteinstitutionneletpolitiquedeproduction del’avis.Oninsistenotammentsurl’enjeuqueprésentepourleCESEdesesaisirdesquestions d’environnementetdedéveloppementdurableàpartirdelaréformede2010quiavuleConseil EconomiqueetSocial(CES)devenirégalementEnvironnemental(CESE).Dansunedeuxièmepartie nousdécrivonsplusprécisémentleprocessusd’écriturecollective,sesprincipalesétapesetlerôle jouéparlessciencessociales«embarquées»dansceprocessus.Dansunetroisièmepartie,nous nousattachonsàdécrirelecontenudel’avisenessayantderendrecomptedutravail surles énoncés.Oninsisteicinotammentsurlerôlejouépardesprocédéspropresàlalittérature managérialedanscetteélaborationdeconvergencesmaisaussidepriseencomptedesclivagesdans letexte.Enfinenconclusion,nousrevenonssurlanatureambivalenteauplanpolitiqued’énoncés issusd’untelprocessus.

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1 Ͳ Produire un avis sur la concertation dans un CESE rénové :

Le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), incarne en France une tradition d’administrationconsultativesurunebasecorporatiste(Boyetal.,2013).Lesréformessuccessives, duConseilNationaléconomique(1925Ͳ1940)jusqu’aurécent(2008,2010)ConseilEconomique Social et Environnemental en passant par le Conseil Economique (1946Ͳ1959) et le Conseil EconomiqueetSocial(1960Ͳ2008)consacrentlavolontécontinuedulégislateurd’organiserun dialogueentreladiversitédesintérêtssociauxetl’Etat(Chatriot,2007).Cesdifférentesréformes manifestentàlafoislavolontéetladifficultédemieuxreprésenterlasociétécivileorganiséeenen suivant les évolutions. C’est ce que manifestent la représentation nouvelle des associations environnementalesetdansunemoindremesurecelledesjeunesetdesfemmesainsiquelavolonté d’élargirlasaisinedecetteinstitutionauxcitoyens(textes de2008 et 2010).Cesréformes réaffirmentlerôledecetteassembléeconsultative.Cettefonction–représenterlasociété– constitueuneconstantedepuisla«chambresociale»inspiréeparlestravauxdusociologueE.

DurkheimetdujuristeL.Duguit:ils’agitàtraverscetteinstitution«d’instaurerunemédiation, nouvelleetnécessaireaveclesocial»(Chatriot,2007,538).Ils’agit,eneffet,nonseulementde représenterdansuneinstitutionnécessairementpérenneladiversitédelasociété, Ͳdanssa compositionetdanssesévolutionsͲ,maisencoredelafaireparlerd’uneseulevoix.Lesdifférentes partiesdelasociétédoiventeneffets’accorderàtraversdesavissurlesgrandsenjeuxdesociété destinésaugouvernementetauxparlements.

Oncomprendquecettedoublecontrainte Ͳreprésentersousdesformesnécessairementfixesla diversitéetlesévolutionsdelasociétéetchercherunconsensusentreladiversitédesespartiesͲ expose l’assemblée consultative à des difficultés récurrentes. Celles ci tiennent soit à des controversessurlesrèglesintrouvablesdereprésentationdelasociété(Chatriot,2007),soitau caractèresupposévidedesavis,condamnésàseréduireauxpluspetitsdénominateurscommuns entredesintérêtsparfoistrèséloignés(Chertier,2009,p10).).Lecaractèreconsensuelde l’assembléeluivautdesappellationsambigüesͲ«Assembléeduconsensus»,«Clubdecourtoisie» (Chertier,2009).

Lareprésentationdel’environnementàtraverssesassociations,actéeparlesréformesde2008et 2010issuesduGrenelledel’environnement,et,danscecontextenouveau,levoted’unavissurla concertation,revêtentdoncunesignificationparticulièrepourleCESE.Eneffet,cesontnotamment lapossibilitéetlesmodalitésdeconstructiond’accordentre«partiesprenantes»,auͲdelàdu

«dialoguesocial»quisontexaminées.Ils’agitenquelquesortederenouvelerlesmodalitésde réponseàundoubledéfidontlestermesrestentaudemeurantinchangés:commentreprésenterla société?Commentconstruireunconsensus?

1 Ͳ 1 Un nouvel enjeu : représenter l’environnement et débattre du développement durable

LeConseilEconomiqueetSocialacontribuéauGrenelledel’Environnementnotammentàtravers unesynthèsedestravauxréalisésparcetteassembléesurlesquestionsd’environnement1.CelleͲci montrequelesthèmesabordésparl’avisquinousoccupesontloind’êtretotalementnouveauxpour l’assembléeconsultative.De1999à2007,cellequiestàl’époqueleCESpublie190travaux(études ouavis),67d’entreeuxontpourthèmecentralledéveloppementdurable,«et72intègrentles dimensionséconomiques,démocratiquesettemporellesdudéveloppementdurableàtraversdes questionnementssurlagouvernance(locale,nationale,etinternationale),l’insertion,laformation, lesmutationséconomiques,lesdynamiquesdémographiquesetc.»(Petit,2009,p.296.).Cemême

1Contributionaudébatnationalsurl’environnementetledéveloppementdurable:synthèsedestravauxdu conseiléconomiqueetsocial,CES,15octobre2007.EtudeprésentéeparB.Quintreau.

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rapportsoulignequelespropositionsdechangementduCESn’impliquentpasdefortesruptures: pour O.Petit,ces travauxreflètent lavolonté, làaussi constante,de concilier lemode de développementissudesLumières–oùlatechnologieoccupeuneplacesignificative–etlesprogrès économiquesetsociaux,considéréscommefondamentaux,quiluisontattachésetseslimites environnementalesͲraréfactiondesressourcesnaturelles,pollutionetc.–etsociales–délitement duliensocial,accroissementdesdiscriminationsetc.(Petit,2009,p.297).

L’inflexiondonnéeparleGrenelleauConseiléconomiqueetsocial,enyadjoignantl’adjectif environnemental,aͲtͲelleéteintlescontroversesàproposdufonctionnementdelatroisième assemblée?Plusprécisémentici,aͲtͲellemodifiésubstantiellementlesanalysesdecetteassemblée surlesquestionsdedéveloppementdurable?

Encart1:Lesmodesdereprésentation.Source:http://www.lecese.fr/decouvrirͲcese/ceseͲenͲbref(consultéle 12/01/2015).

Lareconnaissancedesassociationsenvironnementalesparl’Etatetleursinclusionsdanslatroisième assemblée,quidevientainsileConseilEconomiqueSocialetEnvironnemental,estuneconséquence directeduGrenelledel’environnement.Elleestlefruitd’unepréͲnégociationentrecertaines associationsécologistesetNicolasSarkozypendantlacampagneprésidentielleenéchangedela participationdesassociationsécologistesauGrenelle(Boyetal.,2013,p.30).Concernantles controversessurlareprésentativité,ilestànoterquelaréformede2008et2010n’apas,commeon pouvaits’yattendre,éteintlescontroversesrécurrentessurlesquestionstenantàlareprésentation delasociétémaiselleleuradonnéuntournouveau.Eneffet,lareprésentationdel’environnement asuscitéunesériedequestionssurlareprésentativitédesassociationsenvironnementalesdansla continuitédecellesprovoquéesparleGrenelledel’environnement.L’institutionnalisationdela représentationàtraversdesrèglesdereprésentativitéédictéesparl’Etat,quifixe–voirefigeͲdes hiérarchiesentreassociations2,nefaitquelesaviver.«CemodèledecoproductionEtatͲsociétécivile poserégulièrementleproblèmedel’appréciationdela«représentation«desgroupes,entreles 2Francenatureenvironnement(FNE),FondationpourlaNatureetl'Homme,Liguedeprotectiondesoiseaux (LPO),Lesamisdelaterre,HumanitéetBiodiversité,Réseauactionclimat ͲFrance(RACͲFrance),Surfrider foundationeurope

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partisansd’une«représentativité»quantitative(nombred’adhérents)etceuxquidéfendentune conceptionplusqualitativedela«capacité»desgroupesà«représenter»unintérêtspécifique,ou unedimensionméconnuedel’intérêtgénéral»(Boyetal.,2013,p.31).

Cescontroversesapparaissentdecepointdevuecommecaractéristiquesdesproblématiques environnementales,oùl’importancedel’expertiseetlareprésentationd’intérêts«nonͲhumain» (Latour,1999)expliquentl’existenced’associationscomptantparfoistrèspeud’adhérents.C’est dans le domaine de l’environnement et de la protection de la nature que l’Etat nomme proportionnellementleplusdeconseillersautitredeleur«qualification»maisaussiparsouci d’équilibrepolitique:cecontrôleestparexemplebeaucoupplusfaibledansledomainedudialogue économiqueetsocialoùlaproportiondepersonnalitésnomméesparl’Etatestsixfoismoins importante3. Ces controversesne sont pas toutefois sans lien avecles controverses que la représentativitédessyndicatsavaiententraînéeset,bienquecomportantdestraitspropres,ellesne s’endistinguentpassurlefonddanslamesureoùellesaboutissentauxmêmesquestions:

«Commentdésignerlesgroupesreprésentés?Commentdoserlareprésentationdesgroupesainsi définis?[…].Commefairefonctionnercetteassemblée?Quelspouvoirsluidonner?Surtoutesces questionsBarthélémysoulignelapartd’arbitrairequeprendl’Etatdansladécisiondeclassementet d’équilibre».(Chatriot,2007,p.549).Mais,aufinal,c’estbiencettereconnaissanceparl’Etatquiest recherchéecar,auͲdelàducasdetelleoutelleorganisation, elleassoitlalégitimitédesintérêts représentésauConseil.

Laréformeconstitutionnellede2008etlaloiorganiquede2010ontparailleursréaffirmélavisée sinonconsensuelledumoinscollaborativedel’institution:«Représentantlesprincipalesactivitésdu pays,leConseilfavoriseleurcollaboration4etassureleurparticipationàlapolitiqueéconomique, socialeetenvironnementaledelaNation»(Loidu28juin20105).Laréformeétendainsiauxactivités environnementaleslacompétenceduConseil.LeCESEenprésentantsesmissionsendonneune versionàlafoispluspréciseetpluslarge,cetteprésentationstipuleainsiqu’ils’agitde«favoriser,à traverssacomposition,ledialogueentrelescatégoriesprofessionnellesdontlespréoccupations différentesàl’origine,serapprochentdansl’élaborationdepropositionsd’intérêtgénéral6».Les mentionsdudialogueetl’intérêtgénéralnesontpasexplicitesdanslaloi,quin’insistepasnonplus surladimensionprocéduraledurapprochementprogressifdespointsdevuedansl’élaborationde propositionsd’intérêtgénéral.

3Lespersonnalitésqualifiéesdansledomainedel’environnementreprésentent45%desnominationsà comparerau25%denominationsautitredelacohésionsocialeetau7%depersonnalitésqualifiéesnommées autitredelavieéconomiqueetdudialoguesocial.Larépartitiondes«personnalitésassociées»estmoins inégale.Ellerenforcetoutefoislacapacitédel’EtatàpesersurleséquilibresduConseiletnourritdes controversessurlafonctiondecetteassemblée,décriteparfoiscommeuneressourcepolitique,auservicedes différentsgroupes

4Soulignéparnous.

Ordonnancen°58Ͳ1360du29décembre1958portantloiorganiquerelativeauConseiléconomiqueetsocial Versionconsolidéeau12janvier2015. Sourceconsultéle12janvier2015.Letermedecollaborationest présentdanslesversionsdedécembre1958etjuin1984.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5FBBAFE13FC30145D2A2698FE09C9D98.tpdjo16v_3?

cidTexte=JORFTEXT000000339361&dateTexte=20150112

6Soulignéparnous.

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Encart2:MissionsduCESE,source:http://www.lecese.fr/decouvrirͲcese/ceseͲenͲbref(consultéle 12/01/2015).

L’inclusion des associations environnementales modifie profondément la composition de l’assemblée:33membressur233sontnommésdésormaisautitredelaprotectiondelanatureet del’environnement,dont18sontissusd’associationsdeprotectiondel’environnement Ͳen comptantdeuxreprésentantsdesassociationsdechasseursͲ,7etquinzepersonnalitésqualifiéessont choisies en fonction de leurs compétences dans le domaine de l’environnement et du développementdurable8.SilaloiréaffirmelavocationduConseilàfavoriserledialogueentre groupesd’intérêtsorganisés,alimentantdescritiquesrécurrentesde«dépolitisationdesdébats» quenourrissentlestravauxdecetteassemblée,ellechangenéanmoinslesconditionsdecedialogue puisqu’il s’agit d’intégrer – à travers les thématiques environnementales – les associations environnementales.Nonseulementdenouveauxacteurs,porteursd’intérêtsliésàl’environnement, participentauxéchangesmaisdeplusilsmodifientleséquilibresexistantsentrelesgroupes présents:larelationdessyndicatsauxONGenvironnementaleslorsduGrenelledel’environnement oscilleentredesrelationsdeconcurrenceoudecoopération(Boyetal.,2013,note1p.31).Par ailleurs, les syndicats, dont les positions varient, peuvent dans certaines controverses environnementales définir les «intérêts sociaux et économiques» dont ils sont porteurs – notamment à travers la thématique de l’emploi – en les opposants aux «intérêts environnementaux»engagésdanslacontroverse.Ilss’avèrent,danscesoccasions,fairefront communaveclesorganisationspatronalesens’opposantàcertainesONGenvironnementales.La controverse sur la production électrique nucléaire est illustrative deces jeux complexes de placementsetdedéfinitionrelationnelledesintérêtsquel’onsegarderaderéifier,bienquela logiqueinstitutionnelleduConseilnousyinvitepourpartie.

7 Il est à noter que les représentants des chasseurs sont affiliés administrativement au groupe des personnalitésqualifiéesetnonaugroupeenvironnement.Delamêmemanièrelesreprésentantsdela ConfédérationPaysannesontaffiliésàcegroupedespersonnalitésqualifiéesetnonaugroupeagriculture.

8«TrenteͲtroismembresautitredelaprotectiondelanatureetdel'environnement,répartisainsiqu'ilsuit:

͸dixͲhuitreprésentantsdesassociationsetfondationsagissantdansledomainedelaprotectiondelanature etdel'environnement;

͸quinzepersonnalitésqualifiéeschoisiesenraisondeleurcompétenceenmatièred'environnementetde développementdurable,dontaumoinstroisdirigeantdesentreprisesayantuneactivitésignificativedansces matières.»Loiorganique28juin2010,article7.

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Lalogiquedel’institutiontendaussi,nousl’avonsvu,àfavoriserl’accordentrelesdifférents

«intérêtsorganisés».Ellesembleiciproduiredeseffetspuissants.ElleavaitnotammentportécelleͲ ciavant2008àreformuleràplusieursreprisesl’équilibreentensionentreledéveloppementdes activitéséconomiques,lesquestionssocialesetlespréoccupationsenvironnementalespropresau développement durable. Concernant l’avis examiné, débattu notamment par ces nouveaux conseillersissusdumondeenvironnemental,ellejoueànouveau.Ilconvientd’examinerselon quellesmodalitésetauprixdequelsaménagements.

1Ͳ2Pourquoiunavissurlaconcertationen2013?

Commentinterpréterlechoixd’unsujetcommelaconcertationpourunavisduCESE.Deux interprétationssontpossibles.L’une,etc’estplutôtcellequis’imposesurlemomentyverraitune formedevalidationdel’institutionnalisationdelaconcertationamorcééaudébutdesannées2000.

L’autreyverrait,avecdeuxansdereculetàlalumièredesdéveloppementsrécents9,aucontraire l’indiced’une«findecycle»depolitiquepubliquesurlesquestionsdeparticipationdupublic.Il convienttoutefoisdesoulignerlecontexteparticulierdesannées2013et2014danslequel s’inscriventcechoixdesujet,soninstructionetlevotedel’avis.Parrapportauxannéesprécédentes –etnotammentcellesquiontmarquéledébutduGrenelle,cecontextepeutapparaîtrecomme moinsfavorableàlaconcertationetcepourdeuxtypesderaisonsquitiennentàdeslogiques politiquesanimant,d’unepart,desentreprisespolitiquesagissantauniveaugouvernementalet d’autrepart,lesassociationsetlesacteursdesmobilisationsenvironnementalesterritorialisées.

OnsaitqueladynamiqueduGrenelledel’environnementaétéfortementinfléchiedufaitdes logiquesdelacompétitionpolitiquetravailléeàlafoispardescyclesélectoraux(défaitessuccessives deladroite,gaucheetécologistesaugouvernement)etparleseffetsdelacriseéconomique(Boyet al., p. 292). Sans se lancer dans une analyse détaillée de la période, il semble que l’approfondissementdelacriseéconomiqueenFranceconduisentprogressivementlegouvernement etbonnombred’acteurspolitiquesetéconomiques–ycomprisauniveaueuropéenͲàréévaluerà laplacedespréoccupationsenvironnementalesdansl’agenda10.

Aumêmemoment dessignesderadicalisationetdetensionsautourdeconflitscommede l’aéroportdeNotreDamesdesLandes,dudébatpublicsurleprojetCIGEO,dubarragedeSIVENS…

indiquentquedifférentstypesd’acteurss’interrogentsurl’efficacitédelaconcertation:

L’idéesembles’installerqueleprogrammedeladémocratieparticipativeetdelaparticipation auraitpartiellementéchoué:

9Entretemps,lestensionsautourdubarragedeSivensetlamortd’unmanifestantfin2014,ontconduitle gouvernementàaccélérerlechantierdelamodernisationdu droitdel’environnementetàlancerplus spécifiquement en févier 2015 une consultationsur la démocratisationdu dialogue environnemental http://www.developpementͲdurable.gouv.fr/UneͲplateformeͲdeͲconsultation.html.

10Aumotifqu’ellesconstitueraientunobstaclesoitdirect(oppositionauxprojetsindustriels,àl’innovation etc.),soitindirectspasdescoûts–ycomprisdestaxes Ͳetdesdélaissupplémentairesdirimantsdansun contextedeconcurrencemondialeexacerbée.

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Ͳ pour les uns, à protéger de manière significative l’environnement et constituerait essentiellementuneentreprisede«forçage»,àtraversundiscoursvisantàpromouvoir l’acceptabilitédesactivitéséconomiquesetnotammentindustrielles.

Ͳ pourlesautres,àréduirelesconflitssurlesusageséconomiquesdesterritoiresetà combattreunedéfiancedupublicquiseraitcroissanteàl’égarddelascience,dela techniqueetdel’innovation,moteursindispensablesdelacroissanceéconomique11.La réflexion sur la concertation s’inscrit ici dans le chantier sur la «modernisation de l’économie»etsurle«chocdesimplification»quelegouvernementlanceàpartirdelamiͲ 2014etquisetraduitparlevotedelaloi«Macron».

Leprojetd’aviss’inscritdoncdansuncontextequivarapidementchanger.Lethèmeestencorepeu conflictueletaucuneréformen’estencoreengagée.Laconcertationsembleàlafoisconnaîtrela consécrationetuneremiseencausesérieuseenpartiedue,sinonàsonsuccès,dumoinsàsa visibilitédansl’espacepublicetdansunepartieduchampintellectuel12.

1 Ͳ 3 Les principales étapes de la production de l’avis :

Avantd’entrerdansuneanalyseduprocessusdeproductiondel’avis.Ilsembleutiled’enrappelerle cadreetlesprincipalesétapes.

LeCESEestorganiséenneufsections13composéeschacuned’unetrentainedemembres.Chaque sectioncomptejusqu’àhuitpersonnalitésassociées14nomméesparlegouvernement.L’avisquinous occupeaétéinstruitparlasectiondesactivitéséconomiques.CelleͲciest«compétentedansles domainesdesmatièrespremières,desénergies,del’industrie,ducommerce,del’artisanat,des services,del’économiesociale,delaproductionetdelaconsommation,delaprotectiondes consommateurs, de la recherche et du développement, de l’innovation technologique, de la compétitivité»15.

Lesujetdel’avisestdoncnécessairementcadréparlacompétencedelasectionmêmesià l’évidence, la question de la concertation et du développement économique16 croise les compétences des autres sections Ͳ et notamment celle de l’agriculture, de la pêche et de 11Voirparexemplelatribune«LaFrancea,plusquejamais,besoindescientifiquesettechniciens»signéde M.Rocard,A.Juppé,R.BadinteretJ.P.Chevènement.Libération,le15octobre2013.

12Deuxlivresdesciencessocialesayantconnuuncertainretentissementen2013illustrentàpartird’horizons intellectuelstrèsdifférentsͲàbiendeségardsopposésͲetdansdesformulationsinégalementélaborées,la remiseenquestiondusuccèsdeceprogramme:FressozJͲB.(2013),L’apocalypsejoyeuse,unehistoiredu risquetechnologique,SeuiletBronnerG.(2013),Ladémocratiedescrédules,PUF.

13sectiondel'aménagementdurabledesterritoires,sectiondel'économieetdesfinances,sectionde l'éducation,delacultureetdelacommunication,sectiondel'environnement,sectiondel’agriculture,dela pêche et de l’alimentation, section des activités économiques, section des affaires européennes et internationales,sectiondesaffairessocialesetdelasanté,.

14«Legouvernementpeutappeleràsiégerensectionpourunepériodeetunemissiondéterminéesdes personnalitéschoisiesenraisondeleurcompétence.Aunombrede72,ellessontchargéesd'enrichirparleur expertiselestravauxdecesformationsdetravail.Ellesnepeuventêtreplusdehuitparsection.Elles participent,commelesconseillers,auxtravauxdessectionsdanslesquellesellessontaffectées,peuventvoter surlesprojetsd’étudeetmêmeenêtrerapporteures.Ellesnevotentpassurlesprojetsd’avis,responsabilité quirelèvedesconseillers»source:http://www.lecese.fr/decouvrirͲcese/sections.Consultéle12janvier2015.

15source:http://www.lecese.fr/decouvrirͲcese/sections.Consultéle12janvier2015.

16TerminologiefinalementretenueenaccordaveclebureaudelaPrésidenceduCESEpourletitredel’avis, surlaquellenousreviendrons.

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l’alimentation,del’environnement,del’aménagementdurabledesterritoiresetc.Ilestprobableque lechoixdesexemplesetdesmesuresaitétéguidéplusoumoinsexplicitementparcedécoupagedes compétencesdessections.

LeschémaciͲdessousdécritleprocessusd’instructiond’unavis.

Ͳ Encart 3: Déroulement d’une saisine. Source: http://www.lecese.fr/decouvrirͲcese/ceseͲenͲbref

(consultéle12/01/2015).

FormellementproposéparlebureauduCESE,ilestinstruitdanslecadredelasectionactivités économiquesquianommélesdeuxrapporteures:LaurenceHézard(personnalitéqualifiée)et BrigitteFargevieille17(personnalitéassociée).Issues,l’uneetl’autre,dusecteurdel’énergie,ellesont étéconfrontéesaucoursdeleurcarrièreassezdirectementauxquestionsdeconcertation.L.Hézard, commeresponsabledeladistributiondansl’EstdelaFrance,puiscommedirectricegénéralede Grdf,aétéconfrontéeauxproblématiquesd’implantationsetd’exploitationd’ouvragesetaux questionsliéesauxrapportsauxterritoires. B.Fargevieille,cadredirigeantàEDF,travailleàla directiondéveloppementdurabled’EDFoùellesuitlesquestionsdeconcertation.

L’expérienceprofessionnelledesdeuxrapporteuresetleursréseauxvontfortementpesersurla carrièredecetavis:duchoixdusujetàlarédactionduprojetenpassantparlaconduitedes auditions.Lesrapporteurespilotentlaconstructiondel’avis.

Cepilotagedoittoutefoiss’inscriredansunprocessusd’élaborationcollective,marquéepartrois phases:

1ͲLanégociationdelasaisine:quiestprécédéd’interactionssurl’opportunitéetlestermesdela saisine.

2ͲLaphasedesauditions,oùlasectionécouteetinterrogedespersonnalitéschoisiesparles rapporteurespourtraiterlesujetchoisi.

3ͲLaphasederédaction,marquéepardeuxséancescollectivesderéécritureàpartird’untexte proposéparlesrapporteures.Entrecesdeuxséancess’intercalentdenombreuxéchangesorauxet écritsentrelesrapporteuresetlesmembresdelasection.

17http://www.lecese.fr/content/fargevieille.ethttp://www.lecese.fr/membre/laurenceͲhezard

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Cettedernièrephaseestsanctionnéeparunvoteensection,puisunvoteenassemblée plénière.

Ͳ Des modifications après le vote en section restent possibles, quoique d’ampleurs nécessairementlimitées.

Le vote en assemblée plénière18 est immédiatement suivi d’une série d’allocutions des représentantsdesgroupesquiexplicitentlesraisonsdeleursvotes.Dansunprocessus,dontona ditqu’ilvisaitleconsensus,cesallocutionsontparfoispourfonctiondementionnercertaines réserves,voireinterprétationsdel’avisettoujoursd’expliciterlesmotivationsdesgroupes.

Levotefinals’esttraduitpar165votespour,0votecontreet3abstentions,votesappartenant augroupeenvironnementetnature.Cesallocutionssontdisponiblesenligne19.

18Anoterquelaprocédurepermetlecaséchéantd’introduiredesamendementsàcestade.Leurexamense faitalorslejourdelaplénièreavecunebrèveinterruptionpendantlaquelleuneformulationestnégociéepuis présentéeavantlevote.

19http://www.lecese.fr/travauxͲpublies/concertationͲentreͲpartiesͲprenantesͲetͲdeveloppementͲeconomique Pageconsultéele13/01/2015.

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Chronologiedesprincipalesétapesdelasaisine(horsentretiensindividuels) Février

2013:

discussionensectionsurl’avantͲprojetdesaisine Mars2013: Validationparsectionsaisinedubureau

Avril2013

Nouvelle rédaction de l’avantͲprojet de saisine validée par le bureau de l’Assemblée

30/05/2013 Discussiongénéraleetprésentationduprogrammedesauditions 11/07/2013

Audition de Mme Laurence MONNOYERͲSMITH, ViceͲprésidente de la commissionnationaledudébatpublic

19/09/2013 AuditionsdeM.CharlesSTIRNWEISS,PrésidentdeSYDEMEet MmeCharlotte Halpern(SciencesPo),chercheuse;

24/10 AuditiondeM.RémyDorvalVinci/Lafabriquedelacité

07/11/2013 AuditiondeM.JeanͲMarcDZIEDZICKI,Responsabledel'Unitéconcertationet débatpublicdeRéseauFerrédeFranceetdeM.JeanMOUROT,responsabledes étudesdetraficséconomiquesetsocioéconomiques"LyonTurinFerroviaire"

21/11/2013 Tablerondeavec:MmeJudithFERRANDOYPUIG Ͳmissionspubliques,Mme Charline DIOTͲLABUSET, Chargée de projets démocratie et gouvernance Ͳ Fondation Nicolas Hulot et Mme Dorothée BENOIT BROWAEYS, Déléguée généraledeVivagora;MmeDenierͲPasquierFNE,membreduCESE.

05/12/2013 Synthèsedesauditionsetprésentationd'unprojetdeplan 09/01/2014 Discussionsurunnouvelintitulédelasaisine

30/01/2014 Débutdel'examen,enpremièrelecture,del'avantͲprojetd'avis 13/02/2014 Suitedel'examen,enpremièrelecture,del'avantͲprojetd'avis 20/02/2014 Présentationd'unnouveautitreparlesrapporteures

06/03/2014

Examen,ensecondelecture,del'avantͲprojetd'avisetvotedelasection 25/03/2014

Voteenplénièreetadoptiondel’avis(156pour,3abstentions) .

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2 Ͳ Le processus d’écriture collective

L’exercicededescriptionetd’analysedesrelationsentrechercheursetacteursauquelinvitele colloqueestassezdifficiledansnotrecas20.D’abordparcequenotreproprestatut«d’experts»se placed’embléesurcettefrontièreentreactionetrecherche.Ensuiteparcequeletravailsurlequel nousfaisonsretourestl’écritured’untexteparuncollectifetdansundispositifprédéfiniquiasa proprelogique.Enfin,noussommessoumisàuneformededroitderéservequiimposeàlafoisdes contraintesdestylesetdesources.

Lerôledessciencessocialesembarquées21estrepérableàdeuxniveaux:d’unepart,danslerôle d’expertsensciencessocialessurlaconcertationquenousavonsjouéauprèsdesrapporteures, d’autrepart, àtraversl’auditiondequelqueschercheursensciencessocialespuisdepraticiens souventissusdecesdisciplines.

2 Ͳ 1 Quel rôle pour les sciences sociales embarquées ? :

«Experts»22àEDFRechercheetDéveloppementsurlesthèmesdelaconcertation,dudébatpublic et des controverses, nous travaillons régulièrement et depuis longtemps avec la Direction DéveloppementDurabled’EDFetparticulièrementBrigitteFargevieillequisuitcesquestions.Nous avonsnotammentcontribuéàl’élaborationdeformationsàdestinationdechefsdeprojetsurle thèmedesconflitsd’usageetdelaconcertation.Notretravailaainsiconsistéàréaliserdes synthèsesd’étudesdecas–concernantdesconflitsd’usage,commedesdébatspublicsͲ,àapporter uncertainnombred’éclairagesdesciencessocialesappliquées,i.e.focaliséessurdesobjets– notammentindustrielsͲliésàl’énergie(Brugidou,Jobert,2015).Enfin,nousavonsdéjàparticipéà deuxexercicesd’écritures collectives autourdecesthèmes : d’unepartlarédactiond’un

«mémentosurl’acceptabilitédesouvragesélectriques»en2008àdestinationdesmanagersEDF soumisàunerelecturedes«partiesprenantes»puisdiffuséauseindugroupeEDF(nonpublié);

d’autrepartlarédactiond’unedéclaration communeàungrouped’entreprises dusecteur énergétique dans le cadre d’une association internationale , le World Business Council for SustainableDevelopment(WBCSD,201223).

Cerôledetraduction,consistantàmobiliserdestravauxdesciencessociales,àessayerd’enmontrer lavaleurexplicativepourlesacteursenlesarticulantàdesprincipesd’actionspertinentspoureux, esttrèsprochedeceluiquenousavonstenulorsdel’élaborationdecetavis.

Cependant,auͲdelàdecetteconsidérationgénéralequipeuts’appliquerànombredetravauxen sciencessocialesappliquées,ilestdifficilededécrirenousͲmêmesnotrerôleaurisquedel’exagérer ou,risquemoindre,deleminimiser.Enoutre,laquestiondurôledessciencessocialesauseindu 20Pourunetentativedetémoignerdemanièreanalytiqued’unprocessusd’écriturecollectivesurdesenjeux proches:LascoumesP,«LeGrenelle,commeénigmed’uneconstructioncollective»in»inBoy,D.Brugidou M.,HalpernC.etLascoumesP.,2013,LeGrenelledel’environnementͲActeurs,Discours,effets,ArmandColin.

21BourrierM(2010).Pourunesociologieembarquéedesuniversàrisque.Tsanta,15:28Ͳ37.

22Notretitred’expertestceluiauseindenotreorganismedanslequelilexisteune«filière»,ausensdes ressourceshumaines, «expertise»avecplusieursgrades:ingénieurͲchercheur,ingénieurͲchercheurexpert, ingénieurͲchercheurexpertsenior,conseillerscientifique.A.Jobertest«expert».M.Brugidouest«senior».A nepasconfondreavecletitred’expertassociéallouéparleCESE.

23 WBCSD (2012) «Empowering stakeholders – Five principles for meaningful engagement with our stakeholders”,WorldBusinessCouncilforSustainableDevelopmentͲElectricUtilitiesGroup,décembre2012, 19p.Cetextecommun,élaboréparungroupedetravailde11entreprisesélectriquesdumondeentier,a aboutiàunedéclarationcommunecosignéeparlesDGdeEDF,ESKOM(AfriqueduSud)etStatkraft(Suède).

http://www.wbcsd.org/Pages/EDocument/EDocumentDetails.aspx?ID=15260&NoSearchContextKey=true.

(14)

CESEdevraitêtreabordéedansuneperspectivehistorique–dontonsaitqu’ilajalonné,àpartirde Durkheim,lesréformessuccessivesdel’institution.Voicicependantquelqueséléments.

Ilfautd’abordrappelerquenousnesommesqu’unepartiedel’équipeapportantsonsoutienàl’avis.

Noussommesabsentsdelaphased’émergenceduprojet.Lesrapporteuresontd’abordlesoutien d’unexpertdeGrDF(VianneyDelaverney)qui–avantdechangerdepostepourassurerunefonction d’expertsurlesquestionsdeRSE(ResponsabilitéSocialed’Entreprise)etdedéveloppementdurable Ͳparticipeauxpremièresauditionsetrédigeleplandel’avis.Lesrapporteurespeuventégalement comptersur,OzgülGunci,attachéedugroupedespersonnalitésqualifiéesauquelestparailleurs rattachéeL.Hézard.Assistantedugroupedespersonnalitésqualifiées,saconnaissancefinedu fonctionnementduCESEestprécieusepourmenerl’avisàsonterme.Notonségalementles contributions,notammentdanslaphasedepriseencomptedesamendementsetajouts,en deuxièmelecture,deM.Rambali,stagiaireàladirectiondudéveloppementdurabled’EDF,issue d’uneformationensciencepolitique.

Lesadministrateursdelasectiondesaffaireséconomiquesetnotammentcellechargéed’assisterle groupedespersonnalitésqualifiéesjouentégalementunrôlenonnégligeable.Ilsrappellentles règlesauxconseillers,lesconseillentdansl’instructiondel’avisetproposentdanslaphasede rédactiondesformulationsàlafoiscompatiblesaveclesexigencesd’écritured’unavisetles propositionsdeformulations,plusoumoinsprécisesmaisaussiplusoumoinscompatiblesentre elles,desmembresdelasection.

Apartirdumomentoùnoussommesassociés(avril)nossuggestionsontcertainementinfluencéle choixd’une partieimportantedespersonnesauditionnées–sixd’entreellesappartenantàdes réseauxacadémiquesoudeprofessionnelsdelaconcertationͲ,nousavonségalementsuggérédes questionslorsdecesauditionspubliques24.Nousavonsparcontrepeuoupascontribué,auchoixde laquarantained’entretiensindividuelsréalisésparlesrapporteuresetn’avonsassistéqu’àcinqde cesentretiens.

Encequiconcernelaphased’écriture,notrecontributionestsurtoutsignificativedanslespremières étapesd’écrituredutextedel’avis.Aprèsavoirdiscutélapremièrepropositiondeplan,puisassisté auxdébatsensectionprécédantsavalidation,nousavonseneffetrédigéunepartieimportantedela premièreversiondutexted’avisàpartirdece«squelette».

Cettepremièreversiondetravailaétérepriseparlesrapporteuresquil’ontamendéeetfaitévoluer etsurtoutenrichied’uneséried’exemples,decitations,d’encartsliésàdescaspratiquesenparties liéesauxentretiensindividuels.Cechoixd’illustrer,n’étaitpasceluidedépartpuisquenouspensions entantqu’expertqu’ilfallaitresteràunecertainniveaudegénéralitédanslediscourspournepas tomber dans les inévitables limites de tel ou tel cas d’application (exemple: citer des cas d’applicationspardescollectivitéslocalesaurisquedesusciterdesréactionspartisanes)25.

Ilfautnoterquenousnesommespasintervenusdanslarédactiondespréconisationscariln’yavait pasdedemandedesrapporteuresencesens.

24LesexpertsauprèsdesrapporteuresontunstatutreconnuauCESE,ilsreçoiventunecarted’accèsaupalais d’Iéna,ontledroitd’assisterauxauditionsetauxséancesdelasection.Maisilsnepeuventpasintervenir directement,illeuresttoutefoispossibledecommuniquerparécrit–demanièrenécessairementlimitée– aveclesrapporteures.

25CeciillustrepeutͲêtrelefaitqu’ilfautsuivredesstratégiesdifférentessuivantlesphasesdevalidationdu texte(assoirl’accordsurlesprincipespuisintroduiredesexemples).

(15)

Enrésumé,nousavonscontribuéauprocessusmaisnousn’avons,malgrénotrepositionprivilégiée qu’unevisionpartielleduprocessus.Onpeutaussiajouterquenoussommesintervenusentantque professionnels,c'estͲàͲdireponctuellementetenvued’unobjectifprécis.Nousn’avonsdoncpaspris laprécautiondefaireunrecueilsystématiquedenosobservations,niconduitdesentretienspendant ouaprèsleprocessus.Nousrevenonssuruneparticipationetneprésentonspasàproprementparler une«observationparticipante».Autantd’élémentsquilimitentnotrepropos.

Il faut enfin ajouter que nous appliquons ici une forme d’obligation de réserve liée au fonctionnementduCESEetaustatut«d’expert»quinousapermisdeparticiperàsestravaux.En effet,àcejour,lesréunionsetauditionsdescommissionsnesontpaspubliques26.L’idéeestde préserverlalibertédeséchangesentresacteursauseindescommissions,tandisquelapublicitéest réservéeauxséancesplénières.

Nousn’utiliseronsdoncpasici27dedocumentsécritsissusdestravauxencommissions(minutesdes réunions,documentsintermédiaires,échanges…)quidansunautrecontexte,etavecplusdetemps, peuventconstituerunrichematériausurunteltravaild’assemblée.Danslemêmesensnousne feronsquedesréférencesindirectesouanonymiséesàdeséchangesauquelnousavonsassistéen section.

Nousavonscependantessayé,malgrécescontraintesderendrecomptedesprincipalesétapeset difficultésdecetravaild’écritureetdesvoiesdiscursivesparlesquellesl’avisprogresseversune versionfinalesoumiseauvotepuisadoptée.

Nousespéronsainsi,toutenrespectantl’espritdecedevoirderéserve,donneràvoirletypede processusqu’engage«laméthodeCESE».Puisànousinterrogersurlesrésultatsdecetypede processus,surle«senscommun»surlequeldébouchecetravail.

2 Ͳ 2 Un processus qui offre de « multiples moments de cadrage »

BrigitteFargevieillel’unedesrapporteuresdel’avis,insistelorsd’uneentretien28surlefaitquetout aulongduprocessus:«Ilyademultiples momentsdecadragequipermettentdemaintenirle consensus».OnvaicirevenirsurtroismomentsͲclésjalonnentlaprocédure:lasaisineetlechoixdu titredel’avis,lesauditionsetlesentretiensetenfinlarédactiondesavantprojets.Achacunedeses phasesnouschercheronsàtracerdescontributionsdessciencessociales.Oudumoinsde leurs représentants,«hybrides».

La saisine et le choix du titre

Lepremiermomentdecadrageestceluidesnégociationsautourdelasaisine,sonopportunité,sa formulationetsesmodalités.Danslecadred’uneautosaisine,un«avantprojetdesaisine»est d’abordprésentéensection.Leprojetestensuiteportéaubureauoùchaqueprésidentdesection estprésent(ilvautdoncmieuxconvaincreleprésidentdelasection).

Unepremièreversiondatéedefévrier2013del’avantprojetdesaisines’intitule:

«Commentrendreacceptableledéveloppementd’activitéspartouteslespartiesprenantes–Un objectifprioritairepourcontribueràlacompétitivitédenotreéconomie».Ellesuscitedesréactions méfiantes.L’avisestaudéparttrèstournéversuneproblématiqued’efficacitéetdecompétitivité 26Iln’ypasd’engagementformalisédesexpertssurcepointmaisc’estuneconséquenceimplicitedelanon publicitédesdébats.Anoterquedesprojetsderendrepublicscestravauxontdéjàétéavancés.

27Al’exceptiondequelquesdocumentspréparatoirespermettantdetracersurlesdiscussionssurletitre.

28Entretientéléphonique,14janvier2015.

(16)

économique.Cetteorientationestcritiquéenotammentàtraverslanotion«d’acceptabilité».Ce terme, comme souvent, est rejeté comme laissant entendre implicitement que l’intérêt ou l’opportunitédesprojetsn’estpasunobjetlégitimedecontroverse.Parcontrel’idéedefaireun

«étatdeslieuxdel’existant»,présentedèscestadedecadrage,estbienacceptée.

Dansunedeuxièmeversiondel’avantͲprojetdesaisine,letitreest:«Commentprendreencompte lesattentesdespartiesprenantespourimplanterdesactivitésindustriellesenFrance?Unobjectif prioritairepourcontribueràlacompétitivitédenotreéconomie».Dansuneversiondatéedu7mars 2013l’avisestintitulé:«Commentprendreencomptelesattentesdespartiesprenantespour implanteretdévelopperdesactivitéséconomiques».Letexteinviteàréfléchiraublocagede multiplesprojets:«Al’heureoùnotrepaysestdélibérémentsortid’uneère«technicienne»oùseul l’ingénieuravaitvoixauchapitre,cesblocagesnousinvitentaujourd’huiàréfléchirauxpratiquesen matièredeconcertation».

Unenouvellediscussiondébouchesurunepropositiondeprojetd’avisintitulé«Commentprendre encomptelesattentesdetouteslespartiesprenantespourimplanteretdévelopperdesactivitésou desprojets?»29.Onnotequ’aufildesversionslesnotions,liéesàl’efficacitééconomique,ontété progressivementestompées(compétitivité,industrie…).Letermemêmed’économiedisparaitdans uneversionpuisrevientdanslaversionfinale.

LeBureaudonnele23avril2013«unavisfavorable,maisinvitelasectionàformuleruntitreplus dynamique,notammententenantcomptedesenjeuxterritoriauxdecetteautosaisine.».

Ilfautnoterquecetteremarque,quivalidel’objetdel’avismaispastotalementsontitre,donnera lieuàdenouvellesdiscussionssurletitrelorsdesphasesderédaction,lebureauduCESEtranchant aufinalpourletitre:«Concertationentrepartiesprenantesetdéveloppementéconomique».

Cetitreneutre(ilneseprononcepassurlerapportentreconcertationetdéveloppement)présente l’avantagedebiencentrerl’avisdanslepérimètredelasectiondesaffaireséconomiques.

Eneffet,untelsujetauraitpuêtreréaffectéàuneautresectionduconseil.Lebureaupeut,cela arrive,refuserunsujetouleréaffecteràuneautresection.Danscecasparexemple,lasectionde l’environnementetlasectiondel’aménagementduterritoireétaienttoutaussilégitimesquela sectiondesaffaireséconomiquespourporterlesujet.Lesrapporteurespressentiesavaientdoncpris l’initiativederencontrertrèsenamontlesprésidentdecesdeuxsections.C’estsurtoutducôtédela sectionenvironnementquelesujetsuscitaitdel’intérêt.Laprésidentedecettesection,souhaitait eneffetquesasectionpuisseseprononcersurleprojetd’avisassezenamont.Ilavaitalorsété convenuqueletexteseraitégalementsoumisenpremièrelectureàlasectionenvironnement.

Cependant,pourdesraisonsdecalendrieretdepréséance,cettesolutionn’apasfonctionnéetle texten’apaspuêtreexaminéparcettesection30.Cependant,d’autresprécautionsavaientété prévuespourfavoriserl’intégrationdespréoccupationsenvironnementales.Ilaainsiétéconvenu qu’unereprésentantedeFranceNatureEnvironnementseraitauditionnéeensectionetquedes entretiensseraientmenés.Parailleurs,laparticipationd’unconseillerissudugroupeEnvironnement àplusieursentretiensapermisd’établirprogressivementlaconfiancedansleprocessus.

29LettredeM.lePrésidentdelasectiondesactivitéséconomiques,endatedu11avril2013.

30Ilfallaitd’abordsoumettreletexteàlasectionéconomique,lasectionenvironnementaentretempsretiréle sujetdesonordredujouretiln’aplusétépossibledetrouveruneautredateavantlevote.

(17)

Les auditions et les entretiens

Ilfauteneffet,insistersurlestatutdelaquarantained’entretiensindividuelsetdela«tableͲ ronde»31menésparlesrapporteures.Enprincipe,cesentretienssontouvertsàtouslesmembres delasectionquilesouhaitentainsiqu’auxadministrateursduCESE.Cependant,ilsnefontpasl’objet d’uncompteͲrenduformeloud’unetranscriptionàladifférencedesauditions.Et,defait,ilarrive quecertainsmembresassistentàdenombreuxentretienslorsquelesujetlesintéresse.

Cependant,lesauditionsconstituentunmomentparticulièrementimportantparleurcaractère formeletparlefaitquelesmembresdelasectionsontprésents.Lechoixdelalistedesauditionnés estdoncsoumispouravisauxmembresdelasection(30mai2015).

Lesauditionssedivisentschématiquementendeuxphases.Unepremièreséried’interventionspose lecadreeninsistantsurladiversitédesexpériencesetleurdiffusiondansdemultiplessecteurset dansdenombreuxpays.Unedeuxièmesérieprésentedescasd’applicationsdansdifférents domaines,cesontnotammentdesacteurspublics(SYDEME,RFF…)maisaussiprivés(VINCI) qui viennent témoigner de leurs expériences positives de la concertation. C’est donc à une démonstrationparlescas(une«casuistique»)queprocèdecesauditions.

Quelesticilerôledessciencessociales? Nouscontribuons,onl’adit,àorienterlechoixdes personnalitésauditionnées.MaiscechoixestluiͲmêmecadréparunesaisineorientéesurles pratiquesdeconcertation,etplusprécisémentlesbonnespratiquesdeconcertation.Lechoixest doncdefavoriserl’auditiondepraticiensplusquedesthéoriciensdelaparticipationoudela concertation32.Ilnes’agitpasiciévidemmentd’unchoixantiͲintellectuelmaisd’uneévaluation fondéesurnotreexpérience33dutypedediscoursetdepersonnalitéssusceptiblesenpremierlieu d’intéresserlesrapporteurespuis desusciterundialogueavecunpublicsinond’entreprise,du moins«d’opérationnels».

Ainsi,àl’exceptiondel’auditiondeCharlotteHalperndeSciencePo,touteslesautresauditions concernentdesacteursquinesontpasde«pursacadémiques».Maisinversement,laplupartdes auditionnésontunfortbagageensciencessociales,soitqu’ilssoientdirectementissusdumonde académique(telleL.MonnoyerͲSmithquivientalorsdeprendresesfonctionsdeviceͲprésidentdela CNDP),soitpouravoirconduitdestravauxderechercheseuxͲmêmesavantdes’engagerdansla pratiquedelaconcertationcommeconsultantoucadrechezdesaménageurs(J.Ferrando,JM Dziedzicky…).Cesprofilshybrides(académiquesengagésdanslapratique/praticiensayantune expérienceouuneactivitéacadémique)sontaussinombreuxparmilespersonnesrencontréesen entretiensindividuels34.

31Cettetablerondequiestorganiséeaprèslesauditionsproprementdite,maisdanslamêmesalle,alemême caractèrefacultatifquelesentretiensindividuels.

32Unchoixjustifiéégalementparlesdifficultésrencontréesparunprojetd’étudesur«ladémocratiede demain»dontlaprésentationenassembléeplénièrearencontrédenombreusesrésistances.

33Notammentl’expériencedeprésentationsdetravauxetdemontagedeformationsdanscetyped’univers.

Maisontoucheaussiauxdifficultésdel’autoͲanalyse.

34Aumoinsunquartdesinterviewéscorrespondentàceprofil,auquelonpeutajouterlesreprésentants d’instancesdédiéestellesquelaCNDPouleConservatoireduLittoral.Quatorzeentretienssontmenésavec desmembresduCESE,signequelaconsultation«interne»estunenécessité,maispeutͲêtreaussiune opportunité.

(18)

OnpeutaussinoterquedesinterventionscommecelledemonsieurDorvaldelaFabriquedelaCité (thinktankdugroupeVinci)légitimentlesujetdelaconcertationparcequ’ellessontl’expression d’ungrandgroupeprivéfrançais,parailleursimpliquédanscertainesdescontroverseslesplus difficilesdumoment.Maisilestànoterquemêmescesinterventionss’appuientsurdestravaux nourrisparlessciencessociales(étudesdecas,sondages…).

RédactionetmodificationsdesavantǦprojetsd’avis:

Lorsdesphasesd’écritureproprementditescetteinfluencedessciencessocialesapparaitmoins évidente.Nousmobilisonspasoupeudetravauxissusdecedomaineetfocalisonsnotreeffortsurla priseencomptedesremarquesexpriméesenséance35surl’exercicedelasynthèse.Ceteffortest particulièrementimportantlorsdelaréuniondesectionconsacréeàladeuxièmelecturedutexte.

Nous sommes alors frappés par «l’équipement» déployé par l’Assemblée pour aboutir au consensus:uncahierd’amendementspermetdediscuter,ligneaprèsligne,lesdemandesde modificationsintroduitesparlesconseillers.Lecahierd’amendementduprojetd’avispourla réuniondu6mars2014quicompte51propositionsd’amendementsautexteprésentéparles rapporteures

Desconseillersavancentaussidessuggestionsoraleslorsdelaséance36. Cesdemandeset suggestionsnombreusessontdiscutéeset,lorsqu’uneformulationestvalidée,elleestintroduite immédiatementdansletextequiestprojetéàl’écrandelasalleparlebiaisd’unrétroprojecteur.Le textefaitdoncl’objetd’uneréécriturepublique.Laséanceestlongue,maislanécessitédeconclure pourpouvoirporterl’avisenassembléeplénièreauxdatesprévues,permetd’aboutiràuntexte commun.

Lefaitquecesphasesnesoitpaspubliquesnenouspermetpasd’entrerplusprécisémentdansces débats,nousallonscependantessayerdanslapartesuivantederendrecomptedutravaildela commission,ouplutôtdesrapporteuresaveclacommission,àtraversl’idéedelaproduction collectived’un«senscommun».

3 Ͳ Comment se construit un« sens commun »?

PierreBourdieuparle àproposdusenscommund’"unfondsd'évidencespartagéespartousqui assure,dansleslimitesd'ununiverssocial,unconsensusprimordialsurlesensdumonde,un ensemble de lieux communs (au sens large), tacitement acceptés, qui rendent possibles la confrontation,ledialogue,voireleconflit"(Bourdieu,1997,p.151).Lanotionde«senscommun» renvoieàl’idéed’uneinterprétationpartagée,d’unensembledenormesetdevaleursayantun caractèred’évidence,un«allantdesoi»,pourunesociétéouungroupesocialdonné.

Danscesenstrèslarge,letextefinaldel’avisduCESE,quifaitl’objetdenotreprésentation,présente cecaractèred’évidence:toutsepassecommesilesénoncésétaientdéjàlà,prêtsàl’emploi.Et pourtantl’expérienceconcrèted’untelprocessusestcelled’unediscussiondechaquethème,de 35Laphrase«concerteraurisquedechanger»estparexempleproposéeaucoursd’échangessurleplanet nousl’intégronscommeunedestêtesdechapitredel’avis.Unemanièred’acter,àleursatisfaction,la contributionpositivedecertains,maisaussitoutsimplementdejouerlejeude«l’intelligencecollective»en profitantdusensdelaformuledecertainsparticipants.Cetteformulepermeteneffetdesoulignerquepour l’ensembledelasectionl’entréeenconcertationimpliquedunecertaineprisederisque.

36Laprocédurenelepermetenprincipepasmaisl’intérêtdesusciterl’adhésionprime..

(19)

chaqueformule,voiredechaquemot.Bref,d’unprocessusnégociéquin’asansdoutepasgrandͲ choseàenvierauxnégociationslégislativesouencoreauxnégociationssalariales.

Ilestvraiquelesconseillerscommelesrapporteuresimportentetappliquentàceprocessusdes savoirspratiques(un«senspratique»37)uneattentionauxdétailsdesformulations,qu’ilsonteu l’occasiondedévelopperdansdesexercicesmanagériaux,associatifs,syndicaux,politiquesvoire scientifiques38.

Cesoucidudétail setraduitpar unengagementassezfortdenombredesparticipantsàce processusd’écriturecollective.Cetengagementsemanifestepardesprisesdeparolesetdes questionslorsdesréunionsdelasection.Maissurtoutpardespropositionsécritesdeformulations oudereformulations(notammentparlejeudesamendementslorsdelapremièrelecture).Undegré supplémentaired’investissementpassepardespropositionsd’insérerdescontributionsécritesdans lerapport39.

Laproductiond’un«senscommun»résulteainsid’untravailquel’onacommencédécrirecomme résultantd’undesigninstitutionnel«orientéͲconsensus»maisquirésulteaussid’untravailactif,en premierlieudesrapporteureset,auͲdelà,delasectionpourproduireuntextecollectif,c’estͲàͲdire, finalement,undiscourscommun.

Cetteconstructionpasseparunprocessusclassiqued’identificationprogressivedespointsde convergenced’unepart,etparl’évitementdecertainssujets,d’autrepart,end’autrestermeparun travaildecadrageetdenégociationautourdutexte.

Cecadragenégocién’estpasseulementthématique,ilpasseégalementparl’usagedeprocédés rhétoriques,paruneingénieriediscursive,pardesinstrumentslinguistiques.Onmontreraiciquele contextedel’avis(soninscriptiondanslasectiondesaffaireséconomiques,sesrapporteures,son périmètre)favorisel’usaged’unlangageetdeprocédésinspirédumanagementetdelagestion.

Pourrendrecomptedecedoublementmouvementdetrithématiqueetdeformulationrhétorique, nousallonsdanscedéveloppementrendrecomptedestensionsautourdecertainsthèmesetdes choixderédactionpermettantdeformuleruntexteacceptableparlespartiesprenantesàla discussion,ouaucontraire,dansundéveloppementpluscourt,desformes«d’esquive»despoints problématiqueslorsqu’ilnesemblepaspossibled’aboutiràuneformulationcommune.

Pour rendre compte de ces processus nous allons ici reprendre et commenter, en suivant globalement,uncertainnombredethèmesprésentésdansl’avis.Cetteformedecommentairede texte,quisupposedefairedescitationsassezlongues,peutsemblerfastidieuse,surtoutpourun texteauquelnousavonscontribué. Elleestpourtantselonindispensablepoursedéfairede l’impressionde«déjàlà»queproduituntextecommeceluidecetavis.

Entreconvergenceetévitement,notonsd’embléequeleprocessusCESEnefavorisepas,àla différenced’autresprocessusd’écriturecollective,l’identificationetlamiseenlumièredepointsde dissensus(c’estͲàͲdiredepointdontl’intérêtestreconnumaisoùdespositionss’opposent).

3 Ͳ 1 Converger autour d’un discours managérial ?

L’avissoulignel’existenced’un«foisonnement»d’expériencesdeconcertationtantenFrancequ’à l’étrangerquiajustifiélasaisine.CelleͲciàcependantlaisséeouvertelaquestiond’unedéfinitionde l’objetdel’avis.

37

Danssenscesacteursontune«expériencedoxique»duprocessussoitselonBourdieuune:"relation d'adhésionquis'établitdanslapratiqueentreunhabitusetlechampauquelilestaccordé,cetteexpériencedu mondecommeallantdesoiqueprocurelesenspratique".Bourdieu(1980),p.115.

38PourlesparticipantsissusdumondeacadémiquetelsqueparexemplelesociologueDenisSegrestin.

39Onpenseicinotammentauxapportsdesassociationsfamilialessurlaparticipationdesassociationsde locatairesdanslesecteurHLM.

(20)

Lorsdelaréuniondesection pourvaliderleplan, émergelademandedeposer«quelques définitions»notammentpourresituerlaconcertationparrapportàd’autresformesdedialogue collectifetdeparticipation.

Cettequestiondedéfinitionapparaitcommeuneétapenécessairepourfinaliserletexte..Maisles échangesauseindelasectionmontrentrapidement,alorsqu’unaccordsemblepossiblesurl’intérêt despratiques,qu’unediscussionsurladéfinitiondesnotionsestdifficiledansuneassemblée nombreuse.Maissurtoutlerisqueestgrandquelesclivagessurlesformessouhaitablesde processusdedécisionetsurlesintérêtsàfaireprévaloirsereformentàl’occasiondecetravail.

Lesrapporteuresetl’équipedesoutiendontnousfaisonspartie vaiciengageruntravailde

«neutralisationsémantique»quiserapprochedeceluides«globalexperts»internationauxdécrits (nonsanshumour)parB.KalaoraetC.,Vlassopoulos(2013,253)40,encesensqu’ilvas’appuyersur lesressourcesdudiscours«managerial»pourconstruireuntexteconsensuel.Laconcertationestici présentéecommeunmoyen,parmid’autres, pourl’actionsusceptibled’appropriationpartles partiesprenantesreprésentéesauCESE.Eninsistantsurcettedimensioninstrumentaleetsurla questiondel’efficacité,letexteserapprochedanssaconstructiondestextesdesciencesdegestion oudemanagement(appuisurdescas,attentionauxoutils,méthodes,«bonnespratiques»,

«retoursd’expériences»,processusd’apprentissages,attentionaurôledumanagerpublicet privé…).Ils’agiticitoutàlafoisdefairejouerdesprocédésrhétoriquespouratteindreunbut(icile consensus)maiségalementdeprivilégierunlangagefamilierauxacteursdelasection.

Celapassed’abordparl’adoptiond’unedéfinitioncommuned’unegrandeneutralitéaxiologique, puisparl’insistancesurlacomplémentaritéaveclesautresformesdedialoguesexistantes.Oninsiste ensuite,danslemêmesens,surlesréussitesplusquesurlesobstaclesàlaconcertation.Puisonmet enavantdesprincipesd’actionsdirecteurs,plutôtqu’uneméthode.Onconvergeenfinsurla nécessitédepartagerlessavoirsàtraverslaconcertation.

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Direcequ’estoun’estpaslaconcertation,laplacersuruneéchelle,posersesfrontièresetses rapportsavecd’autreformesdegouvernancepeutsemblerunexerciceobligédetouteréflexionsur cethèmeoudetoutemiseenœuvre.

B.KalaroaetC.Vlassoupoulosyvoientmêmeunedesfonctionsduvocabulairemanagérial:«Les motspropresdel’expertisetelquelaconcertation,négociation(…)onlaparticularitéd’être traduisiblesetcommunicablesdansdifférenteslanguesetdeseprêteràladiscussion.LapluriͲ dimensionnalitédeleursenspermetd’ennégocierlecontenuetdelesadapteràdescontextes changeants».41

L’émergenced’unedemanden’estpasunesurprise.C’estpourquoil’avisinsiste,d’unepart,sur l’inspiration«démocratique»communeàdesexpérienceshétérogènesmaisaussisurlefaitqu’

40«Lelangagedel’expertpourraitêtrequalifiéde«parlerneutre».Lestermesqu’ilemploiesontempruntésà lasémantiqueangloͲsaxonnedumanagement(network,benchmarking)etdelagouvernance(consensus building,capacitébuilding)quiontunevaleurémotivefaiblemaisunevaleurinstrumentaleforte,censéeéviter touteréférenceidéologiqueoupolitiqueetpouvants’appliqueràtouslescontextesrencontrés(…).L’acte d’expertise estfondé sur lacroyance enlavertu du vocabulairepourmodifierdes situations et des comportements.Lesmotspropresdel’expertisetelquelaconcertation,négociation(…)…onlaparticularité d’êtretraduisiblesetcommunicablesdansdifférenteslanguesetdeseprêteràladiscussion.LapluriͲ dimensionnalitédeleursenspermetd’ennégocierlecontenuetdelesadapteràdescontexteschangeants.»

41Op.cit.p.253

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«aucunedéfinitionacadémiqueoulégaleprécisenes’estimposéesurl’ensembleduchampdu développementdurable»etproposeunedéfinitionquin’enestpasvraimentune:

Letitredupassageest:«undialoguestructuréautourd’unprojet».

Onpeutylire:«Ondésigneparconcertation,deséchangesstructurésentrepartiesprenantesautour d’unprojet.Elleviselaréalisationd’unprojetdanslesmeilleuresconditionspossiblesàpartirdela priseencomptedesdifférentspointsdevue.Laconcertationestunedesmodalitéspouvantfaciliter ladécisioncollectivecontemporaine.Ellepeutinclureous’articuleravecdesformesdenégociation oudedélibération»42.

Lepremierobjetdecettedéfinitionestderecentrerl’attentionsurlaconcertationcommequestion deméthode(«undialoguestructuré»)autourd’unenjeuidentifié(«unprojet»)maissanspréciser dequeltypedeprojet,cequiͲcelaaétéprécisédansleséchangesensectionͲmetsurunmême plandesprojetsdeprotectionouderestaurationdesécosystèmesetdesprojetsindustrielsou d’aménagement.

Cettemisesurmêmeplanpermetdefaireaccepterladeuxièmepropositionselonlaquellela concertation«viselaréalisationd’unprojetdanslesmeilleuresconditionspossiblesàpartirdela priseencomptedesdifférentspointsdevue».

Ontrouveiciunthèmecheraudiscourssurledéveloppementdurable,laquestiondelaconciliation desintérêts:«dansdenombreuxdomaines,laFrancedoitconserver,entretenir,valoriseret développersonpatrimoine.Pourcelailluifautinnover,proposerdesformesnouvellesd’activité économiqueetde«vivreensemble».Silefaitdedébattreunprojetn’estensoinimauvais,nibon,il convientd’éviterlessituationsd’enlisementdanslesquellesleporteurdeprojetal’impressiondene rienpouvoirfaireetleriverain,d’unpassageenforce43. »

Pourlesrapporteures,issuesdesmilieuxdirigeantsdegrandesentreprises,ils’agitsurtoutde démontrerquelesdeuxtermesnes’opposentpasetquelaconcertationpeut,aucontraireêtreun outilauservicedelaperformanceéconomique.Cependantcetteaffirmationestplacéesousune rubriqueintroductive«quelquesmotsdesrapporteures»qui,bienquecenesoitpasexplicité,ne supposepasuneadhésionformelledesdifférentsgroupesreprésentésauseinduCESE. Dansla

«définition»finalementretenuecetteidéen’estplusexplicite.Ellen’estplusunobjectif.Elleest euphémiséeparrapportauxpremièresformulationsquiaffirmaientplusnettementlavolonté d’associerconcertationetdéveloppementéconomiqueetdefavoriseruneimplantationplusrapide desprojetséconomiquessurlesterritoires.

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Danslemêmeespritdeconciliation,letexteessaieensuitedesituerlaconcertationparrapportà

«d’autres modes d’interaction entre parties prenantes» (l’information, la communication, la 42P.10.

43Letextepoursuit«LeCESEdresseleconstatquedenombreuxprojetsfontl’objetdecontroverses insuffisammentdébattues,voiredeblocages.Cettesituationn’estpasrécente.Danslecontexteactuelde crise,elleestunvéritablehandicappourretrouverunedynamiquepermettantderedresserlescourbesde l’emploisurleterritoirefrançaisetd’existersurlascèneinternationale.

Cettedifficultéàdévelopperetàmettreenœuvredesprojetssetraduitparungaspillagedetemps,de moyenshumainsetfinanciers.Lemomentestvenudurenouvellementdesvoiesdudéveloppementindustriel, économique,socialetenvironnemental.Cetteformulemettantenavantlestroistermesdudéveloppement durableaunmomentétéproposécommetitredel’avismaisn’apaspassélefiltredesnombreusesrelectures, notammentdubureauduprésidentduCESE.

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consultation…maisaussiledialoguesocial,onvayrevenir). Enfinl’avis,insistesur«lavolonté d’élargirlecercledespartiesprenantesappeléesaudialogue»etsurlefaitquelespratiquesde concertationsont«àgéométriesvariablessuivantlamanièredontelless’insèrentdansleprocessus duprojet.Ellespeuventparexempleincluredesphasesd’écoutesmutuelles,dedialogue,desphases denégociation,jusqu’àladélibérationentrepartiesprenantes.Lepassaged’unmoded’interactionà unautres’opèrerarementdemanièrelinéaire.Laconcertation,àl’inversedecertainesprocédures juridiques,n’estpasunprocessuslinéaireoùchaqueétapeestfranchiel’uneaprèsl’autre.Ellepeut doncêtrevécuecommeunesourced’incertitudenotammentpourlesporteursdeprojet.Maisla souplessedecesprocessusfavorisel’émergencedesolutionscollectives»44.

Cetteinsistancesurlecaractèrecomplémentaireet«souple»delaconcertationviseàprévenirles critiquessurlerisquedevoirlaconcertationconcurrencerd’autresformesdereprésentationetde processusdedécision.Cetteinsistancerelève,d’unepart,d’unconstatpragmatiquefaitsurlabase desrésultatsderecherchesacadémiques(CharlotteHalpern,chercheureàSciencePo,rappellepar exemplequ’auxyeuxdel’analysedespolitiquespubliqueslesprocessusdeparticipationnesont,au mieux,quedesétapesparmid’autresdeprocessuslongs)etdetémoignagesdeterrain(témoignage d’élusoud’hommed’entreprises).

Ils’agit,d’autrepart,deposerd’autrestypesdejalons,pluspolitiques.L’unestrelativementdiscret ets’adressenotammentauxpartenairessociauxpourlesquelslesrapporteuressontplusexplicites:

«cetteformededialogueneseconfondpasavecledialoguesocialquirépondàdesmodalités spécifiquesetsuitunrythmeetunprocessusdedécisiondéterminésentrelesacteursconcernés.Cet avisnetraitepasdecettequestion».

Maisc’estsurtoutlacompatibilitédesprocessusdeconcertationaveclemodèledeladémocratie représentativequel’aviss’emploieàsouligner.Ilestd’abordposéquel’objectifdelaconcertation estbienla«coͲconstructiondel’intérêtgénéralpourmieuxdépasserlesintérêtsparticuliers»qui restel’horizonindépassabled’unevision«républicaine»decesprocessus.Ilestensuitepréciséque sousréserved’un«processusdedécisionclairetbienidentifié»laconcertationestun«moyende créerdel’intelligencecollective».

Letexteaffirme:«Laconcertationestunemodalitécomplémentairedelareprésentationpolitique, destinéeàaméliorerlesprojets,àéclairerlaprisededécisionetàenmieuxfonderlalégitimité.

Ladémocratieparticipativeestuninstrumentdeladémocratiereprésentative.C’estàcettedernière qu’appartientladécision,endernierressort.Cettecomplémentaritéconcourtàcréerlesconditions d’uneprisededécisionpertinenteetéclairée.»

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Cetteinsistancesurlacomplémentaritédesdispositifs,surleursusagespardesacteursetdes institutionsmultiplesetenfinsurlavariétédesméthodespermetdemaintenirl’avissurlalignede crêteduconsensus.Eneffet,celapermetdesubstitueràlacritiquedetelleoutelleprocédures,àla descriptiondesimpassesdetelouteldossierlamiseenscènedeladiffusionetdelaplasticitédes pratiques.A«l’arbre»dudossiercontroverséoudeséchecsdelaconcertation,onoppose«la forêt»desautresexpériences.Pourtantonnecachepasque,surlethèmedelaconcertation,il existe«descritiques,desdoutesetdespeurs».Ceprocédés’avèreefficacealorsmêmequesur certainsdossierstelsquelenucléaire,lesgazdeschistes,leprojetd’aéroportdeNotreDamedes Landeslespositionsdesparticipantssontpourlemoinséloignéesetlesprocédureslocalement difficiles.

Ceprocédépermetdedresserdansunepartiesurles«facettesdelaconcertation»unelistede critiques,toutensignalantleurscaractères«minoritaires»,maisdelesramenerpourl’essentielà 44p.11commel’ensembledespassagescitésdanscettesection.

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