HAL Id: jpa-00237396
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Submitted on 1 Jan 1878
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Photographie du soleil
M. Janssen
To cite this version:
M. Janssen. Photographie du soleil. J. Phys. Theor. Appl., 1878, 7 (1), pp.190-194.
�10.1051/jphystap:018780070019001�. �jpa-00237396�
I90
laisse refroidir sans le
diviser,
son aimantation subittoujours, pendant
lerefroidissement,
une diminutionconsidérable ;
mai squelquefois
cette aimantation s’affaiblit sans cesser de rester di- recte, etquelquefois
ellechange
designe après
être devenue nulle.Dans le
premier
cas un réchauffement dusystème
neproduit qu’une
recrudescenced’aimantation ;
dans le second cas l’aimanta- tion est intervertie par le réchauffement et redevient directe à unecertaine
température.
Leschoses,
comme on levoit,
sepassent
absolument delà même manière quelorsqu’on opère
sur un bar-reau
plein n° 1).
Or,
pour unS)’stè17ze
formé d’un tube et de son noyau, on nepeut guère
douter que l’interversion dumagnétisme
ne soit due à l’ai-mantation inverse du
tube ;
ilparaît
doncprobabl’e
que, pour un barreauplein,
la même interversion estégalement
due à lapré-
sence d’une couche de
magnétisme
inverse résidant dans une cer-taine
partie
du barreau.5. Dans le cas d’un
SJÍstèlne
lès modifications que la chaleur faitéprouver
soit aumagnétisme
direct du noyau, soit aumagné-
tisme inverse du
tube, dépendent
de latempérature
àlaquelle
a étédéveloppée l’aimantation ; lorsque
cettetempérature
estcomprise
entre 3ool et
400°,
le réchauffement dusystè7iie
augmente lemagnétisme
diiect du noyau en mêmetemps qu’il
diminue le ma-gnétisme
inverse du tube. Ces deux modifications tendent l’uneet l’autre à
augmenter
l’aimantation dusystème
et rendentcompte
des résultatsindiqués
dans le numéroprécédent.
PHOTOGRAPHIE DU SOLEIL;
PAR M. JANSSEN,
Directeur de l’Observatoire d’Astronomie physique de Meudon.
Jusqu’ici
laPhotographie solaire,
considérée comme moyen dedescription
de la surface del’astre,
est restée très-inférieure à l’observationoptique
dans lesgrands
instruments.En étudiant les conditions dans
lesquelles
lesphotographies
solaires étaient obtenues
jusqu’ici, j’ai
été conduit à reconnaître que la causeprincipale qui s’opposait
à lareproduction,
sur cesArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018780070019001
OBSERVATOIRE
DE MEUDON.Surface solaire, la octobre I877, 9h36m (diamètres du disque om,92).
ÉPREUVE PHOTO GLYPTIQUE,
obtenue sans aucune retouche
I9I
photographies,
des détails de la surfacesolaire,
tenait à unphéno-
mène
qu’on peut
nommerI’irradiation photographique (sans rien
rienpréjuger
sur sacause)
et en vertuduquel
uneimage photogra- phique, quand
elle est formée par une lumièretrès-vive, prend
sur le cliché des dimensions
plus grandes
que ses dimensions r éetles. Cephénomène
esttrès-frappant
dans toutes lesphoto- graphies d’éclipses
totalesqui
ont été obtenuesdepuis I860;
onvoit les
images
desprotubérances empiéter
sur ledisque
lunaired’une
quantité qui
s’élèvequelquefois
à10",
20" d’arc etplus.
On
comprend
que si les détails de la surfacesolaire,
les granu- lations parexemple,
sont d’un ordre degrandeur
inférieur à lavaleur de cette
irradiation,
il doit êtreimpossible
de les obteniravec
quelque
netteté. Or on sait que lesgranulations
ont engénéral
un diamètre moyen d’environ il’d’arc,
et nous venonsde voir l’irradiation
atteindre,
uême pour la lumièrebeaucoup plus
faible desprotubérances,
une valeur 2o foisplus
considé-rable.
Il m’a paru que la solution de cette difficulté était dans
l’agran-
dissement de
l’image,
combiné avec une diminution dans letemps
de l’action lumineuse sur laplaque
sensible.Dans cette
voie ,
on rencontre unetriple
chance de succès.D’une
part,
l’irradiation diminuerapidement
avecl’augmentation
des diamètres des
images,
surtout si letemps
de pose diminue en mêmetemps;
d’autrepart,
les dimensions des détails àreproduire
augmentant,
ces détails doivent s’obtenirbeaucoup plus
facile-ment. Enfin les
imperfections
de la couche sensible prennent moinsd’importance
relative.Mais il est surtout une circonstance
qui
devient alors très-fav o- rable à l’obtentiond’images très-précises.
J’ai reconnu, eneffet,
que, dans les très-courtes poses, le
spectre photographique
seréduit à une bande
très-étroite,
c’est-à-dire que les rayonsqui agissent
alors pour formerl’image photographique appartiennent
à un
petit
groupe presquemonochromatique.
Si l’on considèreque le
spectre
oculaire est au contrairetrès-étendu,
on seraconduit à reconnaître que la
Photographie peut donner,
dans lesconditions où nous nous
plaçons,
desimages beaucoup plus pré-
cises que l’observation oculaire.
Il est vrai que les difficultés d’ordre
photographique augmentent
I92
avec la
grandeur
desimages,
mais ces difficultéspeuvent
êtresurmontées avec du soin et de la
persévérance.
Aussi, depuis
le commencement de cesétudes,
en1874, ai-je
constament tendu vers l’obtention
d’images
solaires deplus
enplus grandes.
Les diamètres de nosimages
ont étéportés
successi-vement à
om, 12, om,I5,
om,20 etOm,30.
En même
temps qu’on augmentait
lesdimensions,
onperfec-
tionnait la constitution de la couche sensible et le mode de déve-
loppement
du cliché. Sur ces dernierspoints, je
dirai que lesimages
solaires dem anden t desprocédés photographiques
d’unetrès-grande perfection; ici,
lesplus petits
défauts sont révélésimpitoyablement,
et, comme les détails à mettre en évidence sontd’une délicatesse
extrême,
il faut que la couche soit d’une finesseet d’une
pureté irréprochables.
Lecoton-poudre
doit êtrepréparé
à une haute
température
pour donner une couche d’unegrande
finesse.
Le
développement
del’image
doit êtregraduel;
commencé aufer,
nous le terminons à l’acidepyrogallique
additionné de nitrated’argent (1).
La mise au
point
doit êtrerigoureuse.
Elle varie avec lasaison,
et même avec les heures du
jour,
à cause de la variation detempé-
rature de
l’objectif
et du tubequi
leporte.
Dans notreinstrument,
l’oculaire est rendu
mobile,
et saposition
estrepérée
par un cercle finement divisé.Le
temps
de pose estréglé
par un mécanisme oùl’égalité
desmouvements est réalisée
rigoureusement,
afin d’obtenir untcmps
de poseégal
dans toutes lesparties
del’image.
La durée de la pose se mesure au
diapason ;
elle doit être extrê- mement courte. Enété,
la durée de cette action pour lesimages
de
30c,5
estcomprise entre §
etJ 010 0
de seconde parrapport
à la lumière directe duSoleil, qui
tomberait sur la couche sen-sible sans être ni concentrée ni
dispersée
par un milieu réfrin-gent.
C’est une durée d’action extrêmement courte
qui
nécessite undéveloppement
lent et soutenu ; mais alorsl’image exempte
d’irra- ( t) J’ai été assisté dans ces travaux, pour les opérations photographiques, par 1B1. Arentz.I93 diation sensible
apparaît
avec desdétails,
et montre desphéno-
mènes dont nous avons maintenant à nous occuper.
La Planche
ci-jointe
est unephotographie
d’uneportion
de lasurface solaire.
Cette
photographie
résulte d’unagrandissement
autriple
d’uneportion
d’uneépreuve originale
de 305mm de diamètre. Le cliché de cetagrandissement
a servi à faire uncontre-type qui
a ensuiteété
reproduit
par laphotoglyptie.
, Ce
qui
est ici d’un hautintérêt,
c’est que la main humaine n’est intervenue en rien pour laproduction
de cetteimage, qui
est entièrement due à l’action de la lumière.
On a
beaucoup
étudié la surfacephotosphérique
dans lesgrands
instruments
d’optique.
Cette étude a conduit à admettre danscette couche solaire la
présence
d"élémentsgranulaires
sur la formeet les dimensions
desquels
on n’est pas encore d’accord . Nos lecteursse
rappellent
les discussionsqui
sc sont élevées sur des formesrappelant
lesgrains
deriz,
les feuilles desaule,
etc. Nous ne re-prendrons
pas cette discussion. LaPhotographie
esL maintenanten état de résoudre la
question. Aussi,
dans le travail que nouspoursuivons,
et dont nous donnons seulement ici lespr émisses,
nous attachons-nous surtout à l’étude des
clichés, qui
sont désor-mais les documents les
plus importants
à consulter.Nos
photographies
montrent la surface solaire couverte d’unefine
granulation générale.
Laforme,
lesdimensions,
lesdisposi-
tions de ces éléments
granulaires
sont très-variées. Lesgrandeurs
varient de
quelques
dixièmes de seconde à 3 et4"
Les formesrappellent
celles du cercle et del’ellipse plus
ou moinsallongée,
mais souvent ces formes
régulières
sont altérées.Cette
granulation
se montrepartout,
et il neparaît
pas tout d’abordqu’elle présente
une constitution différente vers lespôles
de l’astre. Il y aura
cependant
à revenir sur cepoint.
Je
signale
encore ce faittrès-important,
mis en évidence d’une manière très-certaine par lesphotographies,
celui depoints
nom-breux très-obscurs se montrant dans les
régions
àgranulation régulière
etqui indiquent
que la couchephotosphérique
doit avoirune
épaisseur
extrêmement faible.Aussi la
Photographie
solaire estplacée
dès maintenant dans les conditions où ellepeut
nous révéler les faits lesplus importants
I94
sur la constitution du Soleil. C’est une méthode nouvelle
qui
s’ouvre devant nous et dont nous pouvons associer les efforts à
ceux de
l’analyse spectrale
et de l’ancienneOptique,
pour résoudre enfin définitivement lesgrands problèmes
que soulève l’astre duj our.
SUR L’ÉBULLITION DES LIQUIDES
SUPERPOSÉS;
PAR M. D. GERNEZ.
M.
Magnus
aannoncé,
en1836,
que si l’on fait bouillir unmélange
de deuxliquides qui
n’exercent pas d’action dissolvante l’un surl’autre,
latempérature
duliquide
bouillant estsupérieure
à la
température
normale d’ébullition duliquide
leplus
volatil sou-mis à la même
pression,
mais que latempérature
de la vapeur émise par cemélange
est inférieure à cettetempérature
d’ébullition. Parexemple,
unmélange
d’eau et de sulfure de carbone étant chauiésous la
pression
de752mm,2,
latempérature
duliquide
bouillantétait
470,
celle de la vapeur43",5,
tandis que latempérature
d’ébullition du sulfure de carbone seul sous la
pression
de752mm,2
est,
d’après
lesexpériences
de M.Regnault,
de450,75.
Ces résultats ont été confirmés en
1854
par M.Regnault, qui
arésumé en ces termes les diverses
particularités
duphénomène :
« Les
expériences
quej’ai
faites sur l’ébullition de deuxliquides
insolubles
superposés,
leplus
volatil formant la coucheinférieure,
montrent que cette ébullition est
toujours très-irrégulière
et que lethermomètre,
mêmelorsqu’il
se trouve seulement dans la vapeuréprouve
degrandes
variations suivant la manière dont la chaleurest
appliquée
au fond de la chaudière et suivantl’énergie plus
oumoins
grande
de l’ébullition. Ce n’est que sous certainespressions,
et
quand
l’ébullition esttrès-modérée,
que l’on trouve que le ther- nomètreplongé
dans la vapeurindique
unetempérature qui
s’é-loigne
peu de celle àlaquelle
la somme des forcesélastiques
desdeux vapeurs isolées est
égale
à lapression
del’atmosphère qui s’oppose
à l’ébullition »(1).
Plus
tard,
lfl. Is. Pierre est arrivé à des conclusions analo-(i) Relation des expériences sur les machines à feu, t. Il, p. 742.