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H. Gilbert Welch, Dois-je me faire tester pour le cancer ? Peut-être pas et voici pourquoi

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Academic year: 2022

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Bulletin Amades

Anthropologie Médicale Appliquée au Développement Et à la Santé  

65 | 2006 65

H. Gilbert Welch, Dois-je me faire tester pour le cancer ? Peut-être pas et voici pourquoi

Aline Sarradon-Eck

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/amades/282 DOI : 10.4000/amades.282

ISSN : 2102-5975 Éditeur

Association Amades Édition imprimée

Date de publication : 1 mars 2006 ISSN : 1257-0222

Référence électronique

Aline Sarradon-Eck, « H. Gilbert Welch, Dois-je me faire tester pour le cancer ? Peut-être pas et voici pourquoi », Bulletin Amades [En ligne], 65 | 2006, mis en ligne le 03 février 2009, consulté le 20 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/amades/282 ; DOI : https://doi.org/10.4000/

amades.282

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H. Gilbert Welch, Dois-je me faire tester pour le cancer ? Peut-être pas et voici pourquoi

Aline Sarradon-Eck

RÉFÉRENCE

H. Gilbert Welch, Dois-je me faire tester pour le cancer ? Peut-être pas et voici pourquoi, Les Presses de l’Université de Laval, 2005, ISBN 2-7637-8158-6, http://www.ulaval.ca/pul

1 Dans les colloques de cancérologie, il y a toujours un médecin au fond de la salle pour poser des questions dérangeantes qui interrogent la production de chiffres alarmistes sur l’augmentation de l’incidence des cancers. N’est-elle pas due au vieillissement de la population ou à la généralisation du dépistage ? Le dépistage ne révèle-t-il pas des cancers qu’il vaudrait mieux ignorer, ceux dont les individus ne souffriront jamais mais qui habiteront leurs angoisses ? G. Welch, professeur de médecine au Canada, joue ce rôle perturbateur d’un ordre sanitaire où la technique triomphante a transformé le dépistage en arme absolue contre le cancer. Son livre à contre-courant, se fait l’écho d’un doute qui habite une partie des médecins sur le bien-fondé du dépistage, sur les effets grossissants des chiffres qui, selon leur utilisation, transforment en fléau des modifications biologiques dont personne ne souffrira. Dans un langage volontairement simple (impression majorée par une traduction parfois hasardeuse), mais jamais simpliste, il dissèque les études épidémiologiques qui prônent un dépistage généralisé du cancer et démontre que l’on ne dispose pas de preuves suffisantes aujourd’hui pour affirmer qu’il sauve des vies. Il va plus loin et décortique tous les problèmes que peut poser le dépistage généralisé depuis les diagnostics loupés, les résultats positifs erronés (appelés aussi « faux positifs » ou « panique au cancer »), les anomalies biologiques découvertes fortuitement mais non morbides (appelées par l’auteur des « pseudo- maladies ») qui occasionnent des traitements ou des examens invasifs inutiles voire dangereux, les difficultés à affirmer parfois un diagnostic de cancer ou à détecter un

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cancer précoce. Il déroule toutes les incertitudes médicales et les limites de la médecine face au cancer ; il décrit la complexité et les dilemmes des médecins, entre interventionnisme et attentisme, face à des savoirs mal stabilisés. L’expérience du clinicien est parfois convoquée et élevée au même niveau de preuve que l’analyse critique des données et méthodes statistiques, et conduit l’auteur à décrire un autre piège du dépistage : il distrait l’attention des médecins d’autres problèmes plus importants. Le chapitre 7 intéressera plus particulièrement l’anthropologue. Il analyse quelques éléments de la « culture médicale » actuelle aux États Unis (mais on ne peut s’empêcher de faire des parallèles avec le système français) au niveau des praticiens (responsabilité, peur du procès, « technophilie », volonté d’être « utile », appétence pour le « beau diagnostic », gratification symbolique et numéraire), comme au niveau du système de soin (valorisation de la prévention par les administrateurs, culture de

« l’indice mesurable de la qualité des services », attraction de nouveaux clients), ou encore au niveau de la recherche (conflits d’intérêts).

2 Un livre déconcertant qui érige en « croyance populaire » l’idée selon laquelle chercher et traiter un cancer au début de son évolution ne peut être que bénéfique, remettant ainsi en cause les fondements de la lutte contre le cancer en Occident. Une invitation à aborder la question du dépistage non pas sous l’angle des « obstacles » ou de la « non- compliance » telle qu’elle est souvent posée par les institutions ou les promoteurs de la recherche médicale, mais d’un point de vue critique, en analysant les usages sociaux du dépistage généralisé des cancers.

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