CAHIER
DES
CITOYENS NOBLES
DE LA VILLE DE PARIS.
CAHIER
DES
CITOYENS NOBLES
DE LA VILLE DE PARIS.
Remis à
Messieurs
Le Comte
deClermont-Tonnerre,
Duc
delaRochefoucauld,
Comte
de Lally-Tolendal^
Comte
deRochechouart,
Comte
deLufignhem,
DionisduSéjour
,
Duc
d'Orléans,Duport
,
De
Saint-Fargeau,
PremierPréfidentde Nîcolaï
,
M,
de Nicolaî.& M.
leDuc
d'Orléans ayant paspu
accepter, ontété remplacés parM,
leComtedeMirepoix,
& M,
leMarquisdeMonte/- quiou-Fei^nfac. ;A»
L'ASSEMBLÉE
desElecteurs repre'fentans touslesCitoyensNoblesdeParis,avantde pro- céderàlanomination des De'putés qu'elle doit envoyeraux Etats-Ge'néraux,&
avantdes'oc- cuper de cequ'elle doit leur prefcrire,a arrêté queles pouvoirsdecesDépute's ne dureroient qu'uneanne'e.Le vœu
des Citoyens Nobles de Paris eft quel'onopine par Ordre aux Etats-Ge'néraux;
quefur cettequeftion
même
,les Etatsne de'- libercntquepar Ordre;&
fiunedécifion con-^
traire à cevœu
pre'valoit dans l'Ordre de la Noblefîe, lesDdpute'sdemanderont aâede ce qu'ils fontrefte's dans la minorité ;&
cepen- dantles Etats-Généraux aviferontdansleur fa- gefleauxmoyens
d'empêcherque leveto d'un des Ordresnepuifle s'oppofer à la confedion des Loixqui intérefferont le bonheur général de laNation.L'AfTemblée,aprèsavoirlu,extrait
& com-
paré touslesGabiersfournisparlesvingt
Dé-
^ (
o
partemensdelaNoblefle,a cru devoirdivifer en deuxparties celui qu'elle doit remettre aux Députes.
Dans la première, elle comprendra, fous letitre de Cahier général, les demandes qui inte'refTenttoute la Nation,
&
parmi ces de- mandes elle diftinguerales Articles impe'ratifs d'avecceux de pureinftruflion.Dans la féconde, qui fera intitule'e Cahier particulier, elles'occupera de ce qui inte'reffe fpe'cialement la ville de Patis.
CAHIER GÉNÉRA
L.^ ' '„'AR T
ICLES
IM
1» £R A
T I F s.c0NsTi-,^->LesDe'putésdemanderonta\^an{toutqu'il foit fait une De'claration explicite des droits qui <a appartiennent à tous les hoïnmes,
&
qu'elle conftate leur liberté,leurpropriété, leur sû- reté.Immédiatementaprès cette DécIarjrtioQ,ils
demanderontqu'il demeure reconnu,
comme
premier principe de la Conftitution
, que le
Trône efthéréditairedansl'augufteMaifonré- gnante demâle enmaie, fuivant l'ordre, de 1^
prîiTip^éniaire,
&
àl'exclufion des femrties&
de la lignef i*te»-ne. (LesEtats-Ge'nérauxde-, cideront lamanière de de'fe'rerlaRégencedans les casoù elle devra avoir lieu)^
IlsdemanderontenfuiteQuUirsofîs^-ATî^,-
Que
lesLoixne pourrontêtre faîtesquepar le concours des Etats-Générauiî&
du Roi.Que
le pouvoir exécutifappartîeni touten-tier au Roi feul.
Que
la liberté jnt^iv.iduelle fera afïurée par une Loi eontretoutesles atteintes arbitraires.Que
lapreffe fera libre,&
qu'une' Loi par- ticulière définira clairement&
avec précifibn qùels feront les délits enpareille matière,,&
parqQeÙes peines ilsferont
r^imés &
punisi^^Que
lapropriété feraiàtréeiqu*alïcu"nepor- tion ne pourraea
êtredétachéeque pourl'uti- litépublique,&
ce,moyennant uneindemnité, complète, fixée contradi'ctoirement&
préa*-kblement acquittée.
Que
les Etats -Généraux feulspourront ac- corder.les fubfides ,en déterminer,lanature^
laoîjotité,la durée;qu'aucunemprunt nefera
A ^
^ ^ >
nîouvert,ni éteni3u;qu'aucunecréationd'Of- fices, aucune levée de deniers ne fera faite fans leur confentement.
Que
les fubfidesaccordésferont répartisdans une égalité entière&
proportionelle, dans lamême
forme,&
fous lamême
dénomination entrelesCitoyens detouslesOrdres&
detoutes le>-Claffes, la Nobleffe neferéfervant quefçs privilèges honorifiques.Qu'il ne fera fait aucun changement dans les Monnoiesfans le confeniementdes Etats- Généraux,
Que
les Etats-Généraux feront périodiques,
convoquéstous les trois ans au plustard ,
&
quejamais les fubfidesne pourrontêtre ac-cordésque pourle tempsqui s'écoulerad'une tenue d'Çtats à l'autre.
Que
la refponlàbilité des Minières&
de touslesdépofitairesde pouvoirsferaétabliepar une Loi conftitutionelle, qui fixera d'unema- nière invariable les cas&
lemode
légal de cette refponfabih"té.Que
lesJuges feront dé nouveau déclarés(9)
inamovibles; qu'aucunCitoyen ne pourra ja- mais être fouftrait fous aucun prétexte à fes Juges naturels,foiten matière civile,foit en matièrecriminelle,
&
quelecoursdelaJufticene fera jamaisinterrompu.
Qu'il ferae'tabli,danslesProvinces quin'ont pas d'Etats particuliers, desEtatsProvinciaux, forme'sde
Membres
librementélus&
pourun temps limité,lefquels , fans aucun pouvoirni pour la légiflation , ni pour le confentement des impôts,ferontchargés uniquement&
ex-clufivement d'afTeoir^ lever, verfer tqus les fubfidcs, ainfi que de'toutes lespartiesd*Ad- miniftrationdeleursProvinces,
&
ne pourront jamaisêtre ni l'élerrient, ni le fupplément des Etats-Généraux,auxquels ils feront fubordon- nés.^
^
Que
dansaucuntempslesRepréfentansdela Nation ne pourrontêtre fournis,pourraifon de ce qu'ils auront dit ou écrit aux EtatsGéné- raux,qu'àlaPoliceintérieure quiaura étééta- blie par les Etatseux-mêmes;&
que pendantle temps dela tenue la perfonne de cesRe- préfentansferainviolabledanslescas
&
fuivantle
mode
quiferontfixés par les Etats-GéneV raux.Qae
toutes les Loix,qui auront été faTtes pendant une tenued'Etats,ferontpromulguées^ publiées
&
dépofées, les Etats tenans.Telsfontles droits hcrés dont lesDéputéis n'abandonneront jamaisla défenfe;
&
jufqu'k ce que ces droitsaient été reconnus&
confir- rnés par des Loixpofitives, telles quel'AfTem- blée Nationale voudra les régler, ilsne pour- ront confentir aucuns fubfides, ni aucunem-
prunt.
INSTRUCTIONS.
,Les CitoyensNobles de la Ville de Paris défirent:
Subsides..
Que
les Etats -Généraux ayanttoujoursdd
Dettes.^^j.gfg^jgcompétenspOuroâroyerlesfubfides^déclarenttousceux quiexiftentaujourd'huifup- primés de droit; que néanmoins ils les réta- blifFent àl'inftantpour letemps de leur tenue feulement,afin qu'aucunedépenfenéceflairene reflefufpendue,
&
que, paffé cetteépoque,il foitenjointauxTribunauxde pourfuivreccmime concuflîonnairequiconque percevroit desfubfi- des non confentis par lesEtats-Généraux» .( II )
Que
les Etats-Généraux,aumoment
deleur ouverture, annoncent, par une proclamation qui ferapubliée fur-le-champ,qu'ilvaêtrepro- cédé incontinent à recevoir laDéclaration de
ladette publique, à lavérifier, à enconfta- ter le montant,
&
qu'auffi-tôt que les Loix .Conftitutionelles feront, établies&
promul- guées, ilsreconnoîtrontcette dette,laconftt- tueront dette Nationale,&
pourvoiront, tant au paiement des arrérages,qu'auxrembourfe- tnens fucceflifs des capitaux,Que
la detteune fois vérifiée Si reconnue,il foit affedé pour fon acquittement,'unfub- fide qui durera autantque ladette,qui dimi- nuera graduellement
&
s'éteindra entièrement avec elle.Que
la deftinationde cefubfidene puiffejamaisêtrechangéenidénaturée,&
quelesfonds qui en proviendrontfoient verfés di- reftement dans une ou plufieurs Caifîès
Na-
tionales, dontl'adminiftration reftera entreles mains de ceux que les Etats-Généraux auront
commis
à cet effet.Que
lesfommes
qui doivent êtreallouéesà chaque.Département foient arrêtées&
fixéesenraifon des befoins qui aurontété examinés
&
recop.r.us.( )
Que
quant aux dépenfes de la Maifon du Roi, Sa Majeftéfoit fuppliée delesréglerelle leule, avec léconomie ne'cefTairé&
ladignité convenable.Que
les fubfides qui feront afFefte's à ces De'partemensrefpeaifs nepuiflent,en aucune circonftance, être diftraitsdeleur deftination; qu'ilsfoient fournispour la durée&
pourl'é- tendueà lalimitation fixée parlesEtats-Géné-raux,
&
qu'ilsfoient verfésdirectement auTré-for-Royal.
Que
lesEtats-Généraux s'occupent d'accélé- rerla comptabilité,&
d'en aflurer&
fimplî- fîer lesrègles.Que
les états&
lescomptesdes, difFe'rens Départepiens, ainfi que ceux de la Caiflèou desCaiffes Nationales, foientrendus publics,touslesans,par la voie de Timpref- fîon.
Que
tout Ordonnateurfoitcomptableaux Etats Généraux,&
qu'aucun acquit comptant ne foitadmisdans les comptes.Qu'indépendamment de la publication des comptesdechaque département, entrelefquels les diverfes gratifications
&
penfions accor- dées dans l'année fe trouveront féparément énoncées,il foit également rendupublic,par( 13 )
la voi«de i'impreflîon,
&
tous les ans, uii état géne'ral&
nominatifde toutes ces pen- fions réuniesde ceux qui lesauront obtenues,&
des motifs qui les aurontfait accorder.Que
Tétat nominatifde toutes les penfions lâuelles foit imprimé&
publié.Que
tons les emplois civils&
militaires, jugés inutiles, foient fupprimés; quelesrem- bourfemens foient compris dans la dette na- tionale&
acquittés de préférence,&
que les traitemens des emploi» confervés foient fixés^ un taux convenable.
Que
l'on cherche lemoyen
de faire fup- porter aux Capitalises«neimpofîtion propor- tionnelle.Que
le droit de Franc-fieffoit fupprîmé.Que
lesLoteries Françoifes 3c les Bureaux de Loteries étrangèresfoientfupprimés..
Qu'enfin l'AfTembléede laNation s'occupe de fupprimer cette fouled'impôts défaftreux, telsque les Aides,la Gabelle , le droit àc
(
H
)Contrôle desAôes,ledroit d'e'change
&
autres qui , foit pareux-mêmes
, foit par lemod&
de leur perception, écrafent le contribuable
&
qu'ilsfoientremplace'spar desfubfidesjuftes/
faciles à percevoir,moinsonéreux
&
pluspro- duaifs.Qu'avant cetteconverfion
&
ce nouvel ordre de chofes , les Etats-Géne'raux conftatent le defcit aftuel,qu'ilsremontentà fafource,qu'ils en examinent les caufes, qu'ilspermettent,&
même
quils enjoignent à tous ceux à quiortllmpute particulièrement,
&
à tous autresAd-
miniftrateurs dont la conduite leur paroîtroit intéreffanteàexaminer,de venir rendre compte.
iratiok"'
Qus
desCommiflàires'nommësparlesEtats- Généraux foient autorifés à faire une vifite exafte de tous les lieux de détention, pour
connoîtretoutes les viflimes du pouvoirarbi- trairequipourroientencore
y
êtrerenfermées.Que
léRoi foit fupplié devouloir bienor- donner démetition-dela Baftille.<2ueradminiftratioD:fecrete
delà
Poftefok(
M
)fUpprin^e &; que l'inviolabilité des lettres -foit aiTwré^.par tous les
moyens
poffibles.Que
touteslesfonflions d'adminiftrationcon- 'fiéeè jufqu'ici aux Intendans, foient attribue'es déformais exclufivement aux Etats Provinciaux-, formés d'aprèsla circonfcription qui f«ra r«'-'glée par lesEtats-^Généraux.
,
Que
danschaque circohfcnptîohilfoiee*tab!i des Aflçmhlées dediftriû,formésfurlesmêmes
principes que lesEtatsProvinciaux,
&
qiiileur ièront fubordonnées.Qu'enfinfpus .âcs Aflemblées de diftrift fe
forment desAlTemblées des
Communautés
,qui correfpondent aux Affemblé^s dediûriéb,&
^ui foient libremisnt élues
comme,
elles.Que
lesEtats-Généraux s'occupent des moyeofi -d'aflèder auxdépenjfes de chaque Provincelesibmmes
provenantes de fes fubfides ,&
quela feule partie de fubfidesqui excéderaceç,dd- penfes, fortede laProvince.
C t6 )
Que
radminirtratiôn des villes fôît confiée à desufficiers municipaux qu'elles auront li-brementélus.
Que
leDomaine
foitdéclaré inaliénable\que fout autre ÎDcmaine que les forêts puifle être renduquand il aura été porté à fa jufte va- leur; queles forêtsfoient encore confervées,&
que la vente des uns&
l'adminiftration de cous foient confiéesaux Etats Provîticiaux.Que
les principeft.foientfixés fur lecom*
tnerce des grains.
Que
les biens des Xïaifbns Religîeufes qui font ouferoientfupprimées, çeijx desPrieurés ou des Manfes d'AbbayesCommeridatâires, aûmoment
deleurvacance,foifentappliqués, (àuf les droitsdes fondateurs à la dotation desHô-
pitaux , à l'entretien des Collèges,aux conf- trudions ouréparationsdes Eglifes
&
Presby- tères&
autresFondations pieufes,pourrem>^placerlesimpôts
&
oflroisquifontaujourd'hui confacrés àles foutenir.Que
les Etats-Généraux examinent la quef- tioRC
»7)
tîon d^s Annates
&
des droits dedilpenfè en Cour deRome.
Que
lesEtats provinciauxcherchenttous lesmoyens
d'e'teindrelametidicité,&.delapréve- niren procurant du travail.Qu'en confe'quence ,
&
pour que tant dejours ne foient pas enlevées autravail,le
nom-
bre des fêtes foit rédu-it le plusqu'ilferapofr fible.
Que
toute diflinâion qui pourroit donnerà quelques familles.des droits
ou
un"rang que n'^.uroit pas la Nobleffe Françoife , loit ane'antie,f«,dVoyens
nobles de la ville de Parisne recQribpi^antàaucune famille ledroit de Prince étranger.Que
leRoifoitfupplié de prendre engrande confidération l'abus des furvivances.Que
les Etats-Géneraux fixent leur attention&
leur intérêt furlaNoblelTe pauvre , qui a fipeudemoyens
&
de relTourcespourfubûfter&
pour élever
&
placer fes enfans.B
( i8 )
Qu'aucunemploi,qu'aucuneprofeflîonn'em- portela dérogeance, faufles exceptions que pourront faire les Etats-Ge'ne'raux.
Que
la Noblefle ne s'acquierre plus à prix d'argent; quelesannobliflemens nefoientdé- formais que la récompenfe ou de fervicesîm- portans ou de vertus e'clatantes,&
queleRoifafTe proclamer,dans les Etats-Ge'néraux, les
noms
de ceux auxquels il aura conférélaNo-
blefle.
Que
les Etats-Généraux prennent en confi- dération l'Edit deNovembre
1787, concer- nant lesnon-Catholiques,&
s'occupent dele. »porter à toute la perfection dontil eft fufcep- tible.
Que
la Régie établie fous lenom
de Régie des biens de Religionnaires fugitifs, foit fup- primée; que ces biens foient reftitués àleurs vrais propriétaires,&
que îecomptedecette Régie qui n'a jamais étérendu àperfonne,le foit aux Etats-Généraux.(19)'
Que
lesEtats-Générauxs'occupentdelaqueC tion des mariages raixtes.Q
î'ils aboliîTcnt enriérementla fignarureduFo'nulaire, qùi aproJuit près de cent mille leilres-de-CiCact.
Qu'ils prennenten confidération le fort des Juifs.
Q
iele re'tabliffement des moeurs publiques foit undesobjets deleur attention.Que
l'e'iucation publiquefoitperfectionnée; qu'elle foit e'tehdue à toutes les clafTesde Ci- toyens;qu'il foit rédigé pourtoutle
Royaume
unLivre élémentaire,contenantfommairementles points principauxdela Conftitution; qu'il ferve par-tout à l'éducation de la jeuneffe, à la première inftrudion de l'enfance,
&
que les François apprennent, en na-flàtit, à con- noître, à refpecler&
à chérir leurs loix.Qu'il foit înftitué une Fête nationale, pour perpétuer i jamais le fouvenîr du jouroùfera iîgnée la Charte fur laquelle vontêtrefondés
B
z( zo )
hors de toute atteinte, lesdroits, le bonheur
&
laconfiance re'ciproquesdu Monarque(kdela Nation.
Que
les Etats-Géoe'raux forment unecorn-, miffion, pour s'occuper, fousleur infpeftion,
de re'former les loix civiles, criminelles
&
de police.Que
laJufticecivile foit moinsdifpendieufè&
plus prompte.Que
fur-tout lapublicitédela proce'dure cri- minelle foite'tablie,&
que dèscet inftant,un Jugefeul, quelqu'il foit, ne puifle placer ni lancer un de'cret , ni recevoir une dépofi- tioniQu'en laiffant à l'accufateurtousles
moyens
deconviflion , on affure à l'accufe' tous lesmoyens
de défenfe,&
à l'innocent tous lesmoyens
de re'paration,&
que, dèscet inftant, il foit donné un Confeil à tout accufé.Que
la caution foit admife danstous les casoùelle fera jugée poflîble,&
que ces cas foient déterminés parune Loi.Que
les prifonsqui renfermentquelquefois l'innocentavec le coupable,&
q.ii renferment toujours deshommes
, ne foient pas un fup- plice anticipé par leur conftruflion, leur in- falubrité&
leur régimevexatoire;qu'il n'y ait pas un feulcachot.Que
tousles Juges,même
lesCours fouv^raines, foienttenusdemotiverleursArrêtsen matièrecriminelle.
Que
lacon6fcation des biens, qui punit toute unefamillepourlecrimed'unfeul,vnefoitplusprononcée. •
Que
lapeine demortfoil rendueplus rare;'
qu'ellefe borneuniquement'à la privationde
lavie,
&
'que tous ces fupplices, ftérilementbarbares
,qui répugnent aux
mœurs
d'uneNa-
tiondouce,
&
qui ontla funefteconféquence de détourner l'horreurdu crime par la pitié qu'infpire le coupable, foient à jamais prof- crits.Que
l'effet desLettres d'abolitionaccordées au Chevalier d'Etalonde,foit étendu }ufqu'àlamémoire duChevalierdelaBare.
( )
Que
tous les Tribunaux d'exception foient abolis.Que
lesCapitaineries foientfupprimées,com- me
attentatoires à la proprie'té,&
nuifibles à ragriculture ; qu'il foit faitaucodedeschafles tousleschangemens ne'ceffairespour rendrefes difpofuiotiS ccmiatibîes avec lerefpeddûaux proprie're's 6: à 'afi\reté desCitoyens,&
quelaconnoifT'.nce des àéhts
y
relatifs foitportée pardevantlesJuges ordinaires.AGricui-
Que
tous les Arrêts de furfeance, Lettres loMMLRCE.^'Ê^*2t, fàuf-conduits,&c.foient fupprime's.^
Que
l'Agriculture&
leCommerce
foientlibres; que l'on fupprimetoute entrave mifeà rinduilrie
&
aulibreexercice quetouthomme
doit avoirde fesfacultés.
^Q.:e touteslesTraites foient abolies dansl'in- térieurduRoyaume.
Qu'on s'occupe des
moyens
de parvenir à l'un^forniiiéde poids&
de mefures.'(
^3)
Que
leprêt à termeportantintérêtfoitauto- rifdparlaLoi.Qu'il foit donnéa l'Arme'e uneConflitution clignedel'efpritnational.
Que
lescoups de plat de fabres foient fup- prime's.Que
les Etats -Géne'raux de'Iibersnt fur lesmoyens
deconcilierlesdevoirs du fervice mi- litaire avec les devoirs de Citoyen,&
la né-cefllté
&
la fubordination avec les droits dç laliberté.Que
rhonneuf,^l'étatdesMilitairesfoient h l'abri desatteintes arbitraires.\
Que M.
leComte
de Moreton-Chabrillant obtienne un jugement qu'il récîan>fe depuisfi long-temps;qu'il foit auflidonnédeslu^es à
M.
le Chevalier de laDeveze.B4
(
H r
CAHIER PARTICULIER.
L'AfTemblée générale desEleéleursrepréfen- tant tous les Citoyens Nobles de la Ville de Paris, tant au
nom
de leurs commettans,
qu'en leur propre
&
privénom
, protefte fo- lemnellementcontre le Règlement&
lesOr- donnancesen vertu defquelless'efifaitelacon- vocation intérieure deParis. Elle déclare quefi elle n'eût pas regardé
comme
une efpece de crime public de retarder les Etats-Géné- raux, elle n'auroit pu confentir àexécuter ce Règlement,&
qu'ellenecelTerajamais deré- clamer1°.Pourledroitdela
Commune
anéantipar laréparationdestroisOrdres.2°. Pour ledroit de la NoblefTe, qui, dès qu'on l'alTembloit féparéraent, ne devoit pas plus fubir de réduflion que les Noblesde tou- tesles autres parties du
Royaume
, mais fur- tout devoit,comme
eux, tranfmettre immé- diatement fesvœux
,&
envoyerdireftement fes Députésàl'Aflcmblée delaNation.(
^5)
5*'. Pour la liberté d'Eleftions altéréepar les formes du Règlement, qui ont fournis ces premières Elevions à des circonfcriptionsar- bitraires.
L'Aflemblée charge expreflement
ks Dé-
putés de porter cette proteftation aux Etats- Généraux.
Elleles charge non moinsexpreffément
dy
porter le
vœu
unanime qu'elle a déjà mani- fefté, maisqu'elle fe platt à répéter, pour la fuppreflîondes impôts diftinâifs,&
leurcon- verlîonf en fubfrdescommuns,
répartis égale-ment,
proportionnellement, dans lamême
forme,
&
fouslamême
dénomination, entre les Citoyensde tous les Ordres&
de toutes les claffes.L'Aflemblée a examiné,avec une attention fcrupuleule, les
Demandes
,lesMémoires,les Objets quiintéreflbientparticulièrementlaVille de Paris.En
comparant l'immenfité de ces objets, avec le peu d'inftants qu'elle auroit pour s'en occuper, elle a reconnu qu'elle ne pourroit jamais obtenirdutravail leplusforce, qu'unréfultatextrêmementincompletjquenon-( )
feulement ce réfultat incomplet ne devoit pas être acheté parle délai de la nornination de iès Députés aux Etats-Généraux déjà ouverts, mais qu'ilnuiroit à la chofe
même
j quec'é- toit compromettre les intérêts de laVille de Paris, que de nepasles défendrecomme
ilsdoiventêtre défendus;
&
qu'il valoit mieux nepas parlerd'undétail,quelqu'importantqu'il fût,quede rifquerd'enomettreunautrepeut- être plusimportant encore.
L'Affembléea trouvédans les dwerfes inf- truâionsfourniesparlesDépartemens, unplan quilui a préfenté une grande idée,qui n'en- traîneaucun détailpourl'inftant,quiles
com-
prendtouspour l'avenir,&
qui eft leremède le plus efficace, peut-être le feul,àl'impuif- (ànce forcée où elle fe trouve de s'occuper,
comme
elle le voudroit, d'intérêts fxchers&
fidignesde fonattention.
En
conféquence ellecharge fesDéputésaux Etats-Généraux de demander:lo.
Que
les quarante Députés qui vont y êtreenvoyés parlaVille deParis,foientauto- rifés às'affemblerentr'eux, dansl'intervalledes(
^7)
féances fucceflîves des Etats, pour drefler les Cahiers delaVille.
z°.
Que
lefJits quaranteDe'pute's, conftam-ment
re'unis àceteffet, foientimpe'raiivement charge'sde feprocurer tous lesrenfeignemens néccfDires à la formation d'un Corps munici- palvraiment conftitutionnel,&
libremente'Iudans toutes les clafTes de Citoyens, auquel puiflent être reftituées toutes les parties de l'adminirtration qui n'auroient jamais dû en être fépare'es,
notamment
la ge'ne'ralité des fonélions admifliftratives de la Police, fonc- tions également importantes par lenombre
des avantages qu'elles proçurent&
des abusqu'elles entraînent.
30.
Que
l'Aflemble'e Nationale, quand elle aura réglé les grands intérêts duRoyaume,
ftatue fur le rapport qui lui fera fait par les quarante Députés,
&
que la Ville de Paris,oùfe concçntre la trentième partie dela po- pulation totale du
Royaume, &
peut-être lafixieme partie de fa richeffe
&
defa puifTan- ce, ait enfin une municipalité digne d'elle,
une repréfentation conftitutionnelle, d'où ré- fulteront néceflairement
&
la connoiffancc( ^8 )
exacte,
&
laréforme complète desinnombra- blesabusdont ellea lieudefeplaindre.Plufieurs
Membres
decetteAflehiblee,ayant remis àMM.
lesCommiflàires desMémoiresauflî remarquables parle parriotifme, quepar l'étenduede connoiflâhcesquilescarâétérifent,
&
dont ilsont regretté quele temps ne leur permît pasde faire ufage, l'Affemblée a or- donné,fur leurrapport, quecesMémoires fei roient joints au Cahier cortime inftruôion; ellea autorifé fes Députés à lespréfenteraux Etats -Généraux,&
à demandermême
que leurs Auteurs fufTent admis à les difcdter en préfence des Etats.L'Assemblée
,en terminant fon travail ,a étéramenéeàformerencore quelquesvœux
qui intére0entlaprofpérité généraleduRoyaumé
,
&
àenexprimerun, diâéparl'intérêtdel'hu-manité,
&
autorifé par l'exemple deplufieurs grandesNations. Elle défire:Que
les Etatsaduelsrèglentlaconvocation, lacompofition&
l'orgaoifation futuresdes Af- femblées Nationales:Que
les délibérations desEtats-Généraux( 19)
foientpubliques,
&
qu'ilenfoitdrefleun Jour--nal authentique, qui fera imprimé publié chaquejour:
Que
les Colonies Françoifes foient re'putées déformais Provinces deFrance, fouftraitesau pouvoir arbitraire du département delaMa-
rine , aflîmilées aux autres Provinces ,
&^
participantes
comme
elles à tous les avantat- ges qu'ellesdoiventattendre de LoixconlUtu^- tionnelles:Que
ces nouvellés Provinces foient conve->nablementrepréfentéesaux Etats-Généraux.
Que
quandleursDéputés yferontadmis,&
non avant, les Etats-Généraux s'occupent des:
moyens
d'améliorer lefort des Noirs,Enfin
les Citoyens Nobles deParis, après avoir arrêté impérativement les bâfes fur lef- quelles ils défirent que foit établie la Confti- tuiion; après avoir raffemblé dans leurs inf- truôions les demandes les plus importantes qu'ils croient devoir foumettre àl'AfTemblée Nationale;fûrs de la fidélité de leursDépu-
tés,
&
n'ayant rien à leurrappelerà cetégard,
( )
leur recommandentfeulement de mode'rerleur zelepour le rendre fructueux, Si. de ne pas compromettre le bienen voulantle faire trop précipitamment. Qj'ilsrefpeâenttouslesprin- cipe^;qu'ilsconcilient tousles devoirs;qu'ils fongentque les vues les plus pures ont be»
foin d'être feconde'es par des mefures fagesj
&
que le de'fir fe'duifant de réparer de longsdéfordres
&
de créer la félicitégénérale, nelesentraîne pas à vouloir tropdechangemens
à-la-fois,
&
à ébranler l'édifice focial, fans être encore aflurés, ni desmoyens,
nidel'o- pinion générale,néceflairesau (ùccèsdetoutes leursopérations.Arrêté dans l'Aflemblée des Citoyens Nobles de laVille de Paris, tenue à l'Archevêché, le
Dimanche
io Mai, rail fept cent quatre- vingt-neuf.'Commijpdires,
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Signé. Le
Duc
de laRoche- foucauld.Huguet de Semonville.
Le
Marquis deCondorcet.Le
Marquisde Lufignem.De
Laclos.Le Comte
de Rochechouart.Ferrant.
Le Comte
d'Efpinchal.Le
Marquis de Montefquiou-|Fezenfac. ,
Nicolaï,PremierPréfidentdela'
Chambre
desComptes.Du
Port.Le Comte
deRiccé.Staniflas,
Comte
de Clermont-Tonnerre, Préjîdent.Duval d'£fpre'mefnil, PremierSecrétaire.
Le Comte
de Lally-Tolendal, SecondSecrétaire.De
l'Imprimerie de J. Ch.Desaint
, rue delàHarpe,au-deffusdeS.Côme,
N°. 133.I