NOTE TECHNIQUE
MÉTHODE DE PRÉLÈVEMENT AUTOMATIQUE
DE LA PHASE LIQUIDE DES CONTENUS DE RUMEN
B. GAUSSERES Labo
y
atnire des Métabolismes,
Centre national de Recherches
zootechniques, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
L’échantillonnage
des contenus de rumen in vivo est unproblème complexe qui jusqu’ici
n’a pas trouvé de solution satisfaisante. Dans les études relatives à certainsproduits
terminaux de ladigestion (acides
aminéslibres, ammoniac,
acidesgras
volatils),
onpeut
neprélever
que laphase liquide.
Laphysiologie
et le com-portement
alimentaire des ruminants sont tels que les étudescinétiques exigent
des
prélèvements
nombreux etrapprochés.
En outre, l’ouverture des canules et lesmanipulations changent
les conditions normales de ladigestion (anaérobiose)
cequi risque
de conduire à des résultats peuphysiologiques.
Enfin,
bien que noncompartimenté,
le rumencomporte
des zones bien diffé- renciées dedigestion
que l’onmélange
lors de la constitution d’échantillons moyensreprésentatifs
de l’ensemble du contenu. Il nous semblepréférable (hormis
certainesétudes
particulières
debilan)
de suivre les évolutions fermentaires en unpoint
donné du rumen. Nous avons ainsi été amenés à mettre au
point
ledispositif
suivantde
prélèvement.
Description
del’appareillage
Le
dispositif
utiliséjusqu’ici
pour des moutons se compose :- d’un chronorelais
permettant
de fermer un circuitélectrique pendant
unedurée
réglable,
letemps
d’ouverture étantvariable ;
- d’une pompe à action
péristaltique (Sigmamotor
avec tête MT8) ;
- d’un collecteur de fractions
(Seive)
solidaire d’un chronodéclencheur etplacé
dans une enceinte refroidie ào ° C ;
-
d’une crépine immergée
dans le rumen. Cettecrépine
est maintenue dans uneposition
déterminée.Nous avons
adopté jusqu’ici
descycles
de fonctionnement de i heure compre-nant 16 minutes de fermeture du circuit
électrique
et qq minutes d’ouverture.Quand
le circuit est
fermé,
la pompe et le chronodéclencheur du collecteur fonctionnent.Ce
dernier,
faitdéplacer
leplateau
du collecteur defaçon
tellequ’un
tube estprésenté
toutes
les 5 m’nutes,
soit trois foispendant
les 16 minutes de fermeture. De cettefaçon,
lepremier
tube d’uncycle
7a est le même que le dernier tube ducycle
n-i.Ce
premier
tub2r!çoit
lejus correspondant
aurinçage
du circuit. Les deux tubes suivants contiennent leprélèvement proprement
dit. Laprésentation
du derniertube se fait une minute avant l’ouverture du circuit
(ce
tube sera lepremier
ducycle suivant).
La pompe estréglée
defaçon
à obtenir un débit de iml/mn
environ.Il est difficile d’obtenir un débit très constant
pendant
unepériode longue.
Le vo-lume mort du
dispositif
deprélèvement
est d’environ q ml.La
crépine,
fixée sur lacanule,
se compose d’un tube d’acierinoxydable
coudéde
1/4
de pouce de diamètre. Lalongueur
du tube est fonction de la taille de l’animal.Elle doit être telle que le
dispositif
une fois fixé sur lacanule,
il existe un espace d’environ 3 cm entre son extrémité et laparoi
du rumen. Le tube est relié à cha-cune de ses extrémités à deux tubes en
tygon (Sigmamotor)
de 2 cm delong.
Al’extrémité du tube d’acier
qui plonge
dans le rumen, une bourse est fixée par unesurliure très serrée faite avec un fil de
nylon.
Cette bourse est constituée d’unparallé-
lépipède ( 2 , 7
X 6 ’!! iocm)
en mousse depolyuréthane
à mailles fines(du type
utilisé pour le
rembourrage
dessièges) ;
les coutures sont faites sans serrer avecdu fil de tresse de
nylon.
La bourse doit rester trèssouple
et trèsélastique.
A sonautre
extrémité,
le tube d’acier traverse un bouchonqui permet
de fixer l’ensemblesur la canule et d’en obturer l’orifice avec une étanchéité totale. L’extrémité exté- rieure du tube de
tygon
est raccordée au tube de la pompe.Discitssio),z
La
crépine peut
être laisséeplusieurs
semaines surl’animal,
sans inconvénient.Compte
tenu de la surfaced’absorption
et du faibledébit,
iln’y
a pas decolmatage
de la mousse de
polyuréthane
avantplusieurs
semaines(au
moins3 )
pour laplupart
des
régimes.
Nous avons eu des obstructionsplus rapides (8 jours)
avec des veauxqui
recevaient un alimentbroyé
etaggloméré
contenant 30 p. 100de farine de luzerne.Il
importe
que la canule soit bien fixée pour éviter que le tube d’acier ne sedéplace,
entraîné par les mouvements du contenu. Des
repaires
doivent être effectués pour détecter lesdéplacements
du tube.Dans la
partie
du sac ventral où nous effectuons nosprélèvements,
nous sommesdans la zone où le
liquide
est leplus
abondant et leplus
souvent renouvelé. Entre la pompe et le collecteur defractions,
onpeut
inclure une cellule à électrodes per- mettantd’enregistrer
lepH
dechaque
échantillonprélevé.
Cette méthode
permet
deprélever
nuit etjour pendant
delongue périodes
le
jus
de rumen sans tracasser l’animal et sanschanger
les conditions de ladigestion (anaérobiose). Or,
si l’on veut effectuer des étudescinétiques,
il estindispensable
de ne pas troubler le processus fermentaire.
I,e
graphique
donnequelques exemples
de courbes obtenues en dosant l’ammo- niac dans les échantillons ainsiprélevés.
Sur ces courbes unpoint
n’estjamais isolé,
ce
qui peut
faire penser quel’échantillonnage
est satisfaisant.L’interprétation
descourbes n’est d’ailleurs
possible
que si l’on connaît lecomportement
alimentaire des animaux :- la consommation
d’eau,
de foin et d’alimentconcentré ;
- la
quantité
consommée et larépartition
de celle-ci.Reçu pour