Note
Transit digestif chez le poulet de 5 semaines Recherche d’une variation
entre
familles de pères
J. P. LAPLACE
C. GERMAIN
Laboratoire de Physiologie de la Nutrition, Centre national de Recherches zootechniques, LN.R.A.,
78 3 5 0
Jouy-en-Josas (France)
Résumé
Le transit digestif d’une dose unique de &dquo;’Ce a été étudié chez is5coquelets âgés de 5 semai- nes, issus de mères génétiquement comparables, mais de 4 pères distincts, par abattage à 5 stades entre la 30eet la isoemn après l’administration du marqueur radioactif. Il n’est pas possible de
mettre en évidence un effet de la famille du père à l’égard des caractéristiques du transit digestif
chez ces sujets jeunes dans les conditions expérimentales utilisées.
Introduction
Des travaux relativement nombreux ont été consacrés au passage des maté- riaux alimentaires dans le tube
digestif
des oiseaux. Lasynthèse apportée
par STURKIE
( 19 65)
et par ZISWILER et FARNER( 1972 )
montre combien letemps
de passage est variable en fonction descaractéristiques physiques, chimiques
etnutritionnelles de l’alimentation. Le transit est aussi d’autant
plus
bref que l’on considère dessujets plus jeunes.
Ainsil’oxyde
de chrome lié auxparticules
ali-mentaires solides
peut
être retrouvé dans les fècesaprès
2 h 30 mn et saquasi-
totalité
récupérée
en 24h;
de même 5o p. 100 dubaryum
radioactif administré à despoussins
sont excrétés en 4 à 5 heures.Cependant
peu de travaux ont étéconsacrés à l’étude d’influences d’ordre
génétique.
L’observationd’importantes
différences d’efficacité
alimentaire,
notamment chez despoules pondeuses,
pose laquestion
del’origine
de cesvariations,
dans laperspective
d’une éventuelle sélec- tion delignées divergentes
au sein d’une même souche.Matériel et méthodes
Dans cet
esprit,
leprésent
travail a été consacré à la recherche d’une variation entre familles depères
au niveau du transitdigestif
chez 155coquelets âgés
de 5 semaines. Ces animauxproviennent
ducheptel
de la Station deGénétique
facto-rielle et
appartiennent
à 4 groupes :Groupe
I = 25coquelets
de 4 mères etpère
A.Groupe
2 = 40coquelets
de 7 mères etpère
B.Groupe
3 = 45coquelets
de 7 mères etpère
C.Groupe
4 = 45coquelets
de 7 mères etpère
D.Les mères utilisées pour les 4 groupes
appartiennent
aucheptel expérimental
de la Station et sont
génétiquement comparables.
Les 4pères distincts,
croisésWyandotte
X RhodeIsland,
ont étépris
au hasardparmi plusieurs
centainesd’animaux de
l’élevage
duMagneraud;
leurpédigree
exact est inconnu.Les 155
coquelets
ont été obtenus en 5 éclosions successives échelonnées du 28
janvier
au 25 février197 6.
Ils ont été utilisésexpérimentalement
entre le 3 et le 3i mars197 6.
Ils ontdisposé,
en cageindividuelle,
d’eau et d’aliment à volonté.L’aliment,
distribué sous forme defarine,
est d’une formulation standard : maïs,6 9 ,
7
= tourteau desoja,
r5- tourteau detournesol,
10 -poudre d’os,
2,5 - cal-cimarine,
i - selvétérinaire,
0,3-complément
minéral etvitaminique,
1,5 - avecen sus :
anticoccidien,
0,05 etantioxydant,
0,00125. Les conditions d’ambiance sont celles d’une alternancejour-nuit,
8 h-20h,
enéclairage artificiel,
et d’unetempérature
de 22 °C.L’expérimentation
acomporté
l’administration d’une doseunique
del ’ l Ce,
par intubation directe de la solutionchlorhydrique,
sous un volume de 0,1mlrepré-
sentant une dose de 5 à 6 microcuries. L’intubation est
systématiquement
effec-tuée à 9 h. Les
coquelets
sont ensuite sacrifiés à 5 stadesaprès
administration du marqueur( 3 o-6o-go-I20
et 150mn)
à raison de 5sujets
depère A,
8sujets
depère
B et 9sujets
depère
C ou D par stade. Comme pour l’administration dul4i Ce,
laméthodologie simplifiée
mise en oeuvre chez lelapin (LA PL ACE
etLEBAS, 1975 )
pour les
comptages
a étéappliquée intégralement
aux fèces collectées entre l’intu- bation etl’abattage,
et aux 6compartiments digestifs ci-après : jabot, proven-
tricule, gésier,
duodénum et anse de Meckel(intestin grêle),
caeca,système
colo-recto-cloaqual (côlon).
Résultats et discussion
Les
quantités
moyennes de radioactivité retrouvées dans les divers compar- timentsdigestifs
ainsi définis et dans lesfèces,
aux 5 stadesd’abattage
et pour chacun des 4 groupes decoquelets
sontprésentées
dans lafigure
i. Aucune diffé-rence
systématique
entre groupes, liée à un effet de la famille dupère
nepeut
être mise en évidence. Seules des différences occasionnelles entre moyennes compa- rées 2à 2 pour un même
compartiment
et un même stadepeuvent
être observées.Le
groupement
des données recueillies pourles
4 groupespermet
d’établirles
cinétiques d’apparition-disparition
desquantités
de radioactivité pourchaque compartiment considéré,
sur la base de la moyenne des résultats de 31coquelets
par stade
d’abattage (fig. 2 ).
On constate ainsi que, dans les conditions utiliséesd’alimentation et d’administration du marqueur, la radioactivité est, dès le stade 30 mn,
répartie
dans lejabot ( 32
p.100 ),
legésier ( 3 8
p.100 )
et l’intestingrêle (z
9
p.100 ).
Au niveau desportions proximales
du tubedigestif,
leproventricule
n’est à aucun stade le
siège
d’une accumulation de radioactivité(maximum
i p.ioo).
L’anse de Meckel est franchie par le front de radioactivité avant la9 o e minute, puisque
le côlon en renferme à ce stadeprès
de 3 p. 100. Cesegment digestif posté-
rieur est
rapidement traversé,
etprès de
4 p. IOOde la radioactivité est retrouvée dans les fèces 120 mnaprès
administration. Les caca, dont l’état deréplétion
par du contenu
digestif
a été constamment observé lors desabattages,
necontien-
nent à aucun stade une
quantité
notable de radioactivité(maximum 0 ,58
p.100 ).
Ce fait
particulier peut
être rattaché à l’intermittence de l’activité motrice caecale(FARGEAS B
t al., i963 ; ROCHE, 1974) compte
tenu de l’horairepréois adopté
parrapport
auxrythmes
d’éclairement et deprise
de nourriturespontanée
par exem-ple. Enfin,
le réhaussement au stade 120 mn duprofil
de décroissance de la radio- activité dans lejabot correspond
àl’ampleur
des différences entreanimaux,
les données relatives àchaque
stade étant obtenues sur descoquelets
nécessairement différents. Audemeurant,
ces mêmes variations individuelles sontsusceptibles
derendre
compte
desquelques
différences occasionnellement constatées entre groupes depère
différent.Compte
tenu des limites detemps
del’expérimentation,
il n’est paspossible
d’évaluer le
temps
de rétention dans le tubedigestif
de nos animaux. Toutefoisnos résultats pour des
coquelets
de 5 semaines s’avèrentcompatibles
avec ceuxde SxLaN et al.
( 1975 )
obtenus chez dessujets d’âge compris
entre 6 et 9semaines,
avec le même radio
isotope.
Ces auteurs confirment en effetl’augmentation
dutemps
de passage des aliments avecl’âge,
etapportent
des valeurs d’une totale fiabilité(ingestion
d’aliment uniformémentmarqué — équilibre
de marquage dans le tubedigestif
-comptages après
incinération etreprise
en milieuchlorhy- drique).
Aussi laméthodologie simplifiée
mise en ceuvre dans cet essai d’orientationne
peut-elle
rendrecompte
de l’absence d’influencepaternelle
dans nos conditionsexpérimentales.
En
conclusion,
au terme de cetteexpérimentation,
il n’est paspossible
demettre en évidence un effet de la famille du
père
àl’égard
descaractéristiques
du transit
digestif
chez lepoulet
de 5 semaines. Néanmoins cette indication devra êtrecomplétée
par d’autres travauximpliquant
despères
depédigrees
connus ettrès
différents,
et être renouvelée sur dessujets plus âgés.
Reçu pour pnblication en décembre 1976.
Summary
Digestive
transitin 5
weeks old chic.ken: searchfor
a variation between sirefamilies
The digestive transit of a single dose of 1&dquo;Ce was studied in 155 five weeks old cockerels from genetically related dams, but from 4 different sires, by slaughtering the animals at 5stages
between the 30th and the ’5oth min after administration of the radioactive tracer. It was not
possible to evidence any effect of the sire family on the characteristics of the digestive transit in
these young subjects and under the present experimental conditions.
Références bibliographiques
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