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Article pp.257-258 du Vol.44 n°3 (2003)

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Hommage à Emile Delavenay (1905-2003)

Président-fondateur de l’ATALA

Emile Delavenay, fondateur et premier président de l’ATALA, est mort le 7 septembre 2003, à l’âge de 98 ans.

Né en 1905, angliciste de formation et normalien, E. Delavenay enseigne d’abord à King’s College à Londres et à Cambridge, puis est journaliste à la BBC, avant d’entrer à l’ONU à New York en 1945. De 1950 jusqu’à sa retraite en 1966, il dirige le Service des documents et publications de l’Unesco où ses fonctions l’amènent à s’intéresser de très près aux problèmes de traduction sur le plan international. C’est d’ailleurs pendant ses années à l’Unesco qu’il jouera un rôle décisif dans les débuts de la traduction automatique en France.

En octobre 1957, il adresse une lettre au linguiste Michel Lejeune, directeur adjoint des lettres et sciences humaines du CNRS, pour le convaincre de l’intérêt de monter un groupe de TA en France. Après une rencontre des deux hommes en novembre 1957, E. Delavenay convoque, début 1958, deux réunions sur « la machine à traduire » à l’Institut de linguistique de la Sorbonne en collaboration avec André Martinet. A cette réunion présidée par Emile Benveniste, à laquelle assistera Lejeune, participeront les mathématiciens Georges Guilbaud, Benoît Mandelbrot, Marcel-Paul Schützenberger, Clemens Heller de la VIe section de l’Ecole pratique des hautes études, et Louis Ziéglé. Dans ses mémoires Témoignage. D’un village savoyard au village mondial publiées en 1992, E. Delavenay évoque la faible réceptivité des linguistes, et des universitaires en général, à l’idée de fabriquer une machine à traduire en France et ces réunions ne semblent pas avoir abouti sur un projet concret. Seule la direction de l’Armement semble s’intéresser à la question et contribuera d’ailleurs à la création du Centre d’étude de la traduction automatique par le CNRS en décembre 1959.

Parallèlement, il constitue un groupe de travail sur la TA qui se tient informé des travaux américains, britanniques et russes. Ce groupe prend le nom de « groupe international d’études sur la traduction automatique » et se réunit régulièrement à l’Unesco (voir l’article d’André Lentin dans TAL 1992, vol. 33, sur ces débuts héroïques). A la suite du premier congrès de l’IFIP (International Federation for Information Processing) organisé par l’Unesco et consacré à la TA en juin 1959, ce

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258 TAL. Volume 44 – n° 3/2003

groupe devient, en septembre 1959, l’« Association pour l’étude et le développement de la Traduction Automatique et de la Linguistique Appliquée » (ATALA), dont le bureau est composé d’Emile Delavenay, Pierre Nicolau, Pierre Meile, Georges Fargue, André Lentin et Claude Métais.

Président fondateur de l’ATALA jusqu’en 1965, E. Delavenay crée et dirige la revue de l’association, La Traduction Automatique, dont le premier numéro paraît en avril 1960.

Outre ses responsabilités dans l’ATALA, Delavenay joue un rôle important dans le développement et la vulgarisation de la TA. Sa position à l’UNESCO et sa maîtrise de nombreuses langues, l’anglais bien sûr, mais aussi l’allemand, l’espagnol et le russe, facilitent ses relations avec de nombreux groupes de TA anglais et américains : le groupe de Locke au MIT, le groupe de Reifler à l’Université de Washington, et le groupe de Cambridge en Grande-Bretagne. Il connaît très bien les travaux de l’Académie des Sciences de L’URSS. C’est notamment grâce à Delavenay et Michael Corbe, tous deux de l’Unesco, qu’Aimé Sestier, qui sera nommé directeur du centre parisien du CETA, prend connaissance des recherches en TA à l’étranger. La section grenobloise du CETA sera dirigée par Bernard Vauquois.

Auteur en 1959 d’un Que sais-je ? intitulé La machine à traduire, qui, traduit en anglais, en japonais et en espagnol, aura un écho important dans la presse française et internationale, puis en 1960 d’une Bibliographie de la traduction automatique, en collaboration avec son épouse Katherine Delavenay, il publiera également de nombreux articles de présentation et de vulgarisation de la TA. En 1968, il est chargé par Martinet de l’article « La traduction automatique », dans le volume Le Langage de l’Encyclopédie de la Pléiade.

Après sa retraite de l’Unesco, il s’installe à Vence en 1967, soutient un doctorat d’état sur D.-H. Lawrence, et devient professeur de littérature anglaise à la faculté des Lettres de Nice jusqu’à sa retraite définitive en 1974. Jusqu’à cette date, il sera membre de la section 22 « Linguistique générale, langues modernes et littérature comparée » du CNRS et fera partie du Conseil scientifique du CETA.

Pionnier et novateur, Emile Delavenay continuera à jouer un rôle important dans le devenir de l’ATALA après les deux crises successives traversées par la TA au niveau international, à l’issue de la publication du Rapport Bar-Hillel en 1960, puis du rapport de l’ALPAC en 1966. En 1965, l’ATALA devient le sigle de l’Association pour le Traitement Automatique des Langues, marquant ainsi l’avènement d’un nouveau domaine, au sein duquel la TA ne sera plus qu’un composant. Emile Delavenay reste, jusqu’en 1974, membre du Comité de rédaction de la revue renommée en 1965 TA Informations, Revue internationale des applications de l’automatique au langage, qui prendra le nom de Traitement Automatique des Langues (TAL) en 1992.

Jacqueline LÉON, pour la revue TAL.

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