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ÉLECTRICITÉ : La Fabrication de l'Appareillage à très haute tension

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É L E C T R I C I T É

La Fabrication de Y Appareillage à très haute tension

P a r C. C H A R E Y R O N , Ingénieur-Conseil

Dans cette note, nous nous proposons de signaler très succinlement les problèmes qui se posent aux constructeurs d'appareillage à très haute tension, et, comme exemple de quelques solutions actuelles, d'indiquer aux lecteurs celles qu'ont adoptées les Ateliers de Constructions Electriques de Dette.

Au cours d'une visite faite aux usines de cette Société ci Villeurbanne par les Elèves de V E. C. Lt) Vauteur> qui les accompagnait, a reçu des ingénieurs de cette firme de nombreux renseignements. Il croit d'autant plus intéressant de les présenter aux lecteurs que les constructeurs d'appareillage ne sont pas entiè- rement d'accord sur différents points que Vexpérience n'a pas encore mis suffisamment en lumière.

L'utilisation des très h a u t e s tensions est de d a t e t o u t e récente.

Ë n 1914, on citait en E u r o p e et en A m é r i q u e quelques installa­

tions à des tensions de 80.000 et 100.000 volts, mais il s'agissait îà d'installations isolées et personne ne s o u p ç o n n a i t le dévelop­

p e m e n t q u ' a l l a i e n t p r e n d r e les réseaux à très h a u t e tension.

L a raison de ce dévelop­

p e m e n t réside dans l'ac­

croissement c o n s t a n t de la c o n s o m m a t i o n qui a obligé les secteurs à se grouper et à aller chercher au loin dans les rivières ou dans les mines, les q u a n t i t é s nouvelles d'énergie q u e réclamaient les centres in­

dustriels.

Ce sont les Américains qui, les premiers, à la faveur de l a prospérité sans précédent provoquée dans leur pays p a r les c o m m a n ­ des des E t a t s belligérants, ont conçu et réalisé l'emploi des très h a u t e s tensions.

L'industrie française de la construction électrique a b ­ sorbée p a r les besoins de la défense nationale se ren­

d a i t c o m p t e des progrès

considérables faits en Amérique dans la t e c h n i q u e des t r a n s p o r t s de force à g r a n d e distance, mais ne p o u v a i t songer, p e n d a n t la guerre, à aborder les problèmes d o n t c e t t e évolution lui prescrivait l'étude.

L a t â c h e q u i s'imposait à elle, dès l'armistice, é t a i t écrasante.

T o u t en r é a d a p t a n t ses usines à leur fabrication normale elle devait s'organiser p o u r m e t t r e au p o i n t des fabrications entière- tnerit nouvelles et l u t t e r contre la concurrence étrangère qui, à la faveur des événements de la guerre, a v a i t pris une place p r é p o n d é r a n t e sur le m a r c h é .

Il é t a i t eri effet inadmissible q u ' u n e b r a n c h e aussi essentielle q u e celle de l'industrie française de la construction électrique assiste impuissante à l'envahissement du m a r c h é national p a r des p r o d u i t s étrangers, à u n e heure où on s ' a p p r ê t a i t à étendre considérablement le d o m a i n e de l'électricité p a r l'électrification des chemins de fer et la création des grands réseaux de jonction.

Il est agréable de constater q u e l'industrie électrique française

Fig. 1, — Intérieur d'une porcelainerie.

n ' a pas failli à sa t â c h e et q u e m o i n s de q u a t r e a n s après la clôture des hostilités elle é t a i t à m ê m e non seulement de répondre a u x besoins du m a r c h é national, mais de p r é t e n d r e à une plaee i m p o r t a n t e sur les m a r c h é s é t r a n g e r s .

L a fabrication de l'appareillage à t r è s h a u t e tension peut se r a m e n e r à la solution des trois conditions suivantes, q u e nous examinerons suc­

cessivement :

1° Disposer des isolants nécessaires ;

2° Disposer de l'outillage m é c a n i q u e e t des engins de m a n u t e n t i o n adaptés à ces fabrications toutes spé­

ciales ;

3° Disposer des instru­

m e n t e d'essais et de con­

trôle suffisants.

N o u s passons volontai­

r e m e n t sous silence une condition première qui est celle d ' a v o i r un personnel t e c h n i q u e suffisant ; les r é s u l t a t s o b t e n u s dès avant g u e r r e p a r les grandes sociétés françaises d'appa­

reillage suffiraient à d é m o n t r e r q u e sur ce p o i n t l'industrie française n ' a v a i t rien à envier a u x industries similaires étrangères.

I S O L A N T S .

Au premier r a n g des isolants employés d a n s la construction des appareils à très Haute ten$ion se place naturellement ta porcelaine. L ' i n d u s t r i e française de rélectro-céramiqîie avait t o u s les éléments p o u r r é s o u d r e les difficiles problèmes que p o s a i t la fabrication des isolateurs destinés a u x transports à h a u t e tension : longue expérience; m a t i è r e s premières de choix, m a i n - d ' œ u v r e de premier ordre. Il ne lui m a n q u a i t pour se m e t t r e en tête de cette i n d u s t r i e q u ' u n peu de confiance en elle-même. Il semble q u e sur ce point, la guerre ait eu une influence bienfaisante : a y a n t osé, elle a réussi. Après quelques t â t o n n e m e n t s inévitables il est i n c o n t e s t a b l e q u e l'industrie française de l'électro-céramique est, à l'heure actuelle, à même de Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1924017

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LA HOUILLE BLANCHE 77 livrer mieux que quiconque les porcelaines q u ' e x i g e n t les t r a n s ­

ports à très h a u t e tension,

Les personnes qui o n t été à m ê m e d'assister à des essais comparatifs faits sur des porcelaines de fabrication française et étrangère, ne p e u v e n t q u ' ê t r e stupéfaites de constater qu'à l'heure actuelle l'importation des porcelaines électro-techniques de fabrication étrangère se chiffre encore p a r milliers de tonnes.

11 y a là une situation réellement p a r a d o x a l e qui, espérons-le, n'est que passagère.

Fig. 2. — Laboratoire d'essais à 500.000 volts (Ateliers de Constructions électriques de Délie).

INSTALLATIONS D ' E S S A I S E T D E T R A I T E M E N T D E S H U I L E S .

Avec l ' a u g m e n t a t i o n des tensions d'exploitation la qualité des huiles employées d a n s les t r a n s f o r m a t e u r s e t disjoncteurs a pris une i m p o r t a n c e de premier p l a n .

L'envahissement du m a r c h é à la fin de la guerre p a r des huiles de mauvaise qualité r e n d a i t un contrôle et un t r a i t e m e n t des huiles particulièrement nécessaires c o m m e l'ont d é m o n t r é les nombreux accidents de t r a n s f o r m a t e u r s qui se sont produits ces dernières années dans les régions libérées. Ce contrôle, en dehors des caractéristiques électriques, doit p o r t e r particulièrement sur te dépôts, l'acidité, la viscosité et le point de congélation aux basses t e m p é r a t u r e s .

Pour les disjoncteurs à t r è s h a u t e s tensions qui généralement doivent être installés en plein air, la question du point de congé­

lation aux basses t e m p é r a t u r e s a une i m p o r t a n c e t o u t e parti­

culière. Dans les installations réalisées d a n s les contrées à hiver rigoureux c o m m e celles de l'est de la F r a n c e , on est obligé de Prévoir le réchauffage artificiel de l'huile des disjoncteurs.

La préparation rationnelle de l'huile destinée a u x appareils à fres haute tension nécessite donc u n e installation complète de

^chage et filtrage des h u i l e s ; sans parler des systèmes de manu­

t e n t i o n en r a p p o r t avec les q u a n t i t é s considérables d'huile q u e c o m p o r t e n t les appareils.

A t i t r e d'indication, voici les caractéristiques auxquelles se sont arrêtés les Ateliers de Délie, à la suite d'essais effectués d a n s leurs laboratoires :

Densité: Inférieure à 0,9.

Viscosité : à 20° inférieure à 6 (Engler)

Congélation : T e m p é r a t u r e de congélation inférieure à — 20°.

Fig. 3. — Essai sous pluie artificielle.

Inflamrnabiliié : point d'inflammabiiité supérieur à 170°.

Combustibilité : p o i n t de combustibilité supérieur à 200°.

Volatilité: après 5 heures de chauffage à 100°, p e r t e en poids inférieure à 2 % .

Dépôts : après 10 heures de chauffage à 200° en présence d ' u n e l a m e de cuivre, a u c u n dépôt.

Corps étrangers : l'huile doit être d é s h y d r a t é e , e x e m p t e d'alcali, de soufre, de résine, e t c . ; teneur en acides m i n é r a u x inférieure à 0,01 % .

Rigidité diélectrique : 40.000 V. e n t r e sphère de 12,5 m/m de d i a m è t r e dans les conditions du cahier des charges de l'Union des Syndicats.

A T E L I E R S D E F A B R I C A T I O N .

Un disjoncteur tripolaire à 150.000 V. pèse, en ordre de m a r ­ che, 25 tonnes et a une h a u t e u r de 4 m . 50. Vouloir fabriquer de tels appareils dans une usine c o u r a n t e d'appareillage à h a u t e tension serait aussi ridicule q u e de confier à u n e fabrique de p e t i t s m o t e u r s , l'exécution d ' a l t e r n a t e u r s de g r a n d e puissance.

Nous ne croyons donc p a s utile d'insister sur la nécessité, pour un

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atelier de construction d'appareillage à 1res h a u t e tension, d'avoir un matériel de m a n u t e n t i o n et d'usinage de puissance et de dimen­

sions appropriées.

ESSAIS ET CONTRÔLE.

On ne conçoit pas une fabrication rationnelle sans les moyens suffisants d'essais et de contrôle. Les Ateliers de Constructions Electriques de Délie possèdent à Villeurbanne un laboratoire

Fig. 4. — Amorçage sons pluie sur une traversée de disjoncteur.

d'essais à 500.000 v. et se sont d ' a u t r e p a r t assuré p a r contrat la disposition du L a b o r a t o i r e Ampère à LOOO.000 de volts dont la Compagnie Générale d'Electro-Céramique a r é c e m m e n t terminé l'installation à Ivry.

P o u r les essais des appareils destinés à être installés à l'exté­

rieur, divers agencements ingénieux o n t été réalisés à Villeur­

b a n n e . L a photographie № 3 ci-contre m o n t r e la herse d'es­

sais p e r m e t t a n t de déterminer les tensions d'amorçage, sous pluie d'inclinaison et d'intensité variables.

*

Nous allons m a i n t e n a n t examiner succinctement les conditions d'emploi de l'appareillage à très h a u t e tension.

Depuis quelques années, la m é t h o d e s'est généralisée de placer en plein air les installations à très h a u t e tension, y compris les transformateurs de puissance. Cette tendance s'était d'abord manifestée a u x E t a t s - U n i s , et tout le m o n d e sait le développement q u ' o n t pris, dans ce pays, les installations « out-door ». On fait valoir, en faveur de ce m o d e d'installation, les avantages suivants :

Suppression de b â t i m e n t s e x t r ê m e m e n t o n é r e u x ;

Grandes facilités d'extension et de r e m a n i e m e n t s ; Simplification générale de l'installation.

L ' E u r o p e a suivi l'Amérique d a n s cette voie avec toutefois certaines réserves concernant la sécurité de l'exploita lion, Kn

Italie, n o t a m m e n t , on semble donner la préférence aux ins­

tallations semi-extérieures dans lesquelles les organes essentiels, transformateurs, disjoncteurs, sont abrités contre les intempéries.

Les partisans irréductibles des installations intérieures paraissent

Fig. 5. — Disjoncteur à 150.000 volts hors de sa cuve.

avoir regagné quelque peu de terrain ces temps derniers, même en Amérique. Quoi qu'*d en soif, et j u s q u ' à nouvel ordre, les fabri­

c a n t s d'appareillage à très h a u t e tension d o i v e n t s'imposer de construire des appareils susceptibles de fonctionner en plein air.

Ces conditions d'emploi o n t obligé les constructeurs à donner t o u t e leur a t t e n t i o n à la solution de problèmes en p a r t i e nouveaux p o u r eux, p a r m i lesquels nous citerons :

Io Uélanchêilé dts appareils comportant des bacs à huile, en particulier des disjoncteurs, — Le s y s t è m e du conservateur d'huile généralement utilisé p o u r les t r a n s f o r m a t e u r s n ' e s t pas applicable a u x disjoncteurs en raison de la nécessité de laisser a u x gaz pro­

duits p a r la coupure un v o l u m e d'expansion en communication avec l'extérieur, La solution de la question d'éfanchéifé présente de ce fait d ' i m p o r t a n t e s difficultés.

2° La protection contre la rouille. Elle- est obtenue aux Ateliers de Délie p a r l'emploi de la mctallisation au zinc des pièces de fonte par le procédé Schoop. Cette méthode, quoique d ' u n e application assez délicate, donne de bons résultats.

3° U isolement superficiel des traversées et des isolateurs supports dans les conditions atmosphériques les plus défavorables, — H n'existe encore a u c u n e prescription officielle au sujet des ten­

sions d'essai sous pluie qu'il convient d ' a d m e t t r e pour ce genre

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LA HOUILLE BLANCHE 79 de matériel. Les essais faits sous pluie artificielle a u x Ateliers de

constructions électriques de Délie o n t m o n t r é que pour des traversées et s u p p o r t s j u d i c i e u s e m e n t conçus la tension d'amor­

çage, sous pluie de 5 m/m p a r m i n u t e à 45°, p e u t être m a i n t e n u e à 75 % environ de la tension d ' a m o r ç a g e à sec.

D I S J O N C T E U R S DANS L ' H U I L E .

Traversées — Les traversées s o n t i n c o n t e s t a b l e m e n t un des

Im g. G. — Usinage d'un capot de gros disjoncteur.

organes les plus délicats des disjoncteurs à t r è s h a u t e tension.

Il n'est donc pas inutile de préciser les conditions auxquelles ces organes devraient satisfaire :

1° La tension d'essai à sec appliquée e n t r e la tige de traversée et le collier, ce dernier é t a n t à la ferre, ne doit en a u c u n cas être inférieure à deux fois la tension composée plus 10.000 volts ;

2° La tension d ' a m o r ç a g e sous pluie de 5 mJm p a r m i n u t e à 45°

ne doit pas ê t r e inférieure à 70 % de la tension d'amorçage à sec;

3° La tension de claquage radial doit ê t r e dans t o u s les cas supérieure à la tension d ' a m o r ç a g e superficiel à s e c ;

4° La traversée doit être construite de telle façon qu'elle puisse résister à l'influence des a g e n t s a t m o s p h é r i q u e s et n o t a m m e n t a u x effets de dilatation et de contraction des t e m p é r a t u r e s extrêmes ; 5° La traversée doit être constituée de telle façon q u ' à la ten­

sion normale de service (tension composée avec un pôle à la terre)

e n aucun point a u voisinage ou à l'intérieur de la borne la tension d'ionisation ne soit a t t e i n t e .

Les traversées a c t u e l l e m e n t utilisées pour ces disjoncteurs à haute tension sont de trois types :

Les traversées à isolant fluide, — D a n s ces traversées les porce­

laines ne j o u e n t q u e le rôle d'isolant superficiel et l'isolement e n t r e la fige de passage et le collier de la traversée est constituéjpar une masse de composition spéciale r e s t a n t fluide a u x plus basses t e m ­ p é r a t u r e s .

U n réservoir d'expansion est ménagé à la partiejsupérieure de la traversée.

P o i n t s de rupture

Eig. 7, — Durée de Tare, travail de r u p t u r e et volume de gaz Jors d'un déclenchement à 500 ampères, 1100 volts, soit 700 kVA

de puissance inductive monophasée.

Bien que ces traversées soient d ' u n e fabrication assez déli­

cate, du fait de l'étanchéité à réaliser, les A. C. E . D . en o n t généralisé l'emploi d a n s leur construction d'appareils à t r è s h a u t e tension.

Les bornes condensateurs. — Ces bornes sont constituées p a r du p a p i e r bakélisé ou p a r t o u t a u t r e isolant solide d a n s lequel des écrans assurent une répartition égale de la tension. L a traversée est protégée contre les intempéries p a r u n e pièce en porcelaine qui recouvre e n t i è r e m e n t sa p a r t i e supérieure. Ce système pré- sente l ' a v a n t a g e de réduire les dimensions des traversées. P a r contre, comme dans t o u t e s les constructions où l'utilisation du matériel est poussée à la dernière limite, la plus p e t i t e r u p t u r e d'équilibre en un point quelconque a m è n e u n e destruction com­

plète de l'édifice.

Les traversées en porcelaine. — Ces traversées sont constituées p a r u n certain n o m b r e de t u b e s en porcelaine concentriques, les interstices é t a n t remplis d'un corps approprié.

L e seul a v a n t a g e de ces traversées est leur prix r e l a t i v e m e n t m o d i q u e , car, aussi bien du p o i n t de v u e électrique que du point de v u e mécanique, c e t t e c o n s t r u c t i o n n ' e s t guère soutenable.

Ce genre de traversée semble, de ce fait, appelé à d i s p a r a î t r e , du moins p o u r les très h a u t e s tensions

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Fig. 8. — R u p t u r e double avec chambre d'explosion.

M O D E D ' E N T R A Î N E M E N T D E S CONTACTS M O B I L E S .

Comme pour les disjoncteurs à m o y e n n e tension, deux sys­

tèmes se t r o u v e n t en présence :

1° L e système à genouillères généralement utilisé en Amérique et dans lequel les contacts mobiles sont c o m m a n d é s p a r une tige verticale isolante, coulissant dans le carter de l'interrupteur.

Les masses en m o u v e m e n t sont réduites au m i n i m u m , le volume d'huile est bien utilisé.

P a r contre, on p e u t faire à ce système les reproches suivants : L'ensemble est peu mécanique.

L a tige, généralement en bois, qui actionne les contacts et qui n'est guidée que sur u n e faible longueur, à une de ses extrémités, court le risque de se briser. L ' a j u s t a g e des contacts est incertain en raison de ce défaut de guidage. L a construction ne se prête pas à l'adoption de contacts multiples.

2° Le système de c o m m a n d e par axe horizontal et bielles entraî­

n a n t un équipage mobile coulissant sur des tiges de guidages.

On p e u t reprocher à ce système le poids des masses mobiles et l ' a u g m e n t a t i o n du v o l u m e d'huile qu'il entraîne. Il présente par contre des a v a n t a g e s au point de vue mécanique.

CONTACTS D E R U P T U R E .

T o u s les disjoncteurs à très h a u t e tension construits par les Ateliers de Délie c o m p o r t e n t des r u p t u r e s multiples en série (en général 6 sur c h a q u e phase).

Ils se différencient très n e t t e m e n t sur ce p o i n t des appareils de construction américaine qui g é n é r a l e m e n t ne comportent q u e d e u x r u p t u r e s p a r pôle. L a r u p t u r e en charge d'un circuit p a r un i n t e r r u p t e u r d a n s l'huile a fait l'objet ces dernières

Fig. 9. — Pôle de sectionneur à 150.000 volts.

a n n é e s de t a n t de c o m m u n i c a t i o n s s o u v e n t divergentes et quel quefois fantaisistes qu'il p a r a î t r a p e u t - ê t r e utile de rappeler quelques p o i n t s essentiels du p h é n o m è n e .

R é s u m o n s d ' a b o r d le m é c a n i s m e de la r u p t u r e dans l'huile.

D a n s les premiers i n s t a n t s , il se p r o d u i t , a u x contacts, des arcs qui persistent j u s q u ' à ce q u e l ' é c a r t e m e n t soit suffisant pour q u e l'arc ne puisse plus se réamorcer. Ces arcs provoquent la volatilisation e t la décomposition d ' u n e certaine q u a n t i t é d'huile, c'est-à-dire la formation a u voisinage des c o n t a c t s , de poches gazeuses portées à h a u t e t e m p é r a t u r e . Les accidents les plus fréquents p r o v i e n n e n t de ces poches gazeuses, soit qu'elles vien­

n e n t en c o n t a c t avec les parois de la cuve e t qu'elles provoquent ainsi u n e mise à la terre et u n c o u r t circuit, soif q u e les gaz arri­

v e n t insuffisamment refroidis à la p a r t i e supérieure de l'interrup­

t e u r e t d é t o n e n t au c o n t a c t de l'air.

On aperçoit i m m é d i a t e m e n t q u e le p r o b l è m e essentiel à résou­

dre est de réduire au m i n i m u m la formation de gaz à l'intérieur de l ' i n t e r r u p t e u r , c'est-à-dire de réduire a u m i n i m u m le travail t r a n s f o r m é en chaleur dans l ' i n t e r r u p t e u r a u m o m e n t de la rup­

t u r e . Les dimensions de l ' i n t e r r u p t e u r d o i v e n t être d'autre part, telles q u e ces gaz ne puissent en a u c u n cas p r o v o q u e r un amorçage à la masse ou u n e explosion à la p a r t i e supérieure de l'interrup­

t e u r .

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LÀ HOUILLE BLANCHE 81 Considérons ces d e u x points c o m m e acquis e t e x a m i n o n s d'abord

le premier. D e u x facteurs sont à considérer : la loi d'écarfement des contacts 'en fonction du t e m p s , et la pression du milieu.

Nous ne considérerons que la vitesse moyenne d ' o u v e r t u r e des contacts, e t nous a d m e t t r o n s q u e l ' a u g m e n t a t i o n de cette vitesse moyenne d i m i n u e le t r a v a i l de r u p t u r e , ce qui semble d'ailleurs certain pour les vitesses a c t u e l l e m e n t réalisées.

Le problème est donc d'obtenir une vitesse m o y e n n e d'ouver­

ture du circuit aussi g r a n d e q u e possible.

Pour cela, u n e p r e ­ mière Ecole prévoit u n e Rupture multiple. P o u r une môme vitesse de l'équipage mobile, il est bien évident q u e la vi­

tesse d ' o u v e r t u r e du Circuit est d ' a u t a n t plus grande qu'il y a davantage de coupures en série, et, t o u t e s cho­

ses égales d'ailleurs, il ne sera de m ê m e de la vitesse m o y e n n e ; sans doute avec u n e cou­

pure multiple, la vitesse moyenne de l'équipage mobile est sensiblement réduite, et la course n'est pas diminuée en proportion d u n o m b r e de ruptures. N é a n m o i n s , le b u t ^ s e m b l e a t t e i n t , et d'ailleurs l'efficacité de ce dispositif a été confirmée pai des essais dont les r é s u l t a t s s o n t

résumés sur les g r a p h i q u e s de la figure 7.

Quoi qu'il en soit, certains c o n s t r u c t e u r s américains e t fran­

çais, opposent a u s y s t è m e de r u p t u r e multiple des i n t e r r u p t e u r s à rupture double, d o n t les c o n t a c t s sont m u n i s de chambres d'ex­

plosion. A la multiplicité des r u p t u r e s ils s u b s t i t u e n t l'influence de la pression sur le potentiel explosif, donc sur la vitesse d'ex­

tinction de l ' a r c D a n s ces appareils la r u p t u r e se produit à l'intérieur d'un p o t en acier garni i n t é r i e u r e m e n t de matière isolante (fig. 9). L ' e x p a n s i o n des gaz p r o d u i t s ne p o u v a n t se faire librement, la pression m o n t e t r è s r a p i d e m e n t à une h a u t e valeur, et on c o m p t e sur c e t t e pression pour assurer une extinc­

tion rapide de l ' a r c .

Mais l'utilité des fortes pressions est contestée, e t des expérien­

ces faites en Suisse a u r a i e n t m ê m e p r o u v é qu'elles peuvent, dans certaines conditions, aller à r e n c o n t r e du b u t visé.

Enfin pour en t e r m i n e r avec la r u p t u r e , signalons encore l'argument qui nous a é t é d o n n é en faveur de la r u p t u r e multiple de la r é p a r t i t i o n du t r a v a i l de r u p t u r e sur un grand nom­

bre de points.

Fig. 10. — Ligne d ' E t a t Landres-Laneuveville à 120.000 V.

Coupure de Yaudières ( M0 M )

D É C L E N C H E M E N T AUTOMATIQUE.

C O M M A N D E É L E C T R I Q U E A D I S T A N C E .

P o u r le déclenchement a u t o m a t i q u e des disjoncteurs à g r a n d e puissance on ne p e u t songer, dans la p l u p a r t des cas, à utiliser des t r a n s f o r m a t e u r s d'intensité i n d é p e n d a n t s d o n t le p r i x grèverait t r o p l o u r d e m e n t l'installation. On utilise généralement le transfor­

m a t e u r de b o r n e qui est constitué p a r un t r a n s f o r m a t e u r t o r e placé sur une des bornes de l ' i n t e r r u p t e u r . Ces t r a n s f o r m a t e u r s ne

p e r m e t t e n t guère t o u ­ tefois un réglage au- dessous de 50 a m p è r e s primaires ; p o u r les r é ­ glages à plus faible intensité les Ateliers de Délie construisent un système de relais direct d o n t le mécanisme est à l'abri des intempéries e t qui p e r m e t u n r é ­ glage de l'intensité e t d u t e m p s de déclenche­

m e n t sous tension.

P a r m i les c o m m a n ­ des électriques à dis­

t a n c e p o u r disjoncteurs à très h a u t e tension, signalons celles du t y p e à solénoïde. L a puis­

sance i n s t a n t a n é e a b ­ sorbée à la ferme­

t u r e d ' u n disjoncteur à 150.000 volts n e dépasse p a s 15 k w s . T o u t e s ces c o m m a n d e s sont géné­

r a l e m e n t munies d ' u n dispositif de réenclenchement empêché.

SECTIONNEURS.

P o u r la construction des sectionneurs comme aussi p o u r la fixation des barres collectrices et des connexions d a n s les postes, on a besoin d'isolateurs s u p p o r t s rigides. Il ne p e u t ê t r e question d'utiliser dans ce b u t des isolateurs à cloches du modèle employé p o u r les tensions moyennes, la fabrication de ce genre d'isolateur d e v e n a n t p r a t i q u e m e n t irréalisable p o u r les tensions supérieures à 70.000 volts. On a donc été obligé d ' a d o p t e r des colonnes constituées p a r l'accouplement d ' u n certain n o m b r e d'éléments en porcelaine.

Au d é b u t de la fabrication des appareils à très h a u t e tension on a b e a u c o u p utilisé dans ce b u t des éléments identiques à ceux d o n t s o n t constituées les chaînés d ' a m a r r a g e des lignes. Ces éléments é t a i e n t reliés les uns a u x a u t r e s rigidement p a r des pièces métalliques appropriées. A l'usage, on a constaté q u e les colonnes ainsi constituées é t a i e n t d ' u n m o n t a g e assez délicat et, fait plus grave, ne p r é s e n t a i e n t q u ' u n e résistance t o u t à fait insuffisante a u x efforts de flexion.

On d o n n e donc a u j o u r d ' h u i la préférence à des colonnes constituées p a r d e u x ou trois éléments c o m p o r t a n t chacun trois ou q u a t r e cloches.

N o u s reproduisons ci-dessous, à t i t r e documentaire, les résul­

t a t s d'essais comparatifs effectués p a r les Ateliers de Délie sur des colonnes à 150.000 volts de différents modèles.

(7)

1

! Colonne Colonne Colonne Colonne ]

! № 1 № 2 № 3

№ 4

J

I. — Essais électriques.

Tension d'apparition des

effluves Volts 211.000 131.000 113,000 136.000 Tension d'amorçage à

sec Volts 455.000 390.000 450.000 348.000 Tension d'amorçage sous

pluie verticale de 1 0 ^

par minute . . . . Volts 264.000 254.000 360.000 218,000 I I . — Essais mécaniques.

Torsion, couple de rup­

ture Kgm 410 312 121 165

Flexion, couple de rup­

ture Kgm 665 640 75 469

Les colonnes n0 5 3 1 et 2 étaient des colonnes cons­

tituées par trois éléments à trois cloches de cons­

truction française

La colonne n° '3 é t a i t constituée p a r neuf élé­

m e n t s de chaîne accouplés rigidement.

La colonne n° 4 était constituée par deux élé­

m e n t s à q u a t r e cloches de construction américaine.

Au sujet des modèles de sectionneurs générale­

m e n t utilisés dans les pos­

tes à très h a u t e tension on peut dire ce qui suit : le sectionneur unipolaire à c o m m a n d e p a r perche n'est plus guère utilisé ; on le comprendra aisément si on se rend c o m p t e de la

difficulté qu'il y a à m a n œ u v r e r à 1a perche des sectionneurs placés très fréquemment à plus de 10 mètres au-dessus du sol.

On utilise de façon presque générale a u j o u r d ' h u i dans les installations à très h a u t e tension ' des sectionneurs multipolaires commandés à la main du b a s des pylônes. Ces appareils de différents modèles se r a m è n e n t à deux t y p e s principaux : le t y p e à fermeture dans le plan vertical et le sectionneur rotatif à fermeture dans le plan horizontal, La valeur de ces constructions doit être jugée, semble-t-il, non pas t a n t sur les

a v a n t a g e s plus ou moins théoriques de leur construction, mais bien p l u t ô t sur le degré de c o n t r a i n t e imposé a u x isolateurs au m o m e n t de la manoeuvre des appareils.

Il ne faut p a s perdre de vue, en effet, q u e ces isolateurs sont constitués, comme nous venons de le voir, p a r des éléments en porcelaine assemblés p a r des scellements. Quoique la résis­

t a n c e mécanique de ces colonnes soif i m p o r t a n t e , comme le m o n t r e le r é s u l t a t des essais consignés plus h a u t , il n'en reste pas moins q u ' u n e sollicitation fréquente à la torsion et à la flexion de pièces en porcelaine et de scellements est une chose peu désirable.

A ce point de vue les sectionneurs à fermeture d a n s le plan vertical sont clans un é t a t d'infériorité.

D e m ê m e d a n s les sectionneurs à une seule colonne centrale r o t a t i v e , celle-ci est soumise à un effort de torsion, et il semble préférable de constituer l'équipage mobile p a r deux colonnes

jumelées, ce qui supprime cet effort.

Un sujet de préoccupa­

tion pour les exploitants de s t a t i o n s en plein air est la m a n œ u v r e des sec­

tionneurs p a r temps de gros verglas. 11 existe, dans cet ordre d'idée une q u a n t i t é de dispositifs in­

génieux qui malheureuse­

m e n t o n t presque tous l'inconvénient d'imposer une fatigue supplémentaire a u x isolateurs.

Fig. I L — Un atelier de montage d'appareillage à très haute tension.

P o u r t e r m i n e r , nous m e n t i o n n e r o n s que si l'in­

dustrie française du gros appareillage a fait auda- cieusement confiance à l'avenir en s'équipant lar­

g e m e n t à une époque oii l'emploi des très hautes tensions n'en était qu'à ses d é b u t s en France, elle en a été récompensée au-delà même de ses espérances.

N o u s en prenons à témoin l'activité qui règne à l'usine de Villeurbanne des Ateliers de Délie, d o n t les livraisons et com­

m a n d e s p o r t e n t sur plusieurs centaines d'appareils à très haute tension. Nous tenons en t e r m i n a n t à remercier cette société cle l'accueil qu'elle nous a réservé ainsi que des renseignements c o m m u n i q u é s .

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