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LE CRIME DE

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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20-21 MAI 2021, EHESS, PARIS, FRANCE JOURNÉES D'ÉTUDE INTERNATIONALES Définitions, réceptions et réalités

(XIVe-XVIe siècles)

LE CRIME DE

SORCELLERIE

EN DÉBAT

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Résumé :

La multiplication des travaux ces dernières décennies dans le champ des Witchcraft Studies a permis de profondément renouveler les approches et les modèles d’étude de la répression de la sorcellerie à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne. Par la même, la recherche a grandement précisé les modalités et les configurations (idéologiques, politiques et doctrinales) qui concourent à la genèse de la « chasse aux sorcières ». La recherche a également montré que la répression de la sorcellerie pouvait revêtir des formes très différentes en fonction des contextes et des espaces envisagées, des sources étudiées et des objectifs prêtées à celle-ci, soulignant ainsi l’extrême plasticité de l’accusation de sorcellerie et des catégories de ce crime. Les journées d’étude se proposent ainsi d’orienter les réflexions et les discussions autour de trois axes principaux : la définition du crime de sorcellerie, ses différentes réceptions et la question de sa réalité. L'objet de ces journées d'étude est également de mettre en débat le crime de sorcellerie, en valorisant notamment les nouveaux terrains de la recherche et les dossiers inédits sur cette question, dans le but d’examiner et dey débattre de la variété des définitions, des modalités de réception et des différentes réalités que le crime de sorcellerie pouvait revêtir à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne (XIVe-XVIe siècle).

Définir le crime de sorcellerie : enjeux, concepts et débats

L’historiographie a souvent souligné la richesse du lexique mobilisé dans les sources médiévales et modernes pour désigner la sorcellerie, et ceux qui la pratiquent. Ce foisonnement typologique est notamment à mettre en relation avec la diversité des espaces dans lesquels s’est développée la répression du crime de sorcellerie, à partir de la fin du XIIIe siècle. Les travaux les plus récents, portant notamment sur l’espace alpin, sur l’espace pyrénéen ainsi que sur le royaume

L E C R I M E D E S O R C E L L E R I E E N D É B A T

APPEL À COMMUNICATION

Définitions, réceptions et réalités (XIVe-XVIe siècles)

J O U R N É E S D ' É T U D E I N T E R N A T I O N A L E S

2 0 - 2 1 M A I 2 0 2 1 , E H E S S , P A R I S , F R A N C E

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royaume de France, ont montré les différentes spécificités et les particularités régionales du vocabulaire employé pour définir la sorcellerie. De plus, le crime de sorcellerie apparaît comme une catégorie criminelle à la définition plastique et mobile dont la formulation est intimement liée aux types de sources mobilisés par l’historien. Ainsi, l’étude de la sorcellerie semble activement témoigner que ce crime est un concept en construction et en débat à la fin du Moyen Âge. Si aujourd’hui les données sont relativement bien connues, la synthèse dans une perspective comparatiste reste à faire.

La confrontation de différents terrains d’enquête, mobilisant des matériaux diversifiés (sources judiciaires, normatives, théologiques, pratiques gracieuses, littérature, prédication) et mettant en évidence des milieux de production différents (laïcs, ecclésiastiques, inquisitoriaux) permettrait de conduire une réflexion globale sur les modalités de configuration du crime de sorcellerie à la fin Moyen Âge. Elle permettrait également de préciser les enjeux de la mobilisation d’un type de vocabulaire ou d’un autre en mettant en évidence d’éventuels jeux d’échelles en fonction d’unités régionales et politiques différentes. Enfin, la démarche comparatiste permettrait également de préciser les modalités de diffusion et de circulation des mots qui définissent le crime de sorcellerie en mettant en évidence les conditions de leurs réceptions et leurs possibles influences sur les pratiques répressives à l’encontre de la sorcellerie.

Réceptions du crime de sorcellerie : entre adhésion et résistance

Au-delà de sa définition se pose la question de la réception du crime. Il est certain qu’avant le début de la chasse aux sorcières, il préexiste une conception de la sorcellerie qui diffère en fonction des classes sociales et des régions. Celle-ci ne correspond que partiellement avec le concept du sabbat qui émergent dans les tribunaux à partir du XVe siècle. On le voit notamment à travers les débats des théologiens sur la réalité ou la fiction du vol nocturne, mais également à travers les dénonciations qui ciblent généralement des individus et non des groupes perçus comme agissant secrètement et collectivement. La question du rôle de la population dans la répression est un élément clé de la compréhension du phénomène, que ce soit par l’impact de la vision populaire de la sorcellerie ou dans des actions individuelles. Si la répression de la secte diabolique peut, dans certains cas, être instrumentalisée par des individus pour satisfaire leur propre agenda, des oppositions au concept du sabbat ou à des procès spécifiques existent. Elles sont bien souvent difficiles à saisir puisque la justice est exercée par les dominants. Ceux qui voudraient la contester, sauf révolte ouverte, doivent se contenter d’actions voilées pour éviter la sanction. Néanmoins, l’étude des comptabilités médiévales ou modernes permet d’apporter des éléments à la question de l’adhésion des populations au phénomène de la répression.

Réalités du crime de sorcellerie : l’accusation en tension

Au sein de l’historiographie, il existe un consensus important pour dire que le sabbat et la plupart des crimes qui sont reprochés aux accusées n’ont pas réellement eu lieu. Partant de cette hypothèse largement démontrée depuis les années 1970, la plupart des historiens se posent la question de la réalité qui se trouve derrière le crime. Si l’essentiel

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historiens se posent la question de la réalité qui se trouve derrière le crime. Si l’essentiel des charges retenues contre les individus accusés de sorcellerie ne peuvent être considérées comme avérées, quelles informations peut-on extraire de ces documents ? Les points de vue sont nombreux. Faut-il lire les procès en cherchant à isoler les éléments qui sortent du cadre attendu de leur production ? Croiser ces informations avec d’autres sources qui nous renseignent sur les tensions sociales, politiques des communautés ou les agendas des juges ? Et enfin, quelle est l’influence de la conservation des sources sur notre vision propre du phénomène ?

Des communications en lien avec ces différentes thématiques seront particulièrement remarquées.

Les langues des journées d’étude seront le français et l’anglais.

Il s’agit de journées d’étude ouvertes aux jeunes chercheurs et donc aux doctorants, post-doctorants ainsi qu’aux masterants avancés.

Pour candidater, envoyer un mail à à l’adresse suivante : maxime.perbellini@ehess.fr avant le 30 novembre 2020 au plus tard avec un titre et un court résumé (maximum 300 mots) de la communication envisagée. Les communications devront être d’une durée de 20 minutes.

Informations pratiques :

Les journées d’étude sont organisées par Maxime Gelly-Perbellini (doctorant à l’EHESS et à l’Université Libre de Bruxelles, ATER à l’Université de Reims Champagne-Ardenne) et Olivier Silberstein (doctorant à l’Université de Neufchâtel). Elles sont portées par l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Elles se tiendront dans les locaux de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales les 20 et 21 mai 2021. Les journées d’étude internationales débuteront le 20 mai à 14H00 et s’achèvera le 21 mai à 17H00.

L E C R I M E D E S O R C E L L E R I E E N D É B A T

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Références

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