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LA CRISE DES SOUS-MARINS DANS LA PRESSE FRANÇAISE EN AUTOMNE 2021

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Academic year: 2022

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INSTITUTIONEN FÖR

SPRÅK OCH LITTERATURER

LA CRISE DES SOUS-MARINS DANS LA PRESSE FRANÇAISE EN AUTOMNE 2021

Une analyse comparative et quantitative des discours politiques dans Libération et Le Figaro

Erik Wirdheim

Uppsats/Examensarbete: 15 hp

Program och/eller kurs: FR1302 Franska: Självständigt arbete på fördjupningsnivå Nivå: Grundnivå

Termin/år: Ht/2021

Handledare: Andreas Romeborn

Examinator: Ugo Ruiz

Rapport nr: xx (ifylles ej av studenten/studenterna)

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Abstract

Uppsats/Examensarbete:

Program och/eller kurs:

Nivå:

Termin/år:

Handledare:

Examinator:

Rapport nr:

Nyckelord:

15hp

FR1302 Franska: Självständigt arbete på fördjupningsnivå Grundnivå

Ht/2021

AndreasRomebo rn

UgoRuiz

xx (ifylles ej av studenten/studenterna)

Analyse du discours, Iramuteq, textométrie, crise des sous-marins

Sammanfattning på svenska

Under hösten 2021 säger Australien upp ett stort kontrakt på franska ubåtar. Detta är inte bara en kommersiell förlust, utan händelsen kommer också att få konsekvenser för den franska militära strategin i Stillahavsområdet. Media kallar det hela en "kris" och med presidentval 2022 är tidpunkten inte bra för Emmanuel Macron.

Syftet med detta arbete är att göra en diskursanalys av artiklar från Le Figaro och Libération för att fastställa på vilka teman högern resp. mitten-vänstern (centre-gauche) i fransk press fokuserar. Den valda metoden är kvantitativ och med hjälp av programvaran Iramuteq genomförs statistiska,

makrostrukturella, mikrostrukturella och diakrona analyser enligt teorier för textometri. Skapandet av nödvändiga korpusar är en integrerad del av tillvägagångssättet.

Resultaten antyder att diskursen i Le Figaro är mer ideologisk och använder händelsen för att argumentera för europeisk strategisk autonomi medan diskursen i Libération är mer förklarande och söker skälen till den i den australiensiska försvarspolitiken.

Résumé en français

A l’automne 2021, l’Australie annule un important contrat de sous-marins français. Ce n’est pas seulement une perte commerciale, mais l’événement aura aussi des conséquences pour la stratégie militaire française dans la région Indo-Pacifique. Les médias l’appellent une « crise » et avec les élections présidentielles prévues pour 2022, le moment n’est pas bon pour Emmanuel Macron.

L’objectif de cette thèse est de faire une analyse du discours des articles du Figaro et de Libération pour établir sur quelles thématiques la presse française de droite et de centre-gauche se concentre. La méthode choisie est quantitative et s’appuie sur le logiciel Iramuteq afin de réaliser des analyses statistiques, macrostructurales, microstructurales et diachroniques conformes aux théories de la textométrie. La constitution des corpus nécessaires fait partie intégrante de la démarche.

Nos résultats indiquent que le discours du Figaro est plus idéologique et utilise cet événement pour promouvoir une autonomie stratégique européenne tandis que le discours de Libération est plus explicatif et en cherche les causes dans la politique de défense australienne.

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Table des matières

1. Introduction ... 1

1.1. Objectifs de l’étude ... 2

1.2. Méthode ... 3

1.3. Limites de l’étude ... 4

1.4. Réflexions sur notre méthode ... 5

2. Cadre théorique ... 7

2.1. Le discours ... 7

2.2. Analyse du discours ... 7

2.3. Critical Discourse Analysis ou Political Discourse Analysis ... 8

2.4. Le corpus ... 8

2.5. Linguistique qualitative versus quantitative ... 9

2.6. Aspects critiques pour la création du corpus ... 10

2.7. Le discours politique ... 10

2.8. L’événement – une formation discursive ... 11

3. La création de nos corpus ... 12

4. Les analyses à base d’Iramuteq ... 14

4.1 Statistiques des deux corpus ... 14

4.2 Statistiques diachroniques des deux corpus ... 15

4.3 Les analyses macrostructurales ... 15

4.4 Analyse macrostructurale du Figaro ... 16

4.5 Analyse macrostructurale de Libération ... 17

4.6 Les analyses microstructurales ... 18

4.7 L’analyse microstructurale du Figaro ... 19

4.8 L’analyse microstructurale de Libération ... 21

4.9 Les analyses diachroniques ... 23

5. Discussion et conclusions ... 25

5.1. Au-delà d’Iramuteq ... 25

5.2. Discussion ... 25

5.3. Conclusions ... 25

5.4. Propositions d’études complémentaires ... 27

6. Bibliographie ... 29

7. Annexes ... 32

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Annexe 4.1 : Segments de texte caractéristiques; Le Figaro : Classe 1 ... 35

Annexe 4.2 : Segments de texte caractéristiques; Le Figaro : Classe 2 ... 36

Annexe 4.3 : Segments de texte caractéristiques; Le Figaro : Classe 3 ... 37

Annexe 4.4 : Segments de texte caractéristiques; Le Figaro : Classe 4 ... 38

Annexe 5.1 : Segments de texte caractéristiques; Libération : Classe 1 ... 39

Annexe 5.2 : Segments de texte caractéristiques; Libération : Classe 2 ... 40

Annexe 5.3 : Segments de texte caractéristiques; Libération : Classe 3 ... 41

Annexe 5.4 : Segments de texte caractéristiques; Libération : Classe 4 ... 42

Annexe 6.1 : AFC Le Figaro ... 43

Annexe 6.2 : AFC variables étoilées, Le Figaro ... 44

Annexe 7.1 : AFC Libération ... 45

Annexe 7.2 : AFC variables étoilées Libération ... 46

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1. Introduction

Le 15 septembre 2021, un nouveau partenariat de sécurité – Aukus – a été annoncé par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Bien que la raison de cette initiative soit un intérêt commun à limiter le rôle de la Chine dans l’Indo-Pacifique, les réactions ont été

particulièrement fortes en France (Lasserre, 2021, 16 septembre, 09h15). La raison en est que l’Australie aura désormais accès à la technologie américaine des sous-marins à propulsion nucléaire et a donc décidé de rompre un contrat avec le constructeur français de sous-marins Naval Group. L’accord portait sur 12 sous-marins conventionnels et avait une valeur initiale de jusqu’à 32 milliards d’euros. (Thiérot, 2021, 17 septembre) Au moment de sa conclusion, en 2016, il avait été annoncé comme le « contrat du siècle » (Alonso, 2021, 16 septembre) par le président François Hollande. Au-delà des pertes commerciales, il y a aussi des

conséquences diplomatiques. Les tensions avec la Chine avaient poussé le président actuel Emmanuel Macron à déclarer que la France devait devenir une « puissance indo-pacifique » (Thiérot, 2021, 17 septembre) afin de défendre ses territoires de Nouvelle-Calédonie et Polynésie. Jusqu’ici, une coopération militaire étroite avec l’Australie avait été un pilier principal de cette stratégie. (Thiérot, 2021, 17 septembre)

Alors qu’au cours des premiers jours, les médias font état du contrat perdu et du nouveau partenariat de sécurité en tant que tel, l’attention se tourne désormais vers la politique et les réactions du Macron sur la situation (Sapin, 2021, 22 octobre). A gauche comme à droite, la presse fait diffusion des mots comme « crise des sous-marins » (Autran, 2021, 22 septembre), alternativement « naufrage » (Lasserre, 2021, 16 septembre, 19h25) et « affaire » (Quatremer, 2021, 23 septembre) ou même « un coup dans le dos » (Lasserre, 2021, 16 septembre, 09h15) et « trahison du siècle » (Lasserre, 2021, 21 septembre). Quels que soient les termes utilisés, dans la perspective des élections présidentielles d’avril 2022, pour Macron le timing est malheureux.

Macron est un objet intéressant mais pour cette analyse ce n’est pas à cause de sa propre rhétorique, aussi fascinante soit-elle, puisque son mouvement semble être « une dynamique avant d’être thématique » (Mayaffre, 2021, p 58). Notre intérêt émane de la présentation de sa

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Ce sont les discours sur la « crise des sous-marins » que nous voulons pénétrer, représentés ici à travers des journaux. Sur quels thématiques se focalisent-ils ? On pourrait y avoir des discours qui sont soit similaires, soit divergents les uns des autres. Notre hypothèse est que les médias de droite seront surtout mécontents de ce que le nouveau partenariat signifie pour le rôle de la France et de ses alliances dans le monde. Les médias du centre-gauche, en revanche, pourraient attirer l’attention sur les opportunités d’emploi perdues en France ou bien adopter une approche pacifiste et surtout critiquer qu’Aukus risque d’aggraver les conflits

internationaux.

Ce qui est un discours de droite versus celui de gauche est un autre sujet à part entière, mais il existe des preuves scientifiques que certains mots ont tendance à être surreprésentés d’un côté ou de l’autre. (Guaresi et Mayaffre, 2021, p. 141-162) Puisque nous n’entendons qu’analyser les discours tels qu’ils évoluent dans une courte période de temps, nous n’avons pas besoin d’évaluer comment les concepts peuvent évoluer à travers les couches de temps. Nous n’avons pas non plus à considérer la complexité qui se produit lorsque des discours sont comparés entre différentes langues et cultures (Kurunmäki et Marjanen, 2018, p. 180, 191- 192) puisque nos deux sources proviennent de la France métropolitaine.

Les discours sont souvent analysés qualitativement. Cependant, avec le développement de la capacité de traitement statistique, les logiciels jouent un rôle de plus en plus important comme support, notamment pour les corpus très grands. Outre le traitement des données en soi, un avantage supplémentaire avec des analyses à base de logiciels est que des possibles préférences subjectives des chercheurs quant aux thèmes qu’ils souhaitent trouver dans un discours peuvent être contrastées avec des données du même corpus générées statistiquement et automatiquement.

1.1. Objectifs de l’étude

L’objectif méthodologique de cette étude est de créer des corpus d’articles du Figaro et de Libération, liés au contrat perdu des sous-marins et ensuite de lui appliquer des analyses statistiques quantitatives par logiciel afin de voir si ainsi nous y pouvons identifier des différences dans le choix des thématiques dans les deux discours.

L’objectif empirique de notre analyse contrastive des discours est de parvenir à une interprétation fondée des possibles différences entre Le Figaro et Libération pour mieux

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comprendre ce que celles-ci pourraient nous dire sur les discours politiques à droite et au centre-gauche de la politique française et comment les deux journaux sélectionnés les lient au rôle de Macron.

1.2. Méthode

Au sein de la linguistique, l’analyse du discours est une branche sous la pragmatique (Maingueneau, 2009, p. 129), ce qui indique que la principale préoccupation n’est pas la langue en tant que telle, mais plutôt comment la langue est utilisée pour la communication dans un contexte précis. Puisque notre objectif est de faire une analyse des discours à contenu politique, et non une analyse politique du discours, au début du cadre théorique plus avant, nous positionnerons notre point de départ par rapport à l’analyse critique du discours. Ensuite, nous présenterons quelques théories pertinentes sur l’analyse statistique de corpus.

Pour notre étude quantitative nous appliquerons des étapes d’analyse similaires à celles utilisées par Moreno et al (2017) dans leur article « Le traitement de la crise économique par les agences de presse : une comparaison France/Espagne ». En nous inspirant d’eux, nous avons choisi le logiciel Iramuteq d’analyse textométrique car il s’est avéré utile pour aider les chercheurs à identifier, entre autres, les thématiques dans un corpus ainsi qu’à contraster et comparer ses différentes parties. (Moreno et al, 2017, p. 54) Il existe, bien sûr, plusieurs autres logiciels disponibles pour les études linguistiques en français avec des caractéristiques différentes, par exemple Hyperbase, Lexico ou Le Trameur (Poudat et Landragin, 2017, p 32), la plupart d’entre eux disponibles pour téléchargement gratuit. Cependant, notre objectif se limite à utiliser un logiciel, pas du tout à opposer différents logiciels, les uns aux autres.

Inspirés par Moreno et al, nous analysons d’abord les données statistiques des corpus, ensuite les niveaux macrostructuraux et microstructuraux et enfin la dynamique diachronique.

(Moreno et al, 2017, p. 54-60) Selon le même modèle, nous présenterons ces termes et les fonctions que nous utilisons directement dans le chapitre de l’analyse puisque les descriptions sont assez techniques et donc difficiles à comprendre sans exemples concrets.

Cependant, avant d’arriver à l’analyse, dans un chapitre séparé nous devons commenter la

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1.3. Limites de l’étude

Le matériau de l’étude sont des corpus d’articles publiés dans Libération et Le Figaro du 15 septembre au 24 novembre, tous téléchargés depuis Pressreader.com. Alors que notre premier mot clé – sous-marins – est facilement défendable comme sujet du travail, le second –

Macron – a été choisi pour générer un discours avec un angle politique puisque nous trouvons intéressant le lien avec la prochaine campagne présidentielle. Des combinaisons alternatives de mots clés auraient, bien sûr, pu être sous-marin et politique ou bien sous-marin et France / français. Ici, nous avons dû prendre une décision et nous avons pensé que notre sélection permettrait d’éviter les articles qui se concentrent uniquement sur la politique australienne ou d’autres pays.

D’après nos premières constatations, des articles du Figaro et Libération contenant tous les deux mots-clés – sous-marins ainsi que Macron – n’apparaissent à PressReader qu’à partir du 17 octobre, mais après cette date il y en a plusieurs. Tel que nous l’interprétons, cela indique que pendant les premières heures de la « crise », l’accent des journaux était mis sur

l’information en elle-même, mais après la discussion est entrée dans le débat politique où des demandes d’actions et de décisions sont attendues. (Fairclough et Fairclough, 2012, p. 1) Nous avons limité le nombre de journaux à deux afin de restreindre le temps consacré à la constitution du corpus. Le Figaro a été sélectionné car il se présente comme un journal de la droite gaulliste, libérale et conservatrice tandis que Libération est considérée du centre- gauche. Aux archives d’articles de ces deux journaux, nous avons un accès gratuit via PressReader.com, ce qui n’est pas le cas avec, par exemple, Le Monde.

Nous devons souligner que nous n’avons utilisé que des articles de PressReader.com. En effectuant des recherches sur Internet, sous le titre de Vox Monde au Figaro nous avons découvert un certain nombre d’autres articles qui peuvent être liés à notre sujet. Ces articles sont réservés aux abonnés et, par conséquent, ils n’ont pas été inclus dans notre corpus de ce journal.

Dès le début, nous avons dû nous préparer au fait que le sous-corpus d’un des deux journaux pourrait être plus grand que celui de l’autre, ce qui influencerait nos résultats. Une telle situation est malheureuse mais elle est une conséquence de l’objectif méthodologique

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expérimental de ce travail. Après tout, nous admettons que c’est la première fois que nous nous donnons le but de créer un corpus et y appliquer une analyse quantitative.

L’inclusion d’autres journaux ou d’autres médias – en particulier ceux qui sont considérés comme moins courants – pourrait évidemment élargir la perspective des discours existants.

Notre choix de ne pas les analyser implique évidemment des limites à l’étude. Cependant, saisir toute la diversité des discours liés au contrat perdu des sous-marins dépasse largement la portée prévue pour ce travail et nous jugeons que les deux journaux sélectionnés suffiront aux objectifs que nous nous sommes fixés.

1.4. Réflexions sur notre méthode

Une méthode quantitative a beaucoup de faiblesses intrinsèques qu’il faut considérer dès la création du corpus, en passant par l’analyse et jusqu’aux conclusions. De plus, le fait que nous étudions des discours politiques impose des exigences supplémentaires au chercheur qui souhaite en faire une interprétation. Beaucoup de ces défis sont identifiés et seront présentés dans notre cadre théorique. Avec des données concrètes de nos propres corpus, nous voulons cependant mettre en évidence d’autres détails.

Bien qu’Iramuteq soit un logiciel bien adapté à la langue française, il présente des limites.

Pour notre analyse, les dites « formes actives lemmatisées » sont cruciales, tandis que les

« formes supplémentaires » sont exclues. Cela pose des complications aux formes qui

appartiennent aux deux catégories, par exemple pouvoir et devoir, qui peuvent être les formes infinitives des verbes mais aussi des noms. Dans Iramuteq, ils sont classés comme formes supplémentaires, ce qui peut provoquer des erreurs, pas seulement lorsque précisément « des discours de pouvoir » sont étudiés. En prenant notre corpus du Figaro comme exemple, pouvoir compte 57 occurrences. En se référant aux exemples de texte dans Iramuteq (la fonction « concordancier »), nous pouvons déterminer que la classification comme supplémentaire est généralement correcte (annexe 1), selon laquelle seulement 2 des 19 exemples sont des formes actives.

Le nom de ville Paris est également intéressant, car Iramuteq ne considère pas les majuscules et le traite donc comme le pluriel de pari. Toujours avec des exemples du Figaro, nous

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d’Iramuteq, nous pouvons déterminer que Paris renvoie tantôt à un lieu géographique, tantôt à la capitale en tant qu’acteur politique impersonnel (voir l’annexe 2).

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2. Cadre théorique

Dans ce chapitre, nous voulons relier notre travail à des études antérieures et présenter les définitions d’un certain nombre de termes liés aux analyses des discours politiques et aux méthodes quantitatives.

2.1. Le discours

Maingueneau (2021) utilise une phrase du linguiste Schiffrin pour définir le « discours » :

« Le discours est souvent défini de deux manières : un type particulier d’unité linguistique (au-delà de la phrase), et une focalisation sur l’usage de la langue. » (Maingueneau, 2021, p.

13) Dans la première partie on voit la distinction entre « discours » et « phrase », puisque dans un discours l’interprétation d’un énoncé dépend des énoncés qui l’entourent. La deuxième partie souligne qu’ici la langue n’est pas étudiée comme un système, mais comme un usage dans un certain contexte où le but est que « la communication réussisse ».

(Maingueneau, 2021, p. 12)

Selon Maingueneau, cette définition ouverte du concept de discours est une des raisons pour lesquelles les études du discours sont un champ linguistique relativement instable. Bien qu’il suggère que les « études du discours » soient un nom plus approprié, avec des données empiriques il montre que « l’analyse du discours » est le nom actuellement dominant pour le champ. (Maingueneau, 2021, p. 11, 33)

2.2. Analyse du discours

Le terme « discourse analysis » a été introduit en 1952 par le linguiste américain Z. S. Harris.

(Maingueneau, 2021, p. 4) En France, la correspondante « analyse du discours »

(Maingueneau, 2021, p. 7) est présenté à la communauté linguistique en 1969, lorsque la revue Langages émet un numéro spécial sur ce domaine. La même année, Pêcheux publie son Analyse automatique du discours (1969) et Foucault son Archéologie du savoir (1969). Tout à coup, il y a trois textes qui aboutissent à des interprétations très différentes du concept. Alors que Dubois – le linguiste derrière Langages – a pour objectif d’étudier « les relations entre langue et société » (Maingueneau, 2021, p. 7), Pêcheux – un philosophe marxiste – vise à révéler l’idéologie que les textes « sont voués à dissimuler » (Maingueneau, 2021, p. 8).

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discours » (Maingueneau, 2021, p. 9) – mais aussi de la linguistique, puisque il se concentre plus sur les processus qui produisent des énoncés plutôt que sur les énoncés en tant que tels.

(Maingueneau, 2021, p. 7-9)

2.3. Critical Discourse Analysis ou Political Discourse Analysis

A partir de 1960, le champ d’analyse du discours se développe rapidement, surtout aux États- Unis, en Angleterre et en France. Dans le monde anglosaxon, des approches similaires à celle de Pêcheux gagnent en popularité dans les années 1990, lorsque « Critical Discourse Analysis (CDA) » devient un courant académique fort. À l’avis de ces chercheurs, l’exercice critique en lui-même est une justification majeure de leur discipline. (Maingueneau, 2021, p. 5, 43-44) Pour compliquer les choses, en 1997, van Dijk propose qu’en anglais, le terme « Political Discourse Analysis (PDA) » est parfois utilisée comme un terme alternatif pour CDA – c’est- à-dire que c’est l’analyse en elle-même qui est politique – mais aussi pour les analyses de textes ou de discours qui émanent d’un contexte politique. (Dunmire, 2012, p. 736) En tant qu’avocats contemporains de « l’analyse critique du discours », Maingueneau cite Wodak et Meyer, qui s’efforcent d’analyser « l’inégalité sociale telle qu’elle est exprimée, constituée, légitimée et ainsi de suite par l’usage de la langue (ou discours) » (Maingueneau, 2021, p. 45). Cependant, pour sa part, Maingueneau souligne que les études de discours ne doivent pas nécessairement avoir pour « objectif de réparer à un dysfonctionnement social » (Maingueneau, 2021, p. 52). Selon lui, il y a une continuité « entre l’analyse des pouvoirs du discours et la critique des discours de pouvoir » (Maingueneau, 2021, p. 52). Par conséquent, il suggère que dans la discipline de l’analyse de discours un chercheur ne doit ni faire de réductions sociologiques – c’est-à-dire se concentrer uniquement sur la situation

institutionnelle de la communication – ni faire des réductions linguistiques et analyser les paroles sans considérer le contexte d’où ils viennent. (Maingueneau, 2021, p. 38)

2.4. Le corpus

Maingueneau précise que ce qui est étudié dans l’analyse du discours ne sont pas des textes ou des œuvres, mais des « corpus ». Cela devient de plus en plus évident puisque, grâce à l’informatique, on peut aujourd’hui analyser des quantités gigantesques de mots bien au-delà de ce que l’on « pourrait appréhender par une lecture attentive » (Maingueneau, 2021, p. 31).

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Un corpus, selon Poudat et Landragin (2017), est une « collection de productions langagières attestées, écrites ou orales » (Poudat et Landragin, 2017, p. 11)

2.5. Linguistique qualitative versus quantitative

Poudat et Landragin suggèrent qu’une nécessité pour la « linguistique de corpus » sont précisément ces « données langagières attestées – et pas seulement la réflexion et l’intuition du linguiste – qui permettent d’étayer des théories et des hypothèses linguistiques » (Poudat et Landragin, 2017, p. 14). Alors qu’en « linguistique qualitative » un chercheur étudie un phénomène choisi dans son contexte – c’est à dire qu’on analyse la partie du texte qui précède et succède au phénomène choisi – en « linguistique quantitative » on décrit son objet avec des méthodes statistiques. (Poudat et Landragin, 2017, p. 27) Pour le dernier champ, Poudat et Landragin présentent l’utilisation des outils informatiques comme une évolution naturelle, puisque la capacité informatique augmente. (Poudat et Landragin, 2017, p. 14) Le même phénomène est résumé par Vanni et Precioso (2021), qui proposent que depuis 1945, les

« implémentations numériques, propositions logicielles et méthodes algorithmiques se sont multipliées pour faire parler les textes, les décrire ou les modéliser. » (Vanni et Precioso, 2021, p. 15)

Parmi les analyses quantitatives que Poudat et Landragin recommandent pour l’exploration d’un corpus, on trouve la « lexicométrie » – une « étude statistique de l’usage des mots » (Poudat et Landragin, 2017, p. 25) et la « textométrie » – quand non seulement les mots mais toutes les particularités des textes, surtout leur linéarité – leur ordre précis – sont prises en compte. Ceci ne sont pas des nouveautés, des méthodes textométriques sont développées en France depuis de nombreuses décennies. (Poudat et Landragin, 2017, p. 10)

Rastier (2021) propose que les analyses quantitatives ne conviennent pas à tous les corpus, puisque « les données massives rendent très difficile la détection des faits exceptionnels, sur lesquels s’appuient, en relevant leur défi, les théories interprétatives les plus intéressantes » (Rastier, 2021, p. 242) par exemple, pour les études de la culture. Il en est de même pour tout texte à double langage, où un lecteur initié comprendra le signifié sous-entendu, alors que les logiciels ont encore du mal à le faire. (Rastier, 2021, p. 243)

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2.6. Aspects critiques pour la création du corpus

Poudat et Landragin avertissent que la valeur scientifique du résultat d’une méthode

quantitative dépend totalement du point de départ ; la création du corpus. Plus cette première étape est influencée par l’hypothèse initiale du chercheur, plus il faut être prudent lorsqu’on tire des conclusions sur la base des chiffres et des graphiques qui en résultent. Plus

concrètement, ils conseillent aux chercheurs de s’efforcer d’obtenir une consistance interne ou une homogénéité dans le matériel. De plus, lorsque l’on décide de traiter certaines données textuelles comme un corpus, sa représentativité doit être prise en compte. Ces deux aspects sont particulièrement valables pour l’analyse statistique, car sans cohérence dans l’entrée, le résultat ne peut pas être facilement interprété. (Poudat et Landragin, 2017, p. 11-12, 29)

2.7. Le discours politique

Borriello (2017) souligne qu’il existe généralement deux définitions du « discours politique ».

Selon une définition étroite, un tel discours devrait provenir des acteurs politiques, alors que selon la définition plus large, un discours peut être qualifié de politique s’il traite de questions politiques, quelle que soit la source, ce qui permet d’inclure aussi des énoncés de journalistes ou bien de citoyens. (Borriello, 2017, p. 22)

Ben Hamed et Mayaffre (2015) proposent que les études du « langage politique » soient souvent contrastives, puisque l’objectif pourrait être de comparer un protagoniste à un autre, notamment puisque la politique est une activité où les déclarations sont des actions au sens où elles expriment une direction souhaitée. (Ben Hamed et Mayaffre, 2015, p. 5-6) Selon les chercheurs, un objectif majeur pour de telles analyses est l’établissement des thèmes (topics) du discours donné. Le concept « discours topics » a, en fait, évolué à partir des « sentence topics » que Van Dijk a proposé déjà en 1977 lorsqu’il a introduit la CDA. Ici, Ben Hamed et Mayaffre nous rappellent que la question « De quoi parlent nos discours ? » (Ben Hamed et Mayaffre, 2015, p. 7) est beaucoup plus profonde qu’une fréquence élevée de certains lexèmes ; un concept qui, de nos jours, est souvent montré à travers des « nuages de mots ».

Les chercheurs considèrent que les outils informatiques sont nécessaires pour

« l’objectivation thématique » (p 8), puisqu’ils offrent des calculs statistiques des lexèmes qui ont tendance à se produire ensemble (« cooccurrences ») ou non (« absences ») et où ces relations sémantiques, lorsqu’elles sont répétées, peut-être « finissent par faire ’ thème ‘ » (Ben Hamed et Mayaffre, 2015, p. 9). De tels résultats quantitatifs doivent cependant encore

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être traités comme indications de thèmes, car au final, il reste encore au chercheur à remonter aux textes en tant que tels pour vérifier si les cooccurrences indiquées constituent

effectivement des thèmes. (Ben Hamed et Mayaffre, 2015, p. 5-8, 12)

Guaresi et Mayaffre (2021) suggèrent que les interprétations des discours politiques sont particulièrement difficiles en raison des relations « texte-contexte » et « langage-monde » (Guaresi et Mayaffre, 2021, p. 132), ou comme ils l’expliquent : « Il n’y a ni transparence du langage, ni ‘ déjà-là ‘ sémantique dans un texte politique, mais toujours interprétation, configuration et reconfiguration du monde par le langage aussi bien de la part du locuteur politique qui s’exprime – c’est pour cela qu’il prend la parole : pour changer le monde ! » (Guaresi et Mayaffre, 2021, p. 132)

2.8. L’événement – une formation discursive

Avant de quitter le cadre théorique, il convient de mentionner que Maingueneau propose un certain nombre de concepts – des « formations discursives » (Maingueneau, 2021, p. 76) – qui peuvent être utilisées si l’on désire créer un corpus sur un matériel hétérogène. Un de ces concepts sont les « événements » (Maingueneau, 2021, p. 83), c’est à dire des sujets que les médias présentent comme « l’affaire (de) X » ou « la catastrophe de Z » (Maingueneau, 2021, p. 83).

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3. La création de nos corpus

Comme c’était notre intention d’inclure tous les articles liés à la crise des sous-marins avec les deux mots clés sous-marin et Macron dans nos corpus, il valait mieux exécuter

régulièrement les recherches sur PressReader. Ce faisant, nous avons reçu deux corpus en cours de développement, précisément ce dont nous avions besoin pour simultanément apprendre à utiliser le logiciel. Par conséquent, nous avons commencé à télécharger les articles et les enregistrer sous forme de fichiers le 30 septembre et, ensuite, nous avons répété cet exercice une fois par semaine, jusqu’au 24 novembre. Les articles ont été inclus dans le corpus le jour de leur premier téléchargement depuis PressReader. C’est une remarque importante, puisque nous avons vu des exemples où la version numérique désormais accessible (généralement contre paiement) via LeFigaro.fr respectivement Liberation.fr ont parfois des titres, des dates de publication ou des contenus modifiés.

Puisque nous visons à faire une analyse contrastive, nous avons décidé de traiter les articles comme deux corpus. Dans le logiciel Iramuteq, nous aurions facilement pu – grâce à des métadonnées – d’abord traiter le matériel comme un corpus et ensuite le séparer. Cependant, nous considérons cela moins correct puisque nous ne pouvons pas prétendre que les deux sources sélectionnées représentent la totalité du discours sur notre sujet.

Avant de télécharger les articles nous avons effectué un nettoyage et ceux qui correspondaient à nos mots-clés, mais n’étaient pas liés au sujet de notre étude ont été exclus, par exemple un article dans Libération sur des câbles internet sous-marins.

Afin de rendre possible le téléchargement sur Iramuteq, il fallait convertir les deux corpus au format de texte pur (.txt) avec le logiciel LibreOffice. Nous avons également ajouté des métadonnées – pour Iramuteq des « variables étoilées » (marquées d’une *), dont la semaine de publication et le nom de l’auteur se sont avérés de la plus haute importance. À ce point, nous avons rapidement décidé de ne pas classer les articles en « actualité », « analyse » et

« éditoriaux ». La catégorie actualité a généré trop peu d’occurrences pour justifier une analyse distincte, car les articles étaient peu nombreux et courts. Les éditoriaux, en revanche, étaient difficiles à identifier (du moins dans PressReader) où la plupart des articles avaient la catégorie « politiques » ou, dans certains cas, « diplomatie ».

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Notre plus grand défi méthodique pour la création des corpus est venu d’un article

particulièrement long dans Libération, puisque nous avons tout de suite compris que lui seul pourrait influencer l’ensemble de ce corpus. En conséquence, nous lui avons donné la métadonnée *analyse_longue, pour pouvoir l’exclure facilement si besoin. Du point de vue des mots clés, il devrait être inclus (il y a 31 occurrences pour sous-marin et 12 pour Macron). En revanche, une fois fermé le corpus pour des nouvelles entrées, en laissant

Iramuteq créer des nuages de mots, nous pouvions facilement voir qu’il était différent du reste du corpus (voir l’annexe 3, figures A3.1-A3.3). Notre décision finale d’inclure pleinement cet article n’a été prise qu’après l’avoir lu, c’est-à-dire sur une base qualitative. Avec un focus sur la relation entre Naval Group et l’Australie, il se concentre absolument sur notre sujet. Bref, cet article est plus conforme à ce que nous nous attendions à trouver, avant de commencer notre étude, que beaucoup d’autres articles.

(18)

4. Les analyses à base d’Iramuteq

4.1 Statistiques des deux corpus

Dès qu’un corpus est chargé dans Iramuteq et qu’une analyse est lancée, le logiciel compte les mots individuels – les « occurrences » – et ensuite, appuyé par un dictionnaire français

intégré, il lemmatise le corpus. Cela signifie que toutes les formes déclinées des noms et des adjectifs ou les formes conjuguées d’un verbe sont regroupées sous sa forme d’entrée de dictionnaire, le lemme. Simultanément, aux fins linguistiques pour lesquelles Iramuteq est habituellement utilisé, il découpe le corpus en segments d’un certain nombre d’occurrences en respectant la ponctuation. Pour notre étude nous maintenons la valeur par défaut qui est de 40 occurrences par segment.

Pour le type d’analyse qui nous intéresse seules les formes complètes (verbes, noms, adjectifs et adverbes) sont prises en compte et, en appliquant le langage Iramuteq, nous les appellerons désormais « formes actives ». Les mots outils (verbes auxiliaires, conjonctions et pronoms) – dans Iramuteq les « formes supplémentaires » – restent toujours accessibles et peuvent, bien sûr, être étudiées pour eux-mêmes, mais pas pour les objectifs que nous nous sommes fixés.

Quantité Le Figaro Libération 2 corpus % Le Figaro % Libération de textes 29 13 42 69,0% 31,0%

segments de texte 706 410 1 116 63,3% 36,7%

d’occurrences 24 942 14 801 39 743 62,8% 37,2%

de formes 4 604 3 584 8 188 56,2% 43,8%

d’hapax 2 620 2 270 4 890 53,6% 46,4%

Occ « Analyse Longue » 5 248

Tableau 1

Pour commencer nous laissons Iramuteq résumer les statistiques et dans le tableau 1, pour chacun de nos corpus, nous voyons le nombre total de textes – c’est-à-dire les articles – de segments de texte identifiés, d’occurrences, de formes lemmatisées et « d’hapax », où le dernier terme indique les formes qui n’apparaissent qu’une seule fois dans un corpus total.

Bien que nous n’ayons que 13 articles de Libération (c’est à dire, 31,0% des textes des deux corpus), alors que 29 du Figaro, en termes d’occurrences Libération atteint 37,2% des deux corpus. La raison en vient en grande partie de la déjà mentionnée *analyse_longue, qui, avec 5 248 occurrences, représente 35,0% des occurrences du corpus de Libération. Nous

observons également que Libération est surreprésentée en termes de hapax, ce qui pourrait indiquer une plus grande variation dans les thèmes des textes individuels.

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4.2 Statistiques diachroniques des deux corpus

Quant au développement diachronique des corpus indiqué dans le tableau 2, nous constatons que le nombre d’occurrences pour Libération provient surtout de textes publiés dans les trois premières semaines (83,3 %), du 16 septembre au 6 octobre. Après cela, le journal ne publie qu’occasionnellement des articles contenant nos deux mots-clés. La majeure partie du corpus du Figaro est également publiée au cours des trois premières semaines (62,50 %) mais le corpus couvre de manière plus claire toute notre période cible, durant laquelle il n’y a qu’une semaine où les deux mots clés ne génèrent aucun article. Sur la pure base des chiffres, les journaux semblent trouver une nouvelle raison de publier des textes avec nos deux mots-clés dans les semaines 7 et 8 mais, à ce stade de l’analyse, nous ne savons pas pourquoi.

Semaine Quantité Le Figaro % Le Figaro Libération % Libération 1

16 sep - 22 sep textes 7 24,1% 2 15,4%

occurrences 7 357 29,5% 2 134 14,4%

2

23 sep - 29 sep textes 6 20,7% 6 46,2%

occurrences 5 962 23,9% 5 028 34,0%

3

30 sep - 06 oct textes 3 10,3% 1 7,7%

occurrences 2 282 9,1% 5 248 35,5%

4

07 oct - 13 oct textes 2 6,9% 0 0,0%

occurrences 1 884 7,6% 0 0,0%

5

14 oct - 20 oct

textes 0 0,0% 1 7,7%

occurrences 0 0,0% 1 163 7,9%

6

21 oct - 27 oct

textes 1 3,4% 0 0,0%

occurrences 669 2,7% 0 0,0%

7

28 oct – 03 nov textes 4 13,8% 2 15,4%

occurrences 2 154 8,6% 904 6,1%

8

04 nov – 10 nov textes 3 10,3% 0 0,0%

occurrences 2 353 9,4% 0 0,0%

9

11 nov – 17 nov textes 1 3,4% 0 0,0%

occurrences 609 2,4% 0 0,0%

10

18 nov – 24 nov textes 2 6,9% 1 7,7%

occurrences 1 672 6,7% 324 2,2%

Tableau 2

4.3 Les analyses macrostructurales

Dans une deuxième étape, nous voulons vérifier s’il y a ce que Moreno et al appellent une ressemblance « macrostructurale » et pour cela nous utilisons « l’analyse des similitudes » dans Iramuteq. (Moreno et al, 2017, p. 54-57) Ici, le logiciel crée une matrice sur les

cooccurrences ; le nombre de segments où deux formes actives apparaissent toutes les deux.

(Pélissier, 2016, p. 15) Afin de rendre l’arbre résultant au maximum lisible, nous avons choisi

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entre les lexèmes mais la quantité numérique est aussi indiquée, puisque nous avons sélectionné la fonction « indices sur les arrêtes ». Pour rendre la présentation plus visuelle nous avons également sélectionné les options « communautés » et « halo ».

4.4 Analyse macrostructurale du Figaro

Pour le corpus du Figaro (figure 1), la forme sous-marin crée un nœud au centre d’un champ lexical où se détache aussi contrat. Ce camp chevauche un autre avec le nœud australien – incluant également premier et ministre – mais ces lexèmes sont moins fréquents que les nœuds des autres champs. Surtout, les nœuds france et français sont plus forts mais aussi ceux de bien d’autres champs. Avant de poursuivre, il faut remarquer que la forme français signifie aussi bien l’adjectif que le nom Français – puisque Iramuteq ne fait pas de distinction entre minuscules et majuscules – et que cela est valable pour toutes les autres formes

homographes. Le champ lexical autour du français chevauche celui autour du emmanuel et macron qui à son tour est connecté au champ dont américain est le nœud. En bas à gauche de sous-marin, nous prenons note que trois champs lexicaux se chevauchent. Du champ lexical autour de france, nous remarquons un lien fort avec un camp avec la cooccurrence entre européen et défense. Un autre lien fort relie france au champ centré autour état, mais comprenant aussi paris et le verbe unir.

En interprétant cette macrostructure, nous avons un discours où la France a eu un contrat pour des sous-marins français et où le président français Emmanuel Macron a des contacts avec les Américains.

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Figure 1 : Macrostructure du Figaro

4.5 Analyse macrostructurale de Libération

Quant à Libération (figure 2), le nœud sous-marin a son lien le plus fort avec australien (24 cooccurrences), d’un champ lexical où naval et group (pour Naval Group) peuvent être discernés. Proche de ces deux champs lexicaux, nous en avons un autre avec le nœud défense, à son tour en cooccurrence avec président, premier et ministre. Le champ lexical avec le nœud australien a aussi un lien fort avec le nœud français, c’est-à-dire une cooccurrence entre les adjectifs, ou bien les noms de nationalité. Les formes emmanuel et macron ne sont pas hautement fréquentes et apparaissent dans un champ lexical lié à celui autour de français.

Enfin, du champ lexical autour de sous-marin il y a un lien avec un autre où france est le nœud et en cooccurrence avec australie ; cette fois-ci une cooccurrence entre les noms des

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Au niveau macrostructural, nous nous apercevons d’un discours où le contrat perdu des sous- marins est avant tout lié à la défense australienne. Bien que les champs lexicaux de Libération présentent des similitudes avec ceux du Figaro, la fréquence des formes et les cooccurrences les plus fortes sont nettement différentes.

Figure 2 : Macrostructure de Libération

4.6 Les analyses microstructurales

Passons maintenant à ce que Moreno et al appellent les différences « microstructurales » afin d’identifier les thématiques des corpus. (Moreno et al, 2017, p. 57) Nous le faisons à travers une « classification hiérarchique descendante (CDH) », plus concrètement la méthode ALCESTE développée par Reinert et donc simplement appelée « méthode Reinert » dans Iramuteq. (Poudat et Landragin, 2017, p. 132-135) Ici, le logiciel divise à plusieurs reprises le corpus en deux parties à partir d’une « analyse factorielle des correspondances (AFC) » de segments de texte sur la base de l’occurrence ou l’absence des mêmes formes actives. Un

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graphique est créé avec les deux dimensions où le logiciel trouve le plus grand pourcentage de variance – un axe horizontal et un axe vertical, à la fois positifs et négatifs (Poudat et

Landragin, 2017, p. 106-107) – sur lesquels le corpus est ensuite présenté. Le résultat est un certain nombre de classes des segments (dans notre cas basé sur les paramètres par défaut d’Iramuteq) qui partagent le même contenu lexical. Le « dendrogramme » final révèle dans quel ordre les classes ont été identifiées et présente les formes actives qui sont statistiquement surreprésentées (Moreno et al, 2017, p. 57-58) mais, comme nous le verrons, Iramuteq nous montre également le graphique de l’AFC.

4.7 L’analyse microstructurale du Figaro

Pour Le Figaro, Iramuteq parvient à classer 82,86 % des segments, ce qui est un bon résultat (Pélissier, 2016, p. 19). Dans la hiérarchie (figure 3) on remarque que la première classe à se démarquer, la classe 4, est relativement petite (18,1 % des segments classés) et a une

orientation clairement technologique et commerciale. Selon les segments de texte

caractéristiques (annexe 4.4), ici on retrouve Naval Group en tant que tel et des discussions sur des sous-marins à propulsion nucléaire mais aussi d’autres solutions militaires, vendues par exemple à la Grèce. Dans l’annexe 6.1 nous voyons comment cette classe ressort sur un axe que nous appelons « technologie/commerce versus politique/diplomatie » et dans l’annexe 6.2 nous constatons qu’elle est basée sur des articles d’auteurs différents et répartis dans le temps

Cela dit, d’un point de vue hiérarchique, les trois classes restantes sont toujours unies et dominent nettement le discours (81,9 %).

La classe suivante est relativement importante, la classe 2 (33,7 %), centrée sur le rôle des États-Unis où des acteurs clés comme Joe Biden, la vice-présidente Kamala Harris et le secrétaire d’État Antony Blinken sont liés à la thématique de la classe. Dans l’annexe 4.2, nous voyons que Macron et le Palais de l’Élysée figurent dans cette classe, mais ces formes se rangent derrière les Américains. Dans l’annexe 7.1, nous voyons comment cette classe

diverge des deux autres sur l’axe vertical que nous appelons « américain versus européen ».

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Figure 3 : Microstructure du Figaro

A ce stade, les deux dernières classes représentent un peu moins de la moitié des segments classés (48,2%). Lorsqu’elles sont séparées, la classe 1 domine (34,9% du total des segments classés). La thématique semble être qu’on doit s’unir et agir – prenons note des verbes – pour une autonomie stratégique européenne afin de créer une puissance internationale. La plus petite, la classe 3 (13,3%), pourrait ensuite indiquer les difficultés à réaliser ce qui est esquissé dans la classe 1, c’est-à-dire la politique européenne en soi. Ici, nous trouvons des formes comme politique, discours et fédéral mais aussi des références claires aux élections en Allemagne – où Angela Merkel, à l’époque, devait quitter le poste de chancelière – mais aussi les défis que la présidence française du Conseil de l’Union européenne – qui commence en janvier 2022 – veut éviter avec le gouvernement polonais.

En totalité, nous suggérons que ce discours encourage qu’on agisse et s’unisse pour une défense européenne, face aux « faiblesses de l’OTAN » (annexe 4.1) « après l’affront fait aux Français » (annexe 4.2). Joe Biden est accusé de jouer à un jeu dangereux « en acceptant de partager avec l’Australie le savoir-faire sensible de la propulsion nucléaire » (annexe 4.2) alors que la France a perdu des milliards en obéissant aux règles du commerce des armes. En plus, il est facile de trouver des commentaires moqueurs sur le président français, par exemple que « la troisième voie européenne que poussait Emmanuel Macron dans la région a pris jeudi un coup dans l’aile » (annexe 4.1).

(25)

Tel que nous l’interprétons, la crise des sous-marins sert largement de décor pour « raviver le débat sur la nécessaire autonomie stratégique de l’Europe » (annexe 4.1) pour devenir une puissance internationale, un argument que nous considérons souligné par les nombreuses références à Charles de Gaulle (11 dans le corpus, toutes se référant à la personne, non pas aux lieux qui portent son nom).

4.8 L’analyse microstructurale de Libération

Le nombre de segments qu’Iramuteq peut classer pour Libération (figure 4) n’est que de 63,2%, clairement inférieur au pourcentage pour Le Figaro. Malheureusement, nous n’avons pas su améliorer cela ni en augmentant ni en réduisant le nombre de classes résultantes, ce qui indique que 4 classes nous donnent le meilleur résultat possible. Notre interprétation est que le corpus de Libération est plus hétérogène bien qu’il soit plus petit.

Figure 4 : Microstructure de Libération

La première classe à se démarquer des autres (voir figure ci-dessous) est la classe 3, avec 26,2%. En observant les segments de texte caractéristiques dans l’annexe 5.3, on déduit que cette classe est unie par la perspective européenne, couvrant le Conseil européen, son président Charles Michel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et la chancelière allemande en ce moment, Angela Merkel. Dans la même annexe, nous constatons que cette classe est issue de deux articles écrits par le même auteur et publiés très

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ces deux articles – c’est-à-dire non la dite *analyse_longue – qui se démarquent du reste du discours sur l’axe horizontal que nous appelons « Européen versus Mondial » (annexe 7.1).

Jusqu’à présent, les trois classes restantes forment encore une unité thématique représentant 73,60 % des segments classés sur un axe vertical que nous appelons « les alliances », où Joe Biden domine le pôle supérieur et les perspectives de défense australiennes l’inférieur.

Lorsque nous procédons dans la hiérarchie, c’est la classe la plus petite, la classe 2 (20,1%) qui est la suivante identifiée par le logiciel. Cette classe s’appuie sur des segments liés à la défense de l’Australie, sa relation avec DCNS (Direction des Constructions Navales, ancien nom de Naval Group) et le nouveau besoin australien des sous-marins nucléaires. Nous constatons que bien que le deuxième exemple des segments de texte caractéristiques (annexe 5.2) provienne d’un article différent, tous les autres proviennent de la dite *analyse_longue.

En outre, nous observons qu’à ce stade hiérarchique, la plupart des segments classés (53,7%) forment encore une classe, qui est ensuite réparti en deux de presque la même taille. La plus grande est la classe 1 (27,8%) centrée sur le rôle de la France et son besoin d’une alliance stratégique dans la région indo-pacifique tandis que la plus petite, la classe 4 (25,9%), est axée sur la politique de sécurité mondiale et de l’ONU, où il faut demander et attendre – deux des trois verbes fréquents de cette classe – pendant que Emmanuel Macron et Joe Biden sont en contact.

Pour résumer, au niveau microstructural de Libération, nous proposons que nous ayons un discours où la France a besoin d’alliés dans l’Indo-Pacifique, surtout de l’Australie. Bien que Biden et Macron discutent de ce sujet, il est finalement décidé par les besoins de défense australiens. L’UE ne veut pas vraiment contribuer, entre autres en raison des incertitudes sur la coalition qui gouvernera l’Allemagne.

La façon dont nous interprétons les segments de texte caractéristiques de Libération, les articles ont une approche explicative – par exemple en clarifiant pourquoi l’Australie a pris sa décision de changer de partenaire de défense ou en décrivant les complexités de la politique européenne. Cela dit, il y a aussi des énoncés plus polémiques, où un lecteur suédois pourrait reconnaître « cette schizophrénie typiquement américaine qui consiste à donner des leçons sans jamais se les appliquer » (annexe 5.4) comme une critique provenant de gauche.

Cependant, nous trouvons aussi « il n’y a que les Français qui pourront empêcher que la

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France sorte de l’histoire » (annexe 5.1), c’est à dire une remarque avec un ton catastrophiste et patriotique que la gauche suédoise éviterait.

4.9 Les analyses diachroniques

Pour les analyses diachroniques, notre objectif était de créer des dendrogrammes de la CDH et une représentation chronologique des classes du corpus identifiées avec la Méthode Reinert, similaires à ceux de Moreno et al (2017, p 65-66). Comme nous n’avons pas pu comprendre comment utiliser cette fonction, nous optons pour un processus plus

rudimentaire, en entrant dans les profils, sélectionnant la semaine de publication comme variable étoilée et puis exécutant la fonction « Chi2 modalités de la variable ». Les graphiques résultants montrent dans quelle semaine une certaine classe thématique est surreprésentée ou sous-représentée.

Lorsque nous analysons le corpus du Figaro (figure 5), nous constatons que pour la plupart des semaines il n’y a pas des écarts significatifs entre les classes thématiques. (Aigouy- Campoy et al, 2019, p. 77) L’orientation technique et commerciale de la classe 4 est

surreprésentée au cours de la semaine 4 et à partir des segments caractéristiques du texte, nous pouvons repérer un certain article de cette semaine, mais pour savoir pourquoi il a été publié exactement à ce moment-là nous aurions besoin d’une analyse qualitative. La

surreprésentation de la classe 3 au cours de la semaine 8 est plus facile à expliquer puisque nous pouvons identifier un article sur les conséquences des négociations de la nouvelle coalition allemande.

Figure 5 : Diachronique du Figaro

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Dans le corpus de Libération (figure 6) nous n’avons pas non plus de variations significatives pour la plupart de semaines (Aigouy-Campoy et al, 2019, p. 77). En semaine 2, le focus européen (classe 3) est facile à comprendre, puisque les élections en Allemagne ont eu lieu le 26 septembre. Dans la semaine 3, on voit l’influence de l’analyse longue avec son focus sur l’Australie (classe 2). L’équipe éditoriale a peut-être eu besoin de temps pour préparer cet article axé sur la perspective australienne, mais nous ne pouvons pas le déterminer. Étant donné que ces deux semaines influencent le corpus total dans des directions différentes, il est logique que la classe 3 soit sous-représentée en semaine 3 et vice versa.

Figure 6 : Diachronique de Libération

En somme, nous sommes capables d’appliquer une analyse diachronique fournie par Iramuteq, mais nous proposons que les données dont nous disposons déjà de l’analyse statistique initiale nous en disent plus sur le développement que celles que nous découvrons ici.

(29)

5. Discussion et conclusions

5.1. Au-delà d’Iramuteq

En revenant au titre de ce travail, nous suggérerons que l’événement de la « crise des sous- marins » est avant tout une construction médiatique. A l’aide du logiciel Microsoft Word, nous pouvons préciser que dans les deux corpus, « crise de sous-marins » apparaît 11 fois (6 dans Le Figaro, 5 dans Libération), tandis que le chiffre pour « affaire des sous-marins » est 5 au total (3 dans Le Figaro, 2 dans Libération). Cela peut être comparé au nombre de liens d’articles où surtout Le Figaro inclut crise-des-sous-marins dans l’adresse Web, ce qui indique que le journal souhaite utiliser l’événement pour améliorer son trafic web. Le temps nous dira comment cette crise sera vue dans le futur, mais nous nous rappelons les mots de Maingueneau selon lesquels, souvent, un « événement n’est important que parce que les médias en parlent » (Maingueneau, 2021, p. 83).

5.2. Discussion

Nous proposons que la plus grande faiblesse de notre analyse quantitative est la taille limitée de nos corpus, ce qui pour les deux corpus est révélée par la façon dont un nombre limité d’articles influencent nos résultats statistiques. Avec des corpus plus grands, comprenant des articles payants, de tels risques seraient évidemment moindres, d’autant plus que le chercheur pourrait faire un nettoyage des articles où les mots clés n’apparaissent qu’une seule fois et ainsi recevoir une consistance interne plus élevée.

Cependant, nous voulons défendre des analyses quantitatives des corpus limités, surtout lorsqu’un sujet est encore en évolution au moment de l’étude. Quand nous avons abordé cet travail, nous ne pouvions pas prévoir quelle serait l’ampleur de cette affaire et craignions davantage que les corpus qui en résulterait ne soient trop grands, plutôt que trop petits.

Nous sommes donc conscients de la représentativité peu claire de nos corpus pour les discours de Libération et du Figaro, raison pour laquelle nos conclusions ne doivent être vues que comme des propositions, mais nous considérons cela comme acceptable pour un travail à démarche expérimentale comme le nôtre.

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analyses dans Iramuteq que nous avions trouvées dans le modèle par Moreno et al, était en fait moins difficile, puisqu’en français il existe de nombreux tutoriels disponibles pour ce logiciel.

Sur la base du nombre d’articles publiés, de la quantité d’occurrences et de la persistance à continuer de publier au fil du temps, nous proposons que le contrat perdu des sous-marins ait été une affaire beaucoup plus importante pour la droite politique française, représentée par Le Figaro, que pour le centre-gauche. Cela dit, ce qui unit les deux discours est qu’ils se

concentrent sur les relations politiques et diplomatiques entre les États-Unis, la France et l’Australie ainsi que sur le développement interne de l’Union européenne. Pour les deux discours, nous proposons également que l’analyse diachronique de classes des segments ne révèle pas beaucoup d’informations supplémentaires.

Quant au Figaro, la macroanalyse indique que france et français sont les formes actives les plus surreprésentées, appariées uniquement par américain, alors que les formes liées à l’Australie sont moins fréquentes. Lorsque nous passons aux thématiques de la microanalyse, la plus grande classe du Figaro se démarque en liant clairement cet événement aux arguments en faveur de l’autonomie stratégique européenne. La seule classe des segments où Macron est fréquemment évoqué par rapport à la thématique est grande, mais il est lui-même absolument éclipsé par plusieurs politiciens américains. De plus, Le Figaro dispose d’une classe unique centrée sur les opportunités commerciales de la vente de technologie nucléaire.

La macroanalyse de Libération, en revanche, montre australien comme étant la forme dominante incontestée, alors que les formes liées à l’Amérique sont difficiles à trouver. Dans la microanalyse, nous proposons que la plus petite classe des segments soit ce qui distingue le plus clairement ce discours, puisque l’accent est mis sur la défense de l’Australie. Dans une autre classe, Macron est battu par Biden, mais il est certainement très fréquemment lié à la thématique.

Pour nos interprétations, nous avons été grandement soutenus par la fonction des segments de texte caractéristiques. Nous suggérons que l’intérêt beaucoup plus grand du Figaro pour cette affaire ait un fond idéologique, puisqu’il sert de motif pour remettre en cause le rôle des alliances avec les peu fiables Américains et, comme alternative, promouvoir qu’on s’unisse et agisse pour renforcer la défense européenne afin de parvenir à une autonomie stratégique ;

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idée héritée de Charles de Gaulle. Ceci est en grande partie conforme à notre hypothèse initiale. Une autre possibilité ouverte par le discours est l’augmentation des ventes de matériel militaire, puisque les Américains ne suivent pas les règles convenues au niveau international.

Tous les deux concepts sont populaires au sein de la droite française.

Avant de tirer des conclusions sur le discours de Libération, en tant que notre représentant du centre-gauche, nous devons souligner qu’il y a ici de nombreux segments qui n’ont pas pu être classés avec la méthode Reinert et, en plus, un grand nombre d’hapax, raisons pour lesquelles nous pensons que notre corpus a moins de consistance. Cela ne veut pas dire que les articles ne sont pas représentatifs, mais pourraient indiquer une plus grande quantité de perspectives variées, qui n’apparaissent pas facilement avec une analyse quantitative. Cela dit, nous proposons que pour Libération le contrat perdu n’a pas vraiment été une « crise ».

Contrairement à ce que nous attendions, nous n’avons identifié ni opportunités de travail perdues ni un agenda pacifiste parmi les thématiques. Selon nous, le discours utilise l’événement pour informer sur les complexités du monde et de la politique de l’UE, à lesquelles on ne peut que demander et attendre. Bien que, également ici, nous trouvions des commentaires critiques sur les actions des États-Unis, les intentions principales semblent être d’expliquer le contexte australien et de mettre en évidence le rôle de Naval Group (ou bien DCNS). Si nous sommes un peu ironiques, en vue la situation actuelle en France où le centre- gauche ne peut pas se mettre d’accord sur un candidat présidentiel commun, peut-être que cette concentration sur les réalités difficiles et l’absence d’un programme idéologique clair – ou même le manque d’unité dans le corpus – est typique du centre-gauche en ce moment.

5.4. Propositions d’études complémentaires

Pour l’instant, la crise des sous-marins s’est calmée en tant que sujet médiatique. Le 6 janvier nous avons fait une nouvelle recherche avec nos deux mots clés dans PressReader et pendant un mois nous n’avons pu trouver que 3 articles correspondants (2 dans Le Figaro, 1 dans Libération). Nous suggérons donc que toute étude future de ce sujet ait une approche plus qualitative afin d’exclure des corpus tous les articles où elle ne sert que de fond pour un autre sujet.

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ne pas le présenter comme un acteur politique mais cette hypothèse mériterait d’être testée au travers d’une étude plus grande.

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(36)

7. Annexes

Annexe 1 : Pouvoir – Segments de texte

(37)

Annexe 2 : Pari/Paris – Segments de texte

(38)

Annexe 3 : Nuages de mots – Libération (échelle maintenue)

Figure A3.1 : Nuage de mots – Libération – tout le corpus

Figure A3.2 : Nuage de mots – Libération – « analyse longue »

Figure A3.3 : Nuage de mots – Libération – le reste du corpus

(39)

Annexe 4.1 : Segments de texte caractéristiques; Le Figaro : Classe 1

(40)

Annexe 4.2 : Segments de texte caractéristiques; Le Figaro : Classe 2

(41)

Annexe 4.3 : Segments de texte caractéristiques; Le Figaro : Classe 3

(42)

Annexe 4.4 : Segments de texte caractéristiques; Le Figaro : Classe 4

(43)

Annexe 5.1 : Segments de texte caractéristiques; Libération : Classe 1

(44)

Annexe 5.2 : Segments de texte caractéristiques; Libération : Classe 2

(45)

Annexe 5.3 : Segments de texte caractéristiques; Libération : Classe 3

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