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Vignaud Vincent. L Expérience d une éternité. In the End : le livre sans fin. Tome 1

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Academic year: 2022

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In t he E nd : l e l iv re s an s fi n

In the End : le livre sans fin

L’Expérience d’une éternité

Tome 1

Vignaud Vincent

20.62 693362

---INFORMATION--- Couverture : Classique

[Roman (134x204)]

NB Pages : 268 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) =

20.62

---

In the End : le livre sans fin Tome 1 - L’Expérience d’une éternité

Vignaud Vincent

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Chapitre 1 La fin d’une vie,

le début d’une longue histoire

(Les mots ou expressions suivis d’une étoile voient leur signification/traduction, s’il y en a, à la fin du livre dans le lexique. S’il y a plusieurs étoiles, cela signifie qu’il y a plusieurs mots qui les précédent, à aller voir dans le Lexique.)

Il y a bien longtemps, 100 ans après J-C un événement important percuta le sol de la Terre, dans la future région nommée Japon. Une chose s’y répandait, elle envahissait ses entrailles, elle les modifiait, pendant que deux êtres terrestres qui labouraient leur champ, encaissaient la chute d’un bout de la catastrophe et en ressortirent, par miracle, sain et sauf.

S’en suivit, un changement radical dans l’histoire qui pourtant restera un secret, enfermé dans les profondeurs de la croûte terrestre, qui ne sera jamais rapporté par ces deux êtres, désormais devenus très différents de leurs semblables.

Un an plus tard, 101 ans après J-C, des créatures

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étranges émergèrent de l’ombre de ce monde, ils le mirent en danger.

Les miraculés de l’an passé s’occupèrent de les renvoyer et de les emprisonner, grâce à une nouvelle nature apparue chez eux, dans l’antre par laquelle ils étaient arrivés. Leur menace persistait toujours, mais s’atténua au fil des années.

131 ans après J-C, les deux miraculés qui étaient en couple, mirent au monde sept enfants, trois filles et quatre garçons. Leurs parents placèrent en eux beaucoup d’espoir, car voyant leur heure venir, le père créa grâce à ses mains et son pouvoir, un ouvrage qu’il légua à ses progénitures.

Ces derniers atteignirent l’âge adulte, leurs parents sauvèrent in extremis l’ensemble du monde, en compensation de leur vie.

Les enfants s’obligèrent à honorer la mémoire de leurs défunts parents. Ils conservèrent, par delà les générations qu’ils bravaient, le livre que leur avait légué leur père. Ils découvrirent leur incroyable capacité à ne pas être affecté par le temps. Cet avantage leur tendant les bras, ils firent le tour du monde, se séparèrent à ses quatre coins et recoins et y développèrent leur nouvelle famille, leurs futurs ambitions, leurs futurs projets. Ils créèrent chacun de leur côté, des sociétés totalement différentes, mais une seule chose ne changea pas : ils ne devaient en aucun cas révéler leur nature particulière, aux humains normaux.

Le livre de l’héritage avait été confié à la fille nommée Soyokaze, nom donnait par leur mère, qui était restée au pays d’origine : l’ancien Japon. Elle avait fondé sa famille et répandu son savoir, mais elle remarqua un jour que l’histoire s’écrivait toute seule sur le livre et que les pages en étaient infinies. Elles apparaissaient une à une lorsque la

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dernière était écrite. Autres détails, ce qu’il s’y marquait, était l’histoire de chaque personne qui avait déjà touché l’ouvrage, c’est-à-dire, ses parents, ses frères et sœurs. Elle put découvrir la véritable nature de leur capacité hors du commun et l’histoire étonnante de leur parent.

Néanmoins, un savoir interdit se trouvait dans le manuscrit. L’ouvrage semblait indestructible à tout ce qu’on lui infligeait. La famille Soyokaze et sa fratrie décidèrent alors de le cacher dans un endroit inconnu de toute personne vivant sur cette Terre.

Désormais, les secrets les plus dangereux de l’humanité était comme scellés et illisibles.

La légende du livre sans fin : In the End… elle restait encore dans les mémoires.

Cette histoire du passé aura affecté les générations futures, elle aura décidé de leur destin, elle aura dicté leur choix. Le plus recherché des trésors, tout comme le dieu le plus vénéré.

Le temps s’était écoulé, les âges avaient passé et l’on se retrouva en l’an 2000. À cet instant de l’existence, c’était la vie de tout un monde qui fut décidé. Tout commença la veille du Nouvel An 2013.

Dimanche 30 décembre 2012, France, département de l’Oie juste au-dessus de la capital, ville de Cré entouré par No-sur-Oie et Vinier Saint-Clou.

Dans cette ville du nom de Cré, les rues étaient vides en ce dernier jour de semaine. Seuls deux jeunes gambadaient, sacs plastiques pleins de courses aux mains.

L’un était un garçon, à la couleur de peau très blanche, presque pâle, il avait 17 ans et était bien au-dessus de la taille moyenne*. Les cheveux au vent, coiffés en arrière au

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bout de leur mi-longueur et couleur châtain foncé. Un grand front les séparait de ses yeux verts foncés tachetés de gris. Il souriait à pleines dents pour une raison encore inconnue. Sa tenue vestimentaire pouvait paraître étonnante, car malgré le froid, régnant à l’extérieur, il ne portait qu’un petit gilet vert à capuche qu’il laissait bien ouvert montrant ainsi un T-shirt noir. Il n’était pour autant pas insensible à ce point, un jean foncé et des baskets noirs lui couvraient le bas.

L’autre jeune était une fille, un peu plus bronzée. Elle suivait le garçon. Elle avait 15 ans et faisait une tête de moins que le garçon. Ses cheveux noirs lui arrivaient juste au-dessus des omoplates, certains tombaient devant ses épaules et bouclés aux pointes. Le front, caché par une mèche, lui laissait apparaître ses yeux bleu clair.

Néanmoins, ce contraste des couleurs qui devait la rendre d’un naturel joli ne pouvait pas effacer son expression rebelle et boudeux. Plus frileuse en cette période hivernale, elle portait quant à elle, un veston en jean sans manche sur un sous-pull gris, moulant une belle poitrine, poursuivit d’un jean troué par-ci par-là et des baskets noires et roses.

Le jeune garçon clama l’identité de la fille, en accélérant le pas et déclarant :

« – Allez Sezuni ! Du nerf, je sais que t’es lente, mais pas à ce point-là quand même !

– La ferme !… … Je fais ce que je veux.

– T’as beau dire ça, on va pas avoir le temps de préparer le salon pour le Nouvel An.

– Dis pas n’importe quoi… je suis sûr que t’as encore tout prévu du début à la fin, monsieur je-sais-tout.

– Peut-être ou peut-être pas et je ne sais pas tout. Je

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prends juste en compte toutes les possibilités possibles et inimaginables, afin de deviner ce qui passe par vos petites têtes et je tombe souvent dans le mille.

– Cause toujours. Souffla-t-elle.

– Allez feignasse de sœur ! Bouge-toi ! S’exclama-t-il en se mettant à courir.

– Eh, Rokoujou, cour pas comme ça les sacs sont lourds ! Attends ! »

Le frère et la sœur nommés : Rokoujou et Sezuni Kyōfū, rentraient chez eux afin de préparer leur salon pour la soirée du 31 décembre, qui les mènera à l’année 2013.

Ils habitaient en appartement avec leur mère, absente à ce moment, car elle était partie voir ses parents, dans la ville voisine : No-sur-Oie.

Leur habitation était à une intersection en haut d’une côte. Rokoujou ouvrit la porte pour entrer dans le bâtiment, puis ils montèrent deux étages à pieds, dans ce bâtiment de trois étages sans ascenseur et aux escaliers couverts d’un tapis rouge.

Appartement numéro 8, il ouvrit, ils entrèrent et elle s’exclama :

« – C’est moi !

– Nous. Rectifia son frère.

– Moi ! Continua-t-elle.

– Nous.

– Moi.

– OK, c’est elle qu’on tue en première.

– C’est moi qu’on tu – Eh ! – Khihi, bien fait. »

Une entrée assez grande s’ouvrait à trois pièces, directement à leur droite se trouvait la cuisine, en face il y avait le salon du côté gauche, et le couloir menant aux

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chambres, aux toilettes et à la salle de bain de l’autre. Ils allèrent au salon. Celui-ci était décoré principalement de rouge et noir dans un univers très asiatique, tourné Japon ou Chine. En entrant dans la pièce on trouvait devant soi un gros fauteuil noir devant un ordinateur, en passant cela par la gauche, on découvrait sur celle-ci un meuble noir et blanc et dans sa continuité une armoire à double portes vitrés. En face se trouvaient deux portes-fenêtres menant au balcon, un petit meuble oriental se trouvait entre les deux sorties. Sur la droite, on voyait un autre gros fauteuil, mais rouge clair face à une table noire du même modèle que les meubles précédents, un canapé en cuir noir, trois places, était positionné à côté, en face d’une des portes- fenêtres. Une télé dans le coin de la pièce posé sur une grosse commode noir et blanche, puis juste à côté une grande armoire type orientale.

Plusieurs personnes étaient présentes, deux assises dans le canapé et une autre sur le fauteuil rouge.

Tous des gars. Kotai Koeda était celui assit dans le fauteuil, plus petit que la petite sœur. Une couleur de peau blanche légèrement bronzée. Cheveux brun clair, il les coiffait dans le genre rock métal, rasé sur les côtés avec une épaisse crête au milieu. Deux petits yeux marron lui donnaient un air à la fois sérieux et décontracté, puis bien qu’il eût un jeune âge de 16 ans, un bon port d’une légère barbe accentué son style. Il se leva, remuant une chaîne attachée à son pantalon noir au niveau de la hanche gauche. Il remonta son gilet noir sans manche et son T- shirt noir. Il s’approcha des deux arrivants, faisant entendre ses pas appuyés par ses Rangers mi-hautes. Un ensemble qui l’identifiait de Punk mais on le surnommait

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‘‘Keupon’’, signifiant simplement le mot ‘‘punk’’ à la française et à l’envers. Il lança aux deux arrivants :

« – Enfin, vous en avez mis du temps.

– Dit ça à Sezuni, pas à moi. Répliqua Rokoujou.

– OK, alors Sezuni quelque chose à dire pour ta défense ?

– Pourquoi tu prends son partie Keupon ? T’es méchant ! Se plaignit la sœur.

– Ha, parce que c’est plus amusant »

L’un des deux autres gars sur le canapé se leva à son tour. Il se nommait Uchikina Hyōga.

Un peu plus grand que Sezuni. Un teint de peau un peu moins pâle que Rokoujou. Âgé de 18 ans, de courts cheveux châtains foncés et bien bouclés décoraient son crâne. Chose vite oubliée en regardant dans ses yeux gris brumeux qui donnait au personnage un air posé et calme.

Aux allures sportives, il portait un jogging bleu foncé et un léger gilet de même couleur. Cet aîné aux bouclettes s’exclama en lâchant un petit rire amusé :

« – Allez les gars, arrêtez un peu de l’embêter. Vous êtes pas si en retard que ça.

– Uchikina a raison, j’ai pas été si lente que ça. Clama- t-elle pour sa défense.

– Oui, mais laisse-nous nous amuser un peu quand même. Répliqua son frère.

– Je suis pas ton jouet ! Cria-t-elle. »

Le dernier des gars rejoignit les deux bourreaux de la jeune fille. L’ami s’appelait Ko Kaen, à quelques mètres en dessous de Rokoujou. Il avait 17 ans, ses cheveux coiffés en piques par du gel, il avait le teint un peu typé asiatique, ses yeux étaient d’un marron très sombre, presque noir.

Encore plus arrogant que Rokoujou concernant la

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température générale, il portait un débardeur rouge, le chiffre sept en blanc décoré son dos, ce tout poursuivit d’un jogging. Il enroula ses bras derrière le Punk et le grand frère, il leur dit :

« – Bon au lieu de perdre notre temps, si on préparé cette satanée salle ?!

– Ouais t’as raison Ko, faisons vite avant que notre mère revienne. Annonça finalement Rokoujou.

– Tu peux pas mettre un truc toi ?! Tu me donnes froid. Soupira Sezuni.

– Tu déconnes, j’ai chaud moi.

– T’as du bol. »

S’éparpillant dans l’habitation, ils s’étaient séparés en deux groupes, l’un préparant les ustensiles à la cuisine, ainsi que les ingrédients nécessaires. L’autre préparait le salon, ils ouvraient la table pour l’agrandir, ils la nappaient et mirent en tout onze couverts, la fête inviterait donc onze personnes lors de cette soirée. La place se faisait un peu rare maintenant que la table était dressée comme cela, mais c’était encore acceptable.

L’équipe du salon, composé de Sezuni et Uchikina, s’occupait aussi de la décorer. Quelques bougies, une petite figurine asiatique dans les assiettes et la décoration intérieure suffisait à compléter le tout.

Une heure était passée, tout était prêt, il était 17 heures et la mère de Rokoujou et Sezuni allait bientôt arriver. Ils étaient tous posés dans le salon, soit dans le canapé ou soit dans un fauteuil.

Un trousseau de clefs résonnait depuis la cage d’escalier, il cogna ensuite contre la porte, il tournait et fut poussé pour permettre à la personne de pénétrer dans

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l’entrée. Elle annonça, de sa voix féminine, son arrivée :

« – C’est moi, vous avez tout préparé ? – Ouais ! Répondirent ses deux enfants. »

La femme se tourna vers le salon et découvrit ce dernier bien mis en place comme convenu, elle félicita les jeunes. Les amis présents la saluèrent :

« – Bonjour madame.

– Les garçons, je vous ai déjà dit de me tutoyer et de m’appeler par mon prénom.

– D’accord Emi. Corrigea Kotai suivit de ses compagnons. »

Emi Kyōfū, un peu plus grande que sa fille, une peau plus proche de celle de son fils, elle avait cependant au niveau capillaire et de la morphologie du visage, tout donné à sa fille. Elles étaient comme deux jumelles, seuls les yeux marron clair différés des yeux bleus de Sezuni.

Revenant du boulot, elle portait une jaquette noire par- dessus une chemise blanche renfermant une importante poitrine, le tout complété d’une jupe adéquate et d’escarpins noirs à gros talons.

Elle s’approcha de Rokoujou et lui demanda :

« – Tu as pris tes médicaments ce midi toi ?

– Non, en général je les prends en fin de repas, mais comme on devait sortir pour faire les courses, j’ai oublié.

– Tâche de les prendre ce soir, sinon ça risque de te reprendre. Je n’aimerai pas qu’il t’arrive quelque chose, à cause de ça.

– Mais la dernière fois, je me suis bien contrôlé pourtant.

– Ce n’est pas un jeu, tu mets ta vie en danger en laissant ça se produire. Écoute-moi et prends tes médicaments comme le Docteur Alexender l’a dit.

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– D’accord, d’accord, je tiens pas à faire l’inverse non plus.

– Bon, bref, clama-t-elle en parlant à tout le monde cette fois-ci. Vous tous vous viendrez demain en compagnie de vos parents, c’est une fête entre familles, même si on se connaît bien je compte sur vous pour vous tenir convenablement.

– Oui m’dam. Crièrent les amis invités.

– On dit ‘‘Oui Emi’’ ! Cria-t-elle surprenant les trois amis qui s’exclamèrent.

– Oui Emi ! »

Ko, Kotai et Uchikina s’en allèrent, allant rejoindre leur famille ce soir, afin d’y attendre le lendemain qui annoncera leur venu ici une fois de plus.

20 heures, la famille Kyōfū était rassemblée dans le canapé, regardant une émission de variétés, une idée s’installa dans l’esprit de Sezuni qui engendra une question, qu’elle posa à sa mère :

« – Maman, on m’a fait la remarque au lycée, mais pourquoi on a des prénoms et noms asiatiques alors qu’on en a pas l’air ?

– Eh bien… comment dire… tu vois, nous sommes une grande famille, nos ancêtres ont beaucoup voyagé et leurs noms sont devenus des sortes de symboles, c’est pour ça que vous portez mon nom à la place de celui de votre père. Après, ça reste une longue histoire, je vous en dirai peut-être plus un peu plus tard.

– On a des ancêtres si cool que ça ?! S’exclama la jeune fille déjà émerveillée.

– Cool, je ne sais pas, mais important oui, mais après beaucoup de famille dérive de la nôtre, alors je ne sais pas

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si tout cela est vrai pour notre cas.

– Alors, Ko, Kotai et Uchikina ont des ancêtres comme ça ?!

– Qui sait. »

Rokoujou ne disait rien, mais cette histoire d’ancêtre resta dans son esprit et il se posait à son tour beaucoup de questions, qu’il décida de laisser en suspend pour l’instant.

Leur émission se terminait, le journal télévisé commençait et un flash spécial fut annoncé :

« – Armageddon, c’est le mot qui sera bientôt sur toutes les bouches, en effet, un petit reste de météorite s’est écrasé dans notre capital, frappant de plein fouet l’Arc de triomphe. Le monument est en grande partie désintégré, mais aucun autre dégât n’est à déplorer. Ce fait étrange a poussé notre équipe à se rendre sur place, pour vous révéler les témoignages des passants à ce moment-là. Un reportage de Mélanie Guichaud et Fabien André. »

Cette annonce très particulière et inquiétante en terme général, donnait cependant à Rokoujou un large sourire qui lui fit échapper quelques mots :

« – Armageddon… … khihi, ça a l’air amusant.

– Rokoujou, arrête. Tu sais pas de quoi tu parles.

Rétorqua froidement sa mère.

– Quoi ? Y a pas eux de mort et puis, j’ai beau y réfléchir, les chances pour que ça nous tombe dessus sont quasi nul.

– Je viens de te dire de te taire, ne parle pas de ça à la légère et puis avec la chance que t’as, c’est bien possible que t’en reçoive une !

– Et bim, dans ta tronche ! Cria Sezuni réprimandé par sa mère.

– On t’a pas sonné toi !

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– J’ai peut-être pas de chance, mais ils ont dit que c’était le reste d’une météorite. C’est pas comme si il y en avait toute une famille qui l’attendait derrière. »

Emi serra les dents tout en laissant sa bouche fermée, elle se tue et ne dit rien pendant une minute. Elle se leva, portable à la main et alla téléphoner dans une pièce à part du salon où restait ses enfants.

Communiquant dans la cuisine, sa discussion fut courte :

« – Allô… tu as regardé les infos ?

– Oui. Répondit son interlocuteur masculin.

– Qu’est-ce que tu en penses ?

– D’abord leur père qui disparaît et maintenant ça. Ce n’est pas une coïncidence, fais attention à eux.

– J’ai senti qu’on me suivait tout à l’heure dans la rue.

Vous avez perdu de vu les ‘‘démons miraculés’’.

– Oui désolé. S’il te plaît, ne fais rien d’imprudent. Tu es en société pour l’instant alors reste calme, on s’occupe de tout ici.

– Je sais… je sais Nerto, mais… mais… c’est dur.

Sanglota-t-elle réconforté par son interlocuteur et sûrement ami. »

Quand les yeux étaient clos et leur esprit plongé dans le profond monde des rêves, personne n’avait entendu le bruit sourd d’un cauchemar qui s’abattait sur et autour d’eux. Cette nuit allait annoncer le commencement d’une nouvelle histoire, une page allait se tourner pour en écrire le début.

Elle commençait par le réveil bien matinal de Rokoujou. Il était dix heures en ce lundi 31 décembre 2012, le jeune garçon frotta ses yeux encore prisonniers du

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sommeil. Il insista pour les en dépêtrer, puis lorsque cela fut accomplit, il se leva et commença à vaciller, s’étant levé trop vite des vertiges le gagnèrent, mais il ne tomba pas et alla ouvrir lentement ses volets. La lumière du jour pénétrant peu à peu dans sa chambre l’éblouissait, un instant fut nécessaire pour que cette clarté cesse d’assaillir ses yeux.

Lorsqu’il put voir clairement le dehors, il s’attendait à voir la résidence qui se trouvait normalement juste en face de chez lui, mais en écarquillant bien ses globes oculaires, il fut témoin d’un spectacle ahurissant et inimaginable.

Le bâtiment censé se trouver derrière son appartement, devant sa fenêtre, était à ce moment détruit dans sa plus grande totalité. De la fumée s’en échappait encore, l’odeur de brûlé se faisait sentir jusque chez lui.

Il observa rapidement les alentours et remarqua que les lieux étaient déjà bouclés par des bandes rouges et blanches, des gens étaient sur le parking de sa résidence. Ils semblaient discuter de cet incident et intrigué par ce fait, Rokoujou se hâta d’enfiler ses habits habituels pour descendre et interroger ces passants.

Le regard trépidant d’impatience, mais le cœur battant au rythme de son inquiétude, donnait au garçon un souffle irrégulier. En arrivant, dehors, ses joues devinrent rouges rapidement à cause du froid et la fumée résultant de son souffle chaud, infiltrait ses yeux lui faisant couler une larme involontairement.

Allant rapidement vers le parking, il interpella les gens qui étaient deux hommes lambda, il demanda en arrivant essoufflé et avec la larme qui coulait précédemment :

« – Excusez-moi, est-ce que vous savez ce qu’il s’est

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passé ? J’habite dans le bâtiment en face, mais j’ai rien entendu.

– Et bien… d’après ce qu’on raconte, une météorite aurait percuté le bâtiment et du coup, ça aurait fini comme ça. Expliqua le premier repris par l’autre.

– Mais bon, comme y a que ce bâtiment de touché, je doute que ce soit une météorite.

– C’est vrai, normalement, elle aurait dû continuer sa course et faire plus de dégâts, mais là… continua le premier.

– Désolé, on en sait pas plus.

– D’accord… ça ira… j’irai me renseigner plus tard au pire. Merci, bonne journée. Concluait Rokoujou.

– De rien, à vous aussi. »

Sans perdre un instant, il courut pour retourner chez lui et pendant ce court laps de temps de retour, il pensait, réfléchissait, se torturait l’esprit. Habituellement calme et prévenant, calculateur sur les bords, cet imprévu le perturbait, il ne savait comment agir, que faire. Suant de sa course effrénée, son cerveau était entré en ébullition, sa réflexion se bousculait, trop de questions à la fois y parvenaient :

« – Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ça n’arrive qu’à moi ce genre de chose ? Qu’est-ce que je dois faire ? Est-il possible que deux météorites tombent au même endroit dans la même journée ? Et puis si une autre météorite approchait depuis l’espace, quelqu’un l’aurait remarqué à cause de l’info d’hier et aurait fait passer le message.

Pourquoi il n’y a rien eu alors ? Pourquoi personne n’a vérifié ? Ou s’ils ont vérifié pourquoi n’ont-ils rien dit ? Est-ce qu’ils n’ont pas eu le temps ? Ou alors ils ont rien vu ? Mais comment cette météorite serait arrivée si vite ? Je

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ne comprends rien ! Je veux fuir ! Je veux aller loin pour l’instant ! Il faut qu’on s’en aille ! J’emmène Sezuni, puisque maman est partie tôt ce matin, je vais lui laisser un mot et ce sera bon. Ouais voilà je ferais comme ça, je vais laisser un mot, on va partir et tout ira bien ! C’est ça ! »

Trois heures passèrent, rien ne semblait s’être mis en place pour l’incident du bâtiment, personne aux alentours, des rues vides, le silence rien de plus.

Emi rentrait chez elle et constata l’absence de ses enfants, elle vit le mot sur la table du salon qui disait :

« – On est partie chez papy et mamie, l’incident du bâtiment m’a surpris, alors j’ai agis sans réfléchir correctement. On reviendra pour ce soir. »

Emi cria alors un juron. Elle saisit son portable et appela son ami du dernier soir, elle lui informa de ce qu’elle venait d’apprendre et elle reçu sa réponse :

« – OK, calme-toi, on s’occupe de tout ici, reste calme, on réussira à l’arrêter, on va faire tout notre possible, on ne peut pas évacuer les lieux pour l’instant, il ne nous reste plus que ‘‘ça’’, c’est notre dernière chance, je te rappelle.

– Nerto… … s’il te plaît… … sauve-les ! Supplia-t-elle en pleure.

– Compte sur moi ! »

Il raccrocha, laissant Emi subir chaque seconde comme une éternité, comme si les prochaines minutes seraient cruciales pour une vie, celle de sa famille.

Au même moment, dans la ville de No-sur-Oie, les grands-parents habitaient dans une rue qui était rattachée à une plus grande qui finissait en impasse, dont le fond s’illustrait d’un rond-point à sortie unique qui faisait faire demi-tour dans la rue. Au-delà se trouvaient deux chemins

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dans l’herbe, l’un menant à un petit espace vert et l’autre au supermarché à un petit kilomètre de là. Plusieurs autres rues étaient dans le cas de celle des grands-parents, attaché à la principale, le tout s’appelait la Tannerie. Ko et Kotai habitaient eux aussi dans les environs, à seulement quatre voir cinq maisons de différence à celle des grands-parents Kyōfū.

Leur habitation était reliée à une autre, bien sûr de l’intérieur, il ne l’était pas vraiment, chaque logement avait son espace de vie commun. Les grands-parents étaient à gauche, côté rues, ils disposaient d’une longue haie aux feuilles gelées par le froid d’hiver, côté rue. Il y avait aussi des parterres de fleurs sur les côtés de la petite allée en dalle, couleur bronze menant à leur porte en bois, munie d’un heurtoir.

Tout était calme, pas un chat ne traînait dans les rues.

Le silence maître de cet espace fut soudainement brisé par les crissements de pneus, d’une camionnette noir et rouge s’arrêtant devant l’habitation des Kyōfū. Du véhicule descendirent quatre personnes arrivant en trombe chez les grands-parents. Ils les embarquèrent sans prendre soin de vérifier la présence de Rokoujou et Sezuni. Ce détail ne les troublait pas, car en refermant derrière lui, le dernier des hommes mystères souriait et dit :

« – Bonne nuit, petits rats. »

Les deux jeunes, présents dans la demeure, avaient entendu le boucan de l’arrivée des quatre personnes, mais une fois en haut de l’escalier fait du même carrelage que le sol, il n’y avait plus un bruit. Ils pensaient avoir peut-être halluciné et ne se doutant pas de ce qu’il s’était passé, ils retournèrent à leurs précédentes occupations.

Rokoujou retourna dans ce qu’il appelait la salle de

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jeux qui était à la base le grenier, d’où l’entrée un peu trop petite pour lui, car il devait bien se courber en avant pour passer.

Il jeta un œil au velux et aperçut une lumière vive dans le ciel très différente de celle du soleil, et ce dernier était pourtant caché derrière les nuages gris.

Son esprit ne fit qu’un quart de tour avant de comprendre ce qu’il se passait. Il s’introduisit dans la chambre de sa sœur, et ouvrit sa double fenêtre menant vers une véranda juste en dessous, il lui ordonna de sauter illico presto sans poser de questions d’un ton tellement sévère et dur qu’elle ne se fit pas prier pour s’exécuter. Elle sauta et atterrit sans problème comme Rokoujou.

Ce qui venait du ciel arrivant comme une fusée, laissant à peine le temps à Sezuni et Rokoujou de sauter de la véranda, en direction du jardin, se fracassa sur l’habitation des grands-parents, mais au lieu de continuer sa course, elle se désintégra emportant avec elle les restes de la maison, et créant une onde de choc repoussant violemment les deux jeunes fuyant la catastrophe, en plein vol. Leurs vêtements furent arrachés par le souffle et leur dos touché. Finalement un flash blanc mit fin au petit cataclysme ne laissant qu’un silence mortel peser sur les ruines.

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