N. Samaras D. Samaras P.-O. Lang
P.-O. Bridevaux G. Gex
J.-P. Janssens
C. Pichard
introductionLes taux de testostérone diminuent avec l’âge, tant chez l’hom
me que chez la femme. Certaines habitudes de vie (exercice physique, tabagisme) et le surpoids influencent aussi les taux circulants de testostérone.1 La testostérone semble particu
lièrement abaissée au cours de certaines maladies chroniques, dont la broncho
pneumopathie chronique obstructive (BPCO).2 Au cours des dix dernières années, l’intérêt d’un traitement hormonal par testostérone (THT) a été étudié dans la prise en charge de la BPCO. Le but de cet article est de revoir la relation entre testo
stérone et BPCO, ainsi que les risques et bénéfices d’un THT dans ce contexte.
bpco
,
perte demassemusculaireettestostéroneUne étude, portant sur des patients avec une BPCO à domicile, a montré que 20% d’entre eux avaient un poids inférieur à la norme ; 47% présentaient une perte de poids involontaire au cours des six mois précédents.3 Une autre étude a mon
tré que 40 à 50% des patients atteints d’une BPCO très sévère (volume expiratoire maximum par seconde (VEMS) l 30%), dans un centre de réhabilitation respira
toire, avaient surtout une masse musculaire (MM) basse, mesurée par bioimpé
dance électrique.4 En effet, la perte de poids associée à la progression d’une BPCO concerne surtout la MM.5 Des biopsies musculaires chez des patients at
teints d’une BPCO ont montré des anomalies des enzymes de la glycolyse aéro
bie,6 une diminution de la densité capillaire, de la fraction de fibres I et de l’épaisseur des fibres musculaires.7 Le déconditionnement physique, la malnutri
tion, le catabolisme protéique accru lors des exacerbations et l’inflammation sys
témique, avec augmentation des cytokines inflammatoires, participent à la surve
nue de ces altérations structurelles et biochimiques du tissu musculaire. Notam
ment, l’augmentation des cytokines inflammatoires (facteur de nécrose tumoralea (TNFa), interleukine 1, interleukine 6, interleukine 8, interféron g) s’accompagne d’une induction de la voie ubiquitineprotéasome, ainsi que d’une augmentation du stress oxydatif participant à cet état catabolique.5,8
Chronic obstructive pulmonary disease : risk and benefit of testosterone therapy Muscular wasting is frequently encountered in COPD patients and is related to a decrease in exercise tolerance, a higher morbidity and mortality. One of the potential causes is a low serum testosterone, which is frequent in COPD.
Various studies have explored the effect of testosterone administration alone or as part of combined pulmonary rehabilitation and nu
trition protocols. Testosterone had a positive impact on muscle mass and force, and to a lesser extent on physical endurance and res
piratory parameters. Future studies should better define appropriate dosage and treat
ment duration. In the meantime, testosterone should be administered to COPD patients with overt hypogonadism, or in multidisciplinary specialized programmes.
Rev Med Suisse 2012 ; 8 : 2224-7
La perte de masse musculaire lors de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est fréquente. Elle est associée à une mauvaise tolérance à l’effort et à une augmentation de la morbidité et de la mortalité. Une des causes serait la dimi- nution de la testostérone. L’administration de testostérone seule ou intégrée à une intervention multimodale, comprenant une réhabilitation respiratoire et une prise en charge nutritionnelle, a été étudiée chez des patients avec une BPCO. Les résultats sont positifs sur la masse et la force musculaires, mais moins importants sur l’endurance physique et les paramètres respi- ratoires. En attendant des études à plus grande échelle per- mettant de mieux préciser la dose et la durée optimales, ce traitement devrait être initié et suivi soit chez des patients avec un hypogonadisme avéré, soit par des équipes multidis- ciplinaires spécialisées.
Bronchopneumopathie
chronique obstructive : risques et bénéfices d’un traitement de testostérone
le point sur…
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A part cet état d’hypercatabolisme, on note aussi une baisse des hormones anabolisantes, telles que l’hormone de croissance et la testostérone, pouvant participer à la perte de MM.8 Dans la population générale, des niveaux bas de testostérone ont été corrélés à une baisse de la masse et de la force musculaires.1 La testostérone augmente la syn
thèse protéique musculaire, inhibe la prolifération des adi
pocytes et stimule celle des cellules musculaires satellites.
Par ailleurs, elle inhibe la production de leptine et stimule celle de la ghreline, qui stimule ellemême la production de l’hormone de croissance, ce qui peut aussi participer à l’effet de la testostérone sur le muscle.5
Jusqu’à 50% des hommes atteints d’une BPCO ont des taux de testostérone en dessous de la norme.2 Cette dimi
nution est plutôt à prédominance centrale (hypothalamo
hypophysaire).9 Elle semble corrélée à la sévérité de l’at
teinte pulmonaire et à l’hypoxie, ellemême associée à des niveaux bas d’hormone lutéinisante (LH) et d’hormone fol
liculostimulante (FSH).10 Une étude a même montré une amélioration des taux de testostérone suite à une oxygé
nothérapie continue pendant un mois.11 Par ailleurs, un traitement prolongé par corticoïdes systémiques diminue la synthèse de testostérone et provoque des altérations de la réponse hypophysaire à la gonadotrophine, avec comme conséquence sa diminution ainsi que celle de la LH.10 Fina
lement, la relation entre BPCO et testostérone basse pourrait être médiée par les effets du TNFa sur l’axe hypothalamo
hypophysotesticulaire.10
traitementhormonalpartestostérone
(
oudérivés)
lorsd’
unebpcoLe rationnel d’un THT dans le contexte de la BPCO re
pose sur son bénéfice potentiel au niveau de la MM ; la baisse de la MM lors de BPCO est en effet corrélée à une mauvaise tolérance à l’effort et à une mortalité élevée.12
Des études effectuées au sein de la population générale montrent une diminution de la masse grasse et une aug
mentation de la MM suite à un THT. De nombreux travaux montrent aussi des effets positifs d’un THT sur la force musculaire et le niveau fonctionnel (marche, activités de la vie quotidienne), mais les résultats sont moins uniformes.13 Chez des patients atteints de BPCO, des études avec des analogues de la testostérone (nandrolone ou stanozole) ont montré une augmentation de la MM, mais peu d’effets sur la pression inspiratoire maximale ou sur les tests de marche de six et douze minutes (tableau 1).1416 Une autre étude a montré que l’administration de testostérone en intramus
culaire (IM), durant 26 semaines sans réhabilitation respira
toire associée, augmentait la MM. Cependant, aucune amé
lioration n’a été notée lors d’un test de marche de six mi
nutes ou sur indices de qualité de vie (tableau 1).17 Casaburi et coll. ont administré, dans le cadre d’un essai randomisé à trois bras (THT/exercice ; THT seul, exercice seul), de la testostérone en IM chez des hommes avec une BPCO et des taux inférieurs à 400 ng/dl dans le contexte d’un programme de réhabilitation respiratoire (tableau 1).
Les patients sous testostérone, avec ou sans programme d’exercice physique de résistance concomitant, ont présenté une augmentation significative de leur MM. La force mus
culaire a le plus augmenté dans le groupe «testostérone r exercice». L’augmentation de la force musculaire était iden
tique dans les groupes «testostérone seule» et «placebo r exercice». Finalement, la tolérance à l’effort a été amélio
rée seulement dans le groupe «testostérone r exercice».12 Une seule étude multicentrique randomisée a appliqué une intervention multimodale, comprenant un programme de physiothérapie avec des exercices d’endurance et résis
tance, une prise en charge nutritionnelle et une adminis
tration orale de testostérone undécanoate (2 x 80 mg/jour pour les hommes et 2 x 40 mg/jour pour les femmes) contre un groupe contrôle avec éducation thérapeutique seule (ta
bleau 1). Cette triple intervention a été appliquée pendant trois mois chez 122 patients insuffisants respiratoires chro
niques dénutris, dont la majorité souffrait d’une BPCO. Les auteurs ont rapporté un bénéfice sur la masse et la force musculaires ainsi que sur les épreuves d’endurance, mais pas sur le test de six minutes, qui était l’issue première de l’étude. Une amélioration significative de la qualité de vie a été observée seulement chez les femmes. Finalement, même si le risque d’être hospitalisé était similaire dans les deux groupes, la mortalité au terme d’un suivi de 450 jours était significativement plus basse dans le groupe avec in
tervention, dans l’analyse per protocole. Le profil de sécu
rité du traitement de testostérone a été systématiquement évalué et n’a révélé aucun effet secondaire significatif.18
En conclusion, les études actuelles montrent que le THT chez les patients présentant une BPCO a un effet similaire à celui d’exercices de résistance (augmentation de la masse et de la force musculaires), avec une moindre influence sur l’endurance physique et les paramètres respiratoires. Il est pourtant admis que les effets musculaires de l’entraîne
ment physique en résistance sont aussi bénéfiques pour des patients souffrant d’une BPCO.12 Par ailleurs, des tests respiratoires, tels que la mesure de la pression inspiratoire maximale par la bouche ou par voie nasale, sont fortement
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21 novembre 2012Etudes Forme, voie Doses Fréquence Durée Schols, Nandrolone H : 50 mg 1 x/2 6 semaines et coll.14 décanoate IM F : 25 mg semaines
Ferreira Mélange de H : 250 mg Dose Dose unique IM, et testostérone d’«attaque»
coll.15 phenpropionate, isocaproate, propionate,
caproate IM dose unique, puis
stanozol PO H : 12 mg 1 x/jour 27 semaines Yeh SS, Oxandrolone PO H : 10 mg 2 x/jour 16 semaines et coll.16 F : 10 mg 2 x/jour
Casaburi R, Testostérone H : 100 mg 1 x/semaine 10 semaines et coll.12 énanthate IM
Pison CM, Testostérone H : 80 mg 2 x/jour 12 semaines et coll.18 undécanoate PO F : 40 mg 2 x/jour
Svartberg J, Testostérone H : 250 mg 1 x/4 26 semaines et coll.17 énanthate IM semaines
Tableau 1. Récapitulatif des différents protocoles de traitement androgénique chez des patients avec une bronchopneumopathie chronique obstructive IM : intramusculaire ; PO : per os.
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liés à la collaboration du patient et difficiles à standardiser.
Finalement, l’absence d’uniformité des études rend actuel
lement impossible de se prononcer sur le profil du patient avec une BPCO qui va mieux répondre au traitement ana
bolisant, ainsi que sur les indices de suivi et la durée opti
male du traitement. Des études prospectives, plus longues et dans des populations plus importantes, sont nécessaires afin de répondre à ces questions.
sécuritéthérapeutique
Peu de données sont disponibles sur la sécurité d’un THT dans le contexte spécifique d’une BPCO. Il est difficile d’extrapoler les données obtenues chez des patients hy
pogonadiques sous THT aux patients atteints d’une BPCO.
En fait, la plupart des travaux sur la BPCO ont étudié la tes
tostérone comme traitement pharmacologique plutôt que substitutif (la plupart des patients inclus dans ces études ne présentait pas d’hypogonadisme), et ceci pour des du
rées relativement courtes. Toutefois, les médecins voulant prescrire un THT devraient connaître les contreindications à un tel traitement (tableau 2), les risques (hématologique, cardiovasculaire, prostate, apnées du sommeil) et les mo
dalités de suivi (tableau 3). Le risque de toxicité hépatique avec certaines formulations comme la floxymestérone, la méthyltestostérone orale (non commercialisées en Suisse) et la testostérone undécanoate IM (Nebido) impose un suivi des enzymes hépatiques (tableau 3).
Polycythémie
Le THT induit une augmentation dosedépendante de l’hémoglobine. L’âge semble être le facteur de risque le plus important. Une administration IM est aussi corrélée à des ni
veaux d’hémoglobine supérieurs. Le risque dans le contexte spécifique de la BPCO n’a pas été suffisamment étudié. Il est connu que les patients avec des comorbidités ellesmêmes associées à une élévation de l’hématocrite, telle l’insuffisance respiratoire chronique, ont un risque plus élevé de dévelop
per une polycythémie. Un suivi régulier de l’hémoglobine est donc indispensable chez ces patients (tableau 3).19
Cancer de la prostate
Des études plus anciennes évoquaient une augmentation du risque de cancer de la prostate chez des patients sous THT.20 Depuis, la grande majorité des études, y compris une métaanalyse récente, n’ont montré aucune relation entre les niveaux plasmatiques de testostérone ou un THT et la sur
venue d’un cancer de la prostate.19,21 Ceci était le cas, même chez des patients avec des antécédents de cancer, traités par prostatectomie radicale, radiothérapie ou curiethérapie.1
Le risque de développer un cancer de la prostate n’a jamais été étudié spécifiquement pour des patients avec une BPCO. En fonction du stade de la maladie respiratoire et de l’espérance de vie du patient, un suivi systématique clinique et de l’antigène prostatique spécifique (PSA) est préconisé (tableau 3).
Risque cardiovasculaire
La relation entre le THT et une augmentation du risque cardiovasculaire n’est pas claire. Une étude récente, chez des hommes âgés et fragiles, a montré plus d’événements cardiovasculaires dans le groupe sous testostérone que sous placebo.22 Pour d’autres, des taux bas de testostérone ont été corrélés à une augmentation des marqueurs d’athé
rosclérose (rigidité artérielle et épaisseur d’intimamédia), à un risque plus élevé de survenue d’un anévrisme aortique, d’une coronaropathie et d’un accident vasculaire cérébral
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21 novembre 2012Tableau 2. Contre-indications à un traitement par androgènes chez les patients atteints de broncho- pneumopathie chronique obstructive
• Espérance de vie l 6 mois
• Cancer hormono-dépendant
• Cancer de la prostate avéré
• Nodule prostatique sans évaluation urologique
• Antécédents de psychose
• Décompensation cardiaque au moment de l’évaluation
• Ischémie myocardique dans les six derniers mois (infarctus, angor instable, revascularisation, etc.)
• Syndrome d’apnées du sommeil non appareillé
• Hématocrite L 50%
• ASAT, ALAT L 3 fois la limite supérieure de la norme
• Score IPSS L 19/35
• PSA L 4 ng/ml (L 3 ng/ml si parent de premier degré avec cancer prostatique ou si de race noire)
• Hypertension artérielle pulmonaire (HTAP)
• Maladies neuromusculaires
• Mucoviscidose
ALAT : alanine aminotransférase ; ASAT : aspartate aminotransférase ; IPSS : International prostate score symptom ; PSA : antigène spécifique de la prostate.
Fréquence Remarques Initiation 3 mois 6 mois 9 mois 12 mois
Tests hépatiques √ √ Si q L 3 x la norme R stop THT
Hématocrite (Hct) √ √ √ Puis 1 x/an
Si Hct L 52% R stop THT jusqu’à retour à l 50%
Antigène spécifique √ √ √ √ √ Puis 1 x/an
de la prostate (PSA) Si q PSA L 1 ng/dl R stop THT et biopsie prostate
Si q PSA L 0,7-0,9 ng/dl R contrôle à 3 mois
Score IPSS √ √ √ Puis 1 x/an
Si L 19/35 R stop THT et consultation urologique
Tableau 3. Surveillance thérapeutique à envisager dans le cas d’un traitement hormonal par testostérone (THT) et conduites à tenir selon les résultats obtenus
IPSS : International prostate score symptom.
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21 novembre 2012Stratégie de recherche et critères de sélection pour la recherche Medline
Les données utilisées pour cette revue ont été identifiées par une recherche Medline des articles publiés en anglais ou en français sans limitation de temps. Les deux mots-clés prin- cipaux utilisés pour la recherche étaient «testosterone» et
«pulmonary disease». Ils ont été appliqués à la recherche avec une limitation d’abord au «titre» de l’article, puis au
«titre/abstract».
Implications pratiques
La diminution de la testostérone est fréquente chez des patients présentant une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sévère et doit être recherchée, notam- ment en cas de sarcopénie ou de signes d’hypogonadisme L’administration de testostérone aux patients atteints d’une BPCO est recommandée lors d’un hypogonadisme avéré L’administration de testostérone aux patients atteints d’une BPCO a été étudiée dans le cadre d’interventions spéciali- sées multimodales, avec des résultats positifs. Une fois les modalités mieux définies, elle pourrait faire partie du traite- ment de la BPCO dans l’avenir
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Dr Nikolaos Samaras Service de gériatrie
Département de médecine interne, réhabilitation et gériatrie HUG, chemin du Pont-Bochet 3
1226 Thônex/Genève nikolassamaras@hotmail.com Dr Dimitrios Samaras Pr Claude Pichard
Service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition Drs Pierre-Olivier Bridevaux et Grégoire Gex Pr Jean-Paul Janssens
Service de pneumologie
Département des spécialités médicales HUG, 1211 Genève 14
dimitrios.samaras@hcuge.ch claude.pichard@hcuge.ch pierre-olivier.bridevaux@hcuge.ch gregoire.gex@hcuge.ch
jean-paul.janssens@hcuge.ch Dr Pierre-Olivier Lang
Translational medicine research group Cranfield health, Cranfield University Cranfield, Royaume-Uni et
Nescens, Centre de médecine préventive Clinique de Genolier
Route du Mudis 3, 1272 Genolier polang@nescens.com
Adresses
ischémique. De plus, quelques études attribuent des pro
priétés antiangineuses directes à la testostérone. Finale
ment, une testostérone basse a été corrélée avec un risque plus élevé de développer un syndrome métabolique.1,19 Nous ne disposons pas de données spécifiques pour les patients atteints d’une BPCO, certains ayant déjà un risque cardiovasculaire plus élevé que la population générale.
conclusion
L’administration de testostérone dans le contexte d’une BPCO est une option attractive. Les données actuelles sou
tiennent l’utilisation de la testostérone soit dans le cadre d’une intervention multimodale (THTréhabilitationprise en charge nutritionnelle), soit lors d’un hypogonadisme avéré.
Pourtant, les modalités thérapeutiques (indications, suivi, durée du traitement) ainsi que le risque thérapeutique spé
cifique chez ces patients demeurent insuffisamment ex
plorés.
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Bibliographie
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