C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
J EAN -Y VES L E D IMET
G-variétés topologiques et G-microfibrés
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 17, n
o4 (1976), p. 397-435
<http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1976__17_4_397_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1976, tous droits réservés.
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G-VARIETES TOPOLOGIQUES ET G-MICROFIBRES
parJean-Yves
LEDIMET
CAHIERS DE TOPOLOGIE E T GEOME TRIE DIFFERENTIELLE
Vol. XVII-4
(1976)
INTRODUCTION
Si les actions
différentiables
des groupes de Lie compacts sur les variétés ont étélargement
étudiées et continuent del’être,
on connaît moins bien les actions continues et lesproblèmes
que pose leurlissage.
A part
quelques exceptions
comme les actions transitivesqui
seramènent au cas
différentiable,
et les actions continues deSI
surR3 qui
sont
isomorphes
à des actionslinéaires,
on connaît desexemples
d’actionscontinues non-différentiables donnés par R. H.
Bing (voir [ B]) -
une ac-tion de
Z /2Z
sur lasphère S3
dont l’ensemble despoints
fixes est lasphè-
re doublement cornue d’Alexander - et par D.
Montgomery
et L.Zippin [ M-Z 2] ,
et une théorie delissage
donnée par H. Ibisch(voir [1] ).
Celissage
est obtenu à l’aide d’un foncteur
kG topologique
défini essentiellement surla
catégorie
desG-variétés
libres.Dans cette thèse nous montrons que la
plupart
des théorèmes uti- lisés dans[I]
restent valables dans une autrecatégorie
de G-variétés to-pologiques qui
s’obtient naturellement par abstraction àpartir
des G-varié-tés différentiables : c’est la
catégorie
desG-variétés topologiques X qui,
autour de
chaque point x
appartenantà X , possèdent
unvoisinage
ouvertGx-invariant
etGx-homéomorphe
à un ouvert d’unGx-module
réelayant même
dimension
que X .
Pour ces
objets, appelés simplement G-variétés topologiques
dansce texte, nous prouvons dans le
paragraphe
2qu’ils
sont desG-ANR (=
G- rétracts absolus devoisinages) -
cequi
est connu pour lesG-variétés
dif- férentiables - leparagraphe
1 étant consacré à la démonstration dequel-
ques
propriétés
desG-espaces
paracompacts, utiles par la suite.Comme le but est de construire le foncteur
kG ,
nous donnons au pa-ragraphe
3 la définition des microfibrés associés auxG-variétés topologi-
ques définies
plus haut,
de tellefaçon
que leurs microfibrés tangents ainsi que lesG-fibrés
vectoriels en constituent desexemples.
Dans le
paragraphe
4 nous prouvons le théorèmed’homotopie
pour lesG-microfibrés topologiques.
Comme H. Ibisch
( voir [12] )
a construit l’inverse stable d’un telG-microfibré topologique,
on a réuni tous les éléments assurant l’existence du foncteurkg
pour lesG-variétés
de notrecatégorie.
Enfin,
dans leparagraphe 5,
nous prouvonsl’analogue équivariant
du théorème suivant dû à
J. M.
Kister et B. Mazur: Tout microfibré contientun
unique
fibrétopologique.
Tous mes remerciements vont à M. Ibisch
qui
adirigé
cetravail, après
m’avoir initié ausujet
des G-microfibrés.N. B.. Dans tout ce
qui suit, G désigne
un groupe de Lie compact. En cequi
concerne lesG-espaces,
la référence constante est le livre de Palais :The classification of G- spaces
», noté[P]
dans le texte. Les notations utilisées sont donc celles de Palais. Ainsi H C Gsignifie
que H est unsous-groupe fermé de
G ,
distinct deG ;
les mots invariant »,«équivariant»
sans autre
précision
veulent dire«G-invariant », «G-équivariant ».
TABLE DES MATIERES
Introduction
1.
G-espaces paracompacts.
2. G-variétés topologiques
etG-ANR.
3. La catégorie des G-microfibrés.
4. Le théorème d’homotopie
pourles G-microfibrés.
5. Le théorème de Kister - Mazur équivariant.
Bibliographie.
1. G-espaces paracompacts
etpartitions
invariantesde l’unité
Il nous sera utile de savoir dans
quels
cas on peutdisposer
de par- titions de l’unité constantes sur les orbites d’unG-espace.
1. DEFINITIONS. 1.1. Un recouvrement
{Ai}
d’unG-espace
est dit inva-riant si les
Ai
sontG-invariants,
i. e.G Ai = Ai .
1.2. Une famille
{Ai}
departies
d’unG-espace X
est diteG-locale-
ment
finie
si toutpoint
de Xpossède
unvoisinage
invariantqui
ne ren-contre
qu’un
nombre finide Ai
E{Ai} .
2. LEMME.
Soit X
unG-espace. L’espace
des orbitesXIG
estparacompact
si et
seulement si,
pour tout recouvrement ouvert invariant deX,
il existeun recouvrement ouvert invariant de X
plus fin
etGlocalement fini.
P REUV E.
a)
On suppose queX/ G
est paracompact. Soit{Ai}
un recouvre-ment ouvert invariant
de X ;
alors{M( Ai) }
est un recouvrement ouvert deX/ G ,
car laproj ection canonique
u:X - X/ G
est ouverte([C P] , 1.1.3). I
existe alors un recouvrement ouvert{ Vj }
deX/G plus
fin que{M(Ai) }
etlocalement fini. Il est clair que les
Vj= TT -1 (Vj)
constituent un recouvre- ment ouvert invariant deX , G-localement
fini etplus
fin que{Ai} .
b)
Laréciproque
est facilegrâce
aux bonnespropriétés
de3. L EMME.
Soit 1 Ui }
un recouvrement ouvertd’un G-espace X . Alors {Ui}
est
localement fini
si et seulementsi 1 U. }
estG-localement fini.
PREUVE. Dans un sens, c’est évident.
Réciproquement
soit{Ui}
un re-couvrement localement fini de
X ,
soitx E X
etG x
son orbite. Pour toutgxE
G x il existe unvoisinage W(gx) qui
ne rencontrequ’un
nombre finide
V..
MaisG x
étant compact, il existe un nombre fini d’éléments deG ,
soient g1’ g2’
,...gk, tels queG x
soit contenu dans UW(gj x) qui
cons-titue un
voisinage
deGjx.
Alors([Pl, 1.1-14)
il existe unvoisinage
inva-iiant
de X,
soitV(x),
tel queMais comme chacun des
W ( gj x)
ne rencontrequ’un
nombre fini deUi , il
est clair que le
voisinage
invariantV(x)
de x ne rencontrequ’un
nombrefini de
Ui .
4. PROPOSITION.
Si
leG-espace
X estparacompact, alors l’espace
desorbites
X/G
estparacompact.
PREUVE. Soit
{Üi}
un recouvrement ouvert invariant deX .
En vertu des Lemmes 2 et3,
il suffit d’exhiber un recouvrement invariant deX ,
locale-ment fini et
plus
fin que1 Ui 1 .
Il existe un recouvrement
{Vj}
localement finiplus
fin que{Ui} .
Alors{ G Vj }
est un recouvrement invariant deX , plus
fin que1 Ui 1,
carReste à prouver que
{G Vj}
est localement fini. SoitU(x)
unvoisinage
de x
qui
ne rencontrequ’un
nombre fini deVi ; d’après
le Lemme 3 on peutsupposer que
U (x)
estC-invariant;
alorsU(x)
ne rencontrequ’un
nom-bre fini de G
Vi ,
carU (x),nVj = SD implique U (x)nG V i= 0 .
5 . PROPOSITION,
Soit 1 U
un recouvrement ouvert invariantlocal ement
fini
duG-espace
normalX . Alors il
existe unepartition
invariante( et
uneenveloppe invariante)
del’unité subordonnée à 1 U i
PREUVE.
Remarquons
d’abord queXIG
est normal si X l’est: cela résulte du fait queM;X-X/G
est ouverte et fermée et que, d’autre part, tout voi-sinage
d’unepartie
invariante d’unG-espace
contient unvoisinage
inva-riant
([P] , 1.1.14) .
177(Ui)l
constitue donc un recouvrement ouvert localement fini de l’es- pace normalX/G ;
parconséquent,
il existe unepartition 1 âi }
et une en-veloppe 1 -y
de l’unité subordonnée àM ( Ui) .
C’est-à-dire on aOn pose alors
Il est clair que
les ai , yi
sont lesapplications G-invariantes (i.e.
cons-tantes sur les
orbites)
cherchées.Un raisonnement
classique ([BO] ,
n°4.4)
permet d’obtenir le 6. COROLLAIRE.Pour
tout recouvrement ouvert invariantd’un G-espace
paracompact X,
il existe unepartition (et
uneenveloppe)
invariante del’unité subordonnée
à ce recouvrement.Dans la
suite,
nous aurons besoin du résultat suivant:7. LEMME.
Soit X
unG-espace paracompact
et{Vj. }
un recouvrement ou- vertlocalement fini
deX . Alors
il existe un recouvrementfermé
invariantde X,
soit{Fi},
G-localementfini,
tel quechaque Fi
ne rencontrequ’un
nombre
fini
deVj.
PREUVE. Soit
U (x)
unvoisinage
invariant de x E X tel queU (x)
ne ren-contre
qu’un
nombre fini deV i .
En utilisant la normalité deX/ G ,
on peuttrouver un
voisinage
fermé invariant de x , soitF(x) ,
et unvoisinage
ou-vert invariant
de x ,
soitW (x) ,
tels queLes
{ W(x)}
forment un recouvrement ouvert invariantde X ;
donc il existeun recouvrement ouvert invariant et localement fini
plus
finque {W (x)}xEX,
soit
1 W i
On poseFi
i= Wi.
Alors :-
chaque
F ne rencontrequ’un
nombre fini deVi,
car pour toutF. ,
il
exi ste x E X
tel queFi
CU ( x ) .
- {Fi} 1
est localementfini,
car si . un ouvertde X
ne rencontrepas Wi,
il ne rencontre pas son adhérence
Fi .
- Enfin les
Fi
sontG-invariants.
2. G-yoriétis topologiques
etG-ANR.
ANR étant l’abréviation de
«rétract
absolu devoisinage
»,l’expres-
sion
«G-ANR
» a alors le sens naturel suivant :1. DEFINITION. On dit
qu’un G-espace X (métrisable,
à base dénombra-ble)
est un G-ANR si touteapplication équivariante f : A - X ,
oùA
estun fermé
G-invariant
d’unG-espace
normalY ,
seprolonge (de
manièreéqui- variante)
sur unvoisinage
de A dansY .
Il est bien connu que toute variété
topologique
est unANR ;
de mêmetoute
G-variété
différentiable est unG-ANR (voir [P], 1.6.6 ) ;
mais il n’est pas clair que touteG-variété,
au senslarge,
ait cettepropriété :
il sembleque l’action du groupe G
puisse
êtreparfois
assez mauvaise pourqu’il
n’ensoit pas ainsi. C’est une des raisons pour
lesquelles
nousadopterons
ladéfinition suivante :
2. DEFINITION. X étant un
G-espace,
on noteGx
le grouped’isotropie
dex E X .
Remarquons
que,Gx
étant un groupe de Lie compact, toutpoint x
de X admet une base de
voisinages G-invariants.
Ceciétant,
on ditqu’un G-espace X (à
basedénombrable)
est une G-vari ététopologique
de dimen-sion n si pour tout
point x E X ,
il existe unvoisinage G-invariant de x ,
soit
U (x) ,
et unplongement
ouvertGx-é quivariant h : U (x) - Rn (x) , où Rn (x)
est unG.-espade
euclidien au sens de Palais([P], 1.1.19);
onsuppose de
plus
queh (x) = 0 E R n (x) .
3. EXEMPLES DE G-VARIETES.
3.1. Une G-variété différentiable est une G-variété
topologique (voir [K]
et[M-Z]
page207,
Theorem1).
3.2. Toute variété
topologique
surlaquelle G agit
librement est uneG-va-
riété
topologique,
car dans ce cas les groupesd’isotropie
enchaque point
sont réduits à l’identité.
Avant d’étudier
quelques propriétés
desG-ANR,
nous allons prou-ver le
4. LEMME.
Soit A = U An
unfermé
invariantd’un G-espace normal Y ,
n> 1
où
lesAn
sont desfermés invariants,
deux àdeux disjoints. Alors il
existeun
voisinage de
A dansY de la forme U
= U n> 1Un)
n oùUn
n est un voisi-nage invariant de
An ,
lesUn
étant deux à deuxdisjoints.
PREUVE. On considère R muni de la structure de
G-espace
trivial et ondéfinit
f : A -
R parf l An
= n . Alors([P]1.4.3) f
seprolonge
en uneapplication équivariante f : V-
R où V est unvoisinage
invariant de Adans
Y .
On poseIl est clair que les
Un
satisfont aux conditions données.5.
QUELQUES
PROPRIETES DES G-ANR.5.1. LEMME. Tout ouvert invariant d’un
G-ANR
est unG-ANR.
PREUVE.
Soient V
un ouvert invariant duG-ANR X ,
A un fermé invariant duG-espace
normal Y etf :
A - h uneapplication équivariante.
La com-position
def
avec l’inclusionV -X
seprolonge à f : U - X
où U estun
voisinage
invariantde A
dansY .
AlorsU1 = f -1 ( V)
est unvoisinage
invariant
de A .
On posef1 = fl 1 U, ; f1 : U1 - V
est unprolongement équi-
variant
de f .
5.2. L EMME. Si un
G-espace
X est réunion de deuxG-ANR
ouverts, alors X est unG-ANR.
PREUVE. Il
n’y
a rien àchanger
à la démonstration de Hanner( [H],
page392 ) ;
il suffit de remarquer que :10
l’image réciproque
par uneapplication équivariante
d’unepartie
G-invariante d’un
G-espace
estG-invariante ;
20 le
complémentaire
d’unepartie
G-invariante d’unG-espace
estéga-
lement
G-invariante.
5.3. LEMME.
Si
leG-espace
X estréunion dénombrable
deG-ANR
ouvertsdeux à
deux disjoints,
alorsX
est unG-ANR.
PREUVE.
Soit X
= n>1U On ,
n où lesOn
n sont desG-ANR
tels queOn pose
An - f-1 (On) ,
oùf : A + X
est uneapplication équivariante,
Aétant un fermé du
G-espace
normalY ; On
étant fermédans X ,
il s’en-suit que
chaque An
est un fermé invariant deA ,
donc deY ; l’application
se
prolonge
en uneapplication équivariante fn : Un - On ;
en vertu du Lem-me 4 on peut supposer que
est un
voisinage
invariant de A surlequel
on définit un pro-longement
par6.
PROPOSITION. Si
leG-espace X (métrisable,
à basedénombrable)
pos-sède
un recouvrementformé
deG-ANR
ouverts, alors X est unG-ANR.
PREUVE.
(Comparer
avec Hanner[H] ,
page394).
On peut supposer que:10 X est recouvert par une famille dénombrable de
G-ANR
ouverts,soit X
= n> 1 U0 .
2° X est muni d’une
métrique
G-invariante :On pose alors
d’après
le Lemme5.2, chaque Un
est un G-ANR. On définit par
V n
est ouvert etG-invariant,
car lamétrique
estG-invariante ;
deplus
d’a-près
le Lemme5. l, Vn
est unG-ANR .
Notons encoreque Vn CVn + 1 .
Ondéfinit alors une famille d’ouverts
invariants {Wn} n>1
parles
Wn
sont desG-ANR, toujours d’après
le Lemme5.1.
De l’inclusion on déduit que
Les sont
disjoints ;
parconséquent d’après
le Lemme5.3,
est unG-ANR.
Il suit alors du Lemme 5.2et de
( 1 ) que X
est unG-ANR.
Le lemme suivant est une
généralisation
d’un résultat de Palais.7. LEMME.
Soit S une H-tranche ( H CG) dans
unG-espace X,
et soitf: S-> Y
uneapplication H-équivariante
où Y est un G-espace.Alors f se
prolonge de façon unique
en uneapplication équivariante f : G S , Y.
PREUVE. Si
f existe,
on ace
qui
prouve l’unicité def .
D’autre part, en raison des
propriétés
des tranches([P], 1.7),
il estpossible
de définir uneapplication f : G S -
Y en posantf (gs)
= gf (s) .
Reste à prouver la continuité de
f
ainsi définie.Soit
x : U - G
une section locale dansG/H ( i. e. U
est unvoisinage
de H dans
G/H
etp X = id U ,
où p :G - G/H
est laprojection canonique).
Pour go E
G , l’application F :
go U X S -G S
définie parest un
plongement
ouvert dontl’image
W =F(go U X S)
est unvoisinage
de
go S
dansG S homéomorphe
àgo U X S ([P], 1.7.9).
Soit alors
H :
goU X S -
Y définie parH est
continue,
et parconséquent f l W
=H F -1
est continue.On recouvre ainsi
G S
par des ouverts1 W }
tels quefl 1 W
soit ,continue,
et cela prouve la continuité
de f .
Nous sommes maintenant en mesure de prouver le 8. THEOREME.
Toute G-variété topologique
est unG-ANR.
PREUVE. En vertu de la
Proposition 6,
il suffit d’exhiber un recouvrementde la
G-variété X
formé deG-ANR
ouverts.Cas 1. Soit x E X tel que
Gx = G ;
soitS
une tranche en x ; alorsGS
est un G-ANR :G S,
étant ouvert dans la variétéX ,
est un ANR. Nous pouvons donc supposer queG S
est unGx-ANR, grâce
au «Metatheorem»([p], 1.8.1).
Soit A
un fermé invariant d’unG-espace
normal Y etf :
A ->G S
une ap-plication équivariante.
PosonsS1 = f -1 (S) ; S1
est uneGx-tranche
deA telle que
G SI = A .
Il existe uneGx-tranche
deY ,
soitS2 ,
telle queS1 = A n S2 ([P], 1.7.15); SI
est donc un fermé duG.-espace normal S2
etest
Gx-équivariante. G S
étant unGx-ANR, fI
seprolonge
àfI:
V-G S ,
où V est un
voisinage G x -invariant
deSI
dansS2.
On peut encore supposer
que V
est ouvert dansS 2.
Mais
d’après
le Lemme7, f1
seprolonge
defaçon unique
en une ap-plication équivariante f :
GV-G S , car, Tl
étant ouvertGx-invariant
dansla
Cx-tranche S2
est encore uneGx-tranche.
Or V étant unvoisinage
deSI ,
GV est unvoisinage
deG SI = A ;
deplus f ( ,4 = f .
Ceci prouve queG S
est un G-ANR.Cas 2: Soit x E X tel que
Gx -
G . Il existe donc unvoisinage G-in-
variant
de x ,
soitU ,
et unplongement
ouvertéquivariant h :
U -R’ ,
oùRTl
est muni d’une certaine structure deG-espace euclidien; h (U)
est doncun ouvert invariant de
Rn qui
est unG-ANR ;
donch (U) ,
et par consé-quent V,
sont des G-ANR.3.
Lacatégorie des G-microfibrés : Déf inition; exemples.
1. DEFINITION. Un
G-mi cro fi bré
est undiagramme
où E
et B sont desG-espaces,
iet j
desapplications équivariantes
tel-les
que j i
=idq .
On suppose deplus
que X satisfait à la condition sui-vante de
«G-trivialité
locale » :Pour tout
b E B ,
il existe unvoisinage
ouvert Ü deb , Gb-invariant
(où Gb désigne
le grouped’isotropie
en 66 B),
unvoisinage
ouvert h dei ( b ) E E, Gb-invariant,
tels queet un
Gb-isomorphisme fi :
V -U X Rn (b),
oùRn (b)
est unC b -espace
eu-clidien,
de sorte que lediagramme
ci-dessous soit commutatif:N. B. : - Un
Gb-isomorphisme
est unhoméomorphisme Gb-équivariant,
-
U X Rn( b)
est muni de la structure deGb-espace produit,
i. e.- l’ entier n est la dimension du
G-microfibré
x ,-
Rn( b)
est la « fibre au-dessus de b E B ».2. DEFINITION. Un
G-microfibré
trivial de base B est de la formeoù 41 est un
G-espace
euclidien.3. EXEMPLES DE G-MICROFIBRES.
3.1. Tout microfibré au sens de Milnor
(voir [M]
oùG agit trivialement,
est un
G-microfibré.
3.2. Un
G-microfibré
au sens de Ibisch(voir [I]),
où Gagit
librement surB,
est unG-microfibré
au sens définiprécédemment,
car dans ce cas lesgroupes
d’isotropie
enchaque point
sont réduits à l’identité.3.3. Soit x un microfibré. On fait
agir
le groupesymétrique Sk
sur la som-me y
OXO...OX (k fois)
en posant:pour
( e,, ... , ek)
appartenant àl’espace
total de x O ...OX ’
o . b = b pour
b E base de XOX ... O X =
base de X .Alors,
muni de cetteSk-structure, x OXO ...OX
est unSk-microfibré.
3.4.
Tout G- fibré vectoriel
au sensd’Atiyah-Segal (voir [S])
est unG-mi- cro fibré :
Soit
e: E-L-B
unG-fibré vectoriel,
b unpoint
de B etEb
=p-1 (b)
la fibre au-dessus de B
( qui
est unGb-espace euclidien).
Considéronse
en tant queGb-fibré vectoriel ;
les restrictionsde 1
et duGb-fibré
trivialau
Gb-espace
fermé1 b }
sontG b- isomorphes : E /1 b 1 z-- B X Ebll b 1 - P ar
conséquent (voir [S], proposition 1.2)
il existe unvoisinage Gb-invariant
de
b ,
soitU ,
telque E/U
soitGb-isomorphe
àOn a donc le
diagramme commutatif,
où sdésigne
la section zéro(équi- variante) de e
et h unGb-isomorphisme :
Ce
qui
prouve queest un
G-microfibré.
3.5. G-microfibré tangent
à uneG-variété:
Soit X
uneG-variété topologique
au sens duparagraphe précédent.
Alors le
diagramme
où A
estl’application diagonale,
est unG-microfibré,
ditG-micro fibré
tan-gent
àX.
Il suffit naturellement de vérifier la condition de naturalité locale.
Soit x E X et
(U, cp)
une carte en x( i. e.
U est unvoisinage Gx-invariant
de x
et O :
1/ -Rn (x)
est unplongement
ouvertGx-équivariant
dans leGx-espace
euclidienRn (x)
telque O (x )
= 0).
On peut supposerque q5
est un
Gx-isomorphisme, car O (U)
contient une boule ouverte centrée en0
qui
estGx-isomorphe
àRn (x) (considérer l’appli cation équivariante:
t
-t, /(1-
lltll)).
On définit alors un
C-isomorphisme h : U X U - U X Rn(x)
parPourgEGx,ona
ce
qui
prouve queh
estGx-équivariante.
D’autre part le
diagramme
ci-dessous est clairement commutatif:4. DEFINITION . MORPHISMES DE G-MICROFIBRES.
On
désigne
parG- Top 2
lacatégorie
dont lesobjets
sont les cou-ples ( X, A )
deG-espaces,
où A est contenu dansX ,
et dont lesmorphis-
mes sont les germes
d’applications équivariantes
définies sur des voisi-nages
G-invariants
de Adans X ,
On
notera O: (X , A )
F( Y, B )
lesmorphismes
deG-Top2 .
Soit alors
des
G-microfibrés.
Unmorphisme de X
dansx’
est uncouple «D, f) ,
oùest un
morphisme
deG-Top2
etf:
B - B’ est uneapplication équivariante
de sorte que,
pour 0 E O,
lediagramme
suivant soit commutatif:Nous allons maintenant vérifier que la
catégorie
des G-microfibréspossède
desimages réciproques
et des sommes deWhitney.
5. PROPOSITION.
Soit
un
G-micro fibré;
soitf: B1 -
B uneapplication équivariante,
oùB1
estun
G-espace. Le micro fibré
défini
comme il estd’usage,
est unG-microfibré.
P REUVE. On a
Il est clair que
E1
est unG-espace (pour
la structure deG-espace produit
sur
B 1 X E )
etque il
eti1
sontéquivariante s .
Il reste à voir que
f *(X)
estG-localement trivial;
soitb1 E B1 et
U
un ouverttrivialisant, Gb-invariant,
autour de b =f (b1) .
Lediagramme
ci- dessous est
commutatif,
oùlt
est unGb-isomorphisme
de la formeOn pose alors
et l’ on définit
Il est facile de voir que
Gb 1
est contenu dansGb ;
parconséquent U1
estun
voisinage Cb 1 -invariant
de67 , Rn (b)
est unGb 1 -espace
euclidien ethl
est unGb 1 -isomorphisme,
de sorte que lediagramme
ci-dessous commute6. PROPOSITION.
étant
deuxG-microfibrés
de même baseB, le micro fibré
XeX 1
est un G-micro fibré.
PREUVE. Soit b E B et
Ü
unvoisinage Gb-invariant
de b trivialisant pourX et XI ;
alorsX OX1/U
estGb-isomorphe
àoù n est la dimension de x et q celle de
XI .
En
plagiant
Milnor([M],
Lemma6.4 )
ou Ibisch(cours
de3e cycle 1971-72, Nantes),
on obtient les résultats suivants :7. PROPOSITION.
Soit
y etX’
deuxG-micro fibrés
demême
base B et demême dimension. Soit (O, 1 B) :
X -X’
unmorphisme
deG-microfibrés
telque O
ait unreprésentant injectif; alors (O, 1 B )
est unisomorphisme.
8. COROLL AIRE.
Soit
y etx’
deuxG-microfibrés
de mêmedimension
et(O, f ): X - X’
unmorphisme
telque O possède
unreprésentant injectif
Alors
y estisomorphe
àf*(X’) .
9. NOTE. Les
morphismes (O , f ) :X - X’
telsque O posséde un repré-
sentant
injectif
seront désormaisappelés morphismes fibrés.
Le lemme suivant nous sera utile dans la suite : 10. L EMME.
Soit
un
G-microfibré où
Gagit trivialement
sur la base B que l’on suppose con- nexe.Alors
il existe unG-espace euclidien
M tel que X soitlocalement
isomorphe
auG-microfibré trivial :
PREUVE. Pour tout
b E B ,
il existe unvoisinage U(b)
de b et unG-es-
pace euclidien
Rn ( b )
tel queX / V ( b )
soitisomorphe
àAinsi à
chaque b
E B on associe unG-espace euclidien,
donc unerepré-
sentation
O( b ) E Hom ( G , O (n)) . L’application
ainsi définie est localement constante, donc constante car B est connexe ;
et O (B)
définitM .
11. LEMME.
Soit
un
G-micro fibré de
baseparacompacte isomorphe
à unmicrofibré trivial
Alors
il existe unG-isomorphisme h: E1 -
B XM, où El
est unvoisinage
de
i (B )
dans Etel
que lediagramme
ci-dessous soitcommutatif:
PREUVE.
(Comparer
avec[M] ,
Lemme2.3)
On peut d’abord supposer que E est un
voisinage
ouvert de B X 0 dansB X M .
En utilisant unepartition
del’unité,
on construit uneapplication
h : B -
] 0 , 1]
telle quePour b E
B,
posons alorsk applique
B dans]0, 1] ,
carG
est compact;k
est clairementG-invariante ;
k est
continue, grâce
à lacompacité
deG . (Il
suffit de prouver quek
est semi-continueinférieurement ;
donc soitt E ] 0, 1]
et b E B tel quetk(b);on a
pour tout g .
Par
conséquent
il existe unvoisinage Wg
de g et unvoisinage Vg
de btels
que t h (WgVg).
Mais il existeon pose alors et l’on obtient
th (GV) ;
en utilisant unenouvelle fois la
compacité
deG ,
il vient tk (V) .
On définit alors
et un
G-isomorphisme h : E1 - B X M
parLa norme
sur M
étantG-invariante,
il est clair queE1
est G-invariant etque h est
équivariant.
Pour terminer ce
paragraphe,
donnons le résultat suivant:12. PROPOSITION.
Tout G-micro fibré ayant
pour base un espacehomogène
de
G estisomorphe ( au
sens desG-microfibrés)
à unG- fibré
vectoriel.PREUVE.
a) Soit M
unH-espace euclidien,
où H est un sous-groupe fermé deG .
On fait de G X M unH-espace
en posantet l’on note
G XH M l’espace
des orbites ainsi obtenu. On fait de CXH M
unG-espace
en posant:g[g’, m] = [g g’, m] ,
où[ g’, m] désigne
la classede
( g’, m ) E G X M
dansG XH M.
Soit p :G XH M - G/ H l’application équi-
variante définie par
alors
CXHM p- G/H
est unG-fibré vectoriel (voir [S] ,
no1.6 ) .
b)
UnG-microfibré
ayant pour base un espacehomogène
de G sepré-
sente sous la forme
Soit
U
un ouvert H-invariant trivialisant autourde H E G/H
et M la fibreau-dessus de H E
G/H ;
il existe unisomorphisme H-équivariant
où V
est unvoisinage H-invariant
dei (U) ,
tel que lediagramme
suivantsoit commutatif :
Soit alors a :
G X M -
E définie para ( g, m )
=g f (H , m).
Elle induit uneapplication
â :G XH M - E qui
est clairementéquivariante.
D’autre part fiest
injective :
si et[
g,m]
= à[g’, m‘],
alorsg f (H, m)
=g’ f (H , m’) ;
enutilisant le fait
que jf= pr, ,
il vientPar
conséquent
ce
qui
prouve que[ g, m ] = [ g’, m’] .
Enfin le
diagramme ci-dessous,
où sdésigne
la section zéro dee st commutatif .
4.
Lethéorème d’homotopie
pourles G-microfibrés.
Le lemme suivant est la version
équivariante
du Lemme 6.6 de Mil-nor
[M].
Iln’y
apratiquement
rien àchanger
à la démonstrationoriginale.
1. L EMME.
Soit x
unG-microfibré
de base B et soit1 B 1
unecollection
localement finie
defermés
invariants recouvrantB. Supposons
que, pourtout
a , il
existe unmorphisme fibré «D,,,, f a) : y / B a -
q, où Tl est unG
mi cro fi bré, tel
quecoincident
surAlors
il
existe unmorphisme fibré (O , f ) :
X - nqui prolonge les (O a, fa).
PREUVE. B’ étant la base
de 77 ,
on définitf :
B - B’ parf / Ba
=fa ;
lacontinuité de
f
résulte du faitqu’une
réunion localement finie de fermésest fermée.
Choisissons alors pour
chaque O a
unreprésentant injectif Oa: Ua - E’,
où
Ua
est unvoisinage
ouvert invariant dei (B a)
dansE .
Pour tout cou-ple (a , B)
tel que il existe unvoisinage
ouvert invariantU af3
de dans tel que . On définit a-
lors U C E comme étant l’ensemble des e E E tels que
(1)
entraîne(2)
entraîneU est un
voisinage
ouvert dei (B) .
Il est clair queU
estG-invariant,
carsi e E U
et j (g e) E Ba,
on aet
les Oa définissent O : U - E’
de telle sorte que(O, f)
soit unmorphis-
me fibré.
NOTE. Dans la suite 1 est l’intervalle
[ 0, 1] .
Si B est unG-espace,
l’ac-tion de
G
sur B X I est définie parg ( b , t)
=( g b , t).
2. L EMM E.
Soit
X unG-micro fibré
de base BX I
et soitbo
E B unpoint fixe. Alors il
existe unvoisinage
invariant Vde bo
tel quexl V X I
soittrivial.
PREUVE. G
agit
trivialement surbo X I ;
onapplique
alors le Lemme11,
n°
3,
à X/ bo
xl: il existe unG-espace
euclidien M tel que X/ boX I
soitlocalement
isomorphe
àPour
tEl,
il existe unvoisinage
invariantvt
debo
et unvoisinage
de t tel que ; soit
isomorphe
àEn utilisant la
compacité
deI ,
on construit unvoisinage
invariant V debo
et une subdivisiontels que soit
isomorphe
ïEn recollant ces
isomorphismes
à l’aide du lemmeprécédent,
on obtient lerésultat voulu
(voir [ M] ,
Lemme6.7).
NOTATION. Si x : B -
E - B
est unG-microfibré,
on noteX X I
le G-mi-crofibré
3. PROPOSITION.
Soit X
unG-micro fibré
de baseB X I , où B
est para-compact. On
supposequ’il
existe un recouvrement ouvert invariant{Va}
de
B tel quex / VaX I soit isomorphe à (X / Va X {1}) X 1
par un isomor-phisme induisant l’identité
sur labase ( B
X7
X I étantidenti fi é
à B XI).
Alors
Xest isomorphe à (X/BX{I} )X1).
PREUVE. Pour tout a , il existe un
voisinage Ua
dei ( Va XI) isomorphe
( en
tant queC-espace)
à unvoisinage U’a X I
dei ( Va X I) X I
de telle sor-te que le
diagramme
ci-dessous soit commutatif :Fn vertu de la
Proposition 4,
n°1,
on peut supposer que le recouvrement1 Va }
estG-localement fini;
il existe donc uneenveloppe
invariante de l’u-nité,
soit1 À al,
subordonnée à1 Va J
On
désigne
alors parl’application équivariante
définie paret l’on
regarde
Bx[0,1]
comme la réunion des deux fermés invariantsSoit
’JI a
est définie parYa
est clairementéquivariante
et(’l’a,ra)
est l’identité surd’ autre part
(voir diagramme ( D ) ),
cequi
fait que lediagramme
ci-dessous commute :Donc l’inclusion
X /A’ C X
coïncide avec(’1’ , r a)
surA l’aide du Lemme 1 on peut construire un
morphisme
fibréNous allons maintenant « composer les
( Ra’ ra)
defaçon
à obtenir un mor-phisme
fibré(R, r) : X-X,
où r:B X I - B X I désigne
la rétractionPour cela on munit l’ensemble des
{a}
d’une relation de bon ordre et l’on considère un recouvrement fermé invariantG-localement fini,
soit1 B,BI,
deB tel que
chaque B f3
ne rencontrequ’un
nombre finide V a (
voir paragra-phe 1.7).
PourB f3 donné,
soientles
V
que rencontreBB.
On définit(RB, rB)
par(les
autresra
étant l’identité autour deBB).
On recolle alors les
(RB, rIB,8)
à l’aide du Lemme 1 et on obtient lemorphisme
fibré(R, r) :
X - X -Il s’ensuit que X est
isomorphe
àr*X , qui
est lui-mêmeisomorphe
à(X /B XI). C.Q.F.D.
4. PROPOSITION. Tout
C-microfibré
X debase B X I , où
B est paracom-pact,
estisomorphe à (X /
BX l )
xl.PREUVE. Il
suffit,
en vertu de laproposition précédente,
d’exhiber un re-couvrement ouvert invariant
1 Val
de B tel queX /Va
X I soitisomorphe
à(x/VaxI))XI.
Cas
1. Soit b unpoint
fixe deB ;
alors en raison du Lemme2,
il existeun
voisinage V
de B tel quex / V X I
soittrivial;
doncx / V X I est
iso-morphe
à(X/VXI)XI.
Cas
2. Soit b E B avec un grouped’isotropie Cb 1
G et soitS une
tranche en b . Alors
S X I
est uneGb -tranche
deS X I .
MaisS X I
est para-compact, par
conséquent X / S X I
estisomorphe (en
tant quemicrofibré,
en oubliant laG-structure)
à(X / S X{1})X1 .
Il existe donc unvoisinage
Ude
i ( S X 1) dans j -1 ( S X 1) (on
peut supposer queU
estG b-invariant ),
un
voisinage U’ X I
dei ( S >C 1 ) X 1
et unisomorphisme f :
U-U’ X I ,
telsque le