C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
R ENÉ G UITART
L UC V AN DEN B RIL
Décompositions et Lax-complétions
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 18, n
o4 (1977), p. 333-407
<http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1977__18_4_333_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1977, tous droits réservés.
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Article numérisé dans le cadre du programme
DECOMPOSITIONS
ETLAX-COMPLETIONS
par René GUITAR T et Luc VAN DEN BRIL CAHIERS DE TOPOLOGIEET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. X VIII - 4 ( 1977 )
Ce travail fait suite à
« Remarques
sur les machines et les struc-tures»
[9J ]
et n’aurait pu être mené à bien sans les idées sur les lax-limites que nous avons étudiées dans D. Bourn[2], J.W. Gray [7],
G. M.Kelly [12]
et K . H. Stre et[19].
Une versionpréliminaire
circuledepuis Juillet
1976 sous le titre
«Fibrations, diagrammes
etdécompositions».
On a expo- sé à l’Isle of Thorns enJuillet
1976[9b]
et à Louvain-la-Neuve enJuin
1977 lesprincipaux
résultats obtenusqui
sont :1° Les caractères
coalgébrique
etalgébrique
de la théorie des décom-positions
decatégories
en fibres recollées lelong
d’une base.2° Un lemme de recollement d’extensions de Kan dans les
2-catégories quasi-commas qui
étend le théorème d’extension de Kan avecparamètres
de[9]
ets’applique
parexemple
aux relèvements de monades.3° Le théorème de
lax-cocomplétion
d’unecatégorie X ,
et les calculsd’extensions et
quasi-extensions
de Kan au-dessus d’une2-catégorie
de laforme D X .
4° Les conditions de
changement
de base(ou localisation )
des résul-tats
précédents
lelong
d’un foncteur F: M , Cat .Plus en
détails,
les résultats seprésentent chapitre
parchapitre
comme suit
(pour
les énoncésprécis,
voir le coeur dutexte ).
Dans le n°
1,
on donne une nouvelle preuve del’adj onction K -1 D
de
[9] ,
où Do’ CA T -CAT/ Cat
est le foncteurdiagramme
et K le foncteurproduit
croisé( cf.
1.19ici ),
et cetteadj onction
est fondamentale dans toutle travail. On observe que des localisations bien choisies de K
-l
D don-nent sans effort les calculs relatifs aux actions et
automorphismes
inté-rieurs dans la
catégorie
des groupes, ou les calculsprimordiaux
dans letopos Ens .
Dans le n° 2, partant du résultat du n°
1,
on observe que, si les re-lations
d’équivalence
sont dans Ens lescoalgèbres
de la comonade desparties pointées
et si( 1.20.5 )
lesdécompositions
en facteurs semi-directs de groupes sont des structurescoalgébriques
surGr ,
c’estsimplement
envertu de localisations bien choisies d’un
phénomène plus général :
Les ca-tégories
munies d’unedécomposition
en base et fibres sont lescoalgèbres
de la comonade associée à K
-1
D . On prouve donc cettecoalgébricité,
montrant ainsi que dans CA T les cofibrations sont
l’analogue
des relationsd’équivalence
dans Ens . On achève leparagraphe
en montrant comment la théorie deslax-décompositions
se ramène à la théorie « stricte » et en indi- quant une variantequi
donne un caractèrealgébrique
desdécompositions
enrapport avec les
catégories
internes àCAT/ Cat .
Dans le n° 3 une
analyse
de la preuve du n° 1 conduit( 3.5 )
à une formulation abstraite del’adj onction K -1 D
de 1.19 en termes de stabilitéet
densité, qui
offre l’intérêt des’appliquer directement,
outre le cas ini-tial du n°
1,
aussi bien au Lemme de Yonedaqu’aux
toposélémentaires,
auxcosmos, aux
ditopos
ou encore aux2-catégories
et transformations3-quasi-
naturelles.
Dans le n° 4 on montre d’abord que
l’adj onction K J
D est en faitune
2- adjonction.
En reprenant la preuve de laProposition
2 de[9],
ceciconduit à montrer que, pour certains F : M - Cat - à savoir ceux
qui
sontK-stables
(voir 4.2.2 ) -
on a non seulement une localisation de Kd
D mo-dulo I-’ mais on a même une localisation du théorème
d’isomorphisme
de[9]
entre Mac etDiag .
Pour de tels F on obtient donc une théorie des P-machinesqui
estraisonnable,
i. e.définie,
associative àisomorphismes près
etreprésentable
à la Kleisli.Dans le n° 5 on commence l’étude des extensions de Kan au-dessus des
catégories
dediagrammes D X .
Pour juger del’importance
de la ques- tion on observera que(voir 3.6.2)
dans un topos l’existencedes" f équi-
vaut à l’existence des extensions au-dessus des
obj
etsOX ,
et quedonc,
si
les D X j
ouent dans CA T le rôle destï
dans un topos, les «exten- sions » au-dessusdes DX
doivent exister. Mais en fait les extensions au-dessus
des H auxquelles
on pense en3.6.2
sont relatives à la structureordonnée de
HX ,
et le «bonanalogue »
pourles DX
sera examiné au n° 7,où l’on verra
qu’il s’agit
desquasi-extensions
naturellesfortes,
relative-ment à la structure DX de
2-catégorie de DX . Cependant
dans ce n° 5 onindique
comment dans certains cas on peut calculer des extensions de Kan ordinaires au-dessusde DX ,
et onprécise
la structure descatégories
d’ex-tensions Ext X
(5.2)
vis à vis del’opérateur Kv; D2X -> DX qui
n’est pasun
opérateur
colim mais( n° 7 )
unopérateur quasi-colim
ou lax-colim. On voitque SZ
n’est pascocomplète
engénéral,
et on montre comment lestypes de limites et colimites
possédés par X
se transfèrentà DX .
Dans le n°
6, touj ours
paranalogie
avec le caractèrecomplet
desensembles ordonnés PX
= (P X, C ) ,
on s’intéresse à l’existence d’exten- sions de Kan dans la2-catégorie
D X . Les théorèmes 2 et 2 bis de[9]
d’ex-tensions de Kan
paramétrées ( i. e.
d’extensions de Kan dansDX )
sont re-pris
suivant l’amélioration donnée en[ 20J
des résultats de la Thèse de Le-roux. Notre lemme de localisation 6.2.5 permet d’énoncer un critère de re-
collement d’extensions de Kan
qui
redonne le théorème d’extensions para- métrées. On termine leparagraphe
par uneapplication,
due àRosickÿ, à
laconstruction de monades de codensité
généralisées.
Dans le n° 7, comme
suggéré plus
haut à propos du n° 5, on prouve que, de même que ce n’est pasl’ensemble 9X
mais l’ensemble ordonné P Xqui
est une«complétions
deX ,
de même ce n’est pas lacatégorie D X
mais la2-catégorie
DXqui
a une bonnepropriété:
DX est la «qua-si-cocomplétion
forte» de X(Théorème 7.10 ).
De là suit immédiatement la construction de la « limit monad» de Kock[ 14J
en passant aux2-composan-
tes connexes. On termine en montrant
qu’au-dessus
de DX on peut faireou bien les
quasi-extensions
fortes lelong
decofibrations,
ou bien les qua- si-extensions naturelles fortes lelong
de foncteursarbitraires,
cequi
peutdonc être considéré comme un calcul de
n f .
Cette étude des
catégories D X
et DX autorise lacomparaison
entreEns et CAT suivant le schéma
(où
Fam est défini en[6] (voir
ici 1.20.2 )
etoù j X: DX -> C xop est l’injection qui associe
à 1
Plus
précisément,
on peut établir unecorrespondance
entre notionsensemblistes et notions
catégoriques
sous la forme du « dictionnaire » :DICTIONNAIR E
Le but initial de ce travail était de renforcer
l’analogie ( [ 9] ,
page2 )
«Ens et monade des
parties /
CAT et bimonade desdiagrammes »
et de convaincre que machines et
diagrammes jouent
dans CA T le rôle desrelations et des
parties
dans Ens . On peut considérer D comme une «ap-proximation
» localementpetite
de Cat(- )op
et la théorie des machinesX ->
gJ
Y comme unepartie
de la théorie des foncteurs X ->Cat Yop.
Une au-tre
partie
de cette théorie des foncteurs X -> CatY oP
est la théorie des distributeurs X - Ens
Yop , qui jouent plutôt
dans CAT le rôle des rela-tions’ordonnées
dansOrd , puisque EnsX
op est - à desquestions
de tailleprès -
unecomplétion
de X «interne » à CAT ,
ne tenant pas compteexpli-
citement de
l’aspect
2-dimensionnel non trivial de la théorie descatégories.
Actuellement il semble raisonnable de dire que, avec les machines
et les distributeurs
( i. e.
avec D etEns (- )op ),
nous avons les fondements de la théorie des relations entrecatégories ( i. e.
celle deCat (- )op ).
REMARQUE. Dans tout le texte on dit «extension» pour «extension de Kan à
gauche »
et « cofibration » pour «cofibration normale scindée»(ce qui
étaitappelé
« fibration » dans[9] ).
Lescomposés
de foncteurs ou de transforma- tions naturelles sont indifféremment notés sanssymbole
decomposition
ouavec un « . » La valeur d’une
application
ou d’un foncteur F en x est dé-signée
parF x ,
ouF(x),
ouparfois Fx .
SOMMAIRE.
1. Preuve
globale
desadjonctions KI il
r * D2.
Coalgebricité
de ladécomposition
descatégories
3. Construction de
K -l
D dansFib ( CAT )
4.
Composition
desh-machines,
desr-diagrammes
5. Extension de Kan au-dessus d’une
catégorie DX
6. Extension de Kan dans une
2-catégorie
DX7. Lax-extension de Kan au-dessus d’une
2-catégorie
DX etpropriété
universelle de D X .
1. PREUVE GLOBALE DES ADJONCTIONS
KSI, -l
r * D .On donne ici une preuve
globale
del’adj onction K -1
D de[9] qui
sera
exploitée
auparagraphe 3 ;
en localisant suivant unpréfaisceau F,
on peut obtenir des
exemples
variésd’adj
onctions de la formeK Er -l
ll’*Don retrouve ainsi directement la
propriété
universelle desproduits
semi-di-rects de groupes relativement aux actions par
automorphismes intérieurs,
de même que la démonstration que Ens est un topos élémentaire.
On
reprend
ouadapte
les notations et laterminologie
de[9] ;
onutilise aussi les concepts et notions de
[2 ,
7 , 12 ,19].
Soit
XEI CAT |
et rr : X - CAT unfoncteur ;
on poseet on définit
qui
est une action ouopération
de X sur lacatégorie
E au sens de[5 a] .
Le
produit
croisé dea 77
ousimplement
de 17 est lacatégorie
K77ayant pour
morphismes
lestriplets (z , f , u) ,
oùla
composition
étantdéfinie,
si u’ =B (z) ,
parLe foncteur
est
appelé
laco fibration
associée à ir( dans [9]
ondisait,
contrairement àl’usage, fibration.
Pour tout
(z, f, u) f K TT
ondésigne
para ( z,f, u )
la transforma- tion naturellede sorte que a est une
transformation quasi-naturelle
ou « lax-natural trans- formation » ou « catadèse)» ( voir [7]
p.25, [12]
p.189, [2],
et voir aussile
rappel, paragraphe 7.1 )
donnant lediagramme
qui
détermine Ku comme étant lacatégorie
2-comma[1, n ],
au sens de[7]
p. 30( ou
«lax-comma category1// 71 »
avec laterminologie de [12]
p.196 ).
Cecisignifie
donc que l’on a unebij ection
naturelle de l’ensembledes foncteurs de Y vers
Kq
sur l’ensemble descouples ( F, f ),
où F estun foncteur de Y vers X et
f
une transformationquasi-naturelle
du fonc-teur 1B’ Y - CAT
( constant
sur1 )
versrr F ;
onindique
l’existence d’une tellebij
ection sous la formevs
C ette
propriété
1.4 seraappelée propri ét é pro j ective
de Ki7.Si X est une
2-catégorie,
ondésignera,
comme dans[12]
p.192,
par
CA T f X
lacatégorie
ayant pourobjets
les foncteurs F : A -X1 (où XI
est lacatégorie
des1-morphismes
de X et oùAE CAT | ),
unmorphis-
me
( T , t) : (A, r) -> (A’, r’)
étant défini par un foncteur T : A -> A’ et unetransformation
quasi-naturelle
t: r ---. I-’’ T . Lacomposition
de cesmorphis-
mes se fait comme
l’indique
lajuxtaposition
desdiagrammes
On
désigne
parCAT// X1
lasous-catégorie
deCAT f X
ayant pourmorphismes
les(T’, t)
où t est naturelle et, comme dans[9],
ondésigne
par
D X1
lasous-catégorie pleine
deCAT// X1 ayant
pourobj
ets lesr:/A-> X1
tels queAE | Cat|
(Cat
étantl’obj
et deCAT
ayant pourobjets
lespetites catégories ).
Alorsen posant
y(r)
= r : A -Xi
pour tout r 6 )|CAT// X1|,
, lediagramme
détermine
CAT//X1
comme étant lacatégorie
2-comma[IdCAT, X1 ^] -
On
désigne
parUx : Xi - CAT// X1
le foncteur associé par la pro-Friété
universelle deCAT// X1
à la transformationquasi-naturelle
prenant en la valeur Le foncteur
sera noté
La
propriété proj
ective de K 7r peut alors s’énoncer :I .7.
L e fonct eur T CAT :
CAT ->CA T f GA T
admet unadjoint
à droiteK C A T
tel que pour tout 77C
1 CAT fCATt
on aitKC,4T(7r) =
Kn-Touj ours
avecX - CAT ,
si( T, t ): (X, 7r ) -+ (X’, 7r’) est un mor- phisme
deCAT f CAT ,
on définit donc un foncteurKCAT (T , t)
noté sim-plement
KT, t> ;
K S - Kn’( et déj à
utilisé en[9]
p. 4 pour tnaturelle ) ;
ce foncteur est c elui envoyant
(z, f, u)E K n sur (ty (z).t f(u), t f, tx (u))
conformément au
diagramme
On vérifie que
T - kn = kn .
KT ,
t> , et quel’application
détermine une
bij ection
deCAT f CAT (n,n’)
versCAT 2 (kn,kn’) (voir
[7]
p.86 ou [12]
p.210,
théorème6.1 ) :
vs
De
plus
on notera que1.10. Le
diagramme
est cartésien ssi t m Id.
On notera aussi comme cas
particulier
de 1.9 que l’on a unebij
ec-tion induite
On remarque aussi que 1.9 permet de retrouver 1.4.
Soit maintenant
et
On pose
(comme
dans[9]
p.6) À f(u) = (n (f )(u ), f, u) , de
sorte quel’on a une transformation naturelle
k (f)
En associant à tout
f
de X la transformationh (f)
on détermine une trans-formation
quasi-naturelle À : n-->
Kn ^(correspondant
aufoncteur 117
de Xvers 9Ku
de[9]
p.6)
donnant lediagramme
Alors en considérant la
quasi-extension
de Kanon déduit de 1.16
ci-après
que À : n -> Kn^ définit K tr commequasi-colimite
de rr ; on a donc une
bij ection
naturelle :vs
Cette
propriété
1.14 seraappelée propriété
inductive de Kn . Par ailleurs de 1.4 on déduit aisément que l’on a unebij ection
naturellevs
et en tenant compte de
1.11,
il vient la moitié de 1.16. Undiagramme
est une
quasi-extension
de Kan(au
sens de[7]
p.237)
ssiF = k n ,
et alorsf3-a (1.2).
NOT A. 1.16 et 1.4 permettent aussi de retrouver 1.11.
Par
ailleurs,
1.6 nous donne labij ection
naturelleet en tenant compte de la
propriété
inductive1.14,
on obtient labijection
naturelle
Il
s’ensuit,
en notant encoredZ : D Z->
CA T la restriction dedZ à g)Z ,
que l’on a une
bij
ection naturellesi bien que, si
(D Z, dZ )
est notéD Z ,
on a( voir
aussi[9]) :
1.19. Le
foncteur
D : CAT ->CAT 1 Cat
admet lefoncteur
K pouradj oint
àgauche.
Soit alors
ME 1 CATI
unecatégorie
et r: M -> Cat un foncteur ar-bitraire. Le
produit
fibré lelong
deF,
soit r*:CAT/ Cat -> CAT/M
admetpour
adj
oint àgauche
le foncteurEr
défini par lacomposition
avecr ,
desorte que :
1.20. THEOREME. Pour tout r: M - Cat on a
l’adj onction
NOTATIONS. Pour
X E CAT,
r*DX sera notéDp X -> 03BCL M
et pour toutir: A - M, KE F(n)
sera noté K]Pir.EXEMPLES.
1.20.1. Si r =
1 ->A’ Gat ,
alors1.20
exprime
doncl’adj onction (-)A -l ( ) X A
etceci,
pour toutA E Cat ,
dit que Cat est cartésienne
fermée.
1.20.2. Si r
= Ens C-... Cat,
alorsDp X
est lacatégorie
notéeFam (X)
dans
[6]
et pour toute:
X -Ens , Kr §
est laco fibration
discrète asso-ci ée
à e (que
l’on notera ici comme dans[9]
parHg).
1.20.3.
Si h =Arb (- - Cat,
où Arb est lasous-catégorie pleine
de Catayant pour
obj ets
les arbres( avec
unpremier élément ) ,
alors pour tout arbre A et toutereprésentation
p : A ->Arb, Krp est
l’arbre obtenu pargreffe
sur A de p .1.20.4. Soit 2 la
catégorie
discrète à 2obj ets
0 et 1 et F: 2 -> Cat le foncteur défini parr0=O
et r 1 =1 .Alors,
si X est unensemble,
on aet si l’on
exprime
1.20 seulement pour desensembles,
on obtient exacte-ment le fait que l’insertion Ens
C-> Part Ens
de Ens dans lacatégorie
des
morphismes partiels
de Ens admet unadj oint
à droite.Compte
tenu de ce que 1.20.1 est vrai enparticulier
si A EEns et dece que 1.20 pour r;
A -> 1^ Cat exprime
lapropriété
universelle des pro- duits cartésiens4 x X ,
on voit donc que, une fois admis l’existence des limites et colimites finies dansEns ,
toute la structure de ce topos élé- mentaire se déduit par des « localisations» suivant des 17 convenables du Théorème 1.20.1 .20.5. Soit enfin r : Cr C-> Cat le foncteur d’insertion de la
catégorie
desgroupes dans Cat . Si l’on
exprime l’adj onction
1.20 seulement pour les ca-tégories qui
sont des groupes, on obtient le résultatsuivant, qui
estproba-
blement la
propriété qui
a fait remarquer leproduit
semi-direct de groupes : Soit Act lacatégorie
ayant pourobj ets
les actions a : G x H -> H d’un groupe G sur un groupeH ,
et où unmorphisme
de a vers a’ . G’ x H’ -> H’est défini par une
paire (g, h ) ,
où g : G , G’ et h : H -> H’ sont des homo-morphismes
tels quea’o (g x h ) = h o a .
En associant au groupe G l’action de G sur Gpar
automorphismes intérieurs,
on détermine un foncteur int : Gr , Act .L’adj
onction 1.20 entraîne que l’on détermine unadj oint
àgauche
cr(de
Act versGr )
au foncteur int en associant àchaque
action a: G x H -> Hson
produit
semi-direct oucroisé,
i. e.(voir [9] )
si l’on note â : G -> Gr le foncteurqui
associe H à 1 eta(g, -)
à tout 9 deG,
Le
cotriple
T =(T , (3 , 8)
sur Gr induit par cetteadjonction
a lala forme
simple
suivante :T (G)
est l’ensemble CXC muni de la loiest
l’homomorphisme
de groupes etest défini par
On montre
qu’une T-coalgèbre
en G est la donnée d’unedécomposition
de G en leproduit
semi-direct d’une sous-action a :G1 x G2 -> G2
de l’actionint
G: G x G
-> G .2. COALGEBRICITE DE LA DECOMPOSITION DES CATEGORIES.
Les données d’une
partition
d’un ensemble ou d’uneprésentation
d’un groupe comme
produit
semi-direct( voir 1.20.5)
sont deux casparti-
culiers d’un
unique
type de donnée à savoir celui d’unedécomposition
d’unecatégorie C,
c’est-à-dire d’unisomorphisme
y : C = Ku de C sur une ca-tégorie «décomposée» kn :
Kn -> B en base etfibre ;
ceciéquivaut
encore àla donnée d’une cofibration : C -> B de source C.
Dans ce n° 2 on définit les
décompositions d’obj
ets X d’une ca-tégorie
C de type unmorphisme
donné deC ,
etpuis,
en partant de l’ad-j onction 1.20,
on démontre que lesdécompositions
dans CAT de type une cofibrationsurj ective (à petites fibres)
donnée constituent unecatégorie coalgébrique
sur CA T . Cela estappliqué
ensuite auxdécompositions
«lax»suivant un
graphe
cartésien(cf. 2.4.3,
11 et14).
On termine(2.5.4
et5 )
par la définition des cofactorisations modulo un
cotriple,
lacomparaison
avec les
décompositions
et l’énoncé d’un caractèrealgébrique
des décom-positions.
2.1. Définition des
décompositions.
Soit C une
catégorie
et m: L - M unmorphisme
de C . Ondésigne
par
decm
C lacatégorie
ayant pourobj
ets lesproduits
fibrés(p ,
q , rr,m) :
et ayant pour
morphismes
de(p ,
q, 7T ,m )
vers( p’, q’, n’, m’)
lesh : B -
B’tels que 7t’. h = 77 .
On
désigne
par Decm C
lequotient
de decmC
par la relation pqui
identifie
ssi on a des
isomorphismes
y : B ->BI
ety’:
B’ ->BÎ
tels queLa classe de h modulo p sera
désignée
paroù
f: X -> X’
estl’unique morphisme
tel quep’ . f
= h . pet q’ . f
= q.En as sociant X à
( X ,[p, q, n] )
etf à ( f , [h])
on détermine unfoncteur
Um : Dec m C ->
C et on dit que la théorie desm-décompositions
estcoalgébrique
sur C si ce foncteur estcoalgébrique.
2 .2 .
Décompos itions
etcoalgèbres de D°.
Dans toute la suite de cet article on
notera 0 : Càt -
Cat la cofi-bration universelle
k 1 d Cat
y de sorte que pour tout rr : X - Cat on a un car-ré cartésien
(voir 1.10).
On
désigne
encore parD* = (D° ,B ,6)
lecotriple
sur CAT asso-cié à
l’ adj onction Kd
D : CA T -CAT/Cat
donnée en 1.19.Pour tout X
6|
CAT ( D° X
est définie par leproduit
fibréde sorte
qu’un morphisme
deD°
X est untriplet
défini par le
diagramme
Alors
BX: D°
X -> X est défini partandis que
6X: D° X -> D° D° X
s’obtient comme étant le foncteur associant à 2.2.3 lediagramme
où
ip
etÀ (F,f)
sont définis par lesdiagrammes suivants,
pour unmorphis-
me a :
a1 -> a2
de A :On vérifie
qu’une D°-coalgèbre
en X consiste en la donnée d’un foncteur8 : X -> D° X
associant à tout m: x -> y de X undiagramme
et ceci de sorte que soient satisfaites les quatre conditions 2.2.7.1. Pour tout
2 .2 . 7 .2 . P our tout
2 .2 .7. 3. Pour tout x E
|X|
,pour tout z : a -> b E H x,
2.2.7.4. Pour tout m : x -> y , pour tout
Si 0 est une
coalgèbre
en X on définit la base de 0 commel’image
B(8)
dei. e. la
sous-catégorie de D X engendrée
par lesmorphismes
de la formeoù m parcourt X . On définit alors
et un foncteur
yo:
X -K (n8)
comme étantl’unique
foncteur rendant com-mutatif le
diagramme
Le
morphisme ye
a un inverse défini paret à la
coalgèbre
0: X -D° X
se trouve donc associé unproduit
fibrétel que
n8(B)# O
pour toutobj et
B deB (()).
Inversement étant donnés les
produits
fibréson obtient un
unique y ’:
X - Kir tel quekTT. y’
= p et 77 .y’
= q ,puis
est
l’unique morphisme
rendant commutatif lediagramme
où 17T :
B -DK7T
est lemorphisme
universel associé à 17 dansl’adj onction
1.19
(on reprend
donc les notationsde [9] ).
Ce0’
estune 3) -coalgèbre
en
K TT ,
comme ceci résulte desgénéralités
sur lescotriples,
et comme cecipeut se voir ici en remarquant que
où
s’obtient en juxtaposant les
diagrammes
1.2 et 1.12. Si on calcule le6’
as-socié au carré fibré associé à une
coalgèbre
0 on retrouve exactement0 ,
et d’un autre côté si dans le carré fibré
(p , q, n, O)
le foncteur 17 est tel que pour toutobjet
B de B on aitn (B) # O,
alors on a unisomorphisme
h : B ->Be
r rendant commutatif lediagramme
Soit enfin
l’image de 0 ( Cat’
est donc constituée descatégories
non vides).
On vientd’établir que, avec la Définition
2.1,
on a :2.2.13. THEOREME. La théorie des
O’-décompositions
estcoalgébrique
surCA T,
l efoncteur U O : Dec cp’
CA T - CA T étantéquival ent
aufoncteur
co-algébrique K°° : (CAT/Cat)°° ->
CAT restriction de Kaux préfaisceaux
ude X dans CA T à
fibres
non vides.2.3.
Localisation
desrésultats.
Soit maintenant
ME 1 CAT|,
r: M - Cat un foncteur etDp
le co-triple (D°F Br ,Sr )
sur CAT associé àl’adj
onction 1.20 :Ce
cotriple
peut se calculer comme suit: Si pour toutobj et X
de CAT onconsidère les
produits
fibrésalors pour tout foncteur F: X - Y de CA T tous les carrés commutatifs du cube
sont cartésiens
(ceci
définit le foncteurD°r F ).
On voit ensuite que , pour tout X de
CAT ,
on aet on peut montrer que
6rX: D*r X -> D°rD°r X
s’obtient en considérant les troisproduits
fibréscomme
l’unique morphisme
rendant commutatifs les troisdiagrammes
Cette
description
deDr
permet d’établir que :2.3.6. Une
g)r-coalgèbre
en Xs’identifie
à uncouple (G , 0),
où :i)
G : X + M est unfoncteur,
ii)
0: X->D°
X est une’1/ -coalgèbre,
iii)
I’ . G =dX.aX.O,
la
coalgèbre
T associée à( G, 0)
étantl’unique
T tel queet
Ensuite,
définissantBr T
comme étant leproduit
fibréon voit que dans le
diagramme
tous les carrés commutatifs sont cartésiens.
Inversement,
étant donné unproduit
fibréon a donc
d’où
et T est déterminé par ses composantes q, rr p -
kr
q etlr, .
Si enfin on
désigne
par M’ lasous-catégorie pleine
de M ayant pourobj ets
lesobj ets X
de M tels quer(X) # O,
par r’ : M’ -> Cat la res-triction de r à M’ et par
kr’: M’ -+
M’ la cofibration associée on voit que lesDp-coalgèbres
s’identifient auxki’ -décompositions:
2.3.9. THEOREME. Pour une
cofibration surj
ective àpetites fibres Vf:
L - Mdans
CAT
la théorie destfr-décompositions
estcoalgébrique
surCAT ,
lefoncteur Uy : Dec y CAT ->
CAT étantéquivalent
aufoncteur coalgébrique
Kir : CAT/M -> CA T ,
où r est tel quey = kr.
2.3.10. REMARQUE. On peut voir de
quelles
théories dedécomposition
re-lèvent les
exemples
1.20.1 à 1.20.5. Nous nous contenterons d’observer a-vant de passer aux
décompositions
« lax » que la «version discrète »( i. e.
oùtoutes les données sont non
plus
descatégories
mais desensembles )
de 2.2.13 s’obtient àpartir
de 2.3.9 pour r = Ens-> Cat
ets’énonce,
com-me on peut le trouver
dans [
2a] :
En associant à tout ensemble l’ensemble de ses
parties pointées,
ondétermine sur Ens un
cotriple,
et unecoalgèbre
en E de cecotriple
estla donnée d’une relation
d’équivalence
sur E .La « version groupe » a été directement formulée en 1.20.5.
Si l’on
prend
pour I-’ le foncteur d’oubliD°-coalg -> Cat, 3) p -coalg
est la théorie des
décompositions
« du second ordre ».2.4.
Lax-décompositions.
Soit p : A - M et q: B -> M deux
morphismes
dans unecatégorie
C à limites
proj ectives finies,
et soitun
graphe
interne à C en M .La limite
proj ective
dans C dudiagramme
est
désignée
parp l q
etappelée obj et
comma de p et q au-dessus de G . GEn
particulier si q
=1 dM
on a undiagramme
de limiteet on pose :
Un
objet
deDecp G C
est alorsappelé une p-décomposition G-lax
d’un ob-j et
deC ,
et s’identifie aux données( où t
eGX
vérifiea0 t = pr et a1 t = n q) , représentant X
commeisomorphe
àl’obj
et commap l
7T .G
Pour que la théorie des
p-décompositions
G-lax soitcoalgébrique,
il faut et il suffit que la théorie des
pG-décompositions
soitcoalgébrique.
On se
place
maintenant surCAT
eton
va donner des conditionssur
(p , G)
pour queDecG CAT
soitcoalgébrique.
On commence par troisexemples :
et on
applique
les conditions 2.3.9 à p .on sait que
p F- p G
est letriple
surCA T/ M
induit parl’adjonction de Gray qui
s’énoncec’est-à-dire,
compte tenu de1.9,
Nous savons aussi que les
algèbres
de cetriple
sont les cofibrations de base M .Puisque -G
est dans ce cask
on voit queDec M2
CAT est co-algébrique
dès que A est dans Cat .2.4.8. Si D est une
2-catégorie,
ondésigne
parQ (D)
lacatégorie (en
ré- alitédouble)
dont lesobjets
sont les1-morphismes
de D et où unmorphis-
me de a vers b est un
triplet (f,
g,À) :
La
composition
dansQ (D )
s’effectue suivant le dessin:On
définit (a0 ai: Q (D) ->
D paret
Si D est la
2-catégorie
CA T ouCat ,
on noteQ ( D )
parQUINT
ouquint.
2.4.9. Si p = 1 ": 1 -> Cat et si
on obtient pour
pG
lefoncteur (b : Cat° ->
Cat et lacoalgébricité
examinéeest donc celle de K :
CAT/ Cat ->
CA T .En réalité les deux
exemples
2.4.5 et 2.4.9 sont deux casparticu-
liers de la situation
ci-après.
2.4.10. DEFINITION. Soit
kn
etko,
deux cofibrations de base X . On ap-pelle morphisme
cartésien dek 77
verska
tout foncteurQ: Kri ,
Ku’ de laforme
K IdA , f> ( voir 1.11 ),
oùf
est naturelle. Dans[9]
un tel foncteurest
appelé plat.
D. Bourn a
remarqué [2]
que(avec
nosnotations) pG
est une co-fibration pour tout p si
al :
G - M est une cofibration eta0
est «transverse »à
al ,
c’est-à-dire si[a1 , a0] : G-> MxM
est unmorphisme
cartésien(2.4.10)
de
a1
versPro j 1 :
M x M -> M .Compte
tenu de 1.11 et2.4.10,
ceci revientà dire que l’on a un foncteur
Ro :
M ,CAT
et une transformation natureller :
R0 ->
MA tels quea 1
=kRo
et queaa
soit défini paroù Y est le but de
f .
Alors(R0 , r)
détermine un foncteur R : M -CAT /M
et, en composant R avec
l’injection CATIM CAT//M ,
on retrouvea1 = kd .
i . R etâo grâce à la bij ection
1.18. Legraphe
G est alors dé-signé
par[ R].
2.4.11. DEFINITION. On
appelle graphe
cartésien dans CAT toutgraphe
Gde la forme
[R]
associé à un foncteur arbitraire R : M -CAT/M .
2.4.12. Si l’on
prend
pour R la restriction D’ de D(1.19)
à la sous-ca-tégorie
Cat deCAT ,
legraphe
cartésien associé est(voir 2.4.9 ) :
2.4.13. Si
ME 1 CAT|
et si R est le foncteur associant à tout x E1 MI |
lacatégorie (au-dessus
deM) M/x -> M ,
legraphe
cartésiencorrespondant
est celui décrit en 2.4.5.
2.4.14. THEOREME. Soit dans CAT un
foncteur
p : A , M et G ungraphie
sur M . Pour que la théorie des
p-décompositions
Glax soitcoalgébrique
surCA T, il suffit
que G soit legraphe
cartésien[( Ro , r)]
associé à unfonc-
teur
(Ro , r): M-> CAT/M
et que pour tout x E|M| l’ensemble
soit
petit
non vide.2.5. Variante pour l’étude des
D-coulgèbres :
Notion de cofactorisation.Reprenons
uneD-coalgèbre
enX ,
soit 0: X ->S X,
avec les no-tations de 2.2.7. On introduit alors le
composé :
et les foncteurs
et
déf inis, pour m: x->y E X,
parOn peut vérifier que 0 est
une 3) -coalgèbre
ssi on a :Si l’on pose Or = a.
ka
on obtient unmorphisme
et
grâce
aux conditions 1 à4,
on peut montrer : 2.5.2. Lediagramme
est une
catégorie
interne àCAT/Cat
ssi 0 est uneD-coalgèbre.
On peut encore
interpréter
2.5.2 en utilisant lacomonade - x O
dansCAT/Cat
et la définitionci-après.
2.5.3. Soit C une
catégorie,
T =(T,u, m)
une monade sur C et T la co-monade sur
CT
associée àl’adj onction FT -| UT ,
et soit Fact T =(CT)T
(voir
le début de la constructiond’Applegate - Tierney
de la tour ). Un ob-j et
de Fact T seraappelé
uneT-factorisation
et identifié à untriplet
( X, K, D ) ,
où(X , K )
est uneT-algèbre,
où D vérifie :et
Si C est à noyaux, le foncteur de
comparaison
V: C ->(CT)",
estadj
ointà
gauche
au foncteur associant à(X, K, D)
le noyauker (uX , D) ,
et letriple T2
sur C associé à cetteadj
onction est lepremier
pas dans la cons- truction del’approximation idempotente
de T .Si G =
(G,
c,03BC)
est une comonade surA ,
uneGoP-factorisation
surun
obj
et X de A op estappelée
uneG-cofactorisation,
notée(V, S) ,
avecV:X-+CX, S: GX -> X, XE 1 AI | (comme
en2.5.1).
2.5.4. THEOREME. Si G =
(G,
c,Il)
est uncotriple
sur A tel que e soitcartésienne,
alors uncouple (V, S),
où V: X -> GX etS:
G X ,X,
est uneG-cofactorisation
de X ssi lediagramme
est une
catégorie
interne àA
pour lesproduits fibrés
résultant du carac-tère cartésien de G. De
plus
lesmorphismes
decofactorisation
coïncidentavec les
foncteurs
internes entre lescatégories
internes associées.En
particulier
si A =CAT/ Cat
et G== - x 0 ,
uneG-coalgèbre
enu: X -> Cat est la donnée d’un
T :
X - Cat telque 0.
T = Q(ou
encored’une section
S :
X - K a deko) ;
d’autre part un foncteur F: Ko -> Y estd’après l’adj onction K -1
D de1.19,
déterminé par un foncteur tel queEt
puisque
l’on a leproduit
fibré2.2.2,
on voit que la donnéed’un (V, F )
avec V
coalgébrique équivaut
à la donnée d’un foncteur X -D° X . Alors,
2.5.2 et 2.5.4 conduisent à
( compte
tenu de2.1 ) :
2.5.5. Si X est dans CAT la donnée d’une
O-décomposition
de Xéquivaut
à la donnée d’un foncteur (T ; X - Cat et d’une
-xO-cofactorisation
de 0, .On constate que la théorie des
m-décompositions ( 2.1 )
est contenuedans la théorie des - x m-cofactorisations dans
C/M ,
de sorte que la Défi- nition 2.5.3englobe
les différentes théories dedécomposition.
Ladescrip-
tion des cofactorisations de
2.5.3,
et2.5.5,
conduisent aucomplément
sui-vant de 2.2.13 ;
2.5.6.
THEOREME. La théorie descatégories
munies d’une0-décomposi-
tion est