A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
L OUIS R OY
Sur l’électrodynamique des milieux en mouvement
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 15 (1923), p. 199-241
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1923_3_15__199_0>
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SUR L’ÉLECTRODYNAMIQUE
DES MILIEUX EN MOUVEMENT
Par LOUIS ROY.
°
_
_ INTRODUCTION
Nous avons récemment montré
C)
commentl’Électrodynamique
deHelmholtz, complétée
parDuhem, explique
d’une manièretrès
sûre et sans briser la traditiontous les résultats essentiels obtenus par Maxwell pour les milieux en repos. Il était donc tout
indiqué, malgré
la faveur actuelle des théoriesélectroniques,
de chercherà ’étendre cette
Électrodynamique
aux milieux enmouvement
et d’en comparer les résultats à ceux deHertz
et de M. Lorentz. C’est cette extension que nous allons tenter dans leprésent
Mémoire. La doctrine de Helmholtz-Duhem ainsiprolongée apparaîtra
certainement comme unperfectionnement
de celle deHertz,
bienqu’elle soit,
comme c’était àprévoir,
tout aussiimpuissante
que cette dernière et toutes les autres àexpliquer
à la foisl’expérience
de Fizeau et celle de M. Michelson dans lecadre de nos idées traditionnelles, ,
Nous considérons un
système
de corps continus animés d’un mouvementquel-
conque par
rapport
à des axes de coordonnées entièrement arbitraires. Lechange-
ment élémentaire de
configuration éprouvé
àchaque
instant par lesystème
étantune déformation infiniment
petite,
nous commençons parrappeler
certaines for- mules utiles de laCinématique
des milieuxcontinus,
avant d’aborder l’étudegéné-
rale des courants
électriques.
Après
avoir établi leséquations
indéfinie etsuperficielle
de continuité du coû- rant deconduction,
nous passons à l’étude du courant depolarisation, analogue
aucourant de
déplacement
de Maxwell et se confondant très sensiblement avec lui dans le cas des milieux en repos.Or,
on passe de la définition du courant de conduction(i)
L. Roy,L’Électrodynamique
des milieuxisotropes
en reposd’après
Helmholtz et Duhem, collection Scientia, 1 vol. in-8 deg4
p., Paris,1 923.
200
à celle du courant de
polarisation,
enremplaçant simplement
laquantité
d’électri-cité
ayant
traversé un élément de surface lié à lamatière, depuis
un instant initial’
quelconque jusqu’à
l’instant t, par le flux depolarisation
à travers l’élément à cetinstant. De
là,
nnparallélisme complet
entre leséquations
decontinuité,
tant indé-finies que
superficielles,
de ces deux sortes de courants,qui
montre que le courant depolarisation joue,
parrapport
à la distribution fictiveéquivalente (E, ~’)
de lapolarisation diélectrique,
le même rôle que le courant de conduction parrapport
à.la distribution
électrique
réelle(e, c).
,On sait que les
expériences
de Rowland ont conduit à admettrequ’un
élémentdQ’
de
charge électrique, qui
se meut avec une vitesse U parrapport
au trièdre de réfé-rence
O.:cyz, produit,
en toutpoint
lié à cetrièdre,
les mêmesphénomènes
électro-magnétiques
etélectrodynamiques qu’un
élément de courantdirigé
suivantU,.
d’intensité 1 et de
longueur ds,
telsqu’on
aitComme
dQ peut
être lacharge
d’un élément de volume ou d’un élément de sur-face
séparative,
les courants I devront résulter du mouvement des volumes et des surfaces électrisés. Commed’ailleurs
onadmet, depuis Maxwell, l’équivalence
descourants de conduction et de
polarisation
aupoint
de vueélectromagnétique
et élec-trodynamique
et que, d’autrepart,
on passe despremiers
aux seconds enrempla-
çant la distribution réelle
(e, (7)
par la distribution fictive(E, E),
il nousparaît
vrai-semblable d’admettre que la
propriété d’équivalence (A) s’applique
non seulementaux
charges réelles,
mais aussi auxcharges
fictives. Cettehypothèse
al’avantage
de donner à certaines de nos formules une
harmonie,
que la seule introduction du courant de Rowland leur feraitperdre,
en y faisantapparaître
certains termesqu’a priori
on nes’expliquerait guère.
Enconséquence,
nousappelons
densité ducourant de convection en un
point
d’un volume électrisé et relative aux axesOxyz,
le vecteur
(e
+E)U,
et densité du courant de convection en unpoint d’une,surface
électrisée et relative aux mêmes axes, le vecteur(r
+ Enfait,
par suite de la discontinuité de la vitesse à la traversée d’une surfaceséparative,
ce dernier vecteuren donne deux attachés à
chaque
face de celle-ci.Mais,
contrairement à cequi
avaitlieu pour les
courants
de conduction et depolarisation,
les courants de convectiondépendent
essentiellement des axeschoisis ;
il en est donc de même du couranttotal, égal,
pardéfinition,
à la somme desprécédents.
La notion de courant étant ainsi nettement
précisée,
nous passons à la recherche dupotentiel
vecteur totalqui
intervient dansl’expression
de la force électromotrice totale d’induction donnée par Helmholtz. Cepotentiel
est la somme despotentiels
vecteurs
électrique
etmagnétique.
Le second conserve seul la formequ’il
avaitpour
les milieux en repos, car le
premier
secomplique
du fait que le couranttotal,
enun
point
duchamp d’intégration,
y estrelatif,
non pas aux axes de référenceOxyz,
mais aux axes
principaux
de dilatation aupoint (x,
y,z)
où l’on calcule cepotentiel.
Il en résulte que ce courant
dépend
ici des variablesd’intégration
et de x, y, z ; de là descomplications
nouvelles. On reconnaîtcependant
que lepotentiel
vecteur élec-trique s’exprime
au moyen dequatre potentiels directs,
cequi permet
de le ratta- cher sans detrop grandes
difficultés aupotentiel électrique,
ainsi que l’avait fait Helmholtz pour les milieux en repos.La force électromotrice totale d’induction dans un circuit fermé
apparaît alors,
à un facteur constant
près,
comme la dérivée totale parrapport
autemps
etchangée
de
signe,
du flux d’un certain vecteur à travers lasurface
du circuit. Enappelant
cevecteur induction
magnétique,
nousgénéralisons
la définition relative aux milieuxen repos. Nous retrouvons ainsi la loi fondamentale que Hertz avait admise comme un fait
d’expérience
etqui
satisfait à ce que H. Poincaréappelle
leprincipe
de laconservation du
magnétisme.
Lechamp magnétique
s’en déduit sans difficulté.Si maintenant on calcule le tourbillon du
champ électrique,
on retrouve le pre- mier groupe deséquations
de Hertz. Enprocédant
de même pour lechamp magné- tique,
on obtient deséquations qui
satisfont auprincipe
de laconservation
de l’élec-tricité et
qui
coïncident avec le second groupe deHertz,
en vertu del’hypothèse
deFaraday-Mossotti,
si toutefois le mouvement du milieu s’effectue sans déformation.En ce cas
seulement,
leséquations
de Hertz satisfont auprincipe
de la conservation del’électricité,
et cette circonstance tient à ce que l’électricité vraie de Hertz necoïncide
généralement
pas avec l’électricité réelle.Nos
équations
ne sont pas immédiatementcomparables
à celles aux moyennesde M.
Lorentz,
parce que lechamp
et l’induction n’ont pas la mêmesignification
dans les deux théories. Au lieu du
champ électrique
oumagnétique
en unpoint
matériel suivi dans son mouvement, nous
devons,
avec M.Lorentz,
considérer lechamp
dansl’éther,
assimilé à un solide lié à nos axes de coordonnéesOxyz, qui
dès lors cessent d’être arbitraires. Nous retrouvons ainsi toutes les
équations
fonda-mentales de M.
Lorentz,
sauf celles du second groupe, donnant le tourbillon duchamp magnétique, qui
renferment ici un terme deplus.
Il y aurait toutefois coïn- cidencecomplète,
si lechamp électrique
dans l’éther se réduisait auchamp
électro-.
statique.
Enfin,
l’étude de lapropagation
des ondesélectromagnétiques,
traitéepar
laméthode
d’Hugoniot,
nous conduit au même résultat que la théorie de Hertz : les ondes sont totalement entraînées par le milieu en mouvement. Onexplique
ainsil’aberration
astronomique
aussi facilement que par la théorie de Ài.Lorentz,
maisnon
l’expérience
de Fizeau surl’entraînement partiel
des ondes lumineuses par la matière en mouvement. Par contre notrethéorie,
étantindépendante
de toutrepère
privilégié,
al’avantage d’expliquer
de soi-même le résultatnégatif
del’expérience
de
M.Michelson,
sans êtreobligé
de bouleverser nosconceptions
fondamentales.Notre
exposé,
pour être moinsincomplet,
devrait tcomprendre
le calcul des actionsélectromagnétiques
etélectrodynamiques.
Pour yprocéder
suivant les mé-thodes sûres de
l’Énergétique,
il faudraitpartir,
comme nous l’avons faitd’après
Helmholtz et Duhem pour les milieux en repos, de
l’expression
del’énergie
interned’un
système
en mouvement parcouru par des courantsquelconques.
Or cette expres- siongénérale
del’énergie
interne ne nous est pas connue aveccertitude, l’expres-
sion donnée par Duhem
supposant implicitement
les courantsindépendants
desvitesses,
cequi
n’a lieu que pour ceux de conduction. Il y a là unedifficulté, qui
nous
empêche
actuellement d’allerplus loin,
maisqu’on
pourrapeut-être
vaincreen
adaptant
à notre doctrine certaines considérationsingénieuses
récemment expo- sées par NI. Liénard(’).
(i)
A. Liénard,Équilibre et déformation
desystèmes
de conducteurs traversés par des courants et de corpsmagnétiques
sanshystérésis. (Annales
dePhysique,
g~ série, t. XX,1923,
p.
251.)
Le
présent
Mémoire a été résumé en quatre Notes insérées auxComptes
rendus del’Académie des Sciences de Paris : :
i. . Les courants
électriques
dans les milieux continus en mouvement, ~ 19 maiI g2~ ;
;2. L’induction
électrodynamique
etélectromagnétique
dans les milieux continus en mouve-nient, 16
juin I924;
.3. Les
équations fondamentales
del’Électrodynamique
des milieux continus en mouvement,3o juin 1924;
;4. Les ondes
électromagnétiques
dans les milieux continus en mouvement, I6juillet
CHAPITRE PREMIER
Le
courantélectrique.
i. Préliminaires. - Considérons un
système
de corps continus en mouvement parrapport
à un trièdretrirectangle Oxyz
entièrement arbitraire etsoient,
à l’ins- tant t, a,b,
c lescomposantes
de la vitesse U d’unpoint
matérielquelconque M(x,
y,z)
dusystème.
Les fonctions a,b,
c serontsupposées
continues dans tout le milieuconsidéré, sauf,
engénéral,
surchaque
surface Sséparative
de deux corps continus i et 2 dusystème.
Soient«1, ~~ , ,~~ ; «2, ~~, ~ ~
les cosinus directeurs des deux demi-normales en unpoint
de Smenées respectivement
vers l’intérieur des corps J et 2; si nous supposons que les deux corps nepuissent
queglisser
l’un surl’autre sans cesser de
demeurer
en contact, nous aurons enchaque point
de S ,.ce que nous écrirons pour
abréger
conformément à la notation dont nous avons fait un constant usage dans un travail
antérieur(1).
Le
changement
deconfiguration éprouvé
par lesystème
entre les instants t et t+ dt
est une déformation infinimentpetite,
dont les sixcomposantes
diviséespar
dt,
c’est-à-direrapportées
à l’unité detemps,
sontSoient
(’)
L. RoY, loc. cit., p. I2 et suiv. Par exemple, nousreprésenterons
parlA
lx la gence du vecteur (~1,13,C),
parx 1‘ r
la dérivée de V suivant la direction (x, ~~,Y),
etc.. ,la dilatation
cubique
et lescomposantes
de la rotation moyennecorrespondantes ;
on déduit
de (1) et (2)
2.
Variations
des cosinus directeurs d’un élément linéaire lié à la matière. - Soient03B4(03B1, 03B2, ,,)
lesvariations, pendant
letemps dt,
des cosinus directeurs d’un élément linéaire lié à lamatière(’);
endésignant
parla dilatation linéaire par unité de
temps
en dans la direction~, Y),
on trouveaisément
Dans le cas
particulier
où la direction(x, ~, y)
considérée estprincipale,
on saitqu’on
a #(’)
Nous employons lacaractéristique
à au lieu de d pourdésigner
ces variations, afin d’éviter lajuxtaposition
de deux lettres d quand il nous arrivera de prendre la variation de quantités infiniment petites.de sorte que les formules
(6)
se réduisent à3. Variations des cosinus directeurs de la normale à un élément de surface lié à la matière. ’-
Soient,
à l’instant t, .les cosinus directeurs de la normale à deux directions
rectangulaires (l,
ni,n), (l’, rrt’, n’)
tracées sur un élément de surface lié à lamatière;
ôdésignant toujours
une variation
éprouvée pendant le temps dt,
on aen
remplaçant
dansces
formulesôl, ôm, .,.
par leurs valeurs déduites de(6)
et entenant
compte
de(3),
il vient t’
où D et D’
désignent
les dilatations linéaires par unité detemps
dans les directions -.(l,
m,n)
et(l’, m’, n’).
’
,
4. Dilatation
superficielle.
- Soit dS = dsds’ l’aire d’un élément de surface normal à la direction~, y),
construit sur deux éléments linéairesrectangulaires
ds et ds’ issus de M. La dilatation
superficielle
en M relative à la direction(x, ~, y),
c’est-à-dire
éprouvée
par l’élément dSpendant
letemps dt,
etrapportée
à l’unitéde
temps
est. - - , - , . ,
.
D et D’ étant les dilatations linéaires par unité de
temps
suivant les deux éléments.Mais si l’on
ajoute
à leur somme la dilatation linéaire suivant la normale(a, G, y),
on obtient la dilatation
cubique
0d’après
lapropriété
d’invariance bien connue;d’où, d’après (5),
5.
Équation
indéfinie de continuité du courant de conduction. -Soient,
à l’ins--tant t,
dS un élément de surface lié à la matière etpassant
par unpoint M(x,
y,z),
’ Mn une demi-normale à dS de cosinus directeurs
a., ;~,
y.Rappelons
que la densité du courant de conduction en M est, pardéfinition,
le vecteur(u,
v,w) d’origine
Mdont le flux à travers dS et relatif à la direction Mn est
égal
à laquantité
d’électri-cité par unité de
temps 03B4Q dt
,qui
traverse clS dans le sens Mn, c’est-à-dire telqu’on
ait
Il résulte de cette définition que la
projection |u03B1|
est invariante parrapport
àI
tout
système
d’axes decoordonnées, quelle
que s~ la direction(x, ~, y)
autourde M. Par
suite,
le vecteur(u, v, w)
estindépendant
des axes de référencechoisis,
en ce sens que si l’on définit par
(T i)
le vecteur(u’, v’,
au mêmepoint M,
maispar
rapport
à d’autres axes0’x’y’z’,
u, v, w etu’, v’,
2U‘représentent
lescomposantes
d’un même vecteur. Nous verrons
plus
loin l’utilité de cette remarque. , Celaposé, soient,
à l’instant l, S une surface fermée arbitraire liée à lamatière,
tracée à l’intérieur d’un des corps continus du
système
et enfermant un volume~;
ce,
~,
y les cosinus directeurs d’une demi-normale intérieure àS, e(x,
y, z,t)
la den-sité
cubique
de l’électricité enM(x,
y,z).
En écrivant de deux manières la variationpendant
letemps dt
de laquantité
totale d’électricité eontenue dansS,
on ad’où,
en substituant dans(12)
et par une transformation bien connue,tous désignons
donc par03B4 dt= t
+ a1
une dérivée totale par rapport au temps, calculée en suivant la matière dans son mouvement.C’est
l’équation
indéfinie de continuité du courant deconduction, qui
doit êtrevérifiée en
chaque point
d’un corps continu dusystème;
on voitqu’elle garde
lamême forme que
pour
un milieu en repos, sauf àajouter
à la densité du courant deconduction
(u,
v,w)
le vecteure(a, b, c), appelé
densité du courant de convection en unpoint
d’un volume électrisé et relative aux axesOxyz.
.6.
Équation superficielle
de continuité du courant de conduction. - Demême,
en écrivant de deux manières la
variation, pendant
letemps dt,
de laquantité
d’élec-tricité
qui
recouvre un élément de surface Sséparative
de deux corps continus’
t et 2, on a
y, z,
t)
étant la densitésuperficielle
de l’électricité en unpoint
de S ..
Mais,
les deux corpspouvant glisser
l’un sur l’autre sans cesser d’être en contact, les vitesses sontgénéralement
discontinues à travers S. Il en résulte que les défor- mationspendant
letemps
dt des deux éléments de surface etdSz
des corps 1 et 2, en coïncidence àl’instant t,
ne sontgénéralement
pas lesmêmes;
nous devonsdonc écrire
avec a = s~ + 6$ . Il vient
ainsi, d’après (9),
~
C’est
l’équation superficielle
de continuité du courant de conduction. Or on a,d’après (10),
pour chacun des deux corps en contactsoit encore
en
posant
L’équation (t4) peut
donc encore s’écrireen
posant
Nous voyons ainsi que
l’équation superficielle
de continuité du courant de conduc- tiongarde
la même forme que pour un milieu en repos, sauf àajouter
àla’
densité du courant de conduction(u,
zt, za) le vecteur(IL’, v’, tU’).
Le courant de conduction est dit
uniforme lorsque
laquantité
d’électricitéportée
par
chaque particule
matérielle etchaque
élément de surfaceséparative
ne varie pas, c’est-à-direquand
on ases
équations
de continuité(13)
et(t4)
se réduisent alors àcomme pour un milieu en repos.
7. Courant de
polarisation.
- SoientA, B,
C lescomposantes
de l’intensité depolarisation diélectrique
J aupoint
t y,z);
leflux
depolarisation
à travers unélément de
surface
clS et relatif à la demi-normale(x, ~, y)
à cet élément estSupposons
l’élément c~S lié à lamatière ; pendant
letemps dt, p éprouve
lavariation
c’est-à-dire, d’après (g),
et,
d’après (8),
ce
qui
s’écrit encore, c’est-à-dire pour une surface finie
en
posant
Le vecteur
(u,
v,w) d’origine M(x,
y,z) s’appelle
la densité da courant depola-
risation en ce
point
et la formule(15‘)
en donne lasignification physique.
Cette den-sité est le vecteur dont le flux à travers une surface liée à la matière
représente
lavariation par unité de
temps
du flux depolarisation
à travers cette surface.Les
formules(16)
s’écrivent encore ,soit en notation vectorielle
Le
premier
terme du second membrecorrespond
au courantde déplacement
de_
Maxwell,
le second au courant de convection deHertz,
le troisième au courant deRôntgen.
L’invariance de la
projection
résultant de(15),
donne lieu à la même re-marque
qu’au
n°5,
en ce sens que u, v, w etu’, v’, w’,
calculés par(16)
dans unnouveau
système d’axes représentent les composantes
d’un même vecteur.Soient,
d’autrepart,
les densités
cubique
etsuperficielle
de la distribution fictiveéquivalente
de lapola-
risation
diélectrique
dechaque
corps continu dusystème;
il résulte de(16’) qu’on
a,en
chaque point
d’un corpscontinu,
ou
ce
qui
estl’équation
indéfinie de continuité du courant depolarisation;
et de(16), (8)
et(g),
enchaque point
d’une surfaceséparative
de deux corps continus i et 2,où l’on a
posé E == ~1 ~ 1:2.
C’estl’équation superficielle
de continuité. On déduitencore de
( 13), (18)
et de(i4), ( 1 g)
En
comparant (13)
à(18)
et(14)
à(19),
on voit que le courant depolarisation joue,
parrapport
à la distributionfictive équivalente (E, S)
de lapolarisation
dié-lectrique,
le même rôle que le courant de conduction parrapport
à la distributionélectrique réelle(’) (e, G). D’.ailleurs,
lacomparaison
de(1 r)
à(15)
montrequ’on
passe de la définition du courant de conduction à celle du courant de
polarisation,
en
remplaçant simplement ôQ
par c’est-à-dire laquantité
d’électricitéQ ayant
traversé l’élément desurface, depuis
un instant initialquelconque jusqu’à l’instant t,
par le flux de
polarisation 9
à travers l’élément à cet instant.e)
Nous disons réelle et non vraie, pour éviter toute confusion avec la terminologie deHertz.
Le courant de
polarisation
est dituniforme, lorsque
laquantité
d’électricité fictiveportée
parchaque particule
matérielle etchaque
élément de surfaceséparative
nevarie
pas, c’est-à-direquand
on a ,ses
équations
de continuité(18)
et(19)
se réduisent alors à8. Courant linéaire. -
Considérons,
pour fixer lesidées,
un courant de conduc-tion et soit OM = s l’abscisse
curviligne
d’unpoint
y,z)
du filconducteur, comptée
àpartir
d’uneorigine
arbitraire. Par définition du courantlinéaire,
le vec-teur
(u,
v,w)
esttangent
au fil et sonproduit
par la section droite du fil en M estun autre vecteur
ayant
le sens dupremier
etappelé
intensité do courant linéaire en, ce
point.
Soit 1 la valeuralgébrique
de cette intensité dans le sens des s croissants.En écrivant de deux
manières
la variationpendant
letemps dt
de laquantité
d’élec-tricité contenue dans le tronçon MM’ =
ds,
on a~, étant la densité linéaire de l’électricité en fonction de s et de
t;
d’oùOn a, d’autre
part,
x,
y, ~r
étant les cosinus directeurs de latangente
en V dans le sens des s croissants.Or
par suite
L’équation (22)
s’écrit ainsic’est
l’équation
indéfinie de continuité. Si le fil estinextensible,
03B4ds estnul, de
s orte.
’qu’elle
se réduit àS’il
existe,
en unpoint déterminé
dufil,
une sectionséparai portant
unecharge Q
et si l’on traverse la section dans le sens des s croissants en passant de larégion 1
à larégion
2, on aura de mêmeC’est
l’équation superficielle
de continuité. Le courant linéaire est dituniforme lorsque
laquantité d’électricité portée
parchaque tronçon
etchaque
sectionsépara-
, tive ne varie pas, c’est-à-dire si l’on a
Les
équations (23)
et(24)
se réduisent alors àelles
expriment
quel’intensité
est constante tout lelong
du fil.. Les mêmes formules sont
évidemment
valables pour un courant depolarisation,
les
quantités
d’électricitépds
etQ
résultant alors de la distribution fictiveé q uiva-
lente. ,
9. Courant de convection et courant total. - Les
expériences
de Rowland nousconduisent à admettre
qu’un
élémentdQ
decharge électrique, qui
se meut avec unevitesse U par
rapport
au trièdre de référenceOxyz, produit,
en toutpoint
lié à cetrièdre,
les mêmesphénomènes électromagnétiques
etélectrodynamiques qu’un
élé-ment de courant
dirigé
suivantU,
d’intensité 1 et delongueur ds,
telsqu’on
aitMais
d(2
estégal
à ed ou àGdS,
suivantqu’il s’agit
dudéplacement
d’un élé-ment de volume ou d’un élément de surface
séparative ;
les courants 1 résulterontdonc du mouvement des volumes et des surfaces électrisés. Comme d’ailleurs on
admet, depuis
Maxwell,l’équivalence
des courants de conduction et depolarisation
au
point
de vueélectromagnétique
etélectrodynamique
etque, Vautre part,
on passe’ des
premiers
auxseconds,
enremplaçant
la distribution réelle(e, ?)
de l’électricitérépandue
dans lesystème
par la distribution fictive(E, E)
résultant de lapolarisa-
tion
diélectrique,
il est vraisemblable d’admettre que lapropriété d’équivalence (~5) s’applique
non seulement au mouvement descharges réelles, mais
aussi à celui descharges
fictives. Enconséquence,
la densité du courant deconvection
en unpoint
d’un.volume électrisé et relative aux axes
Oxyz
sera, pardéfinition,
le vecteur(e
+E) U,
et la densité du conrant de convection en un
point
d’unesurface
électrisée et relativeaux mêmes axes, le
vecteur (~.
+E)
U. Par suite de la discontinuité de la vitesse à la traversée d’une surfaceséparative,
ilfaut,
enréalité,
considérer surchaque
facede celle-ci les deux vecteurs +
~1) U~
et(~z
+~’~,) U~.
Contrairement à cequi
avaitlieu pour les courants de conduction et de
polarisation,
les courants de convectiondépendent
donc essentiellement des axeschoisis, puisque
la vitesse intervient dans leur définition.Remarquons
enfin que, des deux vecteurs(e
+E) U
et(s
+1]) U,
lepremier
seul esthomogène
aux vecteurs(u,
v,w)
et(u,
v,w) précédemment
définis.Nous
appellerons
densité du courant total relative aux axesOxyz,
en unpoint M(x,
y, z) d’un des corps continus dusystème,
le vecteurd’origine
M. Enajoutant
membre à membre(13‘)
et~(~8’),
il vientd’après (26)
c’est-à-dire la même
équation
indéfinie de continuité que pour un milieu enrepos.
Mais cette identité de forme ne subsiste
plus
pourl’équation superficielle
de conti-nuité.
~
"
CHAPITRE lI .
Les
équations fondamentales de l’Électrodynamique.
10. Potentiel vecteur
électrique.
-Reprenons
les calculsqui
nous ont anté-rieurement
conduits(’)
auxcomposantes 0x’ 8 , i~~
de la force électromotrice d’in- ductionélectrodynamique
aupoint
y,z) rapporté
à des axesquelconques Oxyz,
soit t ‘
où A2 2
est la constante fondamentale des actions
électrodynamiques, ’ (F, G, H)
lepotentiel
vecteurélectrique
aupoint
M . Nous reconnaîtrons sanspeine,
en cessantdésormais de faire
figurer
dans nos calculs la constante de Helmholtz que nous avons.reconnu être
nulle(~), qu’on
a .où
x’, y’, z’,
coordonnées d’unpoint M’,
sont les variablesd’intégration,
lapremière intégrale
des seconds membres s’étendant auxvolumes,
la seconde aux surfacesséparatives;
r la distancef’,
lescomposantes
suivantOxyz.
de la den-sité du courant total en M’ relative aux axes
principaux
de dilatationen
M ; f’, ~’
h’ lescomposantes
suivantOxyz
de la densité du courant de convectionen un
point
1I’ d’une surfaceséparative
et relative aux mêmes axesprincipaux
{ YI z ~
Simplifions
tout d’abord lesexpressions (28),
en ydésignant
par a,3,
y les co- sinus directeurs de la direction soit til vient
(’)
L. loe. cil., p. 3!~.(2) I,. loc. cil., p. 8{>.
Cela
posé,
soientl,
m, n ; t’,m’, l", rn",>z"
les cosinus directeurs des axesMyi,
parrapport
au trièdreOxyz; u’,, w’,
lescomposantes
suivantde la densité du courant total en M’ relative à ces axes: x,, y,, z1 les coordonnées relatives de Ni’ . Les
composantes
suivant de la densité du courant de con-vection en un
point
M’ d’une surfaceséparative
et relative à ces axes étant(c’
+03A3’)
(03B4x dt, 03B4y1 dt, 03B4z1 dt)(1), on a
dl’ dl’ dl ,
on a ,avec,
d’après (26),
étant les
composantes
suivant de la densité des cou-rants de conduction et de
polarisation
en M’. Les formules(31)
deviennentainsi,
par suite de lapropriété
d’invariance de ces courantsrappelée
auxn" 5
et 7,u’, v’, w’; u’, v’, w’
étant lescomposantes
suivantOxyz
de la densité des courants ,de conduction et depolarisation
enM’,
fonctions dex’, y’, z’,
t .D’ailleurs,
pour éviter touteconfusion,
nous accentuons toutes les fonctions depoint prises
en,M’,
. afin de
les.distinguer
nettement de cellesprises
aupoint
M ~Pour
calculer lesparenthèses figurant
dans(32)
et(33)
etreprésentant
les com-posantes
suivantOxyz
de la vitesse relative deM’,
dérivons parrapport
autemps
les formules de
changement
de coordonnéesil vient
(’) Nous
écrivons , ... au lieu de , ... uniquement pour nous conformer à la notationadoptée
dès le n° 2.a’, b’,
c’ étant lescomposantes
suivantOxyz
de la vitesse de i’~~’ .Or,
les axes étantprincipaux
dedilatation,
les variations des cosinus se calculentd’après (7),
soitd’où,
en substituant et en tenantcompte
de(34),
Les
composantes ~‘, g’, h’; f’, ~’, h’
du courant total et de convectionfigurant
dans
l’expression (30)
dupotentiel
vecteurélectrique
sontdonc, d’après (26), (33), et(33),
’
Nous voyons ainsi que ces
composantes, qui
n’étaient fonctions que de t et des coordonnées~’, y’,
z’ de M’ dans le cas d’unsystème
en repos,dépendent
en outre,dans le cas d’un
système
en mouvement, des coordonnées x, y, z deM, qui
yfigu--
rent
explicitement
et dontdépendent
la vitesse(a, b, c)
et la rotation moyenne(~~,,
t,~~, en cepoint.
Cettecirconstance, qui
résulteuniquement
de l’introduction des courants deconvection, complique singulièrement
lecalcul
deG, H)
parrapport
à cequ’il
était dans le cas du repos.On déduit enfin de
(35), (36)
et(29)
°
1.1. Propriétés
dupotentiel vecteur électrique.
- Nous allons voir que lepoten--
tiel vecteur
électrique (F, G, H)
aupoint ~1~1(x,
y,z) s’exprime
assezsimplement
aumoyen
desquatre potentiels
directs(i)
En réalité, par suite de’la
discontinuité de la vitesse, il faudrait écrirenous ne le faisons, pas dans le
texte,
afin de ne pascompliquer
l’écriture.On voit que les trois
premiers
sont lespotentiels
directs du courant total et du courant de convectionsuperficiel(’),
et que le dernierest
lepotentiel
direct de ladensité
totale del’électricité
réelle etfictive; leurs propriétés fondamentales
sont,comme on
sait, résumées
par les deuxégalités
.
vérifiées
en toutpoint
intérieur à l’un des corps continus dusystème.
On déduit toutd’abord de
(ag)
moyennant quoi
lapremière (30),
où l’on aremplacé f’, g’,
...,h’
par leurs va-leurs
(35), (36),
s’écritCi)
Même remarque que laprécédente
pour les troispremiers potentiels
de surface; enréalité il faudrait écrire
La même remarque
s’appliquera
dans la suite auxintégrales
de surface analogues.d’où, d’après (38)
et(39),
lapremière
deségalités
On en
déduit, d’après (;), (2), (3)
et en tenantcompte
de ce queétant le
potentiel électrique
aupoint M,
On
voit, d’après (4),
que cetteexpression
est nullesi
le mouvement dusystème
s’effectue sans
déformation.
On a d’autrepart, d’après (39)
et(40),
Le
second
terme dusecond membre
serattache simplement
au potentiel élec-
trique. On a en effet, d’après (3g)
et en tenantcompte de ce que ~ ~x I r = -~ ~x’ I r,
’
Calculons maintenant ; il
vient, d’après §2>
et en tenantcompte
de ce que .)l
le
champ d’intégration
se déformependant
letemps dt,
’
d’où, d’après (20)
et(21),
et, par une
intégration
parparties
etd’après (~6), .
Mais les deux
premières intégrales
se détruisentd’après
la formuled’Ostrogradsky,
de sorte
qu’on
ad’après (45)
B’
Développons
enfin la secondeligne
de(44);
il vientfinalement,
en tenantcompte
de
(~6), (4~)~ (4I)
et(4~),
.les accents
indiquant
des dérivées parrapport
à x, afind’abréger
l’écriture. On endéduit, d’après (43),
en