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Groupes quotients et Théorèmes d’isomorphisme

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Université Cadi Ayyad

Faculté poly-disciplinaire de Safi Département de Mathématiques et Informatique

Année Universitaire : 2019−2020 Filières : SMA

Semestre : 4

Module: Algèbre 6 Prof: Salah El Ouadih

Groupes quotients et Théorèmes d’isomorphisme

(Séance de cours: Jeudi 26 Mars 2020) Théorème 4. (Troisième théorème d’isomorphisme)

Soient G un groupe et H un sous-groupe normal dans G. Pour tout sous- groupe K normal dans G contenant H, on a:

K/H / G/H, et (G/H)/(K/H)'G/K.

Preuve.

Remarquons pour commencer queH est distingué dansK et que le quotient K/H a bien un sens.

Considérons les morphismes canoniques

πH :G−→G/H, et πK :G−→G/K,

Il est clair que K/H = πH(K) est un sous-groupe de G/H (comme im- age du sous-groupe K par le morphisme de groupes πH). Quels que soient g ∈ G/H et k ∈ K/H, ona g.k.g−1H(gkg−1); or gkg−1 ∈ K car K / G, donc h.k.h−1 ∈ πH(K). Ceci prouve que K/H / G/H et donc le groupe quotient (G/H)/(K/H) est bien défini. notons π la surjection canonique G/H −→(G/H)/(K/H).

Puisque πH(K) =K/H, d’après le lemme de factorisation (théorème de pas- sage au quotient), il existe un unique morphismeφ:G/K −→(G/H)/(K/H) tel que le diagramme suivant soit commutatif:

G πH //

πK

G/H

π

G/K φ//(G/H)/(K/H) c’ést-à-dire φ◦πK =π◦πH.

(2)

Le morphisme π◦πH étant surjectif (comme composé de deux surjections), il en est de même du morphisme φ (Voir Remarque 3.).

D’autre part, on a

x∈ker(π◦πH) ⇐⇒ x∈ker(φ◦πK)

⇐⇒ φ(πK(x)) = e

⇐⇒ πH(x)∈K/H

⇐⇒ x∈K

d’où ker(π◦πH) =K et φ est injective (Voir Remarque 3.). Par conséquent φ est un isomorphisme.

Application aux groupes symétriques

Définition 1. Soit un ensemble E. On appelle permutation de E, une bijec- tion σ :E −→E.

(B(E), o) est un groupe, appelé groupe des permutations de l’ensemble E.

Définition 2. Lorsque l’ensemble E = {1,2, ..., n}, on note Sn le groupe des permutations de E.

Sn est un groupe fini de cardinaln! que l’on appellera le groupe symétrique d’ordre n.

Une permutation σ ∈Sn se note : σ =

1 ... n

σ(1) ... σ(n)

ou plus simplementσ = σ(1) ... σ(n) . On note e=Id =

1 ... n 1 ... n

l’élément neutre deSn, qui est l’identité deE.

Exemple 1. σ =

1 2 3 4 5 4 1 3 5 2

ou plus simplementσ = .4 1 3 5 2 est la permutation de E = {1,2,3,4,5} définie par: σ(1) = 4, σ(2) = 1, σ(3) = 3, σ(4) = 5, σ(5) = 2.

On a σ(1) = 4 =⇒ σ−1(4) = 1et donc l’inverse de σ est donné par:

σ−1 =

1 2 3 4 5

σ−1(1) σ−1(2) σ−1(3) σ−1(4) σ−1(5)

=

1 2 3 4 5 2 5 3 1 4

, ou plus simplement σ−1 = .2 5 3 1 4

.

(3)

Pour composer deux permutations σ=

1 2 3 4 4 1 3 5

etσ0 =

1 2 3 4 3 4 2 1

nous écrivons σoσ0 =

1 2 3 4

σoσ0(1) σoσ0(2) σoσ0(3) σoσ0(4)

=

1 2 3 4 3 5 1 4

,

car par exemple, σoσ0(2) =σ(σ0(2)) =σ(4) = 5.

Remarque 5. Pourn = 1, le groupe S1 est le groupe trivial {e}d’ordre 1.

Pour n = 2, le groupeS2 est d’ordre 2, doncS2 ={e, τ}=hτioùe =

1 2

1 2

et τ =

1 2

2 1

, qui vérifie bien τ2 =τ oτ =e.

Pour n = 3, le groupe S3 est d’ordre 6. On a: S3 ={e, σ1, σ1, σ2, σ3, σ4, σ5} avec: e =

1 2 3 1 2 3

, σ1 =

1 2 3 1 3 2

, σ2 =

1 2 3 3 2 1

, σ3 =

1 2 3 2 1 3

, σ4 =

1 2 3 2 3 1

5 =

1 2 3 3 1 2

42

On a la table suivante :

o e σ1 σ2 σ3 σ4 σ5 e e σ1 σ2 σ3 σ4 σ5 σ1 σ1 e σ5 σ4 σ3 σ2 σ2 σ2 σ4 e σ5 σ1 σ3 σ3 σ3 σ5 σ4 e σ2 σ1 σ4 σ4 σ2 σ3 σ1 σ5 e σ5 σ5 σ3 σ1 σ2 e σ4

S3 admet trois sous-groupes d’ordre 2 qui sont {e, σ1}, {e, σ2} et {e, σ3} et un sous-groupe d’ordre 3 qui est {e, σ4, σ5}={e, σ4, σ42}.

On note qu’il n’existe pas d’élément deS3 d’ordre 6 et on retrouve le fait que le groupe (S3, o) n’est pas cyclique.

On remarque que S3 n’est pas abélien car σ12 6=σ21. On en déduit en particulier que ce groupe n’est pas monogène.

Définition 3. Soit σ ∈ Sn ; on définit une relation Rσ sur En de la façon suivante:

kRσm ⇐⇒ ∃p∈Z, m =σp(k).

La relation Rσ est une relation d’équivalence. La classe d’équivalence d’un élément k deEn est appelée orbite de k suivant σ et notée Oσ(k),

Oσ(k) = {σp(k), p∈Z}

(4)

Les orbites suivant σ forment alors une partition de En. Exemple 2. Soit σ =

1 2 3 4 5 6 7 2 5 6 1 4 3 7

∈ S7. Alors les orbites de σ sont Oσ(1) = {σp(1), p∈Z} = {1,2,5,4}, Oσ(3) = {σp(3), p∈Z} = {3,6}

et Oσ(7) ={σp(7), p∈Z}={7}

car σ0(1) = 1, σ1(1) = 2, σ2(1) = 5,σ3(1) = 4, σ4(1) = 1, σ5(1) = 2,...

et σ0(3) = 3, σ1(3) = 6,σ2(3) = 3, σ3(3) = 6,...

On remarque que Oσ(1) ={1,2,5,4}=Oσ(2) = Oσ(5) = Oσ(4) etOσ(3) = {3,6}=Oσ(6) et que E7 ={1,2, ...,7}=Oσ(1)∪ Oσ(3)∪ Oσ(7).

Définition 4. Soit σ ∈ Sn − {Id}. on appelle support de σ et on note supp(σ)le sous-ensemble de En défini par :

supp(σ) ={i/1≤i≤n et σ(i)6=i}. Ainsi, le support deσ=

1 2 3 4 5 6 7 5 2 6 1 4 3 7

est: supp(σ) ={1,3,4,5,6}.

Définition 5. On appelle cycle une permutation possédant une seule or- bite non triviale. Cette orbite est alors appelée le support du cycle, son cardinal est la longueur du cycle. On dit que σ est un k-cycle où k est sa longueur.

On note le cycle de support {a1, a2, ...., ak}, c= (a1, a2, ..., ak), avec c(ai) = ai+1, pour i= 1, ..., k−1 et c(ak) =a1. Les autres éléments sont inchangés.

On appelle transposition un cycle de longueur 2.

On dit que deux cycles sont disjoints si leurs supports respectifs sont disjoints.

Exemple 3.

1. Soit σ =

1 2 3 4 5 6 5 2 3 6 4 1

, on a Oσ(2) = {2}, Oσ(3) = {3} et Oσ(1) ={1,5,4,6}=Oσ(5) =Oσ(4) =Oσ(6). Donc σ est un cycle.

2. S3 est constitué par l’identité I=e, trois transpositions τ1 = (1,2), τ2 = (1,3),τ3 = (2,3) et deux 3-cycles c1 = (1,2,3)et c2 = (1,3,2).

Proposition 1.

Soit σ etσ0 deux cycles de Sn. Alors on a

1. L’inverse d’unk-cycle est unk-cycle: (x1, x2, ..., xk)−1 = (xk, xk−1, ..., x1).

(5)

2. Le conjugué d’unk-cycle est un k-cycle. Plus précisément:

Siγ = (x1, x2, ..., xk)etσ ∈Sn, alors σγσ−1 = (σ(x1), σ(x2), ..., σ(xk)).

3. L’ordre d’un cycle est égal à sa longueur: Si σ est un k-cycle alors o(σ) = k.

4. supp(σ) =supp(σ−1)

5. supp(σoσ0)⊂supp(σ)∪supp(σ0)

6. Deux cycles disjoints commutent: Siσ etσ0 sont disjoints alors σoσ0 = σ0oσ etsupp(σoσ0) =supp(σ)∪supp(σ0)

Théorème 5. Tout permutation σ se décompose de façon unique en un produit fini de cycles de supports disjoints. Les cycles de la décomposition correspondent aux différentes orbites de σ et commutent deux à deux.

L’ordre d’une permutation est le ppcm des ordres des différents cycles qui composent la permutation.

Exemple 4. Considérons la permutation σ=

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 3 10 9 7 8 5 4 2 1 6

,

et déterminons ses orbites:

Oσ(1) ={1,3,9},Oσ(2) ={2,10,6,5,8},Oσ(4) ={4,7},

Alors, en posant

σ1 = (1,3,9), σ2 = (2,10,6,5,8), σ3 = (4,7),

on a aussitôt σ = σ123 et ainsi o(σ) = ppcm(o(σ1), o(σ2), o(σ3)) = ppcm(3,5,2) = 30

Exemple 5. On peut facilement calculer la puissance nieme d’une permuta- tion à partir de sa décomposition en cycles: calculons σ3071 avec

σ=

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 3 10 9 7 8 5 4 2 1 6

,

alors σ =σ123 oùσ1 = (1,3,9), σ2 = (2,10,6,5,8)etσ3 = (4,7), donc

σ3071130712307133071,

(6)

car les σ1, σ2 et σ3 sont des cycles deux à deux disjoints donc commutant entre eux deux à deux.

Puisque

σ130713×1023+21 = (σ13)1023σ12 =e1023σ2112 = (1,9,3)

σ230715×614+12 = (σ25)614σ21 =e614σ22 σ330712×1535+13 = (σ32)1535σ31 =e1535σ33, donc

σ3071 =

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 9 10 1 7 8 5 4 2 3 6

.

Théorème 6.

1. Un cycle se décompose facilement en produit (au sens de la composi- tions) de transpositions.

Si σ= (x1, x2, ..., xp), alors σ= (x1, x2)o(x2, x3)o...o(xp−1, xp).

On constate que si le cycle est de longueur p alors la décomposition comprend p−1 transpositions.

2. Sin ≥2, toute permutationσ ∈Sns’écrit comme produit d’un nombre fini de transpositions (la décomposition n’est pas unique). En d’autres termes, le groupe Sn est engendré par ses transpositions.

Sn=h(i, j)/j ∈ {1,2, ..., n}i.

Remarque 6. Il y a d’autres présentations pour Sn, notamment grâce aux identités (i, j) = (1, i)o(1, j)o(1, i), on peut donc écrire

Sn=h(1, i)/i∈ {2,3, ..., n}i. Exemple 6.

1. Soit

σ=

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 3 10 9 7 8 5 4 2 1 6

,

on a

σ = σ123 = (1,3,9)o(2,10,6,5,8)o(4,7)

= (1,3)o(3,9)o(2,10)o(10,6)o(6,5)o(5,8)o(4,7)

(7)

2. Dans S4, on a

1 2 3 4 3 1 2 4

= (2,4)o(1,4)o(4,2)o(1,3) = (2,3)o(1,2).

Définition 6. Soitσ∈Sn: on appelle signature deσet on noteε(σ)l’entier (−1)n−m où m désigne le nombre d’orbites suivant σ.

Une permutation est dite paire, si sa signature est égal à 1. Une permutation est dite impaire, si sa signature est égal à -1.

Exemple 7. Soit σ =

1 2 3 4 5 6 7 2 5 6 1 4 3 7

∈ S7. Les orbites de σ sont {1,2,5,4}, {3,6} et {7}, il y a 3 orbites donc la signature de σ est (−1)7−3 = (−1)4 = 1.

Proposition 2.

1. La signature de l’application identique Id=e est égal à 1.

2. Si σ est une transposition, ε(σ) = −1.

3. Si σ est un k-cycle, ε(σ) = (−1)k−1. Preuve.

1. Dans Sn, Id possède n orbites, d’où ε(σ) = (−1)n−n = 1.

2. Une transpositionσdeSnpossèden−1orbites, d’oùε(σ) = (−1)n−(n−1) =

−1.

3. Soit σ = (x1, x2, ..., xk) est un k-cycle de Sn, alors O(x1) = O(x2) = ...=O(xk)etO(x) = xsix /∈ {x1, x2, ..., xk} doncσ possède n−k+ 1 orbites, d’où ε(σ) = (−1)n−(n−k+1) = (−1)k−1.

Proposition 3. Siσ est produit dep transpositions, alors ε(σ) = (−1)p. Théorème 7. L’application signature est un homomorphisme de groupes de (Sn, o) dans le groupe multiplicatif ({−1,1},×), surjectif sin ≥2.

Preuve.

Considérons σ, σ0 ∈ Sn, alors σ peut s’écrire comme produit dep transposi- tions etσcomme produit de q transpositions, donc σoσ0 peut s’écrire comme produit de p+q transpositions et ainsi

ε(σoσ0) = (−1)p+q = (−1)p(−1)q =ε(σ)×ε(σ0),

Donc ε est un homomorphisme de groupes de (Sn, o) dans ({−1,1},×). de plus si n ≥ 2, Sn contient I = e et au moins une transposition, donc ε est

(8)

surjectif.

Définition 7. Le noyau de l’homomorphismeεest un sous-groupe distingué de Sn, appelé groupe alterné et noté An:

An ={σ ∈Sn/ε(σ) = 1}={permutations paires}.

Théorème 8. ∀n ≥ 2, Card(An) = Card(Sn− An) = n!

2. Il y a donc n!

2 permutations paires et n!

2 permutations impaires.

Preuve. Si n ≥ 2, ε étant surjectif. D’après le premier théorème des iso- morphismes, on a Sn/kerε ' Imε c’est-à-dire Sn/An ' {−1,1}. Ce qui entraîne, par le théorème de Lagrange, que

|Sn|

|An| =|Sn/An|=|{−1,1}|= 2.

Il en résulte que |An|= n!

2.

Exemple 8. S3 est constitué de 6 permutations : Id =e, les trois transpo- sitions τ1 = (1,2), τ2 = (1,3), τ3 = (2,3) et les deux 3-cycles c1 = (2,3,1) et c2 = (3,1,2). Il y a trois permutations impaires à savoir les trois transpo- sitions Sn− An = {τ1, τ2, τ3}. Les trois autres sont donc des permutations paires A3 ={Id, c1, c2}.

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