• Aucun résultat trouvé

Traitement médical du cholangiocarcinome : chimiothérapie et thérapeutiques ciblées

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Traitement médical du cholangiocarcinome : chimiothérapie et thérapeutiques ciblées"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

La Lettre du Cancérologue • Vol. XXV - n° 2 - février 2016 | 75

DOSSIER

Le cholangiocarcinome

C. Neuzillet

Traitement médical

du cholangiocarcinome : chimiothérapie

et thérapeutiques ciblées

Medical management of cholangiocarcinoma:

chemotherapy and targeted therapies

G. Marret 1 , C. Neuzillet 1 , B. Rousseau 1 , C. Tournigand 1

1

Service d’oncologie médicale, hôpital Henri-Mondor, Créteil.

L e cholangiocarcinome est la forme la plus fréquente de cancer des voies biliaires et la deuxième tumeur primitive du foie en incidence après le carcinome hépatocellulaire (1). La locali sation anatomique permet de distinguer 4 sous-types :

➤ les cholangiocarcinomes intrahépatiques ou périphériques, développés au sein du parenchyme hépatique ;

➤ les cholangiocarcinomes périhilaires, entre les canaux biliaires de second ordre et le canal cystique, ce qui inclut les cholangiocarcinomes hilaires, ou tumeurs de Klatskin ;

➤ les cholangiocarcinomes extrahépatiques distaux, siégeant au niveau de la voie biliaire principale, en dessous de la bifurcation du canal cystique ;

➤ les adénocarcinomes de la vésicule biliaire (2).

Le cholangiocarcinome est une tumeur rare, avec environ 2 000 nouveaux cas par an en France, soit 3 % des cancers digestifs (3). Cette incidence, variable dans le monde (elle est plus élevée chez les Asiatiques), est en augmentation, notamment pour les cholangiocarcinomes intrahépatiques (1).

Le pronostic de cette tumeur est sombre, avec une survie à 5 ans de 5 à 10 %, le plus souvent du fait d’un diagnostic tardif, à un stade inaccessible à un geste de résection chirurgicale, seule modalité cura- tive (4). La chimiothérapie (CT) est le traitement de référence dans les formes avancées.

Place des stratégies

néo-adjuvantes et adjuvantes dans les formes résécables

Seuls 35 % des cholangiocarcinomes sont résé- cables au diagnostic, la non-résécabilité étant liée

à la présence de localisations secondaires à distance, à une atteinte vasculaire ou à un envahissement hépatique trop important ne permettant pas de conserver un volume suffisant de parenchyme hépa- tique sain (5, 6). Le risque de récidive postopéra- toire est élevé. Les 2 facteurs pronostiques péjoratifs reconnus sont la positivité des marges d’exérèse chirurgicale (caractère R1) et l’envahissement ganglionnaire (7). Cependant, même chez les patients ne présentant pas ces caractéristiques, les récidives sont fréquentes, et la survie globale (SG) à 5 ans des patients opérés ne dépasse pas 30 à 40 % (8).

Ces résultats ont conduit à poser la question de l’in- térêt des traitements péri- opératoires.

Un traitement néo-adjuvant, avant la chirurgie, est fréquemment impossible du fait de l’ictère et de l’alté- ration de l’état général. Il n’existe pas de données issues d’essais randomisés de CT, de radiothérapie (RT) ou de radiochimiothérapie (RCT) néo-adjuvante. En dehors des tumeurs périhilaires, pour lesquelles un protocole de RCT avant transplantation hépatique est établi et peut être discuté dans certains centres experts, il n’est pas recommandé de réaliser de traitement néo- adjuvant (9). De fait, les cholangio carcinomes sont des tumeurs peu chimiosensibles, et les CT actuelle- ment disponibles ne permettent d’obtenir des taux de réponse tumorale que de 25 à 40 %. Ainsi, la réalisation d’une CT néo- adjuvante présente théoriquement plus de risques de voir apparaître une progression qu’une diminution de la taille tumorale.

Concernant les traitements adjuvants, un seul essai

randomisé, à la méthodologie discutable (inclusion

de cancers ampullaires et pancréatiques, nombreux

patients exclus de l’analyse, critères d’éligibilité non

respectés), a suggéré un bénéfice en termes de survie

à 5 ans avec une CT adjuvante (5-FU continu + mito-

mycine C, puis 5-FU oral) dans le seul sous-groupe

(2)

76 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXV - n° 2 - février 2016

des patients opérés d’un cancer de la vésicule biliaire (26 versus 14 % ; p = 0,04), mais ne montrait pas de bénéfice de survie chez les patients ayant un cholangio carcinome (27 versus 24 % ; non signifi- catif) [10]. Il n’existe pas d’essai randomisé comparant la RT ou la RCT adjuvante à la surveillance (11). Dans une revue systématique de la littérature et méta- analyse, A.M. Horgan et al. (12) ont étudié l’impact des thérapies adjuvantes (CT, RT ou RCT) sur la survie des patients opérés d’un cholangiocarcinome. Vingt études publiées entre 1960 et 2010 (n = 6 712) ont été retenues pour l’analyse : un essai randomisé, 2 registres de cancers (issus de la base de données du SEER [Surveillance, Epidemiology and End Results database]) et 17 séries institutionnelles. Il existait une amélioration non significative de la SG avec un traitement adjuvant, toutes modalités confon- dues, par rapport à la chirurgie à visée curative seule (HR = 0,74 ; p = 0,06). Il n’y avait aucune différence entre les tumeurs de la vésicule biliaire et celles des voies biliaires (p = 0,68). L’association entre traite- ment adjuvant et survie devenait significative lorsque les 2 registres de cancer étaient exclus de l’analyse, avec un bénéfice significativement supérieur de la CT ou de la RCT par rapport à la RT seule (HR = 0,39, 0,61 et 0,98, respectivement ; p = 0,02). Enfin, le bénéfice sur la survie des traitements adjuvants semblait plus important chez les patients de moins bon pronostic, notamment en cas d’envahissement ganglionnaire (HR = 0,49 ; p = 0,004) et de marge chirurgicale positive R1 (HR = 0,36 ; p = 0,002). Au total, le niveau de preuve est à ce jour trop faible pour recommander de façon systématique un traitement adjuvant chez les patients opérés d’un cholangiocarcinome.

Les résultats de 3 essais randomisés sont attendus :

➤ PRODIGE 12 : l’étude de phase III française a inclus 196 patients atteints d’un cholangiocarcinome réséqué R0 ou R1, randomisés selon 2 bras − CT adjuvante par 6 mois de gemcitabine 1 000 mg/ m 2 à J1 + oxaliplatine 85 mg/m 2 à J2 (GEMOX85) tous les 14 jours, soit 12 cycles au total, versus surveil- lance. La randomisation est stratifiée selon le statut ganglionnaire, l’envahissement des marges (R0 versus R1), le centre et la localisation de la lésion sur l’arbre biliaire (intra- ou extrahépatique et vési- culaire). L’objectif principal est la survie sans maladie (SSM) et la qualité de vie (QdV).

➤ BILCAP est une étude anglaise ayant randomisé 425 patients entre CT adjuvante par 6 mois de capé- citabine 1 250 mg/m 2 par voie orale 2 fois par jour de J1 à J14, toutes les 3 semaines, soit 8 cycles au total, et surveillance. L’objectif principal est la SG à 2 ans.

➤ ACCTICA-1 est une étude allemande en cours ; elle randomise les patients entre CT adjuvante par 6 mois de gemcitabine 1 000 mg/m 2 + cisplatine 25 mg/m 2 (GEMCIS) à J1 et J8 toutes les 3 semaines, soit 8 cycles au total, et surveillance, avec un objectif de recrutement de 450 patients. L’objectif principal est la SSM. Les essais de stratégies adjuvantes dans les cholangiocarcinomes résécables sont résumés dans le tableau I.

Cholangiocarcinome avancé : quelle chimiothérapie

en première ligne ?

La SG médiane des patients atteints d’un cholangio- carcinome localement avancé ou métastatique est de l’ordre de 9 à 15 mois. L’objectif principal du traitement palliatif est le maintien ou l’améliora- tion de la QdV (ictère, prurit, douleur). Deux essais randomisés de petite taille ont montré que la CT améliorait significativement la QdV et la SG de ces patients, comparativement aux soins de support seuls. Le premier, scandinave, évaluait une CT par 5-FU + acide folinique (+ étoposide si le patient était en bon état général), montrant une supériorité sur la QdV et la SG (6,0 versus 2,5 mois ; p < 0,01), mais au prix d’une toxicité non négligeable (41 % de toxicités de grade 3-4). Le second, indien, a montré la supériorité d’une CT par GEMOX par rapport aux soins de support seuls, mais aussi par rapport à une CT par 5-FU + acide folinique (respectivement 9,5, 4,5 et 4,6 mois ; p = 0,039) [13, 14]. Ces 2 essais permettent de justifier l’indication d’une CT chez les patients ayant un cholangiocarcinome avancé et dont l’état général est conservé (PS ≤ 2).

Dans une revue systématique de 104 essais de CT de première ligne rapportés entre 1985 et 2006 (5 à 65 patients par étude, 2 810 patients analysés au total) et non randomisés, à l’exception de 3 d’entre eux (2 de phase II et 1 de phase III sur 47 patients), et prédictifs pour la sélection des patients dans cette situation est un enjeu important.

» De nouvelles pistes thérapeutiques pourraient émerger de la meilleure compréhension des méca­

nismes biologiques et moléculaires impliqués dans la carcinogenèse et l’hétérogénéité phénotypique des cholangio carcinomes.

Métastatique

Highlights

» Cholangiocarcinoma is a rare malignancy carrying a poor prognosis. Most patients are diagnosed with advanced-stage disease and are then ineligible for surgical resection, which is the only potentially curative therapeutic modality.

» The benefit of adjuvant therapy in patients under- going curative-intent surgery is unclear.

» Combination chemothe- rapy with gemcitabine and platinum is the standard first- line treatment for patients with advanced cholangiocar- cinoma. Targeted agents are not currently recommended due to limited data on use in this setting.

» The role of second-line chemotherapy is not esta- blished in advanced cholan- giocarcinoma. Identification of predictive and prognostic markers to select patients who could benefit from second-line therapy is a major issue.

» A better understanding of the biological and molecular mechanisms underlying the carcinogenesis and the pheno- typic heterogeneity of cholan- giocarcinoma may pave the way for new therapeutic strate- gies in cholangiocarcinoma.

Keywords

Adjuvant

Antiangiogenics

Anti-EGFR

Chemotherapy

Metastatic

(3)

La Lettre du Cancérologue • Vol. XXV - n° 2 - février 2016 | 77

DOSSIER

Le cholangiocarcinome

F. Eckel et al. (15) suggéraient que les fluoropyri- midines, la gemcitabine et les platines étaient les 3 types d’agents cytotoxiques à privilégier. Les taux de réponse objective (RO) et de contrôle tumoral les plus élevés étaient obtenus avec les schémas associant gemcitabine et platine (cisplatine ou oxaliplatine) [15]. Une actualisation des données portant sur 6 337 patients inclus dans 161 essais, avec une extension aux thérapies ciblées, a été publiée en 2014 par les mêmes auteurs. L’analyse poolée montrait des taux de RO et de contrôle tumoral de respectivement 25,9 et 63,5 %, et des médianes de survie sans progression (SSP) et de SG de 5,3 et 9,5 mois chez les patients traités par un schéma gemcitabine + platine.

GEMCIS est devenu le doublet de chimiothérapie de référence en première ligne dans cette indication sur la base de l’étude de phase III anglaise ABC-02 (n = 410), qui en a montré la supériorité sur la gemci- tabine en monothérapie (1 000 mg/m 2 à J1, J8 et J15, toutes les 4 semaines pour 6 cycles) en termes de SG (médiane : 11,7 versus 8,1 mois ; HR = 0,64 ; p < 0,001) et de SSP (médiane : 8,0 versus 5,0 mois ; p < 0,001), sans toxicité additionnelle, chez les patients ayant un cholangiocarcinome à un stade avancé, un PS ≤ 2 (dont 88 % de PS 0-1) et une bilirubinémie totale inférieure à 1,5 N (16). T. Okusaka et al. (17) ont montré des résultats comparables dans une étude de phase II (BT-22), dans une population japonaise

de 84 patients (PS 0-1), avec une médiane de SG de 11,2 versus 7,7 mois (HR = 0,69 ; p = 0,139) et une médiane de SSP de 5,8 versus 3,7 mois (HR = 0,66 ; p = 0,077) respectivement dans les bras GEMCIS et gemcitabine en monothérapie. Les résultats de ces 2 études ont été regroupés dans une méta-ana- lyse, confirmant l’amélioration significative de la SG (HR = 0,65 ; p < 0,001) et de la SSP (HR = 0,64 ; p < 0,001) avec l’association GEMCIS comparati- vement à la gemcitabine seule, quelle que soit la localisation tumorale (intra- ou extrahépatique, ou vésicule biliaire) [18]. Le bénéfice était plus marqué chez les patients en bon état général (PS 0-1) [SG : HR = 0,64, p < 0,001 ; SSP : HR = 0,61, p < 0,001].

Le doublet GEMOX100 est une alternative au GEMCIS car, malgré l’absence d’essai contrôlé randomisé comparant directement ces 2 schémas, leurs acti- vités antitumorales sont comparables (SG médiane de 9,5 versus 9,7 mois dans la revue systématique de F. Fiteni et al. [19] ; n = 1 470), et le profil de toxicité du GEMOX est plus favorable (20, 21).

Sur la base de l’ensemble de ces données, les doublets de chimiothérapie GEMCIS ou GEMOX sont les traitements de référence en première ligne chez les patients ayant un cholangiocarcinome avancé (22-24). Les résultats de chimiothérapies de première ligne dans les formes avancées sont résumés dans le tableau II. Une étude de phase II/ III randomisée intergroupe PRODIGE-GERCOR Tableau I. Essais de stratégies adjuvantes dans les cancers des voies biliaires résécables.

Essais Phase Patients (n) Bras expérimental Résultat NCT

A.M. Horgan et al. (12) Méta-analyse 6 712 Chimiothérapie, radiothérapie, radiochimiothérapie

Pas de bénéfice

PRODIGE 12 III 196 Gemcitabine + oxaliplatine En attente NCT01313377

BILCAP III 425 Capécitabine En attente NCT00363584

ACCTICA-1 III 450 Gemcitabine + cisplatine En attente NCT02170090

NCT : numéro d’enregistrement dans le registre Clinical Trials.

Tableau II. Résultats des chimiothérapies en première ligne dans les cancers des voies biliaires avancés.

Essais Phase Patients

(n) Bras expérimental Bras standard Survie globale médiane (mois) UK ABC 02 (16) III 410 Gemcitabine + cisplatine Gemcitabine 11,7 (p < 0,001)

BT-22 (17) II 83 Gemcitabine + cisplatine Gemcitabine 11,7 (p = 0,139)

A. Sharma et al. (13) II 88 Gemcitabine + oxaliplatine 5-FU/BSC 9,5 (p = 0,039) T. André et al. (20) II 26 Gemcitabine + oxaliplatine 15,4 (PS 0-2)/7,6 (PS > 2) J.M. Phelip et al. (21) II 34 Radiothérapie + 5-FU/

cisplatine Gemcitabine +

oxaliplatine 13,5 (HR = 0,69)

BSC : Best Supportive Care.

(4)

78 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXV - n° 2 - février 2016

(PRODIGE 38 - AMEBICA) va bientôt débuter ; elle comparera la tolérance et l’efficacité du GEMCIS à l’association 5-FU + oxaliplatine + irinotécan (FOLFIRINOX modifié) dans les tumeurs des voies biliaires localement évoluées, non résécables et/ou métastatiques.

Quelle chimiothérapie en deuxième ligne ?

Jusqu’à 50 % des patients en progression à l’issue d’une première ligne de CT par gemcitabine + platine ont un état général conservé et sont en mesure de recevoir un traitement de deuxième ligne (25). Aucun essai randomisé n’étant disponible dans la littérature, aucune donnée ne permet de définir des options thérapeutiques en deuxième ligne ou au-delà.

Dans une revue systématique de la littérature, A. Lamarca et al. (26) ont colligé les données de SG et de SSP des traitements de deuxième ligne chez les patients atteints d’un cholangiocarcinome métastatique. Vingt-cinq études sont analysées (n = 761) : 14 essais de phase II, 9 études rétrospec- tives et 2 cas cliniques. Les médianes de SG et de SSP étaient respectivement de 7,2 et 3,2 mois.

Dans une étude rétrospective multicentrique française menée par l’Association des gastro- entérologues oncologues (AGEO), les résultats de 196 patients atteints de cancers des voies biliaires avancés en progression après une première ligne de référence par gemcitabine + platine ont été analysés (27). La très grande majorité (93,4 %) des patients avaient été traités par une CT par GEMOX en première ligne, mettant en évidence l’utilisation préférentielle de ce schéma en France par rapport au GEMCIS, et 67,6 % des patients avaient un PS 0/1. Les CT reçues par les patients en deuxième ligne étaient variées : 5-FU ou capécitabine, et irinotécan (FOLFIRI ou XELIRI) [n = 64] ; 5-FU ou capécitabine en mono- thérapie (n = 40) ; 5-FU + cisplatine (n = 38) ; 5-FU ou capécitabine, et oxaliplatine (FOLFOX ou XELOX) [n = 21] ; sunitinib (n = 10). Après un suivi médian de 26,4 mois, les médianes de SSP et de SG à partir du début de la deuxième ligne étaient respectivement de 3,2 et 6,7 mois, sans différence significative entre les groupes de traitement. Il n’y avait en particulier pas de différence de survie entre une monothérapie par 5-FU et un doublet à base de 5-FU.

Ces résultats de survie restent limités et posent la question de la meilleure sélection des patients, afin d’identifier, parmi ceux en progression après gemci- tabine + platine, ceux qui sont le plus susceptibles de

bénéficier d’un traitement de deuxième ligne. Dans l’étude de B. Brieau et al. (27), 3 facteurs pronos- tiques étaient identifiés en analyse multivariée comme étant significativement associés à une meil- leure SG : un PS 0/1 (HR = 0,32 ; p < 0,0001), un taux sanguin de CA19-9 inférieur à 400 UI/ml (HR = 2,59 ; p < 0,0001), et l’obtention d’un contrôle tumoral (stabilité ou réponse) sous la CT de première ligne (HR = 0,56 ; p = 0,0237). Dans une analyse rétro- spective monocentrique chez 168 patients ayant un cholangiocarcinome avancé, dont 50 avaient reçu un traitement de deuxième ligne, E.J. Kang et al. (28) ont aussi observé qu’un PS inférieur ou égal à 2, une albuminémie supérieure à 3,5 g/dl et une atteinte métastatique limitée à un organe étaient des facteurs indépendants de bon pronostic.

Les patients qui réunissaient ces 3 critères à l’ins- tauration de la deuxième ligne avaient une SG signi- ficativement plus prolongée (9,5 versus 4,3 mois ; p < 0,05). L. Fornaro et al. (29) ont rapporté les résultats d’une analyse rétrospective multicentrique chez 811 patients atteints d’un cholangiocarcinome avancé, dont 357 traités en deuxième ligne ; 300 patients (37 %) étaient inclus dans l’analyse. Les facteurs pronostiques associés à une meilleure SG en analyse multivariée étaient le score PS 0 (HR = 0,35 ; p < 0,001), le taux sérique de CA19-9 (HR = 0,57 ; p = 0,013), une SSP sous traitement de première ligne supérieure à 6 mois (HR = 0,63 ; p = 0,027) et un antécédent de résection chirurgicale de la tumeur primitive (HR = 0,61 ; p = 0,027). Les 249 patients pour lesquels les auteurs disposaient des données pour ces 4 variables se répartissaient selon 3 groupes de pronostic bon (n = 98), intermédiaire (n = 73) et mauvais (n = 78), dont les médianes de SG étaient respectivement de 13,1, 6,6 et 3,7 mois (p < 0,01).

Quelle place pour les thérapies ciblées dans le traitement des cholangiocarcinomes avancés en 2015 ?

Dans la revue actualisée de F. Eckel et al. (30), l’addi- tion d’une thérapie ciblée (majoritairement un anti- EGFR) à une CT à base de gemcitabine augmentait significativement le taux de contrôle tumoral, la SSP et la SG.

Les 2 classes de thérapies ciblées les plus explorées

dans le traitement des cholangiocarcinomes, à ce

jour, sont celles ciblant la voie de l’EGFR et les anti-

angiogéniques.

(5)

La Lettre du Cancérologue • Vol. XXV - n° 2 - février 2016 | 79

DOSSIER

Le cholangiocarcinome

Thérapies ciblant la voie de l’EGFR La surexpression de l’EGFR et l’activation des voies de signalisation d’aval (MAP kinases et PI3K/AKT/mTOR) favorisent la prolifération, la survie et l’invasion des cellules tumorales ainsi que l’angio genèse (31, 32).

Des analyses immunohistochimiques ont montré que l’EGFR est exprimé dans respectivement 100, 52,6 et 38,5 % des cholangiocarcinomes intra hépatiques, extrahépatiques et vésiculaires (33).

Le rationnel du ciblage de la voie de l’EGFR a abouti à plusieurs essais cliniques, pour la majorité d’entre eux de phase II, chez des patients ayant un cholangio carcinome avancé, ayant pour objectif d’évaluer des agents ciblant l’EGFR (anticorps : cétu- ximab, panitumumab ; inhibiteur de tyrosine kinase :

erlotinib) et/ou HER2 (lapatinib), ou les voies des MAP kinases (sélumétinib, MEK162, tramétinib) ou de mTOR (sirolimus, évérolimus) situées en aval du récepteur ; ces agents ont été le plus souvent testés en association avec une CT à base de gemcitabine + platine. Les études pour lesquelles des résultats sont disponibles sont résumées dans le tableau III.

Dans leur ensemble, ces études n’ont pas permis de montrer d’amélioration de la survie avec l’addition d’un traitement ciblant la voie de l’EGFR. De façon intéressante, une analyse exploratoire des mutations KRAS/BRAF (associées à la résistance aux traitements anti-EGFR dans les adénocarcinomes coliques) a été réalisée dans l’étude de phase II BINGO chez 75 patients, et chez 77 patients pour la surexpres- sion d’EGFR. Quatorze des 75 échantillons analysés

Tableau III. Essais évaluant des agents ciblant la voie de l’EGFR dans les cancers des voies biliaires avancés.

Essais Phase Patients

(n) Ligne

de traitement Cible Agent Bras

standard Critère

de jugement Survie sans progression médiane

(mois)

Survie globale médiane

(mois)

Réponse objective (%)

J.S. Chen et al.

(41)

II 122 1 EGFR GEMOX +

cétuximab GEMOX RO 6,7 versus 4,1 10,6 versus 9,8 27 versus 15 G. Rubovszky

et al. (42) II 34 1 EGFR Gemcitabine +

capécitabine + cétuximab

RO 7,9 14,4 17,6

A.F. Hezel et al.

(43)

II 31 1 EGFR GEMOX +

panitumumab RO 10,6 20,3 45

D.P.S. Sohal et al.

(44) II 35 1 EGFR Gemcitabine

+ irinotécan + panitumumab

SSP 9,7 12,9 69

P.A. Philip et al.

(45) II 42 2 EGFR Erlotinib SSP 2,6 7,5 8

B. Gruenberger et al. (46)

II 30 1 EGFR GEMOX +

cétuximab RO 8,8 15,2 63

D. Malka et al.

(34) II 150 1 EGFR GEMOX +

cétuximab GEMOX SSP 6,1 versus 5,5 11 versus 12,4 24 versus 23

J. Lee et al. (47) III 268 1 EGFR GEMOX +

erlotinib GEMOX SSP 5,8 versus 4,2 9,5 versus 9,5 30 versus 16 L.H. Jensen et al.

(48) II 46 1 EGFR GEMOX +

capécitabine + panitumumab

SSP 8,3 10 33

R.K. Ramanathan et al. (49)

II 17 2 EGFR/HER2 Lapatinib RO 1,8 5,2 0

E.G. Chiorean

et al. (50) II 11 2 EGFR Docétaxel +

erlotinib SSP à 4 mois 4,7 5,7 0

I. Borbath et al.

(51) II 44 1 EGFR Gemcitabine +

cétuximab SSP à 6 mois 5,8 13,5 59,1

T. Bekaii-Saab et al. (52)

II 28 1 et 2 MAPK Sélumétinib RO 3,7 9,8 12 %

M. Rizell et al.

(53)

II 9 1 mTOR Sirolimus RO 7 0

SSP : survie sans progression ; RO : réponse objective ; GEMOX : gemcitabine oxaliplatine.

(6)

80 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXV - n° 2 - février 2016

contenaient des mutations de KRAS, 4 présentaient des mutations de BRAF (mutuellement exclusives avec celles de KRAS), et 18 patients sur 77 avaient une surexpression de l’EGFR (c’est-à-dire avaient un score EGFR ≥ 200). La fréquence de ces anomalies moléculaires ne différait pas selon le site primitif de la maladie, et était équilibrée entre les 2 bras de traitement. Les mutations de KRAS ou de BRAF et la surexpression de l’EGFR ne semblaient pas avoir un impact sur la survie, mais ces résultats doivent être interprétés avec précaution compte tenu du nombre limité d’échantillons analysés (34). Des études sont en cours afin d’évaluer le panitumumab spécifiquement chez les patients ayant un cholangio- carcinome sans mutation de KRAS (NCT01320254, NCT01389414, NCT01206049).

Thérapies antiangiogéniques

Les cholangiocarcinomes de sous-type intra- hépatique ont la particularité d’être des tumeurs souvent hypervasculaires, se rehaussant en imagerie

après injection de produit de contraste. Des études immunohistochimiques comparatives ont permis de mettre en évidence une surexpression de VEGF-A dans les cholangiocarcinomes intrahépatiques, non retrouvée dans les cholangiocarcinomes extrahépa- tiques (35, 36). Cette surexpression du VEGF-A était corrélée à une augmentation de la densité micro- vasculaire tumorale. Sur la base de ces données, des études cliniques ont été proposées pour évaluer l’efficacité des antiangiogéniques dans les cholangio- carcinomes avancés (36). Elles sont résumées dans le tableau IV.

A.X. Zhu et al. (37) ont rapporté, dans une étude de phase II, une SG et une SSP médianes de respecti- vement 12,7 et 7 mois avec l’association GEMOX + bévacizumab chez 35 patients atteints d’un cholan- giocarcinome intrahépatique (n = 22), extrahépatique (n = 3) ou d’un adénocarcinome vésiculaire (n = 10), en première ligne. Les médianes de SG et de SSP attei- gnaient respectivement 14,2 et 7,6 mois dans le sous- groupe des cholangiocarcinomes intrahépatiques.

Une étude française multicentrique de phase II promue par le GERCOR (SUN-CK) a évalué l’effica cité

Tableau IV. Essais évaluant les antiangiogéniques dans les cancers des voies biliaires avancés.

Essai Phase Patients

(n) Ligne

de traitement Cible Bras expérimental Bras standard Critère

de jugement Survie sans progression

(mois)

Survie globale

(mois) Réponse

objective (%) A.X. Zhu

et al. (37) II 35 1 VEGF GEMOX

bévacizumab SG 7 12,7 40

S.J. Lubner et al. (54)

II 53 1 VEGF Bévacizumab +

erlotinib RO 4,4 9,9 12

J.W. Valle

et al. (55) II 124 1 VEGF Gemcitabine +

cisplatine + cédiranib

Gemcitabine + cisplatine +

placebo

SSP 7,7 versus 7,4 14,1 versus 11,9 43 versus 19

J.H. Yi et al.

(39) II 56 2 VEGF Sunitinib SSP 1,7 4,8 8,9

S. Krege

et al. (56) II 89 1 VEGF Gemcitabine +

cisplatine + sorafénib

Gemcitabine + cisplatine +

placebo

SSP 6,3 versus 6,1 11,3 versus 10,6 52,5 versus 47

C. Neuzillet et al.

GERCOR (SUN-CK) [38]

II 53 2 VEGF Sunitinib SG 3,6 9,6 13,7

A.B. El- Khoueiry et al. (57)

II 31 1 VEGF Sorafenib SSP 3 9 6

C. Bengala

et al. (58) II 46 Nième VEGF Sorafenib RO 2, 3 4,4 2

M. Moehler et al. (59)

II 102 1 VEGF Gemcitabine +

sorafénib Gemcitabine +

placebo SSP 3 versus 4,9 8,4 versus 11,2 14 versus 10 J.F. Guion-

Dusserre et al. (40)

II 13 2 VEGF FOLFIRI +

bévacizumab RO 8 20 38,4

SSP : survie sans progression ; RO : réponse objective ; SG : survie globale ; GEMOX : gemcitabine + oxaliplatine.

(7)

La Lettre du Cancérologue • Vol. XXV - n° 2 - février 2016 | 81

DOSSIER

Le cholangiocarcinome

et la tolérance d’un traitement par sunitinib 37,5 mg/j per os en continu en deuxième ligne après CT à base de gemcitabine avec ou sans platine, spécifique- ment chez des patients ayant un cholangiocarcinome intrahépatique avancé (38). Les patients devaient être en bon état général (PS 0/1) et avoir une fonc- tion hépatique conservée (bilirubine normale, PAL et transaminases inférieures à 5 fois la limite supérieure de la normale). Après un suivi médian de 29,9 mois, la médiane de SG atteint 9,6 mois et la médiane de SSP, 3,6 mois. La toxicité était essentiellement hématologique (thrombopénie de grade 3-4 : 24,1 %).

L’asthénie et l’hypertension artérielle étaient les toxicités cliniques les plus fréquentes ; une réduc- tion de dose à 25 mg/j et/ou un traitement sympto- matique étaient suffisants pour les contrôler. Notons que l’activité antitumorale des antiangiogéniques paraît restreinte au sous-type intrahépatique des cholangiocarcinomes. En effet, dans l’étude de J.H. Yi et al. (39) ayant évalué le sunitinib chez des patients atteints d’un cholangiocarcinome avancé en deuxième ligne sans distinction de localisation tumorale, la SSP était limitée (1,7 mois) et le taux de réponse n’était que de 8,9 %. Dans la même logique, l’équipe de F. Ghiringhelli (40) a récem- ment publié les résultats prometteurs d’une étude évaluant en deuxième ligne, chez 13 patients ayant un cholangiocarcinome intrahépatique, l’association FOLFIRI + bévacizumab. La SSP était de 8 mois et la SG de 20 mois. D’autres inhibiteurs de tyrosine kinase multicibles à activité antiangiogénique font actuellement l’objet d’essais cliniques (cédiranib, cabozantinib, sorafénib, vandétanib, pazopanib, régorafénib).

Les résultats des analyses translationnelles à la recherche de biomarqueurs prédictifs de réponse aux antiangiogéniques sont attendus (taux sériques de VEGF-A et VEGF-C, imagerie), afin de mieux sélec- tionner les patients susceptibles de bénéficier d’un tel traitement.

Conclusion et perspectives

Les cholangiocarcinomes sont une entité hétérogène de tumeurs rares, de pronostic sombre. La CT n’a, à l’heure actuelle, pas de place dans le traitement adjuvant des patients opérés d’un cholangiocar- cinome, mais cela pourrait être remis en question par les résultats des 3 études multicentriques en cours. Le doublet de CT gemcitabine + platine (GEMCIS ou GEMOX) est la référence en première ligne, et aucune thérapie ciblée n’est à ce jour validée dans cette indication. Il n’existe pas de standard thérapeutique de deuxième ligne ; l’identification de facteurs pronostiques et prédictifs pour la sélec- tion des patients dans cette situation est un enjeu important. Une meilleure stratification des patients et de nouvelles pistes thérapeutiques pourraient émerger de la meilleure compréhension des méca- nismes biologiques et moléculaires impliqués dans la carcinogenèse et l’hétérogénéité phénotypique des cholangiocarcinomes. Les voies moléculaires pour lesquelles les données sont les plus avancées sont celles de FGFR, ROS/c-MET et IDH. Le ciblage du microenvironnement tumoral (fibroblastes, cellules immunitaires) pourrait également constituer une

nouvelle stratégie thérapeutique. ■ Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

1. Bergquist A, von Seth E. Epidemiology of cholangio­

carcinoma. Best Pract Res Clin Gastroenterol 2015;29(2):

221­32.

2. Sobin LH, Compton CC. TNM seventh edition: what’s new, what’s changed: communication from the International Union Against Cancer and the American Joint Committee on Cancer. Cancer 2010;116(22):5336­9.

3. Bouvier AM, Remontet L, Jougla E et al. Incidence of gas­

trointestinal cancers in France. Gastroentérologie Clin Biol 2004;28(10 Pt 1):877­81.

4. Rizvi S, Gores GJ. Pathogenesis, diagnosis, and mana­

gement of cholangiocarcinoma. Gastroenterology 2013;

145(6):1215­29.

5. Wade TP, Prasad CN, Virgo KS, Johnson FE. Experience with distal bile duct cancers in U.S. Veterans Affairs hospitals:

1987­1991. J Surg Oncol 1997;64(3):242­5.

6. De Groen PC, Gores GJ, LaRusso NF, Gunderson LL, Nagorney DM. Biliary tract cancers. N Engl J Med 1999;

341(18):1368­78.

7. De Jong MC, Nathan H, Sotiropoulos GC et al. Intrahepatic cholangiocarcinoma: an international multi­institutional analysis of prognostic factors and lymph node assessment.

J Clin Oncol 2011;29(23):3140­5.

8. Nagino M, Ebata T, Yokoyama Y et al. Evolution of surgical treatment for perihilar cholangiocarcinoma: a single­center 34­year review of 574 consecutive resections. Ann Surg 2013;258(1):129­40.

9. Gores GJ, Darwish Murad S, Heimbach JK, Rosen CB. Liver transplantation for perihilar cholangiocarcinoma. Dig Dis Basel Switz 2013;31(1):126­9.

10. Takada T, Amano H, Yasuda H et al. Is postoperative adjuvant chemotherapy useful for gallbladder carcinoma?

A phase III multicenter prospective randomized controlled trial in patients with resected pancreaticobiliary carcinoma.

Cancer 2002;95(8):1685­95.

11. Howell M, Valle JW. The role of adjuvant chemotherapy and radiotherapy for cholangiocarcinoma. Best Pract Res Clin Gastroenterol 2015;29(2):333­43.

12. Horgan AM, Amir E, Walter T, Knox JJ. Adjuvant therapy in the treatment of biliary tract cancer: a systematic review and meta­analysis. J Clin Oncol 2012;30(16):1934­40.

13. Sharma A, Dwary AD, Mohanti BK et al. Best supportive care compared with chemotherapy for unresectable gall bladder cancer: a randomized controlled study. J Clin Oncol 2010;28(30):4581­6.

14. Glimelius B, Hoffman K, Sjödén PO et al. Chemotherapy improves survival and quality of life in advanced pancreatic and biliary cancer. Ann Oncol 1996;7(6):593­600.

15. Eckel F, Schmid RM. Chemotherapy in advanced biliary tract carcinoma: a pooled analysis of clinical trials.

Br J Cancer 2007;96(6):896­902.

Références bibliographiques

(8)

88 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXV - n° 2 - février 2016 16. Valle J, Wasan H, Palmer DH et al. Cisplatin plus gem-

citabine versus gemcitabine for biliary tract cancer. N Engl J Med 2010;362(14):1273-81.

17. Okusaka T, Nakachi K, Fukutomi A et al. Gemcitabine alone or in combination with cisplatin in patients with biliary tract cancer: a comparative multicentre study in Japan.

Br J Cancer 2010;103(4):469-74.

18. Valle JW, Furuse J, Jitlal M et al. Cisplatin and gemci- tabine for advanced biliary tract cancer: a meta-analysis of two randomised trials. Ann Oncol 2014;25(2):391-8.

19. Fiteni F, Nguyen T, Vernerey D et al. Cisplatin/gem- citabine or oxaliplatin/gemcitabine in the treatment of advanced biliary tract cancer: a systematic review. Cancer Med 2014;3(6):1502-11.

20. André T, Tournigand C, Rosmorduc O et al. Gemcitabine combined with oxaliplatin (GEMOX) in advanced biliary tract adenocarcinoma: a GERCOR study. Ann Oncol 2004;

15(9):1339-43.

21. Phelip JM, Vendrely V, Rostain F et al. Gemcitabine plus cisplatin versus chemoradiotherapy in locally advanced biliary tract cancer: Fédération Francophone de Cancéro- logie Digestive 9902 phase II randomised study. Eur J Cancer 2014;50(17):2975-82.

22. Aloia TA, Járufe N, Javle M et al. Gallbladder cancer: expert consensus statement. HPB (Oxford) 2015;17(8):681-90.

23. Mansour JC, Aloia TA, Crane CH, Heimbach JK, Nagino M, Vauthey JN. Hilar cholangiocarcinoma: expert consensus statement. HPB (Oxford) 2015;17(8):691-9.

24. Weber SM, Ribero D, O’Reilly EM, Kokudo N, Miya- zaki M, Pawlik TM. Intrahepatic cholangiocarcinoma: expert consensus statement. HPB (Oxford) 2015;17(8):669-80.

25. Kim MJ, Oh DY, Lee SH et al. Gemcitabine-based versus fluoropyrimidine-based chemotherapy with or without pla- tinum in unresectable biliary tract cancer: a retrospective study. BMC Cancer 2008;8:374.

26. Lamarca A, Hubner RA, David Ryder W, Valle JW. Second- line chemotherapy in advanced biliary cancer: a systematic review. Ann Oncol 2014;25(12):2328-38.

27. Brieau B, Dahan L, De Rycke Y et al. Second-line chemo- therapy for advanced biliary tract cancer after failure of the gemcitabine-platinum combination: a large multicenter study by the Association des Gastro-Entérologues Onco- logues. Cancer 2015;121(18):3290-7.

28. Kang EJ, Choi YJ, Kim JS et al. Prognostic factors for the selection of patients eligible for second-line chemo- therapy in advanced biliary tract cancer. Chemotherapy 2014;60(2):91-8.

29. Fornaro L, Cereda S, Aprile G et al. Multivariate prognostic factors analysis for second-line chemothe- rapy in advanced biliary tract cancer. Br J Cancer 2014;

110(9):2165-9.

30. Eckel F, Schmid RM. Chemotherapy and targeted therapy in advanced biliary tract carcinoma: a pooled analysis of clinical trials. Chemotherapy 2014;60(1):13-23.

31. Yoon JH, Gwak GY, Lee HS, Bronk SF, Werneburg NW, Gores GJ. Enhanced epidermal growth factor receptor activation in human cholangiocarcinoma cells. J Hepatol 2004;41(5):808-14.

32. Clapéron A, Mergey M, Nguyen Ho-Bouldoires TH et al.

EGF/EGFR axis contributes to the progression of cholangio- carcinoma through the induction of an epithelial-mesen- chymal transition. J Hepatol 2014;61(2):325-32.

33. Pignochino Y, Sarotto I, Peraldo-Neia C et al. Targeting EGFR/HER2 pathways enhances the antiproliferative effect of gemcitabine in biliary tract and gallbladder carcinomas.

BMC Cancer 2010;10:631.

34. Malka D, Cervera P, Foulon S et al. Gemcitabine and oxa- liplatin with or without cetuximab in advanced biliary-tract cancer (BINGO): a randomised, open-label, non-compara- tive phase 2 trial. Lancet Oncol 2014;15(8):819-28.

35. Wiggers JK, Ruys AT, Groot Koerkamp B, Beuers U, ten Kate FJ, van Gulik TM. Differences in immunohistochemical biomarkers between intra- and extrahepatic cholangiocar- cinoma: a systematic review and meta-analysis. J Gastroen- terol Hepatol 2014;29(8):1582-94.

36. Guedj N, Zhan Q, Perigny M et al. Comparative protein expression profiles of hilar and peripheral hepatic cholan- giocarcinomas. J Hepatol 2009;51(1):93-101.

37. Zhu AX, Meyerhardt JA, Blaszkowsky LS et al. Efficacy and safety of gemcitabine, oxaliplatin, and bevacizumab in advanced biliary-tract cancers and correlation of changes in 18-fluorodeoxyglucose PET with clinical outcome: a phase 2 study. Lancet Oncol 2010;11(1):48-54.

38. Neuzillet C, Seitz JF, Fartoux L et al. Second line therapy with sunitinib as single agent in patients with advanced intrahepatic cholangiocarcinoma (update on SUN-CK phase II trial). ESMO-ECCO 2015: abstr. 2352.

39. Yi JH, Thongprasert S, Lee J et al. A phase II study of sunitinib as a second-line treatment in advanced biliary tract carcinoma: a multicentre, multinational study. Eur J Cancer 2012;48(2):196-201.

40. Guion-Dusserre JF, Lorgis V, Vincent J, Bengrine L, Ghirin- ghelli F. FOLFIRI plus bevacizumab as a second-line therapy for metastatic intrahepatic cholangiocarcinoma. World J Gastroenterol 2015;21(7):2096-101.

41. Chen JS, Hsu C, Chiang NJ et al. A KRAS mutation status-stratified randomized phase II trial of gemcitabine and oxaliplatin alone or in combination with cetuximab in advanced biliary tract cancer. Ann Oncol 2015;26(5):

943-9.

42. Rubovszky G, Láng I, Ganofszky E et al. Cetuximab, gemcitabine and capecitabine in patients with inoperable biliary tract cancer: a phase 2 study. Eur J Cancer 2013;

49(18):3806-12.

43. Hezel AF, Noel MS, Allen JN et al. Phase II study of gem- citabine, oxaliplatin in combination with panitumumab in KRAS wild-type unresectable or metastatic biliary tract and gallbladder cancer. Br J Cancer 2014;111(3):430-6.

44. Sohal DPS, Mykulowycz K, Uehara T et al. A phase II trial of gemcitabine, irinotecan and panitumumab in advanced cholangiocarcinoma. Ann Oncol 2013;24(12):3061-5.

45. Philip PA, Mahoney MR, Allmer C et al. Phase II study of erlotinib in patients with advanced biliary cancer. J Clin Oncol 2006;24(19):3069-74.

46. Gruenberger B, Schueller J, Heubrandtner U et al.

Cetuximab, gemcitabine, and oxaliplatin in patients with

unresectable advanced or metastatic biliary tract cancer:

a phase 2 study. Lancet Oncol 2010;11(12):1142-8.

47. Lee J, Park SH, Chang HM et al. Gemcitabine and oxa- liplatin with or without erlotinib in advanced biliary-tract cancer: a multicentre, open-label, randomised, phase 3 study. Lancet Oncol 2012;13(2):181-8.

48. Jensen LH, Lindebjerg J, Ploen J, Hansen TF, Jakobsen A.

Phase II marker-driven trial of panitumumab and chemo- therapy in KRAS wild-type biliary tract cancer. Ann Oncol 2012;23(9):2341-6.

49. Ramanathan RK, Belani CP, Singh DA et al. A phase II study of lapatinib in patients with advanced biliary tree and hepatocellular cancer. Cancer Chemother Pharmacol 2009;64(4):777-83.

50. Chiorean EG, Ramasubbaiah R, Yu M et al. Phase II trial of erlotinib and docetaxel in advanced and refractory hepa- tocellular and biliary cancers: Hoosier Oncology Group GI06-101. The Oncologist 2012;17(1):13.

51. Borbath I, Ceratti A, Verslype C et al. Combination of gemcitabine and cetuximab in patients with advanced cholangio carcinoma: a phase II study of the Belgian Group of Digestive Oncology. Ann Oncol 2013;24(11):2824-9.

52. Bekaii-Saab T, Phelps MA, Li X et al. Multi-institutional phase II study of selumetinib in patients with metastatic biliary cancers. J Clin Oncol 2011;29(17):2357-63.

53. Rizell M, Andersson M, Cahlin C, Hafström L, Olausson M, Lindnér P. Effects of the mTOR inhibitor sirolimus in patients with hepatocellular and cholangiocellular cancer. Int J Clin Oncol 2008;13(1):66-70.

54. Lubner SJ, Mahoney MR, Kolesar JL et al. Report of a multicenter phase II trial testing a combination of biweekly bevacizumab and daily erlotinib in patients with unresectable biliary cancer: a phase II Consortium study. J Clin Oncol 2010;28(21):3491-7.

55. Valle JW, Wasan H, Lopes A et al. Cediranib or placebo in combination with cisplatin and gemcitabine chemotherapy for patients with advanced biliary tract cancer (ABC-03): a randomised phase 2 trial. Lancet Oncol 2015;16(8):967-78.

56. Krege S, Rexer H, vom Dorp F et al. Prospective rando- mized double-blind multicentre phase II study comparing gemcitabine and cisplatin plus sorafenib chemotherapy with gemcitabine and cisplatin plus placebo in locally advanced and/or metastasized urothelial cancer: SUSE (AUO-AB 31/05). BJU Int 2014;113(3):429-36.

57. El-Khoueiry AB, Rankin C, Siegel AB et al. S0941:

a phase 2 SWOG study of sorafenib and erlotinib in patients with advanced gallbladder carcinoma or cholangio- carcinoma. Br J Cancer 2014;110(4):882-7.

58. Bengala C, Bertolini F, Malavasi N et al. Sorafenib in patients with advanced biliary tract carcinoma: a phase II trial. Br J Cancer 2010;102(1):68-72.

59. Moehler M, Maderer A, Schimanski C et al. Gemcitabine plus sorafenib versus gemcitabine alone in advanced biliary tract cancer: a double-blind placebo-controlled multicentre phase II AIO study with biomarker and serum programme.

Eur J Cancer 2014;50(18):3125-35.

Références bibliographiques (suite de la p. 81)

Références

Documents relatifs

On vérifie par la même méthode que si la somme S est inférieure à 37, on n’a pas de solution avec les

DIVISION DES

– Manque de formation : les infirmier(e)s ont indique´ que, meˆme si elles/ils souhaitaient avoir une meilleure formation et des instructions sur la manie`re de traiter la

ont publié, en 2008, une autre étude de phase II évaluant un traitement de XÉLOX combiné au bévacizumab chez 56 patients atteints d’un cancer colorectal avec des

Il a confirmé l’état nutritionnel altéré chez les personnes âgées atteintes d’un cancer dans une étude l’évaluant chez des patients âgés atteints d’un cancer de

« Un travail collaboratif avec un client et au profit d’une démarche de réduction à la source des déchets générant des gains économiques et environnementaux ».. Fabrice

À petits pas, préparé pour le Conseil scolaire catholique du Centre-Sud par Cognovi, le 12 octobre, 2005, Partie II, unité 1 de 6... Fiche 1- Mot de bienvenue

Ce document ne doit en aucun cas être remis dans l’Union Européenne à des investisseurs non “Professionnels” au sens de la MIF ou au sens de chaque réglementation