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L IMPÉRATRICE JOSÉPHINE ( )

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Academic year: 2022

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L’IMPÉRATRICE JOSÉPHINE (1763-1814)

Pour découvrir qui est Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon Ier et impéra- trice des Français, grand-mère de Napoléon III..

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ANS HISTORIENSJEUNES

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Dans ce célèbre portrait de l’impératrice Joséphine, le peintre Pierre Paul Prud’hon l’a représentée dans les magni ques jardins de sa demeure de Malmaison. Née en Martinique, veuve et mère de deux enfants avant d’épouser le général Bonaparte, première impératrice des Français : la vie de Joséphine est un vrai roman !

Avant Bonaparte : une existence houleuse

1. Une jeunesse loin de la métropole

Le 23 juin 1763, Marie-Joseph Rose de Tascher de la Pagerie naît sur la plantation des Trois-Îlets en Martinique. Appelée Rose à l’époque, elle est la lle aînée d’une famille de la noblesse fran- çaise. À dix ans, Rose est envoyée au couvent des Dames de-la-Providence à Fort-de-France : pourvue d’une bonne éducation, elle pourra alors être mariée à un ls d’une famille riche, une al- liance calculée pour redresser les problèmes nanciers de sa famille. À 16 ans, Rose se rend en métropole avec son père a n d’épouser le 13 décembre 1779 Alexandre de Beauharnais, âgé de dix-neuf ans, également né en Martinique.

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2. Un premier mariage malheureux

Le couple s’installe en région parisienne. Deux enfants naissent de ce mariage : Eugène, le 3 sep- tembre 1781, puis Hortense, 10 avril 1783. Mais Alexandre et Rose ne s’entendent pas bien. Le couple se sépare le 5 mars 1785 à l’amiable, sans divorcer. Rose obtient la garde d’Hortense mais Eugène doit habiter avec son père. Les di cultés nancières rattrapent Rose qui vend une partie de ses bijoux pour subvenir à ses besoins. Cette pression nancière est si importante qu’en 1788, Rose revient à la Martinique avec Hortense et qu’elle y reste deux ans.

3. Les temps prometteurs de la Révolution… jusqu’à la Terreur

En 1789, la Révolution française éclate en métropole, et la Martinique ne tarde pas à connaître des troubles en 1790.

Rose décide de rejoindre Paris avec sa lle. En novembre 1790, elle y retrouve son mari qui fait une carrière politique éclatante et deviendra président de l’Assemblée constituante en juin 1791.

Rose se rapproche de lui pour pro ter de son in uence et cultiver des amitiés politiques. Mais la situation sous la Terreur se révèle instable. Des coalitions étrangères sont montées contre la France révolutionnaire : chargé de défendre la ville de Mayence devant les Prussiens et les Autri- chiens, Alexandre ne peut empêcher la capitulation Soupçonnés de complot politique, Alexandre mais aussi Rose sont incarcérés à Paris. Alexandre de Beauharnais est exécuté le 23 juillet 1794.

Rose échappe à la guillotine grâce à la chute de Robespierre, le 28 juillet.

4. Une femme de l’Ancien Régime adaptée aux temps nouveaux

Libérée au début du mois d’août, Rose choisit de demeurer à Paris. Elle compte sur ses relations politiques, et notamment Paul Barras, le futur chef du nouveau régime (le Directoire). À l’automne 1795, Rose rencontre un jeune général prometteur, Napoléon Bonaparte. Très amoureux, Napo- léon ne tarde pas à renommer Rose, « Joséphine ». Plus âgée de six ans, déjà mère de deux en- fants, Joséphine semble moins en ammée. En revanche, tous les deux sont très ambitieux : Jo- séphine introduit le jeune militaire dans la haute société, tandis que Napoléon apporte sa renom- mée grandissante et la sécurité nancière à sa nouvelle famille. Ils se marient civilement le 9 mars 1796. Nommé commandant en chef de l’armée d’Italie le 2 mars, Napoléon quitte Paris dès le 11 mars : la Première campagne d’Italie et la gloire sont en marche !

L’alliance avec Napoléon : entre tempêtes et gloires

1. Deux époux aux forts caractères

Dès le début, les relations entre Napoléon et Joséphine sont… houleuses, car tous les deux ont un fort caractère. Napoléon doit s’absenter longuement lors de ses campagnes militaires. Et José- phine tarde à le rejoindre, préférant la vie mondaine parisienne. Pourtant elle pro te des

triomphes de son général de mari, comme à Milan en juillet 1797. Joséphine retrouve Napoléon à

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Toulon en mai 1798, et le voit partir pour de longs mois mener la campagne d’Égypte. Ces éloi- gnements géographiques compliquent une relation où des in délités de part et d’autres semblent conduire au divorce. Joséphine est aussi très dépensière et fait des opérations nancières qui se révèlent de véritables gouffres pour le couple. Lorsque Joséphine retrouve tardivement à Paris Napoléon, après l’avoir manqué à son retour de la campagne d’Égypte, ce dernier refuse de la voir. Perspicace, Joséphine tente de se réconcilier coûte que coûte avec Napoléon. Le couple ré- siste néanmoins à ces disputes, en partie grâce au talent de Joséphine pour adoucir son mari et donner de l’éclat à leur couple en public.

2. De la générale Bonaparte à l’Impératrice Joséphine : arts, mode, apparences du pouvoir Avec le coup d’État du 18-Brumaire (9-10 novembre 1799), Napoléon prend le pouvoir et devient Premier Consul. Le couple s’installe au palais des Tuileries, où Joséphine montre son don excep- tionnel pour organiser des soirées o cielles inoubliables. Lors de ses apparitions en public, par exemple lorsqu’elle se rend au théâtre avec Napoléon, elle se montre sous son meilleur jour : il s’agit de faire honneur, à sa façon, au pouvoir politique du couple.

En 1799, Joséphine achète le château de Malmaison, tout près de Paris. Elle dépense sans compter, temps et… argent, pour en faire une demeure agréable : Napoléon y vient souvent, pour se détendre mais aussi pour y travailler avec ses ministres. La propriété devient célèbre pour son jardin de roses, ses serres aux plantes rares et ses animaux exotiques, comme des kangourous, des singes, des cygnes noirs, des zèbres, ou des autruches.

Pour tenir son rang et être à la pointe de la nouveauté, Joséphine dépense énormément, ce qui occasionne de nouvelles tensions quand Napoléon découvre les factures… Mais le charme de Jo- séphine nit toujours par apaiser son mari qui reconnaît : « je gagne des batailles, Joséphine gagne les cœurs ».

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3. L’inimitié de la famille Bonaparte et l’impossibilité d’avoir un héritier

Mais Joséphine ne fait pas l’unanimité, surtout parmi les proches de Napoléon. Mariée en mars 1796, elle ne rencontre la mère et les soeurs de Napoléon qu’en 1797, en Italie. Letizia, la mère de Napoléon, ne pense pas que cette femme, plus âgée que son ls, soit un bon parti. Des rivalités s’installent entre les Bonaparte et les Beauharnais. L’adoption d’Eugène par Napoléon et le ma- riage d’Hortense avec Louis Bonaparte, le frère de Napoléon, doivent resserrer les liens familiaux mais il n’en est rien. Les Bonaparte enjoignent clairement Napoléon, dont le pouvoir s’a rme, à quitter Joséphine qui ne parvient pas à lui donner un héritier.

Devant la menace d’un divorce, Joséphine utilise les alliés qu’elle peut trouver. Peu de jours avant le sacre de Napoléon, en décembre 1804, le Pape Pie VII apprend que le couple n’a été marié que civilement. Devant la menace de voir Pie VII refuser de le couronner, Napoléon accepte la célébra-

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tion religieuse du mariage, le 1er décembre 1804, la veille même du sacre. Pour Joséphine, c’est un soulagement, le divorce est désormais rendu plus di cile..

Face aux querelles familiales, Napoléon défend et protège Joséphine : en 1804, il oblige ainsi ses soeurs à porter sa traîne lors de la cérémonie du sacre, et tient à couronner sa femme comme impératrice. Mais une fois l’Empire établi, sa propre pression s’exerce sur Joséphine de lui donner un héritier. L’Impératrice, parfaitement consciente de ce besoin politique, multiplie les cures ther- males à Plombières ou Aix-les-Bains a n de retrouver sa fécondité, mais elle ne parvient pas à tomber enceinte.

La chute, l’exil et la mort

1. La séparation et le remariage de Napoléon

Le 30 novembre 1809, Napoléon annonce à Joséphine qu’il veut se séparer. Malgré le chagrin, elle se résout à donner son accord. Le 15 décembre, un conseil de famille o ciel est réuni, pour con rmer la dissolution du mariage. Napoléon promet dans sa déclaration de ne pas oublier l’im- pératrice et d’assurer son avenir : « Elle a été couronnée de ma main; je veux qu’elle conserve le rang et le titre d’Impératrice, mais surtout qu’elle ne doute jamais de mes sentiments et qu’elle me tienne toujours pour son meilleur et son plus cher ami ». Joséphine conserve la propriété de Malmaison où elle s’installe dé nitivement. En mai 1810, Napoléon se remarie avec la jeune ar- chiduchesse d’Autriche Marie-Louise. Mais il continuera d’écrire à Joséphine et à s’inquiéter de sa santé, provoquant une certaine jalousie chez sa seconde femme : ainsi, c’est en secret qu’il pré- sentera à Joséphine son ls, le petit roi de Rome.

2. Malmaison, l’ultime refuge de Joséphine

Libérée de ses tâches o cielles, Joséphine se consacre dès lors à ses passions à la Malmaison.

Elle poursuit les travaux et les embellissements de la demeure et des jardins. Elle enrichit sa col- lection d’art qui compte plus de deux cents toiles, et prend plaisir à la présenter elle-même à ses visiteurs, prévus ou spontanés. L’Empereur se rend parfois à l’improviste à la Malmaison, comme ce 30 avril 1812 avant son départ pour la campagne de Russie.

Bientôt, l’échec de cette campagne et le retournement des grandes puissances européennes contre Napoléon assombrissent l’avenir de l’Empire. En 1814, la France est envahie. Paris capitule le 30 mars, et est occupée pour un an par les troupes du tsar Alexandre Ier. Joséphine suit ces événements depuis Malmaison, puis depuis le château de Navarre, près d’Évreux en Normandie : la chute de l’Empire et l’exil de l’Empereur se jouent durant le printemps 1814 sans qu’elle ne puisse revoir Napoléon avant son départ pour Elbe.

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3. Survivante de l’Empire grâce à l’amitié du Tsar… jusqu’à une mort fulgurante

En avril 1814, Joséphine peut revenir à la Malmaison. Louis XVIII, le nouveau roi de France, n’est pas opposé à la famille des Beauharnais, qui peut compter sur le soutien du Tsar Alexandre Ier.

L’ancienne impératrice des Français et le Tsar de Russie entretiennent une profonde amitié, fon- dée sur l’amour de l’art, et le monarque russe apprécie aussi beaucoup Eugène et Hortense.

Joséphine meurt à la Malmaison le 29 mai 1814, à l’âge de 51 ans, d’une pneumonie fou- droyante. Ses funérailles ont lieu à l’église de Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Rueil quatre jours plus tard. On peut encore admirer aujourd’hui le gisant de marbre blanc qui surplombe sa tombe.

Marie de Bruchard, janvier 2016

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