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Réforme des voies générale et technologique du lycée Adresse du SNES à M. de Gaudemar

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Documents SNES 07/07/08

Réforme des voies générale et technologique du lycée Adresse du SNES à M. de Gaudemar

Remarques générales

Le SNES était demandeur depuis des mois d’une réflexion sur les évolutions nécessaires de la voie générale du lycée et de la classe de seconde générale et technologique

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et réclamait la publication des référentiels rénovés des séries STI, STL, hôtellerie.

Le ministre Xavier Darcos a décidé d’ouvrir le chantier d’une réforme plus globale des voies générale et technologique, après avoir mis en place une réforme de la voie professionnelle.

Le débat sur « la réforme du lycée » ne peut être déconnecté de celui sur les moyens alloués au système éducatif. Le présent document ne traite pas directement de cette question, ni de celle des métiers de l’éducation, ayant pour objet de tracer les axes pédagogiques et organisationnels du lycée général et technologique. Il est évident que, pour le SNES, les discussions ouvertes aujourd’hui doivent s’inscrire dans la recherche d’une relance de la démocratisation du second degré et de l’élévation des qualifications de tous, d’une lutte contre les inégalités sociales, spatiales et de genre dans l’accès aux savoirs et aux qualifications, ce qui peut conduire à faire apparaître des besoins nouveaux. Il ne saurait rester dans un débat qui se réduirait à trouver des formes d’organisations du lycée permettant de justifier des suppressions d’emplois décidées en amont. Au contraire, le SNES continuera à se battre pour que l’Education Nationale, et en particulier le second degré, dispose des moyens humains et matériels nécessaires à la poursuite de l’objectif d’une véritable démocratisation.

Le SNES, dans ce cadre, rappelle son attachement à l’existence des trois voies, générale, technologique et professionnelle dans le cadre de l’Education Nationale. La voie technologique, les séries qui la composent ont une spécificité en termes d’équilibres disciplinaires, de construction des savoirs et de pratiques pédagogiques, qui doit être préservée. Elles permettent des poursuites d’études (STS, IUT en particulier) et participent à la démocratisation de l’accès aux études supérieures. C’est ainsi que le SNES interprète la phrase contenue dans le document qui sert de cadre aux discussions en cours :

« C’est dans ce cadre que la spécificité de la voie technologique sera prise en compte. »

Plus généralement, le SNES s’opposera à toute tentative d’instrumentalisation de la réforme du lycée pour transformer le métier d’enseignant et des autres personnels en dégradant les conditions d’exercice, en diluant les missions ou en annualisant les services. C’est pourquoi il ne lie pas d’entrée la réforme des lycées et le débat sur le métier qui concerne l’ensemble des enseignants, qu’ils enseignent en collège ou en lycée. Il entend prendre par ailleurs toute sa part du débat sur l’évolution des métiers dans le second degré.

La dernière réforme de la voie générale, réalisée en deux temps, avait pour premier objectif de lutter contre la hiérarchie des séries et ses conséquences sur les inégalités sociales dans l’accès au

1Lorsque nous faisons référence à la classe de « seconde », il s’agit dans ce document de la seconde GT. Toute réforme des lycées imposera en complément une réflexion sur les places respectives de la seconde professionnelle et de la seconde générale et technologique

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• une diminution de l’horaire obligatoire élève en partie compensée par la mise en place d’aide individualisée pour quelques élèves en seconde, de modules tant en seconde qu’en première (très vite supprimés en première !) et de travaux interdisciplinaires (TPE supprimés ensuite en terminale et réduits à un semestre en première pour des raisons budgétaires) ;

• une fusion des séries C, D et E dans une série S qui a vu son aspect généraliste largement accentué et dont toutes les disciplines obligatoires figurent dans le tronc commun de la classe de seconde. Cette architecture particularise la voie S, sans répondre vraiment à la difficulté d’attirer plus de jeunes vers les formations scientifiques théoriques, et pénalise les autres séries;

• une spécialisation accrue de la série littéraire, alors dénommée L, qui a perdu tout enseignement scientifique obligatoire en terminale. L’absence d’un travail cohérent sur les articulations de cette série avec l’enseignement supérieur, les hésitations et incohérences autour du rétablissement de la spécialité mathématiques en terminale, l’incapacité ministérielle à prendre en compte dans la définition des formations littéraires les évolutions des modes d’expression, de création et de communication et l’émergence de nouveaux métiers dans le domaine des politiques culturelles sont caractéristiques de l’absence coupable de volonté politique de traiter de la revalorisation des filières littéraires au lycée ;

• une dégradation continue des conditions d’accueil en seconde qui reste la classe ayant les effectifs les plus chargés du second degré (plus de 70% des divisions de seconde du secteur public étaient de 30 élèves ou plus à la rentrée 2006).

Force est de constater que ces choix n’ont pas infléchi les lourdes tendances qu’ils étaient censés modifier : lente mais continuelle dégradation de l’image attachée aux parcours littéraires qui n’ont survécu que par la vitalité des spécialités artistiques pourtant constamment menacées par les coupes budgétaires, suprématie des parcours scientifiques qui, plus généralistes que les autres, ouvrent toutes les possibilités de poursuites d’études dans le supérieur. Seule la série ES a su résister à ces évolutions et trouver sa place alors que globalement la part d’une génération entrant dans la voie générale du lycée stagne depuis plus de 10 ans.

Au-delà du débat sur la pertinence de ces choix, la responsabilité de l’administration, qui poursuit depuis des années une politique de restriction des moyens, est immense :

• dans l’absence d’accompagnement des dispositifs nouveaux en termes de formation et de moyens, l’institution laissant les enseignants seuls devant les difficultés et leurs questionnements : TPE sacrifiés sur l’autel des restrictions budgétaires, AI jamais réinterrogée malgré les bilans successifs plutôt mitigés, modules cantonnés à la classe de seconde et jamais accompagnés dans leur mise en place et leur fonctionnement ;

• dans son incapacité à répondre aux demandes réitérées de revoir la série L ;

• dans sa résignation au déséquilibre des séries ;

• dans sa façon de ne traiter les déséquilibres des répartitions filles-garçons dans les séries qu’à travers des injonctions sur le pourcentage de filles en série S ;

• dans son refus de donner les moyens nécessaires aux équipes éducatives pour prendre réellement en charge l’hétérogénéité des classes de seconde ;

• dans sa politique de suppression de toutes les classes d’adaptation en première des séries technologiques sans imaginer de dispositifs alternatifs ;

• dans sa chasse aux options pour économiser des moyens alors qu’elles restaient, pour les élèves, des espaces de respiration et de réussite au-delà de l’apport de ces disciplines à la construction d’une culture équilibrée et ouverte et d’une formation de qualité.

Pour le SNES, une réforme, au-delà des choix politiques et pédagogiques qu’elle mettra en œuvre,

doit réunir trois conditions préalables pour réussir :

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• être élaborée avec l’ensemble des personnels, ce qui nécessite temps de débat, de consultation et d’appropriation. Le calendrier fixé pour la réforme de la classe de seconde est à ce titre très inquiétant et peut laisser craindre une volonté de réforme à marche forcée dont l’objectif serait la recherche de « gisements d’emplois » pour justifier des choix budgétaires plutôt que celle d’une meilleure réussite des élèves. Le SNES ne saurait l’accepter;

• être accompagnée, pédagogiquement et matériellement, par l’institution, pour permettre les aménagements ou corrections après les premières évaluations. Dans les discussions, le SNES portera cette exigence en termes d’assurances sur la formation des enseignants, l’amélioration de leurs conditions de travail et la reconnaissance des missions qu’ils assurent.

• être pensée dans sa globalité en terme, notamment, de structure en intégrant les problématiques de poursuites d’études des bacheliers et d’accueil des élèves sortant du collège qui doivent être plus nombreux à entrer au lycée dans une de ces trois voies.

Les objectifs de la réforme

Un certain nombre d’objectifs sont inscrits dans le document de cadrage. Ils méritent un développement que la forme du texte ne permettait pas, mais qui sont incontournables au départ des discussions.

50% d’une génération diplômée du supérieur est un objectif ambitieux que le SNES partage, mais qui ne peut, en aucun cas, être réalisé au détriment des 50% restants.

À ce titre, le SNES prend acte de l’engagement de M. de Gaudemar, pris lors de notre première rencontre, de poursuivre l’objectif d’augmenter la part d’une génération entrant au lycée général et technologique qui stagne à 60 % depuis des années.

Faire entrer au lycée général et technologique plus de jeunes est une chose, mais les faire réussir est un défi que le système doit relever. Cela signifie que le lycée ne peut être considéré seulement comme la propédeutique du supérieur, mais aussi comme un lieu de construction de culture commune dans la poursuite du collège. Une réforme du lycée doit s'accompagner d'une réflexion sur la construction de cette culture commune par des voies et des enseignements diversifiés. On ne fera pas l'économie d'une réflexion sur les programmes et les contenus, articulée à l'analyse des pratiques culturelles des lycéens et aux évolutions sociétales au cours de ces dix dernières années. Cette réflexion s’inscrit dans l’ambition de donner à tous les jeunes les clés pour comprendre le monde et y agir de façon citoyenne et responsable, en partant de leurs préoccupations mais en les conduisant à sortir de « l’entre-soi » et à accéder à une culture partagée et diverse, ancrée dans le monde d’aujourd’hui.

Cela passe sans doute par une meilleure articulation entre le travail en classe qui doit pouvoir varier les situations pédagogiques, les approches disciplinaires et interdisciplinaires, intégrer les nouveaux enjeux sociaux, culturels et environnementaux de notre société avec le travail en dehors de la classe qui doit être mieux explicité et accompagné dans la recherche d’une plus grande autonomie des lycéens.

La classe de seconde doit mieux jouer son rôle de transition entre le collège et le cycle 1ère-

terminale. Son organisation, ses contenus et les pratiques pédagogiques doivent donc être pensés

avec l’objectif de permettre la découverte de nouvelles disciplines et de comprendre les nouvelles

attentes dans les disciplines qu’ils connaissent déjà. A ce titre, elle doit pouvoir développer le travail

en groupe, des formes de travail sur la durée, la capacité à aborder des travaux de recherche, même

modestes mais permettant de réutiliser ses connaissances et de dépasser la simple utilisation de

procédures qui pouvaient avoir une certaine efficacité dans leur parcours antérieur. Le cycle 1ère-

terminale doit pouvoir à la fois assurer l’acquisition d’une culture commune et préparer des

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rôle de façon inégale. L’analyse des facteurs qui ont conduit à un tel déséquilibre doit être menée avant toute décision hasardeuse qui, au nom d’une liberté probablement fallacieuse, romprait les cohérences assurées par l’architecture actuelle. Cette dernière permet de faire vivre le principe, qu’il faut conserver, d’enseigner les mêmes concepts et compétences dans une discipline donnée, de façons diversifiées en s’appuyant sur ce qui est travaillé et acquis dans d’autres disciplines, qui elles, peuvent varier suivant les séries.

A ce titre, le SNES prend acte de l’engagement de M. de Gaudemar lors de notre première rencontre de conserver une organisation du lycée en 2 temps : seconde de détermination et cycle 1ère-terminale.

La réussite des élèves peut parfois se réaliser en empruntant des chemins qui ne sont pas tracés à l’avance, peut parfois nécessiter d’offrir des parcours qui ne sont pas aussi linéaires que pour la majorité des jeunes. C’est le sens que le SNES donne aux formes d’individualisation des parcours.

Cela demande de concilier des parcours cohérents, construits sur des équilibres disciplinaires incluant des passages obligés et des possibilités de choix qui donnent une souplesse. Ces dernières doivent permettre aux élèves de s’appuyer sur des réussites. Elles peuvent aussi servir à définir des passerelles entres les séries, qui peuvent être réinterrogées, et les voies sans jamais conduire à la reconstitution de « parcours d’initiés » et de « parcours de relégation ou de manque d’ambition » qui peuvent s’avérer beaucoup plus redoutables encore, socialement, que ceux que l’on connaît aujourd’hui.

Pour le Snes, les situations qui conduisent à décider le redoublement de certains élèves doivent être interrogées. Le taux élevé de non passage en première en fin en seconde (18% dont 14% de redoublements) n’est pas satisfaisant, pas plus que ne le sont les décisions de passages « pour gérer les flux ». Quelle que soit leur définition, les enseignements communs et ceux qui marquent des choix doivent pouvoir permettre des possibilités de reconnaissance ou d’équivalences entre les séries et les voies afin de créer les conditions d’alternatives au redoublement et de changements de parcours qui évitent de tout recommencer.

Le temps du lycéen

Nous n’aborderons, dans ce paragraphe que la classe de seconde.

Actuellement, l’horaire hebdomadaire obligatoire d’un lycéen en seconde générale et technologique est de 2OH d’enseignement commun auxquelles s’ajoutent 3H de modules, de 5 à 6H d’enseignement de détermination soit de 28 à 29H (dont au minimum 6H30 en groupes), hors option (choisies par 18% des élèves à la rentrée 2006) et aide individualisée. Rappelons que l’horaire minimum en classe de 3ème est de 28H30, hors option (découverte professionnelle ou langues anciennes).

À cela s’ajoute évidemment le temps consacré au travail personnel, difficile à évaluer tant son ampleur dépend de facteurs variés (exigences des équipes enseignantes, importance des difficultés scolaires, implicites dans ce qui est prescrit, conditions matérielles…). Les études montrent, en outre, les inégalités sociales que ces activités génèrent.

Le SNES prend acte de la volonté affichée d’inclure dans les missions du service public d’éducation sa participation à la lutte contre ces inégalités qui se construisent en dehors de la classe et du temps scolaire. À ce stade de la discussion, il semble néanmoins important d’apporter deux conditions préalables :

• cette prise en compte ne peut en aucun cas servir à justifier une diminution de l’horaire

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élève. Le SNES refusera toute entrée dans ce débat qui aurait pour a priori la nécessité de cette diminution. Cela signifie que les pourcentages avancés lors de notre première rencontre ne peuvent être calculés sur le seul total actuellement dévolu au cours (28H) mais sur un temps incluant au moins les deux heures d’AI que certains élèves effectuent déjà, et les heures correspondant au choix actuel d’une option, soit sur un total minimum de 33H. Cette approche n’exclut pas la nécessité de réfléchir aux conditions d’enseignement, aux évolutions des contenus et des pratiques et à leur articulation avec le travail prescrit à l’extérieur du cours;

• l’accompagnement doit être mieux défini dans son contenu qui conditionne les personnels censés y intervenir et les conditions de leurs interventions (possibilité d’intégration de certaines missions dans les services, abandon du recours systématique aux HSE, recrutement de personnels de vie scolaire…)

Ainsi, l’interdisciplinarité ou un travail sur projet, ne peuvent être déconnectés du travail disciplinaire et paraissent difficilement pouvoir être qualifiés « d’accompagnement ». En seconde, où ces travaux sont absents (excepté peut-être en ECJS et pour les élèves qui suivent l’option ISI), on pourrait imaginer, par exemple, des modules de travail documentaire, construits sur des contenus disciplinaires, permettant d'interroger au seuil du lycée la notion même de document et de chercher des modes de repérage et d'appropriation dans la profusion disponible aujourd'hui. Cet enseignement pourrait être rendu obligatoire pour tous les élèves dans une discipline du tronc commun ou dans un enseignement de détermination. Une réflexion globale doit associer les professeurs des disciplines aux professeurs documentalistes pour proposer aux élèves des contenus permettant de rechercher, trier, classer, hiérarchiser l’information, de construire des savoirs appuyés sur des sources fiables et diverses.

L’expérience des TPE doit être interrogée pour créer les conditions d’une véritable mise en œuvre de travaux et d’approches interdisciplinaires tout au long des 3 années du lycée qui ne peuvent être renvoyés à la périphérie du travail scolaire.

Le SNES rejette une opposition entre le cours qui serait essentiellement magistral ou théorique et l’accompagnement qui serait réduit à la répétition ou à la mise en place de « procédures » censées permettre une prétendue réussite - à l’opposé de l’acquisition d’une véritable autonomie.

Cette dernière notion mérite d'être clarifiée : les lycéens de seconde ont d'abord besoin d'un encadrement de qualité qui seul peut les accompagner vers l'autonomie. Celle-ci ne peut être le cache-misère d'un abandon des élèves à eux-mêmes ni la promotion de la débrouillardise en mode d'apprentissage : c'est avant tout un mode d'accès au savoir abordant des contenus exigeants, élaborant progressivement ses propres règles et objectifs, et qui exige une pédagogie adaptée, un rapport très riche et complexe entre les professeurs et les élèves, du temps pour chercher et recommencer, du temps pour le droit à l’erreur dont le statut, dans notre système éducatif, doit être revu.

Le SNES, par ailleurs, n’acceptera pas de glissements de missions de certains personnels vers les enseignants, en particulier en matière d'orientation où les COPsy doivent conserver leur formation spécifique et garder leur ancrage dans les CIO de l’Education Nationale. La qualité de la prise en charge des élèves passe par le travail en équipe pédagogique et pluriprofessionnelle, pour lesquelles le SNES continue de demander de véritables moyens de concertation. C’est bien dans ce cadre que peuvent être interrogées les modalités de l’organisation des relations avec les lycéens et les familles (entretiens plus réguliers et mieux construits…).

Pour le cycle 1ère-terminale, l’expérience montre que le nombre d’heures total de cours d’un lycéen

ne peut être uniformisé pour toutes les séries. En effet, les disciplines, à travers leurs contenus, leur

histoire et leur façon de construire les savoirs ont des exigences très différentes en termes

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en particulier dans les séries technologiques.

La semestrialisation et la modularisation

Il s’agit d’un sujet qui fait débat et exige une véritable consultation des personnels tant elles peuvent transformer radicalement les pratiques (en particulier d’évaluation et de conception des disciplines) et les conditions de travail. Leur exploration mérite du temps pour anticiper et débattre de toutes les conséquences sur les statuts et sur les contenus, de toutes les conséquences pédagogiques, matérielles, d’organisation des établissements, questions qui sont toutes au cœur de nos métiers.

Ce constat est un élément déterminant pour récuser encore une fois un calendrier aussi contraint.

En aucun cas, ce type d’organisation ne peut servir de moyen pour introduire ou justifier une annualisation des services des enseignants que le SNES récuse.

A ces conditions, le SNES est ouvert à une réflexion sur la semestrialisation de certains enseignements pour peu qu’elle vise deux objectifs :

• permettre en seconde l’exploration de plusieurs champs du savoir qui dessineront les parcours définis dans le cycle 1ère-terminale, la découverte des cohérences de ces parcours ;

• permettre d’éviter l’enfermement dans un échec ou un désintérêt total pour une discipline que l’on sait devoir abandonner l’année suivante, tout en donnant l’objectif d’y acquérir des connaissances et des compétences validées et reconnues dans le parcours ultérieur choisi.

Cette réflexion ne peut être déconnectée des conditions matérielles de l’enseignement : réduire l’enseignement d’une discipline à un semestre dans des groupes de plus de 30 élèves et/ou avec un horaire réduit est voué à un échec certain que le SNES ne saurait cautionner.

La modularisation n’est pas, en tout état de cause, le modèle d’organisation qui résoudrait tous les problèmes du lycée, ne serait-ce par ce qu’elle peut remettre en cause le « groupe classe » qui a encore son importance à ce stade de la scolarité. Il ne s’agit pas ici de maintenir en permanence les élèves dans un même groupe, mais bien d’éviter un éclatement permanent. Un élève entrant en seconde, par exemple, a besoin de nouveaux repères, d’un groupe auquel il se confronte et avec lequel il se construit. Une trop grande individualisation des parcours et des choix, renvoyant l’élève à ses propres responsabilités risque de faire jouer encore plus les inégalités sociales. La mise en place de « modules d’orientation » basés uniquement sur l’information ne résoudra pas l’ensemble des problèmes liés aux représentations que les jeunes peuvent avoir du système éducatif, de leur place dans la société, des ambitions qu’ils peuvent porter. Le SNES reste attaché à la construction de séries cohérentes, même si certaines doivent être revues avec l’objectif d’y introduire plus de souplesse et une augmentation des possibilités de choix. Dans ce cadre certaines formes de modularisation peuvent être explorées.

En terme de méthode des consultations

Pour le SNES, les consultations sur le projet de réforme, et ce à chaque étape de sa construction, ne

peuvent pas se limiter à de simples bilatérales avec chacune des organisations syndicales. Il nous

semble nécessaire de ponctuer cette réflexion par des tables rondes, seules capables de faire

émerger les axes forts de ce que devrait être une réforme pour le lycée de demain. Le SNES rappelle

son exigence d’une large consultation des personnels, et contestera un calendrier qui ne le

permettrait pas.

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