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Pour une transformation de l’évaluation des enseignants et des CPE

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Academic year: 2021

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Pour une transformation de l’évaluation des enseignants et des CPE

Contribution du SNES-FSU

L'évaluation des personnels est un sujet central pour le SNES, lourd d'enjeux et qui touche à la fois aux questions des métiers, des missions, de la gestion des ressources humaines ou de la carrière.

Ainsi nous proposons à partir du décret de mai 2012 que nous contestons de tenter de répondre à quelques questions : à quoi sert l'évaluation, qui doit évaluer et de faire un certain nombre de propositions.

• Le décret de mai 2012 dont le décret d'abrogation a été soumis au CTM de juin mettait en avant deux éléments que nous contestions :

- une évaluation méconnaissant la spécificité de nos métiers, basée sur un travail lié à un contenu disciplinaire ou une spécialité et faite par une seule personne ne disposant ni de la qualification ni de la compétence pour le faire ni du recul suffisant pour analyser les pratiques et garantir la liberté pédagogique des personnels ;

- une gestion des ressources humaines basée sur le lien entre entretien professionnel avec le chef d’établissement, évaluation et avancement ou promotions à la performance.

• Il ne répondait pas à la question : à quoi sert l'évaluation ?

Pour nous, il s’agit bien de faire progresser le système éducatif, d’améliorer les pratiques professionnelles et ainsi la qualité du service public. Il faut faire évoluer l’évaluation vers l’aide, le conseil et la formation.

Interroger ses pratiques, les confronter à un autre regard font partie des actions à développer et mettre en avant. On pourrait prévoir un temps de réflexion par équipe disciplinaire, inclus dans le service des enseignants et des CPE.

Il faut recentrer les missions des inspecteurs sur des activités faisant appel à leur expertise disciplinaire et pédagogique avec réunion des équipes dans les établissements pour des échanges sur les évolutions des pratiques pédagogiques.

L’évaluation ne doit donc pas avoir la fonction de sélectionner. Elle ne peut non plus se résumer à la seule notion de sanction des « déméritants » comme si cela permettait d’améliorer le système. Le service public, d’une manière générale est-il amélioré parce qu’un tel arrivera au 11ème échelon (il y arrivera de toute façon) avec 5, 10 ou 15 ans de retard sur un autre ?

La compétition qu’engendrerait un rôle sélectif de l’évaluation s’oppose au travail collectif et à la richesse que ce travail collectif apporte à chacun de ceux qui y participent et donc à l’institution.

Il s’agit donc bien de déconnecter l’évaluation de l’avancement dans le corps de recrutement. Il faut ainsi mettre fin dans les promotions d’échelon aux 3 rythmes d’avancement.

• Nous répondons à une autre question : qui doit évaluer ?

Comme il y a deux espaces d’intervention de l’enseignant : dans la classe et hors la classe, il doit y avoir deux évaluateurs. En effet, il n’existe aucun supérieur hiérarchique pouvant à la fois avoir les compétences nécessaires pour évaluer chacun ces champs d’intervention. Même s’ils peuvent être parfois complémentaires, ils n’en restent pas moins, par nature, distincts.

- à l’intérieur de la classe : c’est tout de même là que l’efficacité de l’acte éducatif est déterminante.

L’auto-évaluation introduite dans le précèdent décret, du fait de l'abstraction qu'elle aurait impliqué, niait la réalité de l’activité d’enseignement qui se joue à chaque instant. La nécessaire liberté pédagogique dont bénéficie les enseignants impose que l'institution leur donne les moyens (outils, critères, temps de concertation...) pour analyser par eux-même leur pratique. Chaque enseignant doit pouvoir partager son regard sur sa propre pratique dans le cadre d’un travail collectif, en lien avec la formation continue et la

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recherche. Cette auto-analyse ne peut toutefois pas servir de base à l'évaluation de l'enseignant par l'institution au risque de brider sa liberté d'initiative.

Dans la classe, c’est en affirmant le rôle de l’IPR, qui a compétence tant du point de vue de la didactique de la discipline que de la pédagogique et ainsi toute légitimité, qu’on peut améliorer l’évaluation pédagogique en matière de contenus scientifiques, de démarche et de pratiques pédagogiques pour améliorer si nécessaire la construction et la conduite des séquences, la progression en tenant compte des objectifs du programme à enseigner.

- en dehors de la classe : le chef d’établissement a un rôle à jouer dans le cadre d’une évaluation rénovée sur certains aspect des missions que l'enseignant exerce en dehors de la classe.

Ce sont donc ces deux dimensions avec le poids relatif qu’elles représentent dans le métier enseignant qu’il faut évaluer en prenant en compte les compétences de chacun pour les réaliser. La création d'inspections spécifiques dans toutes les disciplines (en documentation et en technologie par exemples) est donc incontournable.

Pour les CPE, la problématique est identique. Même si leurs deux espaces d'interventions sont plus difficiles à séparer, il faut distinguer dans leur champ d'intervention spécifique la part liée à leur pratique éducative de celle qui relève de l'implication dans l'établissement.

- leur pratique éducative : c'est ici que leur rôle et leur efficacité sont déterminantes. Leur intervention doit couvrir deux domaines : le suivi individuel et collectif des élèves en collaboration avec les personnels enseignants et l'animation éducative dans le cadre de l'organisation de la vie scolaire. Or le précédent décret amplifiait la tendance récente de placer le CPE comme chef de service garant du fonctionnement et des moyens de vie scolaire dont il dispose. Dans ce contexte, le risque de confondre évaluation individuelle et évaluation du système est grand.

L'expertise de l'activité de CPE, une approche de leur contribution à l'amélioration de la vie scolaire passe par un regard spécialisé. Ce regard doit permettre une distanciation par rapport au métier, une analyse des pratiques et de leur évolution.

- leur implication dans l'établissement : comme pour les enseignants, le chef d'établissement a un rôle à jouer dans le cadre d'une évaluation rénovée sur certains aspect des missions que le CPE exerce en dehors de sa pratique éducative.

Ces deux dimensions ne sont actuellement pas prises en compte au détriment des collègues et du système. Il faut créer une inspection spécifique, dont le recrutement doit être issu du corps des CPE, afin d'apporter une expertise légitime et un regard spécialisé sur leur métier et ainsi permettre son enrichissement.

Même si beaucoup de nos collègues éprouvent un sentiment d’injustice devant la dégradation de leurs conditions d’exercice et devant les tentatives de décentration du métier avec l’imposition de tâches périphériques, les enseignants et les CPE, concepteurs de leur activité, restent attachés à ce qui a fondé leur entrée dans le métier et qui reste constitutif d'une culture professionnelle légitime : pour les enseignants, la volonté de travailler avec les élèves dans une structuration disciplinaire, pour les CPE, la volonté de développer des activités éducatives et pour tous, la volonté de faire réussir tous les élèves en prenant en compte les réalités sociales, économiques, pédagogiques de l’établissement dans le cadre des objectifs et des orientations nationales.

En voulant tout prescrire ou tout encadrer, c’est la part de marge d'initiative constitutive de ces métiers de conception qui est fondamentalement remise en cause.

Si l’on souhaite continuer de développer le travail en équipe, l’interdisciplinarité, les projets d’équipes motivées, il ne s’agit donc pas de faire naître la division, l’incompréhension et l’amertume ou les conflits en assurant la promotion par la mise en concurrence des uns avec les autres. Une réflexion renouvelée sur l’évaluation se devrait de tirer le bilan des carences actuelles et prendre pleinement en compte la complexité de l’acte éducatif en déconnectant avancement dans la carrière et évaluation. Cette réflexion devrait aussi affirmer l’objectif de construire une évaluation formative et doit donc déboucher sur un renouveau de la formation professionnelle continue tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre.

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