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Submitted on 1 Jan 1967
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Appareillage pour l’étude expérimentale de l’ionisation par choc et de la lumière de recombinaison associée dans
les semiconducteurs
René Granger
To cite this version:
René Granger. Appareillage pour l’étude expérimentale de l’ionisation par choc et de la lumière de
recombinaison associée dans les semiconducteurs. Revue de Physique Appliquée, Société française de
physique / EDP, 1967, 2 (1), pp.23-28. �10.1051/rphysap:019670020102300�. �jpa-00242760�
23.
APPAREILLAGE POUR L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
DE L’IONISATION PAR CHOC ET DE LA LUMIÈRE DE RECOMBINAISON
ASSOCIÉE DANS LES SEMICONDUCTEURS
Par RENÉ GRANGER,
Laboratoire de Magnétisme et de Physique du Solide, C.N.R.S., 92-Bellevue.
Résumé. 2014 Nous décrivons l’appareillage expérimental destiné au relevé de la carac- téristique électrique des semiconducteurs jusqu’à l’ionisation intrinsèque et à l’étude du
rayonnement de recombinaison du plasma hors d’équilibre.
Abstract.
-We describe the experimental set up used to record the electrical character- istics of semiconductors up to intrinsic breakdown and to study the recombination radiation of the plasma out of equilibrium.
REVUE DE PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 2, MARS 1967,
1. Introduction. Objectifs de l’étude expérimentale.
-
Les phénomènes de conduction dans les semi-
conducteurs, aux champs électriques faibles, sont dus (dans le cas d’un matériau de type n) au gaz d’élec-
trons de la bande de conduction, qui possède une
distribution maxwellienne à la température To du
réseau (loi d’Ohm). Cependant, la relation linéaire
entre la densité de courant J et le champ électrique E
n’est plus suivie pour des valeurs élevées de ce dernier;
dans certains matériaux, un phénomène de croissance très brutale de J (appelé claquage ou avalanche) apparaît au-delà d’un seuil E~ de champ électrique.
Cette croissance anormale de J, mise en évidence
pour la première fois dans InSb à 77 OK [1], s’explique
par l’augmentation du nombre de porteurs de charge.
En effet, dans un champ intense, une partie de la
distribution des porteurs majoritaires possède une énergie suffisante pour transférer, par choc, des élec-
trons de la bande de valence dans la bande de conduc- tion. Nous avons montré [2] qu’il était possible d’ana- lyser ce phénomène d’avalanche en séparant les élec-
trons de la bande de conduction en deux parties : les
électrons de faible énergie, ayant une distribution maxwellienne avec une température électronique voi-
sine de To, et un petit nombre d’électrons, appelés balistiques, accélérés dans la direction de E. Ces derniers peuvent acquérir une énergie suffisante pour induire l’ionisation d’un électron de valence.
Le but de notre étude expérimentale est de vérifier que le modèle d’ionisation par choc proposé [2] per- met une bonne description macroscopique du phéno-
mène. Nous nous sommes attaché, d’une part à déterminer le seuil d’avalanche et sa variation en
fonction des paramètres principaux tels que la tempé-
rature ou la concentration en porteurs, et d’autre part
à étudier le rayonnement de recombinaison des por-
teurs hors d’équilibre qui doit être associé à l’ionisation par choc mais n’a fait l’objet d’aucune étude appro- fondie (ce rayonnement a été signalé dans le cas
de InSb [3]).
2. Description de l’appareillage.
-2.1. LIAISON
ÉLECTRIQUE DU GÉNÉRATEUR D’IMPULSIONS A L’ÉCHAN-
TILLON.
-Nous ne reviendrons sur la description du générateur d’impulsions [4] que pour le situer dans
notre montage. Il est constitué d’une commande de déclenchement (appelée C.D. sur lafig. 5) délivrant
une impulsion à front raide ( 20 ns), de durée 1 ms
et de fréquence de répétition 50 à 0,05 Hz, et du générateur G.I. dont les impulsions de durée variable
entre 50 ns et 2 ~ts ont une puissante crête allant jusqu’à 1,5 MW sur une impédance de sortie de 10 Q.
Les échantillons ayant généralement une résistance
inférieure à 10 Q, un transformateur d’impulsion de grande puissance nous permet d’adapter au générateur
une impédance de 1 Q. L’échantillon est préparé de façon à avoir cette impédance. Les liaisons électriques
entre points à la température ambiante sont effectuées
par des strip-lines. Il est en effet aisé de réaliser, par attaque chimique de structures « sandwich » cuivre-
mylar-cuivre, des lignes à basse impédance : par
exemple, à une épaisseur de mylar de 0,12 mm et une largeur de la bande de cuivre de 26 mm, correspond
une impédance caractéristique de 1 SZ, la tension de
claquage étant de 30 kV avec une garde isolante
suffisante.
La nécessité de plonger l’échantillon dans le liquide
de refroidissement (azote, hydrogène ou hélium liquide) nous a conduit à l’élaboration d’une ligne de
transport de l’énergie électrique à faibles pertes ther-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019670020102300
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miques et gardant l’impédance caractéristique de 1 Su.
Cette ligne est constituée ( fig. 1) d’un tube central en
acier inox de 10 mm de diamètre extérieur et 0,5 mm d’épaisseur, sur lequel est enfilé un tube de téflon aminci à une épaisseur de 0,15 mm. Le conducteur
extérieur peut être un clinquant de cuivre de 20 ym
d’épaisseur, enroulé autour du téflon et soudé. Consti- tuée de cette manière, la canne présente une impé-
dance thermique trop faible pour permettre de longues expériences à la température de l’hélium liquide. Le remplacement du clinquant par une tresse constituée de trente fils de cuivre de 50 ym de diamètre augmente considérablement la résistance thermique tout en gar- dant de bonnes caractéristiques électriques (la partie
réactive de l’impédance caractéristique reste inférieure
au vingtième de la partie réelle dans la gamme des
fréquences utilisées).
2.2. MONTAGE DE L’ÉCHANTILLON. MESURE DES VARIABLES ÉLECTRIQUES.
-La figure 2 montre diffé-
rents montages des échantillons. Le montage sur
plaquette de molybdène a été rapidement abandonné
à cause des claquages électriques entre l’échantillon
et le métal du support. Les meilleurs résultats sont
obtenus en soudant l’échantillon sur un « circuit
imprimé » constitué d’une plaquette d’oxyde de béryllium ou d’alumine sur laquelle des aires de
contact en argent ont été déposées; l’échantillon est
alors refroidi par le bain réfrigérant qui est un excel-
lent diélectrique. Les deux contacts d’injection d’éner-
W G. 2.
gie électrique sont reliés par de courts fils de cuivre au bas de la canne d’impédance 1 Q et les points de
mesure de tension à des fils de 50 [1.m de diamètre
tendus entre le bas de la canne et des prises fixées sur
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la platine supérieure du cryostat à la température
ambiante ( fig. 3).
Les lignes constituées par ces fils de cuivre et le conducteur extérieur de la canne de 1 ~ ont une
impédance caractéristique de 400 Q, elles sont adap-
tées par une résistance de même valeur sur la platine
au sommet du cryostat. Des diviseurs de tension à
large bande de rapport 1000~1 ramènent les tensions à des valeurs admissibles par les entrées d’oscilloscopes
et la mesure du courant se fait par celle de la tension
aux bornes de la résistance R.C. de 0,001 Q (fig. 3).
2.3. MONTAGE OPTIQUE POUR L’ÉTUDE SPECTRALE DU RAYONNEMENT DE RECOMBINAISON.
-Un disque de
silicium est scellé par un joint d’indium sur le fond
W G. 4.
’
de l’enceinte à hélium ( fig. 1) et constitue une fenêtre
transmettant à peu près 50 % de la lumière dans l’infra- rouge proche qui est le domaine de longueurs d’onde correspondant aux lumières de recombinaison de InAs et InSb. Le faisceau émis par l’échantillon est dévié par
les miroirs Mi et M2 ( fig. 4), puis focalisé sur la fente
d’entrée d’un monochromateur par le miroir M.. Nous
avons choisi un monochromateur Jarrell-Ash de 1 m
de focale pour sa grande luminosité. La fente d’entrée,
étroite sur l’appareil original, a été remplacée par une fente plus large. A la sortie, la focalisation se fait sur la cellule détectrice. Différents détecteurs sont utilisés,
couvrant le domaine spectral de 2 à 9 microns. Pour l’étude dynamique de l’émission, un détecteur rapide
est nécessaire, nous utilisons alors l’effet photovoltaïque
d’une jonction de faible surface d’antimoniure d’in- dium à 77 ~K, dont le temps de montée est inférieur à 50 ns; dans les autres cas, des jonctions du même
type d’aire plus grande ou des photoconducteurs au germanium dopé à l’or fonctionnant à 77 OK sont
suffisants. La cellule détectrice peut être utilisée sans le monochromateur, mais avec le système de focalisa- tion à grande ouverture, pour étudier le rayonnement de recombinaison global.
2.4. ÉLECTRONIQUE D’AMPLIFICATION ET D’ENREGIS-
TREMENT SPECTRAL DE LA LUMIÈRE DE RECOMBINAISON.
-
Le choix d’une période de répétition longue (de 1
à 4 s), afin d’éliminer les phénomènes parasites dus à
l’élévation de la température de l’échantillon, exclut l’usage d’un enregistreur classique; la faible amplitude
des impulsions lumineuses détectées nécessite d’autre part une amplification soignée et l’élimination la plus complète possible du bruit. Le signal utile a une durée
de l’ordre de la microseconde, alors que le bruit est
présent durant toute la période de répétition, c’est-à-
dire pendant un temps 106 fois plus long. Ceci montre
l’intérêt de bloquer le système d’amplification pendant
tout le temps où les signaux de bruit s’accumulent dans le
système d’enregistrement. Le blocage de l’amplification
est réalisé dans un amplificateur à portes A.P. ( fig. 5) ;
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ce dernier est précédé d’un amplificateur à très faible
bruit adapté à la cellule détectrice.
Les caractéristiques principales de l’amplificateur à
portes sont :
-
commandes d’ouverture et fermeture sur deux voies séparées « 0 » et « F », par des impulsions à
faible niveau de durée minimum 20 ns;
-
temps d’ouverture et fermeture 20 ns;
-