BIOFUTUR 313 • SEPTEMBRE 2010 11
Ça y est ! La crise est passée ! Du moins d’après ce que l’on entend depuis le début de la trêve estivale. La croissance française semble effectivement connaître un léger mieux mais il reste maintenant à panser les plaies de près de trois ans d’une crise sans précédent, notamment pour l’investissement.
Et pour relancer l’économie, le Gouvernement mise largement sur les biotechnologies à travers ses investissements d’avenir.
En France, le secteur est encore jeune et peu structuré. Et pour cause, le boom biotechnologique français a bien eu lieu… mais en retard. Les États-Unis exploi- tent le filon depuis le milieu des années 1980, le Royaume-Uni et l’Allemagne depuis celui des années 1990. Les sociétés biotech françaises, elles, sont pour la plupart nées avec le nouveau millénaire. Il serait certes prétentieux de croire que nous réussirons en dix ans ce que d’autres ont fait en vingt ou trente ans mais le jour où elles pourront jouer dans la cour des grands et rivaliser avec les grandes industries historiques, la chimie et la pharmacie par exemple, semble encore bien loin, même pour les plus avancées d’entre elles.
Ce n’est pas tant la qualité de notre recherche ou notre capacité à innover qui fait défaut mais plutôt la transformation des découvertes en applications monnayables et leur transfert vers les industriels. Un écueil qui tient surtout à d’immenses carences, et d’abord dans le financement en amont, public et privé, des entreprises dites à fort potentiel de croissance, puis à toutes les étapes de la vie d’une jeune entreprise, depuis sa création jusqu’à son entrée en Bourse ou sa cession. De là à dire que l’État peut tout régler.
Nombre de mesures fiscales, considérées comme vitales par les PME biotech, ont été mises en place, arrangées, réarrangées. Mais elles ne peuvent à elles seules assurer la pérennité d’un secteur dont les besoins et les cycles n’ont rien de commun avec les autres secteurs. Le financement privé ne le peut pas non plus. Faut-il pour autant changer complètement les modèles de finance- ment ? Certains diront qu’il faudra commencer par revoir (et peut-être inventer) la formation des entrepreneurs et des investisseurs. G
Safi Douhi
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