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Travail de synthèse à faire pour le 10 juin
Problématique :La Méditerranée n’a pas été seulement un lieu d’affrontement entre les chrétiens et les musulmans au Moyen Age. Elle fut aussi un lieu de rencontre.
Sur base de témoignages datant du XIIe siècle, montre comment, en certains endroits de la Méditerranée que tu citeras, chrétiens et musulmans ont cohabité de manière pacifique.
Tâche.
Sur base du dossier documentaire ci-après, rédige un texte de synthèse qui répondra à la question suivante : « Comment, en certains endroits de la Méditerranée, chrétiens et musulmans ont cohabité de manière pacifique »
Consignes.
- Les informations doivent être extraites des documents. (Exploite bien tous les documents, retire les informations essentielles sans recopier les phrases !) + Mentionne le no des documents d’où tu retires l’information.
- Respecte bien le thème, l’époque et l’espace de ta recherche.
- Les informations doivent être regroupées par thèmes. Chaque thème fera l’objet d’un paragraphe (§) distinct.
1. Le 1er paragraphe traitera des relations entre les musulmans et les chrétiens. N’oublie pas de mentionner les lieux où se passe cette
« cohabitation ».
2. Le second paragraphe traitera des domaines d’échange entre les deux populations.
- Tu dois citer et utiliser tous les documents !
- Respecte bien les différentes étapes de la synthèse, comme elles sont expliquées dans ton dossier « fiches-outils » : introduction/développement (ici : 2§) et conclusion.
- Donne un titre en cohérence avec la problématique
- La synthèse doit être soignée et rédigée dans un français correct. Fais attention à l’orthographe.
Classe :
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Documents
Doc .1
Je citerai comme une attitude remarquable celle d'un Franc d'Antioche. J'y avais envoyé un de mes compagnons chez Theodoros Sophianos. Celui-ci avait pleine autorité dans la ville et était lié avec moi d'une réelle amitié. Il pria mon compagnon de se rendre avec lui à l'invitation d'une de ses vieilles connaissances, un chevalier franc de la vieille génération, de ceux qui avaient participé aux premières batailles. Maintenant retraité de l’armée, il était retiré à Antioche, dans une propriété dont il vivait. Il nous présenta, me dit mon compagnon, une table superbe, avec des mets aussi fins, nets et propres qu'on pouvait le rêver. J'hésitais un peu malgré tout, mais notre hôte me rassura : il ne mangeait plus de nourriture franque, depuis longtemps. Il avait des cuisinières égyptiennes, sur lesquelles il se reposait tout à fait, et la viande de porc n'entrait jamais sous son toit.
SCHEFER C., Mémoires de l'émir Ousâma, dans Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 30ᵉ année, N. 2, 1886. pp. 316-318.
Doc.2
"Les chrétiens font payer, sur leur territoire, aux musulmans une taxe, qui est appliquée en toute bonne foi. Les marchands chrétiens, à leur tour, paient en territoire musulman sur leurs marchandises ; l'entente est entre eux parfaite et la situation est toujours équitable. Les gens de guerre sont occupés à leur guerre, le peuple demeure en paix … Telle est la conduite des gens de ce pays dans leur guerre. Il en va de même dans la lutte entre les émirs des musulmans et les rois des chrétiens ; elle n'atteint ni les peuples, ni les marchands ; la sécurité ne leur fait défaut dans aucune circonstance, paix ou guerre."
IBN DJUBAYR, Voyages, 1184 (D’après M. GAUDEFROY-DEMONBYNES, Paris, Geuthner, 1949).
Doc.3
La cité de Bânyâs est une ville frontière du pays musulman. Elle est petite, possède une citadelle, une rivière qui entoure le pied du rempart et pénètre par une porte de la ville, et un canal de dérivation qui actionne des moulins. Cette ville était aux mains des Francs, mais feu Nûr ad-dîn la restitua aux musulmans. Elle cultive de grandes terres de labour dans une plaine qui l'environne et qui est dominée par une forteresse aux mains des Francs.
L'exploitation de cette plaine est partagée entre les chrétiens et les musulmans suivant un règlement dit de partage car les deux parties se partagent les récoltes à égalité. Leurs troupeaux sont mêlés sans qu'aucun préjudice en résulte.
IBN DJUBAYR, Voyages, 1184 (D’après M. GAUDEFROY-DEMONBYNES, Paris, Geuthner, 1949, pp.380-381).
3 Doc.4
Mardi 10 de ce mois (18 septembre), nous arrivâmes le matin à Akka (Saint-Jean d’Acre).
C'est la capitale des Francs en Syrie, le port que fréquentent tous les navires, comparable par son importance à celui de Constantinople, le rendez-vous des vaisseaux et des caravanes, le lieu de rencontre des marchands musulmans et chrétiens venus de tous les horizons. [...] Ses mosquées ont été transformées en églises et leurs minarets en clochers.
Mais Dieu a conservé pur un endroit de la grande mosquée où les musulmans se réunissent pour célébrer la prière rituelle.
A l'est de la ville, on voit la source dite Ayn al-Baqar (la source aux Vaches). A proximité, se dresse un lieu de prière dont le mihrab est resté intact. Les Francs ont bâti, à l'est, un autel pour eux. Ainsi les musulmans et les infidèles se réunissent dans ce lieu et se tournent chacun dans une direction différente pour prier.
IBN DJUBAYR, Voyages, 1184 (D’après M. GAUDEFROY-DEMONBYNES, Paris, Geuthner, 1949).
Doc .5
Alexandrie s'est rendue très célèbre par le concours de toutes les nations que le commerce y attire. On y voit tous les peuples de tous les royaumes de la chrétienté qui viennent d’Italie, de Sicile, d’Espagne, de Russie, d'Allemagne, de Danemark, d’Angleterre et de Flandres, quelques-uns de Normandie, de France. Il y en arrive aussi d'Afrique et même d'Arabie ; outre ceux qui sont du côté de l'océan Indien .... et de l'Ethiopie sans oublier les Grecs aussi bien que les Turcs. Il y a dans cette ville un grand trafic d'épices qu’on y apporte de l'Inde et que les marchands chrétiens achètent, Chaque nation a dans cette grande ville de commerce ses magasins, ses marchés et ses boutiques distinguées selon les marchandises qui sont de son négoce.
Benjamin de Tudela, Le livre des voyages, v. 1175.
(Cité par Gaspard-Clair-François-Marie Riche de Prony, Voyages de Rabbi Benjamin, fils de Jona de Tudèle, en Europe, en Asie et en Afrique (Éd.1734)). (Il y a eu une réimpression à l’identique en 2012 de cet ouvrage par la Bibliothèque Nationale de France)Doc.6
Classe :
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Le roi (de Sicile) a une conduite parfaite envers les musulmans; il leur confie des emplois, il choisit parmi eux ses officiers et tous, ou presque tous, gardent secrète leur foi et restent attachés à la foi de l'Islam. Le roi a pleine confiance dans les musulmans et se repose sur eux dans ses affaires et de l'essentiel des préoccupations, à tel point que l'intendant de sa cuisine est un musulman.
À Messine, il a un château, blanc comme la colombe, qui domine le rivage de la mer. Il a un choix nombreux de pages et de femmes esclaves. Il n'y a point de roi des chrétiens qui soit plus splendide en sa royauté, plus fortuné, plus luxueux que lui. (...) Il ressemble au roi des musulmans (...) Un autre trait que l'on rapporte de lui et qui est extraordinaire, c'est qu'il lit et écrit l'arabe (...). Suite à un tremblement de terre, le roi parcourut alors son palais … il dit aux musulmans : "Que chacun de vous invoque celui qu'il adore et dont il suit la foi !".
IBN DJUBAYR, Voyages, 1184 (D’après M. GAUDEFROY-DEMONBYNES, Paris, Geuthner, 1949, pp.380-381).
Doc.7 (= doc.41/6 de ton manuel Construire l’Histoire, 4e)
Eglise et cloître Saint-Jean des Ermites, Palerme (Sicile), XII-XIIIe siècles
Cette église a été construite au XIIe siècle par Roger II sur l’emplacement d’une mosquée dont certaines parties ont été conservées à l’intérieur. Le cloître date du siècle suivant.
Remarquons les différentes influences architecturales : celles de l’art byzantin pour les coupoles ; celles de l’art musulman pour le clocher en forme de minaret et enfin celles de l’art occidental pour la forme du cloître.
5 Doc.8
Nous qui étions Occidentaux, nous sommes devenus Orientaux; celui qui était Romain ou Franc est devenu Galiléen ou Palestinien, l'habitant de Chartres ou de Reims, Tyrien ou Antiochien. Nous avons oublié les lieux de notre origine; plusieurs d'entre nous les ignorent ou même n'en ont jamais entendu parler. Un tel possède ici des maisons en propre et des domestiques comme par droit d'héritage, tel autre a épousé une femme non parmi ses compatriotes, mais Syrienne, Arménienne, parfois même une Sarrasine baptisée. Un autre a beau-père, belle-mère, gendre, descendance, parenté. Celui-ci a des petits- enfants et neveux. Celui-ci possède des vignes, celui-là des champs. On se sert alter- nativement des diverses langues du pays; et les langues jadis parlées à l'exclusion les unes des autres sont devenues communes à tous et la confiance rapproche les races les plus éloignées. La parole de l'Ecriture se vérifie: «Le lion et le boeuf mangeront au même râtelier ». Le colon est maintenant devenu presque un indigène; qui était étranger s'assimile à l'habitant. Chaque jour, des parents et des amis viennent d'Occident nous rejoindre. Ils n'hésitent pas à abandonner là-bas tout ce qu'ils possédaient; car ceux qui étaient là-bas pauvres, Dieu ici les a rendus riches. Celui qui n'avait que quelques deniers possède ici des trésors. Tel qui chez lui ne jouissait même pas d'une terre, possède ici une ville: pourquoi retournerait-il en Occident, celui qui en Orient a trouvé une telle fortune?
FOUCHER DE CHARTRES, Historia hierosolymitana, env.1105, cité par Z,'Histoire N° 47, 1982, in Histoire, Fragnière, Suisse, 1991, p 93
Informations complémentaires :
*Ousâma (Usâma ibn Munqidh, 1095-1187) : prince musulman de Syrie. Sa vie couvre la période vaste des États croisés, entre la prise et la perte de Jérusalem.
Il ne quittait sa cité natale que pour des missions à Damas, au Caire, en Irak, où il conduisit des expéditions militaires, avant d'en être banni en 1131 par l'émir, son oncle, qui le jalousait et le craignait.
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Ibn Djubayr
(1145-1217) :voyageur et intellectuel originaire d'Al Andalus, auteur de plusieurs récits relatant ses voyages.
Al Andalus : terme qui désigne l'ensemble des territoires de la péninsule Ibérique et certains du sud de la France qui furent, à un moment ou un autre, sous domination
Benjamin de Tudèla
(1130-1173) :rabbin, né à Tudela en Navarre. Il est l'auteur
d'un récit de voyage inachevé, le Sefer massa'ot (Le livre des voyages). Avec sa
vaste formation et sa bonne connaissance des langues, il est une figure majeure
Classe :
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