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Article pp.13-14 du Vol.35 n°194 (2009)

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P

our la septième année, la convention de partena- riat entre la Revue française de gestionet l’Asso- ciation internationale de management stratégique permet la publication d’un numéro spécial regroupant certaines des meilleures recherches soumises à la confé- rence annuelle de l’AIMS. Les précédentes éditions trai- taient de thèmes précis, tels que l’innovation ou les alliances. Cette année, le numéro spécial, en prise avec les événements financiers, économiques et sociaux de 2008 et 2009 s’interroge sur l’ancrage des sciences de gestion dans la société.

Tandis que les économistes qui hier expliquaient pour- quoi la crise ne se produirait pas aujourd’hui démontrent qu’elle était inévitable, les experts en sciences de ges- tion demeurent cois et inaudibles. Bourdieu en son temps, notamment dans son ouvrage Les structures sociales de l’économie dénonçait l’illusion scolastique des économistes et le hiatus entre une économie distor- due reposant sur la pointe fine d’un agent économique RODOLPHE DURAND

HEC Paris

RFG-AIMS

un numéro spécial en forme d’appel

P A R T E N A R I A T R F G - A I M S

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atrophié, sevré de ses liens, et une sociolo- gie immergée, structuralement disposée.

« L’homo economicus tel que le conçoit l’orthodoxie économique est une sorte de monstre anthropologique : ce praticien à la tête de théoricien incarne la forme par excellence de la scholastic fallacy, erreur intellectualiste ou intellectualo-centrique par laquelle le savant place dans la tête des agents qu’il étudie les considérations et constructions théoriques qu’il a dû élaborer pour rendre compte de leurs pratiques. » (p. 257). « On ne peut réunifier une science sociale artificiellement divisée – économie et sociologie – qu’en prenant conscience du fait que les structures économiques et les agents économiques ou, plus exactement, leurs dispositions sont des constructions sociales, indissociables de l’ensemble des constructions sociales qui sont constitutives d’un ordre social. » (p. 259). Bourdieu pro- posait alors d’instiller l’« habitus écono- mique » pour permettre la réconciliation entre économie et société. Il expédiait aux oubliettes les «théories indigènes de l’ac- tion stratégique (management) expressé- ment produites en vue d’assister les agents, et en particulier les dirigeants, dans leurs décisions, et explicitement enseignées dans les écoles où se forment ces dirigeants, comme les grandes business schools.» (p. 245).

Dans ce numéro spécial, au travers de l’introduction en forme de tribune qui suit ces pages et des articles articulés autour de trois dialogues qui constituent ce numéro, nous proposons une autre voie. Une voie plus unifiée des sciences de gestion, produi- sant et diffusant des connaissances à desti- nation de la société, auxquelles chacun peut faire appel pour étayer ses jugements et

défendre ses causes. Entre l’économie et la sociologie, il y a un espace gros de ques- tionnements qui s’ouvre et pour lequel les sciences de gestion peuvent apporter des réponses. Les dernières décennies nous ont fourni beaucoup de connaissances sur l’étude des organisations, des entreprises, de leur comportement situé, normé, et sociologiquement ordonné pour mieux comprendre, expliquer, et donner un sens aux actions des entreprises et des managers.

Les sciences de gestion ont par ailleurs beaucoup emprunté aux disciplines nourri- cières que sont l’économie, la sociologie, ou la psychologie. Il est temps de s’affran- chir de nombreux liens qui retiennent l’ex- pression libre et affirmée des sciences de gestion, y compris les distinctions institu- tionnelles et thématiques, et ce numéro spé- cial est un modeste pas dans cette direction.

Au-delà de Jérôme Barthélemy et l’équipe de la rédaction de la Revue française de gestiondont nous saluons ici l’ouverture et la confiance, les articles présentés dans ce numéro ont été choisis au terme d’un pro- cessus impliquant un grand nombre de per- sonnes que nous souhaitons remercier éga- lement ici : les organisateurs de la conférence 2008 à Nice, et singulièrement Yvonne Giordano, nous ont permis d’accé- der rapidement aux articles présélec- tionnés ; les évaluateurs nous ont orientés dans nos décisions éditoriales ; les auteurs ont subi au minimum deux allers-retours de révision pour mettre au point leurs manus- crits et ont tous réagi dans des délais serrés.

Sandra Charreire-Petit et Vanessa Warnier m’ont accompagné avec un professionna- lisme et une générosité qui ont rendu ce processus épineux agréable et fructueux.

Un grand merci à tous et bonne lecture.

14 Revue française de gestion – N° 194/2009

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