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Ethnopharmacologie et toxico-pharmacodynamie de gardenia sokotensis hutch

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Academic year: 2021

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Introduction

Le Burkina Faso est l’un des pays à faibles revenus dans le monde. Les populations rencontrent d’énormes difficultés à survenir à leurs besoins tant sur le plan nutritionnel que sur le plan sanitaire (le taux brut de natalité est de 46,1 pour mille ; celui de la mortalité générale 14,8 pour mille).

Il y’a un manque sévère d’infrastructures sanitaires et de personnel médical [1] :

 un médecin pour 20516 habitants;  un infirmier pour 6131 habitants;  une sage femme pour 24357 habitants;  un pharmacien pour 70000 habitants.

Contrairement aux normes préconisées par l’OMS qui sont :  Un médecin pour 10000 habitants;

 Un infirmier pour 5000 habitants;  Une sage femme pour 5000 habitants;  Un pharmacien pour 20000 habitants.

De plus, seulement 30% de la population ont accès aux médicaments essentiels. La médecine traditionnelle constitue une alternative pour de nombreuses personnes car étant géographiquement accessible, mais aussi et surtout financièrement abordable.

Le recours à la médecine traditionnelle remonte à la nuit des temps. En effet, pour restaurer ou maintenir sa santé, l’homme, de tout temps, utilisait ses connaissances, des pratiques, des techniques et des substances d’origine

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connaissances sur les plantes se sont approfondies, ainsi jusqu’au 19ème

siècle le traitement par des préparations pharmaceutiques à base de plantes ou phytothérapie, a constitué l’essentiel de l’arsenal thérapeutique [2], avant de céder sa place aux médicaments de la chimiothérapie. La médecine traditionnelle est une partie intégrante de la culture des populations qui y ont recours. Elle est incrustée dans la mentalité des populations.

Au Burkina Faso, la médecine traditionnelle constitue un recours incontournable puisque 80% de cette population l’utilise pour se soigner [3]. Elle essaie de prendre en charge les pathologies les plus récurrentes dans la population parmi lesquelles l’inflammation occupe une place non négligeable. Celle-ci est fréquente dans diverses affections, ce qui a pour corolaire sa prise en charge courante par les tradipraticiens.

Le traitement actuel de l’inflammation repose principalement sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les anti-anti-inflammatoires stéroïdiens que sont les glucocorticoïdes. Ces anti-inflammatoires possèdent de nombreux effets indésirables et des précautions à prendre, ce qui rend très délicat leur emploi [4]. Des études épidémiologiques évaluent le risque lié à l'utilisation des AINS à 260 000 hospitalisations et 26 000 décès par an dans le monde, résultant majoritairement d'hémorragies digestives. En dépit de cela, les anti-inflammatoires constituent une classe de médicaments les plus consommés, surtout en automédication.

On estime actuellement à plus de 30 millions le nombre d’individus utilisant chaque jour des AINS à travers le monde [5].

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L’utilisation des plantes anti-inflammatoires se révèle être une alternative stratégique face à cette problématique.

L’approche et la connaissance du patrimoine thérapeutique, surtout burkinabè et plus particulièrement des pharmacopées traditionnelles, par la science contemporaine en est encore à ses premiers balbutiements. En témoigne le nombre peu élevé de travaux scientifiques effectués à ce jour dans le domaine. Plus que jamais, se manifeste l’urgence des études car les détenteurs du savoir populaire disparaissent chaque jour avec les connaissances qu’ils détiennent.

Notre présent travail a pour objectif l’étude de l’activité anti-inflammatoire de Gardenia sokotensis Hutch, plante couramment utilisée au Burkina Faso dans l’indication traditionnelle.

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GENERALITES SUR L’INFLAMMATION

Définition

L’inflammation désigne l’ensemble des réactions déclenchées dans un organisme vivant, par une agression qui peut être d’origine physique, chimique, microbienne ou endogène.

Cet ensemble de phénomènes réactionnels siégeant dans les tissus vascularisés (tissu conjonctif) a pour finalité de limiter et de réparer les effets de l’agression [7].

I. Les causes de l’inflammation

[8]

L’inflammation est une réponse de l’organisme à une agression qui peut avoir diverses origines.

I.1 Causes exogènes

Causes physiques : elles sont liées à un traumatisme, à la chaleur, au froid, à des

radiations ionisantes, à l’électricité.

Causes chimiques : acide, base, venin, toxiques divers. Causes infectieuses : bactériennes, virales, parasitaires.

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I.2 Causes endogènes

Causes trophiques : elles sont en rapport avec un défaut de vascularisation. Conflits immunitaires : rencontrés dans les maladies inflammatoires

chroniques.

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Chapitre I : La réponse inflammatoire

Introduction

L’inflammation est un processus dynamique, évolutif déclenché par des agents internes et externes. Elle est constituée par un ensemble de réactions vasculaires, cellulaires et humorales qui se déroulent dans le tissu conjonctif, schématiquement en différentes phases qui sont : une phase vasculo-sanguine, une phase cellulaire et une phase de réparation.

I. Initiation : la phase vasculaire

En réponse à une agression, des mécanismes immédiats se mettent en route, leur but est de donner l’alerte et de recruter les cellules de l’immunité naturelle. Cette phase comporte trois modifications élémentaires qui sont la congestion active, l’œdème inflammatoire, la diapédèse leucocytaire [9].

I.1. La congestion active

C’est l’augmentation de la quantité de sang dans un tissu par afflux exagéré de sang artériel. Elle apparaît dans les dix minutes qui suivent

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l’agression et atteint son paroxysme entre 15 et 160 minutes. Sa durée est très variable, de quelques heures à quelques jours. Dans les dix minutes qui suivent l’agression, il se produit des modifications dans les territoires de la micro circulation. Cliniquement, cette congestion active s’exprime par une chaleur et par une rougeur. L’examen histologique à ce stade montre une dilatation des artérioles, des capillaires et des veinules, une turgescence des cellules endothéliales avec une lumière remplie de globules rouges [10]. Ces phénomènes ont pour rôle l’augmentation de la quantité de sang dans les territoires lésés. Cette congestion active est déclenchée essentiellement par des facteurs humoraux : histamine, sérotonine, prostaglandine, prostascyclines [11].

I.2. L’œdème inflammatoire

Il se caractérise par l’issue hors des vaisseaux d’une substance riche en protéines infiltrant le tissu conjonctif ou s’accumulant dans les cavités naturelles (alvéoles pulmonaires, séreuses, cavités articulaires) : c’est un exsudat. Cliniquement, cet œdème se traduit par un gonflement tissulaire ou tumeur. L’étude histologique montre une substance fondamentale abondante, claire et peu colorée. Parfois il s’associe à l’œdème une extravasation d’hématies réalisant l’œdème hémorragique [12]. Plusieurs facteurs concourent à la constitution de l’œdème:

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 L’augmentation de la perméabilité capillaire due en partie à l’élargissement des fentes intercellulaires sous l’action de l’histamine, de la sérotonine et de la bradykinine.

L’œdème à des effets bénéfiques qui sont:  La dilution des produits toxiques;  L’apport local d’Immunoglobulines;

 La Diffusion des substances favorisant la phagocytose;

 La précipitation de fibrine réalisant une barrière entre les territoires sains et lésés.

L’œdème peut être néfaste en raison de son abondance (ex : œdème pulmonaire infectieux) ou de son installation brutale (ex : œdème du larynx).

I.3. La diapédèse leucocytaire

C’est la migration de leucocytes hors des capillaires et veinules. Dans le courant sanguin, ralenti après la vasodilatation, les leucocytes se disposent en un film périphérique puis se plaquent contre les cellules endothéliales : c’est la margination [13]. Grâce à des pseudopodes ces leucocytes s’insinuent entre les cellules endothéliales et franchissent la membrane basale par dépolymérisation. Ils se groupent d’abord en manchon péricapillaire puis migrent dans le tissu [14]. Il s’agit essentiellement de polynucléaires neutrophiles (PNN), de polynucléaires éosinophiles (PNE) puis des monocytes. Leur afflux local est le fait de facteurs généraux (stimulation médullaire par des substances circulantes) et de facteurs locaux (chimiotactisme positif développé par de nombreuses

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substances), produits de dégradation du complément. Les granulocytes et les monocytes vont s’associer à d’autres cellules pour constituer le granulome inflammatoire à la phase cellulaire.

I.4. Les médiateurs locaux

Le système du complément produit les fragments C3a et C5a qui rendent le chimiotactisme positif. Les facteurs de coagulation en particulier le facteur XII agissent également sur le chimiotactisme [8]. Sous l’effet des médiateurs, les terminaisons nerveuses sécrètent la substance P qui agit sur la douleur. Les plaquettes libèrent la sérotonine et l’histamine. Les monocytes secrètent l’histamine et le tétrapeptide. Cette histamine libérée entraîne une baisse du tonus des artérioles, des méta-artérioles, du sphincter précapillaire, une hypertonie des veinules, un gonflement et un écartement des cellules endothéliales et une stimulation du transport actif trans-cellulaire [15]. Ces facteurs entraînent une sclérose capillaire majeure avec augmentation de la perméabilité capillaire et l’œdème. L’histamine est le premier médiateur libéré au cours d’un processus inflammatoire.

La sérotonine contenue dans les mastocytes et les plaquettes renforce l’effet de l’histamine. Les cellules endothéliales sécrètent les molécules d’adhésion et des cytokines.

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II. Amplification : la phase cellulaire

II.1. Les cellules

La vasodilatation, l’augmentation de la perméabilité vasculaire par rétraction des cellules endothéliales, la production de molécules chimiotactiques sur les leucocytes, l’expression des molécules d’adhésion par les cellules endothéliales (selectine, VCAM, cadhérines, intégrines) provoquent un afflux cellulaire. Cette phase amène, sur le foyer inflammatoire, des cellules de l’immunité naturelle (PNN, PNE, macrophage) et d’autres cellules qui permettront la mise en route de l’immunité spécifique ou acquise (monocytes, macrophages, lymphocytes) [16].

Les polynucléaires et les monocytes vont, grâce à leur richesse en enzymes lysosomiales, agir par phagocytose et par protéolyse. Les enzymes libérées attaquent les cellules et les substances intercellulaires (collagène, élastine, membranes basales, substances cartilagineuses); ceci entraîne la dénaturation, la mort cellulaire ou tissulaire. D’autres enzymes activent les divers systèmes humoraux; cette libération se produit lorsque les lysosomes sont fragilisés par divers types d’agressions au cours d’une phagocytose intense [17]. Certaines substances pharmacologiques utilisées comme anti-inflammatoires sont des stabilisants de membranes, en particulier lysosomiales. Les polynucléaires sont les premiers à arriver sur le site de l’inflammation, suivis des cellules mononuclées [18] [7].

Les lymphocytes et leurs dérivés vont agir par les processus d’immunité cellulaire (lymphokines, cellules effectrices) et d’immunité humorale

(11)

(immunoglobulines). Les fibroblastes représentent une tentative très précoce de la réparation tissulaire.

II.2. Les médiateurs

II.2.1. Les molécules effectrices sur les cibles

Les protéases : Elles sont présentent dans les granules des polynucléaires neutrophiles et éosinophiles. Elles provoquent une protéolyse matricielle et un effet délétère sur les cibles. Cet effet est modulé par les anti-protéases (alpha un anti tripsine, serine protease inhibitors (serpins), tissue inhibitor of metalloproteinases (timps) [19].

Les protéines cationiques : contenues dans les granules des éosinophiles, elles ont un effet cytotoxique. Ces protéines cationiques activent les cellules voisines (libération de médiateurs lipidique et de cytokines) [20].

Les formes réactives de l’oxygène : trois systèmes enzymatiques les produisent [14] [21]. La NADPH oxydase: La peroxydase: 2 O2 + 2 H2O O2 + 4OH° cytotoxique

HOCl + OH° cytotoxique H2O2 + Cl

(12)

Le monoxyde d’azote (NO) synthase : l’oxydation du NO formé conduit à des dérivés cytotoxiques.

II.2.2. Les molécules de signalisation a- Les dérivés lipidiques

Le point de départ, l’acide arachidonique dont la plus grande partie est incorporée dans la fraction phospholipidique des membranes cellulaires, la synthèse se fait sous l’action de la phospholipase A2 [22].

Figure 1: synthèse des dérivés lipidiques à partir des phospholipides membranaires [a].

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Dans la plupart des tissus, la cyclo-oxygénase 2 (COX 2) transforme l’acide arachidonique en endoperoxyde G2 et H2 très instable, suivant la nature du tissu où prend naissance ces endoperoxydes et la présence d’éventuel cofacteurs [23]. Ces endoperoxydes vont soit spontanément soit sous l’influence d’enzyme s’isomériser en prostaglandines (PG) plus stables tels que : la prostaglandine E2, F2, D2 (PGE2, PGF2, PGD2).

Ils peuvent aussi sous l’influence des synthétases se transformer en : - Thromboxane A2 très labile qui survient au niveau des plaquettes;

- Prostacyclines qui sont les métabolites principaux de l’acide arachidonique dans les cellules endothéliales.

Les prostaglandines constituent une famille nombreuse aux effets multiples dont le taux s’élève dans l’inflammation suite à l’activation macrophagique.

Figure 2: synthèse des prostaglandines et niveau d'action des anti-inflammatoires [a]

(14)

Les leucotriènes sont des molécules chimiotactiques et anaphylactiques [24].

Figure 3: synthèse des leucotriènes et leurs effets [a].

Point de départ l’acide arachidonique, sous l’effet de la lipo-oxygénase et une déshydratase va donner naissance à l’acide 5 hyperoxyde glucuronique et le leucotriène A4 (LTA4). La 5 lipo-oxygénase existe essentiellement au niveau des neutrophiles, éosinophiles, monocytes, macrophages, et mastocytes. Le platelet activating factor (PAF) active les plaquettes mais agit aussi sur beaucoup d’autres cellules [25] [26]. Le PAF n’est pas stocké dans la cellule [27].

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Figure 4: synthèse et effets du PAF-acéther [a]

b- les cytokines

Le tumor necrosis factor alpha (TNFα) est un toxique très utile à petite dose. Il agit sur des activations cellulaires multiples : cellules endothéliales, macrophages, polynucléaires, fibroblastes [28]. Ces cellules activées produisent de nombreux médiateurs tels les interleukines, les interférons, les molécules d’adhésion. Il existe des interleukines pro inflammatoires (IL-1α, IL-6) et des interleukines anti-inflammatoires (IL-10, IL1-RA) [29].

III. Généralisation

La généralisation de l’inflammation se produit quand le foyer inflammatoire produit des médiateurs à un niveau qui va mobiliser tout

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l’organisme. Les médiateurs biochimiques produits au niveau du foyer inflammatoire en particulier l’interleukine 1 et l’interleukine 6 agissent sur des organes cibles. L’interleukine 1 agit sur le système nerveux central, ce qui provoque l’hyperthermie et stimule la sécrétion d’ACTH; ce qui élève le cortisol sanguin. L’interleukine 6 agit au niveau du foie en stimulant la biosynthèse des protéines de la réaction inflammatoire (PRI+) et inhibent la synthèse des protéines (PRI-). Les effets des protéines de la réaction inflammatoire ne sont pas bien définis; certaines aident à la lutte antibactérienne, d’autres aident à la régulation de la réponse inflammatoire [30].

La protéine réactive C, la céruléoplasmine, le fragment C3 du complément participent à l’opsonisation [31]. L’oromucoïde, l’alpha 1 antitrypsine, l’alpha 1 antiplasmine sont des anti-protéases. L’haptoglobine, le fibrinogène participent à la coagulation et à la cicatrisation. Les protéines de la réaction inflammatoire négative (PRI-) sont la préalbumine, la transferrine, l’apoproteine A1, la sérumalbumine, l’alpha deux human serum glycoprotein (α2-HS).

IV. La phase de réparation

La réparation tissulaire est l’ensemble des processus aboutissant à la guérison d’une lésion, avec ou sans séquelles, par régénération ou cicatrisation. Elle comporte des phénomènes qui s’intriquent et se succèdent.

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IV.1. La détersion

Elle consiste à l’élimination du matériel anormal qui encombre le foyer inflammatoire. Elle est obligatoire pour permettre la cicatrisation [32]. Elle comporte:

-La détersion interne qui se fait par les phagocytes, surtout les macrophages. Les produits peu abondants sont digérés et ceux non digestibles sont entraînés à distance par la lymphe;

-La détersion externe qui se fait par ouverture directe de la peau dans un conduit naturel ou à travers une fistule;

-La détersion artificielle ou chirurgicale qui vient suppléer ou compléter la détersion naturelle.

IV.2. La coaptation [33]

Elle suit la détersion et facilite la régénération et la cicatrisation. Elle se définit comme une contraction du foyer inflammatoire avec rapprochement de ses berges. Elle est spontanée si les tissus lésés sont riches en tissus élastiques et si l’inflammation n’est pas étendue, exemple les petites plaies cutanées. La suture est nécessaire dans les autres cas.

IV.3. La régénération

La détersion et la coaptation permettent la constitution d’un tissu nouveau qui est le blastème de régénération ou bourgeon charnu [34]. Il s’agit d’un tissu

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conjonctif jeune comportant des fibroblastes qui élaborent des fibres de collagène, des myofibroblastes et des capillaires néoformées. La régénération vise le comblement d’une perte de substance.

Le processus aboutissant à la reconstitution d’un tissu épithélial lésé est la régénération tissulaire.

La qualité de cette régénération dépend du tissu lésé et de l’importance des lésions. Dans les parenchymes pleins, s’il y a destruction prédominante des cellules épithéliales avec persistance de la trame de soutien, les cellules épithéliales régénèrent et reconstituent le parenchyme fonctionnel sans cicatrices. Dans les autres cas il apparaît une cicatrice fibreuse mutilante. Les revêtements épithéliaux par contre prolifèrent et comblent la perte de substance.

Conclusion

L’inflammation met en jeu des mécanismes régionaux et généraux qui s’enchaînent. Elle est habituellement bénéfique puisqu’elle aboutit à la réparation tissulaire. Elle peut cependant être responsable d’effets néfastes locaux ou régionaux. La connaissance de son processus permet de comprendre les modalités d’action et l’efficacité des thérapeutiques utilisées.

(19)

Chapitre II : le traitement anti-inflammatoire

Introduction

L’inflammation est donc un ensemble de réactions dont la finalité peut être utile (réaction de défense de l’organisme pour faire face une agression) ou nocive (inflammation secondaire à un processus auto-immun). On distingue ainsi l’inflammation localisée ou primaire (aiguë) et l’inflammation généralisée (chronique) dans le cas de l’inflammation rhumatismale. Les anti-inflammatoires agissent sur la synthèse de l’acide arachidonique et de ses dérivés au niveau des phospholipides des membranes cellulaires.

I. Points d’impacts des thérapeutiques anti-inflammatoires

I.1. Effets multiples : les glucocorticoides [35]

Les glucocorticoïdes exercent surtout des effets inhibiteurs qui limitent l'action des principaux médiateurs de la réponse inflammatoire.

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- la synthèse de cytokines (inhibition surtout de la synthèse de l'IL-1, de l'IL-6, et à un moindre degré du TNF α);

-la production des médiateurs lipidiques (baisse de production des prostaglandines et des leucotriènes) [36];

-l'action des protéases (inhibiteurs de la collagénase, de l'élastase, des activateurs du plasminogène);

-la synthèse de NO;

-le trafic et la domiciliation des cellules inflammatoires (inhibition des facteurs chimiotactiques et baisse de l'expression des molécules d'adhérence);

-la perméabilité vasculaire (limitation des processus de vaso-perméabilité).

I.2. Effets cibles sur les cytokines

Nous avons vu l'importance du rôle joué par les cytokines pro-inflammatoires dans chacune des étapes de la réaction [37]. Pour bloquer leurs effets, trois stratégies peuvent être envisagées:

I.2.1. Cytokines antagonistes

On peut utiliser des cytokines antagonistes anti-inflammatoires telles que l'IL10 ou le TGFb (Transforming growth factor beta). Dans la maladie de Crohn, des protocoles ont testé l'efficacité de traitements par l'IL10 [26].

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I.2.2. Récepteurs solubles des cytokines [38]

On peut utiliser des récepteurs solubles capables de lier la cytokine avant que celle-ci ne se fixe à son récepteur membranaire et n'induise un signal d'activation à la cellule. Dans le cas du récepteur soluble du TNF à forte concentration, on note cet effet compétiteur. Dans la polyarthrite rhumatoïde, certains protocoles en cours utilisent des récepteurs solubles du TNF pour limiter le processus inflammatoire. Il faut noter, toutefois, que la liaison " récepteur soluble-ligand " peut aussi prolonger l'effet de la cytokine en rendant ce ligand moins sensible à la dégradation. Ce résultat s'observe avec le récepteur soluble du TNF à faible concentration ou avec le récepteur soluble de l'IL-6.

I.2.3. Anticorps anti-cytokines

Des anticorps monoclonaux " humanisés " anti-cytokines sont utilisés dans certains protocoles, notamment des anti-TNF dans la polyarthrite rhumatoïde [39].

I.3. Effets cibles sur les médiateurs lipidiques

Différents agents thérapeutiques peuvent bloquer l'action des médiateurs lipidiques. Il existe ainsi :

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- des anti-leucotriènes : des récepteurs de leucotriènes ont été caractérisés. Il s'agit de cysteinyl leucotriène 1 (Cys LT1) qui fixe le LTC4, le LTD4, le LTE4 et le cysteinyl leucotriène 2 (Cys LT2) qui fixe le LTC4 et le LTD4. Des agents bloquant l'action de ces récepteurs ont été synthétisés. Certains de ces antagonistes sont utilisés dans l'asthme [41].

- des anti-cyclo-oxygénases : les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS bloquent la voie de la 5 cyclo-oxygénase ou 5- cyclo-oxygénase [42]. Il existe deux isoformes de la cyclo-oxygénase (COX-1, COX-2). Les prostaglandines produites par les COX-1 (production constitutive) sont indispensables à la trophicité de certains tissus en particulier de l'estomac. Des anti-COX-2, qui limitent la production des prostaglandines liées à la réaction inflammatoire (production inductible) ont peu d'effets sur l'estomac et sont aujourd'hui disponibles. L'Aspirine favorise aussi la synthèse d'eïcosanoïdes anti-inflammatoires comme les lipoxines.

I.4. Effets cibles sur les chémokines et les molécules d'adhérence

Pour limiter l'afflux de cellules inflammatoires dans un tissu " agressé", on peut agir sur les facteurs chimiotactiques, notamment les chémokines, et sur les molécules d'adhérence.

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I.4.1. Actions anti-chémokines [43]

Certaines chémokines exercent des effets privilégiés sur une population cellulaire donnée. On peut citer, à titre d'exemple, le MCP-1 (monocyte chemo-attractant 1) actif sur les monocytes, l'IL8 actif sur le polynucléaire neutrophile, l'eotaxine actif sur le polynucléaire éosinophile. L'afflux local de leucocytes peut avoir des effets bénéfiques ou néfastes selon des situations. L'afflux de neutrophiles dans un foyer inflammatoire peut avoir des conséquences bénéfiques (endocytose, lyse de l'agent infectieux). En revanche, l'afflux d'éosinophiles semble être un facteur aggravant dans la réaction allergique. Un traitement anti-eotaxine ou anti-CCR3 (récepteur d'éotaxine) pourrait être utile. Il faut remarquer que les récepteurs de chémokines n'ont pas pour seule propriété la capacité de fixer les chémokines. Ainsi le CCR3, récepteur de l'éotaxine est aussi le co-récepteur de la gp120 du VIH [14]. Ces aspects sont à prendre en considération avant d'engager ces nouveaux choix thérapeutiques. Un autre exemple concerne les lésions athéromateuses : le blocage des interactions MCP-1/CCR2 est en cours d'évaluation.

I.4.2. Actions anti-molécules d'adhérences [44]

Des modèles expérimentaux ont montré qu'une altération de l'expression de molécules d'adhésion par l'action d'anticorps monoclonaux bloquant ou après invalidation génique, peut limiter l'afflux des cellules dans un tissu " agressé ". L'implication des molécules d'adhésion a été évoquée dans différentes situations

(24)

pathologiques dont le choc septique ou le rejet de greffe. A l'avenir le blocage ciblé de leur action pourrait s'avérer utile. A titre d'exemple, on estime que dans les brûlures, environ 10% des lésions correspondent au traumatisme thermique direct et 90% à une réaction inflammatoire qui pourrait être supprimée ou diminuée en bloquant les molécules d'adhésion.

I.5. Actions ciblées sur les lymphocytes CD4+

Les molécules CMH de classe II sont exprimées à la surface des cellules présentatrices d'antigènes et favorisent la coopération avec les cellules T CD4+. L'interféron gamma accroît l'expression des molécules de CMH classe II. Les statines entraînent une inhibition de l'expression inductible du CMH de classe II par l'interféron gamma. Cette action entraine une limitation de l'activation des lymphocytes CD4+ de polarité TH1 avec une baisse de la production des cytokines pro-inflammatoires [45].

II. Classification des anti-inflammatoires

Les médicaments anti-inflammatoires sont regroupés en deux grandes familles qui sont les anti-inflammatoires stéroïdiens et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) [42].

Les anti-inflammatoires stéroïdiens sont représentés essentiellement par les glucocorticoïdes.

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La dualité de la cyclo-oxygénase (COX) conduit à distinguer deux familles d'anti-inflammatoires non stéroïdiens: les premiers, dits classiques, inhibiteurs non sélectifs de la cyclo-oxygénase, les seconds représentés par les coxib, inhibiteurs sélectifs de COX-2 [46].

Les principaux AINS classiques sont représentés par: - Les salicylés (acide acétylsalicylique);

- Les pyrazolés (phenylbutazone, metamisole, propyphenazone);

- Les dérivés de l’acide anthranilique (acide mefenamique, acide niflumique, diclofenac, floctafenine…);

- Les dérivés de l’acide propionique (Acide tiaprofénique, Ubiprofène, Naproxène…);

- Les oxicams (Meloxicam, Piroxicam, Ténoxicam);

- Les dérivés acéto-indoliques (Indometacine, sulindac, etodolac);

A côté de ces AINS, inhibiteurs des PG, il convient de rappeler qu’il existe des produits anti inflammatoires non inhibiteurs des PG, dont: - Les anti-arthrite rhumatoïde: les sels d’or, la pénicillamine, le levamisole, les antipaludéens et les immunosuppresseurs, réservés à la rhumatologie et de maniement délicat [47];

- les anti-goutteux: colchicine, allopurinol et uricosuriques, réservés au traitement de la goutte [48].

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III. Mécanismes d’action et effets pharmacologiques

III.1. Les glucocorticoïdes

Les glucocorticoïdes pénètrent dans les différentes cellules inflammatoires où ils interagissent avec un récepteur soluble intracytoplasmique; le complexe corticoïde-récepteur pénètre dans le noyau d'où il module la synthèse de nombreux messagers intracellulaires, dont le facteur inhibiteur du nuclear factor-kappa B (NFkB). Par ce biais, les glucocorticoïdes agissent à de multiples niveaux de la réponse inflammatoire [49].

III.1.1. Propriétés anti-inflammatoire et immunosuppressive [19]

Les actions des corticoïdes sur les différents acteurs de l'immunité et de l'inflammation sont résumées ci-dessous:

III.1.1.1. Cytokines: inhibition de la transcription des cytokines pro-inflammatoires.

III.1.1.2. Médiateurs de l'inflammation: diminution de l'acide arachidonique par la synthèse de lipocortine-1 qui possède une activité anti-phospholipase A2 [50].

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III.1.1.4. Cellules sanguines de la lignée blanche

Macrophages : diminution de leur différenciation et de leur activité

anti-infectieuse [8] [51].

Polynucléaires neutrophiles: augmentation des PNN circulants, inhibition de

l'adhésion, leurs fonctions sont peu altérées.

Polynucléaires éosinophiles, basophiles et mastocytes: effet sur la circulation,

effet anti-allergique [52].

Lymphocytes: baisse des lymphocytes circulants

Lymphocytes T: inhibition de la production, de la prolifération, des fonctions des lymphocytes T helper, suppresseurs et cytotoxiques.

Cellules endothéliales: diminution de la perméabilité vasculaire et de

l'activation des cellules endothéliales, inhibition de l'afflux des leucocytes [14].

Fibroblaste : diminution de la prolifération et de la production des protéines

(collagène).

III.1.2. Autres propriétés

Elles sont en générale à l'origine des effets indésirables des glucocorticoïdes:

III.1.2.1. Propriétés liées à l'effet glucocorticoïde [53]

- Suppression de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien: la diminution du

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- Effet hyperglycémiant: augmentation de la synthèse hépatique et baisse de

l’utilisation périphérique du glucose [54];

- Modification de la répartition des graisses corporelles; - Diminution des réserves en calcium;

- Perte musculaire;

- Effets sur le système nerveux central: Troubles de l'humeur et

comportementaux, euphorie, insomnie [50].

III.1.2.3. Propriétés liées à l'effet minéralocorticoïde : augmentation de la réabsorption tubulaire du sodium (Na+), excrétion rénale du potassium (K+) et d'eau.

III.2 les anti-inflammatoires non stéroïdiens [55]

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des molécules qui appartiennent à des familles chimiques de structures hétérogènes et qui n'ont pas de structure chimique stéroïdienne. Les AINS ont une action antipyrétique en entravant la synthèse des prostaglandines pyrogènes induite par des cytokines (Il 1) dans le centre hypothalamique de thermorégulation. Ils sont avant tout analgésiques, agissant sur toutes les douleurs par excès de nociception. Leur effet anti-inflammatoire se manifeste à dose supérieur à celle antalgique [56]. Leurs effets sont essentiellement symptomatiques. Les AINS ont pour mode d'action commun de diminuer la production des prostanoïdes en inhibant

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l'activité des deux isoformes de cyclo-oxygénases (1 et 2). La COX-2 est une isoforme exprimée essentiellement lors d'un processus inflammatoire. A l'exception des coxibs qui sont réellement sélectives pour la COX-2, tous les autres AINS ne sont pas ou peu sélectifs. Les inhibiteurs spécifiques de la COX-2 n’agissent que sur l’excès de PG au site inflammatoire en respectant les PG dans les tissus sains, notamment le tractus gastro-intestinal. La COX-1 est impliquée dans la régulation de multiples fonctions physiologiques. L'inhibition de la COX-1 explique en partie les effets secondaires classiques des AINS non sélectifs. Tous les AINS, sauf les coxibs, perturbent les tests d’agrégation plaquettaire. Seule l’aspirine, qui inhibe de façon irréversible la COX-1 des plaquettes possède une réelle activité antiagrégante.

IV. Pharmacovigilance [b]

IV.1. Généralités

Les glucocorticoïdes, lorsqu’ils sont employés à forte dose et au long cours, induisent des effets indésirables, presque tous de type A, donc explicables pharmacologiquement. Ces effets sont surtout ceux partagés avec les hormones naturelles, donc d’ordre métabolique (effet cortisol) et homéostasique (effet aldostérone). Rappelons qu’un traitement court ou encore une administration unique permet de sauver une vie humaine sans risque [57]. Les allergies aux corticoïdes sont rares mais ne doivent pas être négligées car elles peuvent

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engager le pronostic vital. Elles surviennent le plus souvent chez des patients asthmatiques ou intolérants à l'aspirine.

Les AINS sont des produits à risque. Beaucoup de produits ont été retirés du marché ou limités dans leurs indications: Alclofénac et risque cutané; Benoxaprofen et insuffisance rénale et hépatotoxicité; Isoxicam et syndrome de Lyell; acide tiénilique et hépatotoxicité, etc [58]. Beaucoup des effets indésirables sont de type A, explicables par le mécanisme d’action (inhibition des PG et saignement, ulcères gastro-intestinaux, retard à l’accouchement...); certains sont de type B, plus rares, sévères ou mortels (syndrome de Lyell, hépatite fulminante, agranulocytose...). Il ne s’agit pas toujours d’effet de classe ou de groupe chimique (exemple des accidents allergiques à un produit bien précis). Suite aux risques cardiovasculaires du rofecoxib (vioxx*) [59] et à la décision du laboratoire Merck & Co en octobre 2004 de son retrait sur le marché mondial, le rofecoxib a été retiré du marché Marocain. Le 16 Septembre 2004 à travers la lettre circulaire N°130DMP 00 le Ministère de la Santé limitait l’utilisation des AINS dans le traitement de la fièvre et des douleurs chez l’enfant atteint de varicelle.

IV.2. Effets indésirables des anti-inflammatoires

IV.2.1. Effets indésirables des glucocorticoïdes

Ces effets sont fonction de:

- terrain (âge, antécédents pathologiques, maladie); - posologie quotidienne, dose totale, durée du traitement;

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- nature du corticoïde;

- voie et mode d'administration.

IV.2.1.1. Effets prévisibles, liés aux propriétés pharmacologiques

Hypercorticisme iatrogène

- Obésité facio-tronculaire, syndrome de Cushing [60]; - Diabète, aménorrhée, altération des fonctions sexuelles; - Hyperlipidémie;

- Hypercatabolisme protidique;

- Hypertension artérielle (HTA), hypokaliémie;

- Ostéoporose, ostéonécrose aseptique, retard de croissance [52]; - Myopathie cortisonique, ruptures tendineuses;

- Effets cutanés : acné, folliculites bactériennes et autres pathologies infectieuses cutanéo-muqueuses, vergetures, érythrose, purpura, ecchymoses, télangiectasies, atrophie épidermique, dermique et hypodermique, troubles de la pilosité, retard de cicatrisation, troubles de la pigmentation;

- Inhibition de l'axe hypothalamo-hypophysaire.

Accidents de « sevrage » et hypocortisolisme endogène à l'arrêt brutal [61]

- Insuffisance surrénale aiguë;

- Reprise évolutive de l'affection initiale;

(32)

Accidents digestifs [52]

Ce sont des ulcères gastro-duodénaux, des ulcérations de l'œsophage, de l'intestin grêle, du colon, du rectum. Cette toxicité digestive est cependant moins importante que pour les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ils peuvent aussi se manifester par des perforations ou une pancréatite.

Immunosuppression

Cette immunosuppression augmente le risque infectieux, favorisant les germes opportunistes [62].

IV.2.1.2. Effets imprévisibles plus rares

- Troubles neuro-psychiques : effets stimulants, insomnie, troubles psychotiques;

- Réaction d'hypersensibilité: urticaire, choc anaphylactique;

- Effets oculaires : cataracte postérieure sous-capsulaire, glaucome à angle ouvert, kératite herpétique, endophtalmie purulente;

- Thromboses veineuses (liées aussi aux maladies sous-jacentes…) [63].

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IV.2.2. Les accidents des AINS

IV.2.2.1. Les accidents liés à l’inhibition des PG IV.2.2.1.1. Accidents gastro-intestinaux [64]

Les effets digestifs bénins sont fréquents : épigastralgies, nausées, douleurs abdominales, troubles du transit (10 % à 40 % des cas traités avec 5 à 10 % d’arrêts de traitement).

Les ulcères et les perforations sont classiques (contre indication absolue des AINS); les sténoses et les lésions coliques sont connues. Les AINS peuvent déclencher une rectocolite hémorragique [65]. Helicobacter pylori ne constitue pas un facteur de risque vis à vis des lésions gastriques. Cependant ce risque est moindre sous inhibiteurs de la COX-2 qui ne possèdent pas l’effet anti-agrégant plaquettaire [66]. Le misoprostol (analogue de la PGE1) traite et prévient ces effets [67].

IV.2.2.1.2. Asthme et bronchospasme

C’est une contre indication à tous les AINS dont l’Aspirine [68].

IV.2.2.1.3. Accidents rénaux

Chez des sujets à risque, une insuffisance rénale fonctionnelle peut survenir. La méfiance réside dans les cas de: déshydratation, cirrhose du foie, insuffisance cardiaque, sujet âgé, traitement par diurétiques. La durée de traitement et la dose n’interviennent que peu ici [69].

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En chronique, l’association avec des diurétiques et surtout les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) peut conduire à l’insuffisance rénale [70].

Il est important de signaler les risques de nécrose papillaire, d’hyponatrémie, d’hyperkaliémie et d’hypertension artérielle.

IV.2.2.2. Accidents indépendants des Prostaglandines IV2.2.2.1. Réactions cutanées [71]

Elles sont parfois mortelles: syndromes de Lyell, de Stevens-Johnson, érythème polymorphe, purpura et vascularite. Elles peuvent aussi être plus bénignes et régressives: urticaire, rash.

IV.2.2.2.2. Réactions hématologiques

Généralement d’ordre immunoallergique, une lignée cellulaire peut être atteinte (thrombopénie, leucopénie...). Une aplasie médullaire ou une anémie aplastique sont le lot de traitement chronique [56].

IV.2.2.2.3. Réactions hépatiques

Ce sont des hépatites de tout type. Une simple élévation des transaminases peut être constatée [72].

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IV.2.2.2.4. Néphropathies immunocellulaires

En général il s’agit d’une glomérulo-néphrite focale ou diffuse.

IV.2.2.2.5. Le Syndrome de Reye

C’est une encéphalopathie de l’enfant associée à une dégénérescence hépatique survenant lors d’infections virales (varicelle) [73]. L’Aspirine pourrait précipiter voire déclencher ce syndrome. D’où la règle, peut être excessive, d’éviter l’aspirine chez l’enfant, en cas de fièvre (préconiser le paracétamol).

IV.3. Interactions médicamenteuses

IV.3.1. glucocorticoïdes

- Hypokaliémie [74]: on observe une augmentation du risque d'hypokaliémie si

association à des médicaments hypokaliémiants (ex: diurétiques). Les risques liés à l'hypokaliémie (torsade de pointe) augmentent en cas d’association avec des médicaments allongeant l'espace QT tel les digitaliques;

- Equilibre glycémique: modification de l'effet des hypoglycémiants;

- Diminution de l'effet du lithium: baisse de la lithiémie par augmentation de la

clairance rénale du lithium;

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IV.3.2 Intéractions médicamenteuses des AINS

Les AINS associés aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion entrainent des oedèmes, une aggravation d’une HTA, une réduction de la natriurèse et de la diurèse [75].

L’association des AINS et des anticoagulants augmentent le risque de saignement digestif. Les sulfonylurés associés aux salicylés augmentent l’effet hypoglycémiant.

La prise d’alcool et d’AINS élève le risque de saignement digestif. La prise de Ciclosporine entraine une potentialisation de la néphrotoxicité.

IV.4 Contre indications

IV.4.1 Contre-indications principales des glucocorticoïdes [42]

- Hypertension, insuffisance cardiaque; - Ostéoporose;

- Epilepsie mal équilibrée; - Psychose;

- Ulcère gastro-duodénal;

- Tuberculose et infections virales ou mycosiques; - Diabète sucré.

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IV.4.2 Contre indications des AINS [79] - Allergie;

- Ulcère gastro-duodènal en évolution;

- Antécédent d’ulcère gastro-duodénal, d’hernie hiatale, d’œsophagite: contre indications relatives;

- Existence d’une néphropathie, d’une hépatopathie, d’une maladie hémorragique;

- Au dernier trimestre de grossesse.

V. Indications

V.1. Indications des glucocorticoïdes

Les indications des corticoïdes sont très variées et reposent sur des niveaux de preuves de qualité variable, dépendant de la fréquence des maladies traitées.

V.1.1. Maladies inflammatoires systémiques [30]: Lupus érythémateux, spondylarthrite ankylosante, sarcoïdose sévère, rhumatisme articulaire aiguë.

V.1.2. Vascularites sévères: Périartérite noueuse, granulomatose de Wegener, maladie de Horton, maladie de Behçet, Churg et Strauss, vascularites allergiques systémiques [16].

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V.1.3. Dermatoses inflammatoires [47]: Dermatoses bulleuses auto-immunes (pemphigus, pemphigoïde bulleuse), pyoderma gangrenosum, érythrodermie avec retentissement cardiaque, syndrome d'hypersensibilité avec atteinte viscérale sévère, formes graves des hémangiomes du nourrisson (pronostic fonctionnel ou vital). En cure courte : lichen plan profus, syndrome de Sweet, névrite de réversion lépreuse, acné fulminans, eczéma de contact sévère.

V.1.4. Maladies néoplasiques et contexte de néoplasie: Lymphomes, myélomes, prévention des vomissements au cours des chimiothérapies, hypercalcémie, œdème cérébral d'origine tumorale, etc [76].

V.1.5. Atteintes inflammatoires pleuro-pulmonaires: Asthme, bronchopathies chroniques, pneumopathie d'hypersensibilité, hémorragies alvéolaires, fibrose interstitielle idiopathique, pleurésies et ou péricardites non bactériennes [77].

V.1.6. Affections neurologiques [16]: Paralysie faciale à frigore, sclérose en plaques, traumatismes médullaires, myasthénie grave.

V.1.7. Insuffisance surrénale [47] : Insuffisance surrénale chronique (hydrocortisone orale), aiguë (Hémisuccinate d'hydrocortisone parentérale)

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V.1.8. Autres indications: Colites inflammatoires, hépatite chronique active auto-immune, prévention et traitement du rejet de greffe, maladie du greffon contre l'hôte, glomérulopathie évolutive, néphrose lipoïdique, purpura thrombopénique idiopathique, anémie hémolytique auto-immune, uvéïte, choc anaphylactique en relais de l'adrénaline, thyroïdite de Quervain.

V.2. Indications des AINS

Les AINS sont utilisés en rhumatologie : rhumatismes inflammatoires chroniques, arthroses douloureuses et invalidantes.

En courte durée [78] on les utilise dans les: - poussées douloureuses de l’arthrose;

- affections abarticulaires (tendinites, lombalgies, périarthrite); - arthrites microcristallines (goutte);

Les AINS sont également utilisés en :

- Néonatologie: fermeture du canal artériel; - ORL et stomatologie;

- Traumatologie;

- Gynécologie (dysménorrhées);

- Phlébologie (phlébites superficielles);

- Urologie : traitement de la colique néphrétique; - Cancérologie : douleur; hypercalcémies;

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Conclusion

Les anti-inflammatoires constituent des familles chimiques très hétérogènes. Ce sont des médicaments très utilisés cependant ils arrivent largement en tête des les molécules retirées du commerce suite aux alertes de la pharmacovigilance [80]. Leur utilisation nécessite une surveillance et une vigilance constante.

L’utilisation de la phytothérapie se révèle être une alternative thérapeutique d’où l’investigation dans la médecine et la pharmacopée traditionnelle.

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PRESENTATION DE LA MEDECINE

TRADITIONNELLE AU BURKINA FASO [1]

Introduction

La Médecine Traditionnelle au Burkina Faso assurait la majeure partie de la couverture des besoins sanitaires des populations pendant la période précoloniale en l’absence de la Médecine occidentale moderne. Les tradipraticiens de santé, par des moyens considérés maintenant comme archaïques et des connaissances empiriques, arrivaient à juguler les maladies émergentes.

Cette situation a perduré jusqu’à la colonisation, période pendant laquelle la Médecine Traditionnelle a été proscrite au profit de la Médecine Moderne importée.

C’est seulement après les indépendances que des mesures seront prises pour revaloriser la Médecine Traditionnelle.

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I. Analyse de la situation sanitaire traditionnelle

I.1. Les enjeux de la Médecine et de la Pharmacopée

traditionnelles

Au Burkina Faso, la Médecine Traditionnelle, dans son état actuel, n’est pas structurée de manière à jouer efficacement un rôle plus important dans la couverture des besoins sanitaires de la population.

Elle souffre d’insuffisances en matière d’orientations précises. De plus, le rôle de chaque intervenant n’est pas clairement défini et il n’existe pas de loi fondamentale ni de décret d’application spécifique à la Médecine et à la Pharmacopée Traditionnelles.

Les conséquences d’un tel vide expliquent:

- Les perpétuels recommencements de rencontres, d’ateliers, de discours n’ayant aucune influence pratique sur le développement de ce secteur;

- Les difficultés de l’approche pluridisciplinaire prônée par les plans stratégiques.

I.2. Médecine traditionnelle et validation scientifique

L’approche et la connaissance du patrimoine thérapeutique et plus particulièrement des pharmacopées traditionnelles par la science contemporaine sont encore à leurs premiers balbutiements. Ainsi, la Médecine et la

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Pharmacopée Traditionnelles peuvent être validées scientifiquement pour peu que l’on s’y penche. Plusieurs exemples ont montré la valeur thérapeutique de certains traitements à base de plantes.

Une attitude pragmatique, nous obligeant à faire une part égale à la recherche sur le terrain et à l’expérimentation en laboratoire afin de mieux valider les médicaments traditionnels, devrait être observée. Toutefois, il convient de souligner que les repères classiques modernes ne suffisent pas toujours à cerner les contours de la Médecine et de la pharmacopée traditionnelle. De ce fait, il est nécessaire de prendre en compte d’autres repères.

Certains domaines de cette Médecine Traditionnelle ont difficilement une valeur expérimentale scientifique; ils restent fortement ancrés dans nos valeurs culturelles. D’où la nécessité d’adopter une approche pluridisciplinaire qui prendrait en compte les sciences sociales. Ainsi, le rayonnement de la Médecine et de la Pharmacopée traditionnelles ne devrait plus être perçu comme l’affaire des seuls agents de santé. Le développement de ce patrimoine médico-traditionnel devra faire appel à d’autres disciplines non moins importantes comme la Sociologie, l’Ethnologie, l’Ethnobotanique, la Biologie, la Biochimie, l’écologie et la Phytochimie etc.

I.3. Richesse de la flore Tropicale

La flore tropicale est très riche dans sa diversité. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ six mille trois cent soixante dix sept

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(6377) espèces de plantes sont utilisées en Afrique tropicale, dont quatre mille (4000) sont des plantes médicinales. Aussi, 90% de la Médecine Traditionnelle en Afrique est à base de plantes.

Au Burkina Faso, deux milles (2000) espèces de plantes médicinales ont été déjà identifiées. Certaines d’entre elles sont utilisées dans le traitement des maladies prioritaires comme la drépanocytose, le VIH/SIDA, le paludisme, le diabète, l’hypertension artérielle, les hépatites, les maladies diarrhéiques et les infections respiratoires aigues.

Cela dit, l’exploitation rationnelle de cette flore et la production locale de médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle africaine ont besoin d’une attention particulière.

I.4. les limites de la médecine traditionnelle

Cependant, si l’utilisation des plantes en pharmacopée traditionnelle n’est pas contestée, il n’en demeure pas moins que de nombreuses critiques subsistent parmi lesquelles nous pouvons citer :

- L’absence de données scientifiques sur les propriétés des plantes utilisées;

- Les compositions chimiques souvent mal définies;

- Le manque de standardisation au niveau des recettes utilisées; - L’absence de posologies précises;

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- L’absence des notions de contre indication, d’interaction et de toxicité;

- L’utilisation empirique;

- Le problème d’hygiène et de contrôle lors des préparations et des utilisations.

II. Conditions d’exercice de la médecine

traditionnelle au Burkina Faso

II.1. Dispositions Générales

Les conditions d’exercices de la médecine traditionnelle sont fixées par le décret conformément à la loi n°23/94/ADP du 19 mai 1994, portant Code de la santé Publique au Burkina Faso. Au sens du décret, la Médecine Traditionnelle est l’ensemble de toutes les connaissances et pratiques, matérielles ou immatérielles, explicables ou non, utilisées pour diagnostiquer, prévenir ou éliminer un déséquilibre physique, mental psychique et social, en s’appuyant exclusivement sur des connaissances transmises de génération en génération, oralement ou par écrit et sur des expériences vécues.

La personne qui exerce la médecine traditionnelle est appelée tradipraticien de santé; est tradipraticien de santé toute personne reconnue par la communauté dans laquelle elle vit, comme compétente pour diagnostiquer des maladies et invalidités y prévalant, dispenser des soins de santé et utilisant des méthodes et des produits traditionnels d’origine végétale, animale, ou minérale. Les

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catégories de tradipraticiens de santé sont déterminées par arrêté du Ministre chargé de la Santé.

II.2. Conditions d’exercice de la médecine traditionnelle

L’exercice de la médecine traditionnelle s’inscrit dans le cadre du système national de soins de santé, de la protection et de la promotion de la santé des populations, de l’amélioration de la couverture sanitaire du pays. Nul ne peut exercer la médecine traditionnelle au Burkina Faso, s’il ne dispose d’une autorisation d’exercice, délivrée par le Ministre chargé de la Santé. Peuvent prétendre à l’autorisation d’exercice de la médecine traditionnelle, les tradipraticiens de santé burkinabé majeurs, de bonne moralité et de notoriété reconnue. Toutefois, des personnes de nationalité étrangère peuvent bénéficier d’une autorisation d’exercice de la médecine traditionnelle conformément aux traités et accords inter-états en la matière. Les modalités d’obtention de l’autorisation d’exercice sont fixées par l’arrêté du Ministre chargé de la santé. La supervision et le contrôle de l’exercice de la médecine traditionnelle sont assurés par les services compétents du Ministère chargé de la santé.

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III. Modalités d’exercice de la Médecine

Traditionnelle au Burkina Faso

Sont reconnus comme tradipraticiens de santé :

- Le naturothérapeute, qui, sur la base des connaissances, n’utilise que des substances naturelles comme moyen thérapeutique;

- L’accoucheuse traditionnelle, reconnue comme compétente pour prodiguer à une femme et à son nouveau-né, avant, pendant et après l’accouchement, des soins de santé basés sur les concepts prévalant dans la société où elle vit;

- Le ritualiste, qui fait appel principalement aux rites (religieux ou non) pour soigner;

- Le chirkinésithérapeute, qui pratique principalement avec la main nue ou armée d’instruments, des massages ou des modifications sur le corps afin de donner ou rendre aux parties malades ou blessées leur fonction;

- L’herboriste, qui, sur la base des connaissances acquises en Médecine et en Pharmacopée Traditionnelles, conditionne et vend des matières premières végétales à des fins thérapeutiques;

- Le médico-droguiste, qui, sur la base des connaissances acquises en Médecine et en Pharmacopée Traditionnelles, conditionne et vend des matières premières animales et /ou minérales à des fins thérapeutiques.

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Conclusion

La couverture pharmaceutique au Burkina Faso est encore insuffisante. La médecine traditionnelle demeure un recours accessible pour la population. Plusieurs textes règlementaires ont été votés pour coordonner cette activité. Les orientations nationales en matière de médecine et pharmacopée traditionnelles ont pour but l’intégration des pratiques médicales traditionnelles et des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle dans le système national de soins de santé.

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Généralités sur la plante étudiée

GARDENIA SOKOTENSIS HUTCH (Rubiaceae)

Synonymie : Randia mossica A.Chev., Gardenia mossica A.Chev., Randia

lucida A.Chev.

Nom vernaculaire : Tang-ra-kweenga (Moore)

Figure 5: photo de Gardenia sokotensis Hutch [c]

Photo: 1.tige fleuri ; 2.fleur; 3.jeune fruit; 4.spécimen séché avec la résine jaunâtre à l’apex de la tige.

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I. Classification

Classe : Magnoliopsida Sous-classe : Asteridae Ordre : Rubiales Famille : Rubiaceae Genre : Gardenia

Espèce : sokotensis HUTCH

II. Description [81]

Arbuste plus ou moins buissonnant de 1-2,5 m de haut à cime irrégulière ouverte avec les feuilles regroupées en touffes au bout de courtes branches. Les rameaux sont glabres, courts, épais, gluants, avec le bourgeon terminal souvent entouré d’une goutte de résine verdâtre. Les feuilles sont opposées et glabres sur les deux faces. Les jeunes feuilles paraissent gluantes, oblongues, de tailles très variables et à nervures pennées. Les fleurs sont blanches virant au brun, pédicellées, odorantes, avec un calice en tube et une corolle en cloche. Le fruit est ovoïde, lisse, de 1cm portant au sommet des pointes correspondant aux lobes du calice desséché, à coque brun clair et fine à maturité, contenant de nombreuses graines.La floraison se déroule d'Avril à Juillet.

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III. Habitat [82]

Le Gardenia sokotensis Hutch se rencontre en Afrique occidentale dans les savanes sahélo-soudaniennes à soudano-guinéennes, généralement sur sols secs, cuirasses, rochers, gravier, talus et termitière.

IV. Usages

Les feuilles sont utilisées en usage interne contre la fièvre, les courbatures fébriles, l’inflammation, l’asthénie, les gastro-entérites [83].

La tige feuillée est employé contre les céphalées, les migraines, les convulsions, l’épilepsie [84].

En médecine traditionnelle le Gardenia sokotensis Hutch est principalement utilisé dans le traitement du paludisme et de l’ictère [85].

L’écorce des racines et les feuilles sont employées contre l’hypertension [81]. Les racines sont utilisées contre l’asthénie sexuelle, comme stimulant et aphrodisiaque [84].

Les feuilles sont consommées par le bétail en saison sèche. Le bois très dur, jaunâtre est utilisé pour fabriquer des cuillers, des manches de couteaux, des flûtes. La résine sert pour la réparation des calebasses [81].

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V. Données phytochimiques

Les feuilles de Gardenia sokotensis Hutch renferment des stérols, des triterpènes, des flavonoïdes, des tanins, des saponines [86]. Des études phytochimiques de la tige et des feuilles ont révélé la présence d’iridoïdes et d’alcaloïdes [84].

VI. Données pharmacologiques

Il faut signaler que peu d’études ont été faites sur le Gardenia sokotensis

Hutch. L’étude de l’activité antiplasmodiale in vivo a montré que l’extrait

dichloromethane-méthanol (7/3 v/v) présente un fort pourcentage d’inhibition avec AD50 autour de 116mg/Kg alors que l’extrait aqueux utilisé en médecine traditionnelle présente un très faible taux d’inhibition [87]. Aucune fraction pure n’a pu être isolée. Le Gardenia sokotensis Hutch semble ne pas être toxique avec une LD50 supérieure à 3000mg/Kg.

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I. Objectifs de l’étude

I.1 Objectif principal

- Evaluer l’activité anti-inflammatoire des extraits fixes de Gardenia

sokotensis Hutch par comparaison à une substance de référence,

l’indométacine.

I.2 Objectifs spécifiques

- Identifier les plantes médicinales utilisées dans le traitement de l’inflammation au Burkina Faso;

- Réaliser des extraits méthanoliques de la plante étudiée; - Evaluer la toxicité aiguë de ces extraits;

- Evaluer leur l’activité anti-inflammatoire chez le rat.

II. Cadre de l’étude

La Direction de la Promotion de la Médecine Traditionnelle au Burkina Faso

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La ville de Ouagadougou capitale du Burkina Faso

La collecte des données s’est déroulée auprès des tradipraticiens de cette ville. L’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre, Université de Ouagadougou

Ce cadre a servi pour l’identification des plantes.

L’Institut de Recherche en Science de la Santé (IRSS) au Burkina Faso Cet institut a servi pour la collecte des données scientifiques existantes sur les plantes ainsi que la préparation de l’échantillon de drogue végétale.

Le laboratoire de Phytochimie, Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat

La préparation des extraits s’est effectuée au sein de ce laboratoire. L’animalerie, Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat Ce cadre a servi pour l’étude de la toxicité aiguë de la drogue végétale.

L’équipe de recherche de toxico-pharmacodynamie(ERTP) du laboratoire de Pharmacologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat

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III. Matériels et Méthodes

III.1 Enquête auprès des tradipraticiens

L’enquête s’est déroulée dans la ville de Ouagadougou principalement dans les quartiers populaires et les marchés, lieux de concentration des tradipraticiens du 2 Décembre 2007 au 25 janvier 2008. La collecte des informations s’est faite sous forme de fiche d’enquête. Cette collecte a consisté à interroger plusieurs personnes (cinquante au moins, tous tradipraticiens), selon la fiche d’enquête sur leur façon de percevoir l’utilisation des plantes dans un but médicinal (anti-inflammatoire). Nous portions des attentions particulières sur les rituels de cueillette, de préparation des formes médicamenteuses, des modes d’administration etc. Nous définissions l’inflammation comme une blessure avec rougeur, chaleur, douleur, œdème en langue Mooré pour les analphabètes.

S'agissant de l'identification botanique, nous avons exploité les flores classiquement utilisées dans la matière et bénéficié quand cela s'avérait nécessaire du concours de botanistes tous spécialistes de la flore de l’Afrique occidentale.

III.2 Echantillonnage

Le prélèvement de nos échantillons s’est effectué en collaboration avec l’Association national des tradipraticiens de santé: ANAPHARM-Burkina sur la

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base des relations de travail scientifique qu’entretiennent les équipes de la direction de la promotion de la Médecine et de la Pharmacopée traditionnelles avec les tradipraticiens de cette association. Les prélèvements d’échantillons ont été réalisés dans les conditions de récolte des tradipraticiens, soit le prélèvement manuel à l’aide de moyens artisanaux (coupe-coupe, machettes). Le site de cueillette se situe à environ 50 Km au nord-est de Ouagadougou. Au niveau du site, les échantillons ont été prélevés sur un rayon d’environ un kilomètre. Nous avons constitué un échantillon moyen par un mélange d’échantillons élémentaires effectués sur dix pieds différents.

L’échantillon a séché à température ambiante à l’ombre. Les feuilles sèches sont broyées puis conditionnées dans un emballage plastique incolore à l’abri de l’air et de la lumière pour le transport et la conservation. Un échantillon a été déposé au niveau de l’herbier du laboratoire de phytochimie de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat.

III.3 Extraction

III.3.1 Matériels d’extraction

- un erlenmeyer de 1000 ml; - un entonnoir en verre; - un ballon de 1000 ml; - une balance;

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- du papier film;

- 100g de matière végétale; - 500ml de méthanol; - Du papier filtre;

- un rotavapor Heidolph VV 2000.

III.3.2 Méthodes d’extraction

100g de feuilles sont mis à macérer dans 500ml de méthanol à température ambiante pendant 24h. L’extrait est filtré sur du papier filtre puis évaporé au rotavapor à 70°C sous pression réduite. Le résidu obtenu est pesé et le rendement est calculé:

 

g g résidus R 100 100 ) ( %  

III.4 Etude de la toxicité aiguë

Elle consiste à déterminer la dose qui a tué la moitié des animaux expérimentés (DL50) dans le but d’évaluer la toxicité de la plante.

III.4.1 Matériels

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- Extrait de la plante nécéssaire pour les différentes doses; - Seringues de 1ml graduées au centième du millilitre; - Sonde de gavage pour souris;

- Balance XB2200C Precisa;

- Deux marqueurs à encre de couleur différente; - Spatule;

- Solution de gomme arabique à 10%; - Bécher de 10ml;

- Eau distillée.

Figure 6: Photo de souris dans une cage

III.4.2 Méthodes

Les souris sont mises à jeun de nourriture et non d’eau 18h avant l’administration de l’extrait solubilisé dans la gomme arabique à 10%. Les souris sont pesées et marquées la veille. C’est le poids à jeun qu’on utilise pour

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le calcul de la quantité d’extraits à administrer. La concentration est fonction du poids des animaux, du volume à injecter et de la dose. Après administration unique de la dose par gavage par voie orale, les animaux sont observés et tout signe de toxicité est noté pendant 14 jours pour chaque dose. Les animaux sont pesés tous les jours pendant ces 14 jours. Les souris sont maintenues dans des conditions de température, d’éclairage, d’alimentation constantes et identiques. Les doses administrées sont les suivantes : 500mg/Kg et 5000mg/kg.

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III.5 Etude de l’activité anti-inflammatoire

III.5.1 Matériels

- trois lots de six rats mâles Wistar pesant entre 150g et 220g; - une tige d’acier de 10 mm de diamètre pesant environ 50g;

- un tube en plexiglas de 12mm de diamètre intérieur et de 50 cm de longueur;

- un pléthysmomètre: Digital plethysmometer LI7500, LETICA; - solution pour le pléthysmomètre;

- extrait de plante solubilisé dans la gomme arabique 10% soit la concentration c = 10mg /ml;

- deux seringues de 2,5 ml;

- une poche de sérum physiologique de 500ml; - Titron X-100, fluka Biochemika;

- Un agitateur magnétique;

- Une sonde de gavage pour rats; - Une balance;

- Un marqueur à encre; - De l’eau distillée.

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Figure 8: Photo de rats dans une cage

III.5.2 Méthodes

Préparation de la solution pour le pléthysmomètre

Dans 500ml de sérum physiologique (NaCl 9‰) on ajoute 0,75ml de solution de Titron X-100 puis on agite sous agitateur magnétique jusqu'à homogénéisation. Cette solution se conserve deux jours au réfrigérateur.

Figure

Figure  1:  synthèse  des  dérivés  lipidiques  à  partir  des  phospholipides  membranaires [a]
Figure  2:  synthèse  des  prostaglandines  et  niveau  d'action  des  anti- anti-inflammatoires [a]
Figure 3: synthèse des leucotriènes et leurs effets [a].
Figure 5: photo de Gardenia sokotensis Hutch [c]
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Références

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