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d’extra-dimension et de matière noire
David Gherson
To cite this version:
Institut de Physique Nu léaire de Lyon
Mémoire de thèse
pour l'obtention du grade de
Do teur de l'Université Claude Bernard - Lyon 1
Spé ialité : Physique théorique
autitre de l'É ole do torale de Physique etAstrophysique fondamentale Rhne-Alpes
présentée et soutenue publiquementle 30O tobre 2007
par M. DavidGherson
Gravitino dans l'Univers
primordial : un modèle
d'extra-dimension et de
matière noire
Je remer ie mon Dire teur de thèse, Aldo Deandrea, pour ses onseils, son aide et sa
gentillessetout aulongde ettethèseet, aussi, Karsten Jedamzik,GilbertMoultaka,pour
leurs onseilsetleursympathie.Jeremer ieJoséPa he odem'avoirinitiéàlaCosmologie.
Jeremer iel'ensemblede mesprofesseurs duDEAde PhysiquethéoriquedeLyonpour
leur pré ieuxenseignement et parti ulièrement ledire teur du DEA, François Deldu .
Jeremer ie tous mes amis de l'IPNLpour leur soutien etleur sympathie.
Jeremer ie, enn,ma famillepour son soutien.
Sommaire
1 Introdu tion 9
2 Cosmologie 15
2.1 Le modèle du Big-Bang. . . 15
2.1.1 La métrique de Robertson etWalker . . . 15
2.1.2 Les équationsd'Einstein . . . 16
2.1.3 L'équation de Friedmann . . . 16
2.1.4 La singularité initiale . . . 17
2.1.5 Les Géométries de l'Univers . . . 18
2.2 L'Univers aujourd'hui :observations et onséquen es . . . 18
2.2.1 Le fonds dius osmologique : Cosmi Mi rowave Ba kground Ra-diation . . . 18
2.2.2 Lesabondan es des élémentslégers,lenombre debaryons, etle pro-blème du Lithium . . . 19
2.2.3 L'expansion etl'a élération de l'Univers . . . 20
2.3 La matièrenoire. . . 21
2.3.1 Théorie etnature de la matièrenoire . . . 21
2.4 La Quintessen e . . . 23
2.4.1 Quintessen e Vs onstante osmologique . . . 23
2.4.2 Les potentielsattra teurs . . . 25
2.4.3 Petite digression sur l'énergie du vide . . . 25
2.5 L'ination . . . 26
2.6 Con lusion . . . 30
3 Au-delà du Modèle Standard 33 3.1 Introdu tion . . . 33
3.2 Supersymétrie: des eets intéressants . . . 34
3.3 Notations . . . 35
3.4 L'algèbre. . . 36
3.5 Théorie des hamps . . . 38
3.5.1 Le lagrangien libre globalementsupersymétrique . . . 38
3.5.2 Les intera tions du multiplet hiral . . . 39
3.5.3 Théorie de jaugesupersymétrique . . . 40
3.5.4 Les modèles
N ≥ 2
. . . 413.5.5 Quelques mots sur le formalismedes super hamps . . . 42
3.6 Lesmodèles supersymétriques à basse énergie . . . 42
3.6.1 Lazoologiedu Modèle Standard Supersymétrique Minimal . . . 43
3.6.2 Lemodèle . . . 44
3.6.3 Labrisure dou e de la supersymétrie . . . 45
3.7 Labrisure de la supersymétrie . . . 46
3.7.1 Terme Fet terme D . . . 47
3.7.2 Supersymétrielo aleou Supergravité . . . 49
3.7.3 Supergravité . . . 49
3.7.4 Lemé anisme de Super-Higgs . . . 51
3.7.5 Couplage de la Supergravité àla matière . . . 52
3.7.6 Théorieee tive aux basses énergies . . . 53
3.7.7 Con lusion sur la brisurede lasupersymétrielo ale . . . 55
3.8 Vers une "Théorie de Tout" . . . 56
3.8.1 Lesproblèmes de lagravité quantique. . . 56
3.8.2 Introdu tion àla théorie des ordes . . . 57
3.8.3 Lesgrandes lasses de théories de ordes . . . 59
3.8.4 Lastru ture non-perturbative de la théorie . . . 60
3.8.5 Compa ti ations,prédi tions et limitesdes théoriesde super ordes 63 3.9 Lesdimensions supplémentaires . . . 64
3.9.1 Pourquoi (pas) des dimensionssupplémentaires? . . . 64
3.9.2 Lesdiérents types de modèles . . . 65
3.9.3 Signatures expérimentales . . . 66
3.9.4 Des dimensions en moins à hauteénergie? . . . 67
3.10 Con lusion . . . 67
4 Gravitino et Supergravité 69 4.1 Appro he heuristique de lasupergravité. . . 69
4.2 Supergravité minimale . . . 71
4.3 LeLagrangien général de supergravité . . . 74
4.3.1 Lestermes d'intera tions pertinents du gravitino. . . 78
4.4 Lesthéories de ordes etla supergravité . . . 79
4.5 Legravitino . . . 79
4.5.1 Notations: rappels . . . 79
4.5.2 Leséquations de Rarita-S hwinger . . . 80
4.5.3 Fon tiond'onde etsomme sur les états de spin . . . 81
4.5.4 Sommesur lesétatsd'héli ité
±3/2
pourun gravitinode trèsgrande masse oude masse nulle . . . 844.6 Cal ulde l'abondan e primordialede gravitinos . . . 86
4.6.1 Leséquations de Boltzmann . . . 87
4.6.2 Lesintera tions du gravitino . . . 89
4.6.3 Lespro essus de produ tion . . . 90
4.6.4 Le al ul par la méthode des hard thermalloop resummation . . . 93
4.6.5 Résultat pour l'abondan e . . . 97
4.6.6 Cal ulde l'abondan epour des massesde gravitinononnégligeables
par rapportà l'é helle d'énergie . . . 98
5 Extra-dimension et gravitino : le modèle 103 5.1 Contexte . . . 103
5.2 Introdu tiondétailléeau modèle . . . 103
5.3 Intera tion entre KK gravitinos et MSSM . . . 106
5.4 Abondan es des KK modes . . . 108
5.5 Désintégration des modes de gravitino . . . 109
5.6 Neutralinos . . . 111
5.7 Le modèle . . . 113
5.7.1 Les masses . . . 113
5.7.2 Valeurs numériques . . . 114
5.7.3 Les équationsde ontrainte . . . 114
5.8 Gravitons . . . 116
5.9 Resultats. . . 119
6 Con lusions et perspe tives 131 7 Annexe : as
m
lsp
= 200
GeV 133 Référen es . . . 142C
h
ap
it
re
1
Introdu tionUne nouvelleère dans l'histoire de la osmologie a ommen é durant les dernières
an-nées. Les observations [1℄,[2℄ ont apporté de nouvelles perspe tives dans la quête d'une
théorie globaledu osmos.
Les énarioduhotbigbangsemblese onrmer.Pourtant,denombreuxmystèresetzones
sombres de notre ompréhensiondemeurent.Le mot sombre prend toutesa valeur
lors-qu'on pense à la présen e de matière noire et d'énergie noire. La matière noire n'est pas
de lamatièrebaryonique maisuneautre formede matièrequiseraitrévélatri ed'une
phy-sique au-delà du modèle standard de la physique des parti ules. La matière noire dans
l'univers plat qui semble être lentre d'après lesobservations représenterait environ
21%
de laquantité totale d'énergie-matièredans l'Univers, lamatière ordinaire4%
etl'énergie noire75%
.Cette dernière semble en ore plus mystérieuse que la matière noire. Pourtant, elle n'est
quel'expression del'énergiedu vided'unethéoriequinousé happeen ore.L'énergie noire
que ertains nommentla quintessen e ( inquièmeélément)peut être dé ritepar un uide
à pression négative qui emplirait l'Univers et dont l'a tion est l'a élérationde l'Univers.
On peut ladé rire soitpar une onstante osmologique dans leséquations d'Einstein,soit
par un hamp s alaire dynamique muni d'un potentiel. Nous reviendrons sur es points
dans lapartie du présent manus ript on ernant la osmologie.
La matière noire quant à elle fait l'objet de tentatives théoriques pour la dé rire et de
tentatives expérimentales pour la mettre en éviden e. Des travaux sont entrepris pour la
déte ter dire tementetindire tement.Con ernantl'appro hethéorique,denombreux
an-didats ontété proposés dans le adre de laphysique des parti ules diteau-delà du modèle
standard.
Parmi lesextensions possibles du modèle standard de laphysique des parti ules,la
super-symétrie est l'extension favorite des physi iens des hautes énergies. Cette symétrie relie
boson à fermion et fermion à boson. Elle implique la présen e d'un spe tre de parti ules
partenaires supersymétriques des parti ules du modèle standard au-delà de l'é helle
éle -trofaible.Cette extensiondu modèlestandard est appré iéedes physi iens ar leproblème
dit de la hiérar hie entre l'é helle éle trofaible et l'é helle de Plan k est résolu par la
supersymétrie basse énergie 'est-à-dire ave des parti ules supersymétriques de masse
supérieures ouégalesàl'é helle éle trofaiblejusqu'àdes masses de l'ordrede ladizainede
TeV.L'uni ationdestrois ouplagesde jaugeàhauteénergieseproduit mira uleusement
ave l'adjon tiondu spe tre des parti ules supersymétriques. Enn, une symétrie globale,
laR-paritérémines en e basseénergied'unesymétrieévitantlesintera tionsqui hangent
lasaveur, permetlaprésen e d'uneparti ulesupersymétriquestable appeléLSP(Lightest
Supersymmetri Parti le) qui pourrait être la omposante prin ipale de la matière noire
osmologique. D'autres raisons plus fondamentales ont introduit la supersymétrie omme
un andidat naturelàl'extensiondu modèlestandard :la supersymétrie permetd'étendre
l'algèbrede Poin aré des transformationsd'espa e-temps.
Ce dernier point n'est pas anodin pour la suite de notre exposé. En eet, ette extension
de l'algèbre de Poin aré fait rentrer naturellement la gravité dans le domaine de la
phy-siquedesparti ules puisquelagravitéausens einsteinienduterme estdire tementreliéeà
l'espa e-temps don à l'algèbrede Poin aré. Enl'o uren e, lagravité fait son apparition
dans lathéoriesupersymétrique lorsque lestransformationsde supersymétriesontrendues
lo ales. Cette extensionhaute énergiede la supersymétrieglobales'appelledon la
super-gravité.Deuxnouveaux typede parti ulesfont leurapparition:legravitonetlegravitino.
Le graviton possède un spin 2 et le gravitino qui est son partenaire supersymétrique un
spin
3/2
. Le gravitino est au entre des travaux du présent manus ript omme nous le verrons par lasuite.Après ette brève introdu tion à la supersymétrie, revenons aux aspe ts osmologiques.
Nos travaux, omme le laisse présager le paragraphe pré édent, font l'hypothèse d'une
parti ule supersymétrique stable, le LSP, pour rendre ompte de la matière noire dans
l'Univers. D'autres s énarii ont été envisagés par la ommunauté s ientique. On peut
iter la théorie MOND [3℄ qui prévoit une modi ation de la gravité ave l'é helle. On
peut iter d'autres andidatsprévus par desthéoriessans supersymétrie, des théoriesave
dimensions supplémentaires omme UED (Universal Extra Dimension) qui prévoient une
parti ulestable (Lightest Kaluza-KleinParti le) quiest le andidat à lamatièrenoire [4℄.
Enn, il existe des modèles ré ents [5℄ omme le
ν
MSM qui est le modèle standard plus des neutrinos massifs droits et gau hes ave le neutrino droit le plus léger andidat pourlamatière noire.
Con ernant nos travaux,nous nous sommes pla és,dans un modèle supersymétrique ave
pour obje tifde rendre omptede laquantité observée de matièrenoire. Cependant notre
modèlesupersymétrique n'estpas restreintau lassiqueMSSM (MinimalSupersymétrique
Standard Model). Le MSSM est le modèle supersymétrique dont le ontenu en parti ules
est minimal. Notre modèle est un modèle de supergravité au sens qu'il ontient en plus
du MSSM,legravitino.Nousutiliserons leLagrangiende supergravitépour déterminerles
intera tions du gravitinoave le MSSM.
Pourquoi travaillerdans e ontexte? Quelles sont lesmotivationsd'un tel hoix?
Les raisons sont d'ordre théorique. Depuis plus de vingt ans, une théorie appelée théorie
des ordestententd'in lurelagravitédansle ontextedelathéoriequantiquedes hamps:
réaliserle rêve d'avoir unethéorie quipermettede tout dé riredans un seul s héma
théo-rique. En eet, l'intera tion gravitationnelle, à la diéren e des intera tions faible, forte
et éle tromagnétique, ne peut pas être dé rite dans le adre d'une théorie quantique des
hamps. Si l'on tentede dé rirele hamp de gravitéou autrement dit lamétrique omme
un hamp quantique, la théorie devient très vite divergente non renormalisable.La
rie des ordes postule que les parti ules ne sont plus des points sans dimension mais des
objetsunidimensionnels des ordes. Lorsque l'onquantie lespe tre de vibrationsde es
ordes, on obtient des parti ules de diérents spins et, parmi elles, une parti ule de spin
2, identiée augraviton. Lesdivergen es de lathéorie quantiquedes hamps disparaissent
ar l'intera tionn'estpluspon tuel:onnepeut eneetplusrappro herde manièreinnie
deux parti ules ar la dimension de la orde donne une limite à e rappro hement.
Pour-tant,lathéorieprésentedesanomalies,ausensthéoriedes hampsdumot,à4dimensions:
es anomaliesdisparaissentlorsquelathéoriepossèdeaumoins26dimensions(25d'espa e,
unedetemps)pourle asdela ordeditebosoniqueetaumoins10dimensions(9d'espa e,
une de temps) pour lesthéories ditesde super ordes, théories danslesquelles des fermions
apparaissent : dans es théories, les parti ules peuvent être perçues non plus omme des
ex itations de la orde dans l'espa e usuel 1
mais omme des ex itations de la orde dans
lesuperespa e ( 'est-à-direl'espa eusuel plusdeux oordonnéesgrassmaniennes).Ilexiste
5 théories de super ordes reliées entre elles par diérentes relation de dualité. Une de es
relations de dualité,laS-dualité, permet de prédirel'existen e à ouplage fortd'une
théo-rie à 11 dimensions, la M-théorie. Nous reviendrons sur ette notion de dualité dans un
paragraphe onsa ré auxthéoriesde ordes. LaM-théorie 2
est une théorienon é rite dans
le sens oùson a tionest in onnue. Par ontre, son a tionbasse énergieserait, du pointde
vue théorie des hamps, une supergravité à 11 dimensions [6℄ ave un générateur de
su-persymétrie(
N = 1
).La supergravité prendun nouveau statut: eluide théorieee tive. Lors de sa réationdans lesannées 1970, less ientiques pensèrent qu'ils pouvaients'agird'unethéoriedutoutmaisilss'aperçurentquelathéorieétaitnonrenormalisable.L'intérêt
pour ette théorie diminua un peu jusqu'à l'avènement des théories de super ordes et de
la M-théoriequi renouvelal'intérêtpour ette théorieen l'interprétant ommeune théorie
ee tivebasseénergied'unethéoriede ordes,etdon valablejusqu'àune ertaineénergie.
La M-théorie serait au sens de lathéorie des ordes la théorie du tout : ha une des inq
théories de super ordes peut être vue omme un développement perturbatif autour d'un
vide diérent de laM-théorie.Cette théorie, ommenous l'avons é rit,vit dans un espa e
à 11 dimensions (10 d'espa e et une de temps).La dimension supplémentaire par rapport
aux autres théories de super ordes 'est-à-direla
11
ème serait plus grande queles autres pourpermettre l'uni ationdes ouplagesde jaugeave lagravité.Les hémagéométriquede la théorie est le suivant : deux membranes à 10 dimensions ave les groupes de jauge
E
8
sur ha une, séparée par la11ème dimensionde géométrieS
1
/Z
2
.Une membrane or-respondrait ànotre monde,l'autrepourraitdé rirele se teur a hé né essaire à labrisurede la supersymétrie. Comme la dimension séparant les membranes est plus grande que
les autres dimensions supplémentaires, l'Univers a pu onnaître une phase de son histoire
où il est apparu avoir 5 dimensions : deux membranes à 4d séparées par une dimension
supplémentaire. En eet, plus l'énergieest élevée, plus petite est la taillede la dimension
a essible.
Bienquetouslesmodèlesave dimensionssupplémentairesneseratta he pasàunethéorie
1
usuel...maisave 9dimensionsd'espa e! 2
Mpourmysterious,magi , mother,matrix...
de super ordes, de très nombreux travaux ont été faits à 5 dimensions. Deux prin ipales
dire tions ont été suivies : le modèle ADD [7℄, [8℄ où l'extra-dimension est plate et les
modèles de Randall-Sundrum [9℄ où l'extra-dimension est ourbe. Dans es modèles, le
problème de la hiéra hie est réglée par la taille et la géométrie de l'extra-dimension : la
supersymétrie peut ne pas être intégrée. Il existe des versions supersymétriques [10℄,[11℄,
[12℄, [13℄,[14℄ de es modèlesqui peuvent seratta her de manièreplus naturelleaux
théo-ries de super ordes.Les travauxentreprissur lesdimensions supplémentaires ontété faits,
soitsur desmodèlespour traiterde laphénoménologiedes parti ules,soitsur desmodèles
traitant de osmologie (brane world) [15℄. Nous reviendrons dans un paragraphe sur les
diérentsmodèles d'extra-dimension.
Nous nous sommes pla és dans la présente étude dans un modèle de supergravité à inq
dimensions ave seulement les hamps de supergravité 3
(graviton, gravitino) autorisésà se
dépla erdansl'extra-dimensionetles hampsdematièreetdejauge ontraintsàrestersur
labrane.C'estlemodèlequiserappro he de lamanièrelaplussingulièrede laM-théorie.
Dans ette théorie, seuls les hamps de supergravité sont autorisés à se propager dans le
bulk 'est-à-diredanstouteslesdimensionset, auniveaugéométrique, ommenousl'avons
expliqué, la M-théorie est dé rite par deux membranes séparées par une extra-dimension
de géométrie
S
1
/Z
2
. Notre modèle possède inq dimensions, il est supersymétrique ave deux membranes à 4 d séparés par une extra-dimension ompa te,S
1
/Z
2
, 'est-à-dire un er le muni de la symétrieZ
2
(orbifold). On dit que les membranes se situent au points xes de l'orbifold (pointsxes sousZ
2
).Les membranesn'ontpas de tensionet lemodèle ne possède pas de onstante osmologique. [16℄ ont montré que e modèle ne permettaitpas de retrouver l'équation de Friedmann lassique. [17℄ ont montré qu'en ajoutant une
onstante osmologique sur la membrane et dans le bulk, donnant ainsi une géométrie
type Randall-Sundrum, l'équation de Friedmann usuelle était retrouvée en dessous d'une
ertaine énergie. Enn, [18℄ ont montré que lorsque le radion était stabilisé (le radion est
le hamp paramétrisant lesu tuations de l'extra-dimension) l'équation usuelle de F
ried-mannétaitretrouvée danslesmodèlesà onstante osmologiquenulle. Lemodèlequenous
onsidérons possède don la ara téristique d'avoir un hamp de radionstabilisé.
Nous avons onfronté les observations (densité de matière noire dans l'Univers,
nu- léosynthèse primordiale) à la présen e d'une parti ule, le gravitino, produit dans le bain
thermiquequia pré édé l'inationpar des pro essusde ollisionsinélastiques. Nousavons
supposé que la matière noire était omposée d'une partie thermique et d'une partie non
thermique provenant de la désintégration du gravitino et de ses modes de Kaluza-Klein.
Cettematièrenoireest supposéeêtre leneutralinoqui,danslemodèle, estleLSP.Dansle
ontexte d'une dimension supplémentaire, nous avons pu on lure qu'il existe des limites
sur la taillede la inquièmedimension ompa te.
La present do ument s'organisera ommesuit. Dansune première partie, nous ferons une
introdu tionà la osmologie.
3
A5dimensions,lesupermultipletdesupergravitépossèdeaussiuneparti uleve teur,legraviphoton,
quenousn'avonspas onsidérédanslemodèle
Dans une se onde partie, nous traiterons de physique des parti ules et de supersymétrie.
Nous présenterons les modèles d'extra-dimension et ferons une introdu tion aux théories
de ordes.
Dans unetroisièmepartie,nous introduironslasupergravité,leLagrangien général,les
in-tera tions du gravitinoave le MSSM etdes outils de al ulpour l'évaluationdes se tions
e a es de produ tiondu gravitino.Nous fournirons le al ul de l'abondan e du premier
mode de gravitino.Nous donnerons ensuite le al ul de l'abondan e pour les modes plus
lourds.
Dans une quatrièmepartie,nousprésenterons lemodèle etlesrésultatsave , entre autres,
une estimationde l'impa tdegravitons de Kaluza-Kleinsurlanu léosynthèse primordiale
des éléments légers.Ce modèle adonné lieuà une publi ation:
Constraintsonthe size ofthe extra-dimensionfromKaluza-Kleingravitinode ay,David
Gherson, Phys.Rev.D76 :043507,2007.
Noustermineronsparlesperspe tivesduprésenttravailauniveaudeproblèmes
osmo-logiques ommelaformationdesstru tures etleproblèmede laprodu tionde lithium6et
7, mais aussi, nous évoquerons l'extensionpossibleà d'autres modèles d'extra-dimension.
C
h
ap
it
re
2
Cosmologie 2.1 Le modèle du Big-Bang2.1.1 La métrique de Robertson et Walker
L'Univers est homogène et semble plat sur des distan es de l'ordre d'une entaine de
mégaparse s. On peut don le dé rire grâ e à la métrique maximalement symétrique de
Robertsonet Walker:
ds
2
= c
2
dt
2
− a(t)
2
(
dr
2
1
− kr
2
+ r
2
dθ
2
+ r
2
sin
2
θdφ
2
)
(2.1)
Cette métrique onstitue le adre géométrique de la osmologie de Friedmann et
Le-maître.
ds
orrespond àcdt
pour une horloge au repos.(t, r, θ, φ)
sont les oordonnées appelées ` omoving oordinates'en anglais:un observateuraureposdans es oordonnéesle reste i.e
(r, θ, φ)
in hangés.a(t)
est le fa teur d'é helle. Il possède la dimension d'une longueur1
. L'univers évolue au gré de ses variations.
r
est sans dimension : ilvarie entre 0 et 1pourk = 1
.k
que l'on nomme ourbure, peut être égale à1, 0ou-1 pour des espa es à ourbures spatiales onstante. Quandk = 1
, on parle d'espa e fermé. Quandk = 0
, on parle d'espa e plat oueu lidien. Quandk =
−1
,on parle d'espa e ouvert.Les mesures a tuelles sur les supernovae nous pla ent dans un Univers en expansion où
k = 0
(espa e eu lidien).Nousvivons surl'hypersurfa eà4dimensions(3d'espa e,unede temps)d'une hypersphère. L'hypersurfa eàtrois dimensionssedilate.On peut fa ilementse représenter les hoses en retirant une dimension : nous serions des êtres à deux
dimen-sions vivant àla surfa e d'une sphèrequi gone au ours du temps. Ainsi,un observateur
qui se dépla erait toujours dans la même dire tion à une vitesse supra-lumineuse (pour
pouvoirsortir de sasurfa e ausale) niraitpar revenir à son point de départ.
Le adre géométriquede l'Univers est maintenantposé. Nous allonsmaintenant dé rirela
dynamique des objets sur ette trame géométrique. Cette dynamique est donnée par les
équations d'Einstein.
1
Nousavonssuivi la onventiondeKolbetTurner[19℄.
2.1.2 Les équations d'Einstein
Les équations d'Einstein relient la géométrie de l'espa e-temps à l'énergie et à la
ma-tière. La présen e de matière ou d'énergie induisent une modi ation de la géométrie.
Ainsi,lagravitations'expliquesimplementparlefaitquelestraje toiressuiventla
géomé-trie ourbée par lamatière oul'énergie. Lagravitation est une for e fondamentale omme
les trois autres for es : sa parti ularité est de s'expliquer géométriquement. Les équations
d'Einstein sont :
R
µν
−
1
2
Rg
µν
− Λg
µν
=
8πG
c
4
T
µν
(2.2)Où
g
µν
est la métrique 2,
R
µν
est le tenseur de ourbure ou tenseur de Ri i, R est la ontra tion du tenseur de Ri i,T
µν
est le tenseur énergie-impulsion, G la onstante universelledelagravitationetennΛ
estla onstante osmologiquequ'Einsteinintroduisit originellement pour éviter l'expansion de l'Univers. On peut, en eet, toujours é rire leséquationsd'Einstein àuntermeproportionnelà
g
µν
près ar l'ona,d'unepart,∇
ν
T
µν
= 0
par onservationdel'énergie,d'autrepart
∇
ν
(R
µν
−
1
2
Rg
µν
) = 0
maisaussi∇
ν
g
µν
= 0
don quand on intègre∇
ν
(R
µν
−
1
2
Rg
µν
) =
∇
ν
T
µν
, on peut rajouter un terme proportionnel àg
µν
.Nousreparleronsde laquestionde la onstante osmologiquelorsque nousaborderons le hapitre sur la quintessen e. Cependant, nous pouvons, d'ors et déjà, dépla er le termeΛg
µν
danslapartieénergiedeséquationsd'Einsteineté rirequela onstante osmologique est le tenseur énergie impulsion:t
µν
=
Λc
4
8πG
g
µν
.2.1.3 L'équation de Friedmann
Jusqu'à présent, nous n'avions pas déni le tenseur énergie-impulsion. Pour un uide
parfait de densité d'énergie
ρ
etde pressionP :T
µν
= (P + ρ)U
µ
U
ν
− P g
µν
(2.3)où
U
µ
=
dx
µ
dτ
désigne la quadrivitesse et où P etρ
dépendent du temps. Le uide est hoisi parfait ar 'est la plus simple réalisation d'un tenseur énergie-impulsion diagonaletqui, par isotropie,atoutesses omposantes spatialeségales. Eneet, letenseur énergie
impulsion doit être onsistant ave les symétries de la métrique. Notons qu'un uide
im-parfait ave une vis osité de volume pourrait aussi satisfaire les exigen es de symétrie de
lamétrique.
On peut, toujours dans la perspe tive du paragraphe pré édent, interpréter la onstante
osmologique, omme un uide au repos par rapport aux oordonnées de Robertson et
Walkeret é rire que
−P
Λ
= ρ
Λ
=
Λc
4
8πG
.On remarque que pourΛ
positif, ladensité d'éner-gie est positive alors que la pression est négative. Pour un uide uniforme, ette pressionnégativeengendreuneexpansiona éléréedel'univers.Danslasuite,onin lutla onstante
osmologique dans le tenseur énergie-impulsion. Ainsi,
ρ = ρ
Λ
+ ρ
mat,rad
. Dans l'Univers primordialet ela jusqu'à une époque ré ente à l'é helle de l'Univers, la onstanteosmo-logiquejoueunrleinsigniant.Eneet,aprèsl'èredePlan k,ladensitéd'énergie duvide
2
La onventionadoptéeest elledeLandau :pourlamétriqueplate deMinkowski:+1,-1,-1,-1
est
10
125
fois plus petite que la densité de radiation. D'après les mesures sur les
superno-vae, la densité d'énergie du vide n'a dominé les autres uides (radiation et matière) que
ré emment (
z = 1
) : aujourd'hui, on l'estime à4
KeV/cm
3
. A e stade de notre exposé,
nous ne prenons pas en ore en omptela notion d'ination qui produit une valeur élevée
pour l'énergiedu vide dans l'Univers primordial.
En ombinantleséquationsd'Einsteinave lamétriquede RobertsonetWalker, onobtient
les équations de Friedmann. Pour être plus pré is, nous dirons que d'abord, on tire de la
métrique l'expression des onnexions anes puis elle du tenseur de Ri i et de sa tra e.
On pla e es expressions dans les équations d'Einstein dans lesquelles ona, bien
évidem-ment, pla é letenseur d'énergie impulsiondé rit pré édemment dans l'équation (2.3). On
obtient:
˙a
2
a
2
+
k
a
2
=
8πG
3c
2
ρ
(2.4)2
¨a
a
+
˙a
2
a
2
+
k
a
2
=
−
8πG
3c
2
P
(2.5)Par onservation du tenseur énergie-impulsion(2.3), onobtientaussi ette équation :
dρ
dt
+ 3
˙a
a
(P + ρ) = 0
(2.6)Ladeuxièmede es troiséquationsest appelée équationde Friedmann.Elle orrespond
à la omposante
00
des équations d'Einstein. Si l'on résout la troisième des équations en posantP = ωρ
aveω
onstant ar l'Univers primordialest susamment homogène pour ela,ontrouveque:ρ
∝ a
−3(ω+1)
.Or,pourlamatière
ω
≈ 0
,don onobtientρ
∝ a
−3
.Pour la radiationω =
1
3
, onobtientρ
∝ a
−4
. On omprend pourquoi dans l'Univers primordial
où
a
≪ 1
, l'Univers est dominé par la radiation. Si l'on se pla e dans un Univers plat ( 'est-à-direk = 0
), e que onrme les observations,l'équation de Friedmanndevient :˙a
2
a
2
=
8πG
3c
2
ρ
(2.7)Sil'onrésout l'équationdeFriedmannave
ρ
∝ a
−3(ω+1)
,ontrouvequea
∝ t
2
3(1+ω)
. On obtient dona
∝ t
1
2
pour un Univers dominé par la radiation eta
∝ t
2
3
pour un Univers dominé par la matière.2.1.4 La singularité initiale
Les trois équations pré édentes sont reliées par les identités de Bian hi et seulement
deux sont indépendantes. En faisant la diéren e entre les deux premières équations, on
obtientune équationpour l'a élération:
¨a
a
=
−
4πG
3c
2
(ρ + 3P )
(2.8)Si dans lepassé,
ρ + 3P
était toujourspositif,l'équationimplique que¨
a
étaittoujours négatif don à un temps ni dans le passé,a doit avoir été nul. On appelle et instantleBig-Bang :onl'identiegénéralementautemps 0.Lorsque
a = 0
,ily a une singularité. Extrapoler au-delà de la singularité est impossible dans le adre de la relativité généralelassique.Obtenirune singularitéest lesigne quelathéoriequil'obtientn'estplus valable.
2.1.5 Les Géométries de l'Univers
Le taux d'expansion de l'Univers est donné par le paramètre de Hubble :
H =
˙a
a
. Ce paramètre n'est pas onstant. Ce que l'on appelle la onstante d'Hubble est la valeurprésentedeHquel'onnomme
H
0
.L'équationdeFriedmannpeutêtreréé ritedelamanière suivante:k
H
2
a
2
=
ρ
3H
2
c
2
8πG
− 1 ≡ Ω − 1
(2.9)Où
Ω
est le rapport de la densité à la densité ritiqueρ
c
'est-à-direΩ = ρ/ρ
c
. On dénit la densité ritique omme étant la densité oùk = 0
'est-à-direρ
c
= 3c
2
H
2
/8πG
.
L'equation(2.9) montre un rapport entre la géométriede l'Univers etle signe de
Ω
− 1
:• k = 1 ⇒ Ω > 1
:onditquel'Univers est fermé.Il roît,atteintun maximum,puis se ontra te.• k = 0 ⇒ Ω = 1
: onditque l'Univers est plat.L'espa e-temps est sur de très grandes é helles de distan e, un espa e-temps eu lidien. L'Univers s'étend indéniment.• k = −1 ⇒ Ω < 1
: on dit que l'Univers est ouvert. L'Univers s'étend indéniment mais de manière plus rapide quedans le ask = 0
.2.2 L'Univers aujourd'hui : observations et onséquen es
La ompréhension a tuelle de l'évolution de l'Univers est fondée sur le modèle
os-mologique de Friedmann-Robertson-Walker(FRW) que l'on nomme ouramment modèle
du Hot Big Bang. Ce modèle est devenu le modèle osmologique standard. En eet, des
preuves dire tes appuient e modèle jusqu'au début de la nu léosynthèse primordiale soit
un entième de se onde après leBig-Bang.
2.2.1 Le fondsdius osmologique:Cosmi Mi rowaveBa kground
Radiation
Lehautdegréde symétriedu modèleFRWest unehypothèsefondamentaledumodèle.
L'hypothèse d'homogénéité et d'isotropie mérite véri ations. Une des preuves les plus
spe ta ulaires de ette propriété d'homogénéité est l'uniformité, quelque soit la dire tion
de l'espa e vers laquelle on observe, de la température du CMBR qui orrespond
parfai-tement au spe tre d'émission d'un orps noir. En 2006, WMAP [1℄ a donné les dernières
mesures :
T
0
= 2.725
± 0.001
K. La mesure des anisotropies donne :∆T /T
≤ 10
−5
. Nous
rappelons queleCMBR est formédes photons quisesont dé ouplés de lamatièredans la
`soupe primordiale'. En eet, dans l'Univers primordial,la matièreet la radiation étaient
en onstante intera tion don à l'équilibre thermique (à ause des rapides intera tions
entre photons et éle trons). Lorsque la densité d'éle trons libres est devenue trop faible
pour maintenir l'équilibre thermique, à ause de la formation des atomes, les photons se
sont dé ouplés de la matière. En d'autres termes, le dé ouplage s'est produit lorsque le
libre par ours moyen des photons est devenu plus grand que la distan e de Hubble
cH
−1
qui ara térise l'expansion de L'Univers. Ce sont es photons qui se sont é happés de la
soupe primordiale, ou de l'Ylem selon Gamow, que l'on observe aujourd'hui et que l'on
nommeCMBR.Sil'expansiondel'Universétaitgrandementanisotrope,nousobserverions
aujourd'huides u tuations de grande ampleurau niveau des températures mesurées. La
remarquable uniformitéduCMBRindique qu'àl'époquedu dé ouplage(soit
z
≃ 1100
soit àpeu près300000
ansaprès leBig-Bang),l'Univers étaithautementisotropeethomogène. Le CMBRfournit une preuve manifestequel'Universdébuta parle HotBigBang.Lesin-homogénéitésobservées inférieuresà
10
−5
sont né essairespour expliquerlaformationdes
stru tures.Nouspouvons,d'orsetdéjà,faireuneremarqueenrelationave lesparagraphes
suivants:un Univers ave delamatièrepurementbaryoniqueimpliquerait:
∆T /T
≥ 10
−5
.
Nous onstatons,grâ eauxmesuressurleCMBR,qu'ilyaunené essitédematièresombre
non baryonique.
2.2.2 Les abondan es des éléments légers, le nombre de baryons,
et le problème du Lithium
La théorie de la nu léosynthèse primordiale est un des tests majeurs du modèle
stan-dard osmologique.Lesoriginesprimordialesdesélémentslégerssontprévusparlemodèle.
Le modèle prédit que les réa tions nu léaires qui ont eu lieu entre 0.01 se onde et 100
se- ondes aprèsle Big-Bangontproduitles élémentslégers ommeleDeutérium,l'Hélium3,
l'Hélium 4 et le Lithium 7. La omparaison entre les abondan es prédites par le modèle
et elles observées a tuellement fournit une véri ation supplémentaire de la osmologie
standard.
Or, les résultats des observations on ordent remarquablement, pour la plupart des
éléments ités, ave e que prévoit le modèle. On trouve que le ratio baryons sur photons
est ompris entre
4 10
−10
et7 10
−10
e qui orrespond à0.015
≤ Ω
B
h
2
≤ 0.026
où h estun fa teur multipli atifde
H
0
pris égal à100
Km/s/Mp due àl'indéterminationsur ette valeur etoùΩ
B
est la densitéde baryons sur ladensité ritique.Lesrésultatsde WMAP3[1℄donnent
Ω
B
h
2
= 0.0223
+0.0007
−0.0009
et l'arti le[2℄ quiutiliseles ontraintes sur lessupernovae, lesamasde galaxies etlaforêtde raie Lyman-α
en plusduCMB donne
h = 0.703
+0.013
−0.013
etΩ
B
h
2
= 0.0224
+0.0007
−0.0006
.Nous itons et arti le ar, pour déterminer la valeur de h,le CMB seul n'est pas très
ontraignant.Dansla suite,nous avons toujours utiliséles données de e papier.Le al ul
théorique de la BBN (Big Bang Nu leosynthesis) fournit don la plus pré ise
détermina-tion du nombre de baryons. On trouve
Ω
B
≈ 0.045
. Sila fra tion de baryons par rapport à ladensité était d'ordre 1,le Deutérium serait beau oup moins abondant etl'Hélium IVet le Lithium VII serait beau oup trop abondants par rapport aux mesures. Don si
Ω
0
, la densité a tuelle sur la densité ritique, est pro he de 1, e vers quoi on ordent lesobservations sur les supernovae, on peut en déduire que l'essentielde l'énergie-matière de
l'Univers seprésente sous une autreforme queles baryons.
Lathéoriede lanu léosynthèseprimordialeprésente ependantdes problèmes[20℄,[21℄
à expliquer lesabondan es de Lithium 7 etde Lithium 6.La théoriede la nu léosynthèse
donne une quantité deux à trois fois plus grande pour le Lithium 7 que les quantités
évaluées à partir des mesures sur les étoiles de faiblemétalli ité.Quant aulithium 6, Les
mé anismes astrophysiques de réation de et élément semblent ne pas pouvoir expliquer
son abondan e qui pourrait avoir don une origine primordiale. Le problème est que la
théorie de lanu léosynthèse primordialen'en produit pas susamment pour expliquer les
observations.
2.2.3 L'expansion et l'a élération de l'Univers
L'expansion de l'Univers est une des ara téristiques majeures de la osmologie
stan-dard. L'expansion fut dé ouverte au ours des années 1920. Cette expansion a été mis en
éviden e par la mesured'un dé alage vers lerouge des objetsobservés. Ainsi,avant 1993,
des mesuresde dé alage vers lerougesur30000galaxies ontété faites.Onrappellede
l'ex-pansionestpriseen omptedansl'expressiondelamétriquede FRWparlebiaisdufa teur
a(t)
.LavaleurH
0
= ˙a(t
0
)/a(t
0
)
estletauxd'expansiona tuelle.Ilseraitde70
Km/s/Mp . L'observationde handellesstandards, 'est-à-dired'objetsrayonnantstoujourslamêmequantité d'énergie, etdontlamagnitude absolue,ladurée d'émissionet lespe tre sont
in-dépendants de l'espa e et du temps, a permis de déterminer la magnitude apparente m,
le redshift z de es sour es et la magnitude absolue M. Or, il existe une relation entre la
magnitude apparente, la magnitude absolue, le redshift et les paramètres osmologiques.
On peut don obtenir les paramètres osmologiques 'est-à-dire
Ω
M
, la densité d'énergie-matière sur la densité ritique,Ω
Λ
, le densité d'énergie du vide sur la densité ritique, etΩ
k
la densitéd'énergie liée àune ourbure k non nullesur ladensité ritique.Les objets hoisis omme handelles standards sont lessupernovae de type Ia.Ce sont
àl'origine des nainesblan hes quia rètent du gaz dansl'enveloppe stellaired'un
ompa-gnon. Lorsque lamasse de lanaine blan he atteintle seuilde lamasse de Chandrasekhar,
l'équilibre hydrostatique de l'étoile devient instable et son oeur s'eondre : la densité et
la températureaugmente jusqu'à e quele arbone etl'oxygène entrent en fusion
thermo-nu léaire, la pression n'est plus ontrebalan ée par la gravité et l'étoile explose. Puisque
la masse qui fusionne est toujours donnée par la masse de Chandrasekhar (
1.4 M
⊙
), les supernovae de type Ia sont don de bonnes handelles standards. Lors de l'explosion, laluminosité atteint un pi de
10
10
L
⊙
: la supernova devient aussi brillante que la galaxie hte et est visible àdes distan es osmologiques.LeSupernovaCosmologyProje t[22℄aainsi mesuré quelemeilleurjeu de paramètres
osmologiques était une ourbure k nulledon un Univers plat 'est-à-dire
Ω = 1
aveΩ
M
de l'ordrede 0.28 etΩ
Λ
de l'ordre de 0.72.L'Univers a élère ar la onditionΩ
Λ
> Ω
M
/2
est remplie. Les observations de WMAP onrme le modèle d'un Univers plat ontenantenviron
30%
de matièreet70%
d'une énergie noirequi se omporte ommeune onstante osmologique ou un uide de quintessen e.2.3 La matière noire
L'existen esupposéede lamatièrenoirereposeentreautressurla ontradi tionentrela
masse de diérents objets de l'Univers (galaxieou amas) estiméepar des méthodes
dyna-miques et elle quel'on évalue àpartirde leurs onstituants visibles.La massedynamique
est systématiquement plusgrandequelasommedesmassesdes onstituantsidentiés. On
est ainsi amenéàpostulerlaprésen e d'unemasse invisiblede matière. Lamasse de ette
matière sombre est 10 à100 foisplus importanteque elle de la matièrelumineuse.
En1933, Zwi ky en étudiantladistributionde vitesse des galaxiesdans legrand amas
de Coma, on luait que les galaxies ne ontribuaient qu'à
10%
de la masse de l'amas. La question est restée un peu oubliée pendant un demi-siè le puis est revenue à la surfa edevant l'a umulation de données qui suggéraientqu'une fra tion importante de la masse
del'Universn'étaientpaslumineuse.Ontrouve ettematièresombreàl'é helledesgalaxies
où son extension supérieure à elle de la matière lumineuse se traduit par des vitesses de
rotationanormalementélevées; mais aussi àl'é helle des amasde galaxies, oùsaprésen e
a élère lesgalaxies et déformeen ar s les galaxiesd'arrière-plan.
2.3.1 Théorie et nature de la matière noire
La présen e de matière noire non baryonique semble requise à l'é helle osmologique.
En eet, ette matière noire semblené essaire pour expliquer la théorieselon laquelle les
grandes stru tures, galaxies et amas, se forment à partir de petites u tuations
primor-diales de densité qui roissent ensuite par instabilité gravitationnelle. La di ulté d'un
s énario purement baryonique est une question de temps : la roissan e des u tuations
est freinée par l'expansion de l'Univers : les u tuations des baryons ne ommen ent à
roître qu'après la re ombinaison des ions et éle trons, quand les photons se dé ouplent.
C'est déjà trop tard pour expliquer la formation des stru tures. Si par ontre, l'essentiel
de la matière dans l'Univers n'interagit pas ou faiblement ave les photons, ses propres
u tuations débutent leur roissan e dès qu'elle ontrle l'expansion (i.e quand l'Univers
est dominé par lamatière), 'est-à-direbien avantle dé ouplage.Les u tuationsde ette
matière qui interagit faiblement ave les photons ont le temps de roître et forment de
profondspuits de potentieldans lesquelslesbaryons sepré ipitentdès quele ouplage des
baryons aurayonnement disparaît. Uneu tuation de densité ne roît que si elle ontient
une masse supérieure à une masse ritique appelée masse de Jeans. Deux théories
prin i-pales ont été développées : la matière noire haude (Hot Dark Matter) et la froide (Cold
Dark Matter). La matière noire haude se dé ouple de la matière ordinaire alors qu'elle
est ultra-relativiste.C'est e que l'on appellele s énariotop-down : lesparti ules
onsidé-rées étant ultra-légères, leur masse de jeans est élevée. On ommen e don par réer des
grandes stru tures (super amas) qui se fragmentent en plus petites. Son in onvénient est
quelesstru tures que e s énariopermetde former sontformées troptard. L'avantage est
le grand nombre de stru tures formées. Dans le s énario de matière noire froide, les
par-ti ules de matière noire se dé ouplent du reste de l'Univers sans être relativistes. Ce sont
des parti ules massives (au-delàde ladizaine de GeV) :leur masse de Jeans est beau oup
plus faible que pour les parti ules ultra-relativistes. On ommen e don par former des
stru tures nettement pluspetitesquedes galaxies. C'estles énarioDown-Top. Lemodèle
le plus en vogue aujourd'huiest le modèle d'un Univers en expansiona élérée ave de la
matièrenoire froide(modèle
Λ
CDM).Pourtant,un modèle de matièrenoire froidesemble ne pas expliquer ertaines stru tures : il existe en eet des stru tures `petites' (galaxies)plus jeunes que des stru tures plus étendues (amas).Nous émettons l'hypothèse peut-être
vériable dans le modèle que nous développerons, d'un modèle melangeant de la matière
noire froide et de la matière noire tiède (Warm Dark Matter) qui pourrait peut-être
ré-soudre lesla unes de ha un des modèles.
Bienquelanu léosynthèseprimordialelaissepenserqu'unepetitefra tiondelamatière
noire soit baryonique, l'essentiel de la matière noire doit être non baryonique. De façon
générale,unhalodematièresombrebaryoniqueposeleproblèmedesaformation:pourquoi
une partie de la galaxie seserait-elle ondensée en un disque de gaz etd'étoileset lereste
en un halo formé d'objets ompa ts? Un halo de matière noire non baryonique évite e
problèmeen attribuantlesbaryons audisqueetlamatièresombrenon-baryonique auhalo
sphérique.Laplupartdes andidatspourrendre omptedelamatièrenoires'expliquentpar
unerelationdueàZeldovit h,LeeetWeinberg,entremasse, ouplageetabondan ea tuelle
d'une parti ule élémentaire. Si une parti ule se dé ouple sans être relativiste, sa densité
sur ladensitéde photonsdé roitexponentiellement:eneet, ellepeuts'annihilerave son
anti-parti ule.Mais ommel'Universest enexpansion,ladensitéde etteparti uledevient
si faible qu'elle n'a plus le temps de trouver son antiparti ule : le rapport de sa densité
sur elle elle des photons se stabilise, on dit qu'elle gèle. En première approximation,
en égalant le taux d'annihilation ave le taux d'expansion, on trouve la densité de gel.
Pour des parti ules massives de masse omprise entre 1 GeV et 100 GeV et de se tion
e a edonnéepardesintera tionséle trofaibles,ontrouveunedensitépro hedeladensité
ritique.Cerésultatsuggèrequelamatièresombrenonbaryonique pourraitêtre omposée
de parti ules massives(au-delàdu GeV)interagissantfaiblementd'oùlenomgénériquede
WIMPs (Weakly Intera ting Massive Parti les). Le Neutralino le plus léger prédit par le
MSSM est un andidat pour dé rire ette matièrenoire non baryonique.
2.4 La Quintessen e
2.4.1 Quintessen e Vs onstante osmologique
La onstante osmologique, omme nous l'avons vu, permet d'obtenir naturellement
un uide à pressionnégative. Ce uide (qui seraitl'expression de l'énergiedu vide) serait
responsable de l'a élération a tuellede l'Univers puisque sa densité d'énergie dominerait
elui de la matière à notre époque. Pourtant, une pure onstante osmologique présente
deux problèmes [23℄. Le premier est onnu sous le nom de ne-tuning : pourquoi un tel
é art entre l'énergiedu vide etl'énergie de Plan k :
ρ
0
Λ
/ρ
P lanck
∼ 10
−123
?D'autre part, l'Univers est aujourd'hui en phase d'a élération : la densité d'énergie
du vide n'est devenu prépondérante que maintenant. L'autre problème est don elui des
onditions initiales. En eet, une onstante osmologique doit être inniment ajustée au
`départ' pour ne devenir prépondérante que maintenant. A l'époque de Plan k alors que
l'Universestdominéparlaradiation,la ontributiondela onstante osmologiqueà
l'éner-gie totale était inniment faible :
ρ
i
Λ
/ρ
i
rad
∼ 10
−125
(i signiant initial). Le problème est don que toute autre valeur qui ne serait pas elle si pré isément xée pour la onstanteosmologique onduiraitàuneévolutiondiérentede l'Universtelquenousle onnaissons.
L'avantage du modèle de la quintessen e est, omme nous allons l'expliquer, de régler le
problème des onditions initiales. En eet, e modèle permet d'avoir une plage très large
pour les onditions initiales de l'énergie du vide. On ne règle ependant pas le problème
du ne tuning entre l'é helle de Plan k et elui de lavaleurde l'énergiedu vide.
Avant d'introduire la modélisation de la quintessen e, nous allons iter les diérentes
époques sesu édant.Durantlespremières fra tionsde se onde après leBig-Bang, 'est-à
dire jusqu'à
10
−43
se onde, prendpla e e quel'on appelle l'ère de Plan k. C'est l'époque
de la gravité quantique dont on ne peut rien dire dans l'état a tuel des onnaissan es.
Après ette période, l'Univers est dominé par la radiation jusqu'à e qu'arrive la phase
inationnaire qui peut avoir eu lieu entre
10
−30
et
10
−26
se onde : il n'y a pas vraiment
de prérequis pour la position dans le temps de la phase inationnaire si e n'est qu'elle
ait lieu avant la nu léosynthèse primordiale. Il y a un autre prérequis, plus théorique,
ve-nant de s énarios de baryogénèse via leptogénèse qui né essitent une haute température
de ré hauage(reheating)etdon une inationquialieudans lagammede tempsdonnée
i-dessus. L'inationpeutaussi trèsbienavoireulieuavant.L'Universest ensuitedominée
par la radiationjusqu'à
580000
ans après leBig-Bang puisvientl'ère de domination de la matière.300000
ans après le Big-Bang a lieu le dé ouplage des photons ave la matière. A une époque ré ente à l'é helle de l'Univers,z = 1
soitaprès3
milliards et300
millionsd'années,ladensitéd'énergieduvideoul'énergienoireoulaquintessen edominel'Univers.
Danslespériodesétudiées, lamatièreetlerayonnementsuiventl'équationd'état:
P =
ωρ
.Pour laradiation,ω = 1/3
.Pourlamatière,ω
≈ 0
.Pour la onstante osmologiqueou laquintessen e,P
Q
= ω
Q
ρ
Q
etω
Q
est negatif.Nousrappelonsladiéren eentre onstante osmologique et quintessen e : la onstante osmologique omme son nom l'indique estonstante alors que la quintessen e est une grandeur dynamique. Le uide dé rit a une
pressionnégative.Si
ω
Q
=
−1
àtouteslesépoques,onesten présen ed'unepure onstante osmologique.Siω
Q
varieau oursdutempsenprenantaujourd'huiunevaleurnégative,on l'appellequintessen e. Le nom`quintessen e' signie inquième élément(les quatre autreséléments étant lamatière noire, lesbaryons, les photons et lesneutrinos). On modélise la
quintessen e par un hamps s alaire
φ
neutre. Ce hamps est asso iéau Lagrangien :L =
1
2
g
µν
∂
µ
φ∂
ν
φ
− V (φ)
(2.10)Leséquationsd'Euler-Lagrangepermettentdetrouverleséquationsdu mouvement.Ainsi,
si l'on se pla edans lamétrique de Robertson-Walker, on trouve,en prenant un hamp
φ
homogène (puisque dans le modèle osmologique FRW, l'homogénéitéest esssentielle), nedépendant quedu temps :
¨
φ + 3Hφ +
dV
dφ
= 0
(2.11)ave
H = ˙a/a
.D'autre part, ave l'expression générale du tenseur énergie-impulsion :T
µν
= ∂
µ
φ∂
ν
φ
− g
µν
L
(2.12)ontrouve dans le as de la métriquede Robertson-Walker:
ρ
φ
= T
00
=
1
2
φ
˙
2
+ V (φ)
(2.13)
pour la omposantetemporelle, et pour les omposantes spatiales:
T
ij
=
−P
φ
g
ij
(2.14) e qui donne:P
φ
=
1
2
φ
˙
2
− V (φ)
(2.15)On obtient don pour l'équationd'état :
ω
φ
=
P
φ
ρ
φ
=
˙
φ
2
2
− V (φ)
˙
φ
2
2
+ V (φ)
(2.16)On remarque que
ω
φ
est omprisentre−1
et1
: lorsque le potentiel l'emporte,ω
φ
est négatif etle hamp joue alors lerle de la onstante osmologique.2.4.2 Les potentiels attra teurs
Le hamp de quintessen e est apable d'évoluer dynamiquement. Comme nous allons
le voir, ela permet de xer plus librement les onditions intiales de la densité d'énergie
du vide. Les ontraintes imposées à la quintessen e est de ne devenir prépondérante que
maintenant et d'être sous-dominante aupauravant pour ne pas perturber l'évolution de
l'Universetlaformationdesstru tures. [24℄ontdéveloppél'idéedes potentielsattra teurs
quipermettentderéglerleproblèmedes onditionsinitiales.Nous her hons uneévolution
de
φ
quitendevers une solutionattra teur :quelque soitles onditionsinitiales,le hamp relaxe vers ette solution.La tradu tion des ontraintes imposées à la solution attra teuronduit àdes onditions sur le potentiel :
Γ = V
′′
V /V
′2
> 1
(2.17)
etle long de la solutionattra teur :
ω
φ
=
ω
B
− 2(Γ − 1)
1 + 2(Γ
− 1)
(2.18)On vérie que des potentielsde laforme
V
∝ φ
n
ave
n < 0
vérient la ondition mais aussi des potentiels de la formee
(
M/φ)
. Ce dernier potentiel présente l'avantage de ne
faire sortir du fondl'énergie de quintessen e que ré emment.Steinhardt et al.[24℄ partent
du maximum d'énergie allouable à la quintessen e après l'ination 'est-à-dire une
équi-partition entre les diérents degrés de liberté e qui donne omme densité d'énergie pour
la quintessen e, un millièmede la densité d'énegie totale. On peut ependant partir ave
une énergie entfois moindreetaboutiràlamême onvergen e verslasolutionattra teur.
La densité d'énergie de quintessen e rejoint le potentiel attra teur au bon moment
'est-à-dire avant l'équipartitionmatière-rayonnement e qui permetàl'énergiede quintessen e
d'émerger du fondau bonmoment 'est-à-dire ré emment (à un reds hift z de l'ordre 1).
2.4.3 Petite digression sur l'énergie du vide
L'énergie du vide ouénergie noirepeut paraîtreplus mystérieuse quela matièrenoire.
Pourtant, auniveau on eptuel, ilne s'agit pas d'autre hose quede l'énergiedu vide.Le
`Tout' est de pouvoir la déterminer théoriquement. Prenons l'exemple de l'eet Casimir :
ettefor en'estpasautre hosequel'énergieduvidedelathéoriequantiquede
l'éle trody-namique. Levide de toutes lesthéoriesphysiques onstruites à e journe peut pas rendre
ompte de l'énergie du vide : ainsi le vide de la QCD est totalement impropre à dé rire
le vide représenté par la onstante osmologique. La supersymétrie donne une énergie du
vide nulle. Or,l'énergiedu videest faiblemais n'estpas nulle.Lesthéoriesde super ordes
quiviventdansdes espa es à10dimensionsfont orrespondre etteénergiedu videà4dà
la onformation géométriquedes dimensions ompa tes orilexiste un nombre gigantesque
(
10
500
)de possibilitésde ompa ti ationquiobtiennentlabonneénergieduvide.C'est e
qui est appeléle Lands ape. C'esten quelque sorteune des la unesdes théoriesde ordes.
Aujourd'hui, au une théorie physique n'est apable de prédire l'énergie du vide. Le vide
osmologique n'est ni le vide éle trofaible, ni le vide de l'intera tion forte, ni le vide de
la supergravité et il n'est pas prévisible en théorie des ordes.. Il manque quelque hose
en ore dans notreappréhension du monde..
2.5 L'ination
Selon la théorie de l'ination, l'Univers dans ses premiersinstants, a onnu une phase
d'expansion extraordinaire. Cettethéorie fut développée pour plusieursraisons.
La première des raisons est la platitude a tuelle de l'Univers. Si l'on devait expliquer un
universplatdanslemodèleFRW,les onditionsinitialesdevraientêtreinnimentajustées.
Ainsi à l'époque de Plan k,
|Ω − 1| ≤ (10
−60
)
. L'ination qui entraîne une roissan e
exponentielle du paramètre a pourrait expliquer que
k
H
2
a
2
= Ω
− 1
soit pro he de 0 et ela sans avoir des onditions initialesaussi innimentajustées.Un autre problème résolu par l'ination est e que l'on peut appeler le problème de
l'horizon.LeCMBRquinousparvientest onstituédesphotonsémislorsdudé ouplagede
lamatière ave le rayonnement. Ladistan e propretraversée par des photons émis depuis
la surfa e de dernière diusion jusqu'à nous est donnée par
l = a(t
0
)
R
t
0
t
s
c
a(t)
dt
oùt
s
est l'instant de dé ouplage ett
0
notre époque. Comme au moment du dé ouplage, l'Univers est dominépar la matière,on aa
∝ t
2/3
d'où
l = 3ct
0
(1
− (t
s
/t
0
)
1/3
)
. De plus, onsait que
a(t
0
)/a(t
s
) = (t
0
/t
s
)
2/3
= T
s
/T
0
= 3000/2.7
. On obtient donl
≈ 2.909ct
0
.L'horizonau momentdu dé ouplage est :
R
h
(ts) = 3 c t
s
ar ladimension de l'horizon àt
s
est donnée par l'expression :R
h
(t
s
) = a(t
s
)
R
t
s
0
c
a(t)
dt
. On remarque que e que l'on appelle horizon est simplement la distan e propre maximale à laquelle l'énergie peut sepropager en tenant ompte de l'expansion de l'Univers d'où lasimilitude entre la formule
donnant la distan e propre par ourue par un photon et la taille de l'horizon. En eet,
au une informationne peut sepropager plus vite que lalumière.
L'horizonà l'instant
t
s
est observée aujourd'hui: ilfaut don tenir omptede l'expan-sion de l'Univers. Ainsi,l'horizon àt
s
vu det
0
estR
h
= R
h
(t
s
)
a(t
0
)
a(t
s
)
= 3ct
s
(t
o
/t
s
)
2/3
.
On obtient l'angle ausal d'observation par e rapport :
θ = R
h
/l = 0.03
Rad. C'est pré isément e résultat qui est di ilement ompréhensible sans ination : notre iel sedé omposerait en
4π/0.03
2
≈ 14000
régions quin'auraient pas eu de onta t ausal par le
passé mais qui envoie lemême rayonnement à
2.7
K.Pour résoudre e problème, ilfaut introduire l'ination.Il faut qu'àun moment donné
l'espa e se soit dilaté de manière supra-lumineuse (
a(t)
∝ exp(H
v
t)
oùH
2
v
= 8πGV
0
/3c
2
est le paramètre de Hubble pendant l'ination et
V
0
est la densité d'énergie du hamps inationnaire qui domine l'Univers au début de l'ination) pour dis onne ter des régionsqui étaient en onta t ausal. Si l'on dénit
N = Hτ
oùτ
est la durée de l'ination, il sut queN
≥ 55
pour régler e problème.On observe des régionsqui semblentne pas avoireu de onta t ausal etqui émettent
lemêmerayonnement:en fait,avantlaphase inationnaire, es régionsétaienten onta t
ausal et l'ont perdu après l'ination pour le retrouver avant notre époque ou à notre
époque. Certaines régions sont en ore dis onne tées ausalement et ne seront onne tées
que plus tard. On ditque les objets sortent de l'horizon puis réentrent dans l'horizon ar
la vitesse d'expansionest plus faiblequelavitesse de la lumière: e phénomèneest onnu
sous lenom de `goodbye and hello again'.
Un autre problème du modèle osmologique sans ination est plus d'ordre théorique
puisqu'il on erne la dilution de reliques non observées produites dans les théories grand
uniées. Ainsi dans ertaines théories GUT (grand unied theory), des monopoles sont
produits. Or nous n'en observons pas a tuellement. L'ination dilue la densité de
mono-poles de manière très importante : pour
N
≥ 55
, la densité de monopoles est diluée de70
ordres de grandeurs. D'autres parti ules indésirables sont diluées omme les gravitinos prédits par les théoriessupersymétriques.Enn,l'inationpermetd'expliquerlesu tuationsde densitéduCMBRquisontselon
le modèle standard à l'origine de la formation des stru tures. Une des hypothèses fortes
pour avoir un hamps inationnaire est le `slow-roll' que nous allons dénir et qui est au
oeur de l'expli ationde la formation des stru tures.
Revenons tout d'abord sur la modélisation. On modélise généralement l'ination par
un hamps s alaire
Φ
. La densité d'énergie de e hamp ou `va uum energy' estρ
v
=
1
2
˙Φ
2
+ V (Φ)
et la pression estP
v
=
1
2
˙Φ
2
− V (Φ)
. On hoisit un potentiel assez plat pour
que l'essentiel de l'énergie du hamps soitsous formepotentielle. Ce i est fait dans le but
d'obtenir une pression négative né essaire à l'expansion a élérée que l'on souhaite. On
obtientdon ave unpotentielplat :
P
v
≈ −V
0
=
−ρ
v
.Cettephase estappeléeleslow-roll. L'équation de Friedmann est :H
2
=
8πG
3c
2
(ρ
r
+ ρ
v
)
(2.19)Laradiationest toujours régie par la onservation du tenseur énergie-impulsion :
dρ
r
dt
+ 3
˙a
a
(P
r
+ ρ
r
) = 0
(2.20)quel'on peut é rire en remplaçant
P
r
par1
3
ρ
r
:dρ
r
dt
+ 4
˙a
a
ρ
r
= 0
(2.21)La solutionde ette équationest
ρ
r
= β/a
4
.
La onservation du tenseur énergie-impulsion liée au hamp inationnairenous donne
l'équationdeKlein-Gordon(onpeutaussil'obtenirparleséquationsd'Euler-Lagrangesur
le Lagrangiendu hamp ouen ore de manière plus générale, en minimisantl'a tion):
¨
Φ + 3H ˙Φ +
dV
dΦ
= 0
(2.22)Lors duslow-roll,leterme
Φ
¨
estnégligeabledevantlesautrestermes.Nousreviendrons sur ette équation lorsque nous dis uterons des u tuations de densité.On obtient en remplaçant
ρ
r
par sa valeur etρ
v
parV
0
dans l'équationde Friedmann (2.19) :2
√
Aa
2
+ 2
√
B + Aa
4
= 2
√
Be
2
√
At
(2.23) aveA =
8πG
3c
2
V
0
etB =
8πG
3c
2
β
.Pour t petit devant
1/(2
√
A)
, on obtienta
2
≈ 2
√
Bt
et de manière équivalente
ρ
r
=
3c
2
32πGt
2
.La radiationdomine en orele hamp inationnaire.Lorsque
t = 1/(2
√
A) = t
i
avet
i
le temps de début de l'ination, la densitéd'énergie potentielle du hampV
0
est à peu près égale à la densité d'énergie de la radiation. On trouvet
2
i
=
3c
2
32πGV
0
en utilisantsoitt
i
= 1/(2
√
A)
soiten égalantρ
r
aveV
0
. Quandt > 1/(2
√
A)
, letermeen exponentielledans l'équation(2.23)devient prédomi-nant etonobtient:a(t)
≈ (
β
4V
0
)
1/4
e
H
v
t
(2.24) oùH
2
v
= A =
8πG
3c
2
V
0
.L'Univers entre dans une phase de De Sitter. Le paramètre d'expansion grandit de
manière formidable. Durant ette phase inationnaire, le refroidissement est important
T
∝ e
−4H
v
t
. L'ensemble du ontenu en matière rayonnement de l'Univers est dilué : tout
disparaît.Maisalorsd'oùvientlamatièrequinousentoure?L'énergiepotentielledu hamp
nit pars'annuler :le hamp os illeautour du minimum etpardissipation transformeson
énergiesen parti ules(remarquonsquedansl'équation(2.22)nousn'avons pas onsidéréle
termede ouplage àlamatièrequine devientee tifquepro hedu minimum).Onappelle
ette phase le ré hauage ou `reheating' ar l'Univers qui avait subi un important
refroi-dissementave une densitéen matière-rayonnementpro he de 0,seré haue :
T
rh
∝ V
1/4
0
.Ladensitéd'énergie
V
0
est formidablementgrandepuisqu'elleégaleladensitéd'énergie deradiation àdes tempstrès primitifsde l'histoirede l'Univers.
Il existe une ontrainte d'ordre théorique sur la température de reheating venant de
s énariode Baryogénèse viaLeptogénèse quiné essitent des neutrinos droits ultralourds;
es parti ules ne peuvent se former quesi la température du bain thermique est
susam-ment élevée pour les produire. Ainsi,des températures au-delàde
10
8
GeV, voire
10
9
GeV
sont né essaires.
D'autre part, il existe des ontraintes [41℄ venant de la produ tion de gravitinos de
masses plus basses que
20
TeV. Les gravitinos n'étant ouplés que gravitationnelement, leur duréede vieest longue.S'ilssont trop abondants, ilspeuvent perturber laBBN (BigBang Nu leosynthesis) leur abondan e est proportionnelle à la température de reheating.
Ce i implique que les températures de reheating ne doivent pas être trop hautes. Il se
trouve que pour des gravitinos de moinsde 10TeV, ilest di ile d'a ommoder
Leptogé-nèse thermique etsupersymétrie.
Ledéveloppementquenousvenonsdefaire,vanouspermettrede omprendre omment
l'inationpermetd'expliquerlesu tuations dedensitéquen'expliquepasune osmologie
standard FRW. Commetout hamp, le hamp inationnaireest soumisà des u tuations
quantiques. Dans l'espa ede De Sitterde l'inationdes pointsquiétaienten onta t
au-sal avant l'ination peuvent ne plus l'être juste après. On dit que es points ont traversé
l'horizon des évènements. L'espa e de De Sitter est similaire à un trou noir inversé : dans
ette espa e,nous sommes`àl'intérieur'etletrounoirnousentoure detoutepart à
l'exté-rieur puisqu'unobjetqui entre dansun trounoir perd tout onta t ausal ave l'extérieur.
Ainsi, exa tement omme dans le as du trou noir, il y a des u tuations quantiques de
type thermique gouvernées par la température de Hawking :
T
H
= H/2π
. Dans ette ex-pression etdans la suite, les onstantes fondamentales h, et k sontprises égales à 1.Le hamps est sans masse pendant le slow-roll ar
V
′′
≪ H
2
. Pour un hamp sans
masse, les u tuationsquantiques sont dont données par l'expression :
(δΦ)
quant
=
H
2π
(2.25)Ces u tuations du hamp induisent des u tuations de densité :
δρ = V
′
δΦ = V
′
H
2π
(2.26)Nousallonstenterdedonneruneexpli ationsommairede etteeet.Lorsdel'ination,
les u tuations quantiques des modes du hamp sortent de lasphère ausale et ommela
mi ro-physiquene jouequedans lasphère ausale,( ar pour qu'ily aitintera tion, ilfaut
que l'informationarrive), on dit que les modes gèlent. Lorsque les modes fran hissent de
nouveau l'horizon, ils deviennent des u tuations de densité. Les u tuations quantiques