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Hausse du niveau marin :

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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otes & Mer

F ace à la montée du niveau des mers (voir Côtes & Mer n°5) et à l’augmentation prévisible des risques induits, les mots d’ordre sont : anticiper et s’adapter. Anticiper l’aménagement du territoire à 100 ans pour assurer la sécurité des biens et des personnes, réfléchir avec les populations locales aux manières de s’adapter, faire évoluer la réglementation…

Les côtes normandes et picarde étant particulièrement concernées par ces phénomènes, de nombreuses actions

y sont menées : des programmes de recherche d’ambition internationale - comme le projet SWOT mené avec la NASA -

étudient la hausse du niveau marin ; le projet LiCCo accom- pagne les populations dans leur appropriation du territoire du futur ; des stratégies territoriales sont en cours de réflexion comme dans le cadre du PAPI Bresles - Somme - Authie ou de celui de l’Orne et de la Seulles… Le Réseau d’Observation du Littoral Normand et Picard entend bien contribuer et s’associer à ces démarches d’anticipation et d’adaptation en permettant aux gestionnaires du ter-

ritoire d’avoir accès à la donnée produite en région via son centre de ressources (www.rolnp.fr) ainsi que par la mise en œuvre d’un suivi homogène et pérenne de la dynamique littorale à l’échelle de nos trois régions. Face aux enjeux climatiques, le rassemblement fait la force.

Laurent Beauvais, Président de la Région Basse-Normandie Claude Gewerc, Président de la Région Picardie Nicolas Mayer-Rossignol, Président de la Région Haute-Normandie

> Recherche et réflexion

Des clés pour anticiper p. 2

La lettre du R éseau d’Obs ervation du Litt oral Normand et Pic ard

> Montée des eaux

Prise en compte dans les outils

dédiés à la prévention des risques littoraux p. 3

> Gestion du littoral

Des stratégies d’adaptation p. 4

Juin 2014

n°6

Hausse

du niveau marin :

Des actions

pour anticiper

et s’adapter

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> Anticiper les conséquences de la hausse du niveau marin nécessite d’avoir des données fiables permettant de prendre les décisions qui s’imposent. En Normandie et Picardie, des programmes de recherche et d’accompagnement des populations existent. Deux exemples parmi bien d’autres…

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Des clés pour anticiper

Contact : Benoit Laignel (UMR 6143 M2C - Université de Rouen) benoit.laignel@univ-rouen.fr

Plus d’informations : http://smsc.cnes.fr/SWOT/Fr/ Trace au sol des deux types d’altimètres © CNES

Recherche et réflexion

SWOT : Une mission franco-américaine pour l’étude des hauteurs et surfaces en eau

La mission spatiale SWOT (Surface Water Ocean Topography) - programme commun NASA/CNES - a pour objet la mesure des hauteurs d’eau océaniques et continentales. Avec sa précision altimétrique (centimétrique), sa haute résolution spatiale et une répétitivité entre 1 à 7 fois sur un cycle de 22 jours, le satellite SWOT, qui devrait être lancé en 2020, fournira des mesures globales de la topographie des océans ainsi que celle de la majorité des lacs et des fleuves du globe.

En France, dans le cadre de cette mission, le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) finance un certain nombre de travaux, notamment en Normandie. L’estuaire de la Seine et le littoral haut-normand font ainsi l’objet de recherches visant à caractériser et modéliser les variations des niveaux d’eau marines et continentales (Laboratoire M2C, LETG Géophen,…).

LiCCo, s’adapter au changement climatique et côtier

Le projet INTERREG « Littoraux et Changements Côtiers » - LiCCo (2011-2014) accompagne les populations côtières pour comprendre, se préparer et s’adapter aux effets du changement climatique, de l’élévation du niveau de la mer et de l’érosion du littoral. Plusieurs organismes partenaires d’Angleterre et de Normandie travaillent ensemble afin d’appréhender les conséquences du changement climatique sur la mobilité du littoral et la biodiversité associée à ce milieu.

Se tourner vers l’avenir

LiCCo associe les populations locales pour qu’elles s’approprient la connaissance et les outils existants lors d’ateliers. Ces séances de travail réunissent les élus et techniciens concernés par la problématique LiCCo, sur les sites du havre de la Sienne, du val de Saire, de la baie des Veys, de l’estuaire de l’Orne et de la vallée de la Saâne. En particulier, le projet accompagne les acteurs locaux dans la construction de scénarios afin de réfléchir au devenir de leur territoire aux horizons 2025 et 2050. Ces scénarios proposent trois fourchettes de hausse de niveau marin : 0-20 cm, 20-60 cm et 60-100 cm.

Plus d’informations sur : http://www.licco.eu/ rubrique Changements Côtiers Se tourner vers l’avenir

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> Si les aléas naturels sont inévitables, la politique de prévention portée par le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie vise à en réduire les conséquences dommageables. Cette politique doit être portée au niveau local tant par l’État que les collectivités. Tour d’horizon des dispositifs réglementaires ou stratégiques prenant en compte la montée des eaux.

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Prise en compte dans les outils dédiés à la prévention des risques littoraux

Carte des outils dédiés à la prévention des risques littoraux et démarches en cours

Plus d’informations : http://www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr (onglet « Risques Naturels »)

Montée des eaux

Au niveau national

Le Plan national d’adaptation au changement climatique (2011-2015) propose une liste d’actions à entreprendre par les ministères, dont certaines, ciblant directement la hausse du niveau marin, sont reprises par d’autres réglementations détaillées ci-après.

La Stratégie nationale de gestion du trait de côte (2012), propose des recommandations stratégiques, notamment la relocalisation des personnes et des biens et la possibilité d’élargir la bande littorale des 100 mètres dans les plans locaux d’urbanisme (PLU). Cette possibilité permettrait de délimiter des zones potentiellement soumises à l’érosion en tenant compte de l’impact local du changement climatique.

Au niveau régional

Les Atlas des Zones situées sous le Niveau Marin (ZNM), élaborés par l’Etat dans certaines régions (dont la Basse- Normandie), cartographient l’ensemble des territoires situés sous le niveau de la marée dite « de référence ». Celle-ci est définie par le niveau d’une marée centennale, auquel sont ajoutés 20 cm dus au changement climatique.

Au niveau local

Les Plans de Prévention des Risques Littoraux (PPRL), prescrits par les Préfets de département pour les communes les plus exposées, doivent prendre en compte 2 aléas distincts : l’aléa de référence qui inclut une hausse du niveau marin estimée à +20 cm, et l’aléa à l’horizon 2100 qui inclut une augmentation de 60 cm (scénario pessimiste de l’ONERC).

Les objectifs des PPRL sont d’identifier finement les zones à risques et d’y définir des règles d’urbanisme adaptées.

Les Territoires à risque important d’inondation (TRI), définis dans le cadre de la Directive Inondation, sont cartographiés par l’État en fonction d’événements fréquents, moyens et extrêmes. Afin de prendre en compte la hausse du niveau marin, il est étudié un scénario à échéance 100 ans qui comprend une augmentation de 60 cm du niveau marin.

En Basse-Normandie, la cartographie TRI s’appuie sur l’atlas ZNM. L’identification des TRI permet de prioriser l’effort public et de s’assurer de la mobilisation des territoires pour la prévention et la gestion de crise des territoires les plus exposés et d’élaborer une stratégie de gestion.

Les Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI), portés par les collectivités territoriales, fixent des objectifs de réduction des conséquences négatives des inondations à l’échelle d’un bassin de vie. Pour les PAPI réalisés au sein d’un TRI, les scénarios étudiés doivent être cohérents avec ceux mis en œuvre dans la cartographie de la Directive Inondation. Il n’y a pas de consigne particulière pour les PAPI hors TRI.

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Directeur de la publication : Jean-Philippe Lacoste

Rédaction : Page 2 : Benoît Laignel (M2C), Julie Pagny (LiCCo) ; Page 3 : Tiphaine Brett (DDTM50) ;

Page 4 : Nathalie Pfeiffer (ROLNP), Guillaume Villemagne (SMBSGLP) Mise en page & impression :

Imprimé sur papier recyclé PEFC et encres végétales Crédits photographiques :

Page 1 : Le Crotoy 6 décembre 2013 (80)©SMBSGLP

Page 2 : Satellite SWOT ©CNES - photos 1 et 2 : Utah Beach(50) ©Larrey&Roger/Conservatoire du littoral Page 3 : Portbail (50)©DDTM50

Page 4 : Saint-Jean-le-Thomas (50)© A. Guérin-Lithosphere/Conservatoire du littoral

Graye sur Mer (14)© A. Guérin-Lithosphere/Conservatoire du littoral Réseau d’Observation du Littoral Normand et Picard

> Face à la montée des eaux, la recomposition spatiale des territoires sera certainement une nécessité.

Certains acteurs ont déjà pris les devants.

Relocalisation des activités et des biens : expérimenter pour se préparer

En mars 2012, le ministère de l’Ecologie a lancé un appel à projet dans le cadre de la « Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte » qui vise à favoriser la relocalisation des activités et des biens situés dans des territoires à fort risque d’érosion, tout en maintenant le dynamisme des territoires. L’objectif est d’initier et d’encourager la mise en œuvre de démarches pilotes, innovantes et concertées, d’opérations de relocalisation dans une perspective de recomposition globale des territoires, en accompagnant les acteurs locaux dans la préparation de ces opérations tout en respectant les quatre piliers du développement durable. Sept sites pilotes ont ainsi été retenus, dont la commune d’Ault en Picardie.

Les premiers retours devraient être connus d’ici 2015.

Plus d’informations : http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.

php?page=article&id_article=26935

La stratégie du Conservatoire du littoral face au changement climatique

Le Conservatoire du littoral est un Etablissement public dont la vocation est d’acquérir des terrains pour protéger les espaces naturels du littoral, notamment leurs paysages et leur biodiversité.

A l’horizon 2050, des études ont montré que 2,5 % des surfaces détenues par l’établissement seront soumises à l’érosion et 20 % à des phénomènes de submersion.

Face à la montée des eaux, le Conservatoire réfléchit à son positionnement à la fois en matière d’intervention foncière (faut-il acquérir des terrains qui vont repartir à la mer ? Faut-il se positionner sur les rivages futurs ?) et de gestion des sites (quelles activités accueillir, quels aménagements et travaux de protection accepter, quelle ouverture à la mer ?).

Les réflexions sont en cours, mais d’ores et déjà quelques orientations ont été actées :

> le Conservatoire admet la possibilité d’acquérir des terrains sans certitude de les maintenir dans le domaine terrestre, afin de contribuer à la constitution de zones tampons ;

> Il accepte les mouvements du trait de côte affectant ses propriétés dans le respect de la sécurité des personnes ;

> Il mènera des expérimentations de gestion innovantes sur une dizaine de sites visant à recréer des zones de dynamique littorale libre (ex : remise en eau des terrains François dans l’estuaire de l’Orne, projet territorial de reconnexion de la Saâne avec le milieu marin…)

Ces réflexions contribuent à alimenter la stratégie foncière de l’établissement, en cours de révision.

Contact

Réseau d’Observation du Littoral Normand et Picard 1 bis, rue Pémagnie - 14000 Caen

Tél. 02 31 15 64 27

rolnp@conservatoire-du-littoral.fr

Gestion du littoral

Des stratégies d’adaptation

Sites retenus dans le cadre de l’appel à projet

« relocalisation des activités et des biens »

Le PAPI Bresle, Somme, Authie, une réflexion globale à l’échelle d’un territoire

L’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes et la hausse du niveau marin invitent à repenser collectivement l’aménagement du littoral pour sécuriser les biens et personnes. Le Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard et la Communauté de Communes Opale Sud sont engagés dans un Programme d’Action de Prévention des Inondations de la Baie de l’Authie à l’Estuaire de la Bresles. Plusieurs scénarios d’aménagements (à 20-50-100ans) seront développés pour chaque problématique, puis testés par une analyse coût bénéfice et une analyse multicritères (chiffres GIEC/ONERC retenus pour les modélisations : +14 cm pour 2030, +25 cm pour 2050 et +60 cm à l’horizon 2100).

Les effets potentiels du réchauffement seront traités dans ces scénarios en analysant les impacts sur les milieux et habitats (littoral, écologie, ressource en eau) et les usages (économiques, récréatifs,…).

Plus d’informations : http://papibsa.org

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