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Hausse du niveau marin :

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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otes & Mer

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ruit d’une coopération unique en France entre nos trois Régions, le Réseau d’Observation du Littoral Normand et Picard entame une nouvelle étape. Si les premières années ont été consacrées à la constitution du réseau et à l’identifi-

cation de la connaissance, le ROLNP doit maintenant mettre l’accent sur la diffusion de cette information au plus près du terrain. Le colloque du 23 juin prochain à destination des élus du littoral et son atelier de terrain à Arromanches en sont un

premier exemple.

Lors de notre rencontre le 10 mars dernier, nous avons déci- dé de poursuivre la réflexion sur les conditions de mise en

œuvre d’un suivi homogène et pérenne de la dynamique du littoral normand et picard.

Avec plus de 700 km de côtes, nos régions sont directement concernées par le réchauffement climatique et la hausse du niveau des mers. Les experts internationaux sont for-

mels : le niveau de la mer va monter et ce, à une vitesse plus rapide que ce qui avait été annoncé jusqu’alors. Mais avec quelles conséquences pour notre littoral ? Quelles prévisions pouvons-nous faire? Autant de questions qui nécessitent des données fiables et pérennes pour cher- cher des réponses et pouvoir anticiper. Combiné aux

réseaux nationaux de mesures existants, le suivi topo- graphique et bathymétrique interrégional proposé par le ROLNP alimentera les choix de gestion et d’aména-

gements des élus et décideurs ainsi que les projets de recherche.

Laurent Beauvais, Président de la Région Basse-Normandie Claude Gewerc, Président de la Région Picardie Nicolas Mayer-Rossignol, Président de la Région Haute-Normandie

> Au plan mondial

Constat et prévisions p. 2

La lettre du R éseau d’Obs ervation du Litt oral Normand et Pic ard

> En Manche

Mesures et résultats p. 3

> Conséquences

Effets physiques prévisibles

p. 4

Avril 2014

n°5

Hausse

du niveau marin :

Prévisions

et conséquences sur les côtes

normand-picardes

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> Le premier volet du 5

ème

rapport d’évaluation du GIEC vient de sortir (octobre 2013). Pas de « rupture » scientifique avec le rapport précédent (2007), mais le niveau moyen mondial de la mer va continuer de s’élever à un rythme plus rapide que ce que nous connaissons depuis 40 ans.

Les faits observés par rapport au climat passé…

Les observations du système climatique s’appuient sur des mesures directes et sur la télédétection à partir de satellites.

Ces mesures montrent :

> Une élévation de la température : la température

moyenne à la surface du globe a augmenté de 0,85°C [0,65 à 1,06] au cours de la période 1880–2012.

> Une augmentation de la température de l’océan entre

1971 et 2010.

> Une accélération de la fonte des glaciers de montagne

depuis le milieu du XXème siècle.

et leurs conséquences sur le niveau des mers …

La perte de masse des glaciers et l’expansion thermique des océans dues au réchauffement ont pour conséquence une élévation du niveau moyen mondial de la mer de 0,19 m [0,17 à 0,21] entre 1901 à 2010.

Depuis 1993, l’altimétrie satellite à partir de TOPEX/Poseidon indique un taux d’élévation d’environ 3 mm par an. Cepen- dant, ce chiffre cache de nombreuses disparités d’un océan à l’autre et au sein d’un même océan.

Les projections du rapport 2007 du GIEC à l’échelle du globe, estimaient que la mer pourrait s’élever de 18 à 42 cm d’ici 2100.

Cette projection a été révisée et, selon les modèles, l’élévation moyenne du niveau des mers pourrait être comprise entre 26 et 98 cm.

2

Constat et prévisions

Carte de l’évolution du niveau marin mesurée par le satellite Topex de janvier 1993 à Octobre 2005 © A. Cazenave, LEGOS

Au plan mondial

« Une élévation moyenne du niveau des mers d’environ 20 cm depuis 1901 »

« Augmentation moyenne globale de 26 cm à 98 cm d’ici 2100 »

Le GIEC, des experts du climat jusqu’en Normandie

Créé en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC – ou IPCC en anglais pour Intergovernmental Panel on Climate Change) est un organisme intergouvernemental issu de l’ONU.

Il a pour mission d’évaluer, sans parti-pris, de façon méthodique et objective, l’information scientifique, technique et socio-économique disponible pour mieux comprendre les risques liés au changement climatique.

Le GIEC n’est pas un organisme de recherche, mais un lieu d’expertise visant à synthétiser des travaux menés dans les laboratoires du monde entier.

Nos littoraux sont représentés au sein de l’IPCC, avec notamment Benoit Laignel, professeur au laboratoire M2C de l’Université de Rouen, spécialiste en hydrologie, géomorphologie et sédimentologie et expert-évaluateur du GIEC.

Le rapport de synthèse du 5e rapport d’évaluation du GIEC paraîtra en octobre 2014.

Plus d’informations : Changements climatiques 2013, les éléments scientifiques. Résumé à l’intention de décideurs - GIEC : http://www.

ipcc.ch/report/ar5/wg1/docs/WG1AR5_SPM_brochure_fr.pdf http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Impacts-et-adaptation- ONERC-.html

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> Sécurité de la navigation, amélioration des prédictions de marée, gestion intégrée des zones côtières, dimensionnement d’ouvrage, étude de l’évolution du niveau moyen des mers, calibration des mesures satellitaires, réseaux d’alertes aux ondes de tempêtes et aux tsunamis… La mesure du niveau marin répond à de multiples besoins au cœur de la gestion du risque. En France, le SHOM est le référent national pour l’observation du niveau de la mer.

Refmar, un réseau structuré de mesure des niveaux d’eau en France

Le Service hydrographique et océanique de la marine (SHOM), anime la fonction de référent national pour l’observation du niveau de la mer, sous le titre REFMAR.

Ce rôle de référent vise notamment à rendre les mesures de hauteurs d’eau exploitables et utilisables pour le plus grand nombre d’applications.

Le niveau de la mer est observé en France de manière systématique depuis le début du 19ème siècle. D’abord mesurées directement à l’aide d’échelles de marée, les hauteurs d’eau sont aujourd’hui issues de marégraphes à capteur radar.

Le réseau RONIM de marégraphes du SHOM est composé de 45 marégraphes permanents déployés en métropole et à l’Outre-mer, dont 8 sur les côtes de la Manche, avec 3 marégraphes supplémentaires prévus à Saint-Quay-Portieux, Diélette et Fécamp dans le cadre de l’amélioration de la vigilance météorologique vagues submersion (VVS).

Ce réseau de marégraphes sert également à caler les observations des satellites qui mesurent le niveau de la mer par altimétrie.

Quelle hausse du niveau de la mer en Manche ?

Trois marégraphes RONIM mesurent en continu le niveau de la mer le long des 700 km de côte du littoral normand-picard : Dieppe, Le Havre et Cherbourg. Ces mesures sont disponibles gratuitement en temps peu différé sur le portail REFMAR.

C’est à partir de ces données que SONEL (consortium regroupant le SHOM, l’IGN et deux laboratoires de recherche : LEGOS, LIENSs) calcule et diffuse les niveaux moyens de la mer journaliers, mensuels et annuels, contribution française aux programmes internationaux de suivi du niveau marin.

L’élévation du niveau de la mer ne montre pas de disparité notable sur les côtes de la Manche. Elle est similaire à celle de Brest, remarquable par la durée de mesure disponible (300 ans). Sur cette période, l’élévation constatée est de l’ordre de 30 cm.

En Manche

Mesures et résultats

Projections à l’horizon 2100

Beaucoup d’incertitudes

Les incertitudes sur les projections des niveaux d’eau sont d’autant plus grandes pour le littoral normand picard, qu’elles sont déjà importantes pour les modèles à l’échelle globale, et il n’existe pas de scénario unique à proposer. Peuvent être envisagés d’ici 2100, à partir de la tendance observée dans les mesures :

• Valeurs minimales du GIEC/IPCC : +18 à +27 cm

• Valeur moyenne du GIEC/IPCC : +50 cm,

• Valeur haute du GIEC/IPCC : + 80 cm à + 1 m

• Valeur haute du GIEC/IPCC + Surcote : + 1 m + surcote

Au plan mondial

« Élévation constatée du niveau de la Manche d’environ 30 cm

en 300 ans »

Plus d’informations : http://refmar.shom.fr ; http://www.sonel.org

Mesure de l’évolution du niveau de la mer par les marégraphes RONIM sur les ports de Brest, Cherbourg, Le Havre et Dieppe ©SONEL

(mise en forme ROLNP)

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Directeur de la publication : Jean-Philippe Lacoste

Rédaction : Page 2 : Benoît Laignel (M2C), Nathalie Pfeiffer (ROLNP), Page 3 : Ronan Pronost (SHOM)

Page 4 : Stéphane Costa (LETG Geophen) Mise en page & impression :

Imprimé sur papier recyclé PEFC et encres végétales Crédits photographiques :

Page 1 : Vagues©A.Guérin–Lithosphère/Conservatoire du littoral Page 2 : Evolution du niveau moyen des mers_IPCC2014 Page 3 : Marégraphe de Calais©SHOM février 2012

Page 4 : Graye sur Mer (14)© A. Guérin-Lithosphere/Conservatoire du littoral Le Crotoy 6 novembre 2013 (80)©SMBSGLP

Réseau d’Observation du Littoral Normand et Picard

> Alors que l’urbanisation s’est appropriée le littoral, notamment les côtes basses, des variations même faibles du niveau marin peuvent avoir des conséquences importantes sur la dynamique du rivage, les populations et leurs activités.

Prochain numéro : « Hausse du niveau marin : des actions pour anticiper et s’adapter » - Juin 2014 »

Des conséquences multiples

La hausse du niveau marin observée au 19e siècle, et qui s’accélère depuis deux décennies est attribuée au réchauffement atmosphérique global, lui-même, semble t-il, induit par les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines. Parmi les impacts attendus, il est fréquemment cité l’accentuation de l’érosion des côtes et des inondations marines, l’intrusion saline de la mer dans les eaux souterraines, le blocage des écoulements fluviaux et des évacuations d’eau pluviale, la ruine prématurée des ouvrages de protection contre la mer.

Une adaptation du rivage non homogène

S’agissant de l’adaptation des rivages à cette hausse, il est souvent évoqué une érosion généralisée. Ainsi, conformément à ce qui a été décrit par les paléo-environnemen- talistes lors de la transgression marine post- glaciaire (envahissement des continents par la mer il y a 10 000 ans), les plages et les dunes devraient connaître une translation vers l’intérieur des terres. Cependant, de nombreuses études actuelles montrent qu’en dépit de l’élévation marine contem- poraine, l’évolution de la position du rivage n’est pas homogène. En effet, les dynami- ques (pas toujours régressives) n’ont pu être mises en relation avec la hausse actuelle du niveau marin, mais, en de nombreux cas, à d’autres facteurs tels que les actions humaines, les tempêtes et la pénurie de sédiments. Cette situation est peut être due à une montée des eaux encore modeste. En sera-t-il toujours de même ?

Hausse du niveau de la mer : un tremplin pour les évènements tempétueux

Des tempêtes successives peuvent être à priori bien plus ravageuses qu’une hausse du niveau marin de 70 cm d’ici 100 ans - comme l’a montré l’actualité des mois de janvier-février 2014. Cependant, cette hausse servira de tremplin à ces phénomènes atmosphériques qui seront toujours présents en 2100, voire, pour certains scientifiques plus fréquents et violents. En dépit des interrogations sur l’élévation du niveau marin (vitesses et niveaux), ou encore de ses conséquences, il convient pour les décideurs d’adopter une position qui devra éviter tout catastrophisme, et pire encore, l’indifférence.

Contact

Réseau d’Observation du Littoral Normand et Picard 1 bis, rue Pémagnie - 14000 Caen

Tél. 02 31 15 64 27

rolnp@conservatoire-du-littoral.fr

Côtes sableuses en accrétion Les dunes continuent de s’ériger vers le large mais plus lentement.

Côtes de sédiments grossiers Les sédiments grossiers roulent vers l’intérieur des terres et s’accumulent plus haut.

Les sables dans les petits fonds s’accumulent légèrement.

Estuaires

Intrusion saline et inondation des zones humides.

Côtes à falaise

Recul de la falaise et élargissement d’une plateforme d’érosion.

Côtes sableuses en érosion ou en équilibre

Le sable provenant de la dune est déposé dans les petits fonds.

Le résultat est une translation progressive de la dune et de la plage vers l’intérieur des terres.

Impacts attendus de l’élévation du niveau de la mer sur divers types de côte ©Jay et al., 2003

Effets physiques prévisibles

Conséquences

Références

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