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Nouvelles remarques sur le dégagement de l'émanation par les sels de radium

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242377

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242377

Submitted on 1 Jan 1909

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Nouvelles remarques sur le dégagement de l’émanation par les sels de radium

L. Kolowrat

To cite this version:

L. Kolowrat. Nouvelles remarques sur le dégagement de l’émanation par les sels de radium. Radium

(Paris), 1909, 6 (11), pp.321-327. �10.1051/radium:01909006011032100�. �jpa-00242377�

(2)

Nouvelles remarques sur le dégagement

de l’émanation par les sels de radium

Par L. KOLOWRAT

[Faculté des Sciences de Paris.

-

Laboratoire de Mme CURIE].

J’ai repris dernièrement au laboratoire de Mme Cu- rie la question de dégagement de l’émanation du radium par les sels radifères portés à une tempéra-

ture élevée. Des expériences précédentes 1, faites avec,

du chlorure et en partie avec du fluorure de baryum radifères, m’avaient montré : 1° que le sel fondu

dégage toute l’élnanation qu’il produit; 2° que pour toute température au-dessous de la fusion, une frac-

tion seulement est dégagée, qui est faible depuis la température ordinaire jusqu’à 5501 pour le chlorure,

600" pour le fluorure, et augmente ensuite rapide-

ment avec la température; 5° que la courbe qui re- présente la quantité dégagée en fonction de la tem-

pérature fait voir une anomalie (maximum suivie

d’un minimum) au voisinage de la fusion (pour le chlorure, le maximum a.lieu à 8500 et le minimum à 920°) ; qu’en maintenant le sel à une tempéra-

ture fixe et en enlevant u intervalles égaux l’éma-

nation dégagée, on trouve qu’à chaque instant t, la quantité restante est proportionnelle à l’expression

( 1- e-03BCt) /03BC, 03BC étant voisin de la constante radioactivc de l’émanation; 5° que si, enfin, on fait accumuler i’émanation dans le sel à la température ordinaire, et qu’on chauffe ensuite à 0 degrés, on a tout d’abord

un dégagement notable d’émanation, c’est-à-dire une

brusque diminution de la quantité absorbée; cette

dernière continue à décroître pendant quelque temps

encore, puis passe par un minimum pour augmenter

ensuite lentement. A partir de ce moment, la quantilé

absorbée semble devenir sensiblement égale â celle qui serait absorbée, si la température h avait été éta-

blie dès le commencement de l’accumulation; en d’autres termes, la courbe d’absorption, après une

haisse suivie d’un minimum, vient progressivement rejoindre la courbe d’absorption u température con-

stante, courbe dont les ordonnées sont proportion-

nelles à (1 2013e-03BCt)/03BC.

Il a paru intéressant de voir si ces résultats s’ap- pliquaient à des sels autres que le Ba C12; d’autre part, le dernier résultat semblait en particulier de-

mander une confirmation plus détaillée. Quant à 1. I,e Radium. 4 (t907) 317.

l’anomalie que présente la courbe du dégagement en

fonction de la température, j’avais cru pouvoir l’attri-

buer à une modification moléculaire que Ies sels subiraient au voisinage de la fusion; j’en ai trouvé depuis la confirmation dans un travail de M. Plato 1, qui a montré que le Ba CI2 possédait un point de lrans-

formation polymorphe inférieur de 54, 4° à la fusion.

Le minimum des courbes’ 2 se place vers 9200, et la fusion a 9J0° environ ; on peut donc adn1etlrr que le minimum B’ (fig. 1) correspond précisément au point

de transformation ; la partie AB de la courbe

appartiendrait alors à la

modification qui est stable

au-dessous de 980°, la partie B’C à celle qui

l’est au-dessus de 920°,

et la partie BB’ à des états où les deux phases

coexisteraient en équi-

libre instable. M. Plato n’a pas eu l’occasion de faire une expérience ana- logue avec le Ba F12; mes

résultats feraient conjecturer l’existence d’une trans- formation entre 1000° et 1100°.

L’appareil employé pour les nouvelles expériences,

ainsi que l’ensemble de la lnéthode, ont été les

mêmes que ceux déjà décrits. Le sel se trouve au

fond d’un tube de platine A (fig. 2), ayant 30 111illi- mètres de longueur et 6 millimètres de diamètre;

B est un tube de quartz introduit dans un four élec- trique F; un robinet R permet de recueillir dans un

condensateur cylindrique l’émanation accumulée dans le tube B. Pour pouvoir maintenir une température

constante dans le four, celui-ci a été muni d’un sys- tème de réglage automatique dont j’ai donné ailleurs la description3.

J’ai commencé par examiner le dégagement de

1. Zeilsch),. phys. Chem.. 58 (190î) 559.

2. Voir fig. 2, p. 519 de l’article cite.

5. Journ. fir physique, 8 1909 493.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01909006011032100

(3)

322

l’émanation par une certaine cluanlité (0,0690 gr.)

de KAZO3 auquel j’avais mélangé une quantité mi-

nime (quelques millièmes de milligramme) de RACI,

pur. Aprfs avoir retiré l’émanation à la fusion (550 à 560°), je mainte-

nais le sel à une température dé-

terminée pendant trois heures qua-

rante-cinq minutes, puis je recueil-

lais l’émanation dégagée. Celle-ci est portée en ordonnées sur la figure 5,

le dégagement à la fusion étant pris

pour unité. Le KAzO3 subit une

transformation polymorphe à 121-

1290; mais la quantité dégagée à

cette température est faible, et la

courbe n’indique aucune anomalie correspondante. Une expérience sem-

blable a été faite avec du chlorure

d’argent (fusion à 460°); pour ce sel,

un dégagement notable ne commence

qu’au-dessus de 550°. Ces résultats

sont comparables à ceux obtenus précédemment avec le PaCl2 et le na Flz.

Dans les expériences suivantes, je

me suis proposé de déterminer la

façon dont varie avec le temps la quantité d’émanation qui reste ab-

sorbée dans le sel si on le chauffe a une température

donnée soit dès le début de l’accumulation (c’est-à-

dire dès le moment où toute l’émanation a été retirée à la fusion), soit après un certaintemps d’accumulation à froid. De même que dans l’article précédent, l’unité

d’énianation sera toujours la quantité totale produite par heure par l’échantillon de sel considéré ; il faut donc pour

chaque échantillon mesurer tout d’abord cette quantité.

Pour ceci, on commence par enlever l’émanation n la fu-

sion ; on refroidit, puis, après un temps d’accumula- tion t, on chauffe de nou- veau à la fusion pendant

25 minutes par exemple, on recueille et on mesure

l’émanation dégagée. En divisant par (1

2013

e-kt)/k on

a la quantité produite par heure, et si on la prend

comme unité, on obtient des nombres directemcnt

comparables entre eux, yuel que soit l’échantillon de sel employé.

Chaque expérience a consisté en une série de prises

d’émanation faites à des moments déternlinés; en connaissant la quantité retirée à chaque prise, on

connaît aussi la quantités qui reste absorbée dans le sel après cette prise1; c’est cette quantité absorbée qui sera toujours portée en ordonnées dans les gra-

phiques qui suivent; quant aux abscisses, elles repré-

senteront le temps en heures. Dans chaque expérience

le moment t- 0 est celui où le sel avait été entière-

ment privé d’émanation, en le fondant et en vidant le tube B à la trompe à eau.

Lorsqu’on a terminé une expérience, on fait fondre le sel et on mesure la quantité totale d’émanation qui

y était absorbée à ce moment; elle doit être égale à

celle que donne le calcul fondé sur les quantités dé- gagées au cours de l’expérience ; le degré de concor-

dance permet de juger de la précision atteinte et

fournit un moyen sur pour contrôler la marche de

chaque expérience.

Dix-neuf séries de mesures ont été faites, qui peu- vent se réduire à trois ou quatre types différents;

elles vont être numérotées dans l’ordre chronologique.

Disons de suite que toutes ont abouti à des résultats

parfaitement conformes u ceux rapportés au début

de cet article sous les numéros 4 et 5. Dans les séries 1 à 4 j’ai employé des nitrates de potassium et de

caesium radifères; mais il s’est trouvé que ces sels ne

pouvaient donner des résultats précis, en raison de

leur volatilité; en effet, quand on les porte à une tem- pérature élevée, ils distillent en partie en formant un dépôt sur les parois internes du tube B, ce qui revient

à diminuer la quantité du sel soumis à la chauffe. Pour cette raison la production par heure diminue en appa-

rence d’une mesure à l’autre, et le calcul des quan- tités absorbées devient incertain. Je n’ai pu éviter

cettc volatilisation, quoique je me sois astreint (dans

les séries 5 et 4) à ne pas dépasser la température de

fusion en fondant le sel ; je décidai alors de revenir

an chlorure de baryum, pour lequel on n’a pas de va- riations apparentcs dans la production par heure et par conséquent pas de distillation. Les séries 5 à 12

ont été faites avec un mêlne échantillon de cette sub- stance ; on verra par la suitc qu’elles ont fourni des

résultats concordants, mais qu’à la longue une modi-

fication s’est produite qui a fait augmenter le dégage-

nient d’émanation. Cette augmentation s’est fait sen-

tir surtout dans les séries 10, 11 et 12 ; elle a pu

provenir en partie d’un changement dit à un échauf-

fement prolongé (un peu de chlorure pouvait, par

exelnple, s’être transformé en hydroxyde; la polymor- phie y est peut-être aussi pour quelque chose), en partie du fait que le sel fondu, en mouillant les pa- rois du tube A, y reste adhérent, même refroidi;

lorsque j’ai démonté l’appareil après la série 12, le

1. Il est en effet facile de calculer la quantité totale existant

dans l’appareil à chaque moment : si au moment ti la quantité

présente a été q,,. au moment t2 > t1 on aura

(4)

tube A était recouvert à l’intérieur d’une couche

légère de sel, sur une hauteur de 20 millimètres en-

viron ; on conçoit qu’un accroissement de surface aussi considérable a pu augmenter le dégagement. Puis- qu’en faisant avec le même sel un certain nombre

d’expériences successives, on finit par le modifier de

façon à ne plus retrouver les mêmes nomhres en se

mettant dans les mêmes conditions, je résolus de ne plus faire qu’une ou deux séries avec une même charge

de sel, en la remplaçant ensuite par une fraiche. Mais

une nouvelle complication a surgi avec cette façon de procéder; il s’est trouvé, en effet, qu’on obtient bien

des nombres concordants tant qu’on opère sur le

même échantillon ; mais en passant à un autre, on a des écarts considérables dans les phénomènes. Il faut

supposer que ces écarts sont dus à quelque diffé-

rence dans l’état physique du sel, quoique tous les

échantillons aient été purifiés et préparés dans des

conditions apparemment identiques; je n’ai pas encore pu me faire une idée plus claire sur la nature de

cette différence.

Examinons maintenant en détail les diverses séries,

en groupant ensemble celles qui appartiennent au

même type. On a tout d’abord les séries 1, 5, 5, 8,

14 et 16, représentées graphiquement sur les figures

4 et 52. Dans chacune d’elles, on a maintenu le sel

constamment à une température fixe, et on a fait des prises d’émanation à des intervalles de 4 heures. Dans

ces conditions, on trouve toujours que la quantité

recueillie à chaque prise est sensiblement constante.

On peut exprimer ce fait autrement en disant que la quantité absorbée croit proportionnellement à (1 - e-kt) /k; en eflet, a est la quantité retirée à chaque prise et b,, h2, ha".. les quantités restées

absorbées après les prises successives faites aux

époques t = T,2T,3T, ..., on a

1. La courbe supérieurc correspond toujours à la formule

(1

-

e - -At)h..

2. RUTHERFORD, Radioactivily, 2e éd., p. 261.

on trouve immédiatement:

en divisant les quantités absorbées par (1 - e -kt) /k,

on doit donc avoir une valeur constante du quotient C.

Voici, par exemple, le détail de la série 5 (Ba C12

à 729°). La deuxième ligne du tableau (qu. r.) con-

Fig. 5.

tient les quantités retirées à chaque prise; la troi-

sième (qu. a.) les quantités restées absorbées après la prise (ce sont justement les ordonnées de la courbe);

la quatrième les valeurs de C

Considérons encore pour cette sérine la manière dont se fait la vérification de la quantité absorbée ’t

la fiin’. Nous voyons que la quantité absorbée au

moment t=28h se calcule a 12,96; la prise ii la

fusion a été faite à t=29h56m; l’augmentation cal-

culée pour cet Intervalle de 1h36m est de i,74; un ajoutant on a 14,70; or la quantité retirée effective- ment a été 14,64. Le contrôle n’a guère été moins

1. Cette vérification est rendue possible par la constance de la production par heure: ainsi pour l’échantillorr qui a servi aux

séries 5 à 12, la production mesurée avant la série 5 et après la

série 10 a donné des nombres concordant à 1/2 pour 100 près.

(5)

324

satisfaisant dans lu reste des séries ) a 19, malgré

que dans certaines d’entre elles les opérations subies

. par le sel aient été f’ort nombreuses ot prolongées 1.

On aurait des tableaux tout à fait analogues pour les séries 1 (KAzO3 à 230°), 5 (Cs¿BzO:5 a 293°),

8 (Ba C12 a 728°), 1 Í "1»a Ci, a 667°) est 16 (Ba Cl2 à 665°); mais les graphiques pourront suffire pour

en rendre compte. La série 8, répétition exacte de la

série 5, fut faite avec le même échantillon, dans le but de savoir si, comme on pouvait le supposer, le

dégagement avait augmenté dans l’intercalle, par suite de chauffes prolongées; mais on voit que les courbes 5 et 8 sont très voisines et que par consé- quent u cette époque lc sel n’avait pas encore été

influencé d’une façon appréciable par la modification

qu’on a observée plus tard, dans les séries 10 à 12.

Les séries 14 et 16 sont aussi complètement scm-

blables l’une à l’autre, sauf en ce que les échantillons

employés ont été différents; ils contenaient a peu près

la méme quantité de radium, mais celui de la série 16 avait un poids 29 fois plus élevé. Comme la surface libre du sel, égale 21 la section du tube A, était la même, dans les deux cas, on peut dire que, relative- ment à son volume, ce sel avait une surface 29 fois moindre que l’autre; néanmoins les courbes 14 et 16 coïncident presque parfaitement. Ceci voudrait dire que la grandeur de la surface libre n’infl ue pas sur le phénomène; mais cette conclusion est sujette à cau- tion, car on va voir que les valeurs de C ohtenues dans des conditions identiques avec des échantillons diffé-

rents ne sont quelquefois pas comparables entre elles.

Un autre type d’expériences est celui des séries

4 (fig. 4) et 6 (fig. 5). Les prises se faisaient égale-

ment à des intervalles de 4 heures; niais au lieu de chauffer tout le temhs, on ne l’a fait que pendant les

deux dernières heures de chaque intervalles ; les deux

premières heures, on avait la température ordinaire.

La série 4 a été faite avec le même sel (Cs Az O3) et

à la même température (295°) que la série 5; de

même la série 6 doit être comparée à la série 5.

L’examen des courbes fait voir que la quantité

absorbée croît de la même façon que si le sel avait été maintenu tout le temps à la température de la chauffe; on a donc ce résultat, qui peut paraître para-

doxal, que dans ces expériences le dégagement reste

le même, qu’ou chauffe pendant 2 heures ou pendant

4 heures. Ceci concorde pourtant parfaitement avec le

reste de mes expériences ; la quantité dégagée est la mtme, parce que le temps d’accumulation est le même dans les deux cas.

1. En retrouvant ainsi dans les mesures les quantités d’éma-

nation calculées d’une façon plutôt compliquée et indirecte, on pourrait y voir une honue confirmation des lois fondamentales

qui régissent la destruction spontanée et l’accumulation des substances radioactives, n’était le fait que ces lois paraissent déjà suffisamment bien établies pour ne pas avoir besoin d’une

pareille vérification.

Voici un tahteau résumant 1;1 série 6, à comparer

an tableau précrdent.

On constate réellement que les quantités dégagées

et les coefficients C ne diffèrent pas notablement d’une séric à l’autre.

Si au contraire on avait chauffé pendant les deux premières heures de chaque intervalle, la quantité dégagée serait deux fois moindre. En effet, si après

avoir maintenu le sel à chaud, on le refroidit sans

retirer l’émanation du tube 13, on constate que l’éma- nation dégagée ne se réabsorbe pas à froid. lroici

l’expérience quP j’ai faite à ce sujet avec le sel qui a

servi aux séries ) et 4 (Cs Az O3 n 295°). J’ai chauffé

ce sel à 2050 pendant 4 heures, puis je l’ai laissé

refroidir et je n’ai retiré l’émanation que 4 heures après. J’ai trouvé ainsi 2,3 unités; or la quantité qu’on a eue à chaque prise dans les séries 5 et 4 a

oscillé autour de 2,1 1 unités, nombre suffisamment voisin du précédent.

Passons maintenant aux cas où l’accumulation d’émanation était failc a froid ; on co1ùlniençait à chauf-

fer ensuite et on faisait des prises à des intervalles

rapprochés. Chaque série de ce genre doit être com-

parée à l’une des précédentes, où, l’échantillon de sel

et la température ont été les mêmes, mais où l’on a

chauffé continuellement dès le début. Ainsi sur la

figure 5 on trouve la courbe 9, à comparer aux courbes 5 et 8. Les cinq points qui la forment ont pour ordonnées 12,70; 12,15; 12,09; 12,i9; 12,37; le

minimum est bien visible, comme du reste dans toutes

les expériences de cette catégorie. Les valeurs de C

correspondantes sont 0,60; 0,55; 0,55; 0,5 ; 0,51;

on peut donc dire qu’elles tendent vers une limite égale à la valeur qu’on obtient dans les expériences

du premier typ2; c’est répéter en d’autres termes la règle déjà citée, formulée comme une conséquence de

mes anciennes expériences.

D’une façon analogue, t3 est u comparer à 14, et 17 u 16 1; la coïncidence se vérifie également

Une autre expérience du mème modèle est cel’.e de

la série 7 (fig. 6). Ici l’accumulation à froid a duré 15j 20h 21m; le sel a été porté ensuite à 729° et

chauffé ainsi pendant li 8h 16m, en faisant des prises

a des intervalles de 4h. La quantité accumulée était tellement grande que même une chauffe aussi prolol-

1. La courbe 17 est difficile u suivre sur lu dessin, car elle

se confond en partie avec la courbe 14.

2. On voit que l’état limite a été atteint un peu plus vite

dans, 15 que dans 17; on peut expliquer cela par les dimensions de la surface libre du sel, qui, comme je l’ai déjà fait remar-

quer, a été 29 fois plus grande (relativement au volume) dans 13

et 14 que dans 16 et 17.

(6)

gée n’a pas sul’ii pour arriver a l’état de régime, c’est-

à-dire pour retomber sur la courbe d’absorption ;

mais il semble bien qu’un n’en était plus éloignée. Une extrapolation sur la courbe conduit a supposer qu’a

on a de nouveau atteint l’état de régime à t= 87h.

On voit bien sur la figure 7 avec quelle exactitude

les trois tronçons de courbe expérimentaux viennent

se confondre avec une courbe limite, commune à tous

l’clat de régime on aurait C -- O,1J environ, par con-

séquent moins élevé que dans les séries 5 et 6. Il

s’agissait de voir s’il fallait en rechercher la cause

dans une modification du sel ou bien si le coefficient C n’est pas tout à fait constant, mais diminue lorsque

les trois; cette expérience est Une des plus caracté- ristiques pour le phénomène étudié.

Les valeurs de C correspondant à l’état de régime

ont été pour les trois groupes de mesures : 0,50; 0, 47;

0,45.

le temps t augmente. C’est le but qu’a cu la série 8, identique à la série 5 ; elle a montré que la valeur de C relalive a un même temps t n’avait pas changé no-

tablement et que c’était plutôt la seconde supposition qlli était juste; ce résultat fut rendu encore plus probable par la série 9 entreprise aussitôt après. On

a déju vu sur la figure 5 le commencement de cette série 9; au moment t = 27h, au lieu de fondre le sel,

on l’a laissé refroidir et accumuler une nouvelle quan- tité d’émanation, jusqu’au moment t =47h 2jm (voir

la tig. 7) l’on a recommencé la chaufl’e. La quant- tité absorbée s’est remise alors à tendrevers la courbe

d’absorption, et l’état de régime était déjà complète-

tement atteint à t = 53h. A t = 57h on a cessé de chauffer pour recommencer encore une fois à 78h 27m;

En récapitulant, on a pour l’échantillon et la tcm-

pérature considères :

Il semble donc bien que C diminue un peu à

mesure que t augmente, ou plutôt que les quantités

absorbés après un temps court (1 1 II ’2 jours) sont supérieures à celles que donnerait la formule C

(1 - e- kt)/k, la valeur de C étant déduite d’une

expérience à temps long 1.

1. C’est pourquoi la courbe pointillée de ta figure 17 passe-

rait un début un peu au-dessus de la courbe non portée sur

(7)

326

11 est possible que dans la série 9 une modi1lca- tion du sel ait commencé à intervenir pour abaisser la valeur de C ; j’ai déjà dit que la diminution a été notable pour les trois séries suivantes et qu’un fort

accroissement de surface a pu ètre constaté en même

temps. Ces séries ne m’ont donc pas semblé devoir ètre prises en considération au même titre que les pré-

cédentes et ne figurent pas sur les dessins 1.

La série 2 (fig. 8) est analogue li la précédente,

qu’on a ici un exemple de la variabilité de C qui se

manifeste lorsqu’on passe d’un échantillon de sel à

un autre et qui a été mentionnée plus haut. Pour m’assurer que l’écart n’était pas dû à des erreurs 1, j’ai

fait encore deux séries (18 et 9) avec deux échantil-

lons nouveaux, à la même température de 666-668°.

La série 18 comprend trois expériences indépendantes

où les accumulations à froid ont été de 13h 51m, 3h 59m,

17h55m. Dans chaque expérience je n’ai fait qu’une

mais se rapporte à du CsAzo3 chauffé à 502° environ;

les accumulations à froid successives ont été au

nombre de cinq. On retrouve dans cette courbe les

mêmes particularités, quoique avec moins de préci-

sion ; celle-ci a été, en effet, compromise aussi bien

par la distillation du sel que par des écarts de tempé-

rature qui se sont produits, le réglage du four n’ayant

pas encore été à point lors des séries 1 et 2.

La série 15 (fig. 7) a encore été semblable à la

série 9, mais l’échantillon de sel et la température

ont différé. La forme de la courbe obtenue vérifie tou-

jours la règle générale, en ce que la quantité absor-

bée tend à chaque chauffe vers une limite qui croit proportionnellement à (f

-

e--M )/).; en effet, pour les trois chauffes consécutives on a eu comme valeurs limites de C : 0,29; 0,28; 0,272. Mais si l’on consi-

dère que la température a été la même que dans les séries 13, 14, 16 et 17 (666° environ) et que dans

ces dernières on avait eu C=0,61 à 0,64, on voit

la figure), calculée d’après la formule 0.45(12013e-kt)/kt. On peut du reste retrouver la même particularité dans mes an-

ciennes expériences. Ainsi des courbes ont été cOllstruites pour

un temps de 2411 (ig. 4, p. 319 de l’articlc cité pour les

représenter par la l’ormule C (1-e-03BCt) 1 p" avec (J constant.

il a faillu prendre 03BC>k; d autre part. une courbe poussée jus- qu’à 8oh fig. 3, p. 320) satisfait à la formule C (1-e-kt)/k,

mais le, premiers points expérimentaux se placent un peu au- dessus de la courbe.

1. Elles avaient été disposées sur le modèle de la série 7. les temps d’accumulation étant respectivement de 317h, 19h 31m,

g. 21h 37m et la température de 7250 environ. un a obteiiu lcs nombres suivants comme valeurs limites de C : 0,41; 0,48 et 0,36.

’2. La courbe pointillée représente 0,27 (1-e-kt)/k.

seule prise, après une chauffe de 111-1 h 1/2. En opé-

rant ainsi, on n’est pas sùr d’avoir atteint l’état de ré-

gime et on est exposé à conclure à des valeurs de C

trop grandes; toutefois les trois nombres obtenus :

0,51; 0,49; 0,50 montrent que la règle générale

est vérifiée d’une façon très approchée, mais que C est encore dînèrent des valeurs qu’on a eues précédem-

ment.

La série 19 a consisté en quatre expériences pareille

aux précédentes et une cinquième a temps d’accumu- lation très long (plus de 95 jours) ; les valeursde C ont

été 0,47; 0,41; 0,45 ; 0,57 ; 0,59 ; l’avant-dernière étant celle relative à l’accumulation de 95 jours. En

tenant compte de l’incertitude inhérente à ces expé-

riences à une seule prise, on peut conclure qu’à l’état

de régime on aurait probablement C= 0,57 pour les temps longs et 0,40 pour les temps courts 2 - encore des valeurs particulières à l’échantillon employé.

La cause de ces divergences n’a pu être élucidée jus- qu’aprésent; toujours est-il que les’expériences relatives

à un même échantillon semblent bien cohérentes entre 1. Il uc peut du reate y avoir eu d’erreurs notables dait, les

mesmes de quantités d’émanation ni de pertes accidentcllcs au

moment des prises, car le contrôle de la quantité absorbée à la fin a été aussi bon qu’aillcurs.

:!. La valeur trop grande de C dans la première expérience

vicnl probablement de ce qu’on n’était pas encore arrivé à l’état de régiinc ; en effet, j’ai cru observer dans d’autres cas que cclui-ci était parfois plus long à s’établir lorsqu’on chauffait un

sel pour la première f’ois. Dans la quatrième expérience la

chaufic a duré 13h 28m et cluatre prises ont été faites; de cette façon j’ai pu m’assurcr que 1 état de régime était atteint à la fin de la chauffe. Lors des deux dernières expériences de légères

erreurs ont pu se glisser dans les mesures des quantités d’éma- nation, par suite du mauvais fonctionnement du compte-secondes

employé.

(8)

elles, et on voit déjà que les résultats anciens cités au commencement de cet article ont été entièrement con-

firmés. I)ans les conditions les plus variées, on con-

state toujours que, pour un même état physique ou chimique du sel et pour une température donnée, la ’ quantité absorbée après un temps 1 est la même, que la température en question ait été établie dès le com-

mencement de l’accumulation ou qu’on ait d’abord

accumulé à froid, puis chauffé à cette température pendant un temps convenable.

La qaantité absorbée ainsi déterminée croit

avec le temps ; elle est approximativement égale à C(1- e-kt)/k, C étant une constante; mais pour des

temps t courts (jusqu’à un ou deux jours), la quantité

absorbée est un peu plus grande que ne l’exigerait

cette formule.

On peut essayer de la façon suivante de se rendre compte de ces phénomènes. Lorsque l’émanation se

forme dans l’intérieur du sel, elle est en partie ab-

sorbée par celui-ci. Admettons que toute l’émanation n’est pas absorbée avec le mème degré de cohésion ;

ou bien, en faisant usage de représeutatiôns molécu-

laires, que toutes ses molécules ne sont pas accro- chées avec la méme solidité à celles de la matière absorbantc. On peut, par exemple, imaginer que cela vient de la manière dont se fait le choc qui produit l’ac;crochage; il y a une probabilité déterminée pour quc certaines molécules se lient tellement bien qu’il

faut élever la température jusqu’à la fusion pour rompre leur cohésion; d’autres, au contraire, sont décrochées à la moindre élévation de température.

A chaque intervalle de température compris entre 0

fi + de, il correspond un « degré de cohésion » qu’on peut désigner aussi par 6; si q est la quantité d’éma-

nation qui se produit dans le sel par unité de temps,

une fraction q.f(0)f 0 de cette émanation sera liée

avec le degré de cohésion 6, c’est-à-dire qu’elle se dégagera aussitôt que la température 6 aura été at-

teinte. Par conséquent, il existe pour chaque tempé-

rature 0 une quantité x d’émanation qui ne peut ètre dégagée à cette température; c’est précisément la

somme de toutes les quantités dont le degré de cohé-

sion est supérieur à 0. Quelle que soit la température,

pourvu qu’elle ne dépasse pas 0, la quantité x s’ac-

croît par unité de temps de la différence

le second terme étant la somme des quantités pro- duites dont le degré de cohésion est inférieur à di.

La « quantité indégageable à » satisfait donc a l’équation

d’où

x est donc une fonction du temps écoulé depuis le

début de l’accumulation; C est identique avec le coef-

ficient que nous avons examiné plus haut, puisque

nous avions posé q = 12.

[Reçu le 9 novembre 19ù9.]

1. 6o est la température à laquelle le dégagement d émanation devient pratiquement nul; cela peut être par exemple la tempé-

rature ordinaire.

2. L’opinion a été émise que 1 émanation pouvait être en

réalité un corps complexe [RUTHERFORD, Phil. Jlag. 14 (1909) 550; DEBIERNE, C. R. 148 (1909) ’1264]; dèb lors il était natu- rel de se demander si la chaunc n’opérait pas un triage entre

les constituants présumés de l’émanation et si par consé- qucnt la partie indégageable à une température donnée n’avait pas unc constante radioactive différente de celle de la partie dugaguc a cette même température; j’ai donc suivi la baisse d activité due plusieurs prises d’émanation faites lors de la série 19, mais je n’ai pu trouver aucune différence de ce genre.

Dissymétries de positions et d’intensités

présentées par les composantes magnétiques

polarisées circulairement, des bandes d’absorption d’un cristal uniaxe (Dissymétries d’intensités de deux natures différentes)

Par Jean BECQUEREL

[Muséum d’Histoire Naturelle. Laboratoire de physique].

Avant-propos.

-

Dans un important mémoire publié dans le dernier numéro du Radium1, M. A.

Dufour expose ses recherches sur les dissymétries d’in-

tensités et de positions des composantes magnétiques

de quelques raies d’émission.

L’auteur présente, comme un résultat tout à fait

1. A. DLrooR, Le Radium. 6 (1909) 298.

nouveau’, l’existence de dissymétries de po;ition;

des composantes circulaires observées parallèlement

aux lignes de force; il estime que cet effel n’était pas prévu; suivant lui la théorie de Yoigt conduirait

seulement à une dissymétrie observable perpendicu-

lairement et non parallèlement aux lignes de force, et

1. Loc. cit,. 303-306. Voir les conclusions.

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