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Sur les sources de lumière monochromatiques

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HAL Id: jpa-00240454

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00240454

Submitted on 1 Jan 1900

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Sur les sources de lumière monochromatiques

Charles Fabry, A. Pérot

To cite this version:

Charles Fabry, A. Pérot. Sur les sources de lumière monochromatiques. J. Phys. Theor. Appl., 1900,

9 (1), pp.369-382. �10.1051/jphystap:019000090036900�. �jpa-00240454�

(2)

369

SUR LES SOURCES DE LUMIÈRE MONOCHROMATIQUES ;

Par MM. CHARLES FABRY et A. PÉROT.

Dans un grand nombre d’expériences d’optique, il est nécessaire d’employer une source de lumière monochromatique ; cette source

doit souvent être intense, ou plutôt même avoir un éclat intrinsèque

élevé, condition toujours avantageuse, et particulièrement util,-~’-ins

.

bien des cas, lorsque l’on veut, par exemple, éclairer vivement une

fente sans que le faisceau à la sortie soit trop divergent. Bien des expériences ne sont possibles qu’avec des sources de cette nature ; jusqu’à présent, on a surtout employé la lumière jaune du sodium

dans la.flamme d’un brûleur ou du chalumeau oxhydrique. La lumière

de cette source étant très complexe, car les deux principales raies spectrales qu’elle donne sont très voisines et souvent renversées, il a fallu, quand on a voulu produire des interférences à grandes diffé-

rences de marche, employer d’autres sources ; c’est ainsi que 1l~IM. ~ Michelson et Morley ont fait usage de la vapeur de cadmiun ou

de mercure, rendue incandescente par la décharge électrique. Ces

sources sont précieuses, mais leur éclat intrinsèque n’est pas très

grand ; nous avons été amenés à étudier quelques sources, et ce sont les résultats de cette étude que nous voulons indiquer.

Dans les calculs de l’optique, on considère toujours une vibration rigoureusement pendulaire existant indéfiniment. Un pareil mouve-

ment ne peut être réalisé et les sources réelles donnent toujours un

=

ébranlement limité plus ou moins complexe, qui peut être regardé

comme la superposition d’une série de perturbations pendulaires

dont les périodes sont comprises dans un certain intervalle. Plus cet intervalle est resserré, plus la lumière s’approche d’être théorique-

ment monochromatique ; le spectre sera constitué par une bande de

largeur finie, d’autant plus étroite que la lumière s’approchera plus

d’être simple.

L’appareil qui permet de juger du degré de simplicité d’une

lumière et de la largeur d’une raie est le spectroscope. Il faut en

tous cas que le pouvoir de définition de l’instrument soit supérieur à

la largeur de la raie ; de plus, cette largeur ne suffit pas à définir la nature du mouvement : il faut connaître la répartition de la lumière

en fonction de la longueur d’onde. Dans bien des cas une radiation

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019000090036900

(3)

370

est accompagnée de composantes ou satellites, dont le nombre et la

disposition n’ont rien de commun d’une raie à l’aittre, et don t les

éclats relatifs dépendent pour une même raie spectrale de la mamèrc dont l’illumination est produite. Enfin la largeur de chacune de ces

composantes peut varier.

l.’emploi d’une source donnant une lumière monochromatique a

encore un grand intérêt lorsqu’il s’agit de mesures de long ueur ;

mais alors il ne suffit plus que la raie soit f111C, il faut que la longueur

d’onde soit invariable, et qu’on puisse la reproduire toujours iden- tique à elle-même, avec le même éclat relatif des C01l1posantes; sa:1S . quoi si l’on opère avec des appareils ne séparant pas ces dernières,

le centre de gravité de la raie, qui importe seul ponr ces appareils,

variera d’une expérience à l’autre. Les conditions requises sout donc :

finesse et invariabilité de l’éclat des composantes.

Les procédés employés pour se procurer un faisceau de lumière

monochromatique se réduisent actuellement à deux :

.

i 0 Simplifier un faisceau de lumière blanclie :

L’emploi de milieux absorbants ne peut donner que des résultats

grossiers, parfois cependant très utiles ; on peut encore projeter un spectre sur une fente; théoriquement le degré de simplicité du

faisceau obtenu n’est limité que par la largeur de la fente et par le

pouvoir de définition de l’instrument employé. Mais il est à ren1ar-

quer que l’éclat intrinsèque de la source ainsi constituée sera

,

d’autant plus faible que la perfection requise dans la simplicité sera

plus grande. Même avec la lumière solaire il est difficile de se pro-

.

curer un faisceau quelque peu intense. En tous cas, l’installation est

toujours assez compliquée, comprenant un appareil dispersif de grande puissance et nécessitant l’immobilité absolue de l’ensemble,

si la longueur d’onde de la source ainsi constituée doit rester absolument invariable pendant toute la durée de l’expérience ; de plus,

sauf dans le cas où l’on emploie la lumière solaire, il n’y a point de repères relatifs à la longueur d’onde dont on fait usage ; ceci peut

être une gêne s’il s’agit d’expériences dans lesquelles la longueur

d’onde est une donnée fondamentale. C’est, en définitive, ce procédé

que l’on utilise dans les expériences de spectres cannelés, mais alors

on étudie un phénomène en fonction de la longueur d’onde.

2° Emploi de la lumière émise par un gaz :

Les gaz rendus lumineux émettent en général, sauf à pression

élevée, une lumière dont le spcctrc est composé d’iln certain nombre

(4)

371 de raies brillantes ; cette lumière est, par suite, la superposition d’un

certain nombre de lumières monochromatiques que l’on peut isoler

plus ou moins facilement l’une de l’autre, suivant que ces radiations sont plus ou moins voisines dans le spectre. Dans le cas oi1 elles

sont assez distantes, des milieux absorbants pourront suffire ; en général il faudra faire usage de systèmes dispersifs qui pourront, la

plupart du temps, être assez rudimentaires, sauf s’il s’agit de raies

très voisines ; certaines méthodes spéciales peuvent alors être employées, telle celle basée sur la biréfringence du quartz qui a été indiquée par 1~T. Mascart, et qui convient bien pour la séparation des

deux raies D, qu’il est difficile de réaliser autrement.

Un gaz peut être rendu lumineux cle plusieurs manières : il est de toute nécessité d’élever la température de la vapeur, mais la méthode directe par échauffement de l’enceinte qui la contient n’est jamais utilisée, car elle donnerait des sources d’éclat intrinsèque trop faible,

la température n’étant pas assez élevée. Tout am plus, ce procédé

convient pour observer certains phénomènes, par exemple le renver-

sement de raies de basse température, telles que les raies I).

Les autres procédés d’illumination peuvent être ainsi classée introduction de la vapeur dans la llamme, illumination par une

décharge électrique sous forme d’efunve, d’étincelle ou d’arc.

Les propriétés de la lumière émise par un même gaz varient beac- coup avec le procédé d’illunination employé, à tel point que les

spectres de certains métaux sont méconnaissables quand on puasse d’un procédé à un autre; il n’est pas possible de parler du spectre, d’un corps sans spécifier les conditions de production. Il s’en faut de

beaucoup que l’on ait déterminé Finiluence des divers facteurs : on

peut cependant énoncer certains résultats généraux.

Tout accroissement de pression du milieu dans lequel a lieu

l’émission se traduit par une petite variation dans la longueur d’onde

des radiations émises ; chaque raie se déplace légèrement vers le

rouge à mesure que la pression augmente ; cet effet est toutefois très petit.

L’éclat relatif des diverses radiations varie beaucoup suivant le

mode d’illumination, à tel point que telle raie, prépondérante dans=

un cas, est absente dans un autre. La température paraît jouer le principal rôle dans ces variations d’éclat, les diverses raies se com-

portant d’ailleurs de façons très diverses à ce point de vue. Soit une

vapeur qui, dans des conditions déterminées, a un pouvoir absorbant

(5)

372

a et nn pouvoir émissif e. La loi de Kirchkoff donne la relation :

r étant une fonction qui est la même pour tous les corps; cette fonction croît avec t, et elle est sensiblement nulle au-dessous de 400° à 500", pour toutes les valeurs de À qui correspondent au spectre visible.

Dans certains cas, a est sensiblement_ indépendant de t ; toutes les

radiations prennent une intensité croissante à mesure que 1 augmente;

c’est ce qui a lieu pour les corps noirs a ---_ 1. Pour les gaz, il en est tout autrement : t ayant une valeur déterminée, a est une fonction de À

qui présente des maxima très accusés, et qui est sensiblement nulle

en dehors de ces valeurs ; c’est ce qui caractérise un spectre de lignes.

Si, au voisinage d’un de ces maxima, la fonction a est indépendante

de t, on aura une raie stable, qui se produira à toute température supérieure à 400 ou ~00°, avec une intensité croissante avec t.

Mais le peu que l’on sait sur les propriétés optiques des vapeurs per- met d’affirmer qu’il n’en est pas toujours ainsi. Cela résulte : 1° d’expériences directes sur l’absorption ; certains spectres d’absorp-

tion se modifient radicalement lorsque la température s’élève, celui

de la vapeur d’iode par exemple, ce gaz devenant incolore au rouge blanc; ~° de l’étude de l’émission qui montre que ces spectres se

modifient lorsque la température varie.

Dans le cas a ne varie pas ou varie peu avec t, on aura une raie

qui sera stable à toutes les températures : ce sont les raies spontané-

ment renversables (Cornu), ou les raies longues (Lockyer) . Très fré-

quemment un certain maximum de a n’apparaît qu’à température

élevée : on aura une raie de température élevée, raie courte; de pareilles raies ne seront pas observables dans les flammes en général.

Enfin il peut arriver qu’un maximum disparaisse à température éle- vée, alors on aura une raie de température modérée.

C’est probablement aux considérations précédentes qu’il faut rat-

tacher les différences considérables que présentent selon les cas les spectres d’un même métal; en particulier, celles qui existent entre les spectres de flammes, d’arc et d’étincelles ; ou encore les spectres de décharge dans les gaz rarëfiës suivant qu’il y a ou qu’il n’y a pas de condensateur. Ces différences peuvent être assez accusées pour

produire un changement complet, un même gaz pouvant donner

deux spectres sans aucune raie commune (argon).

(6)

373 De plus, la constitution d’une raie donnée n’est pas la même sui- vant la source employée : la nature et l’intensité des composantes

varient comme nous l’indiquerons plus loin, de sorte que la longueur

d’onde moyenne doit varier d’une source à l’autre. Il est à remar-

quer d’ailleurs que cet effet n’a d’importance que dans les recherches de haute précision là oû une variation de quelques millionièmes est sensible. Dans les recherches courantes on peut considérer toutes les sources qui donnent la raie 520,9 de l’argent, par exemple,

comme la donnant avec la même longueur d’onde.

Enfin, à éclat total égal c’est l’éclat intrinsèque qui fait la valeur d’une source, l’éclat total qui dépend de l’étendue de la source n’a souvent qu’un intérêt secondaire; l’avantage appartient nettement

ici aux sources électriques.

Pour l’étude de ces sources, seuls les appareils interférentiels, supérieurs aux meilleurs spectroscopes et aux réseaux, conviennent.

Les expériences dont nous allons parler ont été faites avec nos

méthodes de spectroscopie basées sur l’emploi des franges des lames argentées, qui permettent de voir et d’étudier directement les com-

posantes au point de vue de leur longueur d’onde et de leur éclat.

A. Flammes. - Nous ne dirons que quelques mots des flammes,

presque seules employées autrefois, et qui constituent une source

extrêmement médiocre ; le nombre des métaux qui peuvent être uti-

lisés est très restreint. La lumière est très instable, généralement faible, la source très étendue, de sorte que l’éclat intrinsèque est

peu élevé. Le sodium si usité autrefois est en particulier un mauvais étalon ; le fait que les raies D sont difficiles à séparer et sont faci-

lement renversables est un grand inconvénient dans bien des cas.

B. Gaz ou vapeurs illuminés électriquement. - Ce mode d’illumi- nation est déjà ancien : c’est celui des tubes de Geissler.; I~11V1.11~1ichel-.

son et Morley ont reconnu les remarquables propriétés de la lumière

émise par ces tubes, qui, lorsqu’ils contiennent des vapeurs métal-

liques, émettent un nombre relativement faible de radiations très

fines, donnant des interférences avec des différences de marche très considérables.

,

Ces tubes à gaz présentent des particularités intéressantes; un

même tube peut fournir des spectres très différents suivant les con-

ditions d’alimentation électrique. Ces variations sont sans doute liées

(7)

374

à des différences de température du gaz illuminé; la température doit

être beaucoup plus élevée dans le cas de décharges durant très peu que dans celui de décharges relativement lentes ; c’est ainsi que

l’interposition d’un condensateur avec une distance explosive diminue

la finesse des raies, tandis que l’alimentation par courant alternatif ou

mème par courant continu donne des radiations d’une finesse remar-

quable. Lorsque la décharge se fait sans être disruptive, on a seule-

ment les raies de basse température. Avec un condensateur et une

distance explosive, le spectre se rapproche de celui que donne l’étin- celle d’induction éclatant dans l’air ; il est rationnel de penser que la

température est alors bien plus élevée, la dépense d’énergie se fai-

sant dans un temps beaucoup plus court; les raies sont alors moins fines.

L’addition d’un condensateur faisant apparaître un certain nombre

de raies nouvelles, nous nous sommes demandés si le mode d’exci- tation n’aurait pas une influence sur celles des raies qui subsistent

dans tous les cas. Les points à examiner étaient les suivants : quelle

est l’influence du mode d’alimentation du tube sur la longueur d’onde,

la finesse des raies, la constitution de celles qui se présentent comme composées. de plusieurs radiations et en particulier sur l’éclat relatif des composantes.

Nous n’avons jamais observé de véritable variation de longueur

d’onde tant sur la c;omposante principale que sur les secondaires.

Par contre, dans les raies complexes, comme la raie verte du mercure,

nous avons constaté des variations sensibles dans les intensités rela- tives des diverses composantes : ce résultat peut avoir une certaine

importance, car la longueur d’onde d’une radiation multiple, observée

au moyen d’un appareil qui n’en sépare pas les diverses composantes

est une longueur d’onde moyenne qui n’est constante qu’autant que la position et l’éclat relatif des composantes sont fixes.

Enfin la finesse des raies est sujette il de grandes variations avec le

procédé d’alimentation électrique du tube. Cette étude nous a conduit à des progrès sensibles au point de vue de la finesse des raies et, par

suite, de la production des interférences à grande différence de marche.

1° Bobine avec condensateur en dérivation sui le secondaire. - ~ous

ne reviendrons pas sur les résultats obtenus en actionnant le tube par la bobine ~.c~~?c ; ils ont été décrits à maintes reprises et notam-

ment par ~1..Jlich~l ’Son.

(8)

375 Si l’on place en dérivation sur le tube un condensateur, avec une

distance explosive de quelques millimètres sur l’un des fils de com-

munication, on substitue la décharge du condensateur à celle de la bobine. On fait ainsi apparaître une série de raies nouvelles : un tube à cadmium donne toutes les raies de la lampe à cadmium de i~1. Hamy ;

celles des raies qui existaient déjà sont fortement élargies, et leun

lumière ne peut produire d’interférences à grandes différences de marche. Enfin dans le cas de raies multiples l’éclat des composantes secondaires est accru, ce qui peut produire une altération de la loii- gueur d’onde moyenne.

Des résultats de cette nature peuvent expliquer le désaccord qui

existe entre le nombre trouvé par M. Ilamy pour le rapport des lon-

gueurs d’onde des raies rouge et verte du cadmium, et celui qu’indique M. Michelson, et que nous avons toujours trouvé exact.

On obtient aussi des raies élargies par les décharges à haute fré-

quence, dispositif de 1~I. d’Arsonval. Une machine de Holtz ne donne

qu’une lumière très faible quand on l’emploie seule; avec un conden-

sateur, elle donne le même résultat que la bobine.

Il semble résulter de ce qui précède que, pour obtenir des raies fines et de longueur d’onde bien déterminées, il faut éviter toute disconti- nuité dans la décharge. La bobine même sans condensateur est loin de satisfaire à cette condition. Ces considérations nous ont amenés à essayer d’autres modes d’alimentation.

2° Couran~ aiternatif.

-

On obtient déjà de meilleurs résultats par

l’emploi du courant alternatif sinusoïdal de tension suffisamment élevée. Les raies obtenues sont plus fines que dans le cas de décharges

de bobines. En outre, la lumière est très fixe, les tubes durent en

général plus longtemps; et l’on est débarrassé de l’interrupteur tou-

_

jours sujet à mal fonctionner.

_

Le courant nécessaire n’est que de quelques millièmes d’ampère,

mats il faut une tension d’environ un millier de volts; l’emploi d’un petit tran sformateur est extrêmement pratique, on peut l’actionner par un petit convertisseur d’égale puissance, l’ensemble constitue alors une installation commode et simple, c’est celle que nous

employons le plus souvent; le fonctionnement du tube est parfaitement régulier et nous en avons toute satisfaction.

,

~3° G‘ou~~c~~2t continu.

-

Les meilleurs résultats, au point de vue de

la finesse des raies et de la faiblesse des composantes secondaires,

nous ont été fournis par la lumière obtenue en reliant les deux élet-

(9)

376

trodes du tube à une source de courant continu, présentant une diffé-

rence de potentiel de 7 à 800 volts au moins. Nous employons une

batterie de 500 petits accumulateurs de 0,4 ampère-heure de capa-

cité, qui peuvent maintenir la décharge pendant très longtemps, puisque le courant nécessaire n’est que de 3 à 4 milli-axnpères. Les

éléments ont été construits au laboratoire et sont rechargés par . groupes due 100.

L’allumage du tube nécessite souvent une différence de potentiel plus élevée que celle qu’il faut pour l’alimentation ; aussi avons-nous intercalé, d’une manière permanente dans le circuit, l’appareil d’induc-

tion connu sous le nom de coup de poing de Breguet, de telle sorte qu’en le faisant fonctionner la force électromotrice produite s’ajoute

à celle de la batterie. Les quelques milliers d’ohms des bobines de

l’appareil traversés par un courant de 3 à 4 milli-ampères ne font perdre qu’un nombre de volts insignifiant. Pour régler le courant,

on intercale, en outre, une résistance constituée par un tube plein

d’eau dans lequel plongent deux fils de cuivre dont on peut régler la longueur immergée.

La lumière obtenue est parfaitement fixe, facile à régler ; les raies

sont extrêmement fines. Les quatre raies du cadmium nous ont permis

de produire des interférences visibles respectivement aux différences de marches suivantes :

Il est à remarquer que, étant donnée la faiblesse de la raie violette et l’éclat de la verte, on peut presque considérer comme identiques

les nombres de longueurs d’onde indiqués ci-dessus.

Avec la raie verte du mercure, nous avons encore observé des interférences pour une différence de marche de 43 centimètres, soit

790.000 longueurs d’onde. Ce résultat conduit à penser que le mou- vement lumineux peut être regardé comme régulier pendant près de

1.000.000 de périodes.

L’extrême finesse des raies que donne le courant continu facilite toutes les observations d’interférences à grande différence de marche ;

c’est ainsi que les coïncidences des raies verte et rouge du cadmium

sont encore o~,~ crvables avec des différences de marche de 18 centi-

(10)

377

mètres, ce qui permet de mesurer sans intermédiaire des épaisseurs

de 9 centimètres.

En résumé, l’emploi du courant continu pour l’obtention de phé-

nomènes d’interférences à très grandes différences de marche est recommandable au point de vue de la finesse des raies et de l’éclat relativement faible des composantes. La simplicité sans doute beau-

coup plus grande des phénomènes de décharge et l’absence de troubles violents dans celle-ci sont sans doute liées à ces propriétés.

Aussi considérons-nous ce mode d’alimentation comme le meilleur

chaque fois que la longueur d’onde devra s’introduire comme étalon

,

de longueur.

C. Etincelle d’induction.

-

On peut, en provoquant la décharge

d’une bobine entre des pôles des différents métaux et en mettant en

dérivation un condensateur, obtenir le spectre de presque tous les métaux. La décharge se fait à température très élevée dans ces

conditions, ainsi qu’en témoigne la présence dans le spectre des raies

de l’air. Les raies sont toujours larges et ne sauraient donner d’inter- férences qu’avec des différences de marche petites.

Tout récemment M. Hemsalech a étudié ce qui se passe quand on

introduit dans le circuit de décharge une self-induction ; il a produit

ainsi un allongement de la période de la décharge, toujours oscillante

même quand il n’y a pas de bobine : il en résulte un abaissement de la température, l’énergie transformée en chaleur l’étant dans un

temps plus long. Cet effet se traduit par la disparition des raies de

l’air et des raies de haute température des métaux. La décharge est

moins régulière que dans les tubes, étant disruptive, et les raies

obtenues sont beaucoup moins fines que dans ce cas, tout en l’étant

plus que lorsqu’il n’y a pas de self-induction.

Au point de vue des interférences à grandes différences de marche,

l’étincelle d’induction fournit une source absolument inutilisable,

sans qu’il faille lui dénier de précieuses qualités, facilité d’emploi, possibilité de s’appliquer a tous ies métaux, à l’état métallique, ou

même à l’état combiné, solide ou liquide.

D. Arc électrique.

-

Pour obtenir dans la lumière de l’arc élec-

trique les raies d’un métal, il faut que la vapeur qui se trouve dans

l’arc soit celle du métal que l’on veut étudier. Le métal peut être

introduit de deux manières, soit en produisant l’arc entre des mor-

ceaux du métal lui-même, soit en employant des charbons creux dans

l’intérieur desquels on place un morceau du métal, ou un sel aussi

(11)

378

réfractaire que possible. Le premier procédé convient pour les métaux peu fusibles, tels que le rer ; le second, pour les corps fusibles

ou volatils.

Les spectroscopistes de l’école américaine font un fréquent usage, de cette source; en France, elle est beaucoup moins répandu et méri-

terait d’être plus employée, quoi qu’elle ne présente pas tous les

caractères de la stabilité. Elle est fort brillante, mais son éclat, sou-

vent fort variable d’un instant, à l’autre, est un obstacle à son usage, surtout si l’on opère par observation directe et non par photographie.

,

Avec certains métaux on a des raies assez fines : l’arc au fer, par

exemple, donne des interférences au-delà de 10 millimètres de diffé-

rence de marche, pour certaines raies tout au moins. Son spectre peut fournir un ensemble de points de rcpère ; nous avons déterminé les longueurs d’onde d’un certain nombre de ces raies ; ces résultats

seront donnés dai;s un mémoire ultérieur.

FIG. 1.

L’arc produit entre un bain de mercure comme électrode positive,

et un crayon de charbon comme électrode négative, nous a donné de

très bons résultats, pour les interférences à petites différences de marche. L’appareil tel qu’il est construit par M. Pellin est représenté

par la figure ci-contre (t(q. 1). La lumière obtenue est très brillante,

se prête bien aux projections en lumière monochromatique, très

stable; grâce à la présence d’une raie violette, on peut opérer par

(12)

379

photographie ; il existe même une ou plusieurs raies ultra-violettes dont il est nécessaire de se débarrasser ; on le peut facilement en

interposant sur le trajet du faisceau une cuve contenant une dis-

solution de sulfate de quinine.

L’intensité du courant est de 8 à 10 ampères ; le voltage, d’sine

trentaine de volts.

FtG. 2.

_

On obtient des résultats bien supérieurs en produisant l’arc dans

le vide; les raies sont beaucoup plus fines, puisque nous avons pu,

toujours avec le mercure, obtenir dans ce cas des anneaux avec une

différence de marche de 22 centimètres, correspondant à la

400.000e frange. L’arc au mercure dans le vide a été découvert et étudié par M. 1~~°ous ; sous la forme extrêmement commode que

~

nous lui avons donnée f~,c~. 2, il consiste en une ampoule de verre

contenant du mercure jusqu’au tiers de sa hauteur ; à l’intérieur de cette amponle se trouve soudé un tube de verre fermé à sa partie inférieure ; du mercure remplit ce tube, il n’y a pas communication entre les deux masses mercurielles séparées par la tranche du tube.

I)es contacts sont pris par des fils de platine avec les deux masses.

Le vide cathodique est fait dans l’ampoule; pour allumer l’arc, il

suffit d’agiter légèrement l’appareil, les deux mercureys viennent au

contact, puis se séparent par capillarité, et l’arc s’allume. Au bout

de quelques instants il se présente comme une houppe blanchâtre lumineuse ; le courant doit être alors de 3 à 4 ampères, le voltage

aux bornes ne dépasse pas 20 volts ; mais, pour avoir de la stabilité,

(13)

380

il faut l’alimenter avec une source d’au moins 30 volts et intercaler

une résistance dans le circuit. L’intensité lumineuse peut s’élever à

1 carcel, et, comme la source est très petite, l’éclat intrinsèque est

très élevé, ce qui, comme nous l’avons dit, est une excellente condi- tion. Le fonctionnement de l’appareil ne nécessite aucune surveil- lance, même pour des expériences de longue durée.

Le spectre de cette source est identique à celui des tubes de M. Michelson à vapenr de mercure ; en laissant de côté quelques

raies peu brillantes, il comprend dans la partie visible une raie vio- lette, une verte et deux jaunes, dont les longueurs d’onde sont :

435,8343; 546,07424; 576,D5984; 579,06593.

La constitution de la raie verte est la même que celle des tubes de M. Michelson. Une des composantes est très prédominante.

Pour utiliser cet arc comme source de lumière monochromatique,

il faut isoler l’une des radiations. Pour éliminer la verte et la vio-

lette, une cuve de quelques millimètres d’épaisseur contenant une

dissolution d’éosine convient parfaitement, la lumière des raies

jaunes passe seule; on l’emploiera pour observer les dédoublements

ou recompositions de ces raies. Pour éliminer les raies jaunes, on interposera une cuvé contenant une solution saturée de chlorure de

didyme, qui présente une bande d’absorption juste pour ces lon- gueurs d’onde : une cuve contenant une solution de chromate neutre de potasse élimine la raie violette ; la superposition de ces deux

cuves ne laissera donc passer que la raie verte. La cuve de chro- mate, employée seule, permettra d’observer les superpositions ou

dédoublements de la raie verte avec les jaunes; cette observation

sera utile pour les mesures de longueur.

Enfin la présence de la raie violette permet d’opérer par photo- graphie ; comme pour l’arc dans l’air, il faut se débarrasser des raies ultra-violettes, en interposant une cuve contenant une solution

de sulfate de quinine dans l’acide sulfurique.

Frappés de la valeur de l’arc au mercure dans le vide, nous nous

sommes demandés si l’on n’améliorerait pas aussi l’arc entre métaux solides en la faisant jaillir dans le vide.

Il ne fallait pas songer à produire un arc d’une manière perma-

nente, à cause des phénomènes de transport de matière qui accom-

pagnent le fonctionnement de l’arc à courant continu ; d’autre part,

l’arc à courant alternatif ne peut être entretenu à basse tension entre

(14)

381

métaux ; nous avons réussi à tourner cette difficulté en produisant

un arc discontinu ; l’appareil comprend une pièce fixe permettant de saisir un morceau du métal à étudier, cette pièce est en communi-

cation avec le pôle + de la source ; l’autre pôle est relié à une sorte de doigt amovible qui peut être en différents métaux et qui, en général,

dans nos expériences est en fer enveloppé d’une feuille d’argent ou

de cuivre. Ce doigt est porté à l’extrémité d’un ressort muni d’une

masse de fer qui se trouve devant le noyau d’un électro-aimant, dont

la bobine est intercalée dans le circuit de l’appareil. A l’état de repos le doigt est en contact avec le métal de la pince ; dès que l’on ferme

l’ 1Ge 3.

le circuit, le contact est rompu et un arc jaillit entre la pince et le doigt : le doigt étant attiré tant que le courant passe et sa distance à la pince augmentant sans cesse, il arrive un moment où l’arc

s’éteint; le doigt revient alors au contact avec la pince et les phé-

nomènes se reproduisent comme précédemment. Le mouvement du doigt est identique à celui d’un trembleur de sonnette. L’appareil

tout entier, bobine comprise, est enfermé dans une enceinte métal-

lique fermée à la partie antérieure par une glace, dans laquelle on

(15)

382

fait le vide. Dans certaines expériences nous avons employé un ballon.

L’appareil est construit par M. Jobin. Il est représenté par la fifj. a.

Nous avons appliqué cette source à l’étude de quelques raies de l’argent, du cuivre, du zinc; elle nous a permis, en employant un alliage de sodium et d’argent, de faire l’étude de la constitution des

raies jaunes du sodium. Les résultats relatifs aux longueurs d’onde

sont consignés dans le tableau ci-joint.

En résumé, nous avons montré la possibilité d’améliorer encore le fonctionnement des tubes de M. Michelson, d’employer comme

source monochromatique intense l’arc au mercure de M. Arons,

modifié par nous, d’utiliser les raies d’un certain nombre de métaux pour les interférences à grandes différences de marche dans l’arc dans le vide, et, par suite, en en mesurant les longueurs d’onde, de

créer de nouveaux points de repère dans le spectre. Les longueurs

d’onde indiquées ci-dessous sont rapportées à celles qu’a détermi--

nées 1~~. Michelson,. Dans le tableau ci-joint nous avons indiqué les longueurs d’onde des raies du cadmium, bien qu’elles soient dues à ce savant, pour former un tableau complet; nons avons indiqué,

en outre, la source sur laquelle la rnesure a été faite, ce qui est

important comme nous l’avons dit, pour les raies à composantes.

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