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Submitted on 1 Jan 1955
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Méthode d’évaporation des métaux par arc intermittent dans le vide
B. Vodar, S. Minn, S. Offret
To cite this version:
B. Vodar, S. Minn, S. Offret. Méthode d’évaporation des métaux par arc intermittent dans le vide.
J. Phys. Radium, 1955, 16 (10), pp.811-812. �10.1051/jphysrad:019550016010081100�. �jpa-00235271�
811.
LETTRES A LA RÉDACTION
MÉTHODE D’ÉVAPORATION DES MÉTAUX PAR ARC INTERMITTENT DANS LE VIDE
Par B. VODAR, S. MINN et Mlle S. OFFRET,
Laboratoire des Hautes Pressions, Bellevue (Seine-et-Oise).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 16, OCTOBRE 1955,
Il n’est pas facile, à l’aide des moyens habituels, d’évaporer dans le vide des quantités importantes
d’un métal très réfractaire. Le chauffage par bombar- dement électronique (four cathodique) de O’Bryan [1]
ou le canon à électrons de Jacquinot et de ses colla-
borateurs [2] ] permettent d’atteindre de hautes
températures mais obligent toutefois à employer des potentiels élevés; en outre, ces procédés s’appliquent
surtout aux substances qu’il n’est pas nécessaire de fondre (par exemple, C, Cr) ou dans le cas contraire
nécessitent l’emploi d’un creuset. La méthode d’éva-
poration du carbone utilisant 1-’échauffement par effet Joule d’une résistance de contact ne semble
s’appliquer également qu’aux substances facilement,
sublimables [3].
L’arc basse tension sous vide élevé est un phéno-
mène transitoire qui paraît avoir été ,peu étudié bien
qu’on le rencontre dans les interrupteurs sous vide
et qu’il ait été utilisé (1) notamment par M. Gondet [4]
comme source lumineuse pour la spectrographie dans
l’ultraviolet lointain. Nous donnons ici quelques
résultats qui montrent qu’un tel arc peut servir à
obtenir des dépôts métalliques sous vide.
Nous nous sommes servis d’un arc interrompu à
l’aide d’un vibreur ( figure); le vide initial était meil- leur que 1 o-b mm Hg, la fréquence de contact était de quelques dizaines de périodes par seconde, l’arc était alimenté sous 1 o V CC, en série avec une résistance
de 10 Q, le courant moyen (lu sur un ampèremètre
assez inerte) était habituellement de o A. Les sup-
ports devant recevoir le dépôt étaient placés à 7 cm
de l’arc.
On constate que l’anode s’échauffe plus que la cathode, mais c’est presque exclusivement la cathode
qui s’évapore et qui s’use. Le dégazage préalable des
électrodes est important car il assure un fonction- nement sans efiluve; ce dégazage peut se faire par
chauffage par effet Joule sous vide ou bien par l’arc
(1) Les arcs dits sous vide généralement utilisés en spec-
troscopie sont des arcs entretenus sous des pressions rela-
tivement fortes.
lui-même en prenant successivement chaque électrode
comme anode.
Dans les conditions ci-dessus, avec des électrodes
plates de o,3 mm d’épaisseur et de 3 mm de large,
on obtient en quelques minutes un dépôt opaque de Pt
ou en quelques secondes un dépôt de résistivité super- ficielle (par centimètre carré) de 103 03A9. Les substances que nous avons évaporées avec succès sont les sui-
vantes : C, W, Pt, Ir, Cr, Au, Zn; le cuivre et l’alu- minium s’évaporent mal. Pour les alliages, contrai-
rement ,à ce qui se passe pour l’arc dans l’air, les
vapeurs paraissent surtout contenir le métal le plus
volatil qui distille sous vide (par exemple on obtient
avec le ,laiton des dépôts de Zn).
Pour étudier la nature des particules évaporées,
nous avons appliqué des potentiels V (de l’ordre
de 1000 V) aux lames-supports S rendues conductrices par un dépôt métallique préalable de couleur diffé- rente de celle du métal à recueillir. Avec V o, une violente décharge se produit, qui arrache une partie
du dépôt de S. Avec V > o, on constate généralement (du moins avec certitude pour C, W et Au) que la presque totalité du métal déposé est. concentrée sur le
support porté au potentiel (aucun dépôt notable n’est observé sur des lames de verre isolées ou sur des
pièces conductrices au potentiel de la. terre).
Cette concentration du dépôt peut être très avan-
tageuse dans le cas des métaux coûteux ou rares;
il est aussi possible de concentrer un dépôt sur une
surface qui ne voit pas l’évaporateur, évitant ainsi l’échauffement par radiation.qui est gênant lorsqu’on
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019550016010081100
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désire maintenir le support à basse température. Il est possible qu’en augmentant le voltage de l’arc on accroisse le nombre des particules chargées et qu’on
arrive à concentrer la plupart des métaux. En outre, l’évaporation par arc intermittent, même sans concen-
tration, présente l’avantage de s’appliquer aux métaux les plus réfractaires et d’éviter radicalement l’usage du creuset. Toutefois, il serait prématuré,
dans l’état actuel de nos expériences, de prévoir pour
quelles applications ce mode d’évaporation pourrait
concurrencer les méthodes usuelles; d’ailleurs des améliorations pratiques évidentes pourraient être apportées à notre montage (commande électromagné- tique extérieure du vibreur, ou meilleure protection
du bobinage de l’électroaimant pour réduire les
dégazages, etc.).
L’étude du mécanisme des arcs basse tension sous vide parait à peine ébauchée ([5], p. 252 et 269).
Nous ne pouvons donc qu’énoncer _quelques hypo-
thèses qui devront être vérifiées expérimentalement.
Il est probable que seule la rupture engendre un arc,
qui est consécutif à la formation d’un pont très chaud
entre les deux électrodes, et l’on sait que dans ce cas c’est la cathode qui s’use ([5], p. 31o). La décharge
se ferait dans la vapeur même du métal. Nos expé-
riences de concentration montrent la présence de particules métalliques chargées négativement; cela
fait penser qu’un mécanisme analogue à celui de la
pulvérisation cathodique (cf. [6]) intervient au moins
partiellement dans la vaporisation de la cathode;
il s’agirait d’une pulvérisation par les ions positifs
du métal dont on sait que le rendement peut être important [7]. Le résultat concernant un potentiel
d’accélération négatif paraît plus difficile à expliquer,
sinon par la présence d’ions métalliques positifs pro-
voquant une pulvérisation violente du métal du
support.
Manuscrit reçu le 19 juillet 1 955.
[1] O’BRYAN H. M.
-Rev. Sc. Instr., 1934, 5, 125.
[2] BROCHARD J., GIACOMO P., JACQUINOT P. et ROIZEN S.
-
J. Physique Rad., 1951, 12, 632.
[3] BRADLEY D. E.
-Brit. J. Appl. Phys., 1951, 5, 65.
[4] Communication personnelle de M. GONDET.
[5] HOLM R.
-Electric Contacts, Almquist et Wiksells, Uppsala.
[6] HOLM R.
-J. Appl. Phys., 1949, 20, 715.
[7] DOBRETSOV L. N. et KARNAUKHOVA N. M.
2014Dok. Akad.
Nauk. U. R. S. S., 1952, 85, 745-748.
SUR LA MESURE THERMIQUE
DE LA LIMITE ÉLASTIQUE DES MÉTAUX
Par François JAGER.
La meure classique de la limite élastique, en métal- lurgie, n’offre pas une très grande précision. Cette précision diminue dans le’cas des aciers durs à faible limite élastique, pour lesquels cette limite est très intéressante à connaître.
Il semble que l’on puisse mesurer (et peut-être
même définir) la limite élastique d’un métal par une
mesure calorimétrique simple.
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