L’IMAGE DE LA DIVISION CELLULAIRE
DANS LES MANUELS SCOLAIRES
Mara Matilde VIEIRA DE BARROS*, Maria Helena da SILVA CARNEIRO** *Colégio Militar de Brasília, **Universidade de Brasília (Brésil).
MOTS-CLÉS : IMAGE – SCHÉMA – DIDACTIQUES DES SCIENCES
RÉSUMÉ : Le schéma est un genre d’image, dont, malgré sa simplicité, la compréhension n’est pas toujours évidente par les élèves. Ainsi, dans ce travail nous avons analysé les schémas qui représentent le processus de division cellulaire, dans six manuels scolaires de biologie. En analysant les données, nous avons pu constater que, dans un même chapitre, les auteurs utilisent différents codes pour représenter les chromosomes. Cette multiplicité d’images pour représenter le même objet peut se transformer en obstacle pédagogique à la compréhension du sujet.
ABSTRACT : The schemes are a kind of image, whose understanding, in spite of simplicity, is not always obvious for the students. Thus, in this work, we analyzed the diagrams which represent the process of cellular divisions in six biology high school books. By analyzing, we could note that in the same chapter the authors use various codes to represent the chromosomes. This multiplicity of images to represent the same object can be transformed into a teaching obstacle with the comprehension of the subject.
1. INTRODUCTION
Les manuels scolaires, au Brésil, demeurent l’outil principal de l’enseignement scientifique des différents niveaux de scolarité – du primaire au lycée. Les professeurs et les élèves ne peuvent pas s’en passer ! Cet outil pédagogique utilise de plus en plus différents langages – textuels et iconiques – pour présenter les connaissances scientifiques. Il est rare de trouver dans les pages d’un manuel scolaire de biologie, une page sans images. Une image peut faciliter la compréhension d’un phénomène biologique, « mais il ne faut pas oublier que l’utilisation d’images pose à son tour de
nombreux problèmes ; d’une part, les images “ fixent ” le processus ; d’autre part, elles apparaissent comme des copies de la réalité, alors qu’elles accompagnent la lente élaboration de la connaissance scientifique, se modifiant au gré des développements. De tels problèmes sont fréquents dans l’enseignement de la biologie, et sont liés à la complexité de l’être vivant, système en constante reconstruction. Toute image de lui ne peut donc être qu’un instantané. » (Giordan, 1988,
p. 64).
Dans le cas du sujet en question, la division cellulaire, les images les plus utilisées sont les schémas. Puisque le schéma est un genre d’image, et que, malgré son apparente simplicité, sa compréhension n’est pas toujours évidente pour les élèves, il est légitime de nous interroger quant au rôle pédagogique de ces images dans les manuels scolaires de Biologie. Nous supposons que les schémas représentant la division cellulaire constituent une simplification du phénomène et que, au lieu de faciliter l’apprentissage des élèves, ils peuvent se transformer en obstacle, la lecture et l’interprétation d’un schéma nécessitant initialement l’intervention du professeur.
2. ASPECT THÉORIQUE
Le mot « image » est utilisé dans plusieurs sens : il nous faut donc préciser ce qu’on appelle une image. Dans ce travaille nous considérerons une image comme une « hypoicône » visuelle, qui se matérialise sous la forme d’une photographie, d’un schéma, d’un graphique ou de toutes les sortes de représentations d’un objet ou d’un phénomène capable de transmettre une information, une connaissance, de façon à enrichir un texte écrit ou oral.
Typologie des représentations graphiques contextuelles de Robert Risler, 1997 (p. 46) Six grands groupes de représentations graphiques :
1. « les représentations graphiques photographiques ou de type photographique ; nous les appellerons “ à l’identique visuel ” et plus, simplement, “ à l’identique ” ;
2. « les représentations graphiques reconstruites, interprétées, dont l’exemple le plus typique est le dessin au trait reproduisant le contour des formes représentées ;
3. « les points (ou nœuds) représentent des entités, dans des ensembles de signes graphiques comprenant :
4. « des segments de lignes (ou arcs) reliant les nœuds entre eux ;
5. « et des flèches de formes diverses représentant des relations entre les entités en cause ; 6. « des lettres, chiffres, mots intégrés. »
3. MÉTHODOLOGIE
Dans ce travail, nous avons analysé les images représentant la division cellulaire dans les six manuels scolaires les plus utilisés par les lycées publics de Brasília. Pour cela nous avons construit une grille d’analyse à partir de la typologie des représentations graphiques contextuelles proposée par R. Risler (1997), et Ginsburger-Vogel (1987).
Types d’image : figurative (photographie et dessin) ; fonctionnelle (diagramme, schéma,
graphique).
Pour chaque genre d’image, nous avons observé : l’aspect quantitatif ; l’aspect qualitatif ; les problèmes conceptuels.
4. RÉSULTATS ET DISCUSSION
Il apparaît de l’analyse des livres que les contenus sur la division cellulaire sont très détaillés. Si on les compare avec les mêmes contenus présentés dans un livre destiné à l’enseignement de niveau
division cellulaire. Tous les manuels analysés sont très riches en images les plus variées occupant parfois plus des deux tiers d’une page. On observe aussi quelques images qui pourraient être retirées sans préjudice au lecteur.
En ce qui concerne les images, nous en avons identifié quelques-unes qui se retrouvent aussi dans les livres destinés au niveau universitaire (figures 1 et 2). En comparant les deux représentations nous pouvons identifier les transformations subites par l’image présentée dans les manuels scolaires : la figure 1 expose les noms de chaque phase du cycle cellulaire (interphase, prophase, métaphase, anaphase et télophase) et d’autres structures (chromatide, centromère) qui ne sont pas identifiées dans la figure 2. Dans les deux images, l’emphase porte sur le processus de réplication, l’espirilisation et la desespirilisations des chromatides pendant le cycle de reproduction cellulaire.
Figure 1
(BERKALOFF A. e outros. Biologia e fisiologia celular. Trad. Nícia D. Wendell Magalhães. São Paulo : Edgard
Blücher; Brasília. INL. 1975. p. 161)
Figure 2
(AVANCINI DE BRITO E. e outros. Biologia : volume único. São Paulo : Moderna. 1999. p. 204)
Les photographies ne sont pas très communes. Lorsqu’elles sont présentes, il s’agit de microphotographies des chromosomes. Parfois elles ne sont pas très claires. De plus, dans la majorité des cas, les auteurs des manuels ne précisent pas l’échelle et l’origine du chromosome. Ces informations sont très importantes pour que les élèves puissent construire leur modèle mental de l’objet. Dans ce cas, le rôle du professeur pendant le cours est très important. Il doit expliquer le processus de production des microphotographies, ce qu’aucun des livres analysés ne fait. Nous avons trouvé aussi des images « composées », c’est-à-dire des photographies accompagnées de dessins.
Parmi les images utilisées pour présenter les connaissances scientifiques à propos de la division cellulaire, les schémas prédominent. Selon Vézin et Vézin (1998), « un schéma est une
reproduire que les caracteristiques valables pour une catégorie d’objet ou de phénomènes »
(p. 655)
Les recherches dans ce domaine démontrent que l’activité interprétative de ce genre d’image n’est pas seulement guidée par les caractéristiques propres au schéma et par les textes qui l’accompagnent, mais aussi par les connaissances antérieures des élèves. Ainsi, l’analyse du professeur pendant le cours est très importante pour aider les élèves dans la compréhension du phénomène biologique.
On observe que la figure 3 présente les principales caractéristiques de la mitose et de la méiose, et met en évidence la distribution des chromosomes et des chromatides entre les cellules filles et le nombre de divisions engendré par chaque processus. La façon de représenter les chromosomes par un « bâton », semble être consensuelle parmi les auteurs. Dans l’image, on peut voir que le chromosome est représenté selon le cas par un ou deux bâtons. Un chromosome représenté par un seul bâton a une seule molécule d’ADN associée aux protéines ; représenté par deux bâtons, le chromosome est dupliqué. Si l’élève ignore cette norme, sa compréhension du schéma sera incorrecte.
La figure 4 montre la division cellulaire d’une cellule mère. Celle-ci étant toujours représentée à la fin du processus, nous supposons que certains élèves pourraient croire qu’il y a trois cellules au terme de la division (la cellule mère et les deux cellules filles). De
plus, les couleurs employées ne mettent pas en évidence les chromosomes homologues.
Figure 3 (AMABIS J. M., MARTHO G. R. Biologia das
células. São Paulo: Moderna. 2004, p.188)
Figure 4 (SOARES José Luis. Biologia no terceiro milênio, 1: biologia molecular, citologia, histologia.
Figure V.1 (JUNQUEIRA L. C., CARNEIRO, J.
Biologia celular e molecular. Rio de Janeiro : Guanabara
Koogan, 2000, p. 193)
Figure V.2 (AMABIS J. M., MARTHO,G. R. Biologia
das células. São Paulo : Moderna. 2001, p. 162)
5. CONCLUSIONS
Les résultats de cette étude viennent corroborer quelques recherches déjà réalisées sur les difficultés que les étudiants peuvent rencontrer pendant le processus d’apprentissage des concepts scientifiques. Dans cette perspective nous pouvons dire que nous devons évaluer notre méthode d’ensignement et envisager même une redéfinition des programmes de biologie.
BIBLIOGRAPHIE
CARNEIRO, M. H. S.(1997). As imagens no livro didático. In 1º Encontro Nacional de Pesquisa
em Ensino de Ciências. Atas, Águas de Lindóia, p.366-373.
GIORDAN, A., MARTINAND J.-L. (ss la dir.) (1988). Signes et Discours. Nice : Z’Éditions
PERAYA D.(1995). Vers une théorie des paratextes : images mentales et images matérielles.
Recherche en Communication. 4.
RISLER R. (1997). Typologie des représentations graphiques cotextuelles. Schéma et
schématisations, pp 46-52.
VEZIN, J-F., VEZIN, L.(1988), Illustration, schématisation et activité interprétative. Bulletin de