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Conductibilité des gaz issus d'une flamme

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00241056

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241056

Submitted on 1 Jan 1905

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Conductibilité des gaz issus d’une flamme

Eugène Bloch

To cite this version:

Eugène Bloch. Conductibilité des gaz issus d’une flamme. J. Phys. Theor. Appl., 1905, 4 (1),

pp.760-768. �10.1051/jphystap:019050040076001�. �jpa-00241056�

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dans le sens du champ; ils ont une certaine mobilité, surtout dans

les couches de passage, et, comme toutes les molécules sont à leur

tour ions par le double jeu de la recombinaison et de la dissociation

corpusculaire, il doit se produire un mouvement d’ensemble dans le

sens du champ qui facilite la diffusion dans ce sens. Ainsi s’expli- querait simplement la dissymétrie que le changement de sens du

courant met en évidence.

Quant à la variation réversible de la résistance avec l’intensité,

elle est due à ce que le contact prend une température d’autant plus

élevée que le courant est plus intense, sauf au début de la cohéra-

tion, l’effet dominant doit être la variation notable de la surface par laquelle peut se faire le passage du courant.

CONDUCTIBILITÉ DES GAZ ISSUS D’UNE FLAMME ;

Par M. EUGÈNE BLOCH (1).

~ .

-

On sait (2) qu’il existe un nombre assez grand de cas d’ionisa-

tion des gaz dans lesquels les ions ont une mobilité exceptionnelle-

ment faible, si on la compare à celle des ions ordinaires produits par

exemple par les rayons de Rôntgenet les rayons de Becquerel. Ceux-

ci ayant une mobilité de l’ordre de 1 centimètre par seconde dans un

champ de 1 volt-centimètre, ceux-là ont une mobilité de l’ordre de

Om~,01; de plus, ils condensent, en général, la vapeur d’eau simplement

saturante, alors que les ions ordinaires exigent une sursaturation suffisante pour produire la condensation. Le premier exemple d’ions

de ce genre a été signalé par M. Townsend (3) dans les gaz de l’élec-

trolyse. J’en ai rencontré beaucoup d’autres en étudiant l’ionisation par le phosphore et les gaz récemment préparés par voie chimique (Zoe. cit.), et j’ai proposé de les appeler ions exceptionnels, par oppo- sition aux ions ordinaires. Récemment M. Langevin en a trouvé un

nouvel et intéressant exemple en étudiant simplement la conduc-

tibilité propre de l’air atmosphérique (). Conformément à sa nomen-

(1) Communication faite à la Société française de Physique, séance du 2 j juin

.

1905.

(2) E. BLOCH, J. de 111, p . 913 ; 4904 ; Ch. l’h., p. 2~ ; ~ 1905.

(3) TOWNSEXD, Phil. Mag., XLV, p. 12~ ; 1898.

(4) C. R.,1. CXL, p. 23~ ~ 1905.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019050040076001

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clature, j’appellerai désormais ces ions particuliers les gros ions, par opposition aux ions ou ions ordinaires. Ces expressions font, en effet, image, en rappelant la différence principale de ces

deux espèces d’ions, et, d’autre part, on ne peut plus considérer

les nouveaux cas d’ionisation comme exceptionnels. Leur nombre

parait même destiné à s’accroître encore passablement, et l’article

actuel a précisément pour objet l’étude d’un nouvel exemple de gros

ions, fourni par les gaz issus d’une flamme.

2.

-

Le fait que les gaz issus d’une flamme renferment des gros ions était loin d’être inattendu, si l’on se reporte aux travaux qui ont déjà été publiés sur ce sujet. On sait depuis fort longtemps, non

seulement que les flammes elles-mêmes sont fortement conductrices,

mais encore que les gaz qui en sont issus emportent avec eux des ions, et possèdent par suite eux-mêmes une conductibilité très no-

table. C’est même à propos de cet exemple que Giese (~), dans plu-

sieurs importants mémoires, a pu émettre le premier l’hypothèse de

l’ionisation des gaz. De tous les travaux publiés depuis sur ce sujet, je

ne retiendrai que l’un des plus récents, celui de M. Mac Clelland (2) .

Ce physicien place un bec Bunsen ordinaire au-dessous d’une che- minée métallique dans l’axe de laquelle sont fixées des électrodes isolées que l’on peut relier à un électromètre. Les gaz de la flamme montent dans la cheminée, tantôt par l’effet de leur légèreté spéci- fique (due à leur température élevée), tantôt par l’aspiration d’une trompe à eau. Leur conductibilité et leurs propriétés électriques

peuvent ainsi être étudiées à des distances croissantes de la flamme.

M. Mac Clelland a mesuré, en particulier, la mobilité des ions des deux signes, et a imaginé, à cette occasion, la méthode dite des courants gazeux, qui a reçu depuis tant de perfectionnements et d’ap- plications nouvelles (3). Iles résultats qu’il a obtenus peuvent être

résumés dans le tableau suivant, extrait de son mémoire :

On voit qu’à la température la plus basse qui ait pu-être atteinte

~

(2) MAC CLELLAND, Phil.1Uag., 5e série, t. XLVI, p. 29; 1898.

(") Voir, parexempIe.E. BLOCH, Ch. Ph., IV, p. 65: 1905.

(4)

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la mobilité des ions était déjà tombée à Omm,4. Ce résultat, publié

peu après les premières mesures de mobilité des ions ordi-

naires, par MM. J.-J. Thomson et Rutherford, n’a pas attiré grande attention, vraisemblablement à cause du faible degré de précision auquel on pouvait prétendre à cette époque. De plus, la sensibilité des méthodes électrométriques ayant été sans doute insuffisante à ce moment, M. Mac Clelland n’a pas pu ramener les gaz jusqu’à

la température ordinaire et voir si l’on accentuait ainsi l’écart

qui existait entre ses résultats et ceux de MM. J.-J. Thomson et Rutherford.

A la suite de mes expériences sur les gros ions, il m’a paru vrai- semblable que, si les gaz de la tlamme étaient ramenés à la tempéra-

ture ordinaire, la mobilité des ions baisserait jusque vers une limite qui les ferait classer dans cette nouvelle catégorie, et que l’on pour- rait ainsi à la fois accroître et systématiser l’écart qui existe entre

les résultats de M. Mac Clelland et ceux de MM. J.-J. Thomson et

Rutherford. C’est du reste dans cette idée que M. Langevin et

moi avons effectué la mesure du rapport e dans les gaz issus d’une flamme (’ ) : ce rapport représente, d’après M. Langevin, le rapport du

nombre de recombinaisons au nombre total de collisions entre ions de signes cont.raires. Si les ions ont effectivement une très faible

mobilité, on doit trouver évidemment

=

1, alors que, pour les

petits ions, M. Langevin avait trouvé e = 0,27. La méthode em-

ployée, modification de celle de M. Langevin, est une méthode de courant gazeux, qui m’avait déjà servi pour les ions du phos- phore (2)@ mais qui avait reçu de sérieux perfectionnements: les gaz de la flamme étaient refroidis complètement et la mesure faite par

une méthode de zéro au moyen d’un électromètre très sensible. Le résultatfut : s =0,7. Ce nombre, beaucoup plus grand que celui qui

est relatif aux petits ions (0,27), indique que les collisions sont beau- coup plus souvent suivies de recombinaisons et, par suite, les mobi-

lités bien plus faibles. Cependant le fait que le résultat est encore

notablement inférieur à l’unité semble difficile à expliquer, si les mo-

bilités ont la valeur extrêmement faible correspondant aux gros ions (0~,01).

La question méritait donc à tous égards d’être reprise, et c’est

(1) P. LANGEVIN et E. BLOCH, C. li., 14 novembre 1904.

(2) Voir sur tout ce qui est relatif au rapport E: P. LANGEVIN, Ann. Ch. Ph., t. XXVII; 1903 ; -E. BLOCH, Ann. Ch. Ph., IV, p. 102; 1905.

,

(5)

763

pour cela que j’ai effectué la mesure directe des mobilités dans les gaz issus d’une flamme dans des conditions expérimentales aussi simples que possible.

3.

-

La méthode employée est une méthode de courant gazeux : le courant d’air d’une canalisation d’air comprimé passe dans un déten-

deur, puis dans un robinet à pointeau P (fig. 1) qui permet de régler son

débit. Il traverse ensuite une colonne de coton C de 20 centimètres de longueur, destinée à arrêter complètement les poussières et les

ions qu’il peut renfermer. Puis il arrive au niveau d’une très petite

flamme de gaz d’éclairage F qui jaillit dans l’axe d’un tube métal-

lique. 11 entraîne avec lui les ions produits par cette flamme, et le

refroidissement des gaz s’opère extrêmement vite, car la petite

flamme bleue utilisée n’a guère que 1 à 2 millimètres de longueur

sur 1 millimètre de diamètre. Les gaz parcourent une série de tubes

et de récipients métalliques plus ou moins volumineux (tels que le

récipient A) avant d’arriver dans le tube cylindrique en laiton T

se font les mesures électriques. Ce tube, de 28 millimètres de dia-

mètre, porte suivant son axe une électrode en laiton E de 1 centi- mètre de diamètre et 50 centimètres de longueur qu’une tige de sou-

tien, isolée à l’ébonite, permet de relier à l’électromètre. Le bouchon d’ébonite est séparé par un tube métallique, servant de tube de garde et maintenu au potentiel zéro, d’un anneau d’ébonite fixé sur

le tube T. On évite ainsi toute espèce de fuite à l’électromètre par l’intermédiaire des supports, et les courants de charge ne peuvent

traverser que le gaz. Toute la canalisation qui met en relation l’élec-

(6)

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trode E avec l’électromètre, est, du reste, électrostatiquement protégée.

L’électromètre employé est un électromètre Curie sensible; son ai-

guille est chargée en permanence à 90 volts. L’une des paires de qua- drants Q’ est reliée en permanence à la cage (sol), l’autre Q lui est reliée

par l’intermédiaire d’un interrupteur électromagnétique 1 que l’on

peut actionner à distance, et peut ainsi être isolée au moment de faire une mesure. C’est à cette paire de quadrants qu’est reliée l’élec- trode E. Le tube est chargé à un potentiel variable au moyen d’une batterie de petits accumulateurs. Afin de faire varier le potentiel

dans des proportions bien connues et d’éliminer les’ inégalités des

.diverses boîtes d’accumulateurs, la batterie entière est fermée sur une très forte résistance R fi mégohm), dont une des extrémités est au sol, et dont un point variable est relié au tube T. On cons-

titue ainsi une sorte de potentiomètre, au moyen duquel le potentiel du tube T peut être amené depuis la valeur zéro jusqu’à

la force électromotrice totale de la batterie de charge.

Quel que soit le potentiel du tube T, toutes les enveloppes métal- liques traversées par le gaz depuis la ilamme jusqu’à l’électrode lui

sont constamment reliées, et par suite sont portées au même poten- tiel (il est nécessaire à cet effet de les isoler). Les gaz de la flamme, produits ainsi dans un champ nul, ne sont par la suite soumis à

aucun champ avant d’arriver dans le tube de mesure, et la distribu- tion des ions peut y être regardée comme uniforme, surtout si l’on considère que l’on soumet à dessein les gaz à des ressauts assez

nombreux destinés à les brasser le mieux possible.

Pour vérifier la constance du débit de gaz et mesurer la valeur de

ce débit, les gaz arrivent, au sortir du tube T, dans un tube de verre, qui porte en dérivation un manomètre sensible M du type Tôpler à

bulle de xylène. Les déviations de cette bulle, dues à la chute de

pression du gaz le long du tube de verre, c’est-à-dire à la viscosité de l’air, permettent de connaître le débit à chaque instant, après que l’on a fait un étalonnage convenable au moyen d’un vase de Mariotte (’).

Le débit a toujours été parfaitement constant pendant toute la durée

d’une série de mesures (en moyenne 150 centimètres cubes par

seconde).

(1; Voir pour le détail de cette méthode d’étude des débits gazeux : E. BLOCH,

Ann. CIc. ,1V, p. 4-7; 190~.

(7)

765

L’expérience étant mise en marche et le régime permanent atteint,

on charge le tube T à des potentiels positifs ou négatifs progressive-

ment croissants, de manière à créer des champs correspondant à

l’intérieur du condensateur cylindrique TE. Ce champ amène les charges d’un certain signe sur r électrode E, de sorte que si, à chaque fois, on isole avec l’interrupteur I la paire de quadrants Q, la mesure

faite au chronomètre de la vitesse de déviation de l’électromètre

mesure l’intensité du courant qui traverse à ce moment le gaz du con- densateur. La courbe donnant les intensités de courant en fonction des

potentiels du tube est la courbe dite de saturation. Lathéorie montrer)

que, si les ions recueillis par l’électromètre ont une mobilité parfai-

tement définie K, cette courbe doit avoir la forme indiquée sur la (courbe I) ; si l’on construit cette courbe et si l’on détermine

l’abscisse V du coude, la mobilité des ions se calcule par la for- mule : -.

dans laquelle a, b et 1 représentent les rayons des deux armatures.

du condensateur et la longueur de l’électrode, U le débit du gaz.

Si, au contraire, le gaz renferme des ions de mobilités variées, le coude net de la figure doit être remplacé par un raccord à courbure

plus ou moins rapidement variable, les abscisses des points à forte

courbure permettant encore d’évaluer une mobilité moyenne par la même formule ()).

4.

-

Voici maintenant les résultats des expériences.

Il est facile d’augmenter progressivement la durée du séjour des

gaz dans les récipients intermédiaires entre la tlamme et le tube de

mesure T. Il suffit, pour cela, d’augmenter le volume de ces réci-

pients A, et la connaissance de la durée de séjour se déduira avec

une approximation suffisante de celle du débit et du volume total des

récipients. J’ai ainsi ajouté peu à peu en série des récipients de plus

en plus grands (de 3 à 100 litres), de manière à augmenter la durée

du séjour des gaz de quelques secondes à vingt-deux minutes. Or les

courbes de saturation ont au début l’aspect de la courbe II ( fig. 2) ;

peu à peu les courbes se déforment et elles finissent par prendre

(1) Cf. Ans. C7t. Ph., loc. cit., p. 65.

(’’) LANGEYIN, C. R., t. CXL, p. 232; 1905.

J. de Phys., 4e série, t. IV. (Novembre 1905.) 51

(8)

766

l’aspect de la courbe III. Les conclusions qu’il faut tirer de là sont

évidentes :

Au début, la forme de la courbe se rapproche de la forme théo-

rique I. Il y a donc dans le gaz des ions d’une mobilité assez nette- ment définie, et, si l’on calcule cette mobilité en se servant de l’ab- scisse du point H, on trouve des nombres compris entre omm,5 et

i millimètre. A mesure que la durée du parcours imposé aux gaz va

en augmentant, la mobilité devient moins bien définie. Cependant sa

valeur moyenne diminue fortement, et elle finit par atteindre des valeurs de Lordre de 0--,01. Il s’est donc formé dans le gaz des gros

ions, mais il a fallu pour cela un temps allant jusqu’à quinze ou vingt minutes.

Fm. 2.

Une fois cette limite atteinte, on constate aisément que le courant de saturation correspondant aux ions négatifs est plus intense que celui qui correspond aux ions positifs, et cela dans le rapport de 5 à

4 environ. Le gaz doit donc emporter avec lui un excès de charges négatives. Cette conclusion se vérifie facilement en envoyant les gaz dans un cylindre de laiton rempli de coton et relié à l’électromètre.

Ce cylindre, arrêtant toutes les charges présentes dans le gaz, fonc- tionne comme cylindre de Faraday, et l’électromètre accuse effec- tivement une charge négative (~ ) .

Les résultats précédents expliquent la valeur 0,7 trouvée pour le

rapport dans les gaz de la flamme (voir plus haut). Les mesures

sur le rapport E ont en effet été faites dans des conditions telles que les mobilités utilisées étaient voisines de Il est donc naturel (1) Ce fait était déjà connu depuis assez longtemps, puisque lord Kelvin l’a

signalé dès 1897 (Nature, avril 1891).

(9)

767

que le rapport du nombre de recombinaisons au nombre total des collisions ait été plus grand que pour les petits ions, sans arriver cependant à égaler tout à fait l’unité. Qu’arriverait-il si, profitant des

indications obtenues, on faisait à nouveau la mesure de ~, en opé-

rant cette fois sur des gaz assez vieux (t 5 ou 20 minutes), de ma-

nière à avoir des mobilités de l’ordre de Atteindrait-on la limite e =1 que prévoit la théorie ?

-

Je n’ai pas tenté l’expérience,

à cause même de la particularité établie plus haut de l’existence d’une charge négative dans le gaz. Le champ intérieur qui en résulte

modifie les conditions théoriques l’on s’était placé pour faire le calcul conduisant à la connaissance du rapport E, et l’expérience ne

serait plus susceptible d’une interprétation claire.

Au fait maintenant établi de l’existence de gros ions dans les gaz de la flamme suffisamment vieux, il faut ajouter ceci : la diminution de la mobilité est assurément due dans les premières secondes à la

chute de température; mais, dans les conditions où j’ai opéré, les

gaz de la flamme sont entièrement ramenés à la température ordinaire

au bout d’un temps qui n’excède pas trente secondes, et cependant

à ce moment la faible mobilité limite est loin d’être atteinte. C’est

ce qu’un thermomètre quelconque placé dans le tube, et bien isolé

thermiquement, permet de vérifier immédiatement. C’est donc à un

autre mécanisme qu’au simple refroidissement qu’il faut attribuer la chute progressive et lente de la mobilité qui continue à se pro- duire dans le gaz après les trente premières secondes, et qui, en se prolongeant pendant quinze à vingt minutes, ramène finalement la mobilité à celle qui caractérise en moyenne les gros,ions. Il existe

dans les ions produits au début une cause d’instabilité qui les oblige

à accroître peu à peu leur masse jusqu’à un état final

stable,. Cet accroissement de masse, décelé par la décroissance de la mobilité, se fait peut-être par la diffusion vers les centres chargés

de la vapeur d’eau contenue dans les gaz de la flamme. Mais, quoi qu’il

en soit, il semble certain que la mobilité ne correspond pas à un état stable tant qu’elle n’a pas atteint sa valeur la plus basse. La

conclusion la plus importante de ce travail me paraît donc être

celle-ci :

Les gaz de la flamme renferment des ions dont la mobilité va en

diminuant avec le temps jusqu’à ce qu’elle ait pris (après ou

vingt minutes) une valeur finale stable ; elle est alors du mêJne ordre

que celle des autres gros ions connus.

(10)

768

5.

-

Je terminerai en rapprochant ce résultat d’autres faits déjà

connus :

f 0 D’après la théorie de la condensation sur les ions développée

par M. Langevin, j’avais émis antérieurement l’hypothèse (loc. cit.) qu’il ne saurait exister aucun intermédiaire entre les gros ions et les

petits ions : ces deux catégories seraient nettement distinctes et sans liaison continue possible. Cette hypothèse, confirmée jusqu’ici

par tous les faits, est d’accord aussi avec le résultat précédent,.

puisque les mobilités intermédiaires observées dans les gaz de la flamme ne sont pas stables et tendent à diminuer. Mais on rencontre

ici un caractère nouveau des gros ions, c’est la possibilité d’une for- mation remarquablement lente. M. Langevin (’ ) a du reste exposé

récemment le résultat d’expériences sur le mode de formation des gros ions qui sont pleinement d’accord avec la même hypothèse.

2° L’expérience bien connue de la condensation dans les jets de

vapeur réussit avec les rayons de Rôntgen et de Becquerel (petits ions), mais d’une manière beaucoup moins brillante qu’avec le phos- phore, les flammes et l’aigrette. De ces trois derniers exemples, les

deux premiers comportent, d’après ce qui précède, la présence de

gros ions. Les gros ions ne seraient-ils pas, dans tous les cas, la cause

principale de la condensation intense dans le jet de vapeur? S’il en

est ainsi, les gaz avoisinant une aigrette doivent renfermer des gros

ions, et diverses indications permettent déjà de faire cette hypothèse

avec quelque vraisemblance. Je me propose de revenir plus tard sur

cette question, ainsi que sur d’autres cas de gros ions dont l’existence

paraît des plus probables ( ~) .

SUR UNE PARTICULARITÉ DE LA DOUBLE RÉFRACTION ACCIDENTELLE DANS LES LIQUIDES

(Deuxième note) ;

Par M. LAD. NATANSON.

Dans sa première note (3), Zaremba admettait évidemment que les équations dont j’avais fait usage dans mon mémoire Su)- une parti-

(1) Séances cte Za Société de Physique, mai 1905.

(2) Par exemple, les gaz avoisinant une étincelle électrique ou un arc électrique.

(3) J. cle Pltys., 4e série, vol. III, p. 606 ; août 1904.

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