HAL Id: jpa-00205876
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205876
Submitted on 1 Jan 1964
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Détermination spectroscopique du moment quadrupolaire du noyau de 241Pu
René-Jean Champeau
To cite this version:
René-Jean Champeau. Détermination spectroscopique du moment quadrupolaire du noyau de
241Pu. Journal de Physique, 1964, 25 (8-9), pp.825-830. �10.1051/jphys:01964002508-9082500�. �jpa-
00205876�
825.
DÉTERMINATION SPECTROSCOPIQUE
DU MOMENT QUADRUPOLAIRE DU NOYAU DE 241Pu Par RENÉ-JEAN CHAMPEAU,
Laboratoire Aimé-Cotton, C. N. R. S., Bellevue, Seine-et-Oise.
Résumé.
2014L’étude des structures hyperfines de trois raies du spectre d’étincelle de 241Pu,
émises par un tube à décharge sans électrodes et enregistrées à l’aide du spectromètre Fabry-Perot
a permis de calculer le facteur d’intervalle quadrupolaire B du niveau 5f6 7s 8F3/2 de Pu II. Le
moment quadrupolaire du noyau a été déduit de la valeur de B, en utilisant la fonction d’onde du niveau 8F3/2 en couplage intermédiaire. On trouve ainsi :
Q
=+ (5,6 ± 2) 10-24 cm2
en accord avec les prévisions théoriques de Mottelson et Nilsson.
Abstract.
2014The quadrupole coupling factor B of the 5f6 7s 8F3/2 level of Pu II has been deri- ved from hyperfine structure measurements of three spark lines of 241Pu, emitted by an electrodeless discharge tube and recorded with a Fabry-Perot spectrometer. The nuclear quadrupole moment
has been deduced from the B value using the wave function of the 8F3/2 level in intermediate
coupling. One thus finds :
Q = + (5,6 ± 2) 10-24 cm2
in good agreement with the theoretical predictions of Mottelson and Nilsson.
PHYSIQUE 25, 1964,
1. Introduction.
-Le moment quadrupolaire
du noyau, qui provient du fait que la r6partition
de la charge 6lectrique nuel6aire n’a pas la sym6-
trie sphérique, peut etre évalué par diverses m6-
thqdes qui se groupent en deux catégories.
Les premi6res 6tudient les transitions entre les niveaux d’énergie du noyau et relevent, par cons6- quent, de la physique nuel6aire. La principale de
ces m6thodes est l’excitation coulombienne.
Les m6thodes de la seconde cat6gorie, qui sont
du ressort de la spectroscopie atomique ou mole- culaire, dans le domaine optique ou hertzien, s’atta- chent, au contraire, aux interactions entre le noyau et les 6lectrons. En premiere approximation,
le champ cree par le noyau est, en effet, celui d’une charge 6lectrique ponctuelle. Mais le moment ma- gn6tique V. et le moment quadrupolaire Q du noyau introduisent de faibles perturbations : le moment angulaire des 6lectrons j est alors couple au spin
nucléaire I pour former le moment angulaire total
de l’atome F ; chaque niveau de structure fine WJ est, par suite, decompose en un certain nombre de sous-niveaux hyperfins correspondant chacun a
une valeur du nombre quantique F (F peut prendre
les valeurs J + 1, J + I - 1, ..., J - II ) et
dont les energies Wp sont donn6es par la formule de Casimir :
oii A d6signe le facteur d’intervalle magnétique
proportionnel à u, B le facteur d’intervalle qua-
drupolaire proportionnel A Q et C la quantite
La mesure des structures hyperfines des raies permet de calculer les facteurs A et B. Ensuite, si
les fonctions d’onde 6lectroniques sont connues
avec assez de precision, on peut d6duire de A la
valeur du moment magn6tique et de B celle du moment quadrupolaire. (II faut noter cependant
que si I = 0 ou 1 j2, il n’y a pas d’interaction qua-
drupolaire entre les electrons et le noyau : dans ce
cas, les m6thodes spectroscopiques ne peuvent donner aucun renseignement sur le moment qua- drupolaire.)
Dans un precedent article [1], nous avons deduit
le moment magn6tique nucl6aire du plutonium 241
de la mesure des structures hyperfines des raies
4 206,4 A (f6 S2 7Fo
-23 7661) du spectre d’arc et 4 536,1 A (f6S8F1/2
-22 038,81/2) du spectre d’etincelle.
Ces raies avaient ete choisies pour leur grande
structure hyperfine et parce que l’une et l’autre aboutissent à des niveaux inférieurs qui ne sont pas affect6s par le moment quadrupolaire du noyau
puisque leurs valeurs de J sont respectivement 0
et 1 j2 : dans ces conditions, l’erreur expérimentale
sur la determination du facteur d’intervalle magn6- tique A est r6duite au minimum.
Pour calculer le moment quadrupolaire du noyau il faut, au contraire, disposer du facteur d’inter- valle quadrupolaire B (Tan moins un des niveaux
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002508-9082500
826
profonds du spectre d’arc uu du spectre d’etincelle :
ces niveaux sont, en effete les seuls sur lesquels
1’6tude th6orique [2] a fourni des renseignements
assez precis pour qu’on puisse mener les calculs à leur terme.
Les raies a 6tudier doivent donc r6unir les trois
propri6t6s suivantes : aboutir a un niveau proche
du niveau fondamental dont l a valeur de J soit
superieure ou 6gale a 1 ; avoir une intensité suffit- sante pour que le rapport signal sur bruit de 1’enre-
gistrement soit eleve ; presenter une structure hyperfine assez large pour que le point6 des compo- santes se fasse sans difficultés.
Ces crit6res sont assez restrictifs pour que trois raies seulement, qui appartiennent toutes au spectre d’étincelle et aboutissent au niveau
5fs 78 8 F3/2, conviennent :
II. Dispositif expdrimental.
-a) SOURCE DE
LUMIERE.
-Nous avons utilise un tube a d6charge
sans electrodes excite par un champ de haute fr6-
quence (2 450 MHz). Ce tube a ete realise a Argonne
National Laboratory [3], et mis 4 notre dispo- sition ; il contenait environ 100 yg d’halogenure de plutonium 241.
b) DISPOSITIF D’ANALYSE DU SPECTRE.
-Les
enregistrements ont ete obtenus 4 1’aide du spectro-
m6tre Fabry-Perot photoélectrique qui a ete decrit
a plusieurs reprises [4], [5].
III. D6termination du facteur d’intervalle qua-
drupolaire du niveau 8 F 3/2 de la configuration 5/6 7s.
-a) CHOIX DE LA RAIE LA PLUS FAVORABLE.
-
Gerstenkorn a montre que, dans le cas du pluto-
nium 239, les niveaux superieurs d’oit proviennent
les trois raies mentionn6es plus haut ont des struc-
tures hyperfines tres faibles [6]. L’isotope 239 du plutonium ayant un spin nucl6aire I 6gal a 1/2,
il n’y a pas d’interaction quadrupolaire. II en
r6sulte que les facteurs d’intervalle magn6tique A239 de ces niveaux sont tres petits ; par suite,
ceux des niveaux correspondants de l’isotope 241
sont aussi tres faibles, du fait de la relation :
On ne peut en d6duire pour autant, dans le cas general, que la structure hyperfine de ces niveaux
est n6gligeable, une structure notable, d’origine quadrupolaire ne pouvant etre exclue a priori.
Toutefois, pour le niveau 24 366 cm-1 (niveau de depart de la raie 4 472,7 A), la valeur de J 6tant
6gale a 1/2, la structure hyperfine est uniquement d’origine magn6tique et on peut affirmer que 1’ecart des deux sous-niveaux hyperfins est inférieur
a 10 mK. C’est donc la raie 4 472,7 A qui nous
servira de base, les deux autres raies n’étant utili- s6es qu’a titre de verification.
b) STRUCTURE HYPERFINE DE LA RAIE 4 472 Å.
-