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Couplage quadrupolaire et structures cristallographiques et magnétiques de quelques composés ioniques du fer
J. Chappert
To cite this version:
J. Chappert. Couplage quadrupolaire et structures cristallographiques et magnétiques de quelques composés ioniques du fer. Journal de Physique, 1967, 28 (7), pp.555-562.
�10.1051/jphys:01967002807055500�. �jpa-00206552�
COUPLAGE
QUADRUPOLAIRE
ET STRUCTURES
CRISTALLOGRAPHIQUES
ETMAGNÉTIQUES
DE
QUELQUES COMPOSÉS IONIQUES
DU FER(1)
Par
J. CHAPPERT,
Laboratoire de Diffraction neutronique, Centre d’Études Nucléaires de Grenoble
(2).
Résumé. 2014 Nous avons étudié par effet Mössbauer
(Fe57)
lescomposés ioniques
du fertrivalent :
Fe2O3CaO,
FeOF etFexMn1-xTO3 (T
= Terre rare ouyttrium).
Des informations sur la structure
cristallographique
sont obtenuesgrâce
augradient
dechamp électrique (G.C.E.) qui peut
être déduit de l’interactionquadrupolaire
observée enl’absence d’interaction
magnétique.
Dans le cas deFe2O3CaO,
les ions Fe serépartissent
entredeux sites
cristallographiquement
différents et nous avonscomparé
les interactions observées à celles calculées àpartir
des donnéescristallographiques.
Pour FeOF,l’élargissement
desraies du
spectre
nous apermis
de conclure à un désordreanionique,
cequi
estqualitativement
en accord avec les calculs de G.C.E. Pour
BexMn1-xTO3
dont lasymétrie
cristalline esthexagonale
ou
orthorhombique (pérovskite)
selon x et T, nous avons relié l’interactionquadrupolaire
audegré
de déformation de la structure.Si une interaction
magnétique
se superpose à l’interactionquadrupolaire,
laposition
desraies du
spectre hyperfin dépend
del’angle
entre l’axeprincipal majeur
du G.C.E. et la directiondes
spins.
Ceci nous apermis
deprévoir
pour FeOF un modèle de structuremagnétique
quenous avons ensuite vérifié par diffraction
neutronique.
PourFexMn1-xYO3 hexagonal,
lesvaleurs
expérimentales
despositions
des raies sont en accord avec la structuremagnétique
déterminée par Bertaut et al.
Abstract. 2014 We have studied
by
the Mössbauer effecttechnique (Fe57)
the ioniccompounds
of trivalent iron :Fe2O3CaO,
FeOF andFexMn1-xTO3 (T
= rare earth oryttrium).
Information
concerning
thecrystallographic
structure is obtainedby investigating
the electric fieldgradient (E.F.G.)
if the pure electricquadrupole
interaction is known(no magnetic
interac-tion).
In the case ofFe2O3CaO,
the iron ions are located in two differentcrystallographic
sites and we compare the observed interactions with the interactions calculated from the
crystallographic
data. For FeOF, thebroadening
of thespectrum
lines allows us to concludean anionic disorder. This is in
qualitative agreement
with the calculations of the E.F.G.In
FexMn1-xTO3
thecrystallographic
symmetry of which ishexagonal
or orthorhombic(perov- skite) depending
on x and T, we observe a correlation between thequadrupole coupling
and thedistortion of the structure. When there is an additional
magnetic
interaction, the linepositions
of the
hyperfine spectrum depend
on theangle
between themajor principal
axis of the E.F.G.and the
spin
direction. Thus we are able topredict
for FeOF apossible magnetic
structurewhich we have checked
by
neutron diffraction. Inhexagonal FexMn1-xYO3
theexpérimental
values of the line
positions
agree with themagnetic
structure determinedby
Bertaut and al.I. Introduction. - Une des
principales
interactions mises enjeu
dans 1’etude de 1’effet Mossbauer[1]
estl’interaction
quadrupolaire [2].
Celle-ci existe lors-qu’un
noyau de momentquadrupolaire Q
estplace
dans un
champ électrique E
non uniforme. Lapr6-
sence d’une telle interaction
peut
entrainer une leveepartielle
de ladégénérescence
des niveauxd’6nergie.
Dans le cas du noyau
Fe57,
en l’absence d’interaction(1)
Partie de la these de doctorat, Grenoble, 1966.(2)
Adresse actuelle : NationalMagnet
Lab., M.I.T.,Cambridge,
Mass., U.S.A.magn6tique,
lepremier
niveau excite despin 3/2
sedecompose
en deux sous-niveaux conduisant a deux transitionspossibles. Expérimentalement,
on observeun doublet
d’absorption
Mossbauer. Connaissant le momentquadrupolaire Q,
des informations sur legradient
dechamp 6lectrique
peuvent etre d6duites de1’energie
relative des niveaux et reli6es aux donn6escristallographiques.
Si l’interactionquadrupolaire
sesuperpose a l’interaction
magn6tique,
les donn6esexpérimentales peuvent
etre confrontées avec des mod6les deconfigurations
despins permettant
d’orien-ter la recherche de la structure
magn6tique.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002807055500
556
En liaison avec des 6tudes par diffraction des rayons X et des neutrons, nous avons ainsi 6tudi6 par effet Mossbauer les
composes ioniques Fe2o3CaO, Fe2o3BaO,
FeOF etFexMnl-xT03 (T
= terre rareou
yttrium).
Le noyau r6sonnant est Fe57.II.
Appareillage.
- Deuxtypes d’appareillage
dutype électromécanique
ont ete mis aupoint.
L’un àvitesse constante
[3],
l’autre a acceleration cons-tante
[4],
leg6n6rateur
de mouvement 6tant dans les deux cas unhaut-parleur
a double bobine. Les sources6mettrices du
rayonnement
yd’6nergie 14,4
keVconsistent en Co57 diffuse dans
Cu,
Pt ou Cr. Lesd6tecteurs sont soit des
compteurs proportionnels
àremplissage methane-argon,
soit desphotomultipli-
cateurs a cristal INa
(Tl)
de3/10
de mmd’6paisseur.
Des
cryostats [5]
et des fours[6] permettent d’explorer
une gamme de
temperatures
s’6tendant de1,5
OKa 1 350 °K.
III. Gradient de
champ dlectrique.
- Legradient
de
champ 6lectrique
est un tenseur 3 X3 Vjk (Vjk =
aVj 8j 8k avec j
et k - x, y,z) [2].
Parmiles 9
composantes
de ce tenseur, seules 5 sont ind6-pendantes puisqu’il
estsym6trique
et a trace nulleV2 V = 0 a
1’emplacement
dunoyau).
I1 est tou-jours possible
de reduire ce tenseur a sa formediago-
nale en choisissant un
systeme
d’axesocpy, appelés
axes
principaux.
Les troiscomposantes
non nullessont
V««, Vyy
etVYY
reli6es parVyy + Fpp
+vYY
= 0.Donc deux
param6tres
suffisent pour d6finir le gra- dient dechamp 6lectrique.
On choisit habituellement l’orientation des axes defaqon
que :Le
gradient
est d6fini par :Un
gradient
asym6trie
axiale(n)
=0)
est caracté-ris6 par une seule
composante
selon 1’axe dugradient.
IV. Interaction
quadrupolaire
et structure cristal-lographique.
- La connaissance d’ungradient
dechamp 6lectrique
necessite d’unepart
la determina- tion des axesprincipaux,
d’autrepart
l’évaluation descomposantes principales.
1. LA SYMATRIE LOCALE D’UN SITE CRISTALLOGRA-
PHIQUE définit la direction des axes
principaux [2].
Par
exemple,
un axe desym6trie
cristalline est un axedu
gradient
dechamp
et tout axe d’ordresup6rieur
a 2
entraîne n
= 0. Si aucun element desym6trie
ne passe par le site
consid6r6,
il est n6cessaire de calculer le tenseurVjk complet
et de lediagonaliser.
2. LE VOISINAGE D’UN SITE CRISTALLOGRAPHIQUE determine la
grandeur
dugradient.
Eneffet,
pour lescomposes ferriques,
onpeut negliger
la contribution des electrons de 1’atome car la couche6lectronique
3d5possede
unesym6trie sph6rique.
La seule contributionau
gradient provient
donc des ions environnants[7].
L’observation d’interactions
quadrupolaires
nette-ment différentes d’un site a 1’autre dans une meme structure est
particulièrement
illustr6e par le cas du ferrite degallium FexGa2-x03
ou le fer peut choisirentre 3 sites
octa6driques
et un sitet6tra6drique [8-11].
La contribution des ions environnants au
gradient
de
champ 6lectrique peut
etre calcul6e apartir
d’unmod6le de
charges ponctuelles, parfaitement
locali-s6es,
c’est-a-dire un corpspurement ionique. Ainsi,
lescomposantes
duchamp 6lectrique produit
en unpoint (000)
par unecharge e
situ6e en(xyz)
a unedistance r sont
Ej
=ej/r3 avec j
= x, y, z. Lescomposantes
dugradient
dechamp 6lectrique
s’6crivent :
avec j
et k = x, y, z[12].
Lescomposantes globales
Vjj
etVjk peuvent
alors etre calcul6es en effectuantune sommation des
composantes vii
etujk
resultant de la contribution des ions environnants. Mais enplus
dugradient
ainsicree,
les ionspolarisent
lescouches
6lectroniques pleines, proches
du noyau, et renforcent legradient.
Cet effet d’anti-6cran est carac-t6ris6 par le coefficient de Sternheimer yoo
[13].
Finalement,
l’interactionquadrupolaire
se traduitexpérimentalement
par un doublet d’6cartement[7] :
et nous allons montrer sur
quelques exemples
le lienentre ces calculs et
Inexperience.
A. Ferrite
monocalcique Fe203CaO [14].
- La struc-ture
cristallographique
deFe2o3CaO
a ete 6tudi6e enpremier
lieu par Bertaut et al.[15] qui
ont mis enevidence
l’isomorphisme
de cecompose
avecV203CaO orthorhombique (groupe Pnam).
Tous les atomes sont enposition
4(c) :
Deux sites
octaidriques
Fe I et Fe II separtagent
6galement
les ions Fe.Ultérieurement,
Hill et al.[16], puis
Decker et al.[17]
ont affin6 lespositions
ato-miques qui
sontindiqu6es
dans le tableauI,
ainsique les valeurs des
param6tres
de la maille.Utilisant la m6thode d6crite
plus haut,
nous avonscalcule le
gradient
dechamp 6lectrique
a1’emplace-
ment des deux sites Fe I et Fe II.
Expérimentalement,
les deux sites sont caractérisésTABLEAU I
POSITIONS ET PARAMETRES ATOMIQUES DE
Fe2o3CaO
(*)
R est le facteur de confiance calculed’apres
les valeurs des facteurs de structure.par des interactions
quadrupolaires
nettement diffe-rentes
0,72
et0,33 mm/s [14] ( fig. 1).
Nous avons effectu6 les calculs
[18]
apartir
desFIG. 1. -
Spectre
Mossbauer deFe203CaO
montrantdeux doublets d’interaction
quadrupolaire.
FIG. 2. - Valeurs des
composantes Vxx Vyy Vzz
pourun site Fe dans
Fe203CaO
selon le nombre d’ionsenvironnants
compris
a l’int6rieur d’unesphere.
Lescercles
pleins correspondent
a la seule contribution des sixproches
voisinsoxygenes.
558
TABLEAU II
TENSEUR GRADIENT DE CHAMP
ELECTRIQUE
CALCULE POURFe2O3CaO
Les valeurs en
italique
dans la deuxiemepartie
du tableaucorrespondent
auxcomposantes majeures.
TABLEAU III
INTERACTIONS QUADRUPOLAIRES CALCULEES ET OBSERVEES POUR
Fe2O3CaO
donn6es des deux groupes d’auteurs afin d’6tudier l’influence sur les résultats des faibles differences observ6es entre les deux ensembles de donn6es. Aucun element de
sym6trie
ne passant par les sites defer,
nous avons calcule le tenseur
complet
avec les axesde reference
cristallographiques a, b
et c.Afin d’6valuer en
premier
lieu le nombre d’ions environnantsqui
contribuent r6ellement augradient,
nous avons examine la vitesse de convergence de la sommation en tenant
compte
de tous les ionscompris
a l’int6rieur d’une
sphere
centr6e sur l’ion Fe derayon croissant de 5 en 5
A.
Les résultats pour lescomposantes V xx Vyy
etvzz
sontrepr6sent6s
sur lafigure
2. On constate que la convergence est lente etn’est atteinte que pour un rayon de la
sphere
d’envi-ron 30
A,
c’est-à-dire un nombre tresimportant
d’ions.En nous fixant donc 30
A
comme limite de somma-tion,
nous avons calcule le tenseurgradient
dechamp 6lectrique (tableau II).
Ces tenseurs ne sont pas
diagonaux
mais les compo-santes
Vxz
etVy,
sont tou ours nulles. Donc 1’axe z(axe orthorhombique c)
est un axeprincipal.
Lesdeux autres axes
principaux
sont décalés parrapport
a Ox et
Oy
dans leplan xOy.
Une foisdiagonalis6s,
ces tenseurs sont
indiqu6s
dans lapartie
II du ta-bleau II. On observe les
points
suivants :1)
Les 6carts entre les composantesVxx, Vyy, vzz
et les
composantes principales V/X/X’ Vpp, Vyy
sontfaibles. Donc les axes
principaux
sont faiblementdécalés par
rapport
a x et y(a
et borthorhombiques).
2)
Il y a des differencesimportantes
entre les r6sul-tats obtenus a
partir
des deux groupes de donn6es.A
partir
descomposantes majeures VYY
et du para-m6tre
d’asym6trie
n, nous calculons les interactionsquadrupolaires correspondantes (equation (2))
et nousles comparons aux valeurs
expérimentales (tableau III)
d6duites du spectre observe
(fig. 1).
On constate que le meilleur accord avec les valeurs
expérimentales
est obtenu apartir
des donn6es de Decker et al. De ces calculs et de ces résultats onpeut
d6gager
lespoints
suivants :1)
Le mod6le decharges ponctuelles utilise, n6gli-
geant la deformation
possible
des couches 6lectro-niques, impose
des restrictions sur la validite de tels calculs.2)
Enplus
de cepoint,
les interactions calcul6esmettent en
jeu
deux facteurs : le momentquadrupo-
laire
Q du
noyau et le facteur d’anti-6cran yoo. Pour lepremier particulièrement,
les valeurs cit6es dans la litt6rature s’6chelonnent entre0,15
et0,41
barn.La valeur absolue du
gradient
n’a donc pas unegrande signification
et il sembleplus
valable de comparer des interactions. On s’aB’ranchit alors des valeurs deQ
et Yoo. Ainsi on observe dans le tableau III que le
rapport
des interactions calcul6esd’apr6s
les donn6esde Decker et al. est en bon accord avec
1’experience.
3)
Les differences entre les donn6es des deux groupes d’auteurs sont relativement faibles.Cependant,
lesrésultats des calculs montrent un 6cart
important.
Ceci
indique
que de tels calculs n’ont un sens que si la structurecristallographique
est connue avec unegrande precision.
B.
Composis FexMnl-xT03 (T
= terre rare ouyt- trium).
- Lagrande
sensibilité dugradient
auxfaibles
deplacements atomiques peut
etre mise aprofit
dans 1’etude des distorsions de structures. Un cas de distorsion bien connu est celui des
composes
detype p6rovskite FeT03 (T
= terre rare ouyttrium)
àdeformation
orthorhombique.
Par etude aux rayonsX,
Bertaut et al.
[20]
ont montre que la deformation croitlorsque
le rayonionique
de la terre rare d6croit.La variation du
couplage quadrupolaire
en fonctionde la terre rare nous a confirme ce
point ( fig. 3).
Nous avons d’autre
part
6tudi6 l’influence de la substitution du fer par lemanganese [6, 21]
et observequ’il
en resultait une distorsion accrue de la structure.FIG. 3. - Interaction
quadrupolaire
2e pourFeTO3
selon la terre rare T.
Lorsque
le numeroatomique
croit, le rayon de l’ion T3+ d6croit.Cette evolution a ete
6galement
observ6e par examenaux rayons X
[6]. Lorsque
le taux de substitution atteint 50%,
la structureorthorhombique
commencea faire
place
a la structurehexagonale
dutype manganite [22].
C.
Oxyfluorure ferrique
FeOF. - Legradient
dechamp 6lectrique
a1’emplacement
d’un noyau est fortement influence par la nature et ladisposition
desproches
voisins.Dans le cas d’une structure d6sordonn6e ou 1’entou- rage de l’ion Fe3+ varie d’un site a
l’autre,
legradient
de
champ 6lectrique
varie6galement
et on doits’attendre a observer
plusieurs
interactionsquadru- polaires.
C’est a
partir
de cepoint
de vue que nous avons cherche ainterpreter
lesspectres
Mossbauer del’oxy-
fluorure
ferrique
FeOF[23].
Dans 1’6tatparamagn6-
FiG. 4. -
Spectre
Mossbauer de FeOF faisantapparaitre
un
61argissement dissym6trique
des raies du doublet.Cet
61argissement
subsistelorsqu’on
éIève la tem-p6rature.
tique,
on observe un doublet dont les raies sont 61ar-gies (environ
deuxfois)
etl’élargissement
estdissy- m6trique ( fig. 4).
En dessous de latemperature
deN6el,
lesspectres
a six raiesprésentent 6galement
deselargissements
anormaux(fig. 7).
L’6tude cristallo-graphique
de cecompose
a montrequ’il
était dutype
rutile[24],
mais il n’a pas etepossible
par rayons X de determiner si la distribution desoxyg6nes
et desfluors était
statistique
ou ordonn6e. Afind’examiner,
560
au moins
qualitativement,
l’influence surI’aspect
desspectres
d’un d6sordred’anions,
nous avons calcul6 les differentsgradients
dechamps 6lectriques
a 1’em-placement
du noyau de fer.Etant
donne le nombrepratiquement
infini dedispositions possibles
des que le nombre d’ions environnants estimportant,
nousnous sommes limites a la contribution des six
premiers
voisins. L’6tude de la
position
des niveauxd’énergie
de la structure
hyperfine
nous a montre[23]
que l’onpouvait
définir un axeprincipal majeur
selon l’axe de l’octa6dre decoordinence,
c’est-a-dire la direc- tion EF( fig. 5).
En utilisant les
6galit6s
de distances mentionn6essur la
figure 5,
nous d6nombrons 15gradients
diff6-rents
selon la
nature(F-
ou02-)
et lar6partition
desFIG. 5. - Structure rutile de FeOF :
FIG. 6. - Interactions
quadrupolaires
calcul6es et observ6es pour FeOF.
anions sur les six
positions
ABCDEF. Ceci nouspermet de reconstituer un
spectre
Mossbauerrepre-
sent6 sur la
figure
6.Chaque
barre verticaleindique
la
position
du doublet. La hauteur de la barre estproportionnelle
au nombre deconfigurations
d’anionsqui
contribuent a cegradient.
On observe que le« spectre calcule » rend
compte qualitativement
de1’elargissement dissym6trique
des raies. Ainsi nouspouvons conclure a une distribution d6sordonn6e
d’anions,
vraisemblablement consecutive a latrempe
effectuée en fin depreparation [24].
Cette conclusion est d’autant
plus
int6ressante que ni la diffraction des rayonsX,
ni la diffraction desneutrons ne
pouvaient trancher,
lespouvoirs
diffu-sants de 0 et F restant voisins dans les deux cas.
V. Interaction
quadrupolaire
et structuremagné- tique.
- Sous l’influence d’une interactionmagn6- tique,
ladégénérescence
des niveaux nucl6aires est totalement levee. Ainsi pourFe57,
le niveau excite despin 3/2
sedecompose
en 4 sous-niveaux6galement espac6s.
Si une interactionquadrupolaire
se superpose,1’equidistance
des sous-niveaux n’estplus respectée :
ceux-ci se
d6placent
d’unequantite qui depend
dugradient
dechamp 6lectrique,
c’est-a-dire de eq et n.Plusieurs cas sont a considerer
[7] :
a)
Gradient dechamp 6lectrique
asym6trie
axiale(n = 0)
et axe dugradient
faisant unangle
0 avecle
champ
H.L’6nergie
des sous-niveaux nucl6aires de 1’6tat excite3/2
s’6crit aupremier
ordre(e2 qQ gpH) :
b)
Gradient dechamp electrique
non axial(n #: 0)
et un axe
principal parall6le
a H.- H
// composante majeure principale :
- H i
composante majeure principale :
Dans le cas des
composes ferriques,
l’interactionquadrupolaire
pure estg6n6ralement ind6pendante
dela
temperature puisque
la contribution augradient
de
champ provient
seulement des ions environnants.Il est donc
possible,
en 6tudiant lecompose
dans1’6tat
paramagnétique,
de d6duire laquantite e2qQI4.
L’apparition
de la structurehyperfine
dans 1’6tatmagnétiquement
ordonn6 doit donc permettre depr6ciser
soit6,
soit la direction de lacomposante majeure
dugradient
et 1).Le
cas a) peut
etre illustre par1’exemple
des compo- seshexagonaux FexMnl-xY03
avec0,01 x 0,15
[21, 6].
L’6tude d’un monocristal montre que l’axe du
gradient
dechamp 6lectrique (1)
= 0d’après
le voisi-nage)
estdirig6
selon 1’axehexagonal
c. Par compa- raison des interactionsquadrupolaires
dans 1’etatparamagnétique
etantiferromagnétique,
onpeut
conclure que lesspins
doivent se trouver dans desplans perpendiculaires
a 1’axe c, cequi
est conforme al’arrangement triangulaire
mis en evidence par dif- fractionneutronique [25].
Une
analyse
du memetype
a ete faite apartir
desspectres
Mossbauer deFe2o3BaO [26].
L’interprétation
de la structurehyperfine
deFiG. 7. - Structure
hyperfine
de FeOF a 100 oK. On remarque lesélargissements
de raies dus au d6sordreanionique.
Les raies «et p
sont interdites par lesregles
de s6lection. Un calcul des 6tats propres montre
qu’ici
leurs intensités sont effectivement
n6gligeables.
l’oxyfluorure ferrique
FeOF( fig. 7)
necessite1’hypo-
these d’un
gradient
dechamp
non axial avec1) =
0,3 [23]
et lacomposante majeure
dugradient perpendiculaire
a la direction desspins.
Prenant pouraxe
majeur
1’axe de l’octa6dre d’anions(direction
EFde
la fig. 5),
on deduit que lesspins
doivent se trouverdans un
plan perpendiculaire
a EF. Ceplan
contienten
particulier
1’axe c de la maillequadratique.
Par diffraction
neutronique [27],
nous avons v6rifi6ce
point.
La structuremagn6tique
consiste en unarrangement antiferromagnétique parall6le
al’axe c,
tout atome Fe
ayant
huit voisinsproches
aspins antiparallèles ( fig. 8).
FIG. 8. - Structure
magn6tique
de FeOFpr6cis6e
par diffractionneutronique.
VI. Conclusion. - Les structures
cristallographi-
ques et
magn6tiques
ont ete 6lucid6esjusqu’a present principalement grace
auxtechniques
de diffraction des rayons X et des neutronslents,
quecompl6tent
les mesures
magn6tiques.
Le caract6re commun a cestechniques
est la contribution de tous les electrons ducristal,
cequi
permet de lesqualifier
de m6thodesmacroscopiques.
Grace a son caract6re
microscopique, l’effet
Mossbauernous a
apport6
des informationsoriginales :
1)
Aupoint
de vuecristallographique,
car le cou-plage quadrupolaire
reflète lasymitrie
locale d’un site par l’interm6diaire dugradient
dechamp 6lectrique.
Nous avons pu ainsi différencier des sites
in6quiva-
lents comme dans
FexGa2-x03
etFe2o3CaO
et d6duiredes informations sur le
voisinage
d’un site commedans FeOF dans la serie des
p6rovskites
de terrerare.
2)
Aupoint
de vuemagn6tique
dans le cas oul’interaction
quadrupolaire
se superpose a une interac-562
tion
magn6tique. L’interprétation
des spectres nous a ainsipermis
depr6voir
des mod6les de structuresmagn6tiques
pour FeOF etFe203BaO.
Remerciements. -
Je
remercie M. le Professeur Neel de sonappui
bienveillant et M. le ProfesseurBertaut
qui
m’a constammentguide
au cours de cetteetude.
Je
suis6galement
reconnaissant a M. le Pro- fesseurPebay-Peyroula
pour de nombreuses sug-gestions.
Manuscrit reçu le 9
janvier
1967.BIBLIOGRAPHIC
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[5]
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