HAL Id: tel-00011569
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Submitted on 19 Feb 2006
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microrésonateurs à semiconducteurs pompés
optiquement
Yves Ménesguen
To cite this version:
Yves Ménesguen. Motifs transverses et solitons de cavité dans des microrésonateurs à semiconducteurs
pompés optiquement. Physique [physics]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2006. Français.
�tel-00011569v2�
Thèse présentée en vue de l'obtention du diplômede
docteurde l'université de Paris 6
en Informatique,Télécommunications etElectronique
Motifs transverses et solitons de cavité dans des microrésonateurs à
semiconducteurs pompés optiquement
soutenue publiquementpar
Yves Ménesguen
à Marcoussis, le 26janvier2006
Claude Fabre (Président du Jury)
Jorge Tredicce (Rapporteur)
AlainBarthélémy (Rapporteur)
Robert Kuszelewicz (Directeurde thèse)
Massimo Brambilla (Examinateur)
Table des matières 2
1 Introduction 8
1.1 Présentation du sujet . . . 8
1.2 Etat de l'art au laboratoire. . . 12
1.3 Organisationdu manuscrit . . . 13
2 Description théorique des structures optiques auto-organisées 15 2.1 Lesmécanismes dans les microcavités àsemiconducteurs . . . 15
2.1.1 Ladiraction . . . 16
2.1.2 Lacavité . . . 17
2.1.3 Lesnon-linéarités dans lessemiconducteurs. . . 18
2.1.4 Ladiusion . . . 21
2.1.5 Synthèse : lesétats inhomogènes. . . 21
2.2 Outilsanalytiques . . . 23
2.2.1 Lesapproximationset hypothèsesdu modèle dans lessemiconducteurs . 23 2.2.2 Leséquations en régime d'amplication . . . 28
2.2.3 Régime actifampliésans injection . . . 29
2.2.4 Intensité rééchie . . . 30
2.2.5 Domaine de bistabilité . . . 31
2.2.6 L'instabilitéde modulation . . . 32
3 Echantillons et dispositifs expérimentaux 39
3.1 Leprincipeexpérimental . . . 39
3.2 L'expérience . . . 40
3.2.1 Lessources . . . 40
3.2.2 Lesmontages expérimentaux. . . 41
3.2.2.1 Montage de l'expériencede cartographie . . . 42
3.2.2.2 Montage expérimentalen régime d'injection . . . 42
3.2.3 Lesappareils de détection . . . 44
3.3 Leséchantillons génériques . . . 44
3.3.1 Lesmatériaux semiconducteurs . . . 45
3.3.2 Conception d'un VCSEL type . . . 45
3.3.3 Le pompageoptique . . . 46
3.4 Résultatsinitiaux sur les premiersVCSELs . . . 47
3.4.1 Lesrésultats expérimentaux initiaux . . . 47
3.4.2 Analyse des résultats . . . 48
4 Modélisation thermique 54 4.1 Equation de la chaleur . . . 54
4.2 Utilisationde transformées intégrales . . . 56
4.3 Cas des miroirs de Bragg . . . 57
4.3.1 Solutiongénérale pour une couche sans source . . . 57
4.3.2 Matrice d'une couche unique . . . 58
4.3.3 Matrice d'un empilementquelconque . . . 59
4.3.4 Cas d'un milieu périodique . . . 59
4.3.5 Matrice d'un empilementsymétrique . . . 61
4.4 Résolutionen régime stationnaire . . . 62
4.4.1 Miroirs de Bragg . . . 62
4.4.2.1 Zone active . . . 63
4.4.2.2 Substrat . . . 64
4.4.3 Résultats . . . 64
4.5 Calculsthermiques spatio-temporels . . . 66
4.5.1 miroirsde Bragg . . . 66
4.5.2 Equation de la chaleur avec sources . . . 67
4.5.2.1 Zone active . . . 67
4.5.2.2 Substrat . . . 68
4.5.3 Résultats . . . 69
5 Conception et optimisation des échantillons 72 5.1 Lesparamètres à optimiser. . . 72
5.2 L'échantillonMOR5137, un VCSEL avec un miroir arrièresupplémentaire . . . 73
5.2.1 Conception de la structure VCSEL : deux miroirs pour deux fonctions distinctes . . . 73
5.2.2 Résultatsexpérimentaux . . . 74
5.2.2.1 Descriptionde lastructure . . . 74
5.2.2.2 Analyse des performances laser . . . 74
5.2.2.3 Analyse des performances d'échauement . . . 75
5.3 L'échantillonMOR5317, sculpture de la réponse optique . . . 81
5.3.1 Fenêtre de pompage . . . 81
5.3.1.1 Défauts de la structure précédente . . . 81
5.3.1.2 Objectifs de l'optimisation . . . 84
5.3.1.3 Principe de la méthode d'optimisation . . . 84
5.3.2 Résultatsexpérimentaux . . . 85
5.3.2.1 Premiersrésultats expérimentaux . . . 85
5.3.2.2 Polissage mécanique du substrat . . . 87
5.4.1 Leslimites de la méthode d'optimisationglobale . . . 91
5.4.2 Laméthode d'optimisationpar miroir. . . 92
5.4.3 Lesobservations expérimentales . . . 94
5.5 Conceptiond'unestructure VCSOA optimiséepour l'optiquenon-linéaire trans-verse . . . 98
5.5.1 Critères théoriques etpratiques . . . 98
5.5.1.1 Critères théoriques . . . 98
5.5.1.2 Etude théoriquede labistabilitéet de l'instabilitéde modulation100 5.5.1.3 Critères pratiques. . . 102
5.5.1.4 Evaluationde l'échauementd'une structure-test . . . 103
5.5.2 Réalisationexpérimentale . . . 106
5.5.2.1 Structure de l'empilementde MOR5516-17. . . 106
5.5.2.2 Cartographiede l'échantillonMOR5516-17 . . . 107
5.5.2.3 Caractérisation spectrale de l'échantillonMOR5516-17 . . . 109
6 Les motifs transverses et les états localisés 112 6.1 Résultatsexpérimentauxpréliminaires . . . 112
6.1.1 Caractéristiques laser . . . 112
6.1.1.1 Lesmodes laser transverses . . . 112
6.1.1.2 Etude du seuil laser en fonction de la longueur d'onde de la résonance . . . 115
6.1.2 Etude de l'injection optique dans l'échantillonMOR5516-17 . . . 116
6.1.2.1 Désaccord du champ injecté à lacavité . . . 117
6.1.2.2 Variationde l'intensité de pompage . . . 122
6.2 Ecriture/eacement de solitons de cavité . . . 124
6.2.1 Bistabilité des solitonsde cavité en fonction de la puissance d'injection . 124 6.2.2 Ecritureet eacement cohérentsde solitonsde cavité . . . 126
6.2.2.2 Ecriture eteacement cohérents et périodiques d'un soliton de
cavité . . . 128
6.2.3 Bistabilité des solitonsde cavité en fonction de la puissance de pompe . 130
6.2.4 Ecritureet eacement incohérents de solitons de cavité . . . 131
6.2.4.1 Montage expérimentalen écriture incohérente . . . 131
6.2.4.2 Démonstration de l'écriture incohérente . . . 131
6.2.4.3 Démonstration d'écriture incohérente en impulsionlongue . . . 135
6.2.4.4 Démonstration d'écriture incohérente en impulsioncourte . . . 136
6.2.4.5 Démonstration de l'écriture successive de deux solitons . . . 137
6.2.4.6 Démonstration de l'eacement incohérent . . . 139
6.3 Lesclusters de solitons . . . 140
Conclusion 144
Bibliographie 147
A Notations 156
B Une nouvelle étape technologique : le report sur SiC 158
C Calcul de la densité de porteurs intra-cavité 160
Résumé 163
Je voudrais remerciericitoutes lespersonnes quim'ontaidé de près oude loinpour ce
tra-vail de trois années. En premier lieu, mon directeur de thèse, Robert Kuszelewicz qui m'a fait
conance etm'a apporté tout son concours tout aulong de cettethèse. Je veux remercier
éga-lementSylvainBarbay dem'avoiraidéauquotidienen particulierdansletravailexpérimental.
C'étaitun plaisirdetravaillerdanscetteéquipe.IsabelleSagnespoursonénergieànousfournir
des échantillons etLaëtitia Leroy etJulie Dion pour leur concours à la réalisationde l'unique
échantillonqui adonnédes résultatsattendus depuislongtemps. Leservice de mécaniquepour
toutesles piècesréalisées,tous lespetits trous: lisses,letés,lamellés...encore des petits trous,
des petitstrous...Je remercie aussilesrapporteurspour leurtravailde révision,dans des
condi-tions parfois épiques : au Brésil, les bandits de grands chemins ne sont pas intéressés par les
Introduction
1.1 Présentation du sujet
Bien qu'assez peu perçues dans la vie quotidienne, lesnon-linéarités sont très courantes et
responsables de nombreux phénomènes qui nous entourent. Des comportements non-linéaires
ontété misenévidencedans diérents domainesde laphysique,de lachimie,de labiologie,de
l'économie,dessciences sociales...L'émergencede laphysiquenon-linéaireetlesétudesportant
sur lescomportementschaotiques depuisces vingtdernières années prouvent l'intérêtnouveau
que l'on porte à cette discipline.En
1952
, le mathématicien britannique Alan Turing suggéra que des réactions chimiques ayant une dynamique non-linéaire couplée à la diusion pouvaitconduire à la formation de motifs stationnaires rencontrés dans des organismes vivants [87];
l'instabilitéassociée à ce comportement porte désormais son nom. Comme résultats possibles
de cette instabilité, on peut citer parmi les manifestations les plus frappantes : les rayures
du zèbre, les hexagones de la girafe ou les points de la panthère (gure 1.1). Une instabilité
similairea été évoquée pour expliquer la diérenciationcellulairedans lespremières étapesdu
développement embryonnaire [69, 52, 38].
Le premierphénomènenon-linéaire débouchant sur laformationde motifsspatiaux àavoir
étéétudiédemanièresystématiqueestlaconvectionthermiquedanslesuidesparH.Bénardau
Fig.1.1 Exemplesde motifs stationnaires : leshexagones de la girafe,les rayures du zèbre et
les tâches de lapanthère
étéproposéesparLordRayleighen
1916
[62].Ilattribuaitlaformationdecesmotifs(1.2)àune instabilité provoquée par la dépendance en température de la densité du liquide, responsablede la convection. Leséquations régissantla dynamiquede systèmessusceptibles de développer
une instabilitéde Turingsont génériques etserencontrent aussibien en physique qu'en chimie
par exemple.
Fig. 1.2 Rouleaux de Bénard-Marangoni dans un lm d'huile chaué
La formation de motifs spontanés dans des systèmes optiques non-linéaires associés à une
instabilitéde Turingfaitpartie decette physiquenon-linéaire[63, 85,46]. Expérimentalement,
Fig. 1.3 Motifs transverses observés dans une vapeur de sodium
deplusieurssortes.Laformationde motifsaétéobservéedansdessystèmesàvapeurde sodium
(Fig.1.3) [41, 6] où la non-linéarité provient de l'interaction entre un laser intense eectuant
un simple aller-retour dans le milieu et le système atomique soumis à un champ magnétique
externe.Desobservationsontétéeectuées dansun systèmelaseràabsorbantsaturablecomme
la bactériorhodopsine [80], dans des systèmes optiques où le milieu non-linéaire est constitué
d'une valve à cristaux liquides [56, 61, 33] de même que des résonateurs en anneau avec un
milieu dont la non-linéaritéest produite par un cristal photoréfractif[64].
Les motifspériodiques ne sont pas les seules structures non-linéairesrapportées,des
struc-tures localisées indépendantes ou solitons de cavité sont également possibles dans les mêmes
systèmesoptiques.Lessolitonsdecavitésontdessurintensitéslocalesduchampetpeuventêtre
créés par des impulsions d'écriture et rester indéniment stables. Ils font partie de la famille
des solitons spatiauxcar lanon-linéarité auto-focalisanteéquilibrela diraction,par contre ils
sont connés dans la cavité et ne se propagent pas contrairement aux solitons spatiaux
pro-pagatifs. Ceux-ci se propagent dans un milieu Kerr sans diracter, l'intensité du faisceau crée
l'auto-focalisationcompensant la diraction. De plus, les solitons de cavité existent dans des
systèmesdissipatifs quesont lesrésonateurs :lesmiroirsdelacavitéintroduisentdes pertesau
système. Cependant ils restent stables tant que les pertes sont compensées par du gain ouun
sans pertes. Par exemple,lessolitons temporels sont des ondes quisedéplacent sur de longues
distancessans sedéformerniperdrede leurénergie.Letsunami,vagueuniqueforméeàlasuite
d'un tremblementde terre sous-marin, est un exemple paroxystique d'unetelle onde solitaire.
Dans les systèmes à vapeur de sodium, ces structures localisées ont été observées [45] et
étudiées,notammentleurpropriétésd'allumageetd'extinction[66],leursinteractionsmutuelles
[68,67]etleurpotentielapplicatifautraitementdel'informationgrâceàleurpropriétés[65].Les
systèmesàvapeurde sodiumoulesvalvesàcristauxliquidessonttrèssouplesd'utilisationmais
ont l'inconvénient d'être relativement lents et de présenter des solitons de cavité de plusieurs
centaines de micronsde diamètre. Les lasers à semiconducteur dont les non-linéaritéspeuvent
produire aussi des motifs spatiaux et des structures localisées ont l'avantage d'être compacts,
très ables et d'un faible coût de production. Ils sont largement répandus aujourd'hui et sont
devenus indispensables en particulier dans les applications en télécommunications. Portée par
l'augmentation des besoins en traitement et transmission de l'information, l'étude de leurs
propriétés dynamiquesetnon-linéairessuscite actuellement,àjustetitre, beaucoup de travaux
de recherches . Des structures localisées ont été observées dans des systèmes laser [80, 89].
Les étudesmenées à l'INLN (Nice) sur une cavité amplicatriceà semiconducteurs àémission
verticale (VCSOA) pompée électriquement ont mis en évidence pour la première fois [11] des
solitons de cavité. Ces études expérimentales ont conrmé beaucoup des aspects de la théorie
décrivant ladynamique d'unsystème non-linéaire introduited'abord sur un système atomique
à deux niveaux par L. Lugiato[47]et étendue ensuite auxsystèmes à semiconducteurs par M.
Brambilla [15] et collaborateurs [75, 83, 76]. La théorie démontre la possibilité d'inscrire les
solitons de cavitéet de lesadresser individuellement[84], ce qui aété conrmé récemmentpar
les travauxmenés à Nice[28].
Les solitons de cavité ont des propriétés intéressantes pour des applications dans le
trai-tement de l'information. Ainsi, lorsque le système est uniforme, il est théoriquement possible
d'inscrire et d'eacer les solitons de cavité en un point arbitrairedu plan et à n'importe quel
moment. Lessolitons de cavité ontaussi la propriété de semouvoir dans un gradient de phase
(a) (b)
Fig. 1.4 Applications des solitons de cavité au traitement de l'information. (a) Registre à
décalage, (b)mémoire bidimensionnelle recongurable tout-optique.
dans la phase du faisceau d'injection,le solitonse déplacevers lemaximum de laphase,
réali-santunregistreàdécalage(Fig.1.4a).Sionréaliseunemodulationbidimensionneledelaphase
du faisceau d'injection les solitons de cavité que l'on choisit d'écrire se placent au maxima
de la phase, réalisant un prototype de mémoire bidimensionnelle recongurable tout optique,
l'informationest portéepar laprésence ou l'absence de solitons (Fig.1.4b).
1.2 Etat de l'art au laboratoire
LespremierstravauxsurlesujetontcommencéauCNET-Bagneuxparl'étudedespropriétés
de bistabilitédans lesmicrocavitésà semiconducteurs[71, 57]et sesont ensuitenaturellement
tournées vers la formation de motifs. Le milieu non-linéaire est constitué de plusieurs puits
quantiques, ce qui crée une non-linéarité d'indice, initiée par l'absorption du champ dans la
queue d'Urbach [70]. Lesmotifscréés sont étudiésen réection car le substrat des échantillons
est opaque à ces longueurs d'onde[40 , 79, 73]. Ces systèmes passifs ont permis d'observer des
ondes de commutation[26], et des précurseurs de solitons de cavité où les aspects thermiques
entrent en jeu [27] dans ladynamique et empêchent laformation de structures stationnaires.
Ces premierstravaux ont été réalisés dans lecadre du projet européen ESPRIT LTR
PIA-NOS (Processing of Information by Arrays of Non-Linear Optical Solitons) qui a débuté en
semi-conducteurs présentant un régime de fonctionnement permettant la formation de solitons de
cavité.Ledeuxièmeobjectifvisaitlesapplicationsautraitementdel'informationdespropriétés
particulièresdessolitonsde cavité.Ceprojets'inscrivantdansle
4
e
programme-cadreeuropéen
étaitunecollaborationd'équipesduPTBàBraunschweig,del'universitédeStrathclydeà
Glas-gow, de l'I.N.F.M de Milan, de l'I.N.F.M de Bari, de l'université d'Ulm, de l'I.N.L.N de Nice
etdu CNET de Bagneux. Ce projet a pris n en avril
2002
et lestravaux présentés dans cette thèse ont débuté en octobre2002
et s'inscrivent dans la continuité de ce projet. Un nouveau projet (FunFACS :Fundamentals, Functionalitiesand Applications of Cavity Solitons),inscritdans le
6
e
programme-cadre européen, réunit la plupartdes partenaires de PIANOS auxquels
s'ajouteleLAAS(Toulouse)etadémarréen avril
2005
.Ilapourobjectifsde réaliserunlaserà soliton de cavité fonctionnanten régimecontinu,ainsi qu'en régimepulsé an d'aboutir àunelocalisationtridimensionnelle du champ [16] (solitons3D). Il viseégalement àlaréalisationde
prototypesde fonctions tout-optiquesutilisantles propriétés spéciques des solitons.
1.3 Organisation du manuscrit
L'organisationgénéraledecemémoiresuitlaprogressionchronologiquedesrésultatsobtenus
durantcestroisannéesdedoctoratpasséesauLaboratoiredePhotoniqueetdeNanostructures.
Le chapitre 2 présente les phénomènes physiques mis en jeu dans les microcavités à
semicon-ducteurs ainsi que les équations du modèle de cavité amplicatrice. Le chapitre 3 présente
des schémas simpliés des montages optiquesutilisés pour la caractérisationet lesexpériences
non-linéaires. Ce chapitre présente aussi les sources laser, les outils de détection utilisés dans
lesexpériences etmontre lesrésultatsobtenusavec lespremierséchantillons.Commeondésire
travailler dans un régime d'amplication proche du seuil laser, le meilleur moyen de
s'assu-rer qu'il est aussi proche du seuil qu'on le souhaite est de montrer que l'on est capable de le
franchir. On caractérise donc systématiquement le seuil laser des cavités amplicatrices. Les
résultatssur lespremierséchantillonsont rapidementmontré qu'unéchauement excessifétait
re-cherchés. Au chapitre4,on analyseles sourcesde chauage possibles etonprésente lescalculs
d'échauement eectués concernant les VCSOAs. Le chapitre 5 présente les voies
successive-ment empruntées pour améliorer les performances des VCSOAs en diminuant l'échauement
dû aupompageoptiquemaisaussi ententantd'enatténuerleseets.Lechapitre6présenteles
résultatsobtenussur unestructure dontlescaractéristiquesontd'abord été déniesd'un point
de vue théorique puis traduites en terme de structure VCSOA réelle. Cette structure conçue
etfabriquée aulaboratoireprésente leseets non-linéairesattendus quimènent àl'observation
Description théorique des structures
optiques auto-organisées
Cechapitredécritlaphysiquemiseenjeudanslesmicrorésonateursàsemiconducteursdans
lebutde dénirlesconditionsprésidantàlaformationde structuresoptiques auto-organisées:
motifspériodiques, structures localisées et solitonsde cavité. Tout d'abord une approche
phé-noménologique explique les diérents mécanismes en présence et en fait une synthèse pour
présenter les nouveaux états de la lumière créés par leur interaction. La deuxième partie du
chapitreprésentelemodèlethéoriquequipermetdedécrirelaformationdemotifsetdesolitons
de cavité.
2.1 Les mécanismes dans les microcavités à
semiconduc-teurs
Les mécanismes importants dans les microcavités laser de large diamètre sont ceux qui
couplent l'information portée par un point avec son voisinage et les non-linéarités du
semi-conducteur. Les diérents mécanismes non-locaux sont avant tout la diraction de la lumière
associée à l'eet de rétroaction apporté par la cavité et la diusion des porteurs. Quant aux
dif-fraction a pour eet de répartir l'information du champ lumineux porté par un point sur une
tâche après propagation, quant aux porteurs créés dans la bande de conduction ils sont libres
de circuleretdonc dediuser danslematériau.Lesparagraphessuivantsdécriventun àunces
mécanismes et leur synthèse audernier paragraphe développe les états de lalumière résultant
de leur interaction.
2.1.1 La diraction
La diraction de la lumière a une longue histoire puisque c'est au père jésuite italien de
Bologne Francesco Grimaldi (1618-1663) que l'on attribue généralement la découverte de la
diraction. Enfermé dans une chambre obscure, il perçait de minusculestrous dans un rideau
noir exposé au soleil, il interposait sur le chemin du faisceau une fente , un trou, un bord
d'écran, des cheveux, des plumes d'oiseaux, de la toile. Chaque fois il observait sur un écran
placéderrièredes franges iriséesen dehors dutrajetgéométrique normal,ilappellece nouveau
phénomène ladiraction.
Christiaan Huygens (1629-1695) s'est aussi intéressé à l'optique dans son Traité de la
Lu-mière publié en 1691. Il proposa un modèle de propagation de la lumière sous formed'ondes
sphériques delamêmemanièrequelesondesàlasurfacedel'eauoulesondesacoustiques dans
l'air, lathéorie ondulatoire de la lumièreétait née.
Thomas Young (1773-1829) relançala théorieondulatoire de la lumièrevers 1804 avec une
expériencesimilaireàcelle de Grimaldi:deux petitstrous voisins placésdans lefaisceaud'une
sourceponctuelleagissentcommedeuxsourcesponctuellescohérentes etpermettentd'observer
des franges d'interférences. Il put évaluer grâce à un modèle ondulatoire les longueurs d'onde
du rouge (
0, 7µm
)etdu violet(0, 42µm
).AugustinFresnel(1788-1827)futrécompensé pour son travailsurladiractionen 1819par
l'académie des Sciences. Il inventa des miroirs etun biprismequi porte son nom. Il s'intéressa
ensuiteà lapolarisationde la lumièreetdécouvritqu'elle était polarisée transversalement àla
formelle destravauxsur leschamps électriqueetmagnétique. Il aboutitàun ensemble
d'équa-tions à partir desquelles on peut décrire l'ensemble des phénomènes électromagnétiques et en
particulier lapropagation des ondes lumineuses.
On doit à Louis de Broglie (1892-1987)la mécanique ondulatoirequi réconcilie les travaux
d'Einsteinsur l'aspectcorpusculairede lalumièreetlesprécédentssurlanatureondulatoirede
la lumièreen instaurant ladualité onde-corpusculede toute particule.George Paget Thomson
etClintonJosephDavisson obtinrentleprixNobelen
1937
pour ladécouverte deladiraction des électrons conrmant l'aspect ondulatoirede lamatière.Principe d'Huygens-Fresnel La diraction est un phénomène d'éparpillement de la
lu-mière. D'après l'énoncé du principe d'Huygens-Fresnel, la lumière se propage de proche en
proche et chaque point atteint par elle se comporte comme une source secondaire qui réémet
des ondelettes sphériques de même amplitude, même fréquence et même phase. L'amplitude
complexede l'ondelumineuseen unpointest lasommede touteslesamplitudes complexesdes
ondes lumineuses des sources secondaires : lesondes interfèrent aupointconsidéré.
La propagation d'uneonde lumineuse est régie par l'équationparaxiale suivante
2ik
z
∂E
∂z
=
∇
2
⊥
E
Cetteéquationindique quelapropagationde l'ondeestrégie parsadistributiontransverse.
L'analysed'une ondepar transforméede Fouriermontre queplus lasourceest ponctuelle, plus
large est son spectre angulaire.
2.1.2 La cavité
Dansune cavitélaser lechampintra-cavitépeutêtre vucommeun repliementsur lui-même
d'unchamppropagatifsoumisàladiraction.Achaquealler-retourduchampdanslacavité,il
interfère avec lui-mêmeet interagitde nouveau avec lesporteurs.L'étalementdu champpar la
grande et plus le nombre d'aller-retours est importantélargissant ainsi lerayon d'action de la
diraction.Pourdonnerun ordredegrandeur, ladiractionconcerneunerégiond'un diamètre
√
a =
q
Lλ
nT
= 11, 2µm
dans notre cas (la formulesert de coecient de normalisationplus loin dans ce chapitre), oùL
représente la longueur de la cavité,n
l'indice de réfraction linéairedu milieu,λ
lalongueur d'onde etT
latransmission moyenne des miroirs.Le nombre de Fresnel est un nombre caractéristique du régime de diraction et est donné
par
N
F
=
r
2
λd
où
d
est le parcours moyen d'un photon dans la cavité,λ
la longueur d'onde du faisceau lumineuxetr
ladimensioncaractéristiquetransverse.DanslesVCSELsétudiés,onesttoujours dans le cas dans grand nombre de Fresnel, i.eN
F
1
, c'est-à-dire que le champ émis par la cavité peut être formé d'un grandnombre de modes transverses.2.1.3 Les non-linéarités dans les semiconducteurs
Les non-linéaritésdans lessemiconducteurs III-V quenous avons exploitéessont d'origines
électronique et thermique. Ellessont dispersives, focalisantes oudéfocalisantes, et/ou
absorp-tives. Les non-linéarités électroniques sont produites par le remplissage des bandes d'énergie
des semiconducteurs. Lapopulationde porteursdans labande de conductionmodie de façon
corréléel'absorptionetl'indicederéfraction,cequetraduisentlesrelationsdeKramers-Krönig.
L'absorptionduchampd'intensité
I
àlapulsationω
estàl'originedelacréationdeporteurs dontla densitéN
est dénieen régimestationnaire par la relationimplicite[39].N =
α (N) τ (N) I
~
ω
où
τ (N)
est letemps de recombinaisondes porteursetα (N)
est lecoecientd'absorption dépendant deN
. Lanon-linéarité absorptive est présente pour des énergies d'excitationsupé-coecient d'absorption sature avec la densité de porteurs et donc avec l'intensité incidente et
obéità la loisuivante:
α (I) = α
0
I
s
I + I
s
où
I
s
est l'intensitéde saturation.Enfonction del'écart àl'énergiede labandeinterdite,lanon-linéaritéde l'indicede
réfrac-tion (eet Kerr) est soitfocalisante soitdéfocalisante. Pour des énergies inférieures àla bande
interdite, la variation de l'indice de réfraction est négative avec l'augmentation de la densité
de porteurs etdoncde l'intensitéincidente, l'eet est alors défocalisant.Parcontre sur leanc
haute énergie, la variation de l'indice de réfraction peut être positive avec l'augmentation de
la densité de porteurs et donc de la puissance incidente lorsque la densité de porteurs passe
au-dessus de latransparence :l'eet est alors focalisant.De même quel'absorption,l'indicede
réfractionestsujetàsaturation.Onintroduitlanon-linéaritéd'indicedu matériau[70]parune
loiempirique dépendant de l'intensité du champ :
n = n
0
+
δn
s
I
I + I
s
soitn
≈ n
0
+
δn
s
I
s
I
pourI
I
s
Pour des énergies inférieures à la bande interdite, l'absorption est faible (Fig.2.1) et la
non-linéarité est dominéepar celle de l'indice. Plus près de l'énergiede la bande interdite, les
non-linéarités d'indice et d'absorption sont comparables tandis qu'au-delà de l'énergie de la
bande interditela non-linéaritéprovenant de lasaturation de l'absorptionest dominante.
Uneaugmentationdelatempérature,dûeauxrecombinaisonsnon-radiativesouàlacascade
en bas de bandede conduction des porteurs créés par lapompe,est responsable d'un décalage
Fig.2.1 Spectres expérimentauxet théoriquesde l'absorptionet de la variationde l'indice de
réfraction pourle
GaAs
àT = 300K
. (A)Les spectresexpérimentauxde l'absorptionsont obte-nuspourdiérentesvaleursdelapuissanced'excitationenmW
:0
(1);0, 2
(2);0, 5
(3);1, 3
(4);3, 3
(5);8
(6);20
(7);50
(8). (B) Les variations non-linéaires de l'indice sont déduites de celles de l'absorption (A) avec la transformation de Kramers-Krönig. (C) Les spectres d'absorptionont étécalculés pourdiérentes valeursde ladensité deporteursen
cm
−3
:10
15
(1);8.10
16
(2);2.10
17
(3);5.10
17
(4);8.10
17
(5);10
18
(6);1, 5.10
18
(7). (D) Les variations non-linéaires
théo-riquesdel'indicesontdéduitesde cellesde l'absorption(C)aveclatransformationde
de lavariationde l'indicenon-linéaireen-dessous du gap,une augmentationde températurese
traduitparunacroissementpositifdel'indicenon-linéaire.L'échauementdesmicrorésonateurs
sera étudié plus en détailau chapitre4.
2.1.4 La diusion
Lesporteurssubissentdes chocsinélastiquesincessantsquand ilssont excitésdanslabande
de conduction. Ces chocs aboutissent à l'étalement d'une densité de porteurs ayant un prol
spatial non uniforme: c'est le phénomènede diusion quisuit une loidécrite par un terme
∂N
∂t
dif f usion
= D
∇
2
N
Leuxd'étalementestinversementproportionnelaugradientlocaldeladensitédeporteurs.
La diusion des porteurs s'eectue sur une longueur caractéristique
l
dif f
=
√
Dτ
, oùτ
est letempsdevieglobaldesporteursdanslabandeconsidérée.
l
dif f
correspondàl'étalementmoyen pendant une durée de vie. Dans leGaAs
,1
τ
=
1
τ
nr
+ BN
où
B
représente le coecient de recombinaison bimoléculaire etτ
nr
le temps de recombinaison non-radiativeD < 200cm
2
.s
−1
,B = 1, 3
∗ 10
−10
cm
3
.s
−1
,N > 1, 8
∗ 10
18
cm
−3
au-delà de la transparence etτ
nr
= 10ns
, on aboutit àl
dif f
< 7, 7µm
.DanslessemiconducteursIII-Vladiusionaunrayond'actionplusfaiblequeladiraction
mais lui reste comparable. Si on augmente la densité de porteurs, la diusion voit son rayon
d'action diminuer du fait de la diminution du temps de vie. Ainsi la diraction demeure le
phénomène d'étalement prépondérant dans tous les cas.
2.1.5 Synthèse : les états inhomogènes
Lesystèmequel'onétudieestunemicrocavitélaseràsemiconducteursIII-VdetypeVCSEL
dont le matériauactif est en
GaAs
massif. Les mécanismes physiques les plus signicatifs ont étédécritsdanslesparagraphesprécédents,laréponseoptiquedelacavitévadépendrede leursexterne en régime actif mais sous le seuil laser, autrement dit au fonctionnement en régime
de gain de la cavité laser : la densité de porteurs est supérieure à la densité de transparence
du matériau et inférieure à celle atteinte au seuil laser. Au-dessus du seuil laser, on passe en
régimed'instabilitétemporelleoscillante(instabilitéde Hopf).Cerégimed'instabilitén'estpas
recherché dans l'étude présente.
La formation d'états inhomogènes dans la réponse optique du système à un champ injecté
homogène externerésultede lacompétitionentre leseets antagonistes des mécanismes
précé-demment décrits. Supposons que par injection ou par uctuations se crée une distribution de
champ et de porteurs présentant un maximum local, la diraction et la diusion auront pour
eets d'étalerlechampetlesporteursdansleplantransverse alorsquelanon-linéaritépositive
de l'indice de réfraction aura un eet autofocalisant. Dans certains domaines de paramètres,
la structure transverse du champ émis par la cavité est sujette à des instabilités de
modula-tion (instabilités de Turing). Laréponse homogène du champdevient instable.Le champ émis
développe alors une structurationtransverse des motifsspatiaux. Ces motifs spatiauxforment
de nouvelles catégoriesd'étatspossibles.Entermed'analyse dynamique,de nouvelles branches
apparaissent dans l'espace des états par émergence d'une bifurcation sous-critique associée à
l'instabilitéde Turing. Ily abistabilitéentre l'étathomogène de basseréectivité etun nouvel
étatprésentant unestructurationtransversedu champ.Lesnouveaux étatsde lalumièreémise
parlacavitésecaractérisentalorsparlaformedesmotifspossiblesetleurpériodicitésspatiales
associées. Cesmotifsprésentent des franges,des hexagones oudes nids d'abeille.Il existe aussi
des états localisés qui ne présentent pas de structurationdans tout le plan transverse, ce sont
2.2 Outils analytiques
2.2.1 Les approximations et hypothèses du modèle dans les
semicon-ducteurs
Le système étudié est une cavité àémission verticale età grandnombre de Fresnelremplie
par un milieu non-linéaire, en l'occurence du
GaAs
massif. Cette cavité est injectée par un faisceau optique externe qui interagit avec le champ intra-cavité. Les variables d'évolution dusystème sont le champ électrique intra-cavité, la polarisation macroscopique et la densité de
porteurs. La susceptibilité décrit l'interaction lumière-matière dans le matériau. Elle est
non-linéaire dans lecas qui nous intéresse.
Un modèle théorique décrivant l'évolution du champ électrique intra-cavité, de la
polari-sation et de la densité de porteurs a d'abord été introduit pour les systèmes à deux niveaux
placé dans une cavité en anneau [47]. Il a ensuite été étendu aux systèmes microrésonateurs à
semiconducteurs moyennantde nouvelles hypothèses. Le systèmesemiconducteur d'abord
étu-dié était constitué de puits quantiques [15]. Ce système a fait l'objet d'études dans les régime
passifetactif[76].Ons'intéresseiciàladynamiqued'unsystèmeoùlemilieuactifesten
GaAs
massif,dans le régimeactif, c'est-à-dire au-dessus de la transparence du matériau.Les équations de départdécrivant l'évolutiondu champ etde lapolarisationsont les
équa-tions de Maxwell-Blochdans un milieu diélectriquenon-linéaire. Leséquationsde Bloch
décri-vant l'évolution des densités de porteurs des niveaux d'énergie et de la polarisation
microsco-pique d'un systèmeàdeux niveaux sontdéduites de lathéoriede lamatricedensité.Le champ
électrique
−
→
ε
dans la cavité est composé de deux ondescontrapropagativesE
F
etE
B
−
→
ε =
1
2
[E
F
(x, y, z, t) exp (ik
z
z) + E
B
(x, y, z, t) exp (
−ik
z
z)] exp (
−iω
0
t) + c.c
L'approximationde l'onde tournantepermet d'éliminerles termesnon résonants dans
l'in-teraction lumière-matière.Deplus,letemps dedéclincaractéristiquede lapolarisationest très
polarisa-tion est en équilibre avec lechamp excitateur ce qui permet de l'élimineradiabatiquement,i.e
∂P
∂t
= 0
.Dans la propagation du champ électrique intra-cavité,on utilise l'approximation paraxiale
à l'ordre
0
[43],k
2
≈ k
2
z
=
nω
0
c
décrivantlefaitquelechampsepropagedefaçonprédominantesuivantladirection
longitu-dinale.Ladeuxièmeapproximationestcellede l'enveloppelentementvariable,lesvariationsde
l'enveloppe du champ sonttrès lentes par rapportaux oscillationsqui se produisentà l'échelle
de la longueur d'onde,
∂
2
E
F
∂z
2
≡
∂
2
E
B
∂z
2
k
∂E
F
∂z
≡ k
∂E
B
∂z
et par conséquent nous négligerons les termes de dérivée seconde des champs. Cette
ap-proximation est aussi valable dans le temps
∂
2
E
F
∂t
2
≡
∂
2
E
B
∂t
2
ck
∂E
∂t
F
≡ ck
∂E
∂t
B
Leséquationspourlesenveloppesdeschampspropagatifsetcontrapropagatifss'écrivent [83]:
1
2ik
z
5
2
⊥
E
F
+
∂E
F
∂z
+
n
c
∂E
F
∂t
=
i
ω
0
Γ
2nc
χ
nl
E
F
(2.1)1
2ik
z
5
2
⊥
E
B
−
∂E
B
∂z
+
n
c
∂E
B
∂t
=
i
ω
0
Γ
2nc
χ
nl
E
B
(2.2)où
k
z
= ω
0
n/c
,n
étant l'indice de réfraction du milieu hôte non excité,Γ = L
A
/L
est le facteurde connement,L
A
est l'épaisseur dumilieuactifetL
lalongueur de lacavitéquitient comptedelapénétrationduchampélectriquedanslesmiroirsdanslecas d'unVCSEL,χ
nl
est la susceptibiliténon-linéaire complexe.Fig.2.2 Schéma de la cavité optiqueet des champs électriques
le cas d'un milieu massif
GaAs
. Le premier terme modélise le piégeage d'un électron par un niveau d'énergie dans le gap, c'est la recombinaison non-radiative. Le deuxième terme est larecombinaisonbimoléculaire: c'est larecombinaisonradiativespontanée d'unélectron avec un
trou.Viennentensuite,l'interactionavec lechampintra-cavité,lepompageexterneetunterme
de diusion; l'équation des porteurs s'écrit:
∂N
∂t
=
−
N
τ
r
− BN
2
+
ε
0
2~
Im (χ
nl
)
|E
F
|
2
+
|E
B
|
2
+
α
p
I
p
~
ω
p
+ D
5
2
⊥
N
(2.3)où
D
est lecoecientde diusion,B
est lecoecientde recombinaisonbimoléculaire,τ
r
le temps de recombinaison non-radiative,α
p
est l'absorption eective à la longueur d'ondede la pompe (on utilise un pompage optique),I
p
est l'intensité de la pompe,~
ω
p
est l'énergie d'un photon de pompe.Leséquations(2.1)et(2.2)pourlechampcoupléesàl'équation(2.3)décriventladynamique
de lacavité etdoivent êtrecomplétées par lesconditions auxlimites.Leshéma de lagure 2.2
présente les diérentschamps pour un modèle de cavité où lesmiroirs plans sont réduitsà de
simples interfaces, où
ε
I
est le champ cohérent incident,ε
R
est le champ rééchi etε
T
est le champ transmis par lacavité de longueurL
.Pour plus de simplicité, on considère que la réectivité des miroirs avant et arrière est la
même, égale à
R
et la transmission égale àT
. Les conditions aux limites de la cavité sont caractérisées par leséquations des champs suivantesE
F
(x, y, 0, t) = i
√
T ε
I
+
√
RE
B
(x, y, 0, t)
E
B
(x, y, L, t) =
√
R exp
−i
δ
2
0
E
F
(x, y, L, t)
avec
δ
0
représentant le désaccord àla résonance de cavité du champ excitateurδ
0
=
2nL (ω
c
− ω
0
)
c
où
ω
c
est lapulsation du mode de cavité le plus proche deω
0
. On introduit lechangement de variablesuivantdansleséquationsdechamppours'aranchirdelavariationenz
du champ [55, 47] :e
E
F
= exp
z
2L
(ln (R)
− iδ
0
)
E
F
+
√
T z
2L
ε
I
e
E
B
= exp
−
2L
z
(ln (R)
− iδ
0
)
E
B
−
√
T z
2L
ε
I
ce qui setraduit pour les équations(2.1) et (2.2)par :
1
2ik
z
5
2
⊥
E
e
F
+
∂ e
E
F
∂z
−
1
2L
(ln (R)
− iδ
0
) e
E
F
−
√
T
2L
1
−
z
2L
(ln (R)
− iδ
0
)
ε
I
+
n
c
∂ e
E
F
∂t
= i
ω
0
Γ
2nc
χ
nl
eE
F
−
√
T z
2L
ε
I
1
2ik
z
5
2
⊥
E
e
B
−
∂ e
E
B
∂z
−
1
2L
(ln (R)
− iδ
0
) e
E
B
−
√
T
2L
1 +
z
2L
(ln (R)
− iδ
0
)
ε
I
+
n
c
∂ e
E
B
∂t
= i
ω
0
Γ
2nc
χ
nl
eE
B
+
√
T z
2L
ε
I
Dans l'approximationdu champ moyen :
αL
1
,T
1
,δ
0
2π
, les champs propagatif et contrapropagatif sont quasi-constants dans la direction longitudinalez
. Les conditions aux limites imposent aussie
E
F
(x, y, 0, t) =
E
e
B
(x, y, 0, t)
e
E
F
(x, y, L, t) =
E
e
B
(x, y, L, t)
On peut alors introduire la grandeur moyenne
F (x, y, t) =
1
L
R
L
0
E
e
F
(x, y, z, t) dz =
1
L
R
L
0
E
e
B
(x, y, z, t) dz
avec aupremier ordre
ln (R) = ln (1
− T ) ≈ −T
n
c
∂F
∂t
=
−
1
2L
(T + iδ
0
) F +
√
T
2L
ε
I
+ i
ω
0
Γ
2nc
χ
nl
F
−
1
2ik
z
5
2
⊥
F
ce qui donne∂F
∂t
=
cT
2nL
−
1 + i
δ
0
T
F +
√
1
T
ε
I
+ i
ω
0
ΓL
ncT
χ
nl
F +
iL
T k
z
5
2
⊥
F
On introduitθ =
δ
0
T
le désaccord entre le champ incident et la résonance de cavité,C =
AL
A
N
0
2T
leparamètre de bistabilitéquiest aussi lerapportentre les pertes par absorption etlespertes par transmissionlors d'un aller-retourdans la cavité,
A
legain diérentieldu matériau actif etN
0
ladensité de porteurs à latransparence, et lalargeur àmi-hauteur de la résonance de cavité :κ =
cT
2nL
oùκ
−1
est le temps de vie des photons dans la cavité et
a =
c
2nκk
z
le
coecient de diraction. On eectue lesnormalisationssuivantes :
et= κt
,x =
√
ae
x
,y =
√
ae
y
,E =
q
ε
0
ncτ
r
A
~
ω
0
F
,E
I
=
q
ε
0
ncτ
r
A
T ~ω
0
ε
I
.L'équation du champ normalisée devient :
∂E
∂e
t
=
− (1 + iθ) E + E
I
+ 2Ci
ω
0
ncAN
0
Pourl'équationd'évolutiondes porteurs(2.3),onutiliselesexpressions suivantes:
N =
e
N
N
0
,β = BN
0
τ
r
,d =
Dτ
r
a
,γ =
1
κτ
r
,Λ =
α
p
I
p
τ
r
~
ω
p
N
0
.L'équation d'évolution des porteurs normalisée devient :
∂ e
N
∂e
t
=
−γ
e
N + β e
N
2
−
ω
0
ncAN
0
Im (χ
nl
)
|E|
2
− Λ − d 5
2
⊥
N
e
(2.5)2.2.2 Les équations en régime d'amplication
On s'intéresse aucas actif,c'est-à-dire quele pompagedu milieu non-linéaireest tel quela
densité de porteurs intra-cavité est supérieure à lavaleur à latransparence, i.e
N > 1
e
.Leséquationsduchamp(2.4)etdesporteurs(2.5)danslacaviténécessitentunmodèlepour
l'expressiondelasusceptibiliténon-linéairedécrivantl'interactionlumière-matière.Aproximité
de la transparence, la susceptibilitépeut être linéariséede lafaçonsuivante [8,60]:
χ
nl
=
−
nc
ω
0
(α + i) A (N
− N
0
)
où
α
est lefacteur de Henry[31, 23]déni commeα =
∂Re(χ)
∂N
/
∂Im(χ)
∂N
.Le temps normaliséet
seranotét
demêmequeN
e
seranotéN
pourplusdesimplicitédanslasuitedesexpressions.En remplaçantχ
nl
par son expression dans les équations (2.4) et (2.5), on obtient les expressions suivantes pour leséquations d'évolution du champ intra-cavitéet des porteurs :∂E
∂t
=
− (1 + iθ) E + E
I
− 2Ci (α + i) (N − 1) E + i 5
2
⊥
E
(2.6)∂N
∂t
=
−γ N + βN
2
+ (N
− 1) |E|
2
− Λ − d 5
2
⊥
N
(2.7)Dans la suite du chapitre, on négligera le terme de recombinaison bimoléculaire qui ne
change pas beaucoup la physique, son inuence se faisant sentir essentiellement sur le seuil
laser. On néglige aussi la diusion des porteurs car c'est un phénomène transverse minoritaire
2.2.3 Régime actif amplié sans injection
Dans un premiertemps,nousallons décrirelesystème sans injectionextérieure, c'estlecas
qui permet de caractériser lelaser constitué par lemicrorésonateur.
L'étude des équations du système s'eectue en régime stationnaire et dans le cas où il n'y
a pas d'injection dans lesystème, i.e
E
I
= 0
. Leséquations génériques (2.6) et(2.7) s'écrivent alors :0 =
− (1 + iθ) E − 2Ci (α + i) (N − 1) E
0 =
−γ N + (N − 1) |E|
2
− Λ
d'oùN
− 1 =
Λ
− 1
1 +
|E|
2
Pour déterminer leseuil laser
Λ
seuil
,il faut connecter lesdeux solutionscorrespondant aux régimes de fonctionnement en dessous et au-dessus du seuil. En-dessous du seuil laserE = 0
, etdoncN = Λ
Au-dessus du seuil laser
E
6= 0
etdonc0 =
− (1 + iθ) − 2Ci (α + i) (N − 1)
Au seuil laser, on analement
N
seuil
=
Λ
seuil
0
= 2CαN
seuil
− 2Cα + θ
0
=
1 + 2C
− 2CN
seuil
θ
=
−α
Λ
seuil
= 1 +
2C
1
Le désaccorddu champ laserpar rapport àlarésonance de cavitéest xée par lefacteurde
Henry.
De plus, sous le seuil laser, on a toujours
Λ = N
ce qui veut dire qu'à la transparence on a aussiΛ = N = 1
. Le régime actif amplié est déni en terme de pompage de la manière suivante:1 < Λ < 1 +
1
2C
(2.8)Le domaine d'existence du régime actif est donc d'autant plus étroit que
C
est grand. Ce paramètre est reliéaux grandeurs physiques de lacavité commeonl'avuau paragraphe2.2.1.2.2.4 Intensité rééchie
On peut aussi calculer l'intensité rééchie par le système puisque cela correspond à une
grandeur mesurable expérimentalement.
E
R
= E
I
− σE
avec
σ =
T
F
T
,T =
T
F
+T
B
2
,T
F
etT
B
les transmissions des miroirs avant et arrière res-pectivement. On utilisera les expressions suivantes pour les champs intra-cavité et injectéE =
|E| exp (iϕ)
etE
I
=
|E
I
| exp (iϕ
I
)
.|E
R
|
2
=
||E
I
| exp (iϕ
I
)
− σ |E| exp (iϕ)|
2
Les équations pour le champ intra-cavité (2.6) et les porteurs (2.7) développées au
|E
R
|
2
=
|E
I
|
2
+
|E|
2
σ
2
+ 2σ
2C
Λ
− 1
1 +
|E|
2
− 1
2.2.5 Domaine de bistabilitéOn se place dans le régime stationnaire et on étudie la réponse du système décrit par les
équationsd'évolution(2.6)pourlechampet(2.7)pourlesporteursdanslecasd'unéclairement
par un champ externe quiinteragitdans la cavité.
avec
E =
|E| exp (iϕ)
etE
I
=
|E
I
| exp (iϕ
I
)
ona :˙
N
γ
=
−N + Λ − (N − 1) |E|
2
˙
|E| exp (iϕ) + i ˙ϕ |E| exp (iϕ) = − (1 + iθ) |E| exp (iϕ) + |E
I
| exp (iϕ
I
)
−2iC (α + i) (N − 1) |E| exp (iϕ)
En régime stationnaire,
N = 0
˙
,˙
|E| = 0
,ϕ = 0
˙
et donc en séparant partie réelle et partie imaginaireetaprès calculs, onobtient:|E
I
|
2
=
|E|
2
"
1
− 2C
Λ
− 1
1 +
|E|
2
2
+
θ + 2Cα
Λ
− 1
1 +
|E|
2
2
#
Sur la courbe présentée en gure 2.3 on présente l'intensité du champ intra-cavité
|E|
2
en
fonctiondel'intensitéduchampinjecté
|E
I
|
2
.Elleprésenteuneréponsebistablepourlesvaleurs
de paramètres
C = 0, 45
,θ =
−1
,α = 5
,Λ = 1, 9
soit90
% du seuil laser. Les valeurs choisies icisont arbitraires mais réalistes.Il y abistabilitéquand pourune mêmevaleurde champ injecté
|E
I
|
onadeux valeurs pos-sibles du champintra-cavité|E|
pourlesquelles lasolutionest stable.Cette situations'observe quandlacaractéristique|E|
2
= f
|E
I
|
2
possèdeunerégiondepentenégative.Laconditionde
bistabilités'écritalors
∂
|E
I
|
2
∂
|E|
2
< 0
.On peutainsi trouverlesrégionsde l'espaceΛ, α, C,
|E|
2
, θ
qui répondent à ce critère. On présente en gure 2.4 deux études de ces domaines dans les
espaces
|E|
2
Fig.2.3Intensitédu champintra-cavité
|E|
2
enrégimestationnaireenfonction de l'intensité
du champ injecté
|E
I
|
2
, la courbe présente une région bistable.
C = 0, 45
,θ =
−1
,α = 5
,Λ = 1, 9
l'espace
|E|
2
, θ
quand ondiminue le pompagede 95% du seuil laser à 83%. En (b), onpré-sente la zone de bistabilitépour diérente valeurs de l'intensité du champ intra-cavité. Cette
grandeurapparaîtcommeabscissesur laguredegauche etprésente ledéplacementde lazone
bistabilitédans l'espace
(Λ, θ)
. Ilapparaîtclairement qu'un pompagesupérieurà 80% du seuil laserest nécessaireàl'établissementde labistabilitéetplusonserapprochedu seuillaser, plusles conditionssont favorables.
2.2.6 L'instabilité de modulation
Un système physique étant soumis à du bruit, on veut étudier la stabilité des solutions
homogènes du système en présence d'une perturbationspatiale du champ et des porteurs.Les
équations génériques (2.6) et (2.7) s'écrivent alors :
∂E
∂t
=
− (1 + iθ) E + E
I
− 2Ci (α + i) (N − 1) E + i 5
2
⊥
E
(2.9)∂N
∂t
=
−γ N + (N − 1) |E|
2
− Λ
(2.10)0.5
1
1.5
2
2.5
3
È
EÈ
2
-
4
-
3
-
2
-
1
0
1
Θ
0.5
1
1.5
2
2.5
3
È
EÈ
2
-
4
-
3
-
2
-
1
0
1
Θ
(a)0.5
1
1.5
2
L
-
4
-
3
-
2
-
1
0
1
Θ
0.5
1
1.5
2
L
-
4
-
3
-
2
-
1
0
1
Θ
(b)Fig. 2.4 Domaines de bistabilité pour les paramètres
C = 0, 45
etα = 5
. (a) Dans l'espace|E|
2
, θ
pourΛ = 1, 75; 1, 83; 1, 92; 2
du rouge vers le vert clair respectivement. (b) Dans l'espace(Λ, θ)
pour|E|
2
= 0, 5; 1; 1, 5; 2
du rougevers le vert clair respectivementN
s
=
Λ +
|E|
2
1 +
|E|
2
La solutionhomogène est décrite par les trois paramètres indépendants
E
,E
∗
et
N
. Pour étudier la stabilité de la solution homogène, il convient de calculer la réponse du système àde faibles perturbations spatiales autour de l'état stationnaire. On fait l'hypothèse que ces
perturbations s'ajoutent auxsolutions homogènes ets'écrivent sous la forme
E
= E
s
+ δE
0
exp (λt + i (k
x
x + k
y
y))
E
∗
= E
∗
s
+ δE
0
∗
exp (λt + i (k
x
x + k
y
y))
N
= N
s
+ δN
0
exp (λt + i (k
x
x + k
y
y))
où
λ
est l'exposant de Lyapounov qui décrit les modalités de retour à l'équilibre de la solution perturbée. Le vecteur−
→
k
⊥
(k
x
, k
y
)
est le vecteur d'onde de la modulation transversede la perturbation, son spectre dénit les fréquences spatiales des solutions susceptibles de se
développer.
En remplaçant dans les équations (2.9) et (2.10) le champ et la densité de porteurs par
les expressions ci-dessus et en ne gardant que les termes au premier ordre en amplitude de
AX = λX
avecX =
δE
0
δE
∗
0
δN
0
etA =
a
11
a
12
a
13
a
21
a
22
a
23
a
31
a
32
a
33
oùa
11
=
− (1 + iθ + ik
2
+ 2iC (α + i) (N
s
− 1))
a
12
=
0
a
13
=
−2iC (α + i) E
s
a
21
=
0
a
22
=
− (1 − iθ − ik
2
− 2iC (α − i) (N
s
− 1))
a
23
=
2iC (α
− i) E
s
∗
a
31
=
−γ (N
s
− 1) E
s
∗
a
32
=
−γ (N
s
− 1) E
s
a
33
=
−γ 1 + |E
s
|
2
aveck
2
= k
2
x
+ k
y
2
Pour trouver la solution
∀ (δE
0
, δE
∗
0
, δN)
, le problème se réduit donc à trouver les valeurspropres de lamatrice
A
. Lepolynômecaractéristique de la matrices'écrit :Ce polynôme du troisième degré a une racine réelle et deux racines complexes conjuguées
outroisracinesréelles.Lasolutionhomogènedu champdevientinstablepour uneperturbation
spatiale si l'une des racines de l'équation (2.11) a une partie réelle positive pour une valeur
positive de
k
2
. Dans le cas où deux racines sont complexes, elles peuvent donner naissance à
une instabilitétemporelle de Hopf, mais des arguments sur le temps de vie des porteurs et le
pompage sous le seuil laser montrent que la partie réelle des racines complexes est toujours
négative. Quand les valeurs propres, ou racines du polynôme caractéristique, sont réelles et
positives, il se développe une instabilité associée de modulation dite de Turing et le système
diverge vers un état ne présentant plus d'homogénéité spatiale de la réponse optique. Partant
d'une situation où le système présente une réponse stable et homogène du champ, quand on
varie lesparamètresd'excitation (quece soitlapompe,ledésaccordde l'injectionoul'intensité
du champ injecté), cette solution peut devenir instable (
λ > 0
) ce qui correspond au passage d'une valeur propre par zéro, i.eλ = 0
. Ceci se traduit dans l'équation (2.11) para
0
= 0
. Le critère de Routh-Hurwitz dénitle domaineinstable quanda
0
< 0
.Les paramètres du système donnent à
a
0
l'expression :a
0
=
γ
hh
(1
− 2C (N
s
− 1))
2
+ (θ + 2Cα (N
s
− 1) + k
2
)
2
i
1 +
|E
s
|
2
−4C |E
s
|
2
(N
s
− 1) [(θ + 2Cα (N
s
− 1) + k
2
) α
− (1 − 2C (N
s
− 1))]
Unemanièresimpledereprésenter l'extensiondu domained'instabilitéest de représenter la
régionduplan
(
|E
s
| , k
2
)
telleque
a
0
< 0
commeprésentésurlagure2.5a,régiondel'instabilité de Turing. Cette région, quand elle coupe l'axek
2
= 0
correspond à la pente négative dans la
courbede laréponsestationnairesurlagure2.5b,quiest doncinstablecommeattendufaceà
uneperturbationenondeplane.Cependant,desportionsdelacourbedelaréponsestationnaire
de pente positive peuvent aussi être instables s'il existe un vecteur
k
tel quea
0
< 0
. C'est ce que montre la région de lagure 2.5b pour1, 6 <
|E
s
|
2
< 2, 1
où il existe un vecteurk
positiftel
a
0
< 0
.Une manière plus naturelle de représenter le domaine d'instabilité de modulation est de le
Fig.2.5(a) Extension du domainedel'instabilité de Turing.(b)Etat stationnairecorr
espon-dant.
C = 0, 45
,θ =
−1
,α = 5
,Λ = 1, 9
Fig.2.6 La région de l'espace où labistabilité est présente est représentée par larégion rouge
et la courbe en noire encadre le domaine de Turing ,où
a
0
< 0
.C = 0, 45
,α = 5
,θ =
−1
l'expérience, cettereprésentation est présentée en gure2.6.Les études du domaine de bistabilité ou de l'instabilitéde modulation sont faites pour un
pompage inférieur au seuil laser et dans le régime d'amplication. Le régime passif (régime
d'absorption) a été étudié dans des travaux théoriques précédents [83, 84] et expérimentaux
[40, 27] tandis qu'au-delà du seuil laser, les microcavités injectées développent une instabilité
de Hopfdontl'interaction avec Turingnécessite un développementqui n'enest qu'àses débuts
Fig.2.7Réponse duchampintra-cavité enfonction du champincident. Bistabilité,instabilité
de modulation et nouveaux états d'après[15] (SS : solitons de cavité). La région encadrée par
des èches indique la région de coexistence des solitons de cavité avec l'étathomogène stable.
2.2.7 De nouveaux états
Quand la réponse homogène est déstabilisée, une bifurcation apparaîtdonnant naissance à
de nouveaux étatsstationnaires inhomogènes.L'objet icin'est pas de décrirepar leséquations
ces nouveaux états mais de montrer les solutionstrouvées par ailleurs.
Ces états inhomogènesprésentent une périodicitédans le cas des bandes, des hexagones ou
des motifs en nids d'abeilles mais peuvent être non périodiques comme les solitons de cavité.
Ces nouvelles branches d'états sont montrées en gure 2.7. Le système présente alorsen sortie
les prolsd'intensité présentés en gure 2.8et2.9.
Lesdiérentsmotifspeuvent êtreéventuellementbistablesentre eux,ce quin'estpas
repré-sentésurleschémaetne faitpasl'objetde l'étudeici.Lessolitonsdecavitéprésentés en gure
2.9 sont indépendants les uns des autres et bistables par rapportà une solution homogène de
faibleintensité,pourdesvaleursduchampinjecté
E
I
comprisesentre0, 7
et0, 8
commeindiqué sur la gure 2.7par les èches.Lessolitonsde cavitéontdonccommepremièrepropriété intéressanted'êtrebistablesentre
un état homogène et l'état localisé. Ils ont aussi la propriété intéressante d'être sensibles au
Fig. 2.8 Motifs périodiques constitués de bandes, d'hexagones ou de nids d'abeilles
Echantillons et dispositifs expérimentaux
3.1 Le principe expérimental
Les échantillons utilisés sont des lasers semiconducteurs à émission verticale (VCSEL) que
l'on pompe optiquement par l'intermédiaire d'unediode laser brée.On attendd'un pompage
optique un meilleurrendement qu'avec un pompageélectrique ainsi qu'une meilleure
homogé-néité spatiale.
Eneet, en pompageoptique iln'yapas d'eet d'épaulementde ladistributionde courant
comme pour des dispositifs comportant une couche de connement. La gure 3.1 montre la
distribution de courant en rouge et la densité de porteurs correspondante dans la zone active
d'unVCSELenpompageélectriqueàémissionparledessous.Cettestructureestdéjàoptimisée
par rapport à un VCSEL classique mais il reste une trace dans la densité de porteurs de la
Fig.3.1Agauche: distributiondecourantenrougeetdistributiondeporteurscorrespondante
dansun VCSELà émissionpar ledessous(bottomemitter).A droite :distribution duchamp.
surintensitédecourantlocaliséeauxbords.Enpompageoptiqueiln'yapasnonplusdefuitesde
courantdans lesmiroirscariln'y aaucuneabsorption de lapompeoptiquedanslesmiroirsde
Bragg:seule lazoneactivedu VCSELabsorbelapompe.Ons'attend aussi àun échauement
moindre de la structure car en l'absence de courants électriques on n'a pas non plus d'eet
Joule. Le pompage crée des porteurs dans la bande de conduction, cette densité de porteurs
égale ou supérieure à la transparence est responsable en retour d'une non-linéarité dispersive
focalisante. Le champ optique injecté résonant avec la cavité interagitavec cette non-linéarité
etleVCSELréémetun champstructuréspatialementquandleseuild'instabilitéde modulation
est atteint.On observe dans le champ rééchi outransmisles motifsou états localisés créés.
L'expériencecomprendtroisfaisceauxoptiquesdiérents,lapompe,lefaisceaud'injectionet
un faisceaud'écriture localisé ettemporaire.Ces faisceaux sont incidentsperpendiculairement
à la structure et l'opacitédu substrat implique quel'on étudie lechamp émis par lacavité en
réection. Cette particularité du pompage optique nécessite la maîtrise de la colinéarité des
faisceaux optiques. Il fautpouvoir àla fois les faire converger ensemblesur l'échantillon etles
discriminer en sortie. Deplus, la longueur d'ondedu faisceauinjecté doit être réglablesur une
large bande spectrale.
3.2 L'expérience
3.2.1 Les sources
Les sources laser dont nous disposons sont aunombre de trois et remplissentdes fonctions
diérentes. En eet, l'expérience nécessite au moins deux faisceaux de longueurs d'onde
dis-tinctes,celledelapompeoptiqueetcelledufaisceauinjecté.Lapompeest unfaisceauà
800nm
continu ou découpé temporellement par son électronique de commande fourni par une diodede puissance. Le faisceau d'injection est accordable en longueur d'onde autour de la longueur
d'onde de résonance de la cavité, c'est-à-dire