3.4 Résultats initiaux sur les premiers VCSELs
3.4.2 Analyse des résultats
On va tout d'abord chercher à caractériser l'inuence de la températuresur les
(a) 803,23nm (b)806,58nm (c) 808,49nm (d) 850,54nm
(e) 858,07nm (f) 861,34nm (g) 864,64nm (h) 867,40nm
(i) 870,18nm (j)873,54nm (k) 875,80nm (l) 878,64nm
Fig. 3.8Spectre de réectivité de l'échantillon MOR4748.
Pour étudier le déplacement de la longueur d'onde de résonance de cavité en fonction de
la température, on pointe la position sur les images de cartographie de la résonance de cavité
suivant une ligne de coupe, matérialisée par la raie ne et sombre en fonction de la longueur
d'onde d'éclairement. On eectue l'opération pour deux températures de consigne, les valeurs
relevées sont présentées à gauche sur la gure 3.9. Cette première mesure permet d'étalonner
le décalage de la longueur d'ondede résonance en fonction de latempérature, ona :
1
λc ×∆λc
∆T = 9, 1× 10−5K−1
où
λc
désigne lalongueur d'onde de cavité.Le gap du
GaAs
varie avec la température et on va utiliser l'eet de l'absorption sur le contraste de réectivité à longueur d'onde donnée an d'en caractériser sa dépendance. Pourdes longueurs d'onde supérieures à celle du gap, le contraste de la résonance de cavité est
proche de
1
alors que pour des longueurs d'onde plus faibles, l'absorptionatténue le contraste de réectivité. Atempératuredonnée, onprendra lepointd'inexionde lacourbede contrasteen fonction de la longueur d'onde comme valeur de gap. Les mesures sont faites à
10, 2
C
etFig.3.9 A gauche: longueur d'onde dela résonance cavité en fonction de laposition relative
suivantunecoupepour
2
températuresdeconsigne.Adroite:valeurducontrastedelarésonance de cavité en fonction de la longueur d'onde pour2
températures de consigne.de la longueur d'onde du gap :
∆λg
∆T = 0, 25nm.K
−1
Dans une deuxième étape, on caractérise les performances laser de lastructure. La courbe
présentée en gure 3.10 présente la caractéristique d'émission obtenue. Le pompageest assuré
par le laser
T i : Sa
sur un diamètre d'environ30µm
. L'inexion de la courbe d'émission laisse à penser que le seuil laser est atteint,ce que conrmeraitl'observation faite à lacaméraCCD, mais avec un seuil très peu marqué et une puissance émise très faible. Le pompage se
fait pour un maximum d'absorption si bien que lorsqu'on suit ce maximum en ajustant la
longueur d'onde de la pompe quand on augmente son intensité, on a une mesure du décalage
spectraldû àl'échauement(Lestrianglessurlagure3.11représententlalongueur d'ondedu
maximum d'ecacitéd'absorptionetles rondsnoirsreprésententl'échauementcalculé).Pour
calibrer ce décalage de longueur d'onde en échauement, on suppose ici que le décalage de la
longueurd'ondederésonanceest lemêmequeceluidu minimumde réectivitévers
793nm
.Un échauement mesuré de plus de100K
laisse à penser que c'est l'eet majoritaire responsable des mauvaises performances laser observées. Le chauage de la structure est dû à l'absorptionFig. 3.10 Caractéristique laser de l'échantillon MOR4748
L'objectifn'est pasde fabriquer de bons lasersmais de bons amplicateurs.Autrement dit,
la structure VCSEL doit avoir une plage d'utilisation du régime d'amplicationde l'émission
spontanée qui ne soitpas dégradée par un chauage excessif. On veut aussi pouvoir se placer
très près du seuil laser en pompage pour atteindre la bistabilité comme les simulations au
paragraphe2.2.5 l'ontmontré. Lemeilleurmoyen de savoirsionest proche du seuillaser, c'est
d'être capablede lefranchir.
Le chapitre suivant propose un modèle pour l'échauement de la structure. Ce modèle
prend en compte les principales sources de chauage et exclut toute dépendance envers la
température des paramètres physiques des matériaux tels que la conductivité thermique, la
densité, la capacité calorique ou la diusivité thermique. C'est donc un modèle au premier
ordre qui constitue une approche simpliée de l'échauement et dont la plage de validité est
typiquement de
100K
. Cette approche peut servir de base pour caractériser les performances d'échauement attenduesdes VCSELs.Modélisation thermique
4.1 Equation de la chaleur
Une structure VCSEL est épitaxiée sur un substrat de
GaAs
, le même matériau que celui constituant la zone active. Il est constitué de deux miroirs de Bragg enfermant la zone activede
GaAs
.LesalternancesdecouchesAlxGa1−xAs
quiconstituentlesmiroirsontdes propriétés thermiques diérentes suivant le pourcentage d'aluminium présent. Les paramètres de cettecavité laser, tels que la position de la résonance et la réectivité des miroirs sont calculés en
l'absence d'eets thermiques.
Des dérives importantes de la longueur d'onde d'émission de la cavité en pompage optique
témoignentd'undécalagedelarésonanceetdoncd'unéchauementdelastructure.Finalement,
un chauageexcessiffaitdériverlazonede gainetaltèreégalementlespropriétésnon-linéaires
recherchées.
Nouschercheronsàcaractériserl'évolutiondelatempératuresuiteàunéclairementlaserde
forteintensité,créateur d'unedensitédeporteurs.Ons'intéresseauxphénomènesde transport
et de production de chaleur dans une microcavité à semiconducteur III-V [54, 53]. Le
phéno-mène considéré ici est la diusion de la température. Dans le cas où la source de chaleur est
étendue, une approche simple du calcul de l'échauement consiste à calculer des résistances
Fig. 4.1 Structure de l'empilementVCSEL
desrésistancesthermiquespeutencoretenirsil'onintroduitlesnotionsderésistancesparallèles
etperpendiculairesà ladirection de stratication [18, 19, 91].
D'autres approchestiennent compted'unestratication[17]avec une éventuelle périodicité
[3]. Ces approches se limitent au cas de sources oscillantes générant des ondes thermiques et
débouchent sur une représentation matricielle des propriétés thermiques de l'empilement [74].
Une approche de la stratication a été proposée par J. Albers [9] conduisant à une relation
récursive.
On veut résoudre l'équation de la chaleur dans un milieu stratié avec certaines couches
absorbant la puissance incidente et en transformant une partie sous forme de chaleur [50].
L'équation générale est la suivante:
Cpρ∂T
∂t = S− ∇ (−λ∇T )
S
est un terme général de source de chaleur,λ
la conductivité thermique,Cp
la capacitécalorique massique et
ρ
la masse volumique. Nous ne considérerons qu'une conductivité ne dépendant pas de latempérature. L'équationdevient :∂T
∂t =
S
Cρ + D∇2T
où