HAL Id: jpa-00245770
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Submitted on 1 Jan 1988
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Etude des propriétés optiques et de la structure de
couches minces électrochromes de WO3 préparées par
CVD
D. Davazoglou, A. Donnadieu, R. Fourcade, Anne Hugot-Legoff, P. Delichère,
A. Perez
To cite this version:
D. Davazoglou, A. Donnadieu, R. Fourcade, Anne Hugot-Legoff, P. Delichère, et al.. Etude des
propriétés optiques et de la structure de couches minces électrochromes de WO3 préparées par CVD.
Revue de Physique Appliquee, 1988, 23 (3), pp.265-272. �10.1051/rphysap:01988002303026500�.
�jpa-00245770�
Etude des
propriétés optiques
et
de la
structure
de couches minces
électrochromes de
WO3
préparées
par
CVD
D.
Davazoglou
(*,1),
A. Donnadieu(*,1),
R. Fourcade(**,1),
A.Hugot-Legoff
(2),
P. Delichère(2)
et A. Perez(3)
(*)
Laboratoire deSpectroscopie
II, Unité Associée au CNRS n° 790(**)
Laboratoire des Acides Minéraux, U.A. 79(1)
Université des Sciences etTechniques
duLanguedoc, place Eugène-Bataillon,
34060Montpellier
Cedex,France
(2)
Laboratoire dePhysique
desLiquides
et Electrochimie,Groupe
de Recherche n° 4 duCNRS,
Université P. et M. Curie, 4place
Jussieu, 75230 Paris, France(3)
Département
dePhysique
des Matériaux, Associé au CNRS, UniversitéClaude
BernardLyon
I, 43 bd du11-Novembre-1918,
69622 Villeurbanne, France(Reçu
le 9septembre
1987, révisé le 23 novembre 1987,accepté
le 16 décembre1987)
Résumé. 2014 Des couches minces
polycristallines
deWO3
ont étéproduites
par ladécomposition
enphase
vapeur
(CVD)
del’hexacarbonyle
detungstène
suivie de recuit àtempérature
variable enatmosphère
oxydante.
Les échantillons obtenus en fonction de différentes conditions depréparation
ont été caractérisés par diffraction de RX,spectroscopie
Raman et rétrodiffusion Rutherford departicules
alpha.
Leurscaractéristiques
optiques
sont déterminées àpartir
des spectres de réflexion et transmission. Tous les échantillons obtenusprésentent
l’effet électrochrome enprésence
d’unélectrolyte
acide.Abstract. 2014
WO3 polycrystalline
thin films wereproduced by
chemical vapourdecomposition (CVD)
oftungsten
hexacarbonyl
followedby annealing
at various temperatures and in differentannealing
environments.Samples
thus obtained were characterizedby X-ray diffraction,
Raman spectroscopy and Rutherfordbackscattering
ofalpha particles.
Theiroptical properties
were determined from reflection and transmissionspectra. All
prepared
samples
exhibit an reversible electrochromic effect in presence of an acidelectrolyte.
ClassificationPhysics
Abstracts61.10 - 78.30J - 78.65S - 78.90
1. Introduction.
La découverte vers les années 70 du
phénomène
électrochrome au sein des couches minces deW03
[1],
a créé ungrand
intérêt pour l’étude de cematériau sous forme de couches minces
plus
oumoins désordonnées. Le
phénomène
électrochromeest la
particularité
de certainsmatériaux,
organiques
ou
minéraux,
dechanger
de coloration de manièreréversible lors du passage au travers de leur volume d’un courant,
ayant
uneorigine
électronique
et/ouionique
[2].
Lesapplications
possibles
sont d’unepart
l’affichage
électro-optique [3-6]
et d’autrepart
le transfertd’énergie
rayonnante
[7-11].
Dans les deux cas le but final est l’obtention ducontrôle,
demanière
réversible,
despropriétés optiques
d’undispositif d’affichage
ou d’unvitrage,
afin depouvoir
visualiser l’information ouréguler l’énergie
lumi-neuse au travers d’une fenêtre. Plusieurstypes
dematériaux
fabriqués
de diverses manières ont été caractérisés et testés face à certainsparamètres
dansun but de commercialisation du
dispositif
électro-chrome. Dans le cas desvitrages
lesparamètres
àconsidérer sont, entre autres, la
longue
durée devie,
la
température
defonctionnement,
la résistance auxproduits chimiques
denettoyage,
etc. Dans cetravail nous
présentons
des résultats concernant lapréparation
et la caractérisation de couches minces deW03.
Ces couches sont obtenues parrecuits,
de différentesfaçons,
de films de« tungstène
noir »266
(WN)
et de« tungstène
réflecteur »(WR),
cesdernières
préparées
pardécomposition
enphase
vapeur
(CVD)
del’hexacarbonyle
detungstène.
Lacomposition
des matériaux est déterminée par mesu-res de rétrodiffusion Rutherford departicules alpha
(RBS)
et la structure par diffraction de rayons X etspectroscopie
Raman. Lescaractéristiques optiques
(indices
de réfraction etd’extinction)
sont déduites despectres
de réflexion et transmission. Toutes ces mesures de caractérisation sont faites sur les échantil-lons deW03
fraichementpréparés
(donc anhydres)
déposés
sursupports
appropriés (carbone, quartz).
Ce
type
de couches mincesdéposées
sursupport
depyrex
déjà
recouvert d’une couche deSn02
forme l’électrode de travail d’une celluleélectrochimique,
contenant, comme
électrolyte,
une solution normale deH2SO4,
la deuxième électrode étant constituéed’un
disque
deplatine.
Cette électrode de travailprésente
un effet électrochrome réversible suivant le sens de lapolarisation.
Aucune mesure de caractéri-sation(RX,
Raman ouRBS)
n’a été effectuée sur ces électrodes detravail,
c’est-à-dire sur les couchesde
W03
(colorées
ounon)
après
avoir été mises encontact avec
l’électrolyte
aqueux.2. Processus
expérimental.
2.1 PRÉPARATION. - Les détails concernant la
préparation
des couches de WN ou WR sursupport
de
quartz
sont donnés dans la référence[12].
Onrappelle
cependant
que ledépôt
se fait dans uneenceinte en
quartz,
parpyrolyse
deW (CO )6,
à latempérature
de 400 °C enprésence
ou non d’uncourant
d’oxygène
suivant lecomposé
recherché : WN ou WRrespectivement.
Après
leur obtentionles couches subissent trois
types
de recuitsthermi-ques
[13, 14] :
à 600 °C ou à 500 °C dans l’air(mode
1 ou mode2)
ou à 500 °C dans l’air enrichi enoxygène
par un courant d’unmélange
90 % Ar-10 %02
dont le débit est de1,5
cc/min(mode 3).
Tous lesrecuits dans l’air ou dans
l’atmosphère
enrichie enoxygène
sont réalisés dans la même enceinte quecelle utilisée pour la
pyrolyse.
Latempérature
de recuit est atteinteaprès
20 minenviron,
alorscommence la mesure du
temps
d’oxydation
(de
même que l’introduction de
l’oxygène,
mode3) qui
se termine
quand
l’échantillon devienttransparent.
Pendant le traitement
thermique,
l’épaisseur
de la coucheaugmente.
On définit lerapport
desépais-seurs,
après
et avantrecuit,
comme le coefficient degonflement
G,
dont la valeurdépend
des conditionsd’oxydation
et de la nature de la couche initiale(WN
ou
WR).
Pour obtenir uneconfiguration
électro-chrome,
ondépose
la couche deW03,
par un des modesdéjà
décrits,
sursupport
de pyrexpréalable-ment recouvert d’une couche de
Sn02,
conducteurtransparent
[15].
2.2 DIFFRACTION DE RAYONS X. - Les
mesures de diffraction de rayons X ont été effectuées en utilisant un diffractomètre
Philips.
La radiationmonochroma-tique
utilisée est celle émise par la raieKa
d’une cible de cuivre(A
=0,15405
nm).
Le courant, àtravers le tube de
production
des rayonsX,
était 20 mA et lapuissance
800 W.La faible
capacité
à la réflexion de couches mincesnon orientées de
W03 empêche
la déterminationprécise
de laposition
desraies,
l’enregistrement
devarit
être effectué dans des conditions extrêmesqui
s’accompagnent
d’un bruit de fondimportant.
Les mesures ont dès lors été effectuées à l’aide d’unprototype
expérimental
permettant
l’accumula-tion des
spectres
parbalayages
successifspuis
traite-ment dusignal.
Le bruit de fond est ainsi trèsdiminué et
l’exploitation
desspectres
estenvisagea-ble
après
une série de 40 accumulations.2.3 SPECTROSCOPIE RAMAN. - Les
spectres
Raman ont été obtenus au moyen d’un
appareil
DILOR OMARS 89 muni d’une détection multica-nal. L’éclairement de la
surface,
comme la collecte de la lumière Raman diffusée s’effectuent parl’inter-médiaire d’un
microscope.
On utilise la raie514,5
nm d’un laser àArgon ;
compte
tenu de la forte section efficace de diffusion desoxydes
detungstène,
de bonsspectres
sont obtenus enquelques
minutes avec une
puissance
lumineuse de 400 mWenviron.
2.4 RÉTRODIFFUSION DE RUTHERFORD
(R.B.S.).
Les mesures de rétrodiffusion Rutherford departicu-les
alpha
d’énergie
2 MeV ont été effectuées aumoyen d’un accélérateur de
type
Van de Graaff. Dans ce cas, les couches étaientdéposées
sur unsubstrat
léger
(carbone)
commode pour cetype
de mesure.2.5 MESURES OPTIQUES. - Les
mesures de réflexion et transmission ont été effectuées dans un
domaine
spectral
allant de0,25
à2,5
03BCm, au moyend’un
spectromètre
Beckman « UV 5240 » à doublefaisceau muni d’une
sphère intégrante
(ACTA
UV
5200).
C’est àpartir
desspectres
obtenus que lescaractéristiques optiques (indices,
gapoptique)
denos couches ont été déterminées.
2.6 CELLULE ÉLECTROCHIMIQUE. - La cellule
électrochimique
utilisée pour montrer l’effetélectro-chrome est une cellule à deux
électrodes,
l’une,
électrode de
travail,
formée par laconfiguration
électrochrome décrite
précédemment,
l’autre,
ditecontre-électrode,
constituée d’undisque
deplatine.
Ces deux électrodesbaignent
dans une solution normale aqueuse d’acidesulfurique
mise dans unecuve à faces
parallèles.
L’électrode de travail est maintenueparallèle
auxparois
de la cuve par unsystème
de deux rails enplastique
fixés sur lecouvercle. Le
spectre
de transmission de l’électrodede travail est obtenu à l’aide du
spectromètre
Beckman UV 5240. Une deuxième cuveidentique
à lapremière
et contenantuniquement
l’électrolyte
est
placée
sur le deuxièmefaisceau,
ou faisceau deréférence,
afin d’éliminer l’influence del’électrolyte
et de la cuve.En
appliquant
une tensionnégative
sur la couchede
Sn02
parrapport
à lacontre-électrode,
lesprotons provenant
del’électrolyte
et les électrons amenés par le conducteurtransparent
pénètrent
dans la couche de
W03
etprovoquent
sa colorationselon la réaction
globale
suivante :En inversant la
polarisation
de la tensionappliquée,
la couche deW03
sedécolore,
la réaction étant réversible.3. Résultats
expérimentaux
et discussion.3.1 PRÉPARATION. - Nos
premiers
essais ontmon-tré
qu’en
dessous de 350 °Cl’oxydation
n’était pasperceptible.
A 400 °Cl’oxydation
était très lente(2
jours
pour une couche de WR de 1 000À
d’épais-seur).
A cause de cestemps
trèslongs,
nous avonschoisi 500 et 600 °C car à
partir
de 500 °Cl’oxydation
est visible dans destemps
relativement courts.La
figure
1 montre les variations dutemps
d’oxydation
avecl’épaisseur
de couches detungstène
Fig.
1. - Variations dutemps
d’oxydation
en fonction del’épaisseur
de couches minces detungstène
réflecteur(courbe
1 : recuits à 600 °C dans l’air, courbe 2 : recuits à 500 °C dans l’air, courbe 3 : recuits à 500 °C dansl’oxygène).
[Variation
of the oxidation time versus thickness ofreflective tungsten films
(curve
1 : annealed at 600 °C inair, curve 2 : annealed at 500 °C in air, curve 3 : annealed
at 500 °C in
oxygen).]
réflecteur. Les courbes
1,
2 et 3correspondent
auxdifférents modes de recuits utilisés.
Les
résultats,
trèssemblables,
concernant les couches detungstène
noir(WN)
ont étépubliés
[13].
On observe une nette différence dans la forme des
courbes obtenues à S00 °C et à 600 °C. A
tempéra-ture
plus
élevée lestemps
de recuit sont nettementplus
courts. L’effet du fluxd’oxygène,
lors durecuit,
influenceaussi,
àpartir
d’une certaineépaisseur
de la coucheinitiale,
la forme de la courbe enaugmen-tant le
temps
nécessaire àl’oxydation
complète.
Cecipourrait
être dû à la formation en surface d’une couche mieux cristallisée etplus imperméable
à ladiffusion des atomes
d’oxygène.
Les variations du
temps
d’oxydation
avecl’épais-seur montrent
cependant
une allure en bon accord avec celle décrite dans la littérature[17-18]
pour lesmêmes domaines de
température d’oxydation.
3.2 STRUCTURE DES FILMS.3.2.1
Analyse
aux RX. - Lafigure
2représente
lespectre
de diffraction de rayons X obtenu paraccu-mulation sur un échantillon WN recuit à 600 °C dans
l’air. Le
spectre
est semblable pourtous
noséchantil-Fig.
2. -Spectre
de rayons X, sur un échantillon WN recuit à 600 °C dans l’air.[XRD
spectra taken on a WNsample
annealed at 600 °Cin
air.]
]
Ions et
correspond
à la modificationmonoclinique
duW03
[19-20].
Leslégers
décalages
observés,
tableauI,
concernant laposition
de certaines raiespeuvent
être dus d’unepart
au fait que nos couchessont
polycristallines
et nonparfaitement
orientées etd’autre
part,
à laprésence d’impuretés :
leW (CO )6
initial de chez Merck est fourni avec unepureté
de98 %.
Un travail
beaucoup plus précis
tenantcompte,
pour
chaque
couche,
d’un affinement deparamètres
cristallins en fonction de la déconvolution des268
Tableau I. - Position des
pics
dedi f fraction
de RX.[Positions
ofthe.
XRDpeaks.]
tableau ne constitue donc
qu’un
élémentd’apprécia-tion moyen basé sur l’étude de deux couches
parmi
d’autres.
Les différents
spectres
montrent une texturemar-quée
avec lesplans
(001)
orientésparallèlement
ausupport.
Lacomparaison
desspectres
indique
deplus qu’il
semble que les échantillonspréparés
suivant les modes 1 ou 3
présentent
une meilleurecristallisation que ceux
préparés
suivant le mode 2.Cependant
pour toutes lescouches,
quel
que soit le mode derecuit,
la cristallisation est d’autant meil-leure quel’épaisseur
estgrande.
3.2.2
Spectroscopie
Raman. - Les mesures ont été faites au laboratoire dePhysique
desLiquides
etElectrochimie,
Université P. et M.Curie,
Paris. Lafigure
3a et a’représente
unspectre
de diffu-sion Raman obtenu sur une couche deW03,
prépa-rée par recuit dans
l’oxygène
à 500 °C d’un film detungstène
réflecteur(WR).
Lesspectres
obtenus àpartir
de tous les autres échantillons sont absolument semblables.Fig.
3. -Spectre
Raman d’un échantillon deW03
préparé
par recuit à 500 °C sousoxygène
d’un film detungstène
réflecteur WR(a
eta’)
et d’unepoudre
deW03
hexagonal (b
etb’).
[Raman-spectra
taken on aW03 sample
prepared by
annealing
at 500 °C in an oxygenatmosphere
of a reflectivetungsten RW film
(a
anda’)
and on ahexagonal
W03
powder
(b
andb’).]
]
Des études récentes
[6, 21]
sur des films deW03
obtenus par
oxydation anodique
en milieu sulfuri-que, ont montré que ce matériau estamorphe
lorsqu’il
estpréparé
à bassetension,
et cristalliselorsque
la tensionanodique dépasse
58 V suivant lamodification
hexagonale,
récemmentsynthétisée
àpartir
del’hydrate
tungstique
W03,
1/3H20
[22].
Sur la
figure
3b et b’ nous avons tracé lespectre
de diffusion Raman de lapoudre
ainsisynthétisée.
D’évidence,
cespectre
est différent de celui de notreéchantillon
(CVD).
L’écart entre les deuxpics
relatifs aux vibrationsd’élongation
0-W-O(817
et690
cm-1
1 pour la modificationhexagonale)
estsignificatif,
ainsi que laposition
du deuxièmepic
(690
cm-1).
Onpeut
encore considérer commesignificative
laposition
dupic principal
dedéforma-tion des groupes 0-W-0
(255
cm-1
pour la modifica-tionhexagonale). Cependant,
il faut considérer quedans les différentes modifications de
W03,
l’environ-nement en atomesd’oxygène
d’un atome detungs-tène déterminé n’est pas fondamentalement diffé-rent ; c’est
l’arrangement
entre eux, des octaèdresélémentaires,
autour de canaux carrés(modification
monoclinique)
ouhexagonaux
(modification
hexago-nale) qui
permet
ladiscrimination ;
il ne faut doncpas s’étonner d’obtenir des
spectres
Raman peudifférenciés.
Signalons
deplus
l’absence sur lesspectres
relatifs à nos échantillons dupic
localisé auxenvirons de 950
cm-1,
pic
qui
existe(en
spectrosco-pie
Raman etInfrarouge)
pour les échantillons deW03 hydratés
(ou
colorés enprésence
d’électrolyte
aqueux)
préparés
par d’autres méthodes[6,
23-27].
Lesspectres
Raman d’unepoudre
monoclinique
ainsi que ceux depoudre hexagonale
récemmentsynthétisée
viennent d’êtrepubliés [28, 29].
Dans le tableau II ont été rassemblés un certain nombre derésultats de
spectroscopie
Raman. En cequi
concerne l’échantillonhexagonal,
l’accord entre lesspectres
obtenus dans les deux laboratoires estexcellent ;
l’écart entre lespectre
de lapoudre
monoclinique
et celui de notre échantillon CVD estdonc
significatif.
Il est àsignaler
du reste que lesspectres
des filmsanodiques hexagonaux
nerepro-duisent pas non
plus
lesspectres
depoudre
[6],
maissont très voisins de ceux que nous obtenons sur notre
échantillon CVD. Ceci
peut
êtreexpliqué
de lafaçon
suivante : les identificationscristallographi-ques
après
diffraction d’électrons[6]
ou de rayons X(présent travail)
sont essentiellement unecartogra-phie
del’arrangement
descations ;
laspectroscopie
Raman estplus
directement sensible aux liaisonsW-0. Dans la modification
hexagonale,
toutes lesliaisons
tungstène-oxygène
sont delongueurs
égales
(1,9
A) ;
dans la modificationmonoclinique,
troisliaisons sont de
longueur
1,8
À,
et trois autres,2,1
Á.
Il est donclogique
de penser que dans lesfilms
hexagonaux
comme dans lesprésents
filmsTableau II. - Position des
pics
despectroscopie
Raman(en
cm-1).
[Positions
of thepeaks
of the Ramanspectroscopy
(cm-1).]
qui
concerne les distancesW-0,
traduite par lavaleur intermédiaire de 701
cm-1
pour
le secondpic
relatif à la vibrationd’élongation
0-W-O. Ce désor-dre enoxygène
pourrait
être dû à un certain écart àla
stoechiométrie,
ce que nous allons vérifier parRBS.
3.3 COMPOSITION. - Les
mesures de la st0153chiomé-trie des couches ont été faites par rétrodiffusion
Rutherford de
particules
alpha
auDépartement
dePhysique
des Matériaux de l’Université Claude Ber-nardLayon 1.
Les différentsspectres
obtenus ontmontré que la
composition
des couchesdépendaient
des conditions depréparation.
Pour les couchespréparées
à 500 °C dansl’air,
il est apparu uneinhomogénéité
envolume,
avec une surstoechiomé-trie enoxygène
en surface et une surstoechiométrie entungstène
du côté dusupport,
comme le montrela
figure
4 relative à une couche obtenue paroxyda-tion d’un film de
tungstène
noir(avant
dernièreligne
Fig.
4. -Spectre
de rétrodiffusion Rutherford pour unecouche de
tungstène
noirdéposée
sur un substrat de carbone et recuite à 500 °C dans l’air.[RBS
spectra for a black tungsten BW filmprepared
on acarbon substrate and annealed at 500 °C in
air.]
]
Tableau III. -
Composition
desdifférentes
couchespréparées.
270
du tableau
III).
La stoechiométrieglobale
montreraitune
légère
soustaechiométrie enoxygène.
Pour les autres
espèces
d’échantillons recuits à b00 °C dans l’air ou à 500 °C mais enprésence
d’oxygène,
lesspectres
montrent une bonnehomogé-néité en volume
(par
exemple
lafigure
5correspond
aux résultats de la dernière
ligne
du tableauIII)
avec une surstoechiométrie enoxygène.
Fig.
5. -Spectre
de rétrodiffusion Rutherford pour unecouche de
tungstène
noirdéposée
sur un substrat decarbone et recuite à 500 °C dans
l’oxygène.
[RBS
spectra taken on a black tungsten BW filmprepared
on carbon substrate and annealed at 500 °C in
oxygen.]
Dans le tableau III ont été rassemblés les résultats obtenus sur les différentes
espèces
d’échantillonspréparés.
Peu de travaux relatifs à des mesures deRBS sur
W03
en couches mincesexistent,
cependant
les résultats
publiés
montrent l’influence des métho-des depréparation
sur lacomposition
des matériaux obtenus[31-33].
3.4 PROPRIÉTÉS OPTIQUES. -
Après
recuit lescou-ches sont
transparentes
tout enprésentant
unelégère
colorationjaune.
Sur lafigure
6 sontreprésen-tés les
spectres
de réflexion et transmission obtenussur une couche de
tungstène
réflecteur recuite àb00 °C dans l’air. La
présence
desfranges
d’interfé-rences
permet
de déterminer les constantesoptiques
(indices,
coefficientd’absorption
a,...)
puis
d’en déduire àpartir
de la relation de Tauc(03B1E)1/2 =
B (E -
Eg )
le gapoptique
Eg.
L’ensemble descou-ches a fourni des
spectres
semblables. Le détail concernant la détermination descaractéristiques
optiques
a été décritprécédemment
[13, 34].
Il n’a pas étépossible
de mettre en évidence pour lesvariations des indices avec
l’épaisseur
unerègle
commune aux trois modes de recuit. Cecipeut
êtreattribué à l’effet
conjugué
deplusieurs paramètres
(cristallisation, rugosité,
taille descristallites,
lacu-nes, défauts
ponctuels,
stoechiométrie,
etc.) qui
peuvent
affecter différemment la valeur des indices.Fig.
6. -Spectre
de réflexion et transmission pour unecouche de
tungstène
réflecteur recuite à 600 °C dans l’air(attention
auchangement
d’échelle enabscisse).
[Typical
reflection and transmission spectra for a reflectivetungsten film annealed at 600 °C in air
(please
pay attention to the scalechangement).]
Cependant
pourchaque
échantillon l’indice deréfraction,
n, croît d’une manière monotone avecl’énergie
duphoton.
Nous pouvonsindiquer
que,pour A
=0,5
03BCm(2,5 eV)
la valeur de n estcomprise
entre
1,9
et2,6.
Ceci est en bon accord avec cellesfournies par la littérature :
2,8
[1] -
1,95
[5]
pourW03 amorphe
et1,8
[6] -
2,5
[35]
pour lespoly
etmonocristaux. Les variations de l’indice
d’extinction,
k,
avecl’énergie
duphoton
sont semblables pourtous les échantillons. La valeur de k est sensiblement
nulle entre
1,5
et 3 eV et croît dechaque
côté de cetintervalle
d’énergie
sansjamais
excéder la valeur de0,3.
Le gap
optique
diminuelorsque
l’épaisseur
de couchesaugmentent
pour tous lestypes
d’échantil-lons c’est-à-dire
quand
la cristallisationaugmente.
Sa valeur varie
depuis
3,2-3
eV pour les couches lesplus
mincesjusqu’à
2,9-2,5
eV pour lesplus
épaisses.
Ces résultats sont en accord avec ceux
publiés
pourles couches de
W03
amorphes
[1,
36,
37]
etpolycris-tallines
[37, 38]. Signalons
que pour des filmsanodiques
polycristallins,
le seuild’absorption
déduitde la courbe de variation du coefficient
d’absorption
avec
l’énergie
prend
une valeurplus
élevée,
proche
de celle des bronzes
hexagonaux
[6].
3.5 PROPRIÉTÉS ÉLECTROCHROMES. - La
figure
7a montre lesspectres
optiques
de transmission d’unecouche de
W03 préparée
paroxydation
detungstène
noir à 600 °C dans l’air pour différentes valeurs de tensionappliquée
entre l’électrode de travail etl’électrode de
platine.
Les courbespleines
sontrelatives aux
spectres
obtenuslorsque
la tension estappliquée
en permanencependant
l’enregistrement
(15
minenviron),
celles en tirets ont été tracéesaprès
que la tension ait étéappliquée pendant
seulement une minute avant le début de
réversi-Fig.
7. -Spectres optiques
de transmission de couches obtenues à 600 °C dans l’air en fonction dupotentiel
appliqué. A)
Couche de 1 400À
obtenue paroxydation
de
tungstène
noir.B)
Couche de 660À
obtenue paroxydation
detungstène
réflecteur.[Transmission
spectra for two films annealed at 600 °C in air versusapplied
potential.
A)
A 1400Â
thick film obtainedby
oxidation of a black tungstenlayer.
B)
A 660Á
thick film obtainedby
oxidation of a reflectivetungsten
layer.]
]
ble de la transmission entre de
larges
limites,
spécia-lement dans le domaine du
proche infrarouge.
Il fautaussi
signaler
l’apparition
d’une décolorationquand
seul l’effet mémoire est considéré(tension
de colora-tion nonappliquée
enpermanence).
Lafigure
7bmontre les
phénomènes
observés avec une couche obtenue paroxydation
detungstène
réflecteur à600 °C dans l’air
lorsque
la tension étaitappliquée
enpermanence.
Les courbes ont des allures semblablesaux
précédentes.
Il faut observercependant
que lestensions
appliquées
sontlégèrement
plus
élevées. Pour tous les échantillonsétudiés,
quel
que soitleur mode de recuit c’est-à-dire leur
stoechiométrie,
les mêmes
phénomènes
électrochromesapparais-sent. Ceci est un résultat très intéressant car même
les couches
présentant
une déficience entungstène
sont électrochromes.
Jusqu’alors
lephénomène
avait été montré dans des échantillons deW03
présentant
une déficienced’oxygène
[1,
39,
40]
oustoechiométriques [21].
Une étude détaillée desper-formances électrochromes de nos échantillons est en
cours, les
premiers
résultats ont étépubliés [41].
Ellemontre la
grande complexité
desphénomènes
ainsi que leurdépendance
vis-à-vis des diversparamètres
depréparation
et des différents traitements ulté-rieurs.4. Conclusion.
Nous avons
présenté
les résultats concernant lapréparation,
la structure et lacomposition
decou-ches minces
d’oxyde
detungstène
présentant
deseffets électrochromes en vue
d’application
dans dessystèmes
de contrôle de transfertd’énergie
lumi-neuse oud’affichage
électro-optique.
Leséchantil-lons ont été
préparés
paroxydation
à hautetempéra-ture de
composés
detungstène
obtenus par CVD.Tous les matériaux
produits
sontpolycristallins
etprésentent
unecomposition
voisine de la stoechiomé-trie avecplutôt
un excèsd’oxygène.
Lephénomène
électrochrome estprésent
dans tous les échantillons étudiés cequi représente
un résultat intéressant.Une
étude,
en cours, desperformances
électrochro-mes montre des résultats
encourageants
vers unepossibilité
d’applications
de ces matériaux dans desafficheurs et aussi dans l’industrie du verre :
automo-bile
(rétroviseurs anti-éblouissement)
et habitat(«
smartwindows »).
Remerciements.
Les auteurs remercient le Professeur J. C. Manifa-cier pour la
préparation
des substrats deSn02
etMonsieur L. Martin pour les
enregistrements
desspectres
optiques.
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