HAL Id: hal-01180139
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01180139
Submitted on 27 Jul 2015
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Eau dans la ville et développement durable : Actes des
treizièmes journées du Diplôme d’études approfondies
Sciences et techniques de l’environnement, organisées les
15 et 16 mai 2002, à Créteil
Jean-Claude Oliva, Bruno Tassin, Daniel Thevenot, Gilles Varrault
To cite this version:
Jean-Claude Oliva, Bruno Tassin, Daniel Thevenot, Gilles Varrault. Eau dans la ville et
développe-ment durable : Actes des treizièmes journées du Diplôme d’études approfondies Sciences et techniques
de l’environnement, organisées les 15 et 16 mai 2002, à Créteil. Journées du Diplôme d’Etudes
Ap-profondies Sciences et techniques de l’environnement, May 2002, Créteil, France. Presses de l’École
nationale des ponts et chaussées., pp.135, 2002, 978-2-85978-370-9. �hal-01180139�
Sous la direction de
J.-C.
OLIVA, B. TASSIN, D.
THÉVENOT,
G. VARRAULT
EAU
DANS
ET
DÉVELOPPEMENT
DURABLE
Actesdestreizièmesjournées du Diplôme d'étudesapprofondies
Scienceettechniques de l'environnement
organiséesles 15et16mai2002, à Crètei 1
UNIVERSITE PARIS XII VAL de MARNE Cereve adtRcrii'cU1} f auViiit fnvironHtmtnt ENGREF GAUDRIOT
> DES PONTS ET CHAUSSEES
*
festival del'OH !.wwiu
DANGER
LE PHOTOCOPILLAGE
TUE LE LIVRE
Le code de lapropriété intellectuelle du I"juillet 1992 interdit expressément la photocopie àusagecollectifsans autorisation des ayants droit. Or, cette
pratique s'estgénéralisée, notammentdans l'enseignement, provoquant une baisse brutale des achats de livres,au pointquela possibilité mêmepourles auteursde créer desœuvresnouvelleset de les faire éditercorrectement est
aujourd'hui menacée. Nous rappelonsdonc quetoute reproduction, partielle
ou totale, du présentouvrage, surquelque supportque ce soit,est interdite
sansautorisation de l'auteur, desonéditeuroudu Centre français d'exploita¬ tion dudroit decopie(CFC.20ruedesGrands-Augustins.75006 Paris).
©2002 ISBN 2-85978-370-9
1"0fiSOHîiel'école nationale des
INTRODUCTION
Septembre 2002, Johannesburg. Rio
+10
Dix ans que
le
conceptde développement
durable,
aacquis
droit de cité
et aquitté le petit cercle restreint des militants
etdes
experts.La France
dispose même
aujourd'hui d'une.ministre
etd'une secrétaire d'état
audéveloppement durable.
Du fait de cette célébrité soudaine, le
développement durable
etles principes qui
lui sontattachés,comme le
principe de précaution,
seretrouvent souventemployés
au mieux à mauvaisescient, aupire
à
contresens.Malgré
cesinconvénients, la notion de
développement
durable
a eule mérite,
entre autres,de repositionner le débat
environ¬nemental dans le cadre du
développement de la société à la fois
auxplans économique,
socialetmême,s'agissant des expériences de démocratie participative, politique.
Dans ce contexte,le secteurde l'eau
apparaît particulièrement crucial,
au croise¬ment du
développement
etde l'environnement. Avec
la croissanceurbaine
qui s'estproduite
surles cinquante dernières années
etdont
aucunsigne
n'indique qu'elle
devrait cesser, les
problèmes d'alimentation
en eau,d'assainissement
etd'épura¬
tion sont
parmi
ceux quis'imposent à
tous.Cela
adéjà constitué l'enjeu majeur du
Sommet du
développement durable à Johannesburg
et serade
nouveauà l'ordre du
jour
du
sommetde Kyoto,
quiauralieu
en2003.
La situationdans lespays
de l'Union européenne
estloin d'être aussi
gravequedans
les pays en
développement où plusieurs milliards
d'individus souffrent du
manqued'eau, de l'absence de
systèmes d'adduction, de
systèmes d'évacuation des
eauxusées
oude maladies liées à l'eau. Elle n'enpose pasmoins
uncertain nombre
de questions
aux spécialistes et
d'inquiétudes
aux citoyens, qui sontde plus
enplus abordées
en commun,dans le cadre,réglementaire
ou non,de
processusde concertation.
Pour leur 13e édition, lesjournées
du DEA Sciences
ettechniques
de l'environ¬
nementontabordécethèmedel'eauetdu
développement durable
enmilieu urbain, tel
qu'il
se poseaujourd'hui
enEurope. Quatre points
ontété
successivementévoqués.
La
pollution des
eauxpluviales urbaines,
c'est-à-dire des
eauxde pluie
ayantruis¬
selé surles surfaces urbaines,estaujourd'hui
encoremal
connue: on endécouvre la
complexité,
aufur
età
mesure quela recherche s'empare du
sujet.Plusieurs
centainesde
micropolluants
sontpotentiellement
présentes dans les
eauxpluviales urbaines,
et
l'augmentation
quasiexponentielle des
molécules organiques disponibles
surle
marché pose
la
questiondes
risquesliés
aux eauxpluviales,
enliaison éventuellement
avecla volonté de lesréutiliser.De même,les réseaux d'eaux unitaires serévèlent être
des sources de
pollution particulière
par tempsde pluie,
enraison
des perturbations
occasionnéesau niveau de l'interface
eau/dépôt de
cesréseaux,
pardes
augmentationsde débit liées au passage
des événements
pluvieux. Ces deux points,
parexemple,
étaientencore
inexplorés il
y aseulement quelques
années.L'impact
des
eauxpluviales
urbaines
etdes
eauxusées
surles milieux récepteurs,
nombreuses collectivités locales. Les stations balnéaires n'hésitent plus
aujourd'hui
à interrompre
la baignade
surles plages à la suite d'épisodes de
tempsde
pluie,
préférant valoriser
surle long
termeleur image de responsabilité (application du
«
principe
de précaution ») à
ungain
économique à
court terme.De même, rendre les
rivières urbaines propres
à la baignade
estdevenu
unobjectif
pourcertains gestion¬
naires,cequi pose
la question des rejets
aumilieu naturel
des bactéries
provenantdes
réseaux d'assainissementetdes stations
d'épuration.
La valorisationdesboues urbainesestdevenueun
enjeu
environnemental
etéco¬
nomique.
Si
l'onconstatesurla dernière décennie
uneaméliorationnettede la qualitédes boues destations
d'épuration
pouvant être valoriséesenagriculture,
onobserve
parallèlement
uneréticence de plus
enplus grande des agriculteurs
pourles utiliser,
enliaison aveclapression des grands
distributeurs du
secteurde l'agroalimentaire
etles
préoccupations des citoyens relatives
à l'alimentation
età la santé. De nouvelles
techniques doivent maintenant être mises
en œuvre, commel'incinération,
pouréli¬
minerces
sous-produits de l'épuration des
eauxusées domestiques
etindustrielles.
La participation
du public dans les choix
enmatière de
gestiondes
eaux faitmaintenant
partie
des pratiques usuelles. Dans la suite de la loi
surl'eau de 1992, les
réflexionsengagées dans la mise
enplace
des schémas d'aménagement
etdes gestion
deseaux a sensiblement renforcé la
participation du
public. Il
a puêtre observé
aucoursdela table ronde finaledes
journées 2002,
enparticulier
autraversde la présen¬
tation de différentes
expériences brésiliennes,
quela participation du public dans le
domainedelagestion
des
eauxétait devenue
uneréalité à l'échelle mondiale. Compte
tenu des enjeux
liés à l'eau
surl'ensemblede
laplanète,
on nepeutque seréjouir de
voir les
citoyens prendre
partà
cesdébats
quiles
concernentaupremier chef.
Enprésentant
uneanalyse scientifique rigoureuse de
problématiques de recherche
actuelles relativesauxdomaines
précédents,
enreprenantle
contenudes débats
eten abordant desenjeux de société,présentés
au coursdes journées 2002 du DEA STE,
cet ouvragepermet
d'aborder de
manière transversale, à défaut d'être exhaustive, le
sujet de l'eau dans la ville
audébut du
xixesiècle.
L'organisation de
cesjournées
parle conseil général du Val-de-Marne, dans le
cadre de l'Université del'eauetdu festival del'Oh, apermis
de rapprocher scientifi¬
ques,gestionnairesetcitoyens.
Nous tenons à remercier
particulièrement l'université Paris XII,
l'École
nationale
des ponts et
chaussées
etl'École
nationale
du génie rural des
eaux etdes forêts qui
co-dirigent le DEA
Sciences
ettechniques de l'environnement, la société Gaudriot
etle conseil
général du Val-de-Marne qui
ontpermis
la
tenuede
cesjournées
etla
réalisation decesactes.Sommaire
Introduction 3
Collecte deseauxpluvialesetusées: nouveauxregardssurlapollutiontransportée
Someperspectivestorenvironmentalriskassessment
of urbanstorm watermanagement 9
PS. Mikkelsen,A. Braun, A. Ledin
Lesbassins urbainspluviauxenSeine-Saint-Denis 21 C. Cogez
Localisationet observationde l'interface eau/sédiment
enréseau d'assainissement unitaire 27 C. Oms, M.-Ch. Gromaire, G. Chebbo
Étudede lapollutionenhydrocarburesdes dépôts grossiers
surl'ensemble du résau d'assainissement de la Ville de Paris 39
V.Rocher, S. Garnaud, R. Moilleron, G. Chebbo
Valorisation des boues urbaines: unthèmed'actualité
Assainissementenrégion parisienne: évolution historiqueetdurabilité 51
S. Barles
Table ronde 65
Lesaspects
scientifiques,
techniquesetpolitiques de la gestion des boues urbaines N. Pierron, J.-L.Plazy, M. Gousailles, D. ThévenotImpactdes eauxpluvialesetuséessurlesmilieuxrécepteurs
Contamination microbienne deseauxdu bassin de la Seine 75 I.Georges,P. Servais
Eutrophisation
etrestauration des écosystèmes lacustres
87B.Vinçon-Leite
Participation
du public dans les choixenmatière
de gestion de l'eau Participation du public à l'évaluation des politiques départementalesd'assainissement 103
D. Bouhéret
Laparticipation à l'échelle des bassins versants: lecasdesSAGE 117
G. Hubert
Table ronde 129
J. SantosdeNovaes, R.M. FerreiraFernandez, C. Mignard,D. Bouhéret,
COLLECTE
DES EAUX
PLUVIALES
ET
USÉES
NOUVEAUX REGARDS SUR LA POLLUTION
SOME PERSPECTIVES FORENVIRONMENTAL
RISK ASSESSMENT OF URBAN STORMWATER
MANAGEMENT
P.S.MIKKELSEN, A. BAUN and A. LEDIN Environment & Resources DTU
Technical UniversityofDenmark,Building 115, DK-2800 Kgs. Lyngby Tél. +45.4525.1605. Fax: +45.4525.2850. Adele: psm@er.dtu.dk
Abstract
Introduction ofnewtechnologies for disposingstormwaterlocally,e.g.via infiltration into the
ground, implies that the 'traditional' list of key-substances isnotexhaustive and consequently,
consultants and authorities have difficultiesdeciding whethertoapprovenewtechnologiesfor
stormwater disposal.The risk forcontamination of surfacewaters also needsto be assessed,
even though this contamination is silently accepted by society. A proper risk assessment
needs to consider contamination of all environmental compartments within the urban
environment, i.e. surfacewater, soiland groundwater, inanintegral andtransparent manner.
This paper reviews someconcepts used within risk assessment ofchemical substances and seeks to plot a course for further developments related to risk assessments ofstormwater
contaminants.
1. Introduction
Stormwater runoff from urbanareasissignificantly polluted with awiderange of substances of environmental concern, and the environmental impacts associated with wet-weather discharges have received increased attention during recent years. As a result, there are increasing pressuresfrom society tohandlestormwaterrunoff inways thatensuremaximum pollutionreduction.
1.1 Integrated urbanstormwater management
In ordertodeal with the relevant pollution problems andatthesametimecome upwithmore
sustainable solutions forstormwater disposal, it is necessary to understand and manage the
whole stormwater system in a holistic and integrated manner. Three sub-systems can be
distinguished tounderline this viewpoint:
Thetechnicalsub-system.
. The naturalsub-system.
The socialsub-system.
The technical sub-system traditionally consists ofsewer systems, detention basins and for combined systemsalso wastewater treatmentplants. Morerecently end-of the pipetreatment
ofrunoff from separate storm sewer outfalls and combined seweroverflow structures have
come into focus as well as decentralised ponds and wetlands integrated into the urban
has received increased attention over the past decades. The term (structural) Best Management Practices (BMPs) is commonly used in the Unites States for many of these
constructive measures to handle stormwater runoff, whereas the term Sustainable Urban Drainage Systems (SUDS) is predominantly used in the United Kingdom. Non-structural
BMPs are ways of handlingstormwater pollution without building infrastructure,e.g.ban of
products, control of buildingmaterials, and street sweeping aimedatreducing the sourceof pollutants that laterenterstherunoffwaterduring rain.
Thenaturalsub-systemis usually conceivedasthe"receiving"partand traditionally contains the receivingwatersand their sediments. However, when infiltration is concerned urban soils
andgroundwater also needstobe included. Someof the structural BMPs integrate local water bodies and soil and groundwater in managingstormwater"nature's way" whereas othersare
based purely on constructed infrastructure. There is thus not always a clear distinction betweenthe technical and the naturalsub-systems.
The social sub-system is composed of the stakeholders involved with and affected by
stormwatermanagement. Traditionally, the stakeholders count policy makers and legislators
as well as planners, engineers and other technicians. Although legislation is commonly
implemented on the institutional level by regional, national or provincial organisations, practical projects are carried out on the local level and staff from municipalities and their
consultants thus has major influence on decisions. Local citizens and Agenda 21 groups
however also influence decisionsas people becomeawareof the esthetical and ethical values
ofwaterand increasingly envisage the visibility ofwater,particularly rainwater, in anaround
urbansettingsasaddingtothe quality of life.
1.2 Riskassessmentinalocalcontext
In some cases water is an important carrier of urban planning and source control of
stormwaterrunoff isseen as awayto cut costsby reducing the loadsofstormwaterdischarges
through sewernetworks andwastewater treatmentplants. In othercasesstormwaterplanning
favours conventional centralised solutions because professionals cannot see realistic alternatives that fulfil thesamebasicobjectives (flood control, protection of human health and
pollution reduction). It is not an easy task to decide on an action or a general stormwater management policy since different interventions in the technical sub-system will influence
different stakeholders in thesocialsub-system and impact dischargestodifferentpartsofthe
naturalsub-system.
Ideally, pollutants in stormwaterrunoffcanbe discharged to either partof the natural sub¬ system by changing the layout of the technical sub-system. Thereare no(technical) standard
solutions that solveproblems equallywellatall locations, and itcannotbe known inadvance whether it is better from anenvironmentalpoint of viewtodischarge stormwater to surface
waterrecipientsortothe soil-groundwatersystem.Formany reasonsstormwater management
decisions needto consider thelocal context,i.e. the localnatural andtechnical preconditions
butalso the localpolitical andsocietalorganisation.
Clearly, methodologies and toolsare needed for assessing the environmental risks associated
with discharge of stormwater pollutants to the environment. Such methodologies should acknowledge thatstormwaterprojects cover awide rangeof technologies and spatial scales,
that they commonly have limited budgets, and that they are dealt with by non-experts in environmentalriskassessment.Thispaperreviewssomeconceptsused withinriskassessment
ofchemical substances and seeks to makea course for furtherdevelopments related to risk
assessmentsofstormwatercontaminants
2. Evidence of
pollution with
stormwater
contaminants
Historically, there has beena lot of research onchemicals in stormwaterrunoff. Currently in Denmark, thereisincreased focusonriskassessmentrelated with dischargetosurfacewaters.
Groundwaterquality is also sometimes considered-but soil contamination is neverthought
of. Examples based on Swiss conditions of pollution of the different environmental
compartmentsaregiven below. Heavy metalsand polyaromatichydrocarbons,whichareboth
well-knowngroupsofstormwatercontaminants,areused in these examples.
Table 1 gives typical concentration levels in road runoff ofcopper(Cu), zinc (Zn), cadmium (Cd) and lead (Pb) fromaSwiss literaturesurvey(Hâfliger, 1994). Also shownare eco-toxic
concentrations calculated by applying extrapolation factors to toxicity data and proposed Swiss riverwater quality criteria (Behra, 1994). It appears that the concentrations ofthese
heavy metals exceed the defined quality limits and ecological damage is therefore expected
when discharging road runoff untreated tosurfacewaters. Thisconclusion has recently been confirmedbytesting the toxicity of urban runoff directly (Marsalek, 1999).
Concentratio Environmentalquality limits
nin Riverwater[2] Drinkingwater[4]
roadrunoff _ [1] Eco-toxicity Proposed std. Target Threshold C u 1 o o 0.05-2 2 50 1500 Z n 166— 1950 0.5-2 5 100 5000 C 1.4- 0.005 -0.05 0.5 d 20 0.5 Pb 100— 980 3-10 1 1 50
Table 1: Comparison oftypical metal concentrations in roadrunoff with eco-toxic
values, proposed Swiss river quality criteria and Swiss drinkingwaterquality criteria.
Allconcentrationsareinng/l.
The Swiss drinking water criteria (Schweizerisches Lebensmittelhanbuch, 1988) are also
shown in Table 1. The target values represent average concentration levels in groundwater
uninfluenced by anthropogenic activity and the threshold values represent the accepted
quality of drinkingwaterwhen it leaves thewaterworks. The standard of reference depends stronglyonthecontext, i.e. all four metals exceed thetargetvalues whereas only Cd and Pb
seemtoexceed the threshold values.
Figure 1 shows results from a field investigation of infiltration shafts located in Basel,
Switzerland where road runoff had infiltrated formorethanthirtyyears(Mikkelsen,1996). A fewdecimetres ofpebbleswerefoundatthe bottom ofthe shaftsontopof the original coarse gravel deposits. Runoff materials (road sediment mixed with organic material from nearby
thegravel. The measured solid phase concentrations of Zn and PAH wereclosely connected
with the sludge layer. Zn exceeded the Swiss soil quality standard of 200 mg Zn
kg"1
(verordnung, 1986) and ZPAH (sum of 16 individual compounds defined by the US EPA)
exceeded the A-value from the Dutch system of reference values for soil quality (Moen, 1985). For comparison, the concentrations beneath the sludge layer and ina control profile
notinfluencedby infiltrationwereinsignificant.
Figure 1: Depth distribution ofzinc (Zn) and polyaromatic hydrocarbons (ZPAH) through an infiltration shaft and into the underlying gravel. The dotted line shows concentrations inacontrolprofile uninfluenced by infiltration.
Aspreviously mentioned contaminants instormwaterrunoffcanbe dischargesto eitherpart
of the naturalsub-system (i.e. surface water/sediments, soilsorgroundwater) by changing the layout of the technical sub-system. As an example, Boiler (1997) made mass balances for
water-carried copper (Cu) in the Swiss town St. Gallen. Copper is available at high concentrations in stormwater runoff in Switzerland due to the extensive use ofcopper for guttersand roof materials. Three idealised layouts of the urban stormwater drainage system
were considered: combined sewers, separated wastewater and stormwater sewers, and separate wastewatersewersin combination withstormwaterinfiltration. About 2/3 of the total copper load originates from stormwater runoff. With a combined sewer system 71%
accumulates in sewage sludge while 24% goes to receiving water and the remaining 5% classifiesasurbandiffusepollution. Separation of the sewersystem turnsthe picture around
by leading 75% of the total copper load into the surface waterrecipient; only a small part
hereofcomes from illicit cross connections betweenwastewater and stormwater pipes. The copper massflow that leadstowell-known contaminations of receivingwatersand sediments isalmostcompletelyredirected into urbansoil and groundwater whenstormwater infiltration is used.
Although the list of physical, chemical and biological constituents and parametersthat have
beenobserved instormwaterrunoff isextremely long, focus has mostly beenonselected key-constituents such as settling particles, chloride (from road salting), organic matter
(BOD/COD), heavy metals, polyaromatic hydrocarbons (PAH), E-coli, etc. Pesticides and
other organic chemicals related with use of products and erosion of the built environment haveonly recently comeinto focus. Bio-accumulating compounds (as e.g. heavy metals and
PAHintheexamples above) have received themostattention becausetheyendupinpartsof
theenvironmentdirectly exposedtohumans (i.e. sediments and surface soils). The substances
oflargest environmental risks in relationtocontamination surface watervia directdischarge
orgroundwater via infiltration ofstormwaterrunoff (i.e. highly soluble compounds)arethose
that have been studied the least. In a recent Swiss investigation the pesticide Atrazine was
found in roof runoffat median and maximum concentrations of 0.033 (j.g/1 and 0.903 (j.g/1
respectively, which is quite close to, and above the drinking water quality limit of 0.1 (.tg/1 (Bucheli, 1998). Furthermore, Atrazine penetrated through an infiltration system without seemingly being reduced duetodegradationorsorption.
The 'traditional' list ofkey-substances is notexhaustive. More than 500 individual chemical
stormwater constituents were identified in a recent literature review (Eriksson, 2002),
covering the following groups as well as some organic contaminants that didn't fit into the
groups:
Heavymetals
Otherinorganic compounds
. PAH
Phenolsand cresols
• PCBandpesticides
• Plasticisers,halogenated alifatics, monocyclic aromatics
Society produces thousands ofnew chemicalsevery year, and most of them will find their way intostormwaterrunoff and eventually be identifiedasthe analytical detection limits are continuously improved. The international literature reports on an increasing number of investigations these years that focuses on chemicals in stormwater runoff and their related toxicity. This development calls forproper risk assessments that take the properties of each compound intoaccountwhen assessing the risk associated with their dischargetothe surface
water-sedimentorthesoil-groundwatersystem.Tomakeastepforward in this direction it is worthwhile to review some of the generic concepts and principles established within
environmentalchemistry and eco-toxicologyfor riskassessmentof chemicals.
3. Riskassessmentofchemical substances
3.1 Terminologyand procedures
Figure 1 gives an overview of the terminology used in risk assessmentofnew and existing chemicals according to the technical guidance document (TGD) for risk assessment of chemicals in the EU (European Commission, 1996). Risk assessment of chemicals is composed of four elements: Hazard identification, hazard assessment, risk characterization
and risk management. The cycle to the left illustrates that risk assessment is not a linear
processbut that iterations in the foursteps are necessary dependingon the problem and the
availabledata.
Hazardidentification serves to map the inherent properties of chemicals by collecting and
comparing relevant data on e.g. physical state, volatility, mobility, degradability,
bioaccumulation andtoxicity. It is thus the basicstepof procuring data that is needed when
Hazard identification
»^ •mapping of chemicals' properties & toxicity
\
j
1
Hazard assessment
•
effect & exposureassessment
» Risk characterization
' •
estimating prob. ofoccurrenceof effects
I
Riskmanagement
* •controlof emission & exposure
•
monitoring & reduction of risk •communication
•evaluation &
prioritization of risk=>decision making
Figure 2: Terminologyused in riskassessmentof chemical substances (European Commission, 1996).
Hazard assessment is divided between exposure assessment and effect assessment. Comprehensive model systems have been developed to assess the distribution of
contaminants in theenvironmental (soil,water, air) and in tissue (animals and humans). The
EUSES modeldeveloped withsupportfrom the European Union is illustrated in Figure 3asit is implemented in the TGD (EuropeanCommission, 1996). Thecomplexity ofthismodel is illustratedbythe fact that input is entered viamorethan 100menusand that it has almost 500 parameters of which -40 need to be defined for each simulation. The output is given as predicted environmental concentrations (PECs) that are estimates of the exposure of the
environment with individual chemicalcompounds.
Emission Distribution <w<lexposure
Consumerexposure Exposurevia lue environment
Figure 3: Outline ofthe exposure model EUSES (European Commission, 1996; van
The effects (both acute and chronic) associated with the presence ofeach substance in the
environmentandtissue needstobe assessedby assessing available dataontoxicitytohumans and ecosystems (i.e. dose-response relationships, EC50, LC50 etc.). In this mannerpredicted
no-effect concentrations (PNECs) can be calculated and compared with the predicted environmental concentrations (PECs). If the requirement shown in Eq. (1) is fulfilled, no
environmentalproblem issaid tobe present,however if it is not,then there is aproblem that should be dealtwithsomehow.
PFC
—=—<1 o PEC<PNEC (1)
PNEC
3.2 Risk anduncertainty
After PECs and PNECsareestimated the risk characterization takesplace,c.f.Figure 2.The
potential negative effectsare evaluatedand, if possible, the probability of effects occurring is
estimated. This conforms with the basic definition of risk being equal to te product of probability andconsequence:
Risk=probabilityxconsequence (2)
Theoretically, risk is only high if it is probable (or likely) that an effect with consequence
occurs. Ararebut severeeffectmay ideally have thesame risk as a frequent but lesssevere
effect,implyingthat different riskscanbe compared and evaluated.
The PECs and PNECs estimated as described above are very uncertain. The uncertaintyof
PECs stems from thedifficulty with identifying and describing theprocessesresponsible for
the distribution of each contaminant and the inability to quantify theparameters controlling
these processes. Evenacomplex model likeEUSES is essentiallyarough simplification of reality, the simplifications both applyingtothe description ofprocessesand the representation
of the technical and naturalsub-systems.
Theuncertainty of PNECscan also bevery large dueto lack oftoxicity data and difficulties
with e.g. translating data from laboratory experiments into realistic field conditions. In practice, uncertainty isnotconsideredassuggested in Eq. (2). Instead, assessment factorsare applied to toxicity data to account for the uncertainty (European Commission, 1996). The
environmentalquality limits stated in Table 1 canthusnotbe interpreted directlyasPNECs.
Riskassessmentof chemical substances canbe done in numerousways,employing moreor
lessdetailedapproaches for estimating PECs and PNECs. Theprinciples described aboveare
quite detailed and willnotapplytosome casesdue tolackofdata. Lessdetailed approaches
arealso availableemploying semi empirical rules-of-thumb,see e.g.(van Leeuwen, 1996).
3.3 Riskmanagement
Risk managementinvolvesa rangeof possibleinterventions,i.e. monitoring and reductionof
risksby controlof emissions and theexposureofsensitive environments. Riskmanagementis
methodologies usedare well documented andtransparent toensurethat the risk perceived by thepublic isasclosetotheestimated riskaspossible.
4. Discussion
Ideally,the principles explained in the previous section canbe used directly when assessing
therisk associated with discharge ofstormwatercontaminants. However, thereare anumber
ofproblemsasdiscussed below.
4.1 Problems withriskassessmentofstormwatercontaminants
First, some problems exist in relation to hazard identification ofstormwater contaminants.
Amongthemostimportant problemsare:
The number of chemical compounds observed in stormwater runoff is very large and increasing as analytical methods are continuously improved and more field studies are
conducted duetoincreased attention fromsociety.
The measured concentration levels vary several orders of magnitude due to the intermittent character of the runoffprocess,the plentitude of pollutantsourcesand the fact thatinvestigationstendtoemphasize theextremes(high concentrations).
Basicphysical/chemical properties areonly available for few substances, and the toxicity
of stormwater runoff, which are complex mixtures of substances in the presence of
particles and organicmatter,has only been studied little (andveryrecently).
Effect assessmentofstormwatercontaminants can be conducted by comparing with defined environmentalquality limits for:
. Soil-aimedatpreserving soil organisms and fertility for plant production, and protecting
children frompoisoningvia soil eating.
Groundwater - aimed at preserving raw water in a quality suitable for human
consumption.
Surfacewater-aimedatpreventingacutetoxicitytoaquaticorganisms and plants.
Sediments-aimedatpreventing chronic toxicitytobenticorganisms andplants.
However,such quality limitsareonly available for few'classical'contaminants.
It is interestingto notethatalthoughwastewater treatmentplantsare represented inEUSES,
stormwatersystemsarenotrepresentedatall in relationtoriskassessmentof chemicals in the
EU. The methodology is directed towards assessment ofindustrial chemical products and
only the majorcompartmentsandpathwaysare included. This means that theEUSESmodel
cannot be used for exposure assessment in relation to risk assessment of stormwater
contaminants.
Instead,models needtobe developedas asupplementto,orin parallelto,the EUSESsystem. These models should describe the physical stormwater systems in great enough detail to facilitate comparing different stormwater BMPs, however the behavior of individual
compounds should be described using the same chemodynamic principles that are used in
4.2 Anexample of hazard assessment:Stormwater infiltration
A simplified hazardassessment thatapplies to stormwatermanagement is illustrated below.
The example is about soil contamination with Zn due to stormwater infiltration in a swale
with 20 cm oforganic soil with pH~7 at the top. Zn is rather strongly sorbed to the solid phaseunder these circumstances and itcan be assumed that the Zncarried with theincoming
wateraccumulates in the soillayer. Thus, the soil concentration (PEC)canbecalculatedas
A, dp (mg/1) (3)
where C„. is the concentration of Zn in runoffwater (mg/1),AMi is the ratio between the
(impermeable) runoffarea(-), MAR is themeanannual rainfall(0.5 m/year), d is the thickness
of thesoil layer (0.2 m),pis the bulk density of the soil (kg/1)andtis the time lapse (years).
Separatedstorm sewo
mixed land-uso
Cw=0,3-0,5 mg/1
t (years)
Figure 4:AccumulationofZninthetop20cmofaninfiltrationswale byasimplemass
balanceapproachaccordingto Eq. (3). The dottedlineatCs=200mg/kg illustrates the
Swisssoilquality criterion for Zn (verordnung, 1986).
Mean runoff concentrations of Zn from different surface areas are used as input to the
calculation as illustratesinFigure 4 (Mikkelsen, 1995). The relatively narrowconcentration limits(0.3-0.5 mgZn/1) for separatedstormsewersinmixed land-useareas is duetothe large
catchment scale(Mikkelsen, 1994). This is reflected in distinct confidenceareas for Ar/A,=5
and 25. The concentrationsvarymuchmore for smaller catchmentareas (highwaysorroofs)
making it moredifficultto distinguish between soil pollution loading for different values of AJAi. It may take anywhere between 10 years and several hundred years to reach soil
concentrations of two hundred mg Zn/kg soil, corresponding to the Swiss soil quality criterion.
Such calculationsare naturallyveryapproximate and only apply for substances that strongly
accumulate in the surface layers. However, the calculations clearly demonstrate the
uncertainty related with predicting the mass load in planning situations where no
measurements of runoff quality are available. This large uncertainty implies that exposure
4.3 Options for action
Whendischarging contaminatedstormwaterrunoff thereare(only) three options for action:
. Contaminants can be removed at the source, e.g. by controlling the use of building
materials giving rise to erosion and dissolution of contaminants, or by cleaning urban surfacesregularly (streetsweeping).
• Contaminants can be immobilised or degraded in stormwater BMPs designed with the
specificpurposeof pollution reduction.
• Contaminantscanbedischarged in the least harmfulmanner.
To analyse these options models are needed that describe the sources and fluxes of
stormwatercontaminants, including their fate duringpassageofstormwater BMPsand final
disposal in the environment. In addition, risk assessment methodologies are needed that
facilitatecomparing scenarios basedondifferentBMPs. Model based riskassessmentusinga
probabilistic approach basedonEq. (2)allows for combining riskassessmentwith traditional
cost-benefitanalyses (Hauger, 2001). It may even help analysingwhether itis better froman
environmental point of view to discharge stormwater contaminants to the soil-groundwater systemorthesurface water-sedimentsystem.
5. Conclusions
The basic challenge for future risk assessment ofstormwatercontaminants is to ensurethat the methodologies used account for information about the local context and produce information that feed into local decision makingprocesses.Itis essential that sound scientific knowledge about the chemodynamics and toxicity of chemical substances is considered to
ensure a minimum level oftransparency, and learning from principles developed for risk
assessmentof chemical substances bestensuresthis.
Inthe future wewill needtools ofvaryingcomplexity thatcan beappliedonvarious spatial scales by acknowledging thatstormwater projectsare often small, havelimited budgets and
aredealt withbynon-expertsin chemical riskassessment.Someuseful tools would be:
. Anidentification list of thosestormwaterconstituentswhichcanbespecifically classified
ascontaminantsfollowing dischargetosurfacewater,groundwater and/or soil.
A database ofphysical/chemical properties of these contaminants, their environmental fate and effects, their predicted no-effect concentrations, when available, and their
treatability (possible removal in various BMPs).
• A tool for
estimating concentrations ofthese stormwater contaminants inasite-specific
context.
A screening tool for identifying ina site-specificcontextwhichstormwatercontaminants
arecritical(priority pollutants) following dischargetosurfacewaters, groundwater and/or
6. References
Hâfliger, M. and Boiler, M. (1994) Verbleib von Schwermetallen bei unterschiedlichen
Konzepten der Siedlungsentwasserung (in German). Swiss Federal Institute for
Environmental Science andTechnology(internal report).
Behra, R., Genoni, G.P., Sigg, L. (1994) Festlegung der Qualit 'tsziele fur Metalle unde
Metalloide in Fliesgewassern - Wissenschaftliche Grundlagen (in German). GWA 73(12),
942-951.
Marsalek, J., Rochfort, Q., Brownlee, B., Mayer, T. and Servos, M. (1999) An exploratory studyof urban runoff toxicity, Water Science and Technology 39
SchweizerischesLebensmittelhandbuch,Kapitel27A,Trinkwasser (inGerman), 1988.
Mikkelsen, P.S., Hafliger, M., Ochs, M., Tjell, J.C., Jacobsen, P. and Boiler, M. (1996)
Experimental assessment of soil and groundwater contamination from two old infiltration
systems for road run-off in Switzerland, The Scienceof the TotalEnvironment189/190,
.341-347.
Verordnung vom 9. Juni 1986 tiber Schadstoffe im Boden, SR 814.12; einschliesslich Erlauterungen des BUWALvomJuni 1987.
Moen, J.E.T., Cornet, J.P. and Ewers, C.W.A. (1985) Soil protection and remedial actions:
Criteria for decisionmaking and standardization requirements, inJ.W. Assinkand W.J. van den Brink(Eds.), Contaminated soil '86. FirstInt. TNOConf. onContaminated Soil, Utrecht,
TheNetherlands, 441-448.
Boiler, M. (1997) Tracking heavy metals reveals sustainability deficits of urban drainage
systems. Water Scienceand Technology35(9), 77-87.
Bucheli, T.D., Millier, S.R., Heberle, S. and Schwarzenbach, R.P (1998) Occurrence and
behaviour of pesticides in rainwater, roof runoff, and artificial stormwater infiltration,
EnvironmentalScienceandTechnology 32, 3457-3464.
Eriksson, E.H. (2002)Potential and problems relatedto reuseofwater inhouseholds. PhD Thesis,Environment & Resources DTU, TechnicalUniversity of Denmark (In print).
EuropeanCommission (1996) Technical Guidance Documents in Supportof theCommission
Directive 93/67/EEConRiskAssessmentforNewNotified andCommissionRegulation (EC) Nol488/94onRisk Assessment forExisting Substances. Bruxelles, Belgium.
van Leeuwen, C.J. and Hermens, J.L.M. (Eds.) (1996) Risk assessment ofchemicals -An
introduction., KluwerAcademicPublishers, Dordrecht, The Netherlands.
Mikkelsen, P.S. (1995)Hydrological and pollutionalaspectsofurbanstormwaterinfiltration
(Ph.D. thesis), Department of Environmental Science and Engineering, Technical university
of Denmark.
Mikkelsen, P.S.,Weyer, G., Berry, C., Walden, Y., Colandini, V., Poulsen, S., Grotehusmann, D. and Rohlfing, R. (1994)Pollution from urbanstormwater infiltration, Water Science and
Technology 29(1-2), 293-302.
Hauger, M.B., Rauch, W., Linde, J.J. and Mikkelsen, P.S. (2001) Cost-benefit-risk - a
concept for management of integrated urban wastewater systems? Water Science and Technology 45(3), 185-193.
LES BASSINS URBAINS PLUVIAUX EN
SEINE-SAINT-DENIS
ClaireCOGEZ, Direction de l'Eauetde l'Assainissement,
Conseil Général de laSeine-Saint-Denis, BP 193, 93003Bobigny Cedex
Tél : 01.43.93.65.76.Adele:ccogez@.cg93.fr
1. Introduction
Le Départementde la Seine-Saint-Denis est l'une descollectivitésde la région parisienneen charge d'un réseau d'assainissement. Je vous propose une approche de terrain, un vécu au
niveau d'une collectivité locale, face aux problèmes d'inondations et de pollution, de
construction etde gestion de bassins de retenue d'eauxpluviales, en relationavec ce qui se
passe enaval, c'est à dire dans les stations d'épurationetle milieu naturel.
Dansce département, il n'yaplus derivière,àl'exception de deuxcourtspassagesde Seineet
de Marne, qui reçoivent une vingtaine de rejets de réseaux pluviaux ou de surverses de
réseaux unitaires. L'enjeu, pour nous, c'est de maîtriser les écoulements dans le réseau de
transport, que nousgéronssur une vingtaine de kilomètres,ensouterrain,avantque ces eaux
neretrouventle milieu naturel.
En 1992, après une période d'investissements lourds, dans des émissaires profonds et des
bassins de retenueàcielouvert(surle réseau séparatif,entreles années 75et 90),lasituation
reste encore assez problématique en matière d'inondation. A cette date, 15% du réseau
départemental est encore insuffisant pour une pluie de 9 millions de
m3,
plus précisément pour une pluie de 40 millimètres d'eau en deux ou trois heures (une pluie à caractère décennal),qui ruisselleavec uncoefficient de35%. Nous devons alors gérer 3,2 millions de mètrescubesd'eau dansce réseau,enquatreparties d'environ 800 000m3
d'eau chacune : unvolumequi remplit les collecteurs,unvolumequiarrive à rejoindre rapidementetdirectement lemilieunaturel,unquieststocké dans des bassinsetle dernierquartqui n'apasde place,qui
débordeetqui s'étale dans la ville, danstousles quartiers sensibles.
Dansles années 70, lasituation était la suivante : oncomptaitplusieurs milliers de sinistrés à chaquepluie,ycompris lors de pluies de fréquence deun oudeuxans.Depuis, celaaévolué. Aujourd'hui, on déplore encoredes centainesd'inondés, mais pour despluies d'occurrence
deuxoucinqans,etdans dessecteursmoins nombreux(Figure 1).
Jusqu'en 1992, il était inenvisageable d'envoyer deseaux de temps de pluie, c'est à dire qui
excédaient lapointe detempssec,versles stations d'épuration,carcelles-cinedisposaientpas
de capacité résiduaire. Acetteépoque,enobservant les bassinsde stockageenherbe, ons'est
aperçu que l'eau sedéchargeait de 60 à 70% des polluants transportés, cela même lorsqu'elle
ne faisait que transiter dansces bassins (Tableau 1). On adonc décidé de généraliser cette
technique dite de «décantation extensive» en se disant que, si, plus tard, la possibilité se présentait de traitementsen station d'épuration,onenverrait alors leseauxsortantdes bassins
vers ces stations pour traiter la pollution dissoute (à débit contrôlé). Nous avions donc au
départ à entretenir un patrimoine déjà très coûteux et à y adjoindre des émissaires et des
bassins de retenue permettant, au fil du temps, de gérer ces capacités d'évacuation et de
cela«développement durable», nous, nousparlons«d'approche globale»,dans la durée, de
la toiture jusqu'à la rivière, tout en ne travaillant directement que sur le réseau dont nous sommes maîtres. Les décisions concernantles capacités detraitement sont gérées à l'échelle dusyndicatinterdépartemental,le SIAAP, dont le Départementestmembre.
Figure 1 :Inondationà Montreuil (rue de Romainville)
Volumedestockage enm3/ha imper. Effet defond %piégé de la masseannuelle Effetdechoc %piégéàl'occasiondes
événementscritiques
Effet desstress
Fréquence des rejets résiduels (rejets supérieurs à 5% de la
masseannuelle)
20 36-56 5-10 2 à 4
100 74-92 26-74 1 à2 200 88-100 68-100 0ou 1
Tableau1:massededépôt interceptéesuiteà la décantation deseaux enbassins pluviaux urbains
2. Le schéma d'assainissement de
1993,
sonbilan
Dans le schéma directeur de 1993, la priorité des élus demeurait la lutte contre les
inondations, contribuant aussi à la luttecontrelespollutions. Lesobjectifs du schéma étaient
donc les suivants : une protection décennale pour chaque habitant et l'interception du
maximum depollutiondans les bassins deretenue;pourcela, il fallait construire 800 000
m3
denouveauxbassins(pourobteniruneprotectiondécennale)etaller bienaudelàpourla lutte
contre lapollution. Pour intégrerdans undépartement urbainunmillion de
m3,
iln'yavaitpas tellement de choix. Il fallait réaliser des ouvrages sur le réseau en unitaire comme en
séparatif et utiliser toutes les potentialités de création ou d'agrandissement de bassins
existants. Il était prévu aussi des "zones d'inondabilité". On entend par là des « zones
d'inondationvolontaire", où l'onpeutinonder des jardins, dessquares,desaires de jeuxoude
sports,plutôtqued'inonder les maisons.
Ceschémaaétémisen oeuvre.L'objectif était de réaliserenquinzeansles opérations les plus
scénariopourl'agglomération parisienne a été étudié puisvalidéau niveau régionalen
1996-1997, on a vu qu'il faudrait adapterce schéma. C'est ce que nous sommes en train de faire, pour un nouveauschémaen2003.
Le bilan duschémade 1992 estle suivant: nous avons réalisé de 1993à 2001, 400.000
m3,
soit 36%des besoinsjugésurgents,ce quenousjugeonssatisfaisant. En effet, le Département viseunidéal, l'affiche : l'idéalce seraitd'obtenir telle qualité d'eau, teltypede protection, de
réaliser teltyped'équipements. Etant donnés les coûts,on pourraitse faire peuretranger les
propositions dans les tiroirs. En effet, il y a incapacité de financer la totalité à court terme,
mêmeavecles aidesdel'Agence de l'Eauoude la Région. En fait, les élus de la
Seine-Saint-Denis nous demandent d'exprimer l'idéal, de leur proposer ce qui serait le plusurgent et de
trouvertous lesmoyens pourle réaliser.Ainsi, 400 000
m3
réaliséssurles 1 160 000m3
quiétaientvisés,cen'estpassi maletl'onpeutcontinuer.
3. La maîtrise des ruissellements
Enparallèle, dans le cadre d'une bonne gestion,enmêmetempsquel'onrattrapele retardpar la constructionde bassins deretenue,une coopérationse développe avecles communesafin quel'urbanisation, qui continue, n'accroissepas les risques d'inondation. Chaqueconstructeur
doitretenirseseaux,lerèglement départemental l'impose.
Techniquement,en Seine-Saint-Denis, il n'y apas beaucoupd'aptitude à l'infiltration, parce
qu'il y a des zones de carrières de gypse et de larges secteurs de nappes affleurantes. L'infiltration n'est doncpas unesolutiongénéralisable.
En revanche, la rétention momentanée des eaux à tous les niveaux est préconisée, sur les toitures, dans les jardins, sur les parkings, dans des sous-sols, dans des canalisations surdimensionnées, etc... Toutes les techniques sont possibles, nous n'avons pas établi de règle, mais nous essayons simplement de convaincre les architectes, les constructeurs, les
urbanistes de contribueràralentir les ruissellements(Figure 2).
Figure 2: Cour inondable
La logique que nous poursuivons actuellement c'est d'obtenir que ces rétentions soient
réalisées de la manière la plus ludique et la plus visible possible, parce l'expérience nous
montre,après quinze annéesdedéveloppement des techniques alternatives,queplusellessont visibles, plus elles sont entretenues et plus elles sont pérennes et efficaces. Une cour de
collège dontune partieestsurcreuséepourêtre inondable,avec un aménagement particulier, c'est un espace que le collège va s'approprier, c'est sa zone d'inondation; elle ne sera pas
comblée parce qu'on va la voir fonctionner les jours de pluie. Aujourd'hui, il y a environ quatre cents installationsenplace qui correspondent àpeuprès à 250.000 mètres cubes. Ilest
certain que, dans notre prochain schéma, la pérennité et l'entretien de ces ouvrages seront
particulièrementétudiés.
4. Les choix
stratégiques relatifs
auxbassins de
retenue
Jevais àprésent évoquer troisaspectsdenotretravail: l'intégration urbaineetla construction
desbassins, leur fonctionnementetle rôle decesbassins dans la dépollution (Figure 3).
4.1 L'intégration urbaine des bassins deretenue
EnSeine-Saint-Denis, les bassinsoccupentplus de soixante hectares, bientôt quatre-vingts. Il
fautcompterunàdeux hectares de dalle à chaque fois quel'on construitunbassin enterré de
dix àtrentemille mètrescubes,cinq hectarespour unbassin quipeuts'intégrer dansun parcet
jusqu'à dix hectarespour unbassin-golf inondable.
Les bassinsfonctionnent en moyenne20% dutemps de pluie (la pluie étant considérée dès
lors que l'eau ruisselle). Par suite, les bassinsnefonctionnentpasplus de 1 à 2% du temps, même s'ils fonctionnent cinquante fois dans une armée... ce qui est beaucoup ! Aussi, leur
intégrationestunenjeu d'aménagement urbain. A partir dumomentoù ilsnefonctionnentpas souvent, on ne pourra défendre leur conception, leur installation et leur pérennité que s'ils
sontinstallés dans laville d'une manière incontournableetqu'onnepeutplus faireautrement
quede bien les gérer. C'estpour nousl'enjeu principal de la maîtrise des eauxpluviales dans
la ville. Nous devons totalement concilier l'eau de pluie et la ville, remettre en partie en surface leseauxdepluie.
La Seine-Saint-Denis, depuis Paris jusqu'à l'aéroport Charles de Gaulle, ne formera bientôt plus qu'une seule agglomération. Au fur et à mesure de l'urbanisation, toutes les petites
rivières ont disparu. Gênantes, elles ont été busées à l'économie. Trop petites, elles se sont
pourtant«vengées» parlasuite.
Acepropos,je suis frappée deconstaterquela loi considère qu'un collecteur pluvial dansune rueoccupe un espacedemanière précaire. L'eau de pluie existaitavantla ville, mais, dès lors
quela ville s'installe, l'eau de pluie n'a plus le droit de ruisseler dans laville ! Face àunprojet de souterrain routier, à une construction, une modification de route, un collecteur pluvial gênantdoit s'en aller... De la mêmemanière, il n'existepasdeloipourdire qu'unerivière doit
continuer àvivre, ni detexte précisantquiestchargé de lapérennité de la rivière. La loi dit
simplement : « vous n'avezpas le droit de prendre plus que telle quantité d'eau dans la rivière, derejeterplus de tel polluantoude déplacer la rivièresansprocédure».Mais la loi
ne dit pas : «à force de prélever de l'eau dans la rivière, à forcederejeterdes substances
polluées, la rivière risque de disparaître, mais ily a quelqu'un qui est chargé de la faire
vivre».
Concernant la dépollution par décantation, je voudrais évoquer l'un des plus grands bassins: c'estunbassinàcielouvertquicomportetrois caissons; l'eau arrive dansuncaisson
dedécantationenbéton de 40 000
m3,
surversedansuncaissonenherbeetenfin, lorsque c'est nécessaire, dans un bassin en eau. On peut stocker dans ce bassin jusqu'à deux cent mille mètrescubes d'eau.4.2 Le fonctionnementdes bassins deretenue,leurrôledanslesdépollutions
En2001,nousdisposions de 1,1
Mm3
de stockage. Nousavons stocké 5,1Mm3
dans l'année (en 484remplissages), dont875.000 mètres cubes lors de la pluie laplus forte.Lesbassinsontaussi reçu des eaux de transit, ce qui représente un doublement de la quantité maximum stockée. Nous avonscuré, sur uneannée, dans les caissonsenbéton, 1 800tonnesde boues qui contenaientenviron 900tonnes de matière sèche. Ces bouesincluaient environ dix huit
tonnes de matière organique, ce qui n'estpas négligeable. Il s'y ajoute des boues déposées
dans les caissonsenherbeou en eau(curéstousles 10ou 15ans,maispas en2001).
Enmatière de fonctionnementetdegestion,tous les bassinssonttélésurveillés etcontrôlés à
distance; chaque bassin fonctionne surconsignes locales avec des automates qui gèrent les organes électromécaniquessurdes consignes de débit (tel débit dans telle condition de pluie, etc...). Les opérateurs-pilotes qui se relaient 24h/24, eten astreinte, peuvent modifier ces consignes (depuis le centraloudepuis leur domicile)surscénariode pluie (tant de millimètres
en tant d'heures...). Nous disposons d'une bibliothèque de pluies : nous avions commencé
avectrentecinq scénarios, quel'ona pu ramenerà quinze, cequiestsuffisantpouranticiper.
Lorsqu'une pluie prend forme sur l'image radar, on entre dans tel ou tel scénario : notre systèmed'aide à la gestion indique alors les secteurs sensibles à surveiller, les bassins où il
faut suivrecequise passeet,éventuellement, varier les consignesde gestion.
En 2001, nous avons procédé en moyenne à huit commandes à distance par pluie sur ces consignes. Les responsabilités que prennentles agentsduservicepublic qui procèdent àces
modificationssont encadrées etlimitées. Par ailleurs, ils peuventavoir confiance dans toute l'installation, danstoute lachaîne... Les 7 500 organes électromécaniques fonctionnentavec plus de 98% de disponibilité. En cas d'incident, le système de fonctionnement "dégradé",
même quand il n'y a que 90% d'organes en fonctionnement, permet encore la maîtrise de
l'ouvrage. Cela signifie, par exemple, que lorsqu'une pompe tombe en panne, l'ouvrage
fonctionnetoujours;simplement,on nedispose plus de la pleine capacité depompage... Ilnousresteàaborder laquestion des bassins à«usagemixte»,surle réseau séparatif.Dequoi s'agit-il ? Il s'agit d'ouvrages conçus en différents caissons, dont un pour la dépollution à
l'entrée et unqui constitueune zonerécréative où l'on stocke de l'eau une fois detemps en
temps. Dans ces bassins, le plus important à gérer c'est la sécurité, outre les nettoyages rapides après la pluie. En effet, les bassins étant intégrés dans deséquipements publics, ilne