HAL Id: hal-01180122
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01180122
Submitted on 24 Jul 2015
HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
Rejets urbains par temps de pluie: pollution et nuisances : actes des troisièmes journées du diplôme
d’études approfondies - Sciences et techniques de l’environnement - organisées les 14 et 15 mai 1992 à
Paris
Bruno Tassin, Daniel Thevenot
To cite this version:
Bruno Tassin, Daniel Thevenot. Rejets urbains par temps de pluie: pollution et nuisances : actes des troisièmes journées du diplôme d’études approfondies - Sciences et techniques de l’environnement - organisées les 14 et 15 mai 1992 à Paris. May 1992, Paris, France. Presses de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, pp.257, 1993, 978-2-85978-193-4. �hal-01180122�
Sous la direction de B. TASSIN et D. THEVENOT
REJETS U
PAR
TEMPS DE PLUIE : POLLUTIONS
ET NUISANCES
Actes des troisièmesjournées du Diplôme d'Etudes Approfondies
Sciencesettechniques del'environnement organisées les 14et 15 mai 1992 à Paris
Chez le même éditeur Gestion des eaux
sous la direction de F. VAL!RON
Tome I : Principes, moyens, structures (2e édition 1990) Tome II : Alimentation en eau, assainissement (1989) Tome III : Automatisation, informatisation, télégestion (1988)
Tome IV: Coût et prix de l'alimentation en eau et de l'assainissement (1991) La politique de l'eau en France de 1945 à nos jours (1990)
sous la direction de F. VAURON Gestion de l'eau en Europe (1990)
Actes de colloque
L'industrie de l'eau dans le monde (1988) par D. DROUET
Coût et prix de l'eau en ville (1988) Actes de colloque
Eau et informatique (1986) Actes de colloque
Automatismes et génie urbain (1983) par J. LAMOURE
Evacuation des eaux pluviales urbaines (1978)
sous la direction de P. FOUQUET et C. COSTE
Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, photographie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957
sur la protection des droits d'auteurs.
© 1993 ISBN 2-85978-193-5
Préface
L'impact des rejets urbainspartempsde pluiesurles milieux récepteurs devientunproblème d'environnement très sensible et aux implications financières importantes. Plusieurs épisodes
orageux auxconséquences désastreuses pourl'écosystème aquatique sesont produitsen région parisienne en période estivale en 1990et 1992. Ces événements ont renforcé la prise de con¬
science aux niveaux techniques et politiques de la nécessité d'envisager une gestion non plus seulementquantitative mais aussi qualitative deseauxpluviales. Toutefois les connaissancesper¬
mettantunetelle gestion sont loin de pouvoir être considérées commeacquiseset de nombreux
programmesvisantà les améliorersontactuellement en coursde'réalisation. Ilsconcernent à la fois la caractérisation desrejets urbainsde tempsde pluie(matériauxparticulaires et dissous),
les mécanismes d'interaction avecle milieu récepteur, la modélisation de ces phénomènes, et la conception de techniques innovantespourabattre la pollution.
Cetouvragerassemble lestextes des communications d'une conférence internationale qui s'est
tenueles14 et 15mai 1992 à l'Ecole nationale des PontsetChausséesetà l'Université Paris XII Valde Marne,etquiarassemblé plus de 100 participants représentant 15 nationalités. L'objectif decetteconférence était à la fois de fairelepointsurles recherches actuellesetles développements technologiques dans le domaine des rejets urbainspartempsde pluie,etde présenterauxétudiants du DEASciencesetTechniques de l'Environnementuneproblématiques de rechercheen environ¬
nementd'une manière relativement exhaustive. Lestextesprésentés ici, originauxpourla majorité d'entreeux,ont cherché à tenircetobjectif double, etnonseulement présentent les résultats de
travauxrécents mais aussi détaillentetdiscutent lesméthodologies employéespourles obtenir. Ils présentent donc,cequiestoriginal,undoubleaspectscientifiqueetpédagogiqueet montrentles grandsprogrès effectués dans le domainependant les cinq dernières annéesetpeuventservir de
base àlaconception denouveauxprogrammesd'étudeetderecherche.
Laconférence était diviséeenquatresessions d'une demi-journée chacune :
• Caractérisation deseauxpluviales,
• Productionettransfert despolluants,
• Impactsurlemilieu récepteur,
• Maîtrise de lapollution deseauxpluviales.
Cettedivisionestreprise danscetouvrage. Endernière partie, ontété rassemblés les résumés des communicationsprésentéesdans le cadre du "Third European Postgraduate WorkshoponWa¬
terQuality of Urban Runoff and Effects uponReceiving Waters". Cette dernière manifestation,
soutenue parleprogrammeErasmusdes Communautés Européennes, s'est déroulée à l'Ecole na¬
tionaledespontsetchaussées du 11au15mai 1992. Ses deux dernières journées étaientcommunes aveclesJournées du DEA SciencesetTechniques de l'Environnement,et il était donc intéressant dejoindre àcesactes,les résumés decetatelier.
Le comitéd'organisation des Journées du DEA Sciences et Techniques de l'Environnement remercietousceuxquiontrendus possible la réalisationdecettemanifestation,et enparticulier l'Ecole nationale des ponts et chaussées, l'Ecolenationaledugénie rural deseauxetdes forêts, l'Université Paris XII Val deMarne, l'Agence de l'Eau Seine Normandie, le SRETIE du Ministère del'environnement, le Plan urbain du Ministère de l'équipement,etlaSAFEGE. Il remercie aussi MM. M. Desbordes, B. Chocat, J.P. Carbonneil, B. Shuteset P.F.Ténière-Buchot d'avoir présidé lesdifférentessessionsetanimé les discussionsentreétudiants,chercheursetprofessionnels.
SOMMAIRE
Préface 3
CARACTÉRISATION DES EAUX PLUVIALES La pollution des rejets pluviaux urbains : son importance, ses carac¬
téristiques, quelques éléments sur ses origines et son interception 9
A. BACHOC, G. CHEBBO, J.M. MOUCHEL
Localisation et caractéristiques générales des dépôts en collecteurs
unitaires visitables 25
A. BACHOC
Caractérisation des solides en suspension dans les rejets pluviaux
urbains 45
G. CHEBBO, A. BACHOC
Caractéristiques physico-chimiques des métaux toxiques dans les
eaux pluviales en milieu urbain 59
J. FLORES-RODRIGUEZ
The significance of solids in urban stormwater pollution : outline
of recent research efforts in Europe 75
M. VERBANCK
PRODUCTION ET TRANSFERT DES POLLUANTS
Pollution des eaux pluviales urbaines : origine, niveaux et mobilité
des polluants 81
D.R. THÉVENOT
Relargage des métaux lourds par les sédiments pluviaux 95
A.L. BUSSY
Campagnes de mesure et modélisation du réseau d'Entzheim. . 113
J.L. BERTRAND-KRAJEWSKI
Impact des rejets de temps de pluie en Seine : Quelques résultats
tirés de la campagne de l'été 1991 du groupe «Orages» du
PIREN-Seine 165
J.M. MOUCHEL
Des méthodes d'observation des matières en suspension dans le
milieu naturel 185
M.A. GUICHARD, J.M. MOUCHEL
MAÎTRISE DE LA POLLUTION DES EAUX PLUVIALES La dépollution des rejets urbains par temps de pluie : une appro¬
che globale 201
J.P. TABUCHI
Aperçu des techniques de traitement des eaux pluviales 209
E. ADLER
Evaluation du volume du ruissellement urbain devant être traité à
l'exutoire de bassins séparatifs 229
A. SAGET, G. CHEBBO, A. BACHOC
Etude de la sédimentation des MES en bassin de retenue d'eaux
pluviales 237
G. JACQUET
Résumés des communications présentées dans le cadre du « Third European Postgraduate Workshop on Water Quality of Urban Runoff
and Effects upon Receiving Waters » 243
Liste des sigles 249
Liste des participants 251
CARACTÉRISATION DES EAUX PLUVIALES
LA POLLUTION DES REJETS PLUVIAUX URBAINS :
SON IMPORTANCE, SES CARACTÉRISTIQUES,
QUELQUES ÉLÉMENTS SUR SES ORIGINES ET SON INTERCEPTION
BACHOCA., CHEBBO G.
CERGRENE, Noisy-le-Grand; IMF, Toulouse MOUCHEL J.M.
CERGRENE, Noisy-le Grand
1. PRESENTATION
Considérons lesrejetspluviaux urbains:nous sommesà la frontièreentrele système d'assainis¬
sementd'uneagglomération urbaineetle(s)milieu(x)naturel(s) récepteur(s),principalementdeseauxde surface. Noussommesdonc,partempsdepluie, à la sortied'unestationd'épuration,auniveau d'un déversoir d'orage d'un collecteur unitaire (oud'une bâche de station depompage,...)ouà l'exutoire d'un collecteur pluvial. Les forts débits apportésparlesdeuxdernières catégories de rejets (surverses unitairesetrejets pluviaux)peuvent provoquerdes effets négatifs importantsetnesontpasdutoutaussi propresqu'onle considérait souventjusqu'à ces dernières décades. En conservant ce poste d'observation privilégiéque constituent lespointsderejetsdirects,noussituons rapidement, danscetexte,l'importance relativede leur pollution,pourconfirmer le bien-fondé de l'intérêt qu'yportentaujourd'hui lesAgencesde l'Eau (oude Bassin), les administrations,ungrand nombre de collectivitésterritorialeset,espérons-le, la future Loisur l'Eau.Nousdégageons des comparaisons réalisées quelques éléments importantssurlessourcesprobables
decettepollution. Nousessayonsdecerner,ensuite, les principales caractéristiques decettepollution,etde
définirsaspécificité, vis à visdeseauxusées detempssecnotamment.Tout cecipeutalimenter la réflexion
surl'amélioration de laconceptiondel'assainissementetsurlesmoyenspréventifs àengager(ou non).
2. L'IMPORTANCE DE LA POLLUTION DESREJETS URBAINS PLUVIAUX
2.1.Quelques chiffres globaux
Lapollutiondeseauxpluviales urbaines, mesuréeaucoursde multiplescampagnes,estimportante:
enconcentrationdePlomb,etdeMatièreenSuspension, équivalenteousupérieureà celle deseauxusées,
enfluxrejetéstrèsnettementsupérieure,enfinenquantité annuellement déverséepar uneagglomération, comparableousupérieure à celle des rejets des stations d'épuration(1),(2),(3),(4),(5). Les résultats demesures obtenus à l'exutoire de 4 bassinsversantsurbainsexpérimentaux(6),(7),(8), d'unesurface deplusieurs dizaines
d'hectaresetdrainésparunréseauquel'onpeutconsidérercommestrictement pluvial,permettentde donner,
dans le tableau1, des fourchettes de ratios demassesannuellementrejetée, rapportéeà l'hectareimperméabilisé
etaulitre déversé(9).
Lessigles utiliséscorrespondent paramètres suivants
Paramètres depollution Masse annuelleproduite (kg/ha imp.)
Concentrationmoyenne surl'an¬
née(mg/l)
MES 200-2300 182-456
MVS 200-600 74-240
DCO 500-1100 83-268
DBO5 50-200 13-39
Pb 0,7-0,8 0,10-0,41
Tableau1: Fourchettesde ratios demassesannuellestransportées à l'exutoire
de 4bassinsversantsexpérimentaux strictement pluviaux
Ces valeursmontrentdéjàquelesmassesà prendreencomptenesontpasdutoutnégligeables.
Onpeutégalement, toujoursenrestantauniveau desmassesrejetées annuellement, reprendre
unecomparaison desrésultats descampagnesdemesure,de longuedurée elles aussi, à l'exutoire de bassins
versantspluviauxetde bassins unitaires (2).Pourcesderniers,onconsidère latotalité desmassestransitées (qui comprend donclapartsusceptible d'être rejetéeauxdéversoirs d'orageetlapartenvoyéeversla station d'épuration).Onen aretiré cependant lacontribution deseauxusées domestiquesouindustriellesreçues dans le réseaupendant les pluies( quireprésenteentre20%et30% des MESetde la DCO totales, de l'ordre
de50%de laDBO5).
Paramètres depollution En collecteurs unitaires En collecteurspluviaux
MES 744-1650 503-2278
DCO 442- 1235 235-1076
DBO5 85-233 39-206
HC 3-47 4-35
Pb 0,6-2 0,6- 1,8
Tableau 2:Comparaison demassesannuellement transportées (en kg/ha imperméabilisé) à l'aval de bassinsversantsunitairesoupluviaux,
d'après PHILIPPEetRANCHET(2)etCHEBBO (25)
Nousvoyonsqu'enrègle générale, la contribution spécifique deseauxde ruissellement d'unréseau
unitairesontpluschargéesquecelles d'un réseau pluvial, maisqueles différencesd'unsite à l'autreprennent plutôt lepassurcettedifférence denature.
Deuxsourcessupplémentairessontenjeu: leseauxusées s'écoulant pendant le ruissellement,
comme onl'avu,et,probablement, les dépôts quipeuventseconstituerpartempssecdans le réseau unitaire,
etquisontremisenmouvementpartempsde pluie.
Onpouvait,enpremière analyse, estimerqueles dépôts dans les collecteursvisitables pouvaient
notablementycontribuer. Commeonleverraplus loin, la granulométrie des dépots,etlanaturedes particules finesquisontprésentes,nous endissuadent.
Ilrestedonc la remiseensuspensionpartempsdepluie des dépôts formés dans les canalisations
à l'amont desréseaux.Malgré leur grande hétérogénéité (en allantvers l'amont les particularismess'affirment),
on peutdéduire de nos mesures queles particules qui les constituentsont nettementplus fines etplus organiquesquedans les collecteurs.Maispas, sansdoute,au point d'expliquer directement l'amplitude des
variations durapportMVS/MES. Il s'effectuepeut-être, alors, des trisavecremiseensuspension princi¬
12. Lesparamètres à étudierenpriorité a)lesapproches envisageables
Nosconnaissances actuellessontles effetsnégatifs provoquésparles rejetspluviauxrestenttrès
limitées(5). Ilest toutde mêmepossible de dresserundébutd'inventaire des risques liés àcetypede rejet (11).
Nousdégagerons, d'abord,surcettebase, les paramètresqui paraissent, à priori, pouvoir jouerun rôleimportant
Nousapporteronsensuiteuncomplémentencomparantles quantités apportéespar cesrejetsavec cellesquereçoiventparailleurs leseauxde surface:les rejets urbains detemps sec,bien sûr,mais nous essayeronsaussi d'évaluersi le ruissellement urbaintransportedesflux polluants plus importantsque ceux
qu'auraient entraîné leseauxde pluiesurlesmêmes surfaces siellesétaient restéesnaturellesouagricoles.
b)effets négatifsetparamètres àprendre àcompte
Pourl'analysed'unimpact polluant, deux éléments "quantitatifs"sontimportants:
- ladilution desrejets,plus précisément le volume d'eau de mélange,ouletempsderenouvellement deseauxréceptrices:celasetraduirapar unrapportde débits dans lecasd'une rivièreou unrapport devolumepour unpland'eau
- la base detempsdesprocessusde dégradation du milieu récepteur
Celanousconduit à rechercher des fluxrejetés,surles bases detempsles plus pertinents, vis à vis deseseffetspossibles,pourchaqueparamètre polluant.
Les effetsleplussouventcités (11)sontliésaurejet:
- dematièresorganiques (désoxygénation, mortalité piscicole, odeurs,...),
- de solides(indépendamment des polluants qu'ils véhiculent, ils colmatent les fonds, rendent l'eau plus turbide,provoquent,s'ils sédimentent, des effets retardés,notammentenconsommation d'oxygène
etenrelargage de toxiques),
- detoxiques(mortalité, dégradation de la fauneetde la flore, effets à long terme)
- degermespathogènesetde virus (usages dangereux:baignade, ostréiculture...),
- denutriments(entrophisation, puis consommation d'oxygèneparla matière organique excéden¬
taire...),
- de flottants(pollution visuelle),
Ces diversparamètres polluants, dans les rejets pluviaux urbains,peuvent provoquer:
- des effets cumulatifssurdelongues périodes,concernant, notamment,les toxiques, les solides, les nutriments; le flux àprendreencomptesera parexemple lamasseannuelle,
c) comparaisonauxrejetsurbains detempssec
Pour évaluercequereprésententenmassesannuellesles rejets pluviaux urbains,provenantde
surversesd'unitairesoude collecteurspluviaux, vis àvis des rejets detempssec, nous nous appuyons sur une évaluation menée parTRABUCet al. (10). Elleconcerne uneville, toute théorique, de 10.000 habi¬
tants,couvrantunesurfacede 167hectares,imperméabiliséeà30 %. Les résultats apparaissent dans le tableau
3.
Paramètres depollution Rejet dela station d'épuration
Surverses(aucasoùle
réseauestunitaire)
Rejetspluviaux (aucas oùle réseauestsépara-
tif)
MES 10- 17 40-200 25-100
dco 30-50 40- 130 10-50
dbo5 10- 17 15-30 2,5-10
Tableau 3:Masses annuelles(en tonnes)rejetéespar
la stationd'épuration, lessurversesd'unitaireou,si le réseauestséparatif, les collecteurs pluviaux, d'après TRABUCetal.(10)
Lesparamètresqui apparaissentimportantssont:
- lesMES,avecdesmassesnettementplus importantespartempsde pluie,surtoutauniveau de réseauxunitaires, ELLIS(13) donnant des valeursencoresupérieures à celles du tableau 2,
- lePlombassezpeuprésentdansleseauxusées domestiquesoumême industrielles, dontlesmasses dans leseauxpluvialespourronts'avérer vite dangereusespourcertains milieux récepteurs, l'analyse
desformessouslesquellescemétalestprésentcommenceà s'affiner (11) (14) (15),
- La I)B05estdu même ordre degrandeurquedans les rejets de station d'épuration,
- les nutrimentsapportésparleseauxusées dominent vis à visdeceux quevéhiculeleruissellement
urbain(17).
Onpeutajouterquevis à vis detoxiquesassez peuétudiés jusqu'ici,maistrès préoccupants,les rejets pluviaux urbains constituentpourleseauxréceptrices lasourceprincipale(16) d'Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAPs),particulièrement virulentsetrémanents,de mêmeque,parmi lesorganochlorés, c'est leprincipalapportde PolyChloroBiphenyls (PCBs).
Pourlesmasses rejetéesau coursde chacun desévénements les plus polluants,lecontraste prend desproportions plus impressionnantes sionlescompare aveclesquantités rejetées après traitement,
oumêmeaveccellesquisontproduites,en1 jour.
Les différencesentreeauxunitairesoustrictementpluviales s'atténuent beaucoup. Nousreprenons les chiffres deréférence données parPHILIPPEet RANCHET(2)pourles événements les plus chargés
dont lapériode deretour estestimée à 6 moisou1an.Dans le tableau 4nouscomparonslesmassesqu'ils
véhiculent à lapollutionde tempssecavant etaprès traitement, produiteen1 jour,parhectare imperméabilisé (soit 3,33 hectareset200 habitants pourgarder lesréférences de TRABUCetal.(10),déjà utilisées plus haut).
Paramètres depollution Eaux usées
avanttraitement (1jourderejet,enkg)
Eaux usées après traitement (1 jour derejet,enkg)
Pluie trèspolluante (fréquence0,5 à 1 an)en
kg
MES 7 0,6 à 1 65
DCO 14 1,6 à 2,7 40
DBO5 7 0,6à 1 6,5
H.C.totaux 0< <0,05 - 0,7
Plomb 0< <2x10-3 - 40x10-3
Tableau 4:Comparaisondesmassesvéhiculées,parhectareimperméabilisé,
parleseauxusées (ou unitaires) detempssecen 1jour
etparleseauxpluvialesdel'événement de fréquence6 mois à 1an
LePlomb(plus de20 foisplusqueleseauxdetempssecavanttraitement),les Hydrocarbureset les MES(plus de 10 foisplus), la DCO(deux fois pluset10 fois plusquele rejet dela station d'épuration) apparaissent très pénalisants.
d)comparaisonauxapportsruraux
Pour les toxiquescités plus haut, ycompris les métaux, les rejets pluviaux urbainssonttrès dominants(cf.tableaux 2et5).
Pour lesMES, parcontre,la situationestbeaucoup plusnuancée. Les flux, pour les "zones
naturelles"oucultivéessontextrêmement variables.D'après KAUARK-LEITE (18), lesmassesannuellement
entraînées parle ruissellement varientdemoinsde100kg/haen zoneforestière à plus de 40 T/ha, lorsque
celle-ciaété récemment déboisée. Lesprésapportentjusqu'à 1T/ha,les vignes de 4à 10 T/ha. Rappelons
quele ruissellementsur unbassin urbain (imperméabilisé à 30%)transportede0,15T/ha à 1,2 T/ha: l'ordre degrandeurestle mêmeque pourleszonesruralespeuérodables.
Pour lesnutriments,le tableau5, tiré de(19), donne des valeurscomparées des ruissellements
rurauxeturbains,cesderniersnedonnantpasdemassesannuelles très supérieures
MES(T) Pic(kg) Azote(kg) Plomb(kg) Zinc(kg)
Zoneagricole
Céréales 0.2-7 0.2-4.6 4.3-31 0.005-0.006 0.014-0.064
Pâture 0.03-1 0.1-0.5 3.2-14 0.004-0.015 0.021-0.038
Bois 0.1-0.6 0.02-0.4 1-6.3 0.01-0.03 0.02-0.03
Zoneurbaine
Résidentielle 0.6-2.3 0.4-1.3 5-7.3 0.06 0.02
Commerciale 0.05-0.8 0.1-0.9 1.9-11 0.17-1.1 0.25-0.43
Industrielle 0.5-1.7 0.9-4.1 1.9-14 2.2-7 3.5-12
e)les paramètres déterminants
Nousnousintéresserons defaçon majeure:
- auxuséesrejetées durant de longues périodes (1 anparexemple)enmétaux lourds,notamment
enplomb,end'autresmicro-polluantsqu'il conviendraitd'étudierplus,etenMES, essentiellement
parce que, comme nousleverronsplus loin, ilssontles véhicules d'autrespollutions,
- auxmassesrejetéesau coursdechacun des événements,enparticulier deceuxquisontles plus chargés,enMES,enDCO,DBO5,Plombethydrocarbures bien sûr,
-
auxfréquences desrejets.
3. SPECIFICITES DE LA POLLUTION DESREJETS PLUVIAUX URBAINS
3.1.Pollutionparticulaireetpollution dissoute
Le tableau 6(20)(24)(25)montrelarépartitionentrelafractionde lapollution pluviale fixéesur les solides(filtrationà0,45/<m oucentrifugation donnent des résultatscomparables)etfraction dissoute, à l'aval d'un réseaupluvial,dansuncollecteurunitaireetdans dessurversesd'unitaire. Dans les troiscas,la pollution particulaireestnettementdominante.
Site Paramètresdepollution
DCO DBO5 NTK Hydrocarburestotaux Pb
BassinsBéquigneaux (pluvialBORDEAUX)
83 à 90 % 77 à 95 % 67 à 82% 86 à 87 % 95% à ?
Collecteurn°13
(unitaireMARSEILLE)
83 à 92% 91% 70 à80 % 82 à 99% 99.5% à
100%
La Molette
(surversed'unitaire SEINE-ST-DENIS)
88% 83% 48% - 99%
Tableau 6. Pollutionparticulaire-fixéesurlesparticules solides-
(en% de la pollution totale-particulaireetdissoute-)sur3 sites.
Deplus, 93% des PCBs, d'après MARSALEK (21), 90 % des HAPs, 97 % du Benzopyrène, 85
%dufluoranthène,d'après HERRMANNetKAR1 (22)sontassociésauxsuspensions dans le ruissellement
urbain.
3.2.Taille etdécantabilité decessolides,principauxvecteursde pollution
a)granulométrie
Desmultiples échantillonnageset mesuresmenés dans le cadreduprogrammeAGHTMsurles
solidesenréseaux d'assainissement(20)(24)(25)(26),etd'autres (23), nouspouvonsdégager les tendances
suivantes:
- les finesparticules(30 /jm<D50<38 /im)sontprédominantes dans lessolides transférés(princi¬
palementensuspension), pendant les épisodes pluvieux,dans lesréseaux d'assainissement(D50est lediamètremédian desparticules, D10etD90représententles mailles fictives àtraversdesquelles passeraientrespectivement 10 à 90%des particules,enmasse). Lepourcentageen massedes particules inférieures à 100/jmestde l'ordre de70 à 80 %.
- les solides recueillis danslesavaloirssemblentprésenterundiamètre médianplusimportantque celui des solidesprélevés plutôt àl'aval duréseau d'assainissement.Cecipourraêtre expliquépar une éventuelle sédimentation desparticulesrelativementgrossièresentrel'entréeetl'aval du réseau.
- les résultats desmesuresgranulométriquessont assezhomogènesd'une ville àuneautre etdans la même villeentreréseau unitaireetséparatif. Les différences observées dans les valeursde D90 n'influencentpasbeaucoupcettehomogénéitévu quelespourcentagesdesparticulesgrossièressont faibles. Plus l'événement pluvieux est important plus la proportion de particules grossièresest
importante.
- les solidesendépôtdans les collecteursvisitables sontbeaucoup plusgrossiersque les solides
transférésensuspensionpartempsde pluieou partemps sec(Cf. figure 1).
- lessolides transférésentempssecetceuxtransitésentempsdepluieontdes caractéristiques granulométriques très proches. Mais lesmesuresdesmassesvolumiquesetde vitesse de chutemontrent qu'ilssontdenaturedifférente.
- lesparticules finesensuspension (< 100^m)semblent êtreagglomérées. Ceci apparaitdans les résultatsdutableau5 oùuneexposition àdes ultrasonsafaitchuter demoitié le diamètremédian
desparticules, leretourduD50 àsavaleur initiale après 5 minutes derepossemblantmontrerque lesultrasonsnecassentpasles particules, mais qu'ils opèrentunedésagglomération réversible.
DIAMETRE EQUIVALENT [mm]
b)massesvolumiques
Dans laplupart descas,ilyadécroissance desmassesvolumiquesavecl'augmentationde lataille
desparticules(24)(25).
En tempsde pluie,etpourdesréseaux unitaires, les solides de taille inférieure à 100^msontmoins
denses(de 1,8 à2,2 g/cm3)que ceuxdesréseaux séparatifs (de 2,5à2,7g/cm3),cequi donneunindice de la contribution desdépôtsenréseaux (etdeseauxusées s'écoulantaumomentdu ruissellement) à la pollution véhiculée dans les collecteurs unitaires partempsdepluie. Cependant,pour untypedonné de réseau (séparatif
ouunitaire) lamassevolumique des particules parait homogène d'un site àunautre.
c) vitessede chute
Les vitesses de chute desparticules transféréesentempsde pluiesontengénéraltrès élevées,y
comprispourles particules fines de tailleinférieure à 50 (entre 3et7 m/h). Cette bonne décantabilitéa étéconfirmée lors demesuresplus globales dans des cônes d'Imhoff,etàgrande échelle à l'occasion de la décantation deseauxdepluie pendant quelques heures, dans des bassins deretenues.
Les solides detempsdepluie chutentbeaucoup plusvitequeles solides detempssec. Il semble que,pourles particulesfines,lesdifférences constatéesnes'expliquentpasseulementparlesécartsentre
massesvolumiques.La constitutiondesflocs jouesansdouteunrôle majeur.
d)dépollutionpardécantation
Le tableau 7 donne des valeurs d'efficacité de la décantationpendant quelques heures,enbassin
deretenue(24). Les abattements des charges polluantespeuventêtre qualifiés de bons à excellents.
Paramètres depollu¬
tion
MES DCO DBOj NTK Hydrocarburestotaux Pb
Abattement de la
pollution
83 à 90% 70 à 91 % 75 à 91 % 44à 69% >88% 65 à 81 %
Tableau 7:Abattement de lapollutionpardécantationdequelques heures
dans lebassinBéquigneaux à BORDEAUX (en% de la pollution totale)
3.3. Les volumespollués
Les débits d'eauxpluvialessonttrès vitesans commune mesure aveclesdébits d'eau usée dèsque lapluie prendunminimum d'ampleur.Une pluie dont l'intensitérestefaible (entre 5 à 10 mm/h) génère,sur notrevillethéoriquede10.000 habitantsetde 50 hectares imperméabilisés,desdébits de plusieurs centaines
delitresparseconde, ledébitmoyend'eaux uséessesituant à151/s. Lerapportestde plusieurs dizaines. Cela
montrequ'il n'estpastrès facilement envisageable de créer des capacités de traitementaufil du débit quine fonctionneraient, deplus, de quelques centaines d'heurespar an.
Unespoirreste,cependant, defaçontenace.Etsi seulement n'étaientnotablement polluésqueles
"premiers flots"? On pourraitalors stockerceux-cidans descapacitésde volumeassezréduit,avantde les traiter, à plusfaibledébit,après la pluie.
Sitelétaitle cas, nousaurions,surlafigure 2,unerépartitionsuivant lacourbeenpointiilés(une courbesuivantlapremière diagonaletraduisant,elle,uneconcentrationconstante toutaulong de lacrue).
Commeonlevoit ici pourlebassinversantexpérimental strictement pluvial(9)deMAUREPAS-2Sha.
imperméabilisés à 60 %-, de mêmequepourd'autres,cen'estpasvraiment lecas.Nousenévaluerons les conséquences plusloin. Ut'Jhr_
uto
0
Figure2
0.2 0.4 0.6 o.a i
VR CUMULE/VR TOTAL
:Ensembledes courbes deGeiger obtenuessurMaurepaspourles MES
4.LES PERSPECTIVESTECHNIQUES
4.1. L'amélioration indispensablede la connaissance des mécanismes deproductionetde transportde
cettepollution
D'unemanièregénérale,unetelle connaissancenepeutquecontribueràunmeilleur ciblage des dispositions quipeuventêtre prises à l'amont, à titre préventifoucuratif,età mieuxreproduirelesprocessus essentiels pour,àtraversunemodélisation,sedonner lesmoyensd'évaluer, de prévoiretde contrôler.
Sur certainspoints, lessolutionssontd'évidence à la source.EUessemettent enplace lentement,
presqueparailleurs. Ainsipourla réduction desteneursenplomb quisontbiensûrtrès dépendantes du trafic
automobileetdes anti-détonnantsqu'il utilisera de moinsenmoins.Maistoutn'estpasréglépourautant.Il
enresteencore,etsousquelleforme ?
Demême,quelleestla dynamique derejetdesautrestoxiques?
Ou encore,pourles rejetsdematière organique,ondresse leconstataujourd'huique pourcertaines pluies, lafraction volatile (organique) des solidesensuspension (les MVS)peutreprésenter dans certains rejetsunitaires 50 % des MES,en masse,alorsquedans lesrejets pluviaux stricts lapartcomplémentaire,
celledesmatières minérales(MM), domine largement Quand cela survient-t-il,