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Explication de la carte géologique des parties de la Savoie, du Piémont et de la Suisse voisines du Mont-Blanc

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Explication de la carte géologique des parties de la Savoie, du Piémont et de la Suisse voisines du Mont-Blanc

FAVRE, Alphonse

FAVRE, Alphonse. Explication de la carte géologique des parties de la Savoie, du Piémont et de la Suisse voisines du Mont-Blanc. Archives des sciences de la bibliothèque universelle , 1862, vol. 15

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108087

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1 / 1

(2)

EXPTICATION

CARTE ûE{}TOGIOUE

*,

DE LA

DES PÀRTIDS

ET DE LA SUISSE VOISINES DU MONT-BLANC

. PÀ&

Â. FAVAE Profosscur à I'Académie do Gsnève.

€/d€æt3-..

GENÈVE

IMPRIIIEffE DE JULES GNE FICK

DE TA SAYOIE, DU PIÉMONT

{862

(3)

La phrase célèbre

de

de Saussure qui, après avoir passé un temps consiclérable rle sa vie à parcourir les Al.

pes, e[ être resté seize ans à publier ses vo.yages, disait

<r qu'on pouvait presque assurer quril n,y a dans les Al- pes rien de conslant que leur variété > sernble avoir été

le poirrl de départ de I'irlée que cette chaîne renl'erme des terrains faisant cxccption aux formations générale- nlenI reconnues dans le reste du monde. Cette idée n'est plus admise maintenant, mais

il

en resl,e une autre for[

juste e[ généralement reçue, savoir que la géologie rles Alpes est diflicile à faire. Si donc des observations nou- velles morlifient clans quelqucs points

le

travail que je publie aujourd'lrui

(et

qu'esl-ce

qui

n'est, pas uu_rrlifié

avcc

le

lemps?),

je

crois cependant que

I'on y

vet'ra toujours le résullat d'efforls consciencieusement faits et

longtemps soulenus.

Je

viens de publier deux cartes, I'une a pour

titre

: Carte des parties

de la

Sauoie, r)u, Piemont

et de

la Suisse uoisines d,u, X[ont-Blttnc,186I ,l,autre esL laCurte

(4)

4

ExplrcÀTroN DE LA cÀRTE GÉoLoGIQUE.

gëologiqu,e de ces mêmes régions portant la tlate '1862.n

Elles sont à l'échelle

drl

r7,.ooo,, et, cnmprennent le pays

qui est renfermé dans une lignc passaut Jrar lcs localitôs suivantes: Genève, Annecy, l{otrtiers en Tarentaise, le PetiI Saint-Bernaril, Illartigny

en

Valais, I'embouchure

du

Rhône dans

le

lac

de

Genève et toute la côte méri- dionale du lac de ce nom. Cet espace présente une sur- faee d'environ 5300 hilomètres carrés.

ll

renf'erme tout

le groupe du Mont-Blanc, et plusieurs autres massifs de hautes montagnes difficiles à parcourir.

Certaines parties de cette région ont déjà été étudiées an point de vue de

Ia

géologie, el, rle nombreuses locali-

tés de celte carte ont été illustrées par les travaux d'hom- mes justement célèbres. Parmi ceux qui ne sont plus, je rappelie

ici les

noms suivants

:

de Saussure, Bourrit, Delbc, Gimbernat, Dolomieu, André, Brochant, Hasen- fratz, Buckland, Bakewell

,

Brongniart, Jurine, 'Cbar- pentier, Necher, Sharpe, Ms'Rendu, etc.

Parmi les géologues vivants, les principaux sont 1\[1\[.

Studer, Elie de Beattmont, Sismonda, Sc. Gras, l\lurchi- son, I\'lortillet, Escher

de la Linth,

Forbes, Fournet, F.-J. Pictet, cl'Archiac, de Loriol, Guyot, Renevier, cle la Ilarpe, l\lorlot, Nlartins, Pillet, Vallet, Charnousset, Blan- che[, Ducret, etc. Dans Ie travail queje prépare,

je

cher- cherai à rappeler aussi exactement que possible la part I La carle géologique a élé présentée â la section de géologie cle la Société helvétitlue des sciences traturelles, réunie à Lucerne en septernbre 4,862. (Archiues, 1862. t' XVp. 136')et à I'Aca- démie desSciences de Pat'is, le 3 novcurbre de ce[[e année (V.les-

Comptes reruJus eJ l'Insltlttt, 1862, p. 3ti7.

(5)

DES PARTIES DE LA SAVOIE,

ETC.

5 que chacun de ces savants pept revendirluer dans les travaux relal,ifsâ la géologie de la région qui m'occupe.t La géologie de cette région a déjà été figurée sur trois cartes,

la

carte géologique de France, par i\tM. Dufres- noy et ltrlie de Beaumont, celle de la Suisse,

par

I\INI.

Studer et Escher, et celle de Savoie, Piémont, et Ligurie, par i\f.

A.

Sisnronda. J'aisouvent consulté les deux pre- mières et je reconnais sans hésitation que ce sont de ma- gnifiques travaux. Ccpendant,

ma

carte diffère notable- ment de toutes les deux, d'abord parce qu'étant à une échelle plus grande j'ai pu donner plus de 11él,ails, ensuite parre que

j'ai

fait une élude spéciale de ce pays, tanrlis que ces deux cartes figurent une région beaueoup plrrs considérable. Ce n'est qu'après mûre ré{lexion que

j'ai

tracô lcs tcrrains

ct

lcs limitcs dcs tcrrains, qui dilTé-

rencient mon travail des cleux carl,es précédentes.

Quant à la carte del\1. Sismonde je n'en ai eu connais- sance que lorsque

la

mienne était achevée.

ll y

a dans ce moment

sur

certaines questions de la géologie des Alpes de grancles différences, entre ma manière

de

voir

et

celle des savants auteurs de

la

carte géologique de

France, et du savant distingué qui a publié celle clu Pié-

mont.

Elles sont assez' importantes

pour

être élevées presque à la hauteur de principes, et je crois que la com- paraison de ces cartes clonne assez bien l'idée de la diver- sité de nos points de vue.

I Dans Ie présentarticle je m'nhsticndrai de faire des citations palce que je pré{èr'e ne poinl. en faire plut.ôt que de les rlonner d'une rnauière inconrplète, et je ne puis les dontter [outes.

(6)

6

rxplrcATroi\ DE r,a cARTE GÉoLoGrQUE

Ce n'esI pâs ici la place tle rliscuter, ces questions, qui 0nt été rlébattues ailleurs, et qui sont très-connues cles

géologues alpins. Ccpcndantje dirai que la carte que je viens cle publier rliffère de tontes les cartes précérlentes, particulièrement par

la

présencc du tcrrain triasique et du terlain houiller.

Le terrain triasique ne figure

ni

sur la carte du pié- m00l ni sur celle de France, (je ne parle ici que de la ré- gion qrri m'occupe) mais

il

est indiqué.

sur

la carte cle

Suisse. Cependanl ce terrain n'y est pas'représenté avec une étentlue aussi consiclérable que celle que je lui ai re- connue et assignée. Je crois pourtant avoir raison de Ia

tracer de la sorte, car

la

plupart des géologues qui tra- vaillent dans les Alpes d'une mllnière active, s'accorclent maintenanI pour ranger dans le trias les roches que j'ai

désignées comme

lui

appartenant.

Quant au terrain houiller,

il

n'est tracé ni sur la carte de France, ni sur la carte du Piénont, mais on le trouve sur la carte

de

Suisse aveo une étendue clifférente de oelle quc

je lui ai

donnée. Dans sa rechert;he

j'ai

été

consl,rmment dirigé par l'idée que les roclres qui renfer- ment les débris de la flore rlu terrain carbonifère appar- tenrielrt au terrain houiller (ce que tout le monde n'ad- met pas), et

j'ai

rangé dans les terrains jurassiques les roches renfermant des Bélemnites.

La

cnrte géologique que

je

vicns d'achever est le

résultat cle travarrx poursuivis de puis

{840.

comme le rnon[rent divers mémoires que

j'ai

publiés à partir de 6ette époqne. l\[on travail n'a jamais subi tle longues in-

(7)

DES PANÎIES DE LA SAVOIE,

ETC.

7

terruptions.

I[ m'a

trop vivement captivé pour que j'aie pu I'abandonner longtemps, el, comment ne m'aurait-il

pas séduit? Les étucles qui dirigeaient mes pas me faisaient parcourir

I'un

des plus beaur pays du monde,

et

mal' grê les peines que

j'ai

prises,

j'ai

eu de vives jouissan- ces. Ce n'est.pas sans regret que je vois mon æuvre ter- minée. J'aime les Alpes, et le besoin de les parcourir est passé chez nroi à l'état de Passion.

J'ai

commencé

à

étudier

la

géologie de ce pays sans aucuno it1ée préconçue, et si

je

me suis formé des opi- nions arrêlées

sur

certains points, je I'ai fail, d'une ma- nière complétement, indépendante. Malgré tous les soins que j'aiapportés à I'exécution de ce travail,

et

malgré les détails que j'espère pouvoir bientôt publier,

je

suis Ioin de croire

qu'il

n'y aura plus rien

à

faire. J'espère au contraire que cette cârte encouragera les géologues à venir visiter

un

pays fort curieux, mais difficile à com- prendre, et, que les quelques jalons que

j'ai

plantés leur serviront

à

s'orienter. J'aime à croire que les observa- tions el, les observateurs vont devenir plus nombretlx que par le passé et je srrivrai avec un grantl intérêl, les tra- vaux qui seronl, faits.

Lorsque

j'ai

commencé en 1840 à parcourir

le

pays,

je

n'avais pas cle carte topograplrique convenable pour représenter lcs limites des ftrrmal,ions, j'ai éprouvé beau' coup de diflicultés et, de retards pour faire exécuter la carte topographique; mais après que l'état'major fédéral eut achevé la feuille du Valais qui touche à la chaîne du lVlont-Blane,

j'ai

fait faire la carte qui porle le millésime 186,l. Elle est formée: {o pour la Savoie d'une réduc-

(8)

8

nxplrcATroN DE caRTE cÉoloolquu

tion de la carte manuscrite de ce pays, levée vers {g0g et conservée au dépôt rle la guerre cle paris. C'esl, à feu M. le général Pelet que j'ai rtri l,autorisation d'en prendre copie; 20 Pour le Piémont,

j'ai

obtenu une copie réduite de la carte levée par les ingénieurs sarrles

;

B" pour Ia

Suisse, I\,l.

le

général Dufour

a

bien vorrlu autoriser la copie r'l'une partie de la carte fédérale publiée sous son habile direction. Le raccorclement cle ces cartes a été flait

par M. le capitaine l\luller e[ la carte topographiqrre ainsi que la carte géologique ont été gravées et coloriées dans le grancl établisserneni de llll,l. Wurster et Ci., à Winter_

thur, canlon de Zurich.

Je vais passer en revue les diverses frrrmations ou ter- rains qui sont représentés sur la cal,te géologique.

f,es tel.paiue d'dlrorrtenrerrlg et rt.ollurlons

sont tous deux des formations modernes. Les éboulements sont frérluents clans les montagnes, mais ceux qui sonl,as- sez graltds pour être notés sur une carte au r/,uoooo sont rares. Lc plus consirlérable parmi ceux clonI la dale n'est pas contestée esl celui des Fiz près Servoz, qui euI lieu en {751.

Il

en est parlé dans les Voyages de Saussure.

J'ai tracé également, d'après une petite carte que je rlois à I'obligeance cle M.

le

professeur Morlot, les con- tours de la grancle masse de débris amenée clans les en- virons de Noville et de Chessel, près de I'embouchure du Rhône dans

le

lac de Genève, Ils sont évidemment tonrbés

du

Grammont. Qrrelques savants placent clans

cette localité l'éboulement clu Tauretiunum. J'ai encore inrliqué la position el'un autre grand éboulement dont

(9)

DES PÀNTIES DE I,A SÀVOIE,

ETC.

9

les t!ébris sont amivés clirectement dans le lac tle Genève.

Il

se trouve presque à moitié chemin des villages de Meil- Ierie et de Saint-GingolPh.

f/eF.

allrtîlorrg

rrroclernes S0' trouvent autout' dg toutes les rivières. Les cours du Rlrône, de la Dranse, de l'Àrve, cle I'lsère, del'Arly, de la Doire,etc., sonIen grande partie tracés dansceterrain. Elles sont fort difliciles à dis- tirrguer dcs alluvions des terrasses que quclques auteurs onl, nommées alluvions anciennes. Les allrrvions modcr'

nes ne se distinguent guère des autres que pâr la drffé- rence de hauteur. lllles sont à peu près au niveau rlu cours des rivières, tandis que ies alluvions des terrasses forment, comme I'indique leur nttm, des terrasses étagées les unes au-rlessus des autres'. Lorsque les niveaux sonl, les mê- mes, les formations se confonclcnt. L'nniformitô rles rna' tières transporl,ées en est la canse. Si dans I'histoire de

la race hnmaine les mêmes faits s'élaient pnssés pendant une longue série rle siècles. il serait difficile de dislinguer ces siècles les uns rles autres. Je ne veux rien exagérer, mais c'est,

il

me semble, ce

qtti

s'est passé jusqu'à un certain point rlans

la

série formée des alluvions cles ter- rasses et cles alluvions modernes.

La

position de I'allu- vion des terrasses qui se trouve d'ordinaire à un niveau supérieur à celui de l'alluvion moclerne, lors méme qu'elle est plus ancienne, complique souvent encore

la

distinc' tion qu'on voudrait apporter entre ces cleux dépôts. Les alluvions modernes sont formées tle débris qui souvent ont fail, partie des alluvions des terrasses'

f,es

bloes

enr.atlqrres sont de deux natttres

:

les

blocs granitiques et les blocs calcaires.

Il

est bien peu de

(10)

'10

ExplrcÀTroN DE LA caRTE GÉoLoGrQUE

géologues qui n'arlmettent pas maintenant qu'à u ne certaine époque, peu éloignée, les centres montagneux de I'Enrope étaient couverts par les glaciers dont quelques-uns étrient énormes en cômparaison de ceux que I'on peut voir cle nos jours. Ce n'étaient pas simplernent les glaciers actuels qui s'étaient agrandis, mâis

il

s'cn était formé dans des

localités où

il

n'y en a pas maintenant.

Il y a

eu des

glaciers dans

la

Forêt-Noire, dans les Vosges, dans les montagnes

tle

I'Angleterre et de l'Ecosse. J'en ai trouvé des traces dans des montagnes de la Savoie qui n'en ren- ferment plus; ce qui tlénote évidemment un abaissement dans la ligne des neiges éternelles et une extension plus considérable des glaciers.

Les

glaeiers descendant des montagnes granitiques ont rléposé des blocs granitiques comme ceux qui tles- cendaient des montagnes calcaires déposaient des blocs de cette nature. Les premiers sont si nombreux, si voisins les uns des autres e[ si répanrlrrs sur le flanc rle certaines montagnes que si j'avais voulu les indiquer sur la carle,

il

est des localités ou je n'aurais pu marquer âucun au- tre terrain. Ces blocs se trouvenI en énormes amas dans

la vallée rlu Rhône et dans ses aboutissants;le val Fer- ret entr'autres est très-instructif pour

leur

distribution.

0n en a également trouvé rlans les vallées cJe

tr

Dranse, de I'Arve, de l'lsère et la vallée de la Doire a fourni un écoulement à un glacier gigantesque qui a formé les col- lines de la Serra près d'Yvrée, en Piémont.

Dans la plupart de mes courses

j'ai

portui un baromè- tre, avec lequel

j'ai

mesuré la hauteur d'un grand nom- bre de points, et je me suis attaché à reconnaitre la limite

(11)

DBS Pr\RTIES DE LA SAVOIE,

ETC. ll

supérieure de ces blocs erratiques. Les observations sur ce sujel nous d0nnent une iclée de l'immettse épaisseur des glaciers qui les charriaient. J'indiquerai ici la limite supérieure des blocs erratiques granitiques

sur

trois points différents de la vallée de I'Arve.

{0 Au l\lont-Lachat,, placé sur le versant nord'ouest du Mont-Blanc. Cette mesure donne le niveau supérteur des

blocs erratiques dans cet enrlroit de

la

chaîne centrale des Alpes, car le Nlonl,-Lai:bat fait partie du groupe même clu lllont-Blanc.

9o Au-rlessus de Bonneville, c'est à peu près les deux tiers de la distance entre le Mont-Lachat et le débouché de la

vaùe,

clans la plaine suisse, aux environs de Ge- nève.

3"

Àu Mont-Salève qui se tronve à ce débouché.

Au Mont-Lachat

j'ai

trouvé les blocs les plus élevés à

{807 mètres au-clessus du niveau cle la mer, soit à 730 mètres au-dessus du foncl de la vallée

I.

Mais

jc

ne puis m'empêcher de rernarquer que les parties supérieures du 1\{ont-Lachat offrent cles pentes

si

rapirles

qu'il

est

bien douteux que les blocs

y

soient restés, lors méme

qu'ils y

eussent été drlposés.. et qu'a'l-clessus de cette montagne, on ne lrouve pius que des roches cristallines dont les pentes sont trop raides pour avoir permis aux blocs erratiqrres de s'y arrêter. D'ailleurs,ces blocs erra- tirlnes placés clans

la

région cles roches cristallines se

confondent avec ceux amenés par les éboulements, en

sorte qrre cette limite esi peu certaine. l{ais

je

I'indique comme étant

le

minimum de

la

hauteur

à

laquelle on

I

Cette dernière mesure est prisc au-dessus du villcge des Ouches qui esl, à environ | {40 mètres.

(12)

12

ExplrcaTroN DE caRTE GÉoLoGrQUE

peut placer la limite supérieure des blocs erratiques sur le flanc du MonhBlanc.

Au-dessus de Bonneville, M. Guyot

a

trouvô un bloc erratique placé

sur la

montagne du ltlôle à

la

hauteur de 1527 mètres au-dessus

du

niveau de

la

mer, soit

à

'l0tJ0 mètres au-dessus

tlu

fond cle

la

valléet. Illoi- même j'ai trouvé sur la rive opposée de I'Arve deux blocs placés près clu somnel de

la

montagne du Brezon. Le plus élevé se trouve à ,1665 mètres au-rlessus du niveau tle la mer, c'est-à-dire à 1220 mètres au-dessus du fond de la vallée mesuré à Bonneville.

Enfin au mont Salève on trouve les blocs jusque près du sommet de Ia partie de la montagne nommée le Grand- Salève, c'est-à-dire jusqu'à

l3t0

mètres environ au-cles- sus drr niveau de la mer, soit à 870 mètres au-dessus de la plaine, mesurée au vrllage tle Veyrier 2.

Il

est probable qu'ici comme au Monl,-Lachat I'ancien glacier a porté les blocs erratiques à une élévation plus grancle que celle de la montagne et I'on en trouve la preuve dans la hau- teur

du

bloc

du

Brezon,

qui

est placé bien au-dessus d'une ligne droite tirée de la limite cles blocs au Mont- Lachat à celle des blocs âu mont Salève'.

Les blocs erratiques calcaires sont moins nombreux que les blocs granitiques. Le district oir ils se trouvent avec

la

plus grande abondance est placé entre le mont

Salèvo et Bonneyille.

Il

est c0nnu sous le nom do plaine-

I

Bonneville, qui est placée au fond de la vallée, est à 446 mè- tres au-dessus du niveau de la mer.

2 Veyrier est à 428 nrètres au-dessus du niveau de la mer.

3 Cette ligne passelail au Brezol a errvu'on {450 mètres au- dessus du niveau de la mer.

(13)

DES PARTIES DE SÀVOIE,

ETC.

13

des-Rocailles. 0n y trouve sans aucun dou[e un des plus beaux exemples du phénomène erratique des Alpes. Des

blocs monstrueux y sont rlisposés en une énorme traînée entourée par des blor:s granitiques. Tous les blocs cal- caires proviennent de la vallée de

la

Borne.

Ils

renfer- ment les mêmes fossiles crétacés que les montagnes qui limitent cette vallée. Ii espace qu'ils occnpent s'étend en- viron sur trois lieues de longueur et sur une lieue de lar- geur. Cette accumulation et cette singu.lière distribution avaient excité la surprise et l'intérêt de Léopold de Buch pendant une course où

je lui

servais de guide, et cepen-

dant vers la

fin

de sa vie, te savant Berlinois n'aimait pas à observer longtemps les blocs erratiques.

[e

l] I

tuyl

u rrr Se com pose en majeu re partie d'énormes amas de glaise bleuâtre renfermant des blocs erratiques et des cailloux striés qui caractérisent le terrain glaciaire.

Cette glaise remonte dans certains endroits

sur

Ie flanc des ulontâgiles, sans alleindre cepelrdant une hauteur aussi considérable que celle des blocs erratiques.

La petitesse de l'échelle rle Ia carte m'a forcé de rlon- ner la même couleur au Dilnvium et aux graviers qui se

trouvent au-dessus de

lui.

ainsi qu'à ceux

qui

se trou- vent au-rlessous. Les premiers de ces graviers forment, les

iltrrvlorrs

des terir.asses dont

j'ai

déja parlé et quo quelques auteurs ont nommées alluvions anciennes. Ces terrasses sonl, nombreuses sur les rives du lac de Genève e[ sur les bords des rivières figurées sur ma carte.

Il

pa-

raît, que les rares débris de I'Elephas primigenius, qui ont été recueillis dans nos environs, proviennent de ces gra- viers.

.l

I

I l

I l

j

I

(14)

14

sxplrcÀTroN DE LA caRTE GÉoLoGrQUE

0uant aux seconds cle ces graviers, ceux qni sont infé- rienrs à la boue glaciaire et qui ont é[é nommés

alru-

vlorrs

anelenrles

par Necker, ils sont pent-être lc résul- tat des grands c0urânts d'eau formés immédiatement a va nt

la

période glaciaire ou liien encore ont-ils été déposés en avant des grands glaciers er:x-mêmes.

En

sorte que dans la première de ces hypothèses,

il y

a eu clans notre pays, c0mme dans les autres centres montagneux: 1" De grands courants formés au commencement de la période glaciaire.

Ils

étaient produits

par

le climal, humiile et

froirl

qui précétla très-probablement

le

développement des glaciers. 9" La période glaciaire proprement dite avec son climat froid, penclant laquelle la glaise, ïes boues el, les blocs erratiques ont été clrarriés.

Il

est probable que

pendant cette époque Ies grands courants avaient été à

peu près desséchés, exceplé en aval rles glaciers.

3"

Au retour cl'une température moins rigoureuse qrre celle de

l'époque glaciaire, les glaciers fondirent, de grands cou- rants se formèrent de nouveau. Ils ravinèrent les dépôts précédents et déposèrent les alluvions tles terrasses. A mesure que les eaux diminuèrent de volume et qu'elles creusèrent

leur lit,

Ies terrasses se rapprochèrent des

alluvions modernes.

l,a nrollasse .l'eau

ilorree qui se trouve dans nos environs fait partie du terrain miocène. Elle appartient prob.rblement aux deux étages de la classification ailoptée par II{. I'leer dans ses Recherches sur le pays tertiaire, au Illayencien qni renferme la mollasse grise et à I'Aquilanien qui est représenté par le gisement de ligrrite et rle fougères de Thorens.

Il

est probable que le grès de Bonneville cor- respond au grès de Ralligen, décrit par i\[. Studer et par

(15)

DES PÀRTIES DE SÀVOIE,

ETC.

15

lI.

tleer. Mais pour préciser ces divisions dans nos envi.

rons,

il

faudrait posséder plus de fossiles qu'il n'en a été

recueilli j':squ'à présent. Dans le cadre de ma carte,

il

n'y a que deux étages de la mollasse et point de Nagel- fluhe, tanrlis que dans les cantons de Berne, de Fribourg et de Vaud, on trouve le Nagelfluhe

et

la mollasse ma- rine

qni

est snpérieure à notre mollasse d'eau douce.

Pourquoi cette mollasse marine n'est-elle pas representée dans le bassin compris entre les Alpes et

le Jura

dans les environs

de

Genève? N'a:t-elle jarnais été déposée dans cette partie de la plaine suisse, ou en a-t-elle été enlevée après son dépôt? Ce sont des rraestions dignes d'être examinées, mais

il

serait trop long de le faire ici.

Le ilroelEno alpln,

qui a été confondu avec d'au- tres roches sous le nom de Flysoh

et

le

grèc rle

'Ja-

vtgtlnrroz

ou grès moucheté soni représentés dans ma carte par la mênte couleur.

Il

serait, en effet, difficile de séparer ces deux roches qui alternent souvent ensemble.

Elles appartiennent toutes deux à l'époque éocène. Le Macigno alpin prend quelquefois la forme d'un grès ott d'un conglomérat et renferme des cailloux qui contien- nent tles fossiles de terrains plus anciens (aux Voirons, à la Motire, vallée cle Boêge, sur les flancs de la Dent- du-illidi) ,. mais le plus souvent

il

est formé de schistes marneux, dans lesquels se trouvent une assez grande quantité d'écailles de poissons, qui n'ont jamais éié exa- minées avec beaucoup de soin.

Le grès de Taviglianaz (qui a tiré son nom d'un chalet des Diablerets, canton tle Vaud) paraÎt être une cendre ou tuf volcanique ou trappéen.

Il

renferme du feldspath,

(16)

16

ExpLIcATroN DE LA cARTE GÉoLoGrQUE

de l'amphibole ou pyroxène, e[

je

crois y avoir trouvé des traces de llauyne. Si on compare la position de ces tufs volcaniques ou trappéens placés au-clessus du schisto marneux renlermant de nombreuses écailles de poissons' et reposant sur le terrain nummulitique, avec la position

des roches trappéennes du Vicentin,

il

semble que ce soit rleux formations clu même âge. Dès lors ne pourrait-on pâs supposer que le grès cle Taviglianaz a été fbrmé par les

lapillis,

les cendres

et

les clébris projetés

par

les értrptions sous-marines du Vicentin, qui ont été entrainés par des courants et stratifiés en alternant quelquefois avec

le ùIacigno alpin.

-

A cette éprique, l'ltalie n'était pas

séparée de la Suisse et tle la Savoie par une chaîne aussi formidable que celle qui cxiste maintenant; car toutes les roches nummulitiques qui constituent cle très-hautes som- mités tlans les Alpes se rléposaient, au sein de la mer. D'un autre côté, la rlistance qui sépare le Vrcentin du pays dont je me suis occupé, n'est pas assez grande pour que I'on repousse sans I'examiner I'hypothèse qui consiste à faire venir les éléments trappéens rlu grès de Taviglianaz des éruptions trappéennes du Vicentin, en les supposant ap- portés par des courants marins.

Le grès de Taviglianaz ost très-rléveloppé rlans les en-

virons du Grand-Bornand dans la vallée du Reposoir el, dans une grande partie du massif compris entre la rive droite de l'Arve et

la

rive gauche du Giffre, c'est-à-dire entre Samoens et Sallenche.

Cette roche ainsi que le Macigno alpin repose

sur

le calcaire nummulitiqne. Toutes

tleux

constituent dans cette région des Alpes

la

partie supérieure du terrain éocène et offrent dans certains entlroits

une

puissance

(17)

DES PARTTES DE LA SAVOIE,

ETC.

17 de 200

à

300 mètres.

-

Cette formation rliffère donc totalement de celles

qui

se sont tléposées à

la

rnême époque en dehors de I'emplacemenl des Alpes.

Le Macigno alpin avec écailles tle peiissons, cle la rive gauche do l'Arve, est assez différent rte celui qui forme, sur la

rive

droite de cette riviere, une granile zone qui s'étencl de

la

Pointe d'Orchex jusqu'à Vionnaz clans la vallée du Rhône.

Il

est formé par des schistes calcaires

et marneux dans lesquels on trouve très-fréquemment des empreintes de fucoides, de Chonil,rites intricattts et Ch, Targionfi et des Hetminthoitles cra,ssa, qui ont quet_

ques ressemblances avec les myrianites dn terrain silu- rien. Ces schistes ne sont pas liés au grès cle Taviglianaz;

ils ne reposent pas sur le calcaire nummulitique qui ne se rencontre pas dans cette région, mais ils reposent snr le calcaire kimméridien dont

je

parlerai plus tard. J,ai longteinps hésité avant dc les classer et

j;

conserve en-

core quelque aruière.pensée sur eux, mais

j'ai

été en_'

gagé à les réunir au l\facigno alpin parce qu'ils renferment les mêmes empreintes de plantes qui se retrouvent dans des roches à peu près semblables associées au grèsnum_

mulitique des Yoirons.

fres

ealcnlros et les sehlcteg

eafcqfu.e!

rlu!rt.

rnutlûlques qui

appartiennenl évidemment à l,époque éocèneformentdans la partie des Alpes que j'aiexaminée une couche importante. Ils ontété goulevés jusqurà de très_

grandes hauteurs. Cette formation renferme une coucbe de charbon qui se montre sur plusieurs points, tels que per_

nant, le Petit Bornand, Çharnplaitier et Montmin. Elle est

le

prolo{rgeqent

de la

couche des Qiablerets et

(18)

t8

ExPLIcarIoN DE La caRTE GÉoLoGIouE

de celle tl'Entrevergne.

A

Pernant et à Montmin la cou- che charbonnellse âvec ses nombreux fossiles se trouve placée un pen au-dcssous du calcaire numrnulitique pro- prement

tlit.

L'ensemble de ce terrain est assez riche en fossiles.

Ils

ont été en parlie décrits par MM' Hébert et Renevier. Les principaux sont les suivants:

Turrilella imbricutaria, Lam.

<

carinilcra ? Desh' Clwmnitzia luctea d' Orb.

Natica Studeri, Brong.

<

crassatirta ? Lam.

K

a,n:gustctta, Grat.

<

d,eytressa ? Desb.

Terebra utlcan

i,

Bron g.

C eri thium Plicatum, Bron g'

<

elegans, Desh.

s

castel'litti,Btong'

\

co1l'uhls, Brong.

t'

bicalcaralum ? Ilrong'

(

corrltgatum, Brong' Fttsus Polllgonatus, Bron g'

Cy tlwrea in crassalu', Desh'

<

Villanouæ, Desh.

Cyrena conl)efr&,I{eb. et R.

<

atPina"l'

C ardiu'm granulosu'm, Lam.

Pecten'.

Co n ocl,YPus an uchoreta, A'g'

<<

Duboi,sii, !''g'

E chinanthu

s

S cu,tella.

Trochocyathum cy cl,olitoiides, IVI' Eilw'

K

l)an den' Heckei,lll' Edw'

(19)

DES PARTIES DE SÀYOIE, ETC Trachocyatltum alp'ùmnz ? M. Eclw.

0rbitoïdes su,bmedi a, d'Arch.

<

selln,tl'Arch.

Nummuli,les Romonclio Defr. '

<

Mut'chisoni, Brunn.

{i

planu,lata ? d'Orli.

<

striata ?

n

Biaritzensis, d'Arch.

{9

Tels sont.".les terrains tertiaires dans les Alpes de nos environs,

ils

reposent

sur

les ter.r.ctrrs cr.dtaeés qui jouent un rôle des plus importants dans cette région et

qui se composent de la série suivante.

Lo

erale

est représentée par un calcaire compacte gris ou noir dans lequel les fossilos sont très-rares. 0n y trouve quelques inocerames, et

il

paraîl devoir êlre rap- porté au terrain sénonien ou craie blanche.

Il

n'est pro- bablcment que le prolongement de la craie blanche des mo.ntagnes d'Entremont près de Charnbéry. Cependant on trouve l'élage cénomanien dans le Jura à Sainte-Croix, pas

loin

d'Yverdon dans

le

canton de Vaud. Mais on

n'a

pas trouvé, jusqu'à présent, dans les montagnes de Ia Savoie, des fossiles suflisants pour déterminer avec une grande précision l'âge de ce terrain; Sa position au- dessus

du terrain

albien est son principal caractère.

Lorsqu'on ne peut

voir

cette superposition,

on

le con- fond facilement aveo le teruain urgonien.

Le ter.r:alrr

olblen, gnult

Ou grès vert, forme des couches peu puissantes, mais parfaitement dislinctes par les nombreux fossiles qu'elles ren[erment,'et par leur

(20)

90

ExpLIcarIoN DE LA cAnro GÉoLoGIQUE

caractère minôralogique. Ce sont des calcaires cl'un gris bleu ou noirâtre, quelquefois marneux pétris de grains de siticate de fer cl'un vert très-foncé. Les fossiles en sont t,rès-connus, ils ont été démits dans l'ouvragc dc IVIM.

Pictet et Roux. Envoici quelques-uns : B eI e mni t e s m'ini' mu s,

L\sl'

N uutihts S tt'ttssureantts, Pict.

(

Bouchardianus, d'0rb.

. (

Clemen'titttts, d'0rb.

Am m on i te s V elle d æ, NIich.

Beudtr,nli, Brong.

Du4tinianus, d'0rb.

Muyorianus, d'Orb.

Iatidorsatus, Mich.

interruptus, Brug.

i,nfluhts, Sow.

S caphites H ug ar tliun us, d'0rb'

H amitcs Saussureanus, Pict.

>>

el,ega,ns, d'0rb.

0n y trouve en00re des Turrilites, des Turritelles, des Scalaires, iles Àvellanes, des Natices, des Turbos, desTro' chus, des Solarium, des Pleurotomaires, eto.,-ctc., un grancl nombre d'acéphales, parmi lesquels l'inoceramtts

stùcattts

el

l'inoceramtts concenh'iczls sont peut-être les deux espèces les plus communes.

Ce

tenain

montre

tles

alTleurements dans un grand nombred'endroits. Les principaux sont les suivants : La montagne des Bæufs

et le

col Rampon pas loin d'An- necy; Thônes; les environs du mont Saxonnet att sud-est cle Bonneville, ceux tlu Granil-Bornand au sud cle cette tlernière localité,

et la

vallée du Reposoir

un

peu plus

(21)

DES PARTIES DE LA SAVOIE,

ETC. 2I

au nord.

Il

se montre tlans plusieurs parties cle la lon- gue chaîne

du

mont Charvin à

la

Pointe-Percée qui ter- mine au sud-est le grand district crétacé placé

sur

la

rive gauche de l'Arve.

0n

le voit encore près de la ville de Cluses placée surcette rivière; ici le grès vert repose strr la craie

par

suite

d'un

renversement.

II

se trouve dans les environs de la Croix-de-Fer sur la rive droite de I'Arve

;

dans le vallon de Sales et aux Fiz, ainsi que sur la riv'e tlroite clu Giffre au Criou, aux Avoudrus, à Bos- setan et sur le revers nord-ouest do la Dent-du-l\[rdi.

f,e

tenrnlns

e prllen est peu épais,

il

est formé d'un calcaire jaunâtre associé à des marnes noirâtres;

je

I'ai réuni au terrain urgonien, en

lui

donnant

la

même cou-

leur dans ma carte. Les principaux fossiles sont les sui- vants :

B elemn iles sem'icanalicttlatus, Bl.

Am mo n i,te s C ornu eli,tul,u s, cl' Orb.

<

miLlelianus, d'Orb.

Plicatu,la rad,iola,

P.

et R.

: P.

i,nflata Sow.

Ostreu Boussing aulle, d'Orb, Terebratwla Dutemplenna, d'Orb.

Rhyn clr,on ella Gibbsiana, Davids.

Heteraster oblan grls, d'0rb.

. Il

se trouve au Parmelan, au Planet près des Vergys, à Dessy près Bonneville, au col de Teine près

de

Sur- couz au sud de cette ville, eto.

Fle ûernaln lrrEorllerl 0U etrlcalr.e à

Ctramra

.arrrnro*lc

est très-répandu et trés-puissant dans la Savoie. La roche principale est un calcaire gris. Les fos- siles les plus nombreux sont le Radiolites Neocomtensis, d'Orb.

eI

la Caprotinu Am,ntonia,

d'}rb,

(22)

29

ExpLIcATIoN DE La cARTE oÉoLocIQUE

Ceterrain forme rle grancles crêtes rocheuses et arides auxquelles leurs forntes trarrlies clonnent un aspect paiti- culier.

- I[

constitue avec le nôocomien la masse princi- pale des chalnes r:irouluires et lectilignes qui sorit placées

entre le lac d'Annecy et la rive gauche de I'Arve.

0n

le

trouve encore dessous le

terrain

éocène dans le massif situé enl,re l'Arve el,

lo

Giffre, ainsi

que

dans celui clu Criou, cles Avouclruz el, cles Dents-Blanehes au nord-es[ de Samoens.

Il

est également très-cléveloppé au monl Sa- lève.

Le

ter.r.Eqln rréooorulcn a un cléveloppement conSi- clérablo dans les montagnes crétacées de la Savoie. 0n y reconnail,ra peut'être une fois l'étage nommé Valangien, pour le moment je n'aipu leconstater d'une manièrebien précise.

Il

est probablement représenté par un calcaire un peu ferrugineux placé à la base du néocornien, mais

je n'ai pu en obtenir des fossiles bien caractéristiques.

L'étage néocomien proprement dit présente deux fa- cies. Le premier celui du rrdoconrlcrr

Jrrraeslen

t'0-

pose toujours sur le terrain corallien.

Il

est formé par des calcaires, plus ou moins marneux, jaunâl,res, tvec 0u sans

grains de glauconie à

la

partie supérieure; â sa partie moyenne on trouve des marnes bleuâl,res lrès'fossilifères, et à la partie inférieure un calcaire dont

la

couleur est souvcnt celle cle la rouille. Plus on se rapproche de la chaine centrale cles Alpes, plus le calcaire domine et moins

la

marne est abondante.

Il

est caractérisé par de

nombreux débris d'êlres organisés, tels que les suivants:

lJ elemnite s d,ilata tus, Bl ainv.

Nau,tilu,s ytseudo-elegarls, d'Orb.

Ammonites radiatus, Brug. .

?slrea Couloni, cl'0rb.

(23)

DES PARTIES DE LA SAVOIE,

ETC.

23

Tonaster complanatus, Ag. etc.

'Les fossiles de ce terrain ont été décrits dans les tra- vaux rle

M.

le professeur Pictet et dans

celui

de

ll[.

de Loriol. Cet étage cortstitue, on peut

dire,la

masse prin-

cipale des chaines que j'ai indiquées en parlant de l'étage urgonien.

Le second facies est celui auquel on a donné le nom de N.éooonrlen

ollrln

ou

prorençal' il

repose tou- jours sur l'étage oxfortlien.

Il

est plus marneux que lo facies précéclent. Les principaux fossiles sont les suivants :

B elemnites 0 rbigny art'tts, Duv. J'

<

conicus, Bl.

c.

latus,

Bl.

Ammonites sub fimbriattts, d'0rb,

( '

Rouyanus,d'0rb.

a,

ligatus, d'0rb.

c

di.fi'cilfs, d'Orb.

ç

Voironemszs, Pict. et de Lor.

Ancylo cer as T nb ar ell

i,

Ast ier'

<

Emerici, d'Orb.

s

Sabau,dianus, Pict. et tle Lor.

Terebratu,la di'Ph Y oides, d'Orb.

Co facies est beaucoup moins répandu que

le

préeé-

dent;

on le trouve aux Voirons, à la base rlu MÔle, et peut-êt,re au Pont Saint-Claire à I'est d'Annccy.

Dans

les tennnlrrsJuraeslqrrce, je n'ai

distingué que cleux formations

; le

terrain supérieur comprenant tous les étages jurassiqucs proprement tlits et le terrain inférieur comprenant le lias et l'infra lias.

(24)

24

ExplrcarroN DE LA caRTE cÉot,ocrour

Dans le terrain

Jrrnosslquè

supdnleun je range les fornrations suivantes :

a) Le

rrtmrrrdrtrncn

clont j'ai recueillirécemment un grand nombre de fossiles dans les environs rlo

la

cha- pelle d'Abondance et des Cornettes de Bize (au sud ele

St-Gingolph). Les plus répandus dans ce terrain sont:

Rlrynchonellu triloba ta Munst.

f

ereb ra tula insi g r.t i s

.

Ziet.

My likis subpectinatus ? rl'Orb.

M.

striahts , Gold .

Hemîcidaris alpin

a,

ete.

b)

t.'dtage

connfllen

du mont Salève,formé itansla partie inférieure par un calcaire d'un blane jaunâtre et dans sa pnrtio supérieure par un calcaire oolitique ren- fermant beaucoup de fossiles et en particulier cle beaux Diceras Lucii,Defr. et D. arieti,na Laur.

c) L'dtnge

oxfondlen

de Bellevaux avec ses Ammo- nites plicatilis Sow. Celui de St-Jeoire

qui

contient la même espèce. L'étage oxfordien des Voirons renfermant les fossiles suivanls:

Aptycluts latus Park., A.l.amellosus Park.

Bel,em nites hasta tu s Blainv.

B.

Sauuanau.sas d'Orb.

Ammonites ytlicatilis d'0rb.

A. Ad,el,æ d'Orb.

A.

oculatu,s Bcan,

A,

tortis'ulcalas

d'0rb.,

etc.

Cet étage présente

â

peu près les mêmes fossiles aux

(25)

DES PARTIES DE SÂVOIE,

ETC.

25 bases du Môle. Le terrain oxfordien se montre sur les bords

du

lac tl'Arrnecy, près cle Talloires.

Il

reriferme

.

Ies mêmes débris d'êt,res organisés. La roche qui leformo est en général un calcaire d'un blancjaunâtre, présentant 'souvent

des rognons, associé à des conches marneuses.

J'ai donné ailleurs des détails sur les grandes masses do schistes argileux ou argilo-calcaires noirs qui forment les m0ntagnes rapprochées de la chaîne centrale et qui con- tienneut des fossiles calloviens, telle est

la

chaîne du Buet, du Grenairon et deTanneverge; telle est encore une partie du mont ,loly, près de St-Gervais. 0n trouve dans ces schistes argileux l'Ammonites lmr,ulaZiet. rle l'étage callovien, ainsi que les Ammonites Parlûnsonzfi Sow., Niortensi,s d'0rb., Illu,rchisonæ Sow. qui proviennent or- dinairement de l'oolite inférieure.

Je place encr;re ttans le terrain jr.rrassique strpénieur les roches cle la Mayaz, montagne tenant au Col Ferret à I'est

rle

la chaîne

du

l\lont-Blanc.

J'y ai

recueilli des oursins que M. Desor a eu I'obligeance d'examiner et qu'il

a rapporl,és à des radioles

dr

Cidaris h,istricoides Quenst.

et au C. propinqu,a Munst. Ces roches calcaires ne sont séparées des prol,ogines

du

iVlont-Blane

sur

lesquelles elles s'appuyent que par une distance de quinze mètres environ et elles paraissent placées au-dessous de grandes masses de roches triasiqnes et jurassiques.

Le

tenroln du llas

et celui de l'lmfr.a lNas sont bien caraotérisés dans diverses chaînes extérieures des AIpes,

à

Meillerie

, sur

les bords de

la

Dranse, au ltlôle, à la Pointe d'Orchex, etc. J'ai associé I'infra lias au lias parce

(26)

26

ExpLIcarIoN DE LA cÀnrn GÉoLoGIQUE

qu'en Savoie ses caractères minéralogiques

le

rappro- chent bien plus tle ce terrain que du trias. Je ne répéte- rai pas ici les listes ile fossiles que

j'ai

données dans mon mémoirc sur les terrains liasique et keupérien cle la. Sa-

voie. Dans I'irttérieul des Alpes, c'est-à-diro dans le voi- sinage de la chaine centrale, 0n n'a trouvé aucun fossile bien conservé se rapportant, d'une manière certaine, att terrain liasique. Les fossiles, rares et altérés à leur sur- face, sont la plupart du temps des Bélemnites qui, on le sait, son[ tlifliciles à déterminer, surtout lorsqu'elles ont été allongées par le clivage.

0n

croit avoir reconnu le Belemnites auttus Miller du lias à Petit-cæur, le

B.

n'i-

ger Lisler., du lias moyen au mon[ Joly, et le B. canali- culatus?

tlu

lias supérieur au mont Lachat. 0n a trottvé encore quelques ammonites, mais en petit nombre et la plupart se rapprochent, comme je viens de le dire, des espèces cle I'onlite inférieure. 0n ne connaÎt, pas même bien exactement la position de ces ammonites dans les couches artloisières qui les renferment et qui sont pres- que toujours contournées, mais on

voit

qu'il

y

a enl,re elles et le terrain triasique une puissanco de couches as- sez grande pour que le terrain liasique puisse être déve- loppé.

Malgré ces causes d'incertitude, il y a de fortes raisons pour rappoiter au lias les terrains que

j'ai

colorés en bleu foncé :

l"

Parce quo clans plusieurs localités rin a trouvé à la base de ce terrain les fossiles de l'infra-lias

ou

zone à

Avicula contorta.

2o Parce que ces terrains ont pour prolongement évi- dent, au sud-ouest, les couches incontestablemenl, liasi-

(27)

DES PARTIES DE LA SAVOIE,

ETC.

27

qnes du Col de la l\farlelaine et du Col des Encombres, et au nord-est les couches

du

lias de Bex, qui renfer- ment la gryphée arquée.

Pour ces diverses raisons

j'ai

colorié avec la teinte qui indique l'étage liasique les terrains qui renferment des Bélemnites dans Ies environs du i\lont-Blano et ceux de

la vallée de Mégève.

Les couches du revers sud

du

l\{ont-Blanc se prolon- gent jusqu'au mont Chemin en Valais, otr

j'ai

trouvé les Belemnites pnniLlostts Quenst.

de

I'étage toarcien ou de

l'étage liasien.

Il

est probable que si I'on parvient à dé- couvrir de nouveaux gisements de fossiles, on arrivera à mieux séparer les divers étages ile la formation juias- sique que

je n'ai

pu le faire, au milieu de ces immen- ses massifs

tle

schistes argileux conlournés

et

souvent renversés.

Les terrains liasiqucs des environs de Taninge re- posent

à

Matlirige

sur la zone à

Avicula contorta.

Ceux du Môle renferment

un

grand nombre de fossiles liasiqnes, ainsi que ceux de Meillerie. 0n trouve encore quelques fossiles de cet âge

au

Grammont près Saint- Gingolptr, à la montagne d'Armone au sud de Thonrln, au Miribel

à

l'est de Boëge; enfin, à la rnontagne des Almes dans la vallée du Reposoir, et à la montagne de Su- lens au sud de Thônes, on trouve les fossiles tle I'infra lias placés dans les positions les plus extraordinaires, mais ils n'en caractériSsnt pas moins les terrains jurassiques tout à fait inférieurs.

Un chasseur de chamois a rapporté du fond de la val-

(28)

28

ExpLrcATroN DE LA cARTE GÉoLoGrQUE

lée de Sixt des gryphées arquées. Elles provenaient, a-t-

il

assuré, de la localité difficile

à

parcourir, nommée Prazon.

Il

n'y a rien de fort surprenant dans cette tlécou- verte, les roches de Prazon, étant surmontées pa.r une énorme épaisseur cle terrains jurassiques, appartiennent probablement

au

terrain du lias, d'autant plus qu'elles ne sont pas éloignées du lias rle Ber

qui

renferme éga- lement des gryphées arquées. Elles reposent sur

le

ter- rain triasique que l'on voit apparaitre dans un point du fond de la vallée tle Sixt.

Ma carte diffère considérablement de celles qui ont été publiées précédemment par le

temnirr

Ér'lastque Qtti

I

est figuré et par l'étendue que

je lui ai

reconnue.

Il

est formé en Savoie par un ensemble de couches inférieures à l'infra.lias ou zone à Avicula contorta et supérieure au terrain houiller.0n ne le voit nulle part avec un dévelop- pement complet, mais en réunissant toutes les couches qui le constituent, on obl,ient

la

coupe suivante en c0mmen- çant par le haut.

l?tarne

ou ar.glle

r.ouEe, ayant 60 à 8U rnètres de puissance et ressemblant

à

des marnes irisées durcies.

corEneule

ou calcaire magnésien celluleux

,

ayant

quelquefois

un

énorme développement, comme sur les bords de la Dranse, près Thonon. Là, cette cargneule ren- ferme deux puissantes couches tle gypse. Ordinairement la cargneule est accompagnée tlo gypse, mais son développe- ment est moins considérable que dans cette localité. Je

n'ai pas encore trouvé de fossiles dans les gypses, mais

j'ai'recueilli

à Matringe des cristaux

de

quartz placés dans cette roche.

Ils

ne sont pas rouges, comme ceux que I'on rencontre dans les gypses triasiques d'Espagne,

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