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Encore le Mont-Blanc

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Academic year: 2022

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Encore le Mont-Blanc

CHAIX, Emile

CHAIX, Emile. Encore le Mont-Blanc. Le Globe , 1899, no. 11, p. 1-12,fig.1-6

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:142140

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ENCORE LE. MONT-BLANC

L'été dernier, le sommet du Mont-Blanc a quelque peu ressemblé au pont d'Avignon. Point n'est donc besoin de narrer longuement une ascension de plus;

d'ailleurs, au point de vue « ascensionniste )), notre course a été d'un banal ! Imaginez: deux voyageurs, un guide, deux porteurs ! Est-ce assez << père de famille )) ! Mais l'absence de tout malaise et vingt-quatre heures de séjour au sommet donnent à cette course un certain intérêt.

Gribouillons donc brièvement quelques feuillets.

l. LA COURSE.

Au Fayet, grand rassemblement : il en vient de Saint-Gervais, de Sallanches, de Cluses, de Genève ... , des gros, des menus ... , au moins vingt personnes.

Tout ce monde pour le Mont-Blanc?! - Non pas.

Mais nous sommes conviés à inspecter, sous l'aima­

ble direction de M. Muraz, conducteur des ponts et chaussées, la belle voie carrossable de sa construction qui conduit au pavillon de Bellevue, puis le hardi chemin muletier que l'administration forestière fait établir de là au glacier de Tête­

Rousse. On sait qu'il s'agit de munir ce glacier

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d'un t11nnel de ponction pour le guérir de son hydropisie chronique 1

Au pavillon, gai souper. Note dominante de la conve1·sation: Nous allons tous à l'Aiguille du Goûter el, là, ceux qui seront en bon état iront jusqu'au sommet.

Nuit variée. L'un dans un lit, l'autre dans le foin.

L'un ronfle, l'autre l'écoute.

Votre serviteur, qui a été « celui qui ferme la porte de la fenière et éteint la lanterne sans incen­

die)), n'a pas retrouvé dans l'obscurité, cela s'entend, le nid douillet qu'il s'était creusé dans le foin. lVIal couché, il étudie à loisir le leit motiv des divers participants et réfléchit agréablement au surcroît de mal de montagne que cette nuit blanche lui vaudra.

Avant le jour, déjeuner et départ; marche trébu­

chante pendant une demi-heure. Puis le jour point, et tout va bien.

Le nouveau' chemin monte gentiment en lacets, tantôt vastes, tantôt serrés, avec vue continuelle sur Chamonix. Il escalade les désagréables Rognes - chacun lui en sait gré. I'viais il n'est pas terminé, et là où les ouvriers ont à peine écorché la roche, quelques collègues tro11vent la pente hum, hum!

quelques têtes tournent. Note dominante de la conversation: Est-ce que l'Aiguille est comme ça, ou encore pire ?

1 Ce chemin, avec pente de 15 °/0 sur 9 km., s'élève jusqu'à 3300 m. d'altitude. Il a d'abord 2 m. puis 'lm. de large. L'administration forestière a pPévu une dépense de 91000 fr. pour l'établissement du chemin et du tunnel. Le tunnel aura. '120 111. de longueur, cl on l'avancera en pratiquant toujours, par mesure de siicurité, un son­

dage de 6 m. en avant de la galerie.

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ENCORE LE MONT-BLANC

Sur les Rognes, petit arrêt « dixheuratoire >> au bord d'un névé, non loin de la carcasse déjà dressée de l'hôtel des . Rognes. Puis traversée du glacier de Tête-Rousse et grande station dînatoire sur l'arête rocheuse qui le borde au Sud-Ouest, en pleine vue de l'Aig-uille du Goùter et de son grand couloir 1•

Note dominante de la conversation : ... ? ... ? ...

Ah, voilà deux Anglais qui traversent le couloir.

Vont-ils être mitraillés? - Non. - ... S'il n'y avait pas ce satané couloir ... Puis, avec ces Anglais, il n'y aura plus de place clans la cabane ...

Bientôt le Dr Grisel et E. Chaix trouvent qu'il fau­

drait partir, sans attendre le bombardement de l'après-midi.

- Allons! Qui est-ce qui monte?

Vite quelques échanges de victuailles; puis nous bouclons. Cordiales salutations, et départ de cinq : le guide Alphonse Estivin, de St-Gervais, les por­

teurs, le Dr A. Grisel et E. Chaix. Le docteur est un représentant modèle, au point de vue physique, in­

tellectuel et sociable, de ces curieux bipèdes, variété sélectionnée de l'espèce homo sapiens, qui envahis­

sent pendant la période estivale la région des neiges persistantes. Quant à E. Chaix, il porte son insépa­

rable appareil photographique.

Les marches sont toutes taillées; le couloir est vite franchi. Arrivés sur l'autre bord, nous nous retour­

nons avec effroi. entendant un bruit d'avalanche ...

Ce sont nos aimables compagnons qui applaudissent.

1 Il paraît qu'on Ya élever une 0abane ou auberge sur cette arête.

-···

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Grands gestes de remerciements et d'adieux!; puis la longue varappe commence. Longue, sans doute;

mais agréable, en somme, et pas fatigante; on y a sans cesse de l'air et une vue immense. Petite halte à la « cabane de Saussure )) ; puis nous voilà à la ca­

bane de l'Aiguille du Goùter, fraîchement débarras­

sée de sa glace par les guides de St-Gervais, calfeu­

trée à merveille.

La vne était splendide, quoiqu'il y eùt des nuages:

l'Aiguille de Bionassay, avec ses glaciers suspendus, toute la Savoie, Genève, le Jura ... Et du haut de la pointe de !'Aiguille, Chamonix et toute la rangée de ses pics de protogine.

Charmante flânerie; soirée magnifique.

Avec les deux touristes anglais nous allons être sept dans cette petite boite; c'est beaucoup 1• :Mais supposant qu'il y a foule au refuge Vallot, nous pré­

férons rester quand même.

La porte est fermée, puis les sept sardines se cou­

chent... sur le côté droit. .. et restent tranquilles ...

longtemps.

Enfin E. Chaix a le sentiment qu'il s'asphyxie. Le docteur, mis au courant, reconnait qu'il a lui-même des palpitations. Les sardines bougent, ouvrent leur boîte, et toutes ces misères cessent. Décidément les guides de St-Gervais ont bien réparé les fentes de la cabane !

Une fois sorti, l'auteur Lrouve dommage de reste1·

enfermé. Il flâne deux heures, étendu le clos sur la neige, pour admirer le ciel merveilleux. Les constel­

lations sont méconnaissables tant les étoiles sont

1 La cabane mcsm e 21l150 X 3rn50 cl 111180 de hauteur.

:

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multipliées, et il n'y a presque pas de scintillement.

Le froid finit par obliger le flâneur à la retraite.

Seulement, en son absence, les six autres sardines se sont couchées presque à l'aise et dorment, les bien­

heureuses. - Que faire? - Le déshérité pose les cordes dans la boue, pose le bas de son échine dans cette même boue fraîche, avec les cordes, et passe le reste de la nuit, adossé à la paroi, à réfléchir au surcroît de mal de montagne que lui vaudra cette se­

conde nuit blanche.

Départ avant le jour, sur une neige bien gelée, et promenade jusqu'à l'observatoire Vallot.

Là c'est un coin de boulevard: il y a des touristes au refuge, il y en a qui descendent déjà cln sommet, il en vient des Grands Mulets. Au reste, sur l'origi­

nal de la photographie, fig. 3, on voit quatre cons­

tructions et onze personnes, plus une, qu'on devine : le photographe.

Pauvre colosse sourcilleux!

L'aimable propriétaire de l'observatoire est mal­

heureusement absent, en courses pour son beau tra­

vail cartographique. Mais Ambroise Payot arrive et nous montre l'établissement. En attendant d'être remplacé par le nouvel observatoire, dont on voit le squelette au-dessous dn refuge, l'ancien est en ordre parfait, et très confortable. Les enregistreurs mar­

chent à qui mieux mieux.

Nous attaquons la première bosse du Droma­

Jaire. Réflexion intime de l'auteur: C'est bientôt le moment du mal de montagne.

Comme il a fait quinze jours de beau temps, les marches sont taillées comme pour le passage d'une procession; aussi monte-t-on vite.

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Entre la prem1ere et la deuxième bosse, halte pour une photographie, afin de profiter du bel

éclairage. Ah ça ! et le mal de montagne? ...

Nous franchissons avec plaisir la petite bosse tranchante, puis nous quittons l'arête pour attaquer la calotte de face. Nous passons une petite crevasse, et nous voilà à l'observatoire Janssen au moment où je demandais au guide si nous en avions encore pour une demi-heure ou plus.

Décidément le mal de montagne s'e_st oublié, et.

E. Chaix lui en sait grandement gré.

La première demi-heure est consacrée à la simple admiration (le la vue, splendide, beaucoup plus belle que je ne m'y attendais. Il est sept heures du matin, et le panorama a encore des ombres. - Bientôt, comme les nuages se forment de-ci, de-là, le pho-, tographe se dépêche de prendre 1111 demi-tour d'ho­

rizon.

Ensuite, succession mmterrompue d'occupations variées: stations admiratives, bains de lézards ou siestes sur le toit de l'édicule ou de l'observatoire, études de topographie ou de nomenclature sur l'ho­

rizon, inspection de l'observatoire, repas plantureux, plaisanteries, excursions autour de la calotte, bientôt gênées par le vent et les nuages.

Pendant tout le jour il .Y a défilé de tom·istes avec ou sans guides. Mais tout le monde redescend enfin, et nous restons seuls; et, après un coucher de soleil noyé dans des nuages menaçants, la tem­

pête nous force à nous enfermer.

Nuit confo1·table et honne, pendant que la rafale gémit.

Le lendemain, après une certaine attente pour

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vou· si le temps a quelque idée de s'élever, nous nons décidons à descendre clans le brouillard, le vent et le grésil. A l'observatoire Vallot le temps est bon. Mais que la descente est longue de l'ob­

servatoire Vallot aux Grands-Mulets!

Ensuite pluie, puis soleil, puis ... Chamonix, où l'auteur retrouve sa famille, tout étonnée de le reconnaître.

J'avais toujours juré par la barbe du prophète que je n'irais pas au Mont-Blanc. Et voilà que j'y monte et que je reste vingt-quatre heures au sommet. - Souvent. .. homme varie, direz-vous. - Pas tant que cela. Distinguons, s. v. p. Ce qui me répugnait, c'était cette grande fatigue et cette grosse dépense pour rester, selon les circonstances, cinq minutes, une demi-heure ou une heure au sommet. Mais M. Janssen ayant bien voulu confier la clé de son observatoire au D'' Grisel, et celui-ci m'ayant invité à l'accompagner, tout changeait. L'amabilité de ces Messieurs et la reconnaissance que je leur en ai ne mettent pas en danger la barbe du prophète. Tout n'était pas prévu dans mes serments passés, voilà tout.

II. REMARQUES DIVERSES.

Glacier de Tête-Rousse. - Chacun a présent à la mémoire l'horrible catastrophe causée à St-Gervais par le glacier de Tète-Ronsse, le '12 juillet '1892; et tout le monde a vu des reproductions des photogrn­

phies exécutées sur le glacier par MM. Vallot, Delebécque et Duparc immédiatement après son effondrement. Ces photographies représentent un trou rond de 30 à 40 m. de diamètre et de pro­

fondeur.

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Le 21 aoùt J.898 nous avons trouvé ce gouffre entièrement comblé de neige, non convertie en glace à la snrface. Une très faible dépression était tout ce qui indiquait sa place (fig. 1).

La poche d'eau se reforme-t-elle? - Mystère. Les Lravanx que vont enlreprenclre les ingénieurs nous le diront.

Panoramas cle l'Aiguille du Goûter et du sommet. - Sauf du côté du Dôme, le panorama de !'Aiguille est intéressant parlout. Mais c'est surtont la rangée des grandes Aiguilles de Chamonix qui est instructive.

Les Aiguilles du Midi, du Plan, de Blaitière, des Charmoz, puis les Drus et l'Aiguille Verte se voient en enfilade, les unes derrière les autres. On dis­

tingue très bien leurs couches presque verticales. A leur pied gauche les schistes ont élé beaucoup plus érodés que la protogine et forment ce replat du Plan de l' Aigui Ile, où tous les petils glaciers déposen lieurs arcs morainiques démesurés. A droite, par l'échancrure entre l'Aiguille du i\Iidi et le i\Iont-Blanc du Tacul, on devine le vaste cirque intérieur du massif.

Le panorama dn sommet du :Mont-Blanc est tout autre. Ce sont justement le cirque central et ses rem­

parts qui présentent le plus d'illtérêt - outre le cer­

cle giganlesqne des montagnes lointaines.

Le Mont-i\Iaudit, le Mont-Blanc du Tacul et l'Ai­

guille du Midi forment un be.au massif; mais ils se distinguent difiicilement les uns des autres, faute de brume dans l'ail'. En revanche, le Col du Géant est frappant, ainsi que le haut du glacier du Géant et tout le cirque de Talèfre, avec le Jardin. L'Aiguille du Géant est toute penchée, les Grandes-Jorasses sont magnifiques ... , ainsi que tout l'horizon, Aiguil­

les-Rouges, Dent du Midi, Alpes bernoises et valai-

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saunes, Grand-Paradis et Pelvoux avec son immense entourage ... Mais trêve de descriptions ! - Disons seulement que, rn 'attendant à voir les montagnes toutes plates, connue du haut de l'Etna, j'ai été émerveillé de leur relief; Il est vrai que, depuis midi, l'éclairage s'est beaucoup gâté, en devenant trop général.

Ombre du Mont-Blanc sur l'horizon. - Nous la vîmes très bien, du côté des Aravis, tandis que nous montions au Dôme, au lever du soleil. Le « fantôme >>

portait sa grande aigrette pointue, couchée clans la direction du Nord-Est.

Est-ce par inattention ou à cause de la plus grande distance à laquelle l'ombre se formait sur l'horizon r je ne sais, mais je n'avais pas vu l'aigrette à beau­

coup près aussi développée dans les ombres de !'Etna observées soir et matin pendant bien des jours.

ObserPatoire Janssen. - M. Janssen avait prié M. le D" Grise! d'inspecter les instruments.

Le météorographe est un appareil splendide; mais il avait grand besoin de cc l'œil du maître ». Il avait évidemment été placé par quelqu'un qui ne songeait qu'à vite redescendre ; puis des mains maladroites y avaient fait des réparations horribles. Bref! il était impossible qu'il fonctionnât.

Heureusement que )'d. Poncet, professeur de mé­

canique à l'Ecole d'horlogerie de Cluses, a été en­

voyé en septembre, pour le remettre en ordre. Les réparations n'ont pas pu être terminées l'automne dernier; mais ce n'est que partie remise. Le météo­

rographe est en bonnes mains1

1 Je ne puis m'empècher d'e0pérer que M. Poncet aura aussi été chargé d'envoyer dans les précipices voisins la réclame du cham·

pagne lluinart, qui fait un effet profondément ridicuk au-dessus de la porte de l'observatoire, monument national, sauf erreur.

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FaLte de partage. - li ne serait pas impossible que la séparaLion entre la neige qt1i s'écoule vers Chamonix et celle qui descend vers Courmaye11r ne fùt pas à la crête supét·ieure elle-mème, mais. plus au Sud; car, en allant du coté du Mont-Blanc de Courmayeur, nous avons trouvé de petites crevasses, qui pouvaient bien ètre une roture, au Sud-Est de la calotte, vers les petits rochers nommés, je crois, la Tourette. Ce serait une chose à contrôler, après un beau mois d'aoùt, par quelqu'un qui ne serait pas dé­

rangé par le mauvais tern ps. Dans ce cas la France, qui possède tout le sommet, en garderait aussi toute la neige.

Le mal de montagne. - Pourquoi pas eu le mal de montagne?

Dès que le mal cle tète, qui n'est

n avons-nous

'

probablement qu'un commencement d'asphyxie, se faisait sentir, nous pensions à respirer à fond, en soufflet de forge, de manière à \ltiliser chaque recoin des poumons;

cette respiration complète n'a certainement pas lieu en plaine. Moyennant cette précaution, l'air qu'on inhale à 4800 mètres contient une quantité suffisante d'oxygène malgré sa raréfaction.

Aussi sommes-nous arrivés sans le moindre ma­

laise, en causant tout le long des Bosses, jusqu'en haut. Pourtant j'avais sept à lrnit kilogrammes sur les épaules (appareil photogt·aphique 13 ::::< 18 et ac­

cessoires).

Quelques instants après notre arrivée, le docteur a compté les battements de notre sang : 80 et 84, clone rien d'anormal. Il est vrai que nous n'avions fait que les mille mètres qui séparent l'observatoire de la cabane de !'Aiguille du Goùter.

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Pendant la journée au sommet, le mal de tète reve­

nait de temps en temps; mais quelques coups de soufilet le faisaient disparaître. Pendant le sommeil, les po11mons reprenaient inévitablement leur allure paresseuse de la plaine. Aus3i l'asphyxie devait-elle reparaitre. Nous étions réveillés toutes les deux heures environ par un très violent mal de tète. Mais cinq minutes de promenade dans la chambre, avec:

respiration forcée, faisaient disparaître cet ennui. Je sentais le mal de tète diminuer d'une certaine dose à chaque aspiration. Et la tête reposée sur l'oreiller, le sommeil revenait parfaitement.

Le D" Grisel, qui pratique depuis longtemps ces inspirations profondes pour ajouter une ration com­

plémentaire au volume d'oxygène respiré normale­

ment, en trouve aussi l'effet parfaitement indubita­

ble. On ne sa11rait donc trop recommander · cette respiration forcée; c'est une ho1ùbe d'oxygène d'un transport facile.

Je me permels d'exprimer - en toute modestie - mon impression sur le mal de montagne d'après ce que j'ai vu ou entendu. Il me semble qu'il peut pro­

venir d'an moins quatre causes entièrement diffé­

rentes, agissant isolément ou en combinaisons di­

verses : asphyxie par insufiisance d'oxygène, trop grande fatigue, dérangement de l'estomac pour diffé­

rentes raisons, enfin effets possibles du manque de pression atmosphérique. - Les remèdes préventifs pourraient bien être : clans le premier cas la respira­

tion foreée, clans le deuxième l'enlraînement préa­

lable, dans le troisième la conservation aussi com­

plète que possible des habitudes de l'estomac, dans le quatrième l'abstension des grandes ascensions.

Nos facultés ét;iient en parfait état, et le programme

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d'observations que le moins malade devait faire sur la bêtise de l'autre, est tombé dans l'eau.

Contrairement à la tradition qui veut qu'on n'ait pas faim, nous avons mangé très volontiers et beau­

coup ·- et tout a bien passé. 11 est vrai que nous avions, entre autres choses, d'excellentes soupes chaudes extra-nutritives el rlcs fruits conservés - choses très recommandables.

Diverses circonstances étaient très favorables : temps fort beau à la montée, très doux l'après-midi en haut, au point que nous avons passé des heures à admirer, assis sur la crète, l'habit déboutonné. En revanche je n'étais pas à l'aise dans la chambre for­

tement chauffée des guides; la dilatation artificielle de l'air diminuait évidemment trop l'inhalation d'oxy­

gène. La chambre à coucher, au contraire, avec 1 °,5 au-dessous de zéro, était très agréable.

Enfin, et surtout, nous étions l'un el l'autre très bien entraînés par plusieurs courses préalables, et notre peau était tannée, au point d'avoir été à peine brunie par l'ascension.

Entraînement, absence de fatigue 1 et respiration forcée doivent èlre la réponse à la question que je me posais : pourquoi n'avons-nous pas eu le mal de montagne?

Etant montés sans autre but que de jouir de notre ascension, nous n'avons point cherché à faire mois­

son d'observations; nous n'avons fait que glaner en passant. Voilà les épis égrenés.

Emile CHAIX, prof.

Section Genevoise.

1 La cabane de ]'Aiguille du Goùter étant, d'après la belle carte ,cle notre ami A. Barbey, ù 3819 mètres, il ne reste que '1000 mè­

tres ù escalader. Les Grands Mulets ont une altitude de 3020 mè­

il'es.

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le 2I aoùL 1898, vers 3270 m.

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Bosses, le Refuge et le toit de l'ancien Observatoire Vallot.

Arête des Bosses; les deux grandes se masquent mutuellement.

Pour les dimensions, voir un homme debout devant le Refuge, deux sur la pente au-dessous, 3 à � mm. au-dessus du toit de l'Obserrntoire ValJot.

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Bosses (!i525 m .. ) Trois cal'avanes (lt p.)· et l'Obscl'rntoirc Janssen.

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Mulets (3050 m.). Au-dessus d'eux : Aiguilles du Midi, du Plan, de Blaitièrc, des Greppons. A l'arrière-plan : Aiguille d11 'four (gch), A. dü C!uirdonuet, les deux Drus, Aiguille Ver1e. les Droites, les Courtes, Triolet (dr ).

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Nor

,D� Ji.Midi

FIG. 6. � Yne prise du sommet du Mont-Blanc vers le N., le N.-E. et l'E., le 22 aoùt '1898. - Horizon relevé de '10

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