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LE PERCEMENT DU MONT-BLANC

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L A H O U I L L E B L A N C H E

Sous-station. — La sous-station reçoit le courant triphasé

à 25 périodes fourni par l'usine de P o n t - d ' A r g e n s .

Sur la ligne, à l'entrée de la sous-station, on trouve suc­

cessivement des parafoudres à cornes avec résistances et self, des déchargeurs de ligne à cylindres, protégeant les appareils contre toute surtension anormale, et 3 broches coupe-circuit; de là, la ligne arrive au transformateur.

Celui-ci est placé dans la salle des machines de la sous- station, qui c o m p r e n d deux parties : l'une, p o u r la haute tension est fermée à clef, là où est le t r a n s f o r m a t e u r ; l'autre, contient la commutatrice. La cloison entre ces deux parues est formée par les tableaux, et des grillages en métal déployé permettant de surveiller les appareils haute tension.

La commutatrice est à 4 pôles,, du type C - i o o de 40 kilo­

watts, à 750 tours par minute, des Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l'Est, pouvant débiter normale­

m e n t 80 ampères sous 5oo volts. D'après le cahier des charges, elle peut supporter 40 pour 100 de surcharge pen­

dant h minutes, et 100 p o u r 100 instantanément.

Le rendement garanti est d e

91 p o u r 100. L'e'chauffement,

après 6 heures de marche à pleine charge, ne doit pas dépasser 46° dans les parties bobinées, et 5o° au collecteur.

Un c o m m u t a t e u r spécial, fixé sur les côtés, permet de mettre les inducteurs en court-circuit sur eux-mêmes, au m o m e n t du démarrage. Celui-ci se fait sans moteur, au moyen d'un d é m a r r e u r liquide hexapolaire (2 lames par phase).

Le tableau comprend 2 panneaux : Un panneau du côté triphasé avec :

1 A m p è r e m è t r e de i5o a m p è r e s . 1 Voltmètre de 5oo volts.

1 I n t e r r u p t e u r automatique tripolaire.

Un panneau du côté continu avec : 1 A m p è r e m è t r e de i 5 o a m p è r e s .

1 Voltmètre de 600 volts.

1 Rhéostat de c h a m p de la c o m m u t a t r i c e . 1 I n t e r r u p t e u r général bipolaire,

1 Coupe-circuit unipolaire.

A côté de la salle de la commutatrice, se trouve un m a ­ gasin et la remise des locomotives avec fosse de visite et petit atelier de réparation.

Le transformateur, la commutatrice et les locomotives o n été construites par les Ateliers de Constructions Elec­

triques du N o r d et de l'Est dans leur usines de J e u m o n t . Leur mise en place et toute l'installation de la ligne aérienne et de la sous-station ont été faites par les soins de la Société de Construction Electrique de Lyon.

Essais .— Les essais ont dépassé notablement les c o n d i ­

tions imposées primitivement au constructeur, malgré les variations de voltage de la station génératrice.

On a pu r e m o r q u e r à la fois deux trains, composés cha­

cun d'une locomotive et de dix wagons vides, puis deux trains composés d'une locomotrice et de dix wagons pleins, de la mine au C a n n e t d'abord, et du C a n n e t à la mine ensuite. La rampe de 38 millimètres a été franchie p a r les deux trains à la fois, malgré la surcharge exagérée.

L'intensité du courant continu, n o r m a l e m e n t de 80 a m p è r e s , est montée à i 5 o ampères p e n d a n t ces essais, et à certain moment, ce chiffre a m ê m e été dépassé. L a tension du cou­

rant continu était tombée à 3po volts dans un essai, à 400

dans un autre p o u r lequel l'usine génératrice avait relevé son voltage. Malgré ce bas voltage et cette surcharge c o n s i ­ dérable qui influençaient défavorablement l'installation, la sous-station, la c o m m u t a t r i c e et les locomotives se sont très bien comportées, l'installation répondant parfaitement aux besoins de l'exploitation à laquelle elle était destinée.

A. P a l l i è r e . Ingénieur des Arts et Manufactures.

LE PERCEMENT DU MONT=BLANC

Dans le précédent n u m é r o de La Bouille Blanche, sous le litre « La Traversée des Alpes », nous avions indiqué, dans les Informations diverses, que M, Barlhou avait n o m m é une c o m ­ mission interministérielle chargée d'étudier les meilleures voies d'accès en Italie au point de v u e français. Cette commission a délibéré, et il semblerait q u e cette fois on va se décider à faire q u e l q u e chose. A ce sujet, n o u s t r o u v o n s , dans u n r é c e n t n u m é r o de La Revue Industrielle du Centre, Pin formation suivante:!

« Au cours du Conseil tenu à Paris, le 2 mars, p a r les m i n i s t r e s la queslion des voies d'accès v e r s l'ILalie a été t r a i t é e .

« M. Barlhou, ministre des travaux publics, a fait connaître n o t a m m e n t à ses collègues que les études de la commission inter­

ministérielle, r é c e m m e n t instituée s u r sa p r o p o s i t i o n , étaient désormais t e r m i n é e s , et que le r a p p o r t e u r chargé d e r é s u m e r ropinion de cette commission et de r é d i g e r ses conclusions venait d'être désïgné. Ce r a p p o r t e u r n'est a u t r e que M. Baume, ancien i n s p e c t e u r général des p o n t s et chaussées» dont la compétence en ces m a t i è r e s n'est point discutée. Or, quelles seront e x a c t e m e n t les conclusions du r a p p o r t qu'élabore en ce m o m e n t M. Baume, et qui sera très p r o c h a i n e m e n t entre les m a i n s du m i n i s t r e des t r a ­ vaux p u b l i c s ? S'il n o u s est impossible d'en préciser dès aujour­

d'hui les t e r m e s , du m o i n s croyons-nous savoir que les études très sérieuses de la commission l'auraient a m e n é e à se prononcer, entre autres conclusions, en faveur du percement du Mont-Blanc.

« Ces conclusions n'engageraient cependant, en a u c u n e façon, le ministre des travaux publics, La commission, qui c o m p r e n d des r e p r é s e n t a n t s des ministères des t r a v a u x publics, des affaires étrangères, des finances et du commerce, a été c h a r g é e , en effet, non d'étudier la seule question des voies d'accès au Simplon, mais d'envisager, au triple point de vue technique, financier et inter­

national,, toutes les faces d'un vaste p r o b l è m e , celui de nos rela­

tions avec l'Europe centrale, et spécialement l l t a h e . Il convient d'indiquer, en outre, que cette commission n'a pas été appelée à prendre u n e décision, et qu'elle fournit seulement, au gouverne­

ment, les éléments et les documents qui lui sont nécessaires pour p r e n d r e celte décision, et la s o u m e t t r e ensuite à l'approbation du Parlement.

« Le Iracé Frasne-Vallorbe-la-Faucille, le p e r c e m e n t projeté du Mont-Blanc et du Petit-Samt-Bernard,ont été s u c c e s s i v e m e n t é t u ­ diés et discutés dans tous leurs détails, au cours des séances de la c o m m i s s i o n . Nous croyons pouvoir dire qu'en ce qui concerne le percement du Mont-Blanc, le projet serait très près de sa réalisa- lion, et que celle-ci p o u r r a i t s'opérer actuellement dans les con­

ditions les plus favorables. L'Italie, et spécialement la province de T u r i n , é t u d i e n t , e n m ê m e t e m p s que le g o u v e r n e m e n t français, et avec un égal désir d'aboutir, les possibilités d'établir avec nous de nouvelles et plus rapides r e l a t i o n s . En effet, n o u s lisons dans La Revue Scientifique l'information suivante :

« La sous-commission technique, n o m m é e par la ville de Turin, se référant aux divers projets p r é s e n t é s pour l'exécution d'une nouvelle voie à travers les Alpes, a terminé son r a p p o r t propo­

sant une ligne allant de Chamomx à t r a v e r s le Mont-Blanc. Cette nouvelle ligne p a r t a n t d'Aosfe (580 mètres a u - d e s s u s du niveau de la mer) et r e m o n t a n t la Doire j u s q u ' à Pré-Saint-Didier (996 mètres), passerait à travers le Mont-Blanc p a r u n e galerie longue de 18 kilomètres environ, pour déboucher à Chamonix, ou aux Houches (petite b o u r g a d e située à 7 kilomètres), et a u r a i t une longueur totale de 58 k i l o m è t r e s .

«"ha galerie serait partagée en deux sections, u n e d'environ 5 kilomètres de Pré-Saint-Didier j u s q u ' à la Doire de-Valveni, l'an- tre de 13 kilomètres de Valveni à la vallée de î'Àrve, et a u r a i t à son point c u l m i n a n t une cote de 1.065^57 au-dessus du niveau de la m e r .

Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1907013

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L A H O U I L L E B L A N C H E

« Comme il s'agit d'une ligne de grand trafic, la pente maxima s u r le v e r s a n t italien serait de 12,50 p o u r 1.000, se m a i n t e n a n t ainsi dans les limites de la ligne Turin-Aoste, dont elle serait le p r o l o n g e m e n t . De Chamomx a Genève, on utiliserait la ligne exis­

t a n t déjà par le Fayet-Saint-Gervais, Sallanches, Cluses, La Roohe- sur-Foron et Annemasse, totalement refaite et améliorée. Cha- monix se t r o u v e r a i t ainsi à 185 kilomètres de Turin, et Genève à 266 kilomètres.

« La commission tendrait ainsi à éliminer le projet Corazza, par Etroubles et Martigny, m e s u r a n t 340 kilomètres j u s q u ' à Genève, ainsi que le projet Régis passant sous le Mont-Velan, avec une galerie de 27 kilomètres ».

D'autre p a r t , à la suite de notre information précitée, M . Philippe STÉPHANI, ingénieur civil, qui a publié ici m ê m e deux articles s u r le p e r c e m e n t du Mont-Blanc (*), nous a informé qu'il venait, en collaboration avec M. Maurice PICQUET, ingé­

nieur-conseil à Paris, de p r é s e n t e r au Ministre des travaux public, u n projet, a c c o m p a g n é d'une demande en concession, p o u r r é t a b l i s s e m e n t d'une voie ferrée au travers du Mont-Blanc, et reliant Aoste (Italie) à Chamomx.

Pour la Belgique, le percement du Loetschberg est d'une impor­

tance capitale. Toute réalisation d'une ligne à t r a v e r s le Mont- Blanc a u r a i t infailliblement détourné, au profit de ia France, le transit actuel s'efFectuant par la ligne de Bruxelles, Baie, Gothard pt dans quelques années celui de la ligne Anvers, Baie, Berne, Loetschberg, Simplón. Le p e r c e m e n t du Loetschberg donnera une i m p o r t a n c e plus considérable à la ligne belge et, un essor n o u v e a u au port d'Anvers, ainsi q u ' à Rotterdam et à Hambourg.

Seule, ia France se trouve en quelque sorte mise à l'écart de cette grande route du monde, qui était jusqu'ici son apanage, et faisait sa force et sa richesse.

Restera-t-elle inactive, et laissera-t-elle s'accomplir ce déplace­

ment de l'axe commercial de l'Occident?

Il y a donc pour la France u n i n t é r ê t national de p r e m i e r ordre à créer s u r son territoire une meilleure voie d'accès en Italie, si elle veut sérieusement protéger son industrie, et défendre ses intérêts économiques.

Actuellement, la France ne c o m m u n i q u e avec l'Italie que par deux voies ferrées : la ligne du littoral et la ligne du Mont-Cenis.

Aussi s'impose la nécessité d'une nouvelle ligne à travers les Alpes, entre le Mont-Cems et le Simplón, car la mauvaise s i t u a -

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eweuve , M. STÉPHANI a développé les grandes lignes de son projet dans

une conférence qu'il a faite à P a n s , le 15 lévrier dernier, à la Société de géographie commerciale. Voici l'économie du projet Stépham-Picquet, qui n'est a u t r e que celui, rectifié, auquel il était fait allusion dans l'article précité de La Revue Scientifique, P e n d a n t qu'en France on se perdait en vaines discussions pour savoir quel était le meilleur choix à faire e n t r e la Faucille ou la Frasne-Valtorbe, la Suisse se décidait en faveur d'un troisième projet, celui du Loetschberg, offrant à son point de vue l'avan­

tage de faire tout le transit par le c œ u r même de l'Helvétie, et de doubler à son profit la ligne du Gothard. D'ailleurs, ce projet était c h a u d e m e n t soutenu p a r 1 Allemagne, qui y trouvait le grand avantage de faire d o u b l e m e n t relier Hambourg et Brindisi p a r deux grandes voies parrallèies, t r a v e r s a n t la Suisse du Nord au Sud. Tout le trafic de l'Italie vers le Nord et v e r s l'Allemagne e m p r u n t e r a ces deux grandes voies, qui seront la route naturelle de tout le transit européen d'Hambourg vers Brindisi, les Indes et l'Orient,

H Voir La Houille Blanche, Juin 1904 et Juillet 1905.

tion géographique du Mont-Cenis met actuellement Paris dans la zone du Gothard et du Simpion.

De toutes les lignes internationales qui donnent, ou donneront accès dans la Haute-Italie, celle de Calais h Gênes ou Milan, par Dijon-Lonsde-Saunier (ou Rourg-Bellegarde) Chamonix-Aoste est sous tous les r a p p o r t s la plus satisfaisante.

La vraie solution pour ia France n'est donc pas de chercher à tirer utilité du Simpion en créant à grands frais des voies d'accès.

Si elle a souci de ses intérêts économiques, elle doit exécuter la percée du Mont-Blanc sans plus de r e t a r d , car, seule, ia ligne du Mont-Blanc permettrait aux c h e m i n s de fer français de faire une concurrence efficace, soit aux lignes du Gothard et du Simpion (trafic Anglo-Italien et Anglo-Belge), soit à la voie en perspective Ostende-Vienne-Salonique (trafic de l'Angleterre êt de la Belgique avec l'Orient, et service de la malle des Indes).

La ligne du Mont-Blanc a u r a avant tout l'avantage de m e t t r e Gènes et Milan, les deux g r a n d e s m é t r o p o l e s de l'Italie s e p t e n ­ trionale, en communication très directe avec l'Angleterre, la région parisienne, et le Nord-Ouest de la France. Elle ouvrira des débouchés nouveaux à de n o m b r e u s e s villes de France. C'est le

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Creusot, qui p o u r r a envoyer ses p r o d u i t s m é t a l l u r g i q u e s en Italie p a r une route qui ne sera plus celle de Pécule buissonnière ; ce seront toutes les régions c o m m e r ç a n t e s , industrielles et agricoles du bassin de la Loire, de la Saône et de la Gôie-d'Or, qui pour­

r o n t diriger directement leurs produits s u r la Lombardie et le Piémont, D'autre p a r t , les i m p o r t a n t e s ressources minières de la vallée d'Aosle trouveraient u n écoulement facile vers les bassins houillers français, bassins qui m a n q u e n t totalement en Italie.

Le projet Sléphani-Picquet offre de grandes facilités techniques.

Le percement du Mont-Blanc serait effectué en effet à la h a u t e u r de 1.050 m è t r e s , s u r une l o n g u e u r de 13,5 k m s , à t r a v e r s u n e couche p u r e m e n t granitique, et les obstacles s e r a i e n t r é d u i t s au m i n i m u m .

Ce tracé donne les plus faibles déclivités, les p e n t e s ne dépassent pas 15 mm et les courbes n'ont pas moins de 500 m è t r e s de r a y o n . Le développement de la ligne Aoste-Chamonix est de 52 k m s . De Chamomx à l'entrée du grand tunnel, le tracé p a r c o u r t 6,2 kms?

dont 3 k m . avec la pente de 0 m . 0016 p a r m è t r e . Il p é n è t r e d a n s le grand tunnel au k m , 6,2, à l'altitude de i.050 m è t r e s , e t f r a n c h i t le point culminant au k m . 13,8 à 1.080 m è t r e s d'altitude. Il des­

cend ensuite avec une pente de 4,8 pour 1.000, pour s o r t i r u n peu en a m o n t de Courmayeur, au k m , 19,7, à 4.050 m è t r e s d'altitude, et atteint la station de C o u r m a y e u r au k m , 20,4. Il franchit la Doire s u r un viaduc de 205 m è t r e s de longueur, et a p r è s avoir t r a v e r s é 3 tunnels m e s u r a n t ensemble 1.700 m è t r e s , il a t t e i n t la station de Morgex au k m . 26,5, à l'altitude de 954 m è t r e s . 11 tra­

verse ensuite 3 t u n n e l s , d'une longueur totale de 1.450 mètres, franchit la Doire s u r un pont de 425 m è t r e s de longueur, t r a v e r s e encore un tunnel de 346 m è t r e s et franchît de nouveau la Doire s u r u n viaduc de 130 m è t r e s de l o n g u e u r ; il p a r c o u r t ensuite 6.500 mètres avec u n e pente de 1,48 pour 400, et atteint la station de Villeneuve au k m . 42, à 740 m è t r e s d'altitude. Après avoir tra­

versé 3 tunnels crime l o n g u e u r totale de 4.709 mètres, il franchît encore la Doire s u r u n viaduc de 200 m è t r e s , puis p a r c o u r t ensuite 11 k m s avec la pente de 4,27 p o u r 400, et atteint enfin la station t e r m i n u s d'Aoste, au k m . 52, à 6 0 0 m è t r e s d'altitude, a p r è s avoir traversé trois tunnels m e s u r a n t ensemble 1.755 m è t r e s .

Le souterrain de faite serait p r e s q u e entièrement placé dans le granit talqueux (protagine de Saussure), et c'est à peine s'il exis­

tera 1 500 m è t r e s de c h a q u e côté en terrain m é t a m o r p h i q u e , sauf, bien entendu, l'existence possible, mais p e u probable, d'irruptions intérieures qui seraient s e r p e n t i n e s .

C'est là u n avantage indiscutable, et d'une g r a n d e valeur s u r toutes les a u t r e s percées qui ont à p é n é t r e r , ou qui ont pénétré des roches m é t a m o r p h i q u e s amphihoiiques, ou serpentineuses, d'une extrême d u r e t é .

La protagine est une roche pleine, et, à en j u g e r d'après l'usage que l'on en fait, c'est un granit relativement facile à t r a ­ vailler, ce qui est u n avantage pur r a p p o r t au Gothard et auMonf- Cems.

Le souterrain du Gothard a été construit à 2,800 fr. le m è t r e , non compris la voie et les m a ç o n n e r i e s , soif 3.100 à 3.200 francs avec cette addition, et le chemin complet est r e v e n u à 3.800 francs le mètre.

Mais en tenant compte des p r o g r è s réalisés p a r l'invention des perforatrices h y d r a u l i q u e s et électriques, et en se basant s u r la construction clu Simplon, on peut, aujourd'hui, évaluer à 2 700.000 francs par kilomètre la construction des s o u t e r r a i n s dans le genre de ceux du Mont-Blanc, à 500.000 francs p a r kilomè­

tre pour les autres passages à ciel ouvert et les ouvrages d'art, La dépense totale, d'après les calculs faits p a r les a u t e u r s du projet, ne dépasserait pas 93 millions de francs, et cette s o m m e est paraît-il déjà garantie p a r une b a n q u e française.

Voici d'ailleurs comment se r é p a r t i t l'estimation des dépenses : Percement et installation du tunnel. 43 k m s 5 à

2.700.000 fr. par k m 36 440 000 fr.

Construction de 38 k m s de voie d'accès, y com­

pris les ouvrages d'art, à raison de 500.000 fr. p a r

k m * 19 250 000 » Frais de formation du capital 10 000 000 » Intérêt du capital à 5 pour 100, p e n d a n t le t e m p s

de la construction 27 000 000 »

TOTAL , 92 690 000 »

- Les t r a v a u x de percement exigeraient u n e période de t e m p s de cinq ans, et le tunnel p o u r r a i t être livre à l'exploitation dans un délai de cinq ans et demi, à p a r t i r clu j o u r de la mise à exécution

des t r a v a u x .

Les c h u t e s de i'Arve et de la Doire fourniraient, c o m m e au Simplon, l'énergie requise p o u r le p e r c e m e n t des t u n n e l s , p u i s ensuite le courant nécessaire à la traction électrique des t r a i n s .

H . B E L L E T .

L * SCIENCE E T L I H P U S T R I E

D i s c o u r s p r o n o n c é a u C o n g r è s d e L y o n d e VAssociation Française pour F Avancement des Sciences, p a r M , LIPPMANN, m e m b r e d e l ' I n s ­ titut, p r é s i d e n t d e l ' A s s o c i a t i o n .

L e j e u d i , 2 a o û t 1906, s'est o u v e r t , à L y o n , d a n s l e g r a n d A m p h i ­ t h é â t r e de la F a c u l t é d e s S c i e n c e s , l e t r e n t e - c i n q u i è m e c o n g r è s d e Y Association Française pour VAvancement des Sciences. A p r è s le d i s c o u r s de r é c e p t i o n d u m a i r e d e L y o n , M . LIPPMANN, m e m b r e d e l ' I n s t i t u t , P r é s i d e n t de l ' A s s o c i a t i o n , p r o n o n c e l e d i s c o u r s " d ' u s a g e sur le r ô l e de la s c i e n c e d a n s l ' i n d u s t r i e . A p r è s a v o i r r e m e r c i é l e s A u t o r i t é s et le C o m i t é l o c a l d ' o r g a n i s a t i o n , et a p r è s a v o i r s o u h a i t é la b i e n v e n u e a u x s a v a n t s é t r a n g e r s , M . L i p p m a n a b o r d e l a p a r t i e p r i n c i p a l e d e s o n d i s c o u r s .

Lyon possède toutes les attractions d'un grand centre intel­

lectuel. E n premier lieu, une belle université qui a la pleine conscience et la claire intelligence de sa tâche. L a science et l'industrie vivent ici en harmonie. On trouve dans cette région des usines scientifiquement organisées, où Ton a compris que la science doit apporter au développement industriel un se­

cours journalier. C'est là une vérité méconnue dans d'autres parties de la France. On rencontre trop souvent cette erreur que l'industrie n'a besoin que de techniciens, ou du moins qu'elle peut se contenter de sciences dites appliquées, ensei­

gnées spécialement en vue des diverses industries. Ce serait la science réduite à sa partie vraiment utile — ceci, on n'ose pas le dire, mais on le pense — et Pasteur n'a pas manqué de souligner l'ineptie dangereuse qui se cache parfois sous ce terme de science appliquée. Voilà l'erreur néfaste qui ai fait tomber l'industrie française, comme production globale, du premier au quatrième rang. C'est un devoir de faire la guerre aux idées fausses quand on les rencontre, et de leur substi­

tuer la vérité salutaire. Pour cette raison, je vous demande la permission cle vous présenter aujourd'hui quelques observa­

tions sur cette question des relations entre la.science et l'in­

dustrie. Si je n'apprends guère à mes auditeurs que ce qu'ils savaient déjà, je les prie de m'excuser. Je désire simplement faire appel à l'influence de l'Association Française pour" ré­

pandre davantage certaines vérités qui touchent à la science et dont l'oubli coûte terriblement cher à notre pays. C'est le rôle même que notre Association est destinée à jouer.

Il est facile de définir le lien qui unit la science à 1 industrie.

Il n'y a qu'une nature. Les forces qui constituent le monde sensible sont celles mêmes qui animent les appareils de nos laboratoires et que Fou utilise dans l'industrie, dans les arts de la paix et de la guerre. Il n'y a donc qu'une science, la­

quelle n'est ni professorale, ni industrielle, ni civile, ni mili­

taire.

L a science expérimentale est f a r t de manier méthodique­

ment les forces de la nature. Aussi l'industrie et la science se sont-elles développées parallèlement.

Pendant un nombre inconnu de siècles, la science a été empi­

rique et l'industrie réduite à des tâtonnements. Depuis environ cent ans, la science s'est développée plus que pendant les milliers d'années qui précédaient et l'industrie a marché à pas de géant. Les anciennes industries sont totalement transfor­

mées et d'autres sont nées, auxquelles on ne pensait pas au­

trefois. Les industries chimiques et électriques par exemple.

Jadis la téléphonie n'eût pu figurer que dans un conte de fée.

Si les industries d'autrefois paraissent faibles et barbares auprès de celles de nos jours, il serait injuste cependant d'en parler avec dédain. Quelle sagacité d'observation et quelle patience géniale il a fallu pour les créer sans le secours de la théorie !

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