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Sur la structure en éventail du Mont-blanc

FAVRE, Alphonse

FAVRE, Alphonse. Sur la structure en éventail du Mont-blanc. Bibliothèque Universelle et Revue Suisse, 1865

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108634

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SUR LA

STRUCTURE EN ÉVENTAIL DU MONT-BLANC

P.U

M. ALPH. FA VRB.

(Extrait d'an travail présenté à la Soci>lté helvétique des sciences na~

turelles réunie il Genève el) aoô.t 1865.)

, La structure en éventail est un arrangement particu.

lier de la stratification qui se retrouve da ris la plupart des.

massifs alpins formés de roches cristallines.-Dans ces grandes masses, les couches placées sur le flanc de la montagne plongent contre son intérieur de manière à ce qu'elles paraissent s'enfoncer sous elle; c'est là le cante~

tère principal de cette structure. , Qu;mt aux rocbes qui occupent le centre de la partie culminante du massif, on a souvent discuté sur leur stratification, qui est en générale assez confuse; mais au Mont-Blanc les roche$

présentent une série de joints qui deviennent de plus en plus verticaux à mesure qu'ils se rapprochent du centre de la chaîne. Cette observation se fait lorsqu'on va du col du Géant au col placé entre le Mont-Blanc de Tacul et l'Aiguille du Midi.

Déjà un grand nombre de géologues se sont occupél) • de ce sujet, de Sf!ussure, Dolowien, Bergmann, Bertrand,

Gimbernat, Marzari-Pencati, Escher, de' Bucb,

Studer,

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STRUCTURE EN ÉVENTAIL

Necker, Forbes, Elie de Beaumont, Rogers, Sismonda, Lory, etc. Ramont avait reconnu cette même structure dans les Pyrénées et M. de Hauer l'a décrite dans les Alpes du Tyrol.

Tous ces savants ont contribué à établir le grand fait rle c.r.tl.r. st.rnc.t.nrp ::~ver. rrnelrrnes Vilri::~t.ions de détails.

Ils ont différé surtout dans la manière de l'expliquer.

Moi~même j'en ai dit quelques mots. - Toutes les ex- plications me paraissent inadmissibles, sauf celle propo·

sée par M. Lory. Ce savant représente la structure en éventail eomme étant le reste d'une grande voûte, for- mée par les roches de protogine sous l'influence d'un refoulement latéral. - Mais pour adhérer à cette hypo- thèse, il faut admettre la stratification de la protogine.

Pour ma part, j'adopte d'autant plus volontiers cette ma- nière de voir, sur laquelle il y a eu tant d'opposition, que les plus habiles observateurs, tels que de Saussure et Dolomièu, ont··soutenu cette thèse.

Il est encore une considération importante qui doit faire admettre cette opinion. Elle est déduite de l'examen de certaines montagnes de sédiments composés de terrains jurassiques et crétacés qui présentent la structure en éventail. Cet arrangement des couches s,e voit au pas- sage de la Faucille dans le .Jura près de Gex, dans la montagne de Cluses (vallée de l'Arve), etc. Par coosé- quent, eette structure n'est point l'apanage des monta- gnés for::nées de roches cristallines; mais on peut affir- mer qu'elle se rencontre dans les montagnes stratifiées.

L'examen de l'inclinaison des flancs du Mont-Blanc nous

• démontre que les roches de protogine sont sorties de terre douées d'une très-grande solidité. Cette inclinaison prise sut les deux versants de la montagne à Chamounix ,

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DU MONT-BLANC. 3 d'un côté, et à l'Allée-Blanche, de l'autre, est de 30 à 33°. Il est évident que si la protogine qui forme cette énorme montagne était àrrivée à la surface de la terre dans un état de ramollissement plus ou moins grand, elle aurait coulé et la montagne se serait affaissée" Il faut donc que pendant l'exhausseme_nt du sol, la rigidité de la roc~e ail été presque complète, c'est-à-dire sem~.

blable à celle des couches calcaires au moment où ces dernières ont pris les formes que . nous leur voyons.

Cette solidité _de la protogine s'accorde fort bien avec l'idée de la stratification, tandis qu'elle est en opposition avec celle de l'origine ignée de cette même roche.

La protogine doit, par conséquent, être regardée comme noe roche stratifiée, ce qui signifie qu'elle à été formée en couches dans les eaux· de la mer.

Il faut évidemment écarter l'idée d'un dépôt de sédi- ment ordinaire, modifié postérieurement par la force. in- connue nommée métamorphisme, parce qu'il est fort probable que œlle a(ltion agissant sur un dépôt sédimen- taire ne pourrai tt en modifier la nature pour le .changer en protogine, sans effacer la stratification. Or la division en r,ouches existe encore maintenant.

Je serai clone, porté à croire que les sédiments se sont formés à J:état de protogine dans des ea·nx qui présen- taient des conditions très-différentes des eaux des mers actuelles. Elles devaient être dans un état quelque peu semblable à l'eau renfermée dans les tubes de verre, chauffée et comprimée, avec laquelle on a obtenu dans ces dernières années un sr grand nombre de minéraux artificièls. Tl y a longtemps qu'on a parlé de mers dont l'eau était à une température rouge, et cette hypothèse, à mesure,qu'on avance, semble prendre plus de consis,.

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STRUCTURE EN ÉVENTAIL

tance. Ce serait ici le lieu d'invoquer les recherches re- latives à la formation de certains minéraux, mais je me bornerai à rappeler les réflexions de M. Rose au sujet du quartz. Il a montré que ce minéral s'est formé par voie humide,_ et d'autres savants ont fait des observations qui ne laissent aucun doute sur ce mode de formation.

Par conséqnent, il est démontré maintenant qne l'un des éléments les plus répandus des roches granitiques et de la protogine, le· quartz, n'a pu être formé que sous l'in- fluence de l'eau. C'est un point très-important.

On arrive à une conclusion exactement semblable pour le feldspath, si l'on considère quelques-uns de ses gise- ments. Il est évident que les cristaux parfaits de cette substance disséminés en grande abondance dans les cal- caires plus ou moins magnésiens des Alpes, n'ont pu être formés par voie sèche.

Quant au talc, il entre comme partie constituante dans la protogine et dans le cortège ~es roches qui l'accom- pagnent. Ne peut-on pas soutenir maintenant que les ma- tières talqueuses qui font partie de ces masses minérales ont une origine aqueuse, ou du moins qu'elles ont Jû leur origine à des réactions dans lesquelles l'eau n'a pas été étrangère? Les observations faites récemment sur l' Eozoon r,anadense, renferment une grande instruction. On y voit que des silicates de magnésie, tels que la serpentine, le pyroxène blanc, etc., sont venus mouler de la manière la plus délicate les formes de ce foraminifère. Il est encore évidentque ce n'est point par fnsion ignée que ce fait s'est accompli, mais qu'il n'a pu avoir lieu que sous l'influence de l'e~u; par conséquent cette serpentine a été formée par une voie humide. Pourquoi le talc, qui est aussi un silicate de magnésie n'aurait-il pas cette même origine'?

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DU MONT-BLANC. 5 Le mica lui-même est quelquefois placé dans certains gisements alpins de manière à faire penser qu'il ne peut s'être formé sous l'influence d'une haute tempéra- ture; les belles empreintes des végétaux fossiles du ter- rain houiller de Petit-Cœur, en Tarentaise, en sont nn exemple frappant. Les moindres détails de ces emprein- tes sont rehaussés par une fine pellicule formée d'une matière d'un bltlnc éclat:mt, qui, à ce qu'il semble, peut difficilement avoir pris cette disposition sous l'inflnence d'une température élevée et sèche. Or, d'après une an,alyse que M. le prof. Marignac a bien voulu faire, cette matière blanche est du mica. Il paraît donc assez probable que les matières talqueuses et micacées qui entrent dans la composition des roches. de protogine ont une origine aqueuse, et l'idée de l'origine aqnr.use flr.s roches granitiques, qui paraissait si extraordinaire il y a quelques années, semble faire tous les jours de nouveaux

progrès. •

Mais, demandera-t-on, d'où provenaient les éléments de ces dépôts de protogine? La question est emb~rras­

sante, parce que jusqu'à présent on avait pensé qne les roches granitiques et de protogine étaient les plus ancien- nes, non pas pom' le moment de leur apparition à la sur- face du globe, mais pour celui de leur formation. Ce- pendant une observation sur laquelle Dolomieu a insisté, avec une grande force ct qui a toujours été quelque peu embarrassan'te dans la science, montre que les laves ont fait éruption, en Auvergne, au travers du granite, par conséquent la lave vient d'une couche de l'intérieur de la terre plus profonde que le granite. La lave existait donc sur la terrr. avant la formation de cette dernière roche qui a été produite sous l'influence de l'eau, tandis

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6 STRUCTURE EN ÉVENTAIL DU MONT-BLANC.

que la lave (ce mot étant pris dans un sens général) est une vraie roche ignée. Le granite et la protogine sont donc des roches formées aux dépens de la lave dans des circonstances particulières.

Il y a, je le sais, quelques différences de composition entre les roches granitiques et les laves; cependant beau- coup des premières ont une composition qui ne s'éloigne pas de celle des secondes; d'ailleurs les eaux, en dissol- vant une partie des éléments de la lave, ont pu en mocli- fier la composition et déterminer des combinaisons nou- velles.

Après leur formation les roches cristallines ont été amenées à une certaine hauteur par des re fou lemenls la- téraux el ont formé des rides à la surface du globe de la même manière que les roches de sédiments.

Dans certaines circonstances exceptionnelles, peut-être, par la grandeur du refoulement, la structure en -éventail a été formée aussi bien dans les. dépôts de sédiments que dans les roches' granitiques.

Telle est en quelques mots une théorie qni devrait être plus longuement développée. Elle amènera à com- prendre qu'il n'y a sur la terre qq'une seule roche ignée, la lave .. Cette théorie paraît conforme sur un grand nombre de points -avec les exigences de la science. Elle

·est, en particulier, d'accord avec le grand fait qui résulte de la position des laves en-dessous des roches graniti- ques. Il me semble donc naturel de regarder la lave comme étant la roche primitive par excellence et d'admet- tre qu'elle a joué le principal rôle dans la formation de la terre.

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Tiré de la Bibliothèque universelle et Revue Suisse (At·chives des Sc, phys. et nat.), livraison de Novem,bre 1865, avec l'au- torisation de la Direction.-

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